[Gage] Un charme d'Orient

Ambiance orientale, douce chaleur fatale. Il n'y échapperais pas...

Myrielle avait tout préparé pour son gage de Perfect. Clément, son demi-frère à Gryffondor, allait lui emmener sa proie, le célèbre Potter. Ils ne tarderaient plus. La salle sur demande avait pris les couleurs des Gryffondors (rouge et or) avec un décor orientale des plus séduisants; Mais ce qui était le plus beau dans cet endroit était sans aucun doute la jeune fille. Elle portait une tenue de danseuse du ventre de la même couleur que les draperie de la pièce. Son ventre bien plat était totalement découvert et le reste n'était caché que par des voiles fins. Elle avait préparé ça elle même... Elle avait cependant ressentie un pincement en coeur lors des préparatifs, c'est pour Alexis qu'elle aurait dû jouer ce numéro, mais un gage était un gage, elle ne se défilerait pas alors que ses amies en avaient des plus durs qu'elle ! En plus elle n'était pas encore tout à fait avec le beau Serpentard... alors elle pouvait se permettre d'en charmer un autre, une dernière fois.

Cachée derrière un rideau semi transparent, elle entendit Clément faire entrer Harry en lui disant "Elle est là, laisse lui sa chance." Le discours officiel de Clément était que sa soeur (dont personne ne savait qui elle était) était attirée par lui et qu'elle voulait se déclarer. Mais Harry ne savait pas que la soeur en question était Myrielle Symphonie, la plus dangereuse des Serpentards, bien que pas la plus intolérante, et qu'elle n'était absolument pas attiré par Harry, mais que c'était seulement un gage. Son demi frère avait accepté de jouer le jeu parce que si on ne faisait pas passer ça pour un moment d'intimité, elle devrait enfermer par la violence le Gryffondor. Mieux valait un peu de douceur, non ? Nous sommes bien d'accord.

Une fois Clément parti, elle sortit de derrière le rideau. Une musique s'enclencha, suave et légère. Elle s'approcha d'Harry, prédatrice. Elle était si près qu'il pouvait sûrement sentir son parfum aux fruits rouges. "Bonjour Harry... Je suis contente que tu es accepté de suivre mon frère." Lui dit elle avec un sourire charmeur. Elle était belle et très sûre d'elle mais la haine que Potter portait aux Serpentard compliqueraient peut être les choses... encore que... ça ne respirait pas le piège quand même, et Clément était un Gryffondor. Enfin, nous verrons bien !

Cela devait bien faire dix minutes qu'Harry suivait le dénommé Clément, membre de sa maison mais qu'il ne connaissait pourtant pas personnellement. Ce dernier était venu le trouver tandis qu'il marchait seul dans les couloirs sans destination précise. En effet, il avait faussé compagnie, une nouvelle fois, à Ron et Hermione. Il voulait rester seul avec ses pensées, ne plus subir ni faire subir sa réputation d'adolescent perturbé à ses deux amis. Presque tout le monde les évitait à cause de lui. Et puis il voulait aussi tout simplement être au calme. Il souffrait horriblement de sa séparation avec Alehandra. Il faisait tout pour l'éviter, ce qui était assez dur vu qu'ils étaient dans la même maison. Aussi rentrait-il le plus tard possible le soir, lorsqu'il n'y avait plus personne de debout. Pour courronner le tout, cette saleté d'Ombrage lui avait confisqué son Eclair de Feu et il lui était interdit désormais de jouer au Quidditch ! Son seul loisir, supprimé ! Ca n'avait pu que décupler la rancoeur du jeune Gryffondor envers le monde. Seulement voilà, d'après ce qu'il avait compris, la soeur de Clément voulait lui parler en privée dans la Salle Sur Demande. Au début, le Gryffondor avait refusé, n'ayant pas que ça à faire. Il était persuadé que c'était encore une curieuse qui voulait essayer de savoir ce qui s'était passé avec Cédric. On le harcelait depuis le début de l'année.

Il avait été difficile à convaincre et c'est de mauvaise fois qu'il avait cédé, exaspéré par Clément qui l'avait suivi sur tout un étage en insistant encore et encore. Soi-disant que la jeune fille voulait lui déclarer sa flamme. Loin d'etre idiot, Harry n'y croyait pas une seconde. Tout le monde le prenait pour un taré et s'amusait à lui faire des farces vaseuses de ce genre. Il était sûr que c'était un prétexte et qu'en fait elle voulait véritablement le questionner sur Cédric, auquel cas il se ferait une joie de la rembarrer comme il se devait. Cette année, il ne se gênait plus pour passer des coup de gueule. Il n'était plus le petit Potter qu'on pouvait malmener impunément. A la moindre provocation, il laissait exploser sa colère et bon courage à celui ou celle se trouvant en face.

