Bad Day [PV : Ernie]

Maintenant qu’ils étaient tous deux sur le balcon et la fenêtre fermée, Lavande se sentait presque rassurée, estimant que les chances pour que le concierge décide de passer sa tête par la fenêtre étaient tout de même assez maigres.

¤ Faudrait déjà savoir si il est rentré dans la salle… Mais avec la fenêtre fermée on n’entend rien… Roh pourquoi j’ai pas mon oreille à rallonge sur moi ! ¤

L’oreille à rallonge – objet indispensable de toute curieuse qui se respecte – aurait effectivement été d’une utilité certaine et aurait sûrement permis de détecter la présence de Rusard sans avoir à risquer de regarder par la fenêtre. Sans cet outil précieux Lavande ne voyait pas comment ils pourraient savoir si ils étaient toujours poursuivis et alors qu'elle se posait tout un tas de questions, Ernie lui demanda si elle comptait grimper.

¤ Merlin c’est pas vrai ! Pourquoi moi ! Grimper... Heu... ¤

Jetant un coup d’œil peu confiant vers les toits, Lavande ne voulait toutefois pas passer pour une trouillarde. ¤ Faut pas qu’on aille loin, tout juste hors de vue, pas question que je risque la mort ! ¤ Evaluant le risque, Lavande s’apprêta à se hisser sur le toit quand elle pensa à un léger détail mais qui avait tout de même son importance : si elle grimpait en tête Ernie pourrait mater à loisir sous sa jupe . Elle se retourna et allait exiger demander à Ernie de passer le premier mais celui-ci semblait un peu anxieux et elle ravala ses paroles…

¤ Je dois montrer l’exemple, et c’est mon idée le balcon. ¤

Après avoir marmonné un « Bon j’y vais… » d'un air peu ravi, Lavande se hissa sur le toit. Elle prit bien soin de l’aborder de dos, posant ses fesses en premier et ensuite ramenant ses jambes sur le toit. Elle eut ensuite quelques difficultés pour se relever mais y parvint et commença à évoluer lentement sur le toit, l’ascension quelque peu ralentie par les contorsions que lui imposait sa jupe .

Elle se déplaça jusqu’à un renfoncement du toit qui n’était pas très large mais qui devrait suffire pour les dissimuler tous les deux.

¤ De toute façon pas moyen que j’aille plus haut ! Ou alors il ouvre la marche ! ¤

La Gryffondor jeta un coup d’œil vers le bas pour s’informer de la progression d’Ernie et constata par la même occasion et avec déplaisir qu’ils étaient tout de même assez haut…

¤ Je vais jamais pouvoir descendre ! Mais quelle journée de m*** ¤

Merlin ! Ernie ? Regarder sous les jupes des filles ? Jamais ! Il était un homme de bien, un garçon élevé dans les règles de l’art, un britannique pur et dur, bref, un parfait gentleman (futur ministre de la magie, de surcroît. Il serait malvenu pour sa future carrière de lorgner d’un œil pervers les culottes des Gryffondor. Tout comme celles des Serpentard, Poufsouffle et autres Serdaigle, d’ailleurs.). Que Lavande se rassure quant à l’intégrité de ce qu’elle pouvait bien cacher sous sa jupe, Ernie préférerait encore se brûler la main plutôt que de trahir son honneur en y jetant un coup d’œil, même malencontreusement (note, tout cela est peut-être un peu trop gros pour être parfaitement honnête. Passons).

De toute façon, même s’il avait été un Crabbe en puissance, parfaite (et hélas bien piètre) caricature de l’adolescent aux hormones en effervescence, Ernie aurait été bien trop préoccupé par les mètres de vide qui se trouvaient sous ses pieds pour obéir aux impulsions de son âge vert. Car «notre héros était fort peu héros» en cette minute. Ecraser la queue de Miss Teigne, d’accord. Se faire courser par Rusard dans les couloirs, pas de problème. Se cacher dans une salle de classe vide (sans l’autorisation d’un professeur), quand vous voulez. Mais mourir, aplati comme une crêpe, pour échapper aux griffes du concierge, là, il criait «Holà !».

Enfin, il aurait bien aimé. Mais si sa testostérone savait se tenir en présence des jupes, elle lui dictait des comportements pour le moins suicidaire lorsqu’il s’agissait de sauvait la face en présence de la gente féminine. Dont Lavande était indubitablement une fière représentante. Ceci étant, elle aurait été une gentille Poufsouffle, Ernie aurait probablement moins hésité à lui avouer son vertige. Mais devant une fille de Gryffondor, allez savoir pourquoi, ça coinçait. Bouh ! Vilaine, la bravoure des Gryffondor, très vilaine !

