[COMMUN] Bal de Noël 2016

Un grand sourire révélant ses fossettes, Ash n’avait d’yeux que pour sa Dominique, incroyablement belle dans sa robe jaune –et nul besoin qu’elle l’ensorcelle avec son charme de Vélane pour qu’il le lui avoue. Ash trouvait Dominique évidemment très belle au naturel, mais il n’avait rien contre le fait qu’elle se maquille : ça la sublimait. Il trouvait que son rouge à lèvres lui seyait parfaitement bien d’ailleurs. « Je ne suis pas sûr que je puisse vraiment rivaliser face à Lucas Montgomery », souleva-t-il en haussant un sourcil, mais toutefois avec humour. Son préfet-en-chef était sans doute  l’un des garçons les plus sérieux qu’il connaisse, et probablement le préfet le plus scrupuleux du règlement de Poudlard. Ash avait été très surpris de sa propre nomination, même s’il en était content : Leopold n’avait jamais porté de badge, mais ses sœurs oui, et en endossant cette responsabilité, Ash prouvait qu’il était à la hauteur des jumelles. Il avait eu du mal à se faire à cette position cela étant dit, avait craint qu’on ne l’écoute pas et que la directrice McGonagall ne finisse par lui retirer son poste à cause de son incompétence. Mais il s’était fait à la fonction et s’il pensait toujours que Nathaniel avait bien plus sa place que lui au rang des préfets, il avait le sentiment e se faire entendre, au moins par les Poufsouffles et c’était déjà pas si mal.

Des compliments, les deux jaunes et noirs passèrent à l’échange des cadeaux et si Ash fut un petit peu désappointé en déchirant délicatement le papier cadeau (il fallait faire attention à ne se couper la main avec le papier, une blessure était si vite arrivée) en lisant le titre il est nul ton cadeau Dominique, je peux avoir le ticket pour l’échanger ?, car il n’était pas spécialement passionné par les personnes qui avaient reçu le titre préfectoral, en feuilletant les pages il se rendit compte que Dominique avait rajouté des annotations concernant des préfets qu’ils côtoyaient et cela l’amusa beaucoup. « Contente que ça te plaise ! » Il l’embrassa en retour avant d’ajouter avec malice : « Je n’avais pas conscience que tu m’avais autant pris en photo comment tu as eu celle où je dors ? C’est Peony qui te l’as fourni c’est ça ? » Ash n’aimait pas spécialement les photos, au grand regret de sa mère qui insistait toujours pour qu’il lui en envoie afin de constater à quel point son grand garçon avait changé –sauf qu’il n’était pas grand, il était même plus petit que Dominique, même lorsqu’elle ne portait pas de talons, et qu'il ne semblait toujours pas décidé à grandir, à son grand malheur.

Les cadeaux déposés dans leur dortoir respectif, ils se dirigèrent main (moite pour Ash) dans la main vers le Hall d’entrée où beaucoup d’élèves se trouvaient déjà. Ash et Dominique devaient se ranger du côté des préfets. Le brun salua Cassandra et Aoi (en rougissant pour cette dernière) lorsqu’il croisa les regards et n’oublia pas Stef et Alex lorsque les deux lions arrivèrent à leur tour. Ash se sentait plus à l’aise cette année, même à l’idée de danser devant tout le monde et cela était uniquement dû à la présence de Dominique à ses côtés. Il avait déjà réussi à valser avec elle l’an passé, il n’avait donc aucun doute sur le fait qu’il passe de nouveau cette épreuve cette année. « Non, ça ne me dérange pas ne t’en fais pas », lui répondit-il lorsqu’elle demanda si elle pouvait utiliser son don sur lui. Il était sans doute le mieux placé pour comprendre à quel point la présence d’un aîné pouvait peser et ce n’était pas comme s’il n’avait jamais reçu une décharge de charme de Vélane !

