One last time [ Victoire ]

One last time

Ted + Victoire
Fin juin 2016

You're so golden. I'm out of my head and I know that you're scared. Because hearts get broken. I don't wanna be alone when it ends. But I, I can feel it take a hold. I can feel you take control of who I am and all I've ever known. Loving you's the antidote.

One last time

Le cœur lourd, l’âme triste, Victoire sortit de la salle de bains attenante à la chambre qu’elle partageait notamment avec Vanellope et Violet on accepte que des filles dont le prénom commence par V ici. Ses cheveux blonds étaient couverts par une serviette de bain blanche, elle était habillée simplement d’un ensemble de lingerie noir. Vic n’était pas une fille pudique, elle n’avait aucun problème à assumer son corps vu le corps qu’elle a, c’est logique et ne s’embarrassait généralement pas de l’opinion des autres. Si elle avait envie de se balader en slip dans sa chambre, elle ne voyait vraiment pas le problème. De toutes façons, ses camarades de chambre avaient toutes déjà vues une paire de seins et de fesses, ce n’était pas une de plus qui les traumatiserait. S’asseyant à grands renforts de soupirs dramatiques sur son lit, la blonde inspecta le chantier au pied de son lit. Sa grosse valise était ouverte et des tas de bouts de vêtements en dépassaient. Fouillant avec sa baguette, Vic choisit un débardeur bleu vif, presque de la même nuance que les chevaux de Teddy, et une jupe  au motif fleuri avec une ceinture foulard rouge. Revêtant ses habits, elle s’aspergea d’un de ses parfums et enleva la serviette de ses cheveux blonds.

Elle sécha ses anglaises à l’aide d’un sortilège d’Air Chaud, mit quelques bijoux, se maquilla légèrement -un petit coup de blush, un fard doré sur ses paupières, et du gloss- et c’était bon, elle était prête. En apparence, elle était prête. Mentalement, c’était tout autre chose. Elle se sentait au bord de la crise de larmes à l’idée qu’il s’agisse de la dernière sortie à Pré-au-Lard de l’année, la dernière qu’elle partagerait avec Teddy. Enfin, la dernière avec Teddy en tant qu’élève. L’an prochain, elle devrait se contenter de ses sorties mensuelles pour le voir et si l’idée la remplissait de désespoir avant, maintenant qu’elle sortait avec lui depuis des mois, elle se sentait encore plus mal. Elle n’arrivait pas à imaginer sa vie à Poudlard sans sa présence et pourtant, maintenant que les examens s’étaient déroulés, et que de son propre avis, elle avait survolé la plupart des épreuves, cette perspective se rapprochait inexorablement. Dans quelques jours, elle partirait de l’école pour les vacances d’été. Et à la rentrée de septembre, pour la première fois depuis cinq ans, Teddy resterait sur le quai de la gare. Rien que de l’imaginer lui dire au revoir alors qu’elle s’installait dans son compartiment suffisait à remplir ses yeux clairs de larmes. Mais elle ne voulait pas que leur dernière sortie soit remplie de peine, elle voulait qu’elle soit joyeuse. Qu’elle soit l’un de ses souvenirs auquel elle se raccrocherait lorsque son absence lui pèserait tellement sur le cœur qu’elle ne trouverait plus de sens à rien.

Alors elle remplaça son air maussade par son sourire habituel et se leva de son lit, passant des sandalettes à talons aux pieds -c’est que se mettre sur la pointe de la pointe de ses pieds pour atteindre les lèvres de Teddy devenait fatiguant à force Ted tu es prié de devenir plus petit, merci bien. Le trajet jusqu’au Hall fut long, comme d’habitude, elle avait tout de même sept escaliers à descendre pour être à Gryffondor faut posséder un sacré cardio, et une fois au bas du Grand Escalier, elle repéra immédiatement la silhouette immanquable de son meilleur ami. Son cœur rata un battement en le voyant. Tout, de ses cheveux en bataille il a tout appris d’Harry niveau coiffure, à son pantalon noir troué, à ce sourire qu’il afficha en la voyant, oui, elle aimait tout de lui. Oui, tout, même son accueil digne de tonton Ron voulant coller la honte à James on plaint d’avance Rose. Un rire son s’échappa de sa gorge, aussi mélodieux que le chant d’un rossignol aucune idée si ça chante juste ces bestioles-là. « J’espère que j’aurais le droit à une surprise à chaque fois genre Marshall et Lily quand ils vont se chercher à l’aéroport. » Savourant le contact de ses lèvres sur les siennes, elle profita du baiser avant de rompre le contact et de prendre naturellement sa main dans la sienne. Elle le collait déjà avant qu’ils ne sortent ensemble alors maintenant... « Tu veux aller où d’abord ? », demanda-t-elle en s’avançant vers la grande porte. Sachant qu’ils partaient très bientôt du château, Victoire ne comptait pas acheter trop d’emplettes, à part quelques bonbons. Connaissant la gourmandise de Teddy, elle supposait qu’Honeydukes serait un passage obligé.

