Ξ Sujet: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Mar 8 Fév - 0:29
La journée avait démarré de manière plutôt classique pour Themba. Réveillée par la lumière du jour comme chaque matin (y compris en hiver, ce qui avait permis à la jeune Poufsouffle de comprendre dès sa première année que les fenêtres du dortoir étaient ensorcelées, un peu à la manière du plafond de la Grande Salle), elle s'était levée et douchée sans hâte (n'ayant pas cours en début de matinée), profitant du calme chaleureux de sa Maison. Pas que l'agitation dès le réveil ne l'effraie, la troisième année est capable de se lancer dans des conversations dynamiques à peine sortie du lit, mais elle a appris à apprécier l'ambiance douce et posée qui règne sur les pièces à vivre des Poufsouffle avant que les élèves ne remontent du petit-déjeuner. Sortie de la douche, elle avait pris le temps de se coiffer avec des tresses serrées, souriant à la glace qui lui renvoyait l'image de ses cheveux récemment teints de sorte à ce que la plupart soient pourpre, avec ici et là quelques mèches d'un jaune mat, en référence à sa Maison. Elle ne se coiffait que rarement de cette manière, parce qu'il lui fallait une grosse demi-heure pour venir à bout de son épaisse chevelure, il lui aurait donc fallu se lever plus tôt les jours où elle avait cours dès la première heure pour avoir le temps de le faire sans être en retard (et Themba plaçait son sommeil au dessus de l'esthétique de ses cheveux). Une fois coiffée et habillée de sa robe de sorcière, elle s'était dirigée vers la Grande Salle, seule, la plupart des autres élèves y étant déjà descendus. Elle était entrée dans le réfectoire en même temps que les hiboux qui apportaient le courrier, attrapant son journal avant même d'être arrivée à sa table. Mais elle ne l'avait pas ouvert pour autant, elle ne lisait jamais son journal à table, une habitude qui lui venait de ses parents qui lui avaient toujours répété qu'on ne fait pas autre chose lorsqu'on mange, par respect envers ceux qui ont préparé le repas. Elle ne remarqua pas de suite que le niveau sonore avait baissé drastiquement après l'arrivée des gazettes (que la grande majorité des élèves recevaient). Ce qui lui fit lever la tête de son repas, ce fut la montée rapide de murmures de tous les côtés, rendant la salle plus bruyante encore que les habituels bavardages. Un coup d'oeil autour d'elle suffit à comprendre que quelque chose n'allait pas; la plupart des élèves avaient les sourcils froncés, un air anxieux, certains se levaient même précipitamment de table pour partir en courant. "Qu'est-ce qu'il leur prend...?" se demanda la brune. Elle chercha du regard ses camarades de troisième année, mais Dominique était de toute évidence déjà remontée, et Charlotte était à l'autre bout de la longue table des Poufsouffle, impossible de lui parler sans avoir à crier, et l'ambiance générale ne l'encourageait pas à le faire. Finalement, poussée par la curiosité, elle écarta son assiette pour dérouler le journal magiquement animé. Elle n'eut pas besoin de l'ouvrir pour comprendre le problème, et resta un moment bouche bée devant la couverture sur laquelle se trouvait une immense photo du château surmontée du titre "Bataille dans l'enceinte de Poudlard". Une bataille...? Ce n'était pas possible, ça devait être une erreur, un canular. A moins que... Elle ouvrit enfin le journal et lu l'article avec une inquiétude peu commune chez elle. "En ce soir du (...), la célèbre école de sorcellerie a une fois encore été le théâtre de violences, au nez et à la barbe de l'équipe enseignante. (...) Des élèves se seraient confrontés à des représentants du désormais célèbre groupe de Magicis Sacra, connu pour (...). Les deux camps se seraient livrés à un combat de magie au sein de la forêt interdite. On aurait dénombré une vingtaine d'élèves de tous âges, parmi lesquels des enfants de célébrités tels que (...) ou encore les sœurs Victoire et Dominique Weasley dont on ne présente plus la famille. En plus de ces élèves-là, se trouvaient (...). Si aucun blessé grave n'a été à déplorer, notre équipe se questionne tout de même sur le cruel manque de sécurité au sein de l'établissement, qui a déjà été le lieu de drames (voir plus en page 8 )." Themba resta sans voix un long moment, lisant et relisant l'article, ayant du mal à en croire ses yeux. La née-moldue était bien sûr au courant de l'existence de la BAM, elle savait que Dominique en faisait partie, elle en avait déjà discuté avec sa camarade en partie Vélane. A vrai dire, l'existence du groupe n'était même un secret pour personne, surtout avec la bataille d'Ilvemorny. Si Themba comprenait les raisons de ce groupe, elle se tenait cependant loin des combats, pas tant pour sa propre sécurité que parce qu'elle n'aimait pas la violence, quelle qu'en soit la raison. Etait-elle utopique ou lâche? Elle n'en savait rien. Elle se posait parfois la question, mais ne pouvait jamais se résoudre à participer activement à un combat, et ne le pourrait sans doute jamais à moins de chercher à défendre quelqu'un d'une attaque. Ce qu'elle savait en revanche, c'était que quelle que soit la raison qui avait amené à cette altercation, la totalité des élèves dont les noms avaient été inscrits dans l'article allaient à coup sûr être convoqués par la directrice, leur familles elles-mêmes le seraient peut-être. Et quelles seraient les conséquences? Les élèves seraient-ils expulsés pour violence? Ils avaient sans doute une bonne justification pour leur combat, après tout MS était connu pour ses méthodes violentes, nul n'ignorait le sort cruel qui avait été réservé à Viska l'année précédente. La directrice en tiendrait forcément compte, ou du moins Themba l'espérait. Mais même s'ils n'étaient pas renvoyés, que diraient leurs familles? Tout en reprenant le chemin de la salle commune des Poufsouffle dans l'espoir de parler à Dominique, elle essaya d'imaginer la réaction de ses parents si elle-même avait pris part au duel, et qu'ils l'avaient appris par le biais d'un journal. Seraient-ils fâchés? Sans doute oui, furieux peut-être même. Elle ne les avais presque jamais vus fâchés, encore moins contre elle, ils préféraient toujours le dialogue posé à l'emportement. Mais une découverte pareille les mettrait sans doute dans un état d'anxiété et de déception qui justifierait un écart à la règle. A la rigueur, si elle leur en parlait elle-même, un dialogue serait sans doute possible, mais apprendre la vérité par un biais extérieur, découvrir qu'elle leur aurait menti et en prime mis sa vie (et potentiellement celle d'autres élèves) en danger, ce serait vu comme une trahison à cette confiance qui a toujours régné au sein de sa petite famille. "On ne ment pas à quelqu'un qu'on aime, Themba" Son père lui avait plus d'une fois répété cette phrase, que la jeune fille avait parfaitement assimilée. Oui, si elle avait prévu de participer à une attaque, même sans l'aval des enseignants, elle aurait tout de même prévenu ses parents, si non pour obtenir leur accord, au moins pour ne rien leur cacher. "J'espère que les parents de Dominique ne seront pas trop durs envers elle et sa soeur. Elle les a peut-être prévenus? Ça semble peu probable, j'imagine qu'ils auraient prévenus le Professeur McGonagall s'ils avaient su, afin qu'elle puisse piéger les intrus et éviter que les élèves ne se mettent en danger." Elle terminait cette réflexion lorsqu'elle entra dans sa salle commune au bruit de la grande cloche. Les premiers cours avaient commencé, Dominique ne serait donc pas là puisqu'elle-même avait cours. Tant pis, elle la verrait au cours de potions, elle essaierait de lui parler de l'article à ce moment-là. Elle avait encore un peu de mal à imaginer qu'une petite bataille ait eu lieu si près d'elle sans qu'elle ne s'en rende compte. Heureusement que tout le monde était revenu à peu près indemne...
En jetant un oeil à la salle, elle remarqua une élève de quatrième année assise sur un fauteuil, le journal à la main. Il lui semblait qu'elle s'appelait Roxane, ou Roxana elle n'était plus trop sûre, et qu'elle aussi, comme Niels et Lucrecia, était une élève transfuge. La tête encore encombrée par cette histoire inquiétante, Themba la salua avec légèrement moins d'entrain qu'à son habitude. "Salut... Quelle histoire, hein...?"