Gabin avait été surpris que Manon l’invite, principalement parce que la jeune fille avait toujours l’air blasé de tout, il pensait donc que le bal ne faisait pas vraiment parti de ses préoccupations de base. Un peu comme Flynn l’avait aussi pensé, le Serdaigle s’était imaginé qu’il passerait la soirée avec Aoi et sa charmante amie Cassie, et dans l’ensemble cela lui convenait plutôt bien, surtout s’il pouvait envisager emmener Aoi dans un coin sombre sur la fin de la fête. Ce qu’il ne ferait finalement pas, parce que malgré tout Gabin avait été bien élevé, et une fois qu’il avait accepté de se rendre au bal avec sa camarade de maison, il était hors de question qu’il la laisse tomber en cours de route. Flynn abandonnait aussi les filles à leur sort puisque Spingate l’avait invité ce qui promettait des perspectives fort divertissantes pour le Serdaigle : que son pote soit devenu incapable de refuser quoi que ce soit à la présidente de Sterne l’amusait beaucoup et il l’a pas encore vu dans son beau costume. Gabin se tenait prêt à envoyer ses meilleurs vannes post-bal – vu que Flynn n’était jamais avare de blagues sur le tempérament cœur d’artichaut du joueur d’échecs, c’était de bonne guerre ! -, il espérait bien que le reste de la bande serait avec lui sur ce coup ! Le plus marrant étant que Spingate n’avait pas l’air de le remarquer, elle beaucoup vous diraient que c’est une base chez elle.

Même s’il n’avait pas trop compris pourquoi ils ne s’étaient pas attendus dans la salle commune, Gabin retrouva Manon à l’entrée de la Grande Salle, vêtu de son costume bleu foncé et noir. Il n’avait pas poussé jusqu’à mettre une cravate mais il restait quand même celui qui avait le plus respecté le dress code dans ses amis : en effet, il repéra assez vite Aoi et ses sneakers ainsi qu’un Flynn endimanché – un nœud papillon ! Si Manon ne l’attendait pas, Gabin se serait plié de rire ! - qui avait pourtant gardé ses doc aux pieds. « Hum… merci pour ce pseudo-compliment au rabais ? Tu n’es pas mal non plus. C’est original d’avoir choisi une combinaison. » Même Aoi avait mis une robe, ce n’était pas peu dire sur la question de l’originalité ! « La déco pour le bal est quand même toujours plutôt belle. » signifia Gabin avant d’ajouter tout en regardant autour de lui : « Dis voir, tu n’aurais pas aperçu ma sœur ? À priori elle s’est dévouée pour accompagner Nate, mais j’aurais bien aimé la voir avant. » Principalement pour vérifier que s’exposer lors de la valse des préfets ne la stressait pas trop. Si Gabin jouait assez peu dans le registre des grands frères sur-protecteurs, ça ne voulait pas dire qu’il s’en fichait, et il pensait que sa cadette aurait peut-être besoin de quelques mots d’encouragement de sa part avant de se lancer.

Bal de Noël

Erik attendait sa cavalière fier comme artaban et sérieux comme le pape dans son petit costume acheté sur mesure par sa maman. Il avait même mis des lacets rouges à ses chaussures pour être assorti à sa cavalière. Comment est-ce qu’il en était arrivé à se rendre à son premier bal en compagnie d’une fille plus âgée ? Lui-même n’en était pas trop certain, c’était au détour d’une conversation, alors qu’il disait vouloir s’y rendre mais ne pas avoir de cavalière… et voilà que Yukino était arrivée… et voilà ! Comme quoi, se trouver une compagne pour la soirée n’avait rien de bien sorcier. C’était vraiment à la portée de n’importe qui !

« Erik, tu ne serais pas un peu en avance ? » lui dit son presque-parrain, le professeur Jones, en s’arrêtant à côté de lui avec un petit sourire amusé sur les lèvres. « Oh, non ! Tu sais, maman dit toujours qu’il vaut mieux être en avance qu’en retard. » Cette remarque fit rire le professeur d’histoire de la magie qui s’éloigna pour rejoindre le professeur McGonagall sur la scène qui surplombait la Grande Salle.

