[COMMUN] Bal de Noël 2016

Bal de Noël 2016

Feat. Fiona & al.

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Calme, c’était presque un euphémisme pour désigner le début d’année de Tony. Enfin, il faut s’entendre sur la définition du calme, si bien qu’il y allait toujours de ses commentaires pas toujours fins dans les cours, qu’il chahutait toujours les élèves plus jeunes, qu’il plaisantait et rigolait toujours autant, sans sembler se soucier qu’il se trouvait dans une école. Toutefois, le cœur n’y était pas toujours. Le soudain assagissement de sa meilleure amie n’y était certainement pas pour rien. Pas plus que l’absence d’Esther et d’Evelyn, qui lui avaient bien plus manqué à la rentrée qu’il ne l’aurait cru. Il s’y était tout de même fait, et s’était ajusté à un nouvel équilibre dans sa vie sociale. De crainte qu’ils ne déteignent trop sur lui, Tony évitait ses camarades de dortoir, et de ce fait son dortoir lui-même. On lui avait rappelé de prendre ses études plus sérieusement, car une carrière sportive n’était jamais qu’éphémère, mais il faisait mine de ne pas entendre.

Heureusement, en plus du Quidditch, les cours d’arts martiaux venaient égayer son quotidien assombri par la prolifération d’enseignants venus de l’étranger : un professeur restait un professeur, peu importe son origine, avec tout le désamour que le rouge et or s’enorgueillissait d’éprouver envers eux. Et, surtout, la venue de la tradition annuelle qu’était le bal de Noël venait donner un semblant de normalité à ce trimestre un peu décalé. C’était donc avec enthousiasme qu’Anthony avait accepté d’y accompagner Fiona. Lui qui n’avait pas la tête aux relations romantiques ne s’interrogea même pas à ce niveau. Non pas qu’il ne remarquait pas les attraits des adolescentes, ou qu’il n’avait pas de pensées bien de son âge, mais il focalisait sa vie entière sur une seule chose : sa carrière. Enfin, ça et les trolleries. Il aurait bien suffisamment de temps pour se trouver une dulcinée lorsqu’il serait célèbre!

C’était avec surprise, et amusement, que Tony avait appris que sa capitaine de l’équipe de Quidditch se rendrait au bal en compagnie de son préfet de cochambreur. S’il était venu à Teddy l’idée d’accompagner une demoiselle avec ne serait-ce que la moitié du charisme de Bishop – il faut bien rendre à César, tout ça -, le sort de la pauvre demoiselle n’aurait pas été charmant. Enfin, ça ne le regardait pas vraiment, et il se garda de faire une remarque à cet effet. Victoire était suffisamment… elle-même pour ne pas chercher à terminer l’année en querelle avec : il valait mieux l’avoir dans sa poche s’il voulait faire bonne impression et être recruter dans une équipe de la ligue de Quidditch. Aucun recruteur ne semblait encore intéressé par celui qui était probablement le meilleur batteur de son époque Vraiment, Tony, tu veux te faire croire ça?.

Le batteur portait d’ailleurs la tenue qu’il avait achetée spécialement en prévision d’entretiens avec l’une ou l’autre des formations qui se rueraient à ses pieds une fois que Gryffondor aurait remporté la coupe. Une robe d’un bleu profond, qui n’était pas sans rappeler la maison de son amie et qui, si l’on en croyait la dame bavarde qui la lui avait vendue, mettait en valeur son teint naturel était portée par-dessus un pantalon noir, dont on ne verrait heureusement ni les genoux ni la taille usés et abimés. De son côté, le gryffondor ne voyait pas en quoi cette couleur lui siérait moins que les couleurs de Serpentard, en juin dernier.
Tony grommella un « T’à l’heure « à l’autre lion en bleu, tout en pinçant les poils de chat, ou peut-être de rat, qui s’étaient collés contre le tissu. D’où pouvaient-ils venir, et pourquoi gâchaient-ils ainsi la qualité de son accoutrement? Il s’était bien fait avoir au bal du ministère, où la couleur de sa tenue s’était mise à ternir lorsqu’il était rentré, jusqu’à reprendre ses couleurs d’origine. Heureusement, personne n’avait été témoin de son échec de l’utilisation du sortilège de duplication, mais la leçon était acquise. Une partie de ses économies de l’été s’était donc dirigée immédiatement sur l’achat de ce vêtement. Les cheveux gominés, Tony vérifia une dernière fois qu’il n’avait rien de pris entre les deux, ou dans une narine, et abattit sa main sur l’épaule de Graham pour sortir de la salle commune à son tour et se diriger vers le hall.

Là, il se demanda un moment en roulant des yeux pourquoi il n’avait pas donné rendez-vous à Fiona dans un couloir du cinquième étage, à mi-chemin entre leurs salles communes, avant de descendre ensemble au rez-de-chaussée. C’était certes moins glamour, mais au moins il n’aurait pas eu à bousculer des mini-personnes pour rejoindre la blonde. Ce serait son dernier bal. Leur dernier bal, en vérité, et comme il semblait prendre conscience de se fait, Tony sentit des papillons s’éveiller dans son estomac. Il n’avait pas le trac, impossible. Il ne connaissait pas le stress, ni les regrets, après tout.

« T’es pas mal élégante ! « C’était du O’Donnell pour dire à sa cavalière, évidemment, qu’elle était très jolie. Tout sourire, le luso-irlandais exhibait involontairement ses dents nacrés et sa fossette à la joue droite « Comment qu’tu vas ?»
« J’m’avais toujours dit que j’ferais un truc cool à mon dernier bal, genre une course de balais dans la Grande Salle, si ça te botte.» S’était-il assagit ou était-ce autre chose qui le poussait à songer que ne pas attirer l’attention sur lui-même pourrait également être une bonne option. Il aurait bien d’abord été saluer sa dernière cavalière, Ciara, mais elle semblait passablement occupée avec Hudson. Et puis, Fiona avait peut-être ses propres plans. « On peut commencer par c’que t’as envie, par contre. Et garder ça pour plus tard. Genre pour les bobards qu’on va raconter aux mômes quand on s’ra vieux.»
N’était-ce pas ainsi que naissaient les légendes, de toute manière? Sur un fond de faits historiques, rehaussés de fantaisisme et de détournements de vérité?