Des explications... peut être. [PV]

Myrielle avait fini par se terrer dans un coin de couloir vide... Un moment elle avait croisé une foule de gens puis plus rien. Elle réalisa à rebours que c'était parce que les cours avaient commencés... Ils avaient quoi à cette heure ci ? Elle sortit son emploi du temps de sa besace et y jetta un oeil morne. Histoire de la magie. Très bien, comme ça elle ne serait pas obligé d'y aller. Binns ne s'apercevait jamais quand il manquait quelqu'un. Repliant ses genoux et posant son menton dessus, elle fixa le mur d'en face comme si il pouvait lui apporter des réponses. Elle pensait que sa période d'hyper sensibilité était terminé mais apparement pas... Elle se trouvait ridicule de pleurer pour ça mais elle vivait si mal le rejet... ça lui rapellait de très mauvais souvenirs, le rejet de la part de son frère presque aussitôt suivit par celui d'Isaac. Elle avait beau être une très belle fille, elle n'en était pas moins une adolescente avec les doutes inhérents à cette condition, sauf que chez Myrielle un rien suffisait à la pousser dans des retranchements violents. Finalement Harry avait eu de la chance qu'elle pleure car sinon elle en aurait fait de la bouillie. D'ailleurs, après réflexion et tandis qu'elle essuyait son mascara qui avait un peu coulé, elle aurait peut être dû se mettre en colère au lieu de fuir comme une lâche. Ses camarades de Serpentard avaient dû ne rien y comprendre mais pour la plupart ils étaient du côté de Myrielle quoi qu'elle fasse, c'était l'un des bon côté de la popularité, l'autre, le mauvais côté, c'est que sa petite crise de larme devant Harry allait faire le tour de l'école.

*Je suis trop bête, je voulais protéger sa réputation à lui et là je viens de lui mettre tout serpentard à dos...* Elle avait repris son calme, heureusement d'ailleurs car quand elle était énervée elle faisait certes mal à autrui mais aussi à elle. Les stigmates sur les articulations de sa main en était la preuve encore vivace bien qu'atténué par la magie puissante de Madame Pomfresh.

Se cognant la tête contre le mur en la renversant en arrière, elle frappa plusieurs fois, pas assez fort pour se faire mal avant de s'immobiliser. Quelqu'un venait ! Elle se replia à nouveau sur elle même, avec un peu de chance si c'était un groupe de personne en train de discutetr, elle passerait inaperçu. Elle n'avait pas vraiment envie de parler à qui que ce soit, même pas à Elea ou Dawn c'est pour dire ! Elle avait juste envie de rester avec sa frustration, la digérer, peut être repleurer un coup et ensuite aller en cours comme si de rien n'était. Si elle ne rassurait pas sa clique, ça finirait probablement en guerre gryffondor/serpentard... C'est qu'il ne leur en fallait pas beaucoup. Ils leur fallait un rien pour qu'ils se mettent à se battre et avec Ombrage qui favorisait le tout c'était de pire en pire. Elle en était presque à devoir protéger son demi-frère !

Ces seules pensées suffisant à la lasser un peu plus, ses mains se crispèrent un peu plus... Ce n'était pas facile tout les jours... d'être elle, d'avoir sa vie... ou sa non vie... mais peu importait. Tout serait plus facile d'ici quelques heures, il suffisait d'oublier tout ça... comme elle le faisait à chaque fois.

Au fur et à mesure qu'il marchait, Harry sentait que sa peur de ne pas la retrouver augmentait. Ses pas rapides et sonores ne faisaient qu'accentuer cela car le silence régnait dans les couloirs depuis que la foule d'élèves se dirigeant vers les salles de classe avait atteint sa destination. Ca commençait à le stresser là, qu'allait-il faire s'il ne la trouvait pas ? Il fallait absolument qu'il lui parle ! Il ne pouvait pas la laisser dans l'état où elle était partie par sa faute. Il ne pouvait pas se permettre de rester indifférent alors que ça le perturbait même plus que ça aurait du le faire en temps normal.