Yukino arriva un peu après certains « grands » mais Erik les étudia tous du regard avec un certain plaisir. Il avait toujours aimé examiner les comportements de ses camarades, beaucoup plus que de frayer avec eux. Il sentait déjà qu’il y aurait de l’animation ! Ça allait sûrement être amusant, et il aurait plein de trucs à raconter le lendemain à son demi-frère Liam. « Bonsoir Yukino, tu es très mignonne dans cette robe. » Non pas qu’il prête beaucoup d’attention à l’apparence des filles – ça lui paraissait vraiment être une considération futile -, mais il était de mise de faire un compliment à sa cavalière. Surtout qu’elle-même prit la peine de remarquer ses efforts vestimentaires. « Si, moi aussi, je pense que ça va être assez drôle, et puis j’étais en train de me faire la réflexion que mon demi-frère voudrait sûrement un rapport détaillé de cette soirée. » Pas vraiment pour les ragots puisqu’il ne connaissait personne encore de Poudlard, mais plus pour avoir une idée de l’ambiance et pouvoir s’imaginer ce que ça donnerait l’année prochaine quand il serait lui aussi élève ici. Autant dire que son frangin et BFF manquait énormément à Erik qui n’en était pas à cocher les cases du calendrier en attendant la fin de l’année, mais presque.

« Tu as déjà repéré des gens que tu connais ? » demanda-t-il alors qu’il voyait, lui, qu’il ne connaissait pas grand monde dans le coin… c’était ça d’être un peu trop réservé. Il n’y avait guère que les Serdaigle dont il aurait pu donner les noms, il repéra d’ailleurs Leith avec sa cavalière non loin.

Un coup d'œil dans le miroir de la salle de bain : un sourire forcé sur un visage qui semblait avoir pris cinq années d'un coup. Michael n'avait pas le choix. Il devait garder les apparences et continuer sa vie comme si rien ne s'était passé l'été dernier. Même s'il ne comprenait pas pourquoi le sort s'était acharné sur lui, il évitait de se plaindre. De toute façon, il n'y avait personne autour de lui pour le comprendre, pas même ses meilleurs amis. Aussi, lorsqu'il avait quitté Canelle en prétextant la morsure comme motif de rupture, il était conscient qu'elle ne pourrait pas gober une telle aberration. Si maintenant, quelqu'un venait à lui demander la raison, il inventerait que c'était un mensonge, que c'était juste une blague, et qu'il avait coupé court à sa relation car il commençait à légèrement s'attacher - ce qui, si on creusait un peu au fond des sentiments du garçon, pouvait en réalité s'avérer réel, ou alors, c'était l'effet de la "première relation". Enfin, pour l'instant, il fallait affronter le bal de Noël. Heureusement, la pleine lune avait eu lieu il y a quelques jours, dès lors, le jeune sorcier ne risquait pas de faire un scandale devant tout Poudlard et encore moins devant sa sublime cavalière, Violet. Michael ne pouvait pas rater le bal de Noël. Son statut social l'obligeait effectivement à se montrer à ce genre d'évènements, à se comporter comme un gentleman pour faire bonne figure, et à faire valser la demoiselle en sa compagnie toute la soirée. En réalité, il ne s'en plaignait pas : en bonne compagnie, toutes ces activités lui plaisaient vraiment. Il aurait simplement préféré que Violet ne soit pas accompagné d'un satané loup-garou. Mais bon, ça, elle l'ignorait, et Mike comptait bien faire en sorte que ça dure.