Ils arrivèrent enfin devant la Salle, et Clément fit entrer Harry en lui disant de lui laisser sa chance. Sa chance ? Que dalle, oui, c'était une farce à tous les coups. Il allait poser le pied dedans, et ressortir en suivant après avoir vu que ce n'était qu'une mascarade. Il n'avait pas de temps à perdre. L'autre Gryffondor referma la porte derrière lui, tandis qu'Harry s'étonnait de voir le décor de la pièce. Oriental. Atmosphère légère et relaxante. Il s'avança au milieu de la salle, et eut à peine le temps de bien admirer les décorations que quelqu'un s'approchait déjà de lui. La première chose qu'Harry pensa en la voyant, ce fut : Waouh ! La jeune fille était, on ne pouvait l'ignorer, vraiment très belle, et très bien habillée... A vrai dire, elle ne portait presque rien.

Immobile de stupéfaction, Harry laissa la demoiselle s'approcher de lui et s'enivra de son parfum. Elle parla d'une voix doucereuse qui aurait pu faire fondre n'importe quel garçon un tantinet influençable. Mais le visage d'Harry était resté neutre. Ses sourcils se froncèrent légèrement. Il venait de reconnaître nulle autre personne que Myrielle Symphonie, une Serpentard, proche amie de Dawn Kostovak. Son frère, à Gryffondor ? Ohla ! Non mais qu'est-ce qui lui prenait ? Elle lui faisait du charme ou il rêvait là ? Le monde tournait à l'envers... Il ne chercha pas plus loin. C'était très clair, c'était une farce. Elle était là pour le ridiculiser ou il ne savait pas trop quoi. Il savait qu'elle était plutôt tolérante pour une Serpentard, mais il n'empêchait qu'elle traînait avec Kostovak, et que donc il ne pouvait en aucun cas lui faire confiance.

"Je vois que c'était une erreur. Toute cette mise en scène rien que pour moi ? C'est touchant, vraiment. C'est quoi la blague, cette fois ? Tes deux pestes d'amies sont cachées quelque part ? Elles vont me tomber dessus quand je ne m'y attendrai pas ?"

Sa voix était dure et glaciale, même sarcastique, comme elle l'était toujours face à un ou une Serpentard. Toute cette mise en scène ne lui plaisait pas du tout. Certes, Myrielle était plus que très belle. Très attirante même. C'était ça le problème avec elle et ses amies de Serpentard, elles étaient horriblement belles - mais avant que Harry ne l'avoue vous pouvez toujours courir. Mais seulement physiquement. A l'intérieur, il savait que ce n'était que du venin.

"Trouvez quelqu'un d'autre, je n'ai pas de temps à perdre avec vos bêtises..."

Au moins, ça avait le mérite d'être direct et clair. Sans attendre plus longtemps, il tourna les talons et se dirigea vers la porte. Il s'apprêtait à ouvrir la poignée lorsque...

[Désolé, je suis un peu dur, mais faut que je reste un minimum cohérent avec le caractère ^^]