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Victoire s’était toujours fichu du regard des autres bien qu’elle cultivait paradoxalement une image de fille superficielle accrochée à sa réputation de fille populaire –elle aimait qu’on l’aime, elle aimait qu’on l’admire, elle aimait avoir été élue deux fois de suite Miss Poudlard mais elle n’était pas prête à tout pour ça. Grâce à des raisons bien différentes de Teddy. Oui, comme lui, elle avait eu l’habitude que l’attention des autres se porte sur elle mais ses parents étaient tout de même moins connus que son oncle Harry –à la rigueur, elle avait plus l’impression d’être scrutée lorsqu’elle se baladait en compagnie de sa mère dans les rues de la Place Cachée à Paris. Non, les regards elle les devait surtout à son charisme surhumain et à sa prestance naturelle. Evidemment, dès ses premiers pas au château, lorsque son patronyme avait été prononcé, elle avait attirée l’intérêt des autres. Elle était la première Weasley à faire ses pas au château depuis le départ de ses oncles et tantes et tout le monde était intrigué à l’idée de ce qu’il lui arriverait. Presque cinq ans plus tard, un badge de capitaine épinglé sur son uniforme, et une Coupe de Quidditch à son actif, elle croyait avoir relevé le challenge plutôt bien. Reste qu’elle n’avait jamais ressenti la moindre honte d’afficher qui elle était devant l’intégralité de la population poudlarienne #BaldelApocalypse. Elle était de toute façon bien trop impulsive pour se contrôler.

Quoiqu’il en soit, elle était nullement gênée de la manière dont Teddy agitait les bras pour lui signifier sa présence –comme s’il n’était pas repérable avec ses cheveux bleus et sa dégaine de faux rebelle- de cette manière ridicule mais qu’elle ne pouvait s’empêcher de trouver adorable aucun discernement cette petite. « Je compte sur toi ! Peut-être que tu pourras aussi trouver le moyen pour qu’on se voit en dehors des sorties à Pré-au-Lard. » Une moue boudeuse s’afficha sur son visage d’ange. Se contenter de quelques heures une fois par mois c’était peu, bien trop peu, même si c’était mieux que rien, évidemment. Elle avait néanmoins toute confiance en Teddy : même si ses vieux doutes l’agitaient toujours de temps en temps, elle savait qu’elle lui manquerait autant qu’il lui manquerait.

Souriant (bêtement) alors que son petit-ami faisait balancer leurs mains jointes, elle l’écouta pour le programme du jour. « J’étais sure que tu voudrais passer à Honeydukes ! Tu peux vraiment pas te passer de bonbons hein ? » Elle lui adressa un sourire amusé. Il savait très bien qu’elle ne pourrait s’empêcher, elle non plus, de s’acheter une quantité astronomique de chocolats –mais ils avaient été presque été élevé dans la même famille alors au moins se comprenaient-ils ! « Emily Harris propose bien de prendre des chocolats chauds à emporter alors j’suis sure qu’il y a moyen de négocier avec Rosmerta ! En plus, elle t’a toujours bien aimé. » Elle fronça les sourcils, les relents de sa possessivité, toujours latente chez elle, la remuant. Elle savait bien qu’elle n’était pas objective concernant Teddy, elle avait toujours l’impression que toutes les filles ne voyaient que par lui, comme elle-même n’avait toujours vu que par lui, mais elle maintenait que la gérante des Trois Balais regardait le Métamorphomage de manière bien trop insistante à son goût.