Histoire de bien sortir du lot - car même un loup-garou pouvait avoir la classe - le cinquième année avait revêtu un costume rouge, histoire d'être en accord avec sa cavalière. En revanche, pas de cravate ou de nœud pap'. Il allait peut-être se faire taper sur les doigts mais il avait besoin d'avoir son style à lui. Estimant qu'il était prêt, il sortit de la salle de bain pour tomber sur un Flynn sur son trente-et-un, face à son miroir. Le métis semblait visiblement hésiter sur son choix de chaussures mais il finit par opter pour ses indétrônables Docs, ce qui eut pour effet d'arracher un rire à Michael. S'approchant de son ami, il attrapa le nœud papillon de son ami et déclara « Dis donc, y en a un qui s'est fait beau pour plaire à sa cavalière ! Y aurait-il anguille sous roche ? » Flynn ne se laissa pas déstabiliser par la remarque de son ami et répliqua « Et toi alors, ce costume rouge, ça sort d'où ? Tu veux impressionner Violet ? » Mike répondit par un sourire de défi. « Je suis classe en tout circonstances, Nulligan. » Charrier Flynn était décidément devenu une activité divertissante pour le jeune Steadworthy. Puis, Flynn sembla être frappé par un éclair de génie. « Eh mais attends ! C'est elle que tu vas voir en cachette quand tu dors pas au dortoir ?! Vous allez où, comme ça ? La salle sur Demande ? » Michael s'éloigna de son camarade en rigolant puis s'assit sur son lit. « Je ne te révélerai pas mes secrets. » conclut-il, et il y avait bien des secrets dont Flynn n'était pas au courant. Si seulement il savait pourquoi le grand brun devait passer certaines nuits en dehors des dortoirs… Pour finir, Flynn quitta le dortoir pour rejoindre le Hall et Mike ne tarda pas à faire de même.

Une fois dans le hall bondé, il n'eut aucune difficulté à reconnaître sa cavalière. Il était au courant de la couleur de la robe de Violet mais ne savait pas encore à quoi elle ressemblait. Lorsqu'il repéra la jeune fille, un grand sourire s'afficha sur son visage et il se fraya un chemin jusqu'à elle. Une fois à sa hauteur, il attrapa sa main pour y déposer un baise-main « Mademoiselle Wilson. » ajouta-t-il en même temps, fidèle aux coutumes de chez lui. Puis, il la relooka de haut en bas, ce qui ne faisait probablement pas très gentleman, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Ce soir, cette beauté était à son bras et il devait bien en profiter. « Tu es ravissante. » commenta-t-il sincèrement. Évidemment, Michael avait un certain standing et Violet était largement à son goût. Bien sûr, ils se rendaient au bal en tant qu'amis et de toute façon, qui aurait envie de quoi que ce soit avec un loup-garou ? Cette question tournait sans cesse dans la tête du Gryffondor tandis que ses hormones d'adolescent lui jouaient des tours de l'autre côté. Quoi qu'il en soit, il ne voulait pas être distrait par ses problèmes personnels ce soir. « J'ai quelque chose pour toi. » prévint-il en sortant de sa poche un écrin à bijou. Il le tendit à sa cavalière pour qu'elle puisse l'ouvrir elle-même. Dedans se trouvait un beau collier avec comme pendentif un vrai rubis - ses parents avaient forcément les moyens. « Joyeux Noël. » déclara-t-il en souriant. Même s'ils n'étaient pas si proches que ça, Mike allait faire de son mieux pour que Violet passe une merveilleuse soirée. C'était son rôle de cavalier, après tout non il ne dit pas bonjour à Karen ni à Jensen, c'est un malpoli.

Personne n’avait jamais appris à Eurydice à cacher ses pensées, mais contrairement à Niels ou Karen, elle n’avait pas été éduquée pour entrer dans MS non plus. Non seulement Eulalie était formellement contre, en plus Eustache ne paraissait pas vouloir endoctriner ses enfants trop jeunes. La Serdaigle était bien contente que son père soit moins stricte à ce niveau que le père de sa camarade Karen, cela dit cela avait les inconvénients de ses avantages… et l’esprit d’Eurydice était toujours d’une clarté limpide, ceci d’autant plus qu’elle avait le réflexe de rendre ses pensées intelligibles pour pouvoir les faire apparaître sur son écritoire. Un exercice à l’opposé de l’occlumencie, ce qui ne l’aurait pas empêchée d’être effarée si elle avait su que Niels pouvait savoir tout ce qu’elle pensait de lui, entre autre parce qu’elle n’en pensait pas tant de bien que ça – à son échelle en tout cas, car Eurydice était plutôt le genre de personne à faire trop confiance que l’inverse -. Elle faisait toujours beaucoup d’effort pour se donner des airs cordiaux sans savoir que c’était assez vain au moins avec Karen, elle se donne pas cette peine, raison pour laquelle elle conserva son sourire poli lorsque Niels pointa que son compliment – et le fait de lui faire un cadeau – était gentil. Pourtant, intérieurement, elle songeait plutôt qu’il ne devait pas tenir en très haute estime ses qualités morales, les trouvant simplement pratiques : c’était parce qu’elle était docile et bien élevée qu’elle avait accepté de l’accompagner au bal alors qu’elle avait eu un mal d’elfe de maison à faire passer la nouvelle auprès de son frère et ses amis.