Si Harry était rapide dans les airs, Myrielle l'était plus que lui au sol. Il avait à peine touché la porte, qu'elle était déjà dessus. Elle trouvait que c'était vraiment un comble qu'il se fasse désiré alors qu'il était si... brun... et qu'il avait les yeux si... vert. Surtout les yeux en fait, Myrielle aimait les yeux bleus peu expressif (un peu comme les siens autrement dit), elle trouvait que ça se mariait bien avec sa couleur favorite le rouge, alors que le vert... était la couleur que Myrielle détestait le plus. Une de ses plus grandes contradictions vestimentaires étaient de s'habiller aux couleurs de Gryffondor alors qu'elle était l'une des plus populaire Serpentard. Adressant un petit sourire à son prisonnier elle fit un signe négatif de la tête. "Elea et Dawn ne sont pas là, il n'y a personne d'autre que nous. Je n'irais pas me vanter de me présenter à moitié nu au plus détesté des Gryffondor si je n'avais pas une raison valable, tu ne crois pas ?" Bien qu'en réalité, elle se fichait totalement que quiconque la voit à moitié nu mais ça, Harry ne le savait pas puisqu'il ne la connaissait presque pas. Ils se voyaient en cours mais c'est tout. Myrielle avait un cercle d'amis très restreint, surtout dans son année. Quatre serpentard (Elea, Dawn, Damian, Raphael), un gryffondor (Clément), un poufsouffle (Alexander) et une serdaigle (Clara), ce qui faisait qu'elle ne parlait qu'avec ces gens là, se mettaient à côté d'eux en cours et tout et tout donc le Harry il ne voyait Myrielle que de très loin... Encore qu'on ne risquait pas de la louper avec ses corsets et ses talons hauts mais bon... En tout cas il ne pouvait pas douter de sa parole et elle avait plus d'une corde à son arc. Passant les bras autour du cou d'Harry dans un froufrou de volants, elle leva les yeux vers les décorations de la salle. "Je savais que tu croirais à un piège si je te faisais venir moi même, c'est pour ça que mon frère m'a aidé. C'est pas des bêtises tu sais, ni même une blague, personne ne va sortir d'un placard et se moquer de toi. Tu devrais essayer de te détendre au milieu de tes couleurs..." Puis, le poussant doucement mais fermement vers un fauteuil, elle s'assit sur ses genoux et prit un plateau de friandises qu'elle lui tendit. "Tiens, prends en un et calme toi un peu. Au cas où tu en douterais ils ne sont pas empoisonnés."

Vu grandiose sur son décolleté : ok. On pouvait pas faire mieux vu le peu de tissu qu'elle portait.
Douceur sucré sensée être euphorisante : ok. Myrielle en aurait peut être besoin aussi pour être convaincante.
Position indécente : presque ok, fallait pas brusquer les choses. Elle ne voulait pas qu'il la croit spécialement amoureuse de lui, juste interessé pour une histoire... sans lendemain. Bref, en définitive qu'il croit ce qui flattait le plus son égo du moment qu'il se montrait coopératif. Les Poignards de la belle n'étaient pas loin mais elle préférait ne pas avoir à les utiliser pour le retenir ici alors qu'elle pouvait lui faire connaître la féliciter quelques moments... en plus il semblait en avoir bien besoin. Une vraie boule de nerf celui là !

Prenant un loukoum et l'enfournant, elle continuait à regarder Harry. Honnêtement, elle ne l'avait jamais vraiment regardé, il était à peu près tout ce qu'un bon serpentard détesté et c'était indirectement de sa faute si les parents de la jeune fille étaient morts. Mais si on dressait la liste des coupables dans cette histoire on pouvait remonter loin et Myrielle n'avait aucune rancoeur contre lui. Ce gage c'était Dawn qui le lui avait donné et c'était elle qui n'aimait pas Harry. Elle devait sans doute supposé que c'était aussi le cas de son amie...

"En fait, je me suis dit que ce devait pas être facile pour toi en ce moment alors que c'était le bon moment pour ça..." Elle désigna l'ensemble de sa petite mise en scène "Tu devrais juste essayer, si ça ne te plaît pas je n'insisterais pas c'est promis... mais laisse moi te prouver que ce n'est pas un piège..." Ses lèvres était toutes proches de celles d'Harry, il fallait qu'il se laisse séduire, sinon elle devrait l'attacher... Elle ne voulait pas lui faire de mal, au contraire, mais il fallait aussi qu'il y mette un peu du sien. Si elle était capable de parler à toutes les maisons les Gryffondors pourraient faire de même ! C'était fou ce schéma débile qui semblait régir cette école. D'un côté les méchants Serpentards, de l'autre les gentils Gryffondor, oui ba elle, on pouvait la qualifier de dangereuse mais certainement pas de méchante. Elle ne provoquait jamais la première, elle répondait toujours en revanche. Alors... ? Il ne restait plus qu'à espérer qu'il veuille bien "tester" sinon tant pis pour lui, Clément ne pourrait pas dire qu'elle n'avait pas essayé.