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Roxana Crewe
Parchemins : 128Âge : 16 ans {14 septembre 2001} Actuellement : 6ème année Points : 10
Ξ Sujet: Re: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Mer 9 Fév - 9:42
Un article dérangeant
Roxana + Themba
Je croirais vraiment à la liberté de la presse quand un journaliste pourra écrire ce qu'il pense vraiment de son journal. Dans son journal. (Guy Bedos)
Roxana n’était arrivée à Poudlard qu’en septembre dernier. Sociable et ouverte, elle s’était rapidement fait quelques copines, s’intégrant dans la maison dans laquelle elle avait été répartie, celle de Poufsouffle. Ce choix de maison lui convenait car elle aimait bien le jaune, couleur solaire et lumineuse, et trouvait que le noir était plutôt classe. Dans son école d’origine, il n’y avait pas de « maison » tout simplement parce qu’il n’y avait pas de dortoir. L’institut magique des Philippines était trop petit pour ça et la plupart des élèves dormaient chez leurs parents, exception faite de quelques jeunes venus du continent pour qui une sorte d’internat était situé près du bâtiment dans lequel ils étudiaient mais qui n’avait rien à voir avec ce que Roxana découvrait de Poudlard.
L’Ecosse était aussi un pays bien différent de son île natale mais la jeune fille en était moins émerveillée : elle avait l’habitude de venir visiter ses grands-parents paternels chaque année, elle avait donc su à quoi s’attendre. Même si les grandes étendues d’eau turquoise dans lesquelles elle se baignait chez elle lui manquait, elle ne regrettait pas d’avoir suivi son père et changé d’école. Elle l’avait senti sur la brèche après la séparation avec la mère de Roxana et la nouvelle Poufsouffle avait conscience que s’occuper de l’inscription de sa fille dans l’école où il avait lui-même étudié autrefois avait été une diversion bienvenue.
Autrement dit, Roxana ne regrettait rien et se plaisait plutôt bien à Poudlard - tout n’était pas parfait mais quel endroit l’était ? -, pourtant ce matin-là elle regretta le calme de sa petite île. Un article de la Gazette était sur toutes les lèvres et Roxy l’avait lu avec attention tout en ayant l’impression persistante d’être une parfaite idiote. Elle ne voyait pas du tout à quoi faisait référence certains mots comme la BAM et quand elle regardait la date où le fameux combat avait eu lieu, elle se rendait compte qu’elle n’avait rien remarqué du tout chez ses camarades. Leur préfet, Ash, s’était comporté tout à fait normalement d’après la brune - mais elle ne le connaissait pas beaucoup, ça avait peut-être joué ? - et elle pouvait en dire autant de tous les noms d’élèves qu’elle reconnut pour être ceux de sa maison ou de son année.
Quand son père l’avait inscrit à Poudlard, il l’avait prévenue que c’était une école célèbre pour ses combats contre des mages noirs et qu’elle était encore impliquée malgré elle dans la lutte actuelle contre MS. Roxy n’y avait pas prêté attention… elle avait cru que les rumeurs étaient très exagérées. Après tout, si ça avait été elle, là-bas, dans la forêt interdite, son père aurait fait une syncope et elle aurait été punie d’argent de poche pour les dix prochaines années, sans même parler des sorties !
Quand Themba la rejoignit dans la salle commune, un pli soucieux barrait le front de l’adolescente alors qu’elle relisait pour la troisième fois la Gazette. Elle essayait vainement de s’imaginer ce qu’elle ferait si elle venait à avoir des proches impliqués dans la lutte contre MS : pourrait-elle continuer à rester à l’écart ? C’était facile à dire après coup et alors qu’elle n’avait jamais eu personne de son entourage de blessé par MS - son ancienne école était vraisemblablement trop petite pour intéresser l’organisation -, mais si ses amis se retrouvaient blessés, arriverait-elle à obéir au bon sens qui imposait de rester loin du danger ?
« Salut Themba ! » lança toutefois avec un sourire chaleureux Roxana en posant ses prunelles sombres sur sa camarade une année plus jeune qu’elle. « Oui, en effet… je ne suis pas sûre de tout comprendre comme je suis nouvelle, mais j’imagine que certains n’avaient pas dû raconter cette aventure à leurs parents et que les beuglantes vont pleuvoir demain… » Si ce n’était pas déjà le cas. Désignant le passage qui parlait de Dominique Weasley, du même dortoir que Themba, Roxy demanda : « Tu savais que Dominique faisait parti de cette Brigade ? Moi j’ignorais même qu’elle existait… »
Ξ Sujet: Re: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Jeu 10 Fév - 23:14
Themba sourit en retour à la nouvelle arrivante d'un an son aînée. Les deux filles n'ont pas souvent l'occasion d'être ensemble, et encore moins seules, leurs plages libres dans leurs emplois du temps ne tombant généralement pas en même temps, et parce que généralement, la troisième année passe ses pauses à l'extérieur. Elle n'était remontée directement après le petit-déjeuner qu'à cause de cet article, parce qu'elle avait espéré croiser Dominique avant qu'elle ne se rende en classe. C'était donc une bonne opportunité pour Themba d'en apprendre un peu plus sur sa camarade venue des îles. Sur sa camarade, et sur ces fameuses îles dont la née-moldue n'avait jamais entendu parler avant de rencontrer la Philippine à la peau hâlée. Du moins, ça aurait du en être une, mais à cet instant, les mille et une questions qui lui seraient d'ordinaire venues se trouvaient mises en sourdine par les informations du matin. A la place, elle hocha la tête et grimaça légèrement à la mention des potentielles beuglantes. "Probablement oui, les prochains jours vont être bruyants." Puis, après quelques secondes de silence, elle ajouta: "Je doute qu'aucun des présents n'ait prévenu ses parents, sinon les professeurs auraient été informés de ce qui devait se passer. Enfin, j'espère qu'aucun parent n'a laissé son enfant mettre sa vie en danger alors qu'il y avait moyen d'éviter ça.""A moins qu'il n'y ait eu une bonne raison, mais j'ai du mal à voir quoi..." termina-t-elle dans sa tête. Le groupe Magicis Sacra avait déjà prouvé plus d'une fois la cruauté dont ses membres étaient capables, y compris (voire surtout?) envers les jeunes sorciers. Personne, ni parent ni enfant, n'ignorait l'incident de Viska; Themba avait beau ne pas être portée sur les ragots et le fait de parler des autres dans leur dos, cette histoire avait fait trop de bruit (et était bien trop grave) pour qu'elle soit passée à côté. Sans parler du retours récent de cet élève qui avait disparu, ni de ce faire-part ostensiblement menaçant que chaque élève avait reçu peu de temps auparavant. Avant que Themba n'ait eu le temps de réfléchir à comment expliquer la situation à Roxana, celle-ci l'interroge à propos de Dominique. La née-moldue hésite un instant sur sa réponse. Oui, elle savait, les deux filles étaient suffisamment proches pour que la cadette des Weasley lui ait parlé de son implication au sein de la BAM, sans entrer dans les détails néanmoins. Themba la soutenait dans son choix, bien qu'elle-même n'ait pas rejoint le groupe, encore une fois parce qu'elle n'aimait pas l'idée de devoir se battre. Mais elle n'était pas au courant qu'une confrontation avait été prévue par exemple, et ignorait (jusqu'à ce jour-même) les noms de la plupart des élèves impliqués. Et surtout, il n'était pas question qu'elle aille raconter ce qu'elle savait à d'autres élèves, elle avait conscience que Dominique lui faisait confiance pour garder cela secret. Sans cet article, si la quatrième année lui avait posé la même question, Themba aurait répondu qu'elle ne savait rien (bien qu'elle n'aime pas mentir). Mais voilà, il y avait l'article, la situation était donc différente. Mentir ne changerait rien, la métisse n'oublierait pas que le nom de Dominique avait été inscrit dans la liste des participants juste parce que son interlocutrice nierait avoir été au courant. En revanche, il n'était pas nécessaire non plus de donner plus de détails que ce que le journal n'avait déjà révélé. "Oui, je savais qu'elle en faisait partie... Par contre, pour le combat de l'autre soir, je n'étais pas au courant." Qu'aurait-elle fait si elle avait su? Elle n'en savait rien, inutile de se mentir à elle-même. Jugeant préférable de détourner légèrement la conversation pour éviter des questions sur l'implication de Dominique en dehors de cet incident, Themba embraya rapidement sur une question à son aînée. "Tes parents lisent la gazette? Si oui, j'espère qu'il ne vont pas être trop inquiets en apprenant ce qu'il vient de se passer." Ses parents à elle n'étant pas des sorciers, elle n'avait pas à s'inquiéter qu'ils apprennent la nouvelle dans le journal. Pourtant, elle leur écrirait le soir-même pour leur raconter, il n'était pas question pour elle de leur cacher la vérité, ni même d'attendre l'été pour leur en parler. Si les affrontements arrivaient jusque dans l'enceinte de l'établissement, ne pas être officiellement impliquée ne garantissait plus de ne pas se retrouver embarquer, avec les risques que cela pourrait engendrer. Ses parents avaient le droit de savoir l'état de la situation. Qu'en penseraient-ils? Jugeraient-ils qu'elle était trop en danger, et qu'il serait préférable qu'elle rentre chez eux? Peut-être pas, ils étaient tous deux bien conscients de l'importance de cette scolarité magique pour leur fille, qui sans cela ne pourrait pas maîtriser ses pouvoirs, et pourrait finir par blesser involontairement son entourage. Ils seraient en tout cas inquiets, elle aurait donc à les rassurer autant que possible.