Le Rouge & Or marchait de plus en plus vite, parcourant plusieurs couloirs en jetant des regards frénétiques un peu partout. Puis enfin, alors qu'il tournait à l'angle d'un couloir, il l'aperçut à l'autre bout, recroquevillée contre le mur, seule. Il s'arrêta un instant, soulagé de l'avoir retrouvée. Jamais il n'aurait pensé qu'une fille comme Myrielle pouvait à ce point être sensible. Surtout pas par rapport à lui. Mais quelque chose lui disait qu'il n'y avait pas que ça, qu'en fait ce n'était sûrement qu'une chose de trop qui avait fini par la faire craquer. Harry n'était pas un psychologue, juste un jeune adolescent de 15 ans qui avait déjà vécu pas mal de choses, trop de choses peut-être. Et ce genre de chose, ces accumulations avant explosion, il connaissait bien. Mais son étonnement fut vite remplacé par cette culpabilité qui l'avait mené jusqu'ici, et peut-être aussi par cette sympathie envers la jeune fille qu'il refusait pour l'instant de voir en lui-même...

Beaucoup plus calme, il reprit sa marche en allant vers elle. Tout était silencieux, sûrement aurait-il par la suite des problèmes pour avoir séché un cours, mais c'était véritablement le cadet de ses soucis pour le moment. Et puis, de toute façon, vu les cours qui étaient donnés... Le Gryffondor n'avait toujours pas trouvé ce qu'il allait lui dire pour expliquer ses actes, mais il verrait bien, déjà s'il ne se faisait pas jeter, ce serait un exploit. Prudemment, sans dire un mot, il s'assit à ses côtés et regarda un moment devant lui. Il était plus que gêné. Il ne savait pas par quoi commencer en fait. Parce que ce silence stressant était un obstacle certain. Les lèvres pincées, embarrassé, il sortit un mouchoir en papier de sa poche - il en gardait toujours plusieurs dans ses poches depuis qu'il était en retenue chaque soir avec Ombrage, pour ensuite éponger le sang - et le tendit à la jeune fille. Il avait bien vu qu'elle avait pleuré, et que même son mascara avait coulé.

Qu'elle prenne son mouchoir ou pas, Harry ne se faisait aucune illusion, il y avait plus de chance pour qu'elle tente de l'étouffer avec qu'autre chose, mais il espérait bien que non. Après tout, elle venait de lui démontrer une nouvelle fois qu'elle n'était pas la "vipère" à laquelle il s'était toujours attendu. Donc peut-être avait-il encore une chance de se rattraper...

"Avant que tu ne décides de faire quoi que ce soit, je... Je dois te montrer ça."

Et, joignant le geste à la parole, il releva sa manche gauche pour montrer l'horrible cicatrice "Je ne dois pas dire de mensonges" qu'il avait gravé lui-même avec douleur depuis plusieurs mois à cause d'Ombrage. Elle avait à peine cicatrisé depuis la veille, et rien que la perspective de devoir la réouvrir ce soir pendant deux heures le rendait tout pâle.

"Voilà. Si je suis parti l'autre jour, c'est à cause de ça. Ca n'avait absolument rien à voir avec toi. En me réveillant, je me suis souvenu que... enfin que je devais aller en retenue avec Ombrage, et j'étais déjà en retard... Je n'avais pas vraiment envie d'allonger mes soirées en sa compagnie, je pense que tu peux comprendre pourquoi..."