La belle rousse voyait que son manège marchait. Harry avait chaud, très chaud. Myrielle faisait toujours cet effet là aux hommes, même Damian avait succombé alors Harry... Enfin passons, elle n'allait pas le lâcher si près du but ! Elle avait promis à son frère de ne pas frapper Harry, d'être juste belle, séduisante et sexy, bref, elle quoi, le côté dangereux en moins. Elle l'attrapa donc par le bras et par une prise de karaté (deuxième dan de karaté la demoiselle) elle le fit tomber au sol mais mis sa main sous sa tête pour qu'il ne se fasse pas de mal (sa promesse à Clément avant tout !). Elle se mit ensuite à califourchon sur lui, vivement. Mettant son doigt sur le bout du nez d'Harry (faudrait qu'elle lui enlève ses lunettes au fait, à pas oublier), elle lui dit. "Ok chéri, je suis plutôt douce et gentille mais tu as raison sur un point. Je suis une Serpentard et j'obéis à une seule règle. Je vois..." Elle approcha son visage du sien et lui enleva ses lunettes. "Je veux..." Et elle lui décocha son sourire le plus séducteur. Pas celui qu'elle accordait à Alexis, non, pas un sourire doux et tendre, un sourire de carnassier, mais un beau sourire quand même. Elle avait de magnifique lèvres rouges qu'elle maquillait avec soin de rouges à lèvres qui ne s'enlevait pas avant plusieures heures. Elle avait aussi de grands yeux bleus mis en valeur par de longs cils noirs et une peau pâle. Elle était le fantasme de la plupart des garçons de quinze ans incarnés femmes et en plus c'était connu, Harry craquait pour les rousses (Alehandra était rousse selon le souvenir de Myrielle). "Je prend." Et elle posa ses lèvres sur la joue du jeune homme, s'y attardant suffisament pour en sentir la chaleur.

Il était cuit à point. Elle posa les deux mains sur les épaules de sa proie. Elle espérait qu'il ne voyait pas trop trouble pour pouvoir profiter du spectacle pleinement. Il avait le buste parfait de la jeune fille en ligne de mire. Myrielle n'était pas une mannequin, elle était plutôt faites comme une sportive, légèrement musclée et avec une poitrine bien trop généreuse pour rentrer dans des vêtements taille 36. Parfois elle enviait Dawn et Elea, si fines, mais finalement, elle était déjà parfaite comme elle était, non ?

Ses lèvres glissèrent vers celles d'Harry sans les toucher - qu'est ce qui fallait pas faire quand même pour retenir un garçon - et lui dit de sa voix la plus suave "Tu es vraiment sûr de pas vouloir te détendre avec moi ? J'ai apporté plein de douceurs... et je suis moi même très douce quand je veux." Et ses lèvres s'étirèrent en un sourire qu'il ne pouvait quasiment pas voir mais sûrement sentir. De toute façon, quoi qu'il arrive elle savait qu'il était déjà conquis, il suffisait de le voir. Bon, elle avait sortie le grand jeu mais elle n'aimait pas faire les choses à moitié et il s'agissait de lutter contre tout un tas de préjugés sur les Serpentards ! Elle se traînait souvent une mauvaise réputation à cause de sa maison mais tout le monde n'était pas aussi tolérant qu'elle. Pensant à sa maison, elle pensa à Alexis et alors elle trouva la solution pour ne pas trop se sentir mal à l'aise avec Harry. Il suffisait de penser que c'était comme un test... parce qu'Alexis était vraiment un garçon compliqué. Il ne voulait rien faire de plus que l'embrasser. Tss que les mecs étaient pudibonds. Alexis, Harry... Dans ses souvenirs c'était plutôt elle qui devait arrêter Isaac. Enfin, en ce qui concernait Harry, elle arriverait à le faire craquer. C'était une question d'honneur.

Il avait fini par craquer, comme prévu et Myrielle s'en amusait intérieurement, répondant à ses baisers avec toutefois plus de modération que le jeune homme. A quinze ans les garçons sont tous pareils et la jolie rousse avait commencé à en apprendre sur eux très tôt, peut être trop tôt, elle savait qu'avec un peu d'effort même le plus sage des garçons ne pouvait pas entièrement résister. Harry ne faisait pas exception, d'autant qu'il était loin d'être le plus calme des Gryffondors, il était même l'un de ceux qui avait le plus mauvais caractère du point de vu de Myrielle. Après tout il crpyait bien que tout les Serpentards n'aimaient pas les Gryffondors. C'était faux, la jolie rousse n'avait rien contre eux, elle admirait même leur capacité suicidaire qu'ils nommaient le courage. Elle même étaient bien entraîné, elle avait une confiance en elle débordante, elle était sûre de gagner n'importe quel affrontement, mais ce n'était pas du courage de s'engager dans un combat dont on connait l'issu. Face à quelqu'un de beaucoup plus fort qu'elle, elle choisirait la ruse ou la prudence, pas l'affrontement, elle le savait.