Si elle fut particulièrement satisfaite que son cadeau plaise à Niels – parce que cette histoire de cadeau lui avait vraiment pris la tête ! -, elle se figea quand il lui fit une bise mayde, mayde, on a perdu le signal! Une Eury’ à la dérive !. Eurydice avait déjà de grands yeux mais elle les écarquilla, se figeant pendant quelques secondes, ne sachant pas vraiment ce qu’elle était sensée faire après ça. Elle n’était pas prude au point de s’offusquer pour une simple bise (encore qu’elle ne soit pas familière du fait), ce qui la choquait était que ce geste vienne de Niels. L’avantage de sa réaction de surprise et de ses oreilles légèrement rouges c’est pour s’accorder à sa robe, c’était qu’elle rentrait subitement parfaitement dans l’image d’épinal de la fille qui a un béguin. Alors que ce n’était pas ça, au contraire, ce bref contact réveillait tous ses instincts de biche effarouchée…

Habituée à garder le contrôle sauf quand Niels est dans les parages visiblement, elle reprit toutefois très rapidement un calme apparent, singeant l’attitude bien ancrée de son modèle en société : sa mère, Eulalie, modèle de sang froid s’il en est sauf avec Eustache, à chacune son exception. « Je suis contente que cela te plaise. » Réponse qui avait le mérite d’être sincère : vu la mal qu’elle s’était donné, elle aimait autant que son cadeau soit bien reçu !

Ouvrant le sien, elle essaya aussitôt le bracelet offert par Niels, et le fixa d’un air neutre quand il protesta qu’elle n’était pas sa propriété. Elle lui tapota l’épaule avec deux doigts collés, ce qui était dans son école de LS l’avertissement qu’elle allait accélérer ses signes au moins, maintenant, elle le prévient et qu’il fallait qu’il soit attentif. « Je signe plus vite pour que les autres ne comprennent pas. » expliqua-t-elle en premier lieu. Niels avait fait de gros progrès, il pouvait presque signer couramment pour ce qui était des conversations basiques, comme quoi avoir le don des langues aidait pas mal ! Dans l’école, il n’y avait guère qu’Erwin qui signe mieux que Niels en dehors d’elle-même, mais c’était aussi typiquement la personne qui ne devait pas lire ce qu’elle disait à son cavalier. D’où une petite accélération et un face à face qui la cachait à la plupart des regards car elle tournait le dos au reste de la salle, position choisie volontairement de sa part. Eurydice était peut-être totalement naïve, mais elle n’était pas bête, loin de là. « Ce que je voulais dire c’est que je sais bien que tu ne penses pas que je suis ta propriété en fait je crois surtout que tu adores me tourmenter ce qui est très différent, mais je dois faire comme si tu me plaisais pour les autres, tu te souviens ? » C’était cette partie là de sa phrase qu’elle avait voulu cacher, parce qu’il ne servirait à rien de jouer la comédie si elle éventait elle-même son secret ! Par ailleurs, elle ne pensait vraiment pas que Niels la considérait comme sa propriété, en revanche elle était persuadée qu’il l’utilisait, ce qu’elle trouvait souvent très agaçant. Elle n’avait cependant pas dit son dernier mot : une fois sa mascarade au bal terminé, elle trouverait un moyen de passer moins de temps avec le Serpentard. Ce serait d’autant plus facile qu’il avait justement bien progressé en LSU, ce qui constituait l’essentiel de leurs têtes à têtes. Quant à son béguin fictif, l’avantage d’autant de superficialité c’est que cela pouvait vous passer aussi vite que cela vous venait : Stef avait été un modèle exceptionnel dans ce domaine !