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Roxana Crewe
Parchemins : 128Âge : 16 ans {14 septembre 2001} Actuellement : 6ème année Points : 10
Ξ Sujet: Re: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Ven 11 Fév - 11:55
Roxana + Themba
Roxy n’avait jamais rien eu contre un peu de bruit et d’agitation, ce qui la préoccupait (très superficiellement) dans les conséquences de la parution de son article était plutôt les retombées négatives que cela pouvait avoir pour certains de ses camarades. Elle n’avait encore que des amitiés superficielles avec les uns et les autres dans la mesure où cela ne faisait que quelques mois qu’elle était à Poudlard – ainsi qu’en Europe tout court – seulement sa répartition à Poufsouffle n’avait rien d’un hasard : elle se souciait avec sincérité du sort des autres, même lorsqu’ils lui étaient encore étrangers.
« Il me semble avoir lu quelque chose… » Elle rouvrit le journal et chercha l’information qu’elle avait vu quelques minutes auparavant parmi la manne que contenait la Gazette. « Nasaan ito ? » marmonna-t-elle en philippin pour elle-même avant de s’exclamer de nouveau en anglais « Ah ! Voilà !Les deux leadeuses de la BAM, mesdemoiselles Prudence Faraday et Viska Spingate, ont fourni un rapport détaillé des événements et révélations liés à cette rencontre avec la mystérieuse S à la vénérable directrice de Poudlard, le professeur McGonagall juste après les faits. Cette dernière ainsi que des pontes du Ministère ont jugé préférable de tenir secrètes ces informations pour ne pas inquiéter l’opinion publique.C’est au moins rassurant de savoir que si les parents ne savaient rien, il y avait quand même des adultes au courant de tout. Mais je crois bien que si c’était moi, je serais encore plus en colère contre l’école qu’on m’ait caché volontairement des trucs. Nos camarades c’est une chose, mais la directrice aurait dû prévenir les parents dès qu’elle a su, tu ne crois pas ? » Quant à mettre sa vie en danger, Roxy ne savait pas si ça avait été vraiment si risqué que ça, après tout, elle n’avait même pas remarqué qu’un groupe d’élèves, dont certains étaient dans sa classe, avaient été batailler dans la forêt interdite… alors il ne devait pas y avoir eu de blessures trop graves. On notera qu’en dépit de cette rassurante constatation, la métisse n’approuvait tout de même pas d’apprendre que ses camarades se soient mis en danger – même si, encore une fois, c’était plus facile à penser lorsqu’on était encore très peu concerné par les problèmes de MS -. Ses deux parents étant sorciers, elle n’était même pas inquiété par leurs grands projets de séparation des enfants du monde magique d’avec le monde moldu !
« Ash y était aussi apparemment, en fait il n’y a pas beaucoup de préfets qui n’étaient pas présents si on regarde. » Roxy ne savait pas vraiment si elle trouvait ça surprenant ou si au contraire elle y voyait une forme de sens des responsabilités. Il ne lui avait pas fallu longtemps à Poudlard pour se rendre compte qu’à Poudlard c’étaient les préfets qui faisaient régner l’ordre au quotidien, les professeurs n’intervenant que lorsque c’était jugé nécessaire – ou si un problème avait lieu en leur présence évidemment – c’était un système très différent de son ancienne école où elle avait beaucoup de rapport avec les adultes, mais cela venait aussi du nombre d’élèves : comme ils n’étaient pas nombreux, les professeurs pouvaient prendre le temps de leur parler à tous.
La jeune fille passa la main dans ses cheveux une fois qu’elle eut reposé le journal pour la seconde fois. Elle n’était pas encore assez à l’aise avec les règles de l’école pour customiser son uniforme, aussi le portait-elle de façon assez stricte, en revanche elle faisait toujours aussi attention à ses cheveux et à son maquillage que lorsqu’elle était aux Philippines – où il n’y avait pas d’uniforme de toute manière -. « Ma mère est restée dans notre île, je doute qu’elle y lise la presse anglaise. » Roxy haussa les épaules, songeant avec une pointe d’amertume qu’elle refoula très vite qu’elle devait de toute façon être bien trop occupée par son nouveau Jules pour fouiller la presse anglaise à la recherche d’information sur la vie de sa fille. Elle savait qu’en pensant ainsi elle se montrait injuste : c’était elle qui avait décidé de partir avec son père, sa mère ne l’avait pas fichu dehors ni ne s’était jamais désintéressée d’elle ! En plus, ce n’était même pas comme si elle regrettait la séparation de ses parents, ils n’étaient plus heureux ensemble… or Roxana trouvait très important cette notion de bonheur, quand bien même elle envia les enfants de couples unis. « Et mon père pourrait lire la Gazette, mais il est du genre distrait, on ne peut pas exclure qu’il ne la découvre que dans deux ou trois mois, ou que je lui en parle avant qu’il ne lise l’article. » Elle sourit avec un peu d’attendrissement en pensant à son papa capable de sortir de la maison avec sa chemise mal repassée et des chaussettes dépareillées. « En fait le plus probable serait que mes grands-parents lui en parlent en premier, ils sont un peu plus intéressés par les nouvelles. » Et elle se fit la remarque dans un frisson que sa grand-mère n’allait sûrement pas laisser passer… Elle avait assez souvent râlé à propos de la Bataille de Poudlard qui avait eu lieu presque vingt ans plus tôt ! Qui organise des combats dans une école ? Franchement ? Est-ce que nous sommes une société évoluée ou des barbares sans éducation? Sur quoi, l’écossaise cassait en général quelque chose, prouvant qu’elle tendait plus du côté barbare que du côté éduqué, mais Roxy se garderait bien de le lui faire remarquer. Sa grand-mère lui inspirait depuis toujours une sorte de respect mâtiné de crainte… ce devait être quelque chose quand elle était jeune !!!
« Et toi alors ? Tes parents vont lire l’article ? » Roxana n’avait aucune idée du statut de sang de Themba – il faut dire que c’était le genre d’information dont elle se fichait – donc elle ne savait pas non plus si les parents de sa camarade de maison étaient susceptibles de tomber par hasard sur l’article. Surtout qu’il arrivait que des parents d’enfants nés moldus s’abonnent à la Gazette, simplement pour se familiariser avec l’univers de leur enfant (ce que Roxy trouvait très positif!). Conservant une posture amicale et ouverte, elle attendit la réponse de Themba, ses doigts jouant avec une mèche de cheveux pour s’occuper les mains et garder une contenance active. Malgré la situation, Roxy était contente d’avoir l’occasion de discuter avec la troisième année : c’était toujours sympa de faire plus ample connaissance !