*Mais bon, si on va par là, si j'avais été avec une Poufsouffle, Miss Teigne n’aurait jamais été aspergée d’encre pour commencer… Ce qui n’aurait pas arrangé mes affaires. De toute façon, c’est une saloperie !* songea-t-il en s’apprêtant, les dents serrées, à suivre Lavande sur le toit.

Le «saloperie» désignait ici, on l’aura compris, Miss Teigne. Pas Lavande. Ernie ne se serait jamais permis l’utilisation d’un tel adjectif pour désigner une fille. Même Daphné, qui l’avait pourtant laissé tomber comme une chaussette malodorante, au beau milieu du bal de Noël, l’an passé, ne méritait pas, à ses yeux, d’être qualifiée ainsi. Il ne la qualifiait, d’ailleurs, pas du tout. En fait, on pouvait même affirmer qu’Ernie pensait très peu à Daphné. Contrairement à ce que semblait croire Raphaël, qui ne loupait pas une occasion de le gratifier d’un coup d’œil mauvais genre «tu m’touches, j’te bouffe !» (ou, en l'occurrence : "Tu la touches, j'te bouffe !").

*De toute façon, il aurait la conscience tranquille avec Daphné, il ne se mettrait pas dans des états pareils à la simple idée qu’elle ait pu aller au bal avec un autre que lui… Moi j’dis, la fidélité de Daphné, elle est louche… Mais en même temps, c’est une Serpentard !* estima-t-il en entreprenant de se hisser sur le toit avec une prudence qui en disait long sur son aisance.

Ouh, pas bien, ça, Ernie, d’être aussi caricatural va te pincer les doigts dans la porte du four, tiens ! Marrant, tout de même, comme il se mettait à penser à tout et n’importe quoi dans les moments critiques. Tout pour éviter de regarder en bas… Il avait d’ailleurs entreprit son ascension vers les sommets dans le sens contraire de Lavande, ce qui lui permettait de garder les yeux résolument fixés sur le mur, élément stable du décor. Après tout, les murs du château étaient là depuis des siècles, ils n’allaient pas s’écrouler juste au moment où il passait… Hein ?

Finalement, dans une contorsion du bassin assez disgracieuse, Ernie parvint à gagner la partie inférieure du toit où il rejoignit bien vite le petit renfoncement repéré par Lavande.

*Beuh, c’est vachement haut, quand même ! Et puis il fait froid, là !* constata-t-il, un peu pâle, et en se retenant de claquer des dents.

Il gratifia Lavande d’un sourire qui avait légèrement perdu de sa superbe avant de demander d’un ton faussement détaché :

- Et à ton avis, on reste perché combien de temps, avant de tenter une redescente ?

*Bouh ! La redescente… Non, pas la redescente ! Je vais rester ici ! Je vais me bâtir un nid douillet et je vais vivre ici ! Je ne veux pas redescendre… Je veux rester en vie ! On ne pourrait pas demander à Potter de venir nous chercher sur son super balai, hein ?*

(782 mots)

Ernie venait de la rejoindre et de la gratifier d’un sourire un peu tendu qu’elle n’essaya même pas de lui rendre. Pendant que le Poufsouffle était en train de monter courageusement, elle était juste là à éviter de s’imaginer en train de redescendre de peur de mourir de trouille.

¤ Quelle journée pourrie… ¤

Maintenant qu’elle en était rendue là et qu’elle avait trouvé une minute pour réfléchir, elle avait bien envie de pleurer sur sa situation. Elle était coincée sur un toit, elle avait entraîné Ernie qu’elle ne connaissait pas bien (et qui ne lui pardonnerait probablement jamais) avec elle et pour couronner le tout, elle avait le visage couvert d’encre (et oui toujours). Face à sa situation pitoyable, Lavande sentit les larmes lui monter aux yeux et dut batailler fermement pour les ravaler. ¤ Ne te mets pas à pleurer maintenant sinon en plus de te trouver bête il te trouvera ridicule… ¤

Tout en faisant papillonner ses longs cils afin de retenir ses larmes, elle prit la décision de s’asseoir afin d’être plus confortablement installée. Elle commença par s’accroupir doucement, puis une fois que ses fesses eurent touché le toit, elle frissonna et ramena ses jambes devant elle. Ca n’est qu’une fois cette position atteinte qu’elle prit la peine de répondre à la question d’Ernie…

“Je ne sais pas… J’entends pas ce qu’il se passe dans la classe…”

Le regard perdu droit devant elle, elle n’osait pas regarder son camarade à cause de son petit coup de déprime… Elle n’avait surtout pas envie de fondre en larme devant lui et de lui pleurer dessus. ¤ Après il va me prendre pour un boulet, ça sera pire que tout… ¤

Un nouveau frisson lui parcourut le corps… Elle avait drôlement froid dans sa petite jupe et exposée aux vents comme ils l’étaient tous les deux.