« Donc je vais porter mon cadeau. » conclut-t-elle plus lentement avec un petit sourire puisqu’il n’était pas contre et qu’effectivement le bleu pouvait rappeler celui de ses yeux. Ce n’était pas comme si la police de la mode allait venir lui faire un procès de toute façon ! « Pas de problème. » ajouta-t-elle au sujet de son propre cadeau. Elle n’avait pas nécessairement envisagé qu’il le porte dès ce soir de toute façon, pour le coup ça aurait peut-être même envoyé le mauvais message : c’était elle qui devait jouer les énamourées, lui il devait juste être égal à lui-même elle ne dirait pas ce qu’elle sous-entendait par là.

Comme Niels lui proposait d’aller saluer certaines personnes, elle balaya les autres convives du regard, réalisant qu’elle s’en était assez peu préoccupée depuis qu’elle était descendue de sa salle commune. C’est qu’elle ne pouvait pas être au poivre, merci Fafa au four et au moulin ! « Alex et Stef sont déjà avec du monde. » Thiago et Lucrecia en l’occurrence. « Nous n’avons qu’à attendre un peu que la valse d’ouverture passe et nous pourrons aller voir mon frère. C’est la première fois qu’il ouvre le bal. » Et ce serait la dernière puisqu’Erwin allait quitter l’école en juin prochain. « Et je voudrais danser aussi ! » Niels avait été prévenu dès le départ : elle voulait un bal avec toutes les options ! L’année précédente, la question ne s’était pas posée puisqu’elle y avait été avec Nate, qui était préfet, et qu’elle avait aussi un peu piqué Alex à Stef, celle-ci étant moins friande de danse de salon qu’eux deux. « Contrairement à beaucoup de gens, j’aime la partie du bal avec des danses de couple : ça a quand même plus de classe que de sautiller sur de la musique de qualité discutable, tu ne trouves pas ? » Et cela tombait bien qu’elle pense ainsi car son frère et sa jolie cavalière allait se lancer sur la piste pour la traditionnelle valse. Eurydice repéra aussi Ash et Dominique dans des tenues qu’on remarquait de loin même si elles leur allait bien, elle chercha Nate des yeux mais ne le trouva pas ce qui ne l’inquiéta pas pour autant : son préfet était plutôt du genre ponctuel.

Minerva observa les élèves entrer dans la Grande Salle depuis la scène, en voyant certaines des tenues choisies par ses élèves, elle secoua la tête d’un air réprobateur. En revanche, elle ne savait pas ce qu’elle trouvait pire entre ceux qui avaient un sens du dress code relatif avec leurs chaussures mal choisies et celles qui portaient des robes qu’elle n’aurait jamais porté à leur âge. Étonnamment, elle décida que les premiers étaient pires : la mode tolérait une certaine entorse aux bienséances et puis avec les Symphonie, elle en avait vu d’autres, en revanche on ne mettait pas des baskets ou de grosses chaussures informes des docs donc pour aller à une soirée dansante ! « Vous pensez qu’ils se sont donnés le mot ? » interrogea-t-elle le directeur de Serdaigle. « Difficile à dire, mais les ignorer vaut sûrement mieux. » Minerva approuva d’un petit signe du menton, s’approchant du micro posé au centre de l’avant scène.

« Mesdemoiselles, messieurs, chers collègues, bienvenue à ce bal de Noël 2016 ! Pour l’ouvrir comme il se doit, veuillez je vous prie d’accueillir vos préfets ! » Quelques applaudissements se firent entendre au moment où les préfets rejoignirent le centre de la salle. Il y eu un petit temps de latence, puis Minerva fit signe au professeur Flitwick qu’il pouvait lancer la musique, ce qu’il fit en chef de l’orchestre venu jouer pour l’occasion et qui se trouvait sur l’un des côtés de la scène. Le morceau était lui aussi traditionnel et bien connu de tous les élèves dont ce n’était pas le premier bal. Minerva pensait sincèrement que c’étaient les traditions qui faisaient les plus belles fêtes, même si elle savait que certains des préfets n’étaient pas en accord avec cette opinion. Ainsi, la valse passa, sous le regard perçant de la directrice à qui rien n’échappait. Le buffet allait pouvoir ouvrir.