Il soupira, nullement convaincu que la jeune fille allait se montrer compréhensive, et remit sa manche par-dessus avant de poser ses bras sur ses genoux pliés devant lui. Il ne cherchait pas à ce qu'elle ait pitié, bien au contraire, d'ailleurs ce n'était pas pour rien qu'il gardait sa main cachée par sa manche constament, mais le mouchoir qu'il avait sorti de sa poche lui avait rappelé tout cela, et il avait sauté sur l'occasion pour en faire son explication. Néanmoins, ça l'énervait plus que tout de devoir lui mentir. Rouge de honte, il croisa ses doigts sur ses genoux en les bougeant de temps en temps, nerveusement.

"Si je ne te l'ai pas dit, c'est parce que... enfin... c'était un peu embarrassant, et puis je n'avais pas envie que tu me catalogues encore plus comme le "persécuté de service", j'en ai ma dose tous les jours, et pour une fois que quelqu'un n'y faisait pas attention..."

Il fit une petite pause, regardant le mur devant lui. Sur ce point-là, il ne mentait pas. Ca lui avait faire un bien énorme cette rencontre avec la jeune Vert & Argent, il s'en rendait compte à présent. Il se gratta la nuque, mal-à-l'aise.

"J'aurais peut-être du te prévenir que je me comporte souvent comme un idiot... M'enfin, je pense que tu l'as compris rapidement..." continua-t-il avec un petit rire dénué d'humour, tellement il le pensait réellement. Peut-être arriverait-il à lui arracher un sourire, mais il n'y comptait pas trop. Pour réconforter, hormis avec Hermione - et encore -, il était d'une nullité sans pareil.

"Je... Enfin tout ça pour te dire que je suis vraiment désolé si je t'ai blessée, je n'en avais pas l'intention crois-moi, seulement il faut avouer que t'y es pas allée doucement non plus, j'ai failli me tromper d'étage en sortant tellement tu m'avais... bref, tu m'as compris. "

Là, il rougit encore plus. C'est sûr qu'elle l'avait complètement troublé. Ca le faisait même rire maintenant qu'il y repensait. Se rendant compte qu'il parlait depuis tout à l'heure, d'une voix plus ou moins tremblante en plus, il jugea préférable de se taire à présente t de voir comment elle réagirait. Peut-être avait-elle envie de rester seule, il pouvait comprendre ça, et il le respecterait. Peut-être aurait-elle sinon envie de se confier... Mais ça, il n'y rêvait pas trop, après tout, ils étaient plus étrangers qu'autre chose l'un pour l'autre, même s'il espérait au fond de lui que cela puisse changer...

Myrielle ne bougea pas quand Harry arriva, elle était totalement amorphe de toute façon, c'est à peine si elle réalisa qu'il lui tendait un mouchoir. Elle le prit tout de même, sans le regarder, continuant à fixer ce point invisible si fascinant sur le mur d'en face. Pourquoi venait il ? Tenait il vraiment à jouer les bons petits Gryffondors avec la vilaine Serpentards ? Elle pensa un moment à l'envoyer paître mais elle n'en eu pas le temps. Il lui montrait déjà une cicatrice avec quelques mots d'écrits... "Je ne dois pas dire de mensonges" et la suite la fit papillonner encore plus, chassant les dernier reste de larmes de ses yeux pour laisser place à un certain étonnement. Croyez le ou non, notre Myrielle ne savait rien des sévices qu'Ombrage faisait subir à ceux qu'elle n'aimait pas. Serpentard, sang pure et amie des Malefoy, la jolie rousse n'avait jamais rien eu à craindre d'elle, on pouvait même dire que le nouveau professeur fichait une paix royale à la jeune fille du moment qu'elle faisait comme tout le monde : lire et se taire. Sans parler et laissant Harry finir de parler tout seul, elle fouilla dans son sac, le mouchoir en papier toujours dans la main. Elle trouva rapidement ce qu'elle cherchait puisqu'elle en avait toujours un pot sur elle depuis ses petits "problèmes" en première année.

"Passe moi ton bras" ordonna-t-elle d'un ton sans réplique en saisissant le dit bras et en le découvrant. Elle y appliqua presque aussitôt et sans demander à Harry