Ξ Sujet: Re: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Ven 11 Fév - 21:50
Themba se rapprocha un peu de la quatrième année quand cette dernière lu l'extrait à voix haute. Instinctivement, elle nota le léger accent étranger présent dans les paroles de Roxana, loin d'être déplaisant (mais existait-il un seul accent qu'elle aurait jugé déplaisant? Peu probable.) La londonienne aimait entendre des intonations et des accents différents, parce qu'ils semblaient toujours porter en eux des indices sur l'histoire de leurs possesseurs. Etant habituée à sa propre voix et à celle de ses parents, elle n'avait pas conscience de son propre accent (parfois plus rond, profond que celui du Britannique moyen), ceux des autres lui semblaient donc une altérité totale et bienvenue. Le son de la voix de la Philippine dessina un sourire sur ses lèvres, bien que le sujet de la conversation lui fasse froncer légèrement les sourcils. "Je ne sais pas trop... D'un côté, si les représentants de la BAM en ont parlé à la Directrice c'est le signe qu'ils ont confiance en elle, donc je suppose qu'en cas de vrai besoin ils sauront se tourner vers elle. Mais d'un autre côté, ils n'en ont parlé qu'après les faits, ce qui veut dire qu'au moment de l'affrontement en lui-même, il n'y avait personne..." Puis, après un court silence pensif, elle ajouta: "Oui, je pense que les parents auraient du être mis au courant tout de suite. C'est bizarre que le Professeur McGonagall n'ait pas voulu les prévenir. Peut-être que c'est le Ministère qui a insisté? Je ne vois pas trop pourquoi, mais il doit y avoir une raison, forcément." Si Themba n'avait pas une opinion bien définie de la manière dont le Ministère de la Magie fonctionnait, elle avait en revanche une réelle confiance dans la droiture de leur directrice, et ne pouvait pas envisager un seul instant qu'elle puisse cacher un tel événement aux familles des concernés sans une excellente raison. "J'espère que les familles ne s'en prendront pas trop à elle."
La troisième année hocha la tête à la mention des préfets presque tous présents. Elle se doutait qu'ils étaient impliqués dans la BAM, c'était même pour elle assez logique, ils étaient sélectionnés pour être préfets parce qu'ils avaient les qualités requises pour veiller sur leurs camarades, tant pour les protéger que pour les recadrer en cas de besoin. Dans ces conditions, ils devaient pour elle avoir une volonté d'agir importante, surtout depuis que des élèves avaient subi les exactions de Magicis Sacra.
La remarque de Roxana rappella à nouveau à la jeune Poufsouffle que sa camarade venait de loin, et raviva les questions mises en veille par l'incident récemment découvert. Cependant, elle l'informa aussi du fait que les parents de cette dernière ne vivaient plus ensemble, information qui lui avait échappé jusque là. "Oh, tes parents sont séparés? Désolée pour toi, j'imagine que c'est difficile à vivre. C'est récent?" Pour elle, impossible d'envisager un monde où ses parents seraient séparés, ils formaient un couple si uni qu'elle ne doutait pas qu'il en serait toujours ainsi. Ce qui ne l'empêcha pas de ressentir de la compassion pour sa camarade plus âgée qu'elle. Le commentaire de Roxana sur le tempérament distrait de son père fit sourire Themba un peu plus. Le ton de sa camarade témoignait de l'affection qu'elle portait à son père, un sentiment que la née-moldue comprenait sans peine, elle qui était très complice avec ses deux parents. "Tu devrais peut-être lui écrire alors, avant que tes grands-parents ne le fassent. Ils sont du genre inquiets?" Elle n'eut pas besoin de demander s'ils habitaient près d'ici, le fait qu'ils lisent la presse britannique indiquait que oui, ou du moins qu'ils n'étaient pas aux Philippines.
Themba secoua la tête en répondant à la question de son interlocutrice. "Non, mes parents ne sont pas des sorciers, ils n'ont donc pas accès aux informations d'ici. Je leur écrirai ce soir après les cours pour leur raconter." Puis, avec un clin d'oeil complice, elle ajouta: "C'est un des nombreux avantages d'avoir des parents "moldus", ça et les bonnes vieilles teintures." Et joignant le geste à la parole, elle désigna ses cheveux colorés du doigt.
Les quelques inquiétudes amassées à la lecture du journal s'étaient dispersées au fil de la conversation, et la troisième année souhaitait à présent ne pas laisser passer sa chance de discuter avec une élève ayant vécu à l'étranger. Ce début d'année avait été riche en rencontres d'horizons variés; Dominique allait la mettre en lien avec une amie française pour que Themba puisse découvrir la langue, elle avait eu l'occasion de discuter longuement avec Lucrecia le soir où elles avaient pris soin des choux mordeurs toutes les deux, elle avait même eu l'occasion d'échanger un peu avec Niels, le transfuge de Durmstrang. Et voilà que maintenant, elle allait pouvoir en apprendre plus sur Roxana, et, elle l'espérait, sur ces îles dont elle était originaire. "Tu viens des... "Philippines", c'est ça? Je n'en avais jamais entendu parler, avant. C'est grand? Et est-ce que c'est loin d'ici? J'imagine que c'est assez différent de ce qu'on connaît ici." Tout en questionnant la belle insulaire, Themba laissa son esprit vagabonder vers des territoires inconnus, y dessinant des plantes aux couleurs nouvelles et des créatures aux attributs originaux. "Vous y parliez une autre langue que l'anglais, non? J'ai cru t'entendre dire quelque chose que je n'ai pas compris tout à l'heure. C'était "nas' it", ou "naan to" je crois. Qu'est-ce que ça voulait dire?" Et voilà qu'elle ajoutait à son paysage des individus aux voix chantantes, prononçant des phrases aussi incompréhensibles que douces à ses oreilles avides de nouveauté. Elle se demandait s'il y avait des montagnes sur ces îles, comme il pouvait y avoir en France par exemple. Ou s'il y avait plutôt des grandes plaines à la manière de ce qu'elle connaissait bien en Angleterre. Le fait qu'il s'agisse d'îles lui rappelait aussi que ses parents, et surtout ses grands-parents, lui avaient raconté plusieurs fois qu'à certains endroits du monde, la mer faisait de grosses vagues sur lesquelles les habitants pouvaient faire du surf, un sport qu'elle avait eu l'occasion d'admirer à la télévision. Sa camarade avait-elle eu la possibilité de le pratiquer? Les questions semblaient ne pas vouloir cesser d'arriver, mais elle restait consciente qu'elle n'avait qu'une petite heure de libre avant de devoir elle aussi aller en cours, elle devrait donc faire des choix quant à ce qu'elle demanderait.
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Roxana Crewe
Parchemins : 128Âge : 16 ans {14 septembre 2001} Actuellement : 6ème année Points : 10
Ξ Sujet: Re: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Sam 12 Fév - 10:16
Roxana + Themba
« Il n’y aurait sûrement pas eu affrontement s’il y avait eu des adultes » raisonna avec une simplicité confondante Roxy auprès de sa cadette. Si MS avait joué au jeu de l’affrontement entre adolescents – encore que le combat n’était guère équitable puisque du côté de MS, il s’agissait de simples projections -, c’était parce qu’il n’y avait pas de professeurs pour y mettre le hola ! Et, tout bien réfléchi, ces derniers avaient quand même dû être sacrément surpris : visiblement les méchants du coin pouvaient passer à leur guise le bouclier de l’école si c’était que la première fois.... En dehors du fait de repousser des moldus curieux, Roxy ne voyait pas l’intérêt de se protéger ainsi de toute façon, ils étaient dans une école, dans un pays en paix – relativement en tout cas, car elle ne voyait pas la lutte contre MS comme une guerre -, alors pourquoi s’encombrer de magies aussi puissantes ? Surtout si, au final, elles se révélaient tout à fait inefficaces ! « Hum… l’article parle d’opinion publique, pour une raison ou une autre l’information ne devait pas fuiter… peut-être qu’il s’est dit des choses un peu secrètes pendant ces combats ? » Pourquoi faire tant de mystères pendant des semaines sinon ? « Le professeur McGonagall est plutôt aimée des parents, non ? Mon père m’en a toujours dit beaucoup de bien, elle était son professeur de métamorphose à l’époque où il était élève ici, mais c’était encore le professeur Dumbledore qui était directeur. » Et son père ayant été à Serdaigle, il avait eu comme directeur de maison l’ancien professeur de sortilèges Flitwick. Ce dernier avait fait forte impression sur Edmond Crewe dans sa jeunesse !