Les baisers d'Harry éatient fougueux, il semblait avoir perdu tout contrôle. Myrielle ne l'arrêta pas, elle connaissait la limite et ils en étaient encore suffisament loin. Cependant, elle senti qu'il avait pris comme une douche froide à un moment car il s'arrêta subitement, semblant regretter son geste. Choisissant de faire appel à la douceur, elle dégagea son visage des mains d'Harry et le prit dans ses bras, posant son visage contre sa poitrine. Il devait avoir des remords, peut être, mais il ne fallait pas. Les histoires comme celles ci n'avaient pas d'autre interet que de se changer les idées ou de s'amuser. La jolie rousse était mieux placé que quiconque pour le savoir, elle qui s'abrutissait dés que quelque chose n'allait pas dans sa vie.

D'une voix douce et chaleureuse, presque maternelle, elle reprit la parole "Laisse toi faire Harry, laisse moi t'aider. Tu te sentiras mieux après..." Elle passa les doigts dans la chevelure brune de l'adolescent. Il était si tourmenté... Elle n'était pas assez empathique pour en comprendre la raison, pas assez réfléchie non plus, sinon elle se serait rappelé que la Gazette des Sorciers le faisait passer pour un fou. Elle voyait juste qu'il était nerveux et pas très bien dans sa peau parce qu'il ne fallait pas être devin pour s'en apercevoir et qu'ils étaient plus que proche pour le moment. Si Dawn savait qu'elle compatissait pour l'ennemi, elle ne serait pas contente, mais c'était dans le caractère de Myrielle d'être compatissante, du moins quand elle n'était pas en colère.

Cela faisait déjà presque une heure qu'ils étaient là, encore onze. Mais Myrielle ne craignait pas de perdre son gage, elle pensait même ne pas avoir besoin d'attacher Harry. Il avait besoin d'un peu de réconfort, d'un peu de chaleur, elle pouvait lui en donner. Certes, elle était une allumeuse (non, tu crois ?) mais les deux pouvaient s'allier, d'autant qu'elle pensait bien qu'Harry ne doutait plus de l'étendu de ses charmes (au risque de me répéter, non ? tu crois ?). Elle remit son visage à hauteur du sien et l'embrassa avec douceur. Il fallait qu'il perde à nouveau tout ses scrupules, mais peut être pas au point de s'oublier lui même. Carpe diem, profiter de l'instant présent. En profiter à deux, juste pour cette fois, et parce que Myrielle se sentait d'humeur généreuse, elle ne lui dirait peut être jamais qu'ils étaient ici pour un gage.

Harry n'avait plus l'impression d'être vraiment sur terre depuis quelques temps, mais lorsqu'il avait cessé tout mouvement en contemplant la jeune adolescente d'un air désorienté, ça lui avait fait l'effet de retomber brutalement sur le sol après un séjour très court quelque part dans les nuages. Il était presque effrayé. Enfin quoi, ils se connaissaient à peine ! C'était complètement surréaliste comme scène... Il était à deux doigts de se relever mais la Serpentard le prit dans ses bras et le serra contre lui. Il se laissa faire, trop perdu pour seulement penser à se détacher d'elle. Elle était tellement... Il ne savait même pas quels mots utiliser, tout ce qu'il savait, c'était qu'il avait envie de rester près d'elle. Peut-être se fichait-elle de lui et que dans peu de temps elle le jetterait d'un air moqueur, elle le manipulait sûrement, mais en fait, Harry n'en avait que faire, il se disait que si c'était ça le prix à payer, quelle importance, tant qu'il était bien...