Dès lors qu’il lui fit part qu’il se sentait bizarre à l’idée de ne pas revenir à Poudlard l’an prochain, Victoire se rembrunit très nettement bravo Teddy, bien joué. Elle n’avait jamais été douée pour cacher ses sentiments même s’il n’avait pas capté qu’elle était amoureuse de lui, et il aurait été vain de prétendre que son départ définitif de l’école de la sorcellerie ne s’apparentait pas à ses yeux comme la fin du monde rien que ça. « M’en parle pas. Ce ne sera pas pareil sans toi…Je vais coller tout le monde pour ne pas penser au fait que t’es pas là, mes amis finiront par en avoir marre de moi comment ça c’est déjà le cas ? » Elle parviendrait toujours à s’occuper, la petite lionne n’en avait aucun doute, mais elle avait toujours dégagé du temps pour le passer avec Teddy, du temps qu’elle devrait désormais occuper. Elle avait été habituée à le voir tous les jours pendant cinq ans. Ne plus apercevoir sa chevelure vive à la table des blaireaux chaque matin lui égratignait le cœur d’avance. « Non, ce n’est pas possible. Les tablettes fonctionnent pour communiquer à l’extérieur, et lorsqu’on est à Poudlard. Mais de dehors à Poudlard, ou l’inverse, c’est impossible. A cause du bouclier », répondit Victoire d’un ton immanquablement triste. Elle avait déjà posé cette question à Vanellope –elle commençait à connaître par cœur le fonctionnement de l’objet, alors même qu’elle était loin d’être une pro de la technologie moldue de base son autre nom c’est McGowan. « J’suis désolée Teddy Bear, mais tu ne pourras pas échapper à ton compte-rendu détaillé toutes les semaines ! » Vic lui avait déjà accordé une concession : elle ne lui demandait pas une lettre tous les jours, mais une par semaine ! Ce n’était pas trop demandé quand même !

« Je paierais cher pour voir ça ! rit-elle en imaginant Teddy se faire attaquer par un Boursouflet sauvage. Mais je suis certaine que George se fera un plaisir de tout me raconter. » Elle lui jeta un regard entendu. « D’après ce qu’il m’a confié, tu vas aussi devoir jouer les cobayes pours les dernières boîtes à Flemme. Ron m’a aussi parlé d’une expérimentation pour tester son remède anti pertes de cheveux, mais je lui ai dit que si tu devenais chauve, tonton préféré ou pas, il se prendrait une rafale de Chauve-Furie en pleine tête. » Dans tous les cas, les premiers mois de la carrière de Teddy s’annonçaient palpitants. En même temps en travaillant avec deux de ses oncles, c’était obligé !

En tant que bonne Weasley, à la nette tendance au non-respect du règlement et amatrice inconditionnelles des farces, même en ayant pas grandi avec George, Victoire s’était rapidement renseigné sur les passages secrets et les raccourcis du château. Elle ne pouvait pas récupérer la cape d’invisibilité, son vrai maître était James, mais elle avait longtemps insisté auprès d’Harry pour avoir la carte des Maraudeurs, qu’elle avait néanmoins refilé à James lorsqu’il était entré à Poudlard. Finalement, ça paraissait aussi normal que Teddy y ait accès. Après tout, son père, comme celui d’Harry, avait participé à la créer. Elle savait que de voir apparaître le nom de Lunard sur le bout de parchemin, ne manquait jamais de faire naître chez lui un sentiment de mélancolie mêlé à de la fierté et elle sera un peu plus fort sa main lorsqu’il évoqua la Cabane Hurlante. Le Saule Cogneur qui cachait son accès avait été planté lors de l’arrivée de Remus Lupin et Vic savait que Teddy s’y était rendu plusieurs fois. Même quand elle était plus petite et qu’elle avait du mal à gérer les moments qu’il passait sans sa compagnie ça n’a guère changé, elle avait toujours compris que pour de tels instants, son meilleur ami avait besoin d’être seul. Comme pour se recueillir. Elle, elle pouvait juste être là pour le faire rire et lui faire changer les idées. « Tu sais, je me suis toujours étonnée que personne ne crée de nouveaux passages secrets…Cela dit, à la vitesse où Fred et James jettent des Bombasouses, ils seraient bien capables de faire exploser un mur pour rejoindre un endroit du château. » Un sourire amusé étirait ses lèvres pulpeuses. Elle s’était toujours très bien entendu avec ses cousins, même si elle devait bien avouer que son chouchou avait toujours été James, la faute à des caractères presque totalement similaires et beaucoup de moments passés ensemble lorsque Victoire se rendait chez Harry et Ginny pour voir Teddy car les autres elle s’en fout. « Je ne crois pas que Dumbledore ait pensé à ce qu’on pourrait faire dans la Cabane Hurlante lorsqu’il permettait à ton père de s’y cacher… », remarqua-t-elle, un petit sourire polisson affiché sur son visage. Ils avaient beaux ne pas être autant dépravés chauds lapins que certains autres élèves on ne vise personne, ils s’aimaient, et même s’il était difficile, voire carrément impossible, de connaître une certaine intimité à Poudlard, ils trouvaient toujours le moyen de faire l’amour quand ils en avaient envie.