En parlant de ses parents, la conversation amena les deux adolescentes à les évoquer et Roxy mit rapidement en évidence la distance géographique qui existait entre les siens depuis le divorce. « Relativement récent. Ils se sont séparés en avril dernier, je finissais ma troisième année et je me préparais pour l’entrée en quatrième – les années scolaires sont de juin à mars chez nous -, j’ai fini les vacances puis j’ai enchaîné sur de nouveaux mois de congé puisqu’il ne servait à rien que j’entame une nouvelle année sur l’île alors que j’allais être inscrite à Poudlard pour septembre. Mon père est écossais alors avec le divorce, il préférait revenir vivre près de ses parents... Pendant toute cette période de longues vacances, j’ai fait un mois avec l’un, un mois avec l’autre… et après Noël, je suis retournée une semaine chez ma mère. C’est le plus difficile je trouve, d’essayer de se partager équitablement entre eux deux... » C’était même pour cette raison qu’elle avait suivi son père. Ses deux parents lui avaient totalement laissé le choix, et comme elle avait grandi aux Philippines, que tous ses amis s’y trouvaient, Edmond ne lui en aurait pas voulu de rester sur l’archipel avec son ex-femme. Mais Roxy avait senti que cette idée rendait son père triste, parce que l’ancienne école de sa fille n’étant pas un internat, Charisse aurait pu voir leur fille tous les jours et pas lui. Alors Roxana avait fait le choix de Poudlard : au sens strict, elle était plus proche de son père qui vivait à seulement quelques centaines de kilomètres contre des milliers pour sa mère, mais en réalité, en passant presque neuf mois dans un internat, elle ne privilégiait ni l’un, ni l’autre. Prendre cette décision n’avait pas été facile, mais elle n’avait pas non plus frustré la nature de l’adolescente : Roxana aimait découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes, changer de pays était pour elle une belle aventure même si elle porterait toujours son île dans son cœur !
« Inquiets pas vraiment, revendicateurs surtout. De vrais clichés d’écossais ! » sourit Roxy avant de répondre au sujet des parents de sa camarade : « Je ferai peut-être comme toi, j’écrirai ce soir » Ou peut-être pas, elle verrait en fonction de son inspiration du moment. « Tu ne fais pas de teintures magiques ? Elles abîment moins les cheveux pourtant ! » s’étonna ensuite la jeune fille, car parler cheveux serait toujours plus intéressant pour elle que de parler de la presse écrite, quelque soit la teneur des nouvelles que celle-ci diffusait ! On notera au passage que même si actuellement elle portait sa couleur naturelle, elle n’était jamais la dernière pour ce qui était des expériences capillaires !
Themba la questionna ensuite sur son pays d’origine ce qui fit sourire Roxana – amoureuse de son archipel depuis sa naissance -, des images de plages mais aussi de clairières verdoyantes lui vinrent aussitôt à l’esprit avec nostalgie. « Les Philippines, c’est bien ça. Ce n’est pas un très grand pays, tu vois le Vietnam ? Ce sont les îles les plus proches, et moi je viens de l’archipel des Visayas qui est au centre des Philippines. Ma maison était sur l’île de Panay mais je pouvais très facilement aller d’un endroit à l’autre de l’archipel par les moyens de transport magique. Mon école n’était pas à Panay d’ailleurs. » expliqua-t-elle avec l’assurance de celle qui a l’habitude de dire d’où elle vient. Elle avait souvent expliqué ses origines depuis son arrivée en septembre dernier dans l’école de sorcellerie britannique. « Ce n’est pas du tout le même climat, ni les mêmes habitudes de vie. Nous n’avons pas non plus tout à fait les mêmes croyances. Mais je suis moins dépaysée ici que le seraient d’autres de mes anciens camarades comme mon père a été élève à Poudlard. Il me parlait souvent de son adolescence et j’étais déjà venue plusieurs fois en Écosse pour voir mes grands-parents. Pour d’autres, rien que le changement de climat pourrait être perçu comme difficile. » Il n’y avait que deux saisons chez elle : la saison des pluies et la saison sèche. Roxy avait toujours préféré la seconde, même si la première était nécessaire pour garder l’île verdoyante.
« L’anglais est une des deux langues officielles des Philippines mais dans mon école nous parlions celle de l’archipel, le philippin, qui est basé sur un dialecte, le tagalog. Certains ne parlaient que le tagalog d’ailleurs, mais on se comprenait quand même. » expliqua-t-elle avec un sourire avant de traduire « Nasaan ito, ça veut juste dire quelque chose comme « où est-ce », j’ai tendance à changer de langue quand je me parle à moi-même. » En effet, même les courriers qu’elle envoyait à ses amis étaient en anglais. Elle supposait que comme pour la plongée sous-marine, parler philippin allait désormais être un plaisir de vacances.
Ξ Sujet: Re: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Sam 12 Fév - 22:58
"Oui, sans doute, c'est d'ailleurs pour ça que les préfets n'ont pas prévenu les enseignants je pense. Mais c'était quand-même risqué, je ne sais pas si Magicis Sacra s'était engagé à ne faire de mal à personne cette fois-ci, mais ça aurait pu être un piège, non?" La Poufsouffle d'ordinaire optimiste, à la limite de l'utopiste, avait du mal à pleinement approuver cette idée de confrontation, quand bien même aucun élève n'aurait été blessé au final. Elle n'était pas certaine qu'il soit très raisonnable de faire pleinement confiance à une organisation capable de tant de violence. Il lui semblait avoir lu qu'il était question d'obtenir des informations, ou quelque chose dans ce genre-là, mais comment être sûrs que leurs opposants (ou en l'occurrence la représentante de ces derniers présente ce soir-là) leur avaient dit la vérité, que les informations "offertes" n'étaient pas de simples inventions? "Oui, peut-être qu'il y a eu des informations confidentielles, si tant est qu'on puisse faire confiance à ce que ce groupe aura pu dire pendant leur rencontre agitée. Mais l'opinion publique, ce n'est pas une histoire de confidentialité, c'est plutôt une histoire de se faire bien voir non? Et j'imagine mal la directrice choisir de mentir aux parents juste pour préserver son image. Le Ministère, je ne sais pas, mais par principe je pense qu'il faut leur faire confiance aussi, donc ça devait aller au delà d'un simple prestige à ne pas entacher." Du moins l'espérait-elle, on lui avait dit beaucoup de bien de la Ministre de la Magie, et elle avait aussi entendu parler positivement de certains "chefs de Département" (elle ne se souvenait plus du terme officiel, aussi les appelait-elle ainsi). Elle préférait donc se dire que le journal avait tort en insinuant que le silence qui avait suivi l'événement n'était qu'une histoire d'opinion publique, et qu'il y avait une raison plus valable, comme un risque pour la sécurité de certaines personnes en cas de fuite des informations. Cela dit, si tel était le cas, elle se demandait s'il était bien raisonnable d'en parler maintenant dans le journal, même sans donner tous les détails. Et si oui, pourquoi ne pas l'avoir fait avant? Quelque chose lui échappait. "Je ne sais pas pour les autres parents, mais les miens l'apprécient beaucoup, et moi aussi. J'aurais bien aimé la voir enseigner, si ton père t'en a dit du bien, je pense qu'elle devait être une bonne professeur." Oui, la Directrice de Poudlard était assurément une femme juste , aussi stricte que bienveillante, et Themba gardait un très bon souvenir de sa rencontre avec elle plus de deux ans auparavant, le jour où elle était venue annoncer à ses parents que leur fille était une sorcière. Elle appréciait globalement tous ses professeurs à l'école de sorcellerie, mais elle aurait été curieuse de voir la vénérable sorcière dans son rôle d'enseignante.
La conversation se détournant sur le divorce des parents de la quatrième année, Themba se fit silencieuse, écoutant avec empathie les explications de celle-ci. "Je vois, ça ne doit pas être facile de te partager entre les deux. Surtout s'ils vivent si loin l'un de l'autre. Heureusement que tu as accès à des modes de transport magique, j'imagine, ça doit réduire un peu le temps que tu mets à aller de l'un à l'autre non?" Elle hésita à questionner Roxana sur la manière dont ses parents réagissaient lorsqu'elle allait voir l'autre. Elle n'avait pas beaucoup d'amis d'enfance dont les parents se soient séparés, mais elle se souvenait que pour l'un de ces rares-là, les parents ne s'entendaient pas du tout, et que le jeune garçon racontait qu'ils se disputaient à chaque fois qu'il passait de l'un à l'autre (ce qui, pour lui, arrivait chaque vendredi, les deux n'habitant pas très loin). Mais finalement, elle se ravisa, jugeant que la question pouvait être trop intrusive, surtout alors que la séparation était si récente.