De toute façon, il avait le sentiment qu'elle ne lui voulait pas de mal. Peut-être était-il naïf mais c'était en tout cas la sensation qu'il avait. Il sentit la main de la jeune fille passer avec un infinie douceur dans ses cheveux noirs, tandis qu'elle lui disait de se laisser aller, qu'il se sentirait mieux après. Il ferma les yeux un instant, profitant de cette caresse. Il avait envie de la croire, oh ça oui. Au point où il en était, il était prêt à croire n'importe quoi. La douleur à sa cicatrice s'était estompée presqu'en même temps que son revirement. Il ne s'en était pas rendu compte, mais il tremblait. Pas beaucoup, mais il tremblait quand même. En fait, ses nerfs étaient à deux doigts de lâcher. Il sentait toute la pression qu'il avait accumulé depuis qu'il avait vu Cédric se faire tuer devant ses yeux, le quitter. Tous ses muscles se détendirent et il se sentit comme dans un état second, déjà qu'il n'était plus dans son état normal depuis qu'il avait posé le pied dans cette pièce. Il avait toujours aussi chaud, et cette douceur que la Vert & Argent lui donnait, lui faisait horriblement du bien Cela faisait tellement, tellement longtemps qu'il n'avait pas ressenti la chaleur d'une caresse. D'une présence non hostile. Il s'était tellement replié sur lui-même depuis ce fameux jour maudit, qu'il s'était forgé une carapace agressive envers ses proches. Et là, étrangement, c'était avec une personne avec qui il n'avait aucun lien, que cette carapace s'effaçait. Elle ne le jugeait pas, elle ne le regardait pas de travers comme un fou, elle n'était pas là pour savoir ce qui avait bien pu se passer avec Cédric. Non, rien de tout cela.

Les yeux émeraude du Gryffondor fixaient l'adolescente, dont le visage était toujours prêt du sien. Pas de colère, pas de haine, plus de nervosité ni de stress. Harry avait dépassé tout ça. Il n'était qu'un simple garçon totalement sous l'emprise des charmes de Myrielle. Cette dernière rapprocha une nouvelle fois ses lèvres des siennes pour venir l'embrasser avec douceur et volupté. A nouveau, il ferma les yeux et ne pensa plus à rien d'autre, répondant avec beaucoup plus de tendresse que précédemment à ce baiser, passant à son tour sa main dans ses doux cheveux roux étalés autour de sa tête. Tout ceci ne signifierait sûrement plus rien une fois qu'ils repartiraient chacun de leur côté en sortant de cette pièce. Harry s'était calmé. Elle l'avait apaisé. C'étaient toujours les filles qui avaient ce genre de pouvoir. Il suffisait de regarder, à chaque fois qu'Harry avait un problème, ça avait toujours été Hermione qui avait réussi à trouver les mots justes pour le calmer. Ca avait été la même chose avec Alehandra. Et ça l'était aussi visiblement en ce moment. N'ayant jamais eut de mère, Harry essayait inconsciemment de combler ce manque affectif. Par l'amitié, l'amour, etc... Aucun picotement ne se fit sentir au niveau de sa cicatrice, tandis qu'il prolongeait le baiser, faisant abstraction de tout le reste, enflammant ses sens. Puis il détacha ses lèvres de celles de la Serpentard et garda son visage à quelques centimètres du sien, la regardant sans trop savoir quoi penser.

Elle était vraiment belle. Et elle n'avait pas l'air d'être comme tous les autres membres de sa maison. Pourquoi faisait-elle tout ça ? Pourquoi cette gentillesse étrange, ce cadeau qu'il ne méritait sûrement pas de sa part. Avec délicatesse, le Gryffondor repoussa une mèche de cheveux du visage de Myrielle. C'était trop parfait. Comme deux inconnus décidant de partager un moment intime, invisibles au regard du monde qui continuait de tourner à l'extérieur. Mais ça ne pouvait pas continuer. Certes, Harry s'était laissé enivrer, mais il savait parfaitement que ce genre de moment avait forcément un prix, qu'il paiera tôt ou tard. San rien dire, il se s'allongea sur le dos aux côtés de la jeune fille. Il fixa un petit moment le plafond décoré à l'Orientale, perdu dans ses pensées encore embrumées par les charmes de la jeune fille. Il ne savait même pas combien de temps s'était écoulé depuis.

"Pourquoi tu fais tout ça, Myrielle..." lui demanda-t-il alors, plus dans un murmure qu'autre chose.

Il attendait vraiment qu'elle soit sincère avec lui. Même s'il craignait que la réponse ne soit dure à entendre. Il savait qu'il ne s'énerverait pas. Comment le pourrait-il après tout ce qui venait de se passer ? Non. Il voulait juste savoir. Ca ne changerait rien. C'était juste qu'il ne serait pas tranquille tant que cette question lui troterrait dans la tête. Peut-être esquiverait-elle la question, peut-être pas, quoi qu'il en ressorte, Harry l'accepterait...