Le programme du jour s’annonçait alléchant –c’était le cas de le dire- mais la remarque de Teddy lui fit lever un sourcil blond dans cette expression si similaire à Fleur lorsque sa fille aînée osait lui affirmer que jamais, ô grand jamais, elle avait jeté un sort à Pince après une énième réflexion sur son incapacité à rester silencieuse à la bibliothèque. « Le salon de thé de Madame Pieddodu est pourtant très agréable à cette période de l’année… » Elle tourna un visage menaçant vers son petit-ami. S’il se la jouait un peu trop provoc’, elle pourrait tout à fait l’obliger à se rendre dans le repaire des amoureux et des adorateurs du rose l’endroit préféré de Tina donc.

Teddy paraissait décidé à jouer à son jeu préféré : mettre Victoire Weasley en pétard en le moins de temps possible. « Très bien. Tu partageras ta Biéraubeurre avec Rosmerta alors ! », lui lança-t-elle avec un ton furieux qui ne signifiait jamais rien de bon sauf lorsque l’on s’appelait Ted Lupin et qu’on était immunisé depuis bien longtemps aux colères de Victoire.

Un rire bref s’échappa de la gorge de Vic lorsque Teddy fit remarquer qu’une tonne de dramas agitait son année –elle ne pouvait vraiment pas le nier en tant que reine du drame qu’amatrice indéfectible de potins. « C’est pas faux. J’suis sure qu’il se passera plein de trucs. Mais ça m’empêchera pas de penser à toi tout le temps. Tu me manqueras quand même atrocement. » Elle lui jeta un regard bref avant de tourner le regard vers les premières maisons de Pré-au-Lard qu’ils commençaient à voir. Teddy était le centre de son monde depuis toujours, sans sa présence quotidienne, elle survivrait mais rien ne serait pareil. « Tu n’as qu’à demander à George l’une de ces plumes capable d’écrire un roman d’amour en deux-deux. Il sera ravi de t’en passer une, même si tu devras subir ses moqueries tous les jours », suggéra-t-elle d’un ton autoritaire. Si Teddy se contentait de lui envoyer qu’une lettre de trois lignes toutes les six semaines, elle se verrait obligée de demander à la directrice McGonagall une permission spéciale pour sortir de Poudlard pour aller remonter les bretelles de son petit-ami et bon courage à Teddy surtout. « Il n’y a pas intérêt à ce que tu te vides de ton sang, ajouta-t-elle ensuite d’un ton impératif lorsqu’ils évoquèrent les projets que George comptait lui confier. D’ailleurs, tonton George ne devrait pas se méfier que de moi. S’il t’arrive le moindre truc, il aura mamie Molly et ta grand-mère sur le dos. » Et George avait beau posséder un instinct de préservation plus que limité, Vic savait qu’il craignait les deux femmes au moins autant qu’elle.

Victoire ne doutait pas un seul instant que Fred et James pourraient créer un nouveau passage souterrain –ce serait un peu l’accomplissement de leur vie- et s’en sortir sans même une retenue. Victoire connaissait ses cousins, elle les côtoyait depuis tout petits et ils n’avaient aucune limite lorsque cela impliquait de briser le règlement et de faire tourner en bourrique la directrice. « Oui t’as raison. Ils tenteront quand ils seront plus vieux. » Elle eut un petit sourire. « Pour tromper la vigilance de McGo j’ai confiance en eux. Mais bon la sécurité a été renforcée, surtout depuis l’occupation de Magicis Sacra. » Les défenses extérieures avaient été supposément renforcées après le kidnapping de Viska, et Vic supposait que l’intérieur du château était ausis sous surveillance –et quand elle pensait surveillance, elle ne voyait pas uniquement les préfets, et Rusard et miss Teigne. « Peut-être au fil des ans ? Certains devaient déjà être là dès la création de l’école…faudrait demander à tata Hermione, elle connait mieux l’Histoire de Poudlard que Batilda Tourdesac. » Elle-même avait lu le manuel, mais elle ne l’avait pas feuilleté depuis bien longtemps –et elle n’était même pas sure qu’on parlait des passages secrets dans ce livre, c’était un peu leur but d’être méconnus de tous, sauf de ceux assez courageux, intrépides et curieux pour les trouver.