La née-moldue rit de bon coeur en entendant son interlocutrice parler de ses grands-parents. Elle se les représentaient bien ainsi, avec un fort caractère, un peu à la manière de sa grand-mère paternelle. Si cette dernière était au courant de la situation de Themba, et qu'elle venait à apprendre qu'il y avait eu une intrusion et une confrontation magique sur le sol de l'école, elle aurait sans doute écrit sur le champ à la directrice pour exiger que la sécurité soit renforcée, expliquant à quel point il était inadmissible que des enfants puissent se retrouver face à de potentiels agresseurs sans qu'aucun adulte ne s'en rende compte. Heureusement pour elle (et pour l'équipe enseignante), sa grand-mère n'était au courant de rien, quoi que cela coûtait à la troisième année de devoir mentir à des membres de sa propre famille. "Oui, je sais que les teintures magiques sont censées moins abimer les cheveux, mais je préfère les teintures moldues, j'aime la manière de les appliquer. C'est sans doute par habitude. Et puis, avec mes cheveux, on ne voit pas beaucoup la différence quand ils sont un peu desséchés par les produits." Et, bien qu'elle ne le mentionnerait pas à voix haute pour ne pas sembler se plaindre, il y avait aussi la question du prix, les teintures qu'elle s'offrait coûtaient moins cher que les colorations magiques.
Themba fut ravie d'écouter la transfuge lui raconter son pays natal avec un entrain qui faisait chaud au cœur. Elle essaya de le situer mentalement sur le globe avec les indices donnés par Roxana. Heureusement pour elle, elle se débrouillait assez bien en géographie, même si elle était loin de connaître tous les pays, preuve en était que les Philippines lui avaient jusque là échappé. "D'accord, je pense que je situe à peu près où c'est. Il y a plusieurs îles donc, si je comprends bien? On peut aller de l'une à l'autre à la nage, ou est-ce qu'elles sont trop éloignées pour ça?" L'idée de nager pour "changer de territoire" (bien qu'en restant dans un même pays) lui semblait amusante. "Ah oui, c'est assez différent donc. C'est comment là-bas? Je ne connais réellement que l'Angleterre, je n'ai jamais voyagé en dehors. Enfin, Poudlard, c'est en Ecosse, mais c'est tellement à part que je ne peux pas vraiment dire que je connaisse l'Ecosse en venant ici. Alors je suis curieuse de savoir comment on vit dans les autres pays. Il fait plus chaud aux Philippines j'imagine, puisque c'est plus au sud? Est-ce qu'il pleut autant qu'ici? Vous devez avoir des plantes et des animaux qu'on n'a pas par ici j'imagine." Le temps étant limité, Themba avait pris la décision de se concentrer essentiellement sur la vie générale du pays, et de réserver ses questions plus propres au monde magique pour la prochaine fois.
"D'accord, c'est amusant que vous parliez anglais si loin d'ici. C'est plus pratique pour toi, du coup, tu n'es pas gênée par la langue ici. A l'occasion, j'aimerais bien t'écouter parler tagalog, si tu es d'accord." Son projet de tour du monde lui tenait toujours autant à cœur, et la brune aux cheveux teintés était consciente que de connaître certains mots dans les autres langues serait un atout lorsqu'elle visiterait les pays concernés.
1 179 mots
Roxana Crewe
Parchemins : 128Âge : 16 ans {14 septembre 2001} Actuellement : 6ème année Points : 10
Ξ Sujet: Re: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Dim 13 Fév - 20:55
Roxana + Themba
Roxy fronça ses sourcils parfaitement épilés dans une expression soucieuse qui n’était pas vraiment sa norme. La jeune fille n’avait pas pour habitude d’être assombrie par quoi que ce soit, on pouvait même parfaitement la décrire en disant d’elle qu’elle était une personne joyeuse, seulement aux Philippines, elle n’avait pas eu non plus à faire face au « problème MS » qui occupait Poudlard depuis plusieurs années. « C’est le genre de MS les pièges ? Je ne connais pas grand-chose d’eux… ils ne sévissent pas dans mon pays, nous sommes une école trop petite pour les intéresser je pense. » Les sorciers philippins étaient très attachés à leurs îles, alors ils n’avaient aucune envie d’aller sur le continent pour étudier dans des écoles plus grosses, surtout qu’en Asie la norme n’était pas au regroupement comme en Europe. Plusieurs pays avait leur propre système éducatif en marge des grands noms de la sorcellerie mondiale. Entre ça et la taille modeste des Philippines, cela n’avait rien de bien étonnant qu’ils n’aient jamais eu maille à partir avec l’organisation de mages noirs. « Tout ceci me paraît bien compliqué, et vraiment aux antipodes de ce que j’ai connu… Mais tout est nouveau, je ne savais même pas comment s’appelait la Ministre d’ici avant d’arriver à Poudlard, alors forcément, je ne suis pas la mieux placée pour dire si oui ou non il faut faire confiance aux décisions du Ministère. Il avait plutôt bonne presse par chez moi en tout cas, mais c’était souvent en comparaison avec le Ministère chinois alors c’est un jugement à prendre avec des pincettes. » Tout ceci pour dire que la conversation concernant MS se tarissait faute de vastes connaissances du sujet du côté de Roxy.
« Il paraît qu’elle fait encore quelques cours parce qu’elle n’a pas confiance dans son remplaçant. C’est amusant. » sourit Roxy alors qu’elles parlaient toutes les deux de leur directrice. Cette femme lui était plus familière que d’autres parce que Edmond lui avait parlé assez longuement de ses anciens professeurs. Sa fille regrettait presque que Binns ait été remplacé, elle était un peu curieuse de voir ce que donnait un fantôme professeur – même si on lui avait dit que le mot adéquat était ennuyeux donc cela restait un souhait modéré -.
« Oui, je prends des transports magiques longue distance. Il y a quelques détours mais cela reste plus rapide que de prendre l’avion. » La communauté sorcière dont elle était issue étant peu nombreuse, elle avait beaucoup fréquenté ses voisins et amis moldus, elle connaissait donc la technologie qu’ils utilisaient, quand bien même elle ne soit pas très présente chez elle (ses deux parents étaient sorciers). C’était d’ailleurs sa mère qui appliquait des sortilèges à ses cheveux quand Roxana avait envie de tester de nouvelles coupes ou de nouvelles couleurs. « C’est surtout que les teintures magiques ne sont pas vraiment des teintures, c’est plutôt un sortilège de métamorphose. Mais c’est sûr qu’il n’y a pas le plaisir de prendre le temps de s’occuper de soi : moi par exemple j’adore les manucures, je vais parfois les faire faire chez les moldus juste pour le plaisir de l’ambiance, alors que je pourrais très bien appliquer la couleur avec un tour de magie ! » Elle sourit à Themba, se disant que de toute manière, sa camarade était peut-être un peu jeune pour connaître des sorts d’un aussi gros niveau : ce n’était pas pour rien que c’était ses parents qui les lui lançaient ! Pour les ongles, en revanche, elle savait bel et bien le faire sans l’aide de personne, mais la surface à métamorphoser était moins importante.
Ensuite, Roxana hocha la tête pour approuver la remarque de sa camarade au sujet du fait qu’il y ait plusieurs îles. « 7 641 îles pour être exacte, mais beaucoup sont très petites ou inhabitables, la plupart des gens vivent sur les onze plus importantes. Pour aller d’une île à l’autre, il faut prendre un bateau. Ce n’est pas forcément une question de distance, mais c’est au milieu de l’océan, le courant est très fort. » expliqua-t-elle tout en sachant que ses explications n’étaient pas exhaustives du tout… mais pour une première conversation sur le sujet, cela brossait un portrait d’ensemble de son pays. « C’est assez paradisiaque, certaines îles sont d’ailleurs très prisés des touristes étrangers même si tu te doutes que les meilleurs coins sont ceux où ils ne sont pas ! En revanche, côté climat, c’est tout l’un ou tout l’autre : pendant la période sèche, il fait un soleil de plomb, alors que pendant la saison des pluies tu ne peux même pas faire un pas dehors sans être trempée comme une soupe ! Mais nous avons l’habitude, et puis j’ai une certaine affinité avec l’eau alors être mouillée ne me dérange pas ! » Pour ce qui était de la faune et de la flore… « La végétation et les paysages n’ont rien à voir avec ici… et les animaux non plus. Tu sais que j’ai découvert en venant étudier à Poudlard que mon patronus était un requin-baleine et que c’est très rare, voir inexistant, chez les sorciers anglais comme patronus ? » Logique, en même temps, car les patronus se nourrissaient aussi de ce que connaissaient leurs créateurs, et il ne devait pas y avoir beaucoup de jeunes sorciers du Royaume-Uni qui avaient nagé aussi souvent qu’elle au milieu d’une telle faune sous-marine.