Rappel : le bal a lieu le 24 décembre au soir.

1. De 19h à 19h30 : accueil des arrivants ;
2. à 19h30 : ouverture du bal (danse des préfet(e)s et de leurs cavalier(e)s) ;
3. 19h40 : ouverture du buffet, mise à disposition de nourritures et de boissons ; <= Nous sommes ici !
4. 20h-22h : temps libre, danses possibles sur la piste ;
5. 22h : annonce des résultats pour Miss et Mister Poudlard et valses des vainqueurs ;
6. de 22h10 à 23h : spectacle par les membres de Sterne et de Magic Mix ;
7. de 23h à minuit : temps libre jusqu'à la fin du bal.

Prochain poste de Minerva le 2 décembre pour lancer l'étape 4 du bal !

« C’est vrai. » Il coula un regard vers sa petite amie, se demandant si cette remarque en amenait une autre, comme une sorte de regret qu’ils n’aient pas fait comme Ash et Dominique et qu’eux ne soient pas assortis. Cependant Stef ne dit rien en ce sens, aussi Alex n’alla-t-il pas plus loin : même s’ils portaient deux couleurs différentes, il avait l’impression qu’elles allaient bien ensemble, et quelque part cela leur ressemblait. S’ils étaient dans la même maison, on pouvait tout de même avancer sans risque qu’il était très différent de sa petite amie. Il était nettement plus placide pour commencer !

« Maintenant que tu le dis, je m’en souviens, mais ce n’était pas du tout le même genre. » Est-ce que je croyais ne pas avoir posté au bal l’an dernier avec Eury ? Tout à fait! Alex se souvenait de la robe de leur amie au dernier bal maintenant que Stef lui rafraîchissait la mémoire et il était exacte qu’elle avait des motifs rouges et bleu foncé sur fond noir. C’était cependant un autre genre de robe : ce soir Alex reconnaissait à peine leur amie, mais à la décharge d’Eurydice, ce n’était pas de sa faute à elle si son ami était frappé de la même tendance que la majorité de son entourage visant à la rajeunir de trois-quatre ans. Pour le lion, la brunette serait toujours cette petite fille discrète qu’il côtoyait dans les soirées mondaines et qui se cachait dans un coin de la salle avec son ardoise… « Je ne sais pas ce qu’il lui raconte, mais je vois le cadeau. C’est un bracelet… en forme de serpent ? » s’étonna Alex en fronçant les sourcils. Jamais il n’aurait associé Eury’ à ce genre de bijoux, c’était bien la preuve que Niels ne la connaissait pas du tout.

« Ah oui ! Il vient peut-être sauver Prudence de son absence de cavalier ? Des années qu’elle est préfète, et elle n’a toujours pas compris qu’elle devait ouvrir le bal, incroyable. » Quino et Prue avaient toujours été des partenaires dans le crime, mais la meilleure amie de sa cousine paraissait un peu décalée à ce genre d’événements, alors que finalement Quino s’accordait plutôt bien à son aspect festif. « Ce n’est pas ce que j’ai dit, mais avoue que tu adores la cuisine des elfes le soir du réveillon. » Alex taquinait sa petite amie, preuve que malgré son attention sur les autres invités, il n’était pas totalement déconnecté de son couple. Au contraire, s’il commentait à ce point ce qui se passait autour, c’était pour ne pas penser à ce qui s’était passé dans les dortoirs – ou plus exactement à ce qui aurait pu se passer, car il s’était interrompu -, ainsi il ne remarqua pas tout de suite Lu et Thiago mais Stef le fit pour eux.