Elle aurait préféré qu'il ne pose pas la question. Elle ne l'aimait pas, elle se sentait bien là, avec lui, mais ce n'était pas sérieux. La situation faisait qu'elle se sentait capable de l'aider parce qu'apporter sa féminité c'était ce qu'elle faisait de mieux. Sans le regarder mais en glissant sa main dans la sienne elle dit tout doucement "Je ne suis pas sûre que tu veuilles le savoir. Il n'y a ni piège, ni quoi que ce soit dont tu puisses avoir honte en sortant de cette pièce tu sais..." Elle se remit sur lui, nichant sa tête dans son cou. Avec les garçons il semblait que Myrielle eu une sorte de sixième sens sur les gestes à avoir pour tout se passe naturellement physiquement parlant. Tout ceci ne lui semblait même plus si bizarre et pourtant elle savait que c'était Alexis qu'elle aimait mais il fallait croire que l'état psychologique du célébre Potter ait aidé l'opération plus que celui ci ne le comprendra jamais. Mordillant l'ongle de son pouce en réflechissant à comment lui dire ça, elle décida de commencer par le commencement. "Les Perfects ont toutes un gage à faire pour prouver leur suprématie. Le mien c'est de te retenir ici douze heures. J'aurais pu te faire venir et t'attacher, tout simplement, mais je trouvais ça méchant alors j'ai choisi de te faire passer une journée de rêve qui prouverais que je suis aussi parfaite que gentille, enfin pour une Serpentard.

L'embrassant sur la joue puis sur les lèvres, furtivement, elle préféra conclure "La journée ne fait que commencer et je peux te jurer que tu peux en profiter sans aucun remord, je suis célibataire, j'ai ton âge..." et elle l'embrassa à nouveau, glissant sa main de son visage au bas de sa chemise, glissant ses doigts fins dessous "Et au risque de paraître arrogante, je pense que je peux vraiment t'aider à te détendre." Elle avait failli dire *je suis sûre que tu me trouves parfaitement belle et sexy* mais elle pensait que ce n'était pas la peine de le mettre face à ses faiblesses. Il fallait positiver. Il n'allait quand même pas obliger à l'attacher alors qu'elle avait préparé pleins de sucreries, de gâteaux, de salades composés et tout ça juste pour lui ? Sans oublier qu'il pouvait se vanter d'avoir flirté avec elle. Tout les garçons ne pouvaient pas s'en vanter ! En fait il y en avait même un qui l'avait fait et pouvait le dire à personne. Mais Harry pouvait le dire à qui il voulait, il pouvait même dire que c'était lui qui l'avait dragué si ça l'amusait, en fait, Myrielle se fichait de l'opinion des autres. Elea et Dawn aurait sa version donc ce qu'Harry inventerais ce n'était pas grave, surtout que la plupart des filles avait voulu sortir avec l'an dernier même si depuis elles avaient changés d'avis. Myrielle avait du mal à comprendre ses congénères parfois. Elle, elle flirtait pour flirter, pas avec n'importe qui et pas pour rien. Il lui fallait des raisons, Damian pour se consoler elle, Harry pour ne pas lui faire de mal à lui, Alexis pour l'avoir tout à elle. Elle comptait d'ailleurs sortir avec ce dernier prochainement. Bref, elle ne changeait pas d'avis, ne regrettait jamais ses décisions. En plus, même si Dawn serait sans doute dégoutée par tout ça, ça ne manquait pas d'une certaine classe. Ce pourrait presque être un roman romantique comme Myrielle les aimait, les sentiments en moins : deux maisons ennemis réunis par une histoire aussi éphèmére qu'agréable. Un roméo et juliette à la Myrielle si l'on peut dire. Elle esperais que l'idée enthousiasme aussi le gryffondor sinon il faudrait en revenir au premier plan : l'attacher.

Les yeux toujours rivés sur le plafond aux couleurs de sa maison, Harry laissait son esprit flotter doucement avec l'atmosphère relaxante de la pièce. Il avait renoncé à réfléchir à la situation. Qu'importe ce qu'il était en train de faire, ici, avec elle, une Serpentard. Tout ce qu'il savait, c'était que ses problèmes semblaient bien lointains à ses côtés. Et tout ça juste parce qu'il ne la connaissait pas personnellement. Il sentit la main douce de la jeune fille venir se mettre dans la sienne. Elle lui parla une première fois, essayant peut-être vainement de le dissuader de vouloir entendre la réponse. Mais Harry préférait savoir, il préférait savoir à quoi s'en tenir avant de continuer quoi que ce soit. De toute façon, avec tout ce qu'il avait traversé en si peu de temps dernièrement, il se disait que ça ne devait pas être bien grave par comparaison. Il n'était plus à ça près, surtout avec ce qui venait de se passer quelques secondes plus tôt. C'était un peu tard pour reculer.