« Dans le fond, ce n’est pas si amusant que ça, c’est à cause de la colonisation des américains, tu comprends ? On parlait Espagnol aussi à une époque, mais ce n’est pas resté comme langue officielle. » Enfin… ça ne servait à rien de ressasser une époque qu’elle n’avait pas connu même si ses chères îles en portaient encore les marques. « Mais je pourrais te parler philippin si tu veux, c’est une langue très différente de l’anglais, elle est aussi assez éloignée des langues du continent… le côté insulaire probablement. Pendant des siècles, nos îles ont été plutôt tranquilles. » Le Royaume-Uni aussi était composé d’îles mais elles étaient beaucoup plus proches du continent qui lui-même n’avait rien à voir avec l’Asie, ceci expliquait qu’en Europe les îles n’avaient pas vécu avec autant de tranquillité – et expliquait peut-être aussi ce désir d’expansion à travers le monde qui avait déchiré les Philippines pendant plusieurs siècles entre l’héritage anciens des primo habitants, la culture espagnole installée pendant trois siècles puis l’occupation américaine -.
Ξ Sujet: Re: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Dim 13 Fév - 23:13
Themba haussa les épaules avec une moue peu convaincue. "C'est dur à dire, parce que sur le principe, s'ils tendent des pièges et qu'ils réussissent, je suppose qu'on n'est pas censés se rendre compte qu'on a été piégés, non? Ils ont déjà enlevé des enfants, si je me souviens de ce qu'on m'a raconté, et ils clament qu'il faut enlever les enfants sorciers nés dans des familles non magiques pour les séparer de leur famille. Ça me paraît tellement cruel comme conviction que je me dis que si on est capable de croire en ça, on est sans doute aussi capable de mentir pour arriver à ses fins. Je ne crois pas que je voudrais me risquer à conclure un marché avec eux dans ces conditions." Et particulièrement en raison de sa propre naissance. La jeune sorcière était aux antipodes des croyances du groupe tristement célèbre, puisqu'elle allait jusqu'à penser qu'il n'était peut-être plus nécessaire de cacher la magie aux reste du monde, et qu'au contraire chaque groupe (sorciers et "moldus") aurait à apprendre des pratiques de l'autre. "Tant mieux pour ton pays, tu sais, j'aimerais qu'ils n'agissent nulle part." La née-moldue restait consciente que tout le monde n'avait pas le même regard qu'elle sur les rapports entre sorciers et non sorciers, et elle ne prétendait en aucun cas détenir l'absolue vérité, elle était ouverte au dialogue, même si à ce sujet son optimisme l'emporterait sans doute toujours. Que les membres de Magicis Sacra craignent les interactions entre les deux communautés, elle pouvait tout à fait l'entendre, elle savait que certains de ses camarades (pourtant opposés aux pratiques du groupe) se méfiaient eux aussi beaucoup des rencontres avec des moldus, allant jusqu'à préférer ne pas rencontrer ses parents (sans toutefois la rejeter elle). Si elle était née dans une famille de sorciers, qu'elle avait grandi en devant cacher à ses camarades d'école ses pouvoirs, peut-être elle aussi aurait-elle des craintes. Mais justement, elle avait une expérience différente à partager, et à aucun moment n'avait-elle ne serait-ce qu'envisagé d'utiliser la force ou la contrainte pour se faire entendre. Par moment, elle se prenait à souhaiter pouvoir parler avec les membres du groupe, leur expliquer son vécu, son ressenti, essayer de comprendre leurs appréhensions pour peut-être mieux les apaiser. A d'autres moments, elle craignait de se retrouver confrontée à eux, de les entendre proférer des croyances qui lui semblaient presque barbares (comment pouvaient-ils croire qu'enlever un enfant à sa famille était un geste acceptable et bon pour l'enfant en question?) et de ne pas savoir comment les convaincre de renoncer à ces extrémités. La troisième année hocha doucement la tête au commentaire de sa camarade plus âgée sur le Ministère. "Oui, forcément tu viens d'arriver, tu ne peux pas bien les connaître. En vrai, même moi qui suis ici depuis plus de deux ans, je ne connais pas grand chose de leur organisation. Je sais qu'il y a eu des cérémonies auxquelles on pouvait participer là-bas, mais je n'y suis pas allée, mes parents n'auraient pas pu venir."
Themba prit un air empathique à demi amusé avant de répondre: "Ouch, oui c'est vrai que j'ai entendu dire ça, il doit avoir une sacrée pression du coup. Perso, je ne l'ai jamais eue elle en cours, et j'aime bien les cours avec son remplaçant." La remarque était parfaitement sincère, si elle aurait aimé voir sa directrice enseigner, elle ne regrettait pas un seul jour d'avoir cours avec le nouveau professeur de métamorphose. Même les élèves plus âgés et qui avaient connus quelques cours avec le professeur McGonagall ne se plaignaient généralement pas du changement.
La londonienne eut un air songeur le temps d'un instant, réfléchissant à haute voix. "Je n'ai jamais vraiment voyagé par la magie, je sais juste voler sur un balais. J'ai entendu dire qu'il y avait moyen de se déplacer presque instantanément d'un endroit à un autre avec des objets, ou même des sortilèges. Je me demande jusqu'où on peut aller comme ça..." La réponse de la Philippine fit comprendre à Themba qu'elles ne parlaient pas exactement de la même chose, elle rectifia donc la situation. "Oh, tu parles de changer la couleur avec des sortilèges toi! Moi, je parlais des teintures magiques sous forme de "potions" qu'on met sur les cheveux. Je connais bien quelques sorts pour changer la couleur d'objets, j'en ai déjà testé sur mes cheveux mais je ne maîtrise pas encore bien, et souvent l'effet disparaît rapidement. Et puis, j'aime mettre les mains dans le produit que j'utilise. C'est un truc qui me manque avec la magie, le fait de toucher, de sentir avec mes mains. Quand on jette un sortilège, on ressent quelque chose hein, mais ce n'est pas du tout la même chose. T'as le droit de trouver ça bizarre hein, ça ne me dérange pas!" Et c'était vrai, elle avait l'habitude que ses amis issus de familles magiques ne comprennent pas son goût pour les travaux manuels, surtout lorsqu'elle pourrait faire en quelques secondes par la magie ce qu'elle mettrait des minutes entières à faire de ses mains. Mais elle avait remarqué également qu'elle avait plus de respect et presque d'affection pour ce qu'elle avait réalisé de ses mains que ses camarades n'en avaient pour ce qu'ils avaient fait par magie. C'était donc une tendance qu'elle entretenait consciemment.
Themba ouvrit des yeux ronds comme sa bouche en entendant le nombre d'îles. "Wouah... Plus de 700, c'est énorme!" Que certaines soient toute petites n'avait pas d'importance pour elle, au contraire même, elle imaginait que les îles minuscules et inhabitées devaient avoir un charme très particulier. Elle écouta ensuite attentivement Roxana raconter les saisons de son pays. La troisième année aurait bien aimé voir ce que donnait la saison des pluies, elle ne craignait nullement de se retrouver trempée jusqu'aux os. "Tu as des photos de là-bas? J'aimerais bien voir à quoi ressemblent les paysages." Et, idéalement, elle aimerait pouvoir voir avant de n'avoir entamé son tour du monde, qui attendrait à minima la fin de sa scolarité. Lorsque la quatrième année mentionna son patronus, Themba crut d'abord qu'elle avait mal entendu. "Un... requin-baleine...? Pour de vrai?! Je n'en ai jamais vu en vrai, mais une fois dans un aquarium il y avait une peinture à taille réelle, c'est immense! Le tien fait la taille normale? Ou est-ce qu'il est plus petit?" Elle peinait à imaginer un animal aussi immense projeté du bout d'une "simple" baguette magique. "En tout cas, ça doit être magnifique."