« Il fait tellement froid ici, je vais mourir gelée… Tu penses qu’il partira dans combien de temps toi ? J’espère qu’il ne nous a pas tendu un piège dans la salle… »

¤ J’ai pas besoin d’ajouter « retenue » à la longue liste de mes malheurs… ¤

Parler l'ayant aidée à ravaler sa crise de larme, elle se risqua à lancer un regard timide à Ernie pour essayer de voir ce qu’il pensait de la situation. Pour le moment l’un comme l’autre n’avait pas beaucoup parlé, la situation ne s’y prêtait pas… Cependant maintenant, ils étaient tous deux coincés sur un toit pour une durée indéterminée. Il y avait des chances pour que cela leur délie quelque peu la langue.

Inutile de dire qu’Ernie n’en menait pas large, coincé sur son morceau de toit, en train de se congeler – lentement mais sûrement – le derrière. Il avait déglutit deux ou trois fois de suite en se demandant sérieusement s’il n’allait pas s’évanouir de terreur, à la manière d’une fillette corseté pour la toute première fois, avant de serrer ses genoux contre sa poitrine, dans une attitude peu digne, certes, mais qui avait au moins le mérite de lui épargner un peu les assauts sauvages de la bise d’automne.
En lançant un coup d’œil furtif à Lavande, il s’aperçut qu’elle n’était pas mieux lotie que lui. Voire même moins, en fait. Car si son pantalon d’uniforme était un compagnon loyal contre le rhume écossais, la jupette de Lavande semblait plutôt faire de la gringue à toutes les pneumonies du coin.

*Ah ben bravo, Ernie, mon grand ! Non seulement tu es coincé sur un toit mais en plus Lavande va tomber malade par ta faute. Très galant, ça ! Tu viens de perdre une électrice !* songea-t-il avec anxiété.

Peu réjoui à l’idée de porter sur ses frêles épaules la pesante culpabilité de la grippe future de Lavande, le jeune garçon proposa bravement, préférant – et de loin – être le seul malade de la bande :

- Tu n’as pas froid en jupe ? Tu veux que je te prête mon pull ? Au moins pour le couvrir les jambes ? A moins que tu ne connaisses un sort contre le froid ? Je t’aurais bien proposé des flammes bleues, mais je n’ai pas de récipient pour les contenir… rajouta-t-il d’un ton contrit.

On devrait toujours se promener avec un pot de confiture sur soi. Contenant un claquement de dents peu brave, Ernie se passa la main dans les cheveux… Sans grande conviction, toutefois. Puis, tendant à son tour l’oreille d’un air concentré, il resta muet un court instant avant d’avouer, déconfit, sa propre incapacité à endroit quoi que ce soit d’autre que le vent :

- Tu as raison, on n’entend carrément rien… Mais je pense que si on attend là un petit moment, il devrait se lasser, non ? Et on pourra redescendre sans risque. Il doit penser qu’on a continué dans les couloirs…

*De toute façon, il me faut un peu de temps avant de redescendre ! Sinon, je vais vraiment m’évanouir !*

Finalement, le blondinet, désireux de parler d’autre chose que de la délicate situation dans laquelle il se trouvait présentement, se tourna vers Lavande, pour demander d’un ton redevenu désinvolte :

- Au fait, tu veux un truc pour enlever les taches d’encre ?

Il s’abstint de lui demander ce qu’il lui était arrivé, considérant que ce n’était pas là une question très polie. Or, il n’était pas en position de se mettre Lavande à dos pour le moment. Des fois qu’elle le pousse du haut du dos dans un accès de rage… D’ailleurs, il n’avait pas envie de se brouiller avec Lavande tout court. Il l’aimait bien, lui, Lavande. Bon, elle était un peu bizarre, d’accord, mais elle restait gentille. Du moins pour ce qu’il en savait.

(555 mots)

@@@ tous comptés

Alors que Lavande se considérait comme au plus mal, le gentil Ernie lui remonta un peu le moral. Ça n’était pas forcément volontaire de sa part, mais sa façon de proposer galamment son pull et surtout de ne faire aucune remarque sur sa figure tachée d’encre lui redonna un peu de baume au cœur.