La Vert & Argent revint se mettre sur lui en posant sa tête au creu du cou du Gryffondor, qui ne bougea pas. Tous ces gestes, toutes ces atitudes, il ne savait pas comment elle faisait, mais il se trouvait que c'était bizarrement ce dont il avait le plus besoin en ce moment, aussi rapprocha-t-il doucement sa tête de la sienne sans pour autant lâcher le plafond des yeux, un peu perdus dans le vague d'ailleurs. Il n'eut pas à attendre très longtemps pour qu'elle consente enfin à lui dire la vérité. Le Rouge & Or l'écouta le plus calmement du monde. Il avait l'impression que, quoi qu'elle lui dise, il ne s'énerverait pas. Ce qui, précisons-le, était assez extraordinaire en sachant le nombre impressionnant de fois où il s'était déjà énervé depuis la mort de Cédric.

Ainsi c'était donc ça ? Un gage ? Curieusement, Harry s'en sentit soulagé. Il eut même un petit rire. Les perfects. Vraiment, ces filles n'avaient pas froid aux yeux. Elles se permettaient pas mal de choses. Des choses qu'Harry et pas mal d'élèves, notament les Gryffondor, trouvaient vulgaires et stupides. Mais c'était évidemment un jugement purement rival. Il n'avait jamais vraiment cherché à savori de quoi il en retournait. Mais depuis qu'il était dans cette pièce, il devait bien avouer que son opinion avait quelque peu changée. Enfin, pour Myrielle. Dawn et le reste de la clique, hors de question de les considérer autrement que comme des pestes arrogantes et sans coeur.

"M'attacher ? Rien que ça ? Si tu crois que je me serais laissé faire... N'empêche, vous avez de drôles d'occupations quand même..." dit-il d'un air gentiment moqueur tandis qu'il sentait les lèvres de la demoiselle effleurer sa joue, puis les siennes. Il n'y avait rien de méchant dans sa remarque. Bien sûr, il trouvait ça vraiment osé comme gage. Mais il serait bien incapable d'en dire le moindre mal vu la situation. Elle reprit la parole, l'incitant de nouveau à en profiter sans aucun remord. Seulement il suffisait à Harry de laisser vagabonder son esprit pour que des images d'Alehandra lui reviennent en mémoire, le faisant atrocement culpabiliser. Mais le Gryffondor sentit alors les doigts fins et délicats de la jeune fille se glisser sous sa chemise, et les frissons que cela lui procura lui firent bien vite oublier une nouvelle fois ses tourments.

Le Rouge & Or consulta sa montre. Peut-être avait-elle peur qu'il n'accepte pas de rester. Il regarda la Vert & Argent dont la main était toujours sous sa chemise, et lui adressa un petit sourire. Oui, elle était bien arrogante, mais quelle importance encore une fois ?

"Et bien, il reste environ dix heures... Et tu as un gage à tenir, alors autant aller jusqu'au bout..."

Sur ce, il l'embrassa, faisant lui aussi glisser ses doigts le long de ses hanches. Là, n'importe qui qui serait entré à ce moment-là n'aurait jamais pu croire un seul instant qu'il s'agissait de Harry, le coincé de base avec les filles, dans les bras d'une des plus désirées de l'école, une Perfect qui plus est. Elle l'avait totalement envoûté. Il reprendrait certainement ses esprits une fois sortie de là, et s'en sentirait horrifié par ce changement de comportement, mais là... Là... C'était presque parfait. Ce serait pure folie que de refuser de participer "docilement" au gage.

"Et quelle est la suite du programme donc ?" lui demanda-t-il dans un murmure, entre deux baisers. Tandis que l'une de ses mains restait posée sur le dos de la jeune fille, l'autre glissait dans ses cheveux flamboyants et soyeux. Il avait conscience du fait que n'importe quel garçon tuerait presque pour être à sa place, et s'en vanterait par la suite. Mais lui ne le ferait pas. Il n'était pas comme ça. Il n'en voyait pas l'utilité, d'autant plus que ça risquait plus de lui attirer des ennuis qu'autre chose. Des prétendants jaloux, des ex toujours amoureux, allez savoir, les possibilités étaient nombreuses ! Non, il garderait ça pour lui. Ce passage de sa vie dont il avait l'impression d'être irréel et un simple produit de son imagination détraquée.

[Désolé pour le retard -_-']