Victoire rit en chœur avec Teddy lorsqu’il associa son père et ce qu’ils pourraient faire dans la Cabane Hurlante. Elle se demandait souvent ce que Remus Lupin, et Nymphadora Tonks, aurait pensé d’elle, de sa relation avec Teddy –mais peut-être que leur amitié aurait pris un chemin différent s’ils avaient été encore en vie j’avais commencé une fic sur le sujet. Il ne servait pas à grand-chose de se le demander, en vérité, puisqu’elle ne le saurait jamais –mais elle savait aussi que c’était une question que Teddy se posait souvent. Elle, elle était persuadée que ses parents auraient été fiers de lui. Son père aurait été rassuré de voir qu’il n’était pas devenu un loup-garou, malgré tout ce que Rita Skeeter avait bien pu écrire à ce sujet. Il était en bonne santé, avait des amis, et il l’avait elle. Peu importe que Poudlard prendrait fin pour Teddy dans quelques jours, leur histoire était faite pour durer. Il le lui avait assuré lors du bal de l’Apcalypse numéro 36 Noël, le jour où ils s’étaient disputés violemment, au moment où tout était si bizarrement compliqué entre eux. Elle avait eu du mal à le croire, à véritablement croire qu’il ne se servirait pas du premier prétexte pour enfin se débarrasser de ce pot de colle ambulant qui le suivait depuis qu’elle était en âge de marcher, mais elle avait finalement appris à ne plus écouter les voix les plus paranoïaques de son esprit. Tôt ou tard, elles reviendraient, bien évidemment, et plus tôt que tard d’ailleurs, mais elle savait que ce n’était que des voix, rien de plus, et que leurs échos n’avaient aucune fondation.

Cette dernière sortie à Poudlard en tant qu’élève pour Teddy était triste de par son contexte, mais Victoire se refusait à la rendre plus triste encore, et à pleurer. Cette sortie devait être à l’image des derniers mois qu’ils avaient passés ensemble : emplis de complicité, de taquineries, et d’amour, bien évidemment. « Tu sais, on ne peut pas croire tout ce qu’Harry raconte. Si ça se trouve, ça nous plairait beaucoup. » Elle jeta néanmoins un regard dubitatif au salon de thé. La façade n’était guère engageante de son point de vue et il faisait bien trop beau de toute façon pour s’enfermer à l’intérieur.

Alors qu’elle tapait son habituelle crise sur Teddy et son charme animal qui attirait beaucoup trop de filles à son coup dont Rosmerta, son petit-ami sembla sentir le danger il n’a donc pas perdu tout son instinct de préservation. « Tu as oublié douce et délicate comme qualificatifs », remarqua-t-elle, amusée, avant de savourer le rapide baiser qu’il déposait sur ses lèvres –ses baisers allaient lui manquer et une expression triste se peignit sur son visage à ses mots avant qu’elle ne la chasse par un nouveau sourire. Il ne fallait pas qu’elle pleure aujourd’hui, et se concentrer sur ses autres paroles, sur l’idée un peu ridicule qu’il lui enverrait de longues lettres d’amour enflammées  quand il ne serait plus là, jouer cette nana autoritaire, qu’elle était, était idéal pour chasser sa peine. « Parfaitement. Et par Beuglante, s’il-te-plaît, que tout le monde connaisse ton naturel talent pour l’écriture », répliqua-t-elle avec malice. « Et Ginny. Elle peut tuer ses frères avec un regard », ajouta-t-elle avant d’entrer dans Honeydukes. « Bon, alors beaucoup de chocolats, et des sucettes super piquantes ! Oh et il me faut des plumes en sucre, tu peux m’en prendre ? » Victoire était petite, mais ce n'était pas le cas de Teddy, alors autant qu’il l’aide dans ses courses ! Elle, elle pourrait se faufiler jusqu’à la caisse entre les clients pour payer –ils étaient complémentaires.