¤ Voilà un garçon qui n'est pas un mufle ! Je peux pas lui prendre son pull quand même, il claque des dents le pauvre. Après c’est lui qui va mourir de froid… ¤

« Merci c’est gentil mais garde le, je n’ai pas si froid j’ai des collants… »

Et la Gryffondor commença à se frotter les jambes énergiquement afin de les réchauffer un peu et par la même occasion de chasser cette vilaine chair de poule qui contredisait ses paroles.

« Ça serait bien un petit feu c’est vrai… Mais bon je crois que c’est pas trop le moment de faire ça… »

Un peu calmée par les paroles rassurantes du Poufsouffle, Lavande esquissa un léger sourire avant de tendre à nouveau l’oreille. Ernie profita de ce nouvel instant de silence pour lui proposer un produit pour enlever les tâches d’encres qu’elle avait sur le visage. Intriguée et enjouée, elle tourna vivement la tête vers lui crac et s’empressa d’accepter.

« Oooh s’il te plait… Tu peux pas savoir comme je me sens sale, c’est affreux. J’ai passé 3h aux toilettes à frotter et ça ne part pas au savon ! C’est un stupide Serpentard qui m’a fait ça… » commença à expliquer Lavande pour justifier qu’elle n’était pas assez bête pour se tartiner le visage d’encre toute seule « …et pendant un cours tu te rends compte ? Si je le revois je l’étripe c’est sûr… Brrr ce que je déteste les Serpentard… »

Tout en expliquant à Ernie le pourquoi du comment elle s’était retrouvée pleine d’encre et rageuse, Lavande avait cessé de se frotter les jambes et recommençait à avoir froid. Elle entreprit alors de changer de position et de passer à genoux… Avec les jambes repliées sous elle, sa jupe couvrirait ses cuisses qui elles-mêmes couvriraient ses mollets… Eeeh pas bête l’idée .

Si Lavande avait accepté son pull, Ernie se serait empressé de l'enlever. Non parce qu'il était particulièrement fier de sa belle chemise qui, toute immaculée soit-elle, ne restait qu'une bête chemise d'uniforme, mais parce qu'il aurait trouvé tout bonnement indécent de laisser la pauvre Gryffondor se geler les mollets trente secondes de plus.
Ceci étant, il devait bien reconnaître qu'il était plus que soulagé à l'idée que son pull resterait sur lui. Oh ! Il n'aurait éprouvé aucune gêne à ôter son pull devant Lavande, non ! Mais si déjà avec un pull il grelottait, alors il osait à peine imaginer ce que ce serait sans. Ernie le fabuleux homme glaçon... A ce rythme là, il faudrait que quelqu'un vienne le décongeler avant qu'il ne puisse descendre du toit. Sans compter que la dernière fois qu'il avait prêter son pull à une fille, tout ce qu'il avait récupéré, c'était un morceau de laine bonne pour la poubelle (ou, à la rigueur, le nid douillet d'un elfe de maison). Certes, la fin malheureuse du pull n'était pas vraiment la faute de la fille en question, et Ernie avait trop bon coeur pour lui en tenir rigueur, mais Madame MacMillan, elle, aurait certainement beaucoup de mal à accepter sans broncher que son fils puisse bousiller deux pulls neufs en moins de trois semaines, même pour une question de galanterie.

Faute de feu, Ernie garda son pull et loua mentalement la sagesse (qui a fait "threuthreu" ?) de Lavande. Elle avait bien raison de repousser la perspective de faire une petite flambée sur les toits. Pour rester discret, ce n'était certainement pas le meilleur plan. Sans compter qu'avec la chance qu'ils semblaient avoir, ce jour-là, ils se débrouilleraient certainement pour faire brûler le toit dans un acte de pyromanie involontaire. Et s'ils en sortaient vivants, ils risquaient de passer un sale quart d'heure (voire quelques années à l'ombre des hauts murs d'Azkaban, sans parler de tout le poids de la culpabilité).

Tout en fouillant dans son sac plus mal rangé qu'un sac de fille à la recherche de son super produit anti-tache made in Magicland et garanti Satisfait ou Remboursé, Ernie répondit d'un ton un peu distrait :

- Oh très franchement, ça ne se voit pas énormément, tu sais. Personnellement, je ne l'ai remarqué qu'il y a cinq minutes.

*Sauf que toi, mon grand, tu étais probablement trop occupée à sauver ta peau pour t'en apercevoir...* songea-t-il avant de réaliser subitement que *Oh Merlin ! Si elle est susceptible, elle va mal le prendre et me reprocher d'être un vrai bouc mal élevé !*

Franchement désolé à l'idée d'avoir pu vexer l'orgueil de Lavande, Ernie redoubla d'ardeur dans la fouille méticuleuse de son sac. Oups ! Si ça se trouve, il avait oublié son savon sur sa table de nuit... Il s'était levé en retard ce matin-là et avait fourré ses affaires dans son sac à la va-vite, préférant prendre le risque d'oublier un livre d'histoire de la magie plutôt que de sauter le petit-déjeuner.
Un frisson glacé lui parcourut l'échine - bonjour le thriller ! - Merlin fasse qu'il mette la main dessus !