Le sujet des langues apporta son lot d'Histoire, et Themba baissa un peu la tête, non pas honteuse de sa remarque, mais respectueuse de l'Histoire de ce pays. "Ah, oui, je comprends. Mes grands-parents m'ont parlé de ça aussi. Ils sont américains, mais nos ancêtres étaient sans doute d'un pays d'Afrique, même si on n'a pas de traces exactes. Ils m'ont raconté les conséquences de la colonisation là-bas. C'est tant mieux que vous aillez pu garder une langue à vous." La jeune fille ne se ferait pas juge du passé, mais elle pensait qu'il était important pour chaque peuple de garder une part d'unicité, de ne pas se faire entièrement transformer par un autre. Un peu comme dans les relations individuelles, finalement. Elle remercia chaleureusement son aînée d'accepter de lui parler Philippin à l'occasion, et jeta au passage un rapide coup d'œil à l'horloge dans le fond de la salle commune; il lui restait une demi-heure avant de devoir se mettre en route pour les cours.
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Roxana Crewe
Parchemins : 128Âge : 16 ans {14 septembre 2001} Actuellement : 6ème année Points : 10
Ξ Sujet: Re: [THEME] Un article dérangeant - Themba&Roxana Mar 15 Fév - 18:02
Roxana + Themba
« Probablement pas » admit-elle quant au fait de se rendre compte lorsqu’on nous avait tendu un piège… mais toutes ces considérations sérieuses allaient finir par lui coller la migraine, à moins que ce ne soient toutes les ondes négatives qui émanaient de cet article qui lui prenaient la tête. « Ce sont des gens très cruels, et très intolérants, ils auraient bien eu besoin d’une petite leçon de notre fondatrice. » Elle fronça le nez : elle se sentait parfaitement en phase avec les valeurs de Poufsouffle et celles-ci étaient clairement aux antipodes de celles de MS. Bon. D’accord. Roxy pouvait être intolérante aux fautes de goûts mais c’était très différent parce que le statut de sang, contrairement à une chemise affreuse, ça ne se choisissait pas !
Elle approuva d’un petit signe de menton les paroles de Themba : tout le monde magique aurait voulu être épargné par l’ingérence de MS. « Peut-être que les aurors finiront par les attraper ? » tenta-t-elle avec un peu trop d’espoir dans la voix. Elle-même n’y croyait pas vraiment : d’après ce qu’on lui avait raconté depuis septembre, cela faisait plusieurs années que Poudlard vivait sous la Menace des actions de Magicis Sacra… seulement, Roxana était une optimiste qui avait envie de penser que tout allait finir par s’arranger. Cette pensée la réconfortait et l’aidait à bien dormir la nuit !
« Ah oui, j’ai vu passer ça sur Magic Insta ! Ils ont fait un bal l’été dernier ! Dommage que je ne l’ai pas su à l’avance, j’aurais demandé à Tatay qu’il m’y emmène. On fait beaucoup de fêtes par chez moi, mais les bals d’ici sont vraiment bien plus classe ! » La fan de mode en elle avait adoré se choisir une robe pour le bal de Noël. Elle n’avait pas trouvé de cavalier, ne connaissant pas encore beaucoup de garçons, mais elle avait passé une assez bonne soirée entourée de ses camarades. Elle était complètement restée aveugle aux dramas qui s’y étaient joué, applaudissant les événements et dansant avec bonne humeur tout du long. Même le langoureux baiser de Miss et Mister Poudlard sur la piste lors de la valse des vainqueurs ne l’avait pas réellement choqué : elle avait pensé que c’était peut-être culturel de s’embrasser lorsqu’un couple gagnait un prix. Elle aurait été bien gênée de devoir en faire de même, mais elle n’avait pas de petit ami non plus, ce qui réglait majoritairement la question.
« J’espère avoir l’occasion de la voir faire cours un de ces quatre, même si tu as raison, son remplaçant est plutôt bon. Assez sévère tout de même, non ? » releva-t-elle, elle qui n’aimait pas trop quand c’était trop strict. Elle se doutait qu’un cours avec la directrice de l’école serait justement comme ça en pire, mais comme ce serait exceptionnel alors elle ne le prenait pas mal.
« Aucune idée, mais pour aller aux Philippines, je peux te dire que je dois faire le trajet en plusieurs fois. Et je dois obligatoirement arriver par notre Ministère pour montrer mon passeport. » Ou l’équivalent magique de celui-ci, il servait à prouver qu’elle avait bien le droit d’aller à l’étranger – dans son cas cela restait une simple formalité vu qu’elle avait la nationalité philippines -.
Quant aux teintures, Roxy sourit : « Ah oui ! Et bien, pour les potions, je ne peux pas te dire, je n’ai jamais essayé ! Je demande toujours à ma mère de me le faire quand j’ai envie de changer un peu de look. Mais je comprends ce que tu veux dire pour le fait de sentir et toucher les choses… Dans mon ancienne école, on utilisait déjà des baguettes, mais on passait aussi par des moyens plus… concrets. On touchait les éléments pour y puiser de la force dans notre magie… c’était différent de ce qui se pratique ici. » Vu la distance qui séparait Poudlard de son île, ce n’était pas très étonnant. Et il n’y avait ni bonne, ni mauvaise méthode. La manière de faire collait aussi à la culture, et peut-être que Themba était moins « formatée anglo-saxonne » que d’autres de leurs camarades qui ne juraient que par leur baguette et leurs potions dans un chaudron.
« Plus de sept mille même ! Mais certaines ne sont que des bouts de cailloux sans intérêt » admit-elle sans mal car cela se comprenait pour un ensemble d’îles aussi vaste. Pour ce qui était des photos, elle sortit sa tablette magique – un des premiers achats qu’elle avait fait en arrivant au Royaume-Uni en juillet et qu’elle avait trimballé partout quand elle avait été chez sa mère en août – et elle ouvrit la galerie au mois correspondant : « Tiens, tu peux faire défiler. Il n’y a que des photos récentes mais ça te donnera une idée des paysages. » Elle ne jouait pas vraiment aux touristes dans son propre pays, si elle avait pris des photos lors de ses derniers séjours chez sa mère, c’était justement pour pouvoir montrer à ses camarades de Poudlard à quoi ressemblait son île. Et puis, cela lui faisait des souvenirs. Elle avait bien quelques photos papiers, mais plus de gens que de lieux, l’achat de la tablette avait été l’occasion d’arranger ça. « Oui, c’est énorme un requin-baleine adulte ! Par rapport à la taille normal d’un poisson en tout cas... Mais mon patronus n’est pas aussi imposant, c’est plutôt un baleineau… cela dit, même s’il est gros, il n’a pas plus d’efficacité magique qu’un patronus de souris. » Mais elle trouvait que c’était joli, original aussi, et cela lui rappelait chez elle, ce qui était un bon point pour la philippine qui, malgré toute sa jovialité, avait parfois un peu le mal du pays. « C’est beau, mais moins qu’un vrai requin baleine. J’ai déjà nagé avec plusieurs d’entre eux, j’adore la plongée ! » révéla-t-elle : ce n’était pas un passe-temps rare de là où elle venait, mais elle n’était pas sûre qu’il soit très pratiqué dans les eaux froides de l’Ecosse !
« Oui, c’est probable car je ne crois pas qu’il y avait des personnes noires parmi les natifs américains. » Cela dépassait son champ de compétence mais cela se serait su si ça avait été le cas, non ? « Mélanger les cultures, ce n’est pas forcément si mal, mais c’est mieux si chacun y trouve son compte, et dans le cas de ces histoires de colonisation, je n’ai pas l’impression que c’était le cas. » Observant un instant sa peau cuivrée, elle ajouta d’un ton léger « Je me demande parfois si je n’ai pas des ancêtres parmi les colons, je me verrai bien en espagnole ! Et puis, je ne suis plus à un métissage près. » Mais la diversité était une forme de richesse, elle continuait de le penser, même si une partie de son coeur resterait toujours attachée à son île de naissance quelque soit ses liens dans le reste du monde. Suivant le regard de Themba sur l'heure, elle nota elle aussi qu'il n'allait pas falloir qu'elle tarde trop car elle était attendue ailleurs très prochainement.
(c) princessecapricieuse
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