Bercée par les histoires de Poudlard depuis l’enfance, notamment grâce à Ron, l’école de sorcellerie avait toujours fait rêver Victoire. Déjà, c’était l’endroit où elle apprendrait à se servir de la magie et quand elle était enfant, elle n’avait qu’une hâte : améliorer son jeu au Quidditch et apprendre des sorts intéressants elle a oublié coller Teddy h24. D’après les anecdotes de son oncle, et les récits de toute sa famille, elle avait vite compris que l’école n’était pas l’endroit le plus reposant au monde. Et en même temps, en étant une fille d’action, qui aimait l’aventure et le risque depuis toute petite, elle était plutôt contente que cela bouge autant à Poudlard. « Je ne pense pas qu’on puisse avoir une année sereine à Poudlard, souligna-t-elle avec une certaine sagesse tout arrive. Mais ça me va, tant qu’on ne se retrouve pas coupés du reste du monde sorcier encore une fois. » Il était hors de question, alors qu’elle était déjà séparée de Teddy par la distance et un bouclier magique qui empêchait la communication entre leurs deux tablettes qu’elle ne puisse même plus lui écrire des lettres et, pire, le voir lors des sorties mensuelles de Poudlard. C’est bien simple, sans cela, elle perdrait la tête !

Les potentiels doutes que Victoire aurait pu éprouver quant à sa relation amoureuse avec Teddy, la transition délicate de meilleur ami à petit ami, s’étaient totalement évanouis dès leurs premiers jours de couple. Il était évident qu’elle voyait en Teddy plus qu’un simple ami, elle l’avait toujours trouvé beau, comparant tous les garçons à lui et personne n’arrivant à sa hauteur, même Alfie avec qui elle avait tout de même flirté inutile de le rappeler devant Teddy, et elle avait fini par comprendre qu’elle éprouvait du désir pour lui. Tout s’était passé très naturellement entre eux, après toute la tension qui avait animée leur relation durant de longs mois, et dont elle était en grande partie responsable, elle le reconnaissait totalement elle a été remplacée par un robot, c’est pas possible autrement. Mieux, ils n’avaient pas perdus cette complicité qui les avaient toujours caractérisés, et cette façon de se taquiner bien à eux comme le prouvait leur plaisanterie autour du salon de thé Pieddodu –peut-être y rentrerait-elle tout de même un jour pour vérifier que tout était bel et bien "rose nauséabond" comme l’assurait Harry. « Ton cher parrain en a sans doute rajouté », nota-t-elle néanmoins, uniquement pour se moquer de la manière dont Teddy désignait Harry, même si elle n’était pas forcément mieux à toujours prononcer tonton et tata pour désigner oncles et tantes.

Le problème avec la distance, hormis de ne pas pouvoir se réfugier dans les bras de Teddy dès qu’elle en avait envie, c’était de ne pas pouvoir lui parler tous les jours. Or, Victoire avait pris l’habitude d’entendre la voix (grave, un peu rauque le matin, mais aussi douce, avec un mélange de tendresse et d’amusement lorsqu’il s’adressait à elle, sexy, qui la faisait totalement craquer) de son meilleur ami tous les jours et elle savait qu’elle aurait du mal à s’en passer, comme de tout le reste. « Que vaut ta réputation face au bonheur de ta merveilleuse petite-amie ? » Elle haussa un sourcil, dans cette attitude de défi que le Poufsouffle lui connaissait si bien. Elle l’embêtait plus qu’autre chose, car elle savait bien qu’il n’aimait guère écrire et que lui demander des nouvelles tous les jours était exagéré mais elle espérait tout de même qu’il fournirait quelques efforts.

A Honeydukes, Victoire demanda à Teddy de l’aider à prendre quelques friandises qu’elle n’arrivait pas à attraper par elle-même –et à quoi pouvait servir un sortilège d’Attraction lorsqu’on vous aviez à disposition un petit-ami immensément grand Teddy, l’échelle personnelle de Victoire ? « Non c’est bon. Et toi ? Tu crois que tu vas pouvoir tenir avec aussi peu de Fondants du Chaudron ? », s’amusa-t-elle avant de s’avancer avec autorité vers la caisse, défiant par son seul regard toute personne de lui passer devant un Chauve-Furie est si vite lancé. Elle régla la note puis ils sortirent du magasin, chargés de leur sac. « On se prend une Biéraubeurre à emporter et on se cale quelque part ? Peut-être sur la colline de la Cabane Hurlante ? » Ils en plaisantaient tout à l’heure mais Vic avait toujours trouvé que la vue sur le village était agréable, et en plus, c’était relativement calme car certains élèves n’osaient toujours pas approcher la maison.