Soudain, son index heurta violemment la fiole qui contenait le savon miracle. Aïe ! Mais c'est qu'il s'était fait mal en plus ! Retenant de justesse un cri de fillette effarouchée fort peu viril, Ernie se mordit la lèvre dans un mouvement convulsif et attrapa vivement le petit flacon, qu'il brandit d'un air triomphal ! Aha ! Ernie 1, flacon 0 ! (Notez, il aurait eu l'air bien stupide si au lieu du savon, il était tombé sur une fiole de bile de tatou...).

- Tiens, dit-il en tentant le flacon à Lavande, tu en mets un peu sur les taches et normalement, elles partent automatiquement. C'est à base d'agave et d'if, j'espère que tu n'y es pas allergique... Ils ont aussi rajouté de la fleur de lotus pour donner souplesse et odeur agréable à la peau, précisa-t-il avec un certain enthousiasme.

Si Ernie avait été une fille, il aurait probablement été du genre à s'enfermer dans la salle de bain pendant trois heures.

(687 mots)

&&&

Lavande s’était remise à se frotter les jambes (ou plus précisément le dessus des cuisses) pour se réchauffer et ceci tout en regardant Ernie du coin de l’œil, Ernie qui cherchait son savon miracle dans son sac. La conversation s’était arrêtée entre eux depuis la réplique d’Ernie, le poli : « je viens juste de le remarquer » qui avait fait sourire la Gryffondor.

¤ Il est plutôt galant pour un garçon… ¤

Ne trouvant rien d’intelligent à dire – ses seules pensées du moment étant « j’ai froid » et « j’ai peur » - Lavande resta un instant silencieuse à regarder le Poufsouffle se battre avec son sac. Alors que son regard commençait à se perdre dans le vide et que ses pensées s’étaient mises à vagabonder, le brave Ernie lui tendit le flacon d’un air triomphant, et les commentaires qu’il fit sur la composition de son savon firent légèrement sourire Lavande : il avait l’air d’un commercial qui cherchait à vendre à tous prix son produit.

¤ Souplesse et odeur agréable ! Beh dis donc ! Je l'aurais pris avec ou sans fleur de lotus ¤

“Merci”

Prenant le flacon d’une main tremblotante, Lavande le déboucha et appliqua une petite quantité de liquide sur ses mains. Elle cala ensuite le flacon entre ses cuisses et se frotta les mains l’une contre l’autre pendant quelques secondes. Le savon semblait très efficace puisqu’une très petite quantité de produit avait suffit à rendre aux mains de Lavande leur couleur d’origine.
Portant ensuite ses mains à son nez, elle inspira profondément pour respirer la bonne odeur de fleur de lotus. ¤ C'est vrai que ça sent bon ! ¤ Elle posa alors de nouveau son regard sur Ernie et lui esquissa un léger sourire.

« Hum, super produit ! C’est rare les mecs qui s’y connaissent un peu en cosmétiques… »

Compliment ou léger charriage ? Sur le moment c’était plutôt un compliment car Ernie avait réellement rendu un fier service à Lavande en lui prêtant cette lotion miracle. Cependant elle avant prononcé son compliment d’un ton un peu amusé et elle ne se rendit pas vraiment compte sur le moment que cela pouvait être interprété comme une attaque à la virilité d'Ernie. Il n’y avait plus qu’à espérer qu'il n’était pas susceptible…

Reprenant le flacon entre ses cuisses, Lavande se remit du produit sur les mains et s’en tapota le visage à l'aveuglette, insistant bien sur les joues et le nez.

¤ Rah flûte, pourquoi j’ai pas de miroir sur moi ! ¤

Comme il lui était impossible de se trouver un miroir et de se nettoyer parfaitement le visage, elle comptait demander à Ernie de lui filer un petit coup de main .

« Dis, j’en ai encore ? Tu m’aiderais à me nettoyer le visage ? S’il te plait ? »

Réprimant ses tremblements (à cause du froid), elle tendit le flacon à Ernie tout en esquissant un petit sourire qui se voulait mignon et… un peu charmeur (oui c’est plus facile d’obtenir ce qu’on veut quand on se fait passer pour une jeune fille douce et vulnérable ^^).