« Rassure-toi, McGo’ a tout prévu, il n’y aura aucun mets sur la table avant que vous ayez fini de danser. Et je compte bien réussir à la décider pour une valse juste après la vôtre. » Il adressa un clin d’oeil à Lu’, les deux danseurs connaissant les réticences de Stef pour tout ce qui avait trait à la danse de salon. Les années précédentes, Alex compensait en dansant avec ses autres amies, en particulier Eurydice qui était plutôt douée dans ce domaine, mais maintenant il sortait avec Stef, alors il n’était plus très sûr que ce soit de bon ton.

Comme la directrice appelait les préfets au centre de la piste, Alex sourit aux deux Serpentard : « Allez les éblouir ! » les encouragea-t-il tout en prenant la main de sa petite amie dans la sienne pour la porter discrètement à ses lèvres avant de reporter le regard sur l’endroit où les préfets se mirent à danser. Alex se sentit un moment obnubilée par Dominique - devenue, elle, subitement trop éblouissante - quand ses yeux se posèrent sur elle ce qui lui fit secouer la tête et se pincer l’arête du nez pour chasser cette impression. « Pwah Dominique nous fait le coup de la vélane à grande échelle, qu’est-ce qui lui prend ? » Puis il aperçut Victoire avec Graham : question stupide, c’était forcément à cause de leur capitaine que sa jeune soeur agissait ainsi.

Amy rit à la remarque de Leith tout en secouant légèrement la tête : « Si j’en crois cette remarque, j’ai envie de pécho les trois quart de l’école. Tomber sur les gens, c’est ma spécialité ! » s’amusa-t-elle en songeant à ses nombreuses victimes involontaires. L’une d’elle devint d’ailleurs bien vite leur sujet de conversation une fois les compliments d’usage échangés. Amy l’avait amené volontairement, sachant que Leith aurait forcément envie d’évacuer son venin à un moment ou à un autre. La relation entre Chiara et lui la laissait dubitative : oh, ça, elle n’aimait pas l’aiglonne non plus, mais dans son cas à elle, elle cherchait plutôt à l’éviter. Chercher l’acariâtre Miss Montgomery mais non, pas la prof de Sortilège, mais non, pas Psychée non plus, l’autre! équivalait dans l’esprit d’Amy à une opération suicide, ou à minima à du masochisme encore qu’elle ne connaisse probablement pas ce mot tout en ayant en tête grosso modo le concept. Le mieux selon elle était encore d’ignorer les comportements étranges de leur camarade, si ce n’est que c’était plus fort que son cavalier : il fallait toujours qu’il cherche des poux à Chiara !

Comme elle s’en doutait, il se lança dans une diatribe relativement inspirée qui la fit sourire même si elle ne trouvait pas son ami très juste : en matière de vouloir se faire remarquer, il était loin d’être le dernier. « Et bien… la famille de Chiara est assez riche, ça ne représente sûrement rien pour elle de porter un tel collier. » Amy avait grandi dans un milieu bourgeois, mais elle était loin d’être aussi aisée que la famille de son ennemie bleu et bronze. La fortune des Montgomery – mal acquise diront certains – avait toujours été un grand sujet de jalousie chez les autres familles de sang pur moins chanceuses dans ce domaine, la sienne y compris. « Et je trouve sa robe plutôt joli, c’est bien mieux que ce qu’elle portait l’an dernier. Là on voit qu’elle a fait un effort pour la soirée, non ? Elle n’a probablement pas prévu de lire quelle optimiste cette Amy alors qu’elle est venue avec un cavalier. » Même quand cela concernait Chiara (qui ne l’épargnait pas), Amy avait toujours du mal à dire du mal des autres, surtout sans que cela soit justifié par des faits réels.

« Ah oui, c’est vrai. Je me demande pourquoi il y va avec une fille de ma maison alors qu’il nous serine à longueur de temps qu’il nous déteste. » Parce que Tina est une exception, on sait! Elle haussa les épaules sans contrariété visible, pour James comme pour Chiara, elle n’était pas capable de haine ouverte. En revanche, elle ne pouvait pas cacher qu’elle trouvait le comportement de son camarade de classe illogique alors qu’il les snobait Caitlyn et elle la veille encore ! Ce garçon avait un sérieux problème de logique, n’en déplaise à Leith qui était très ami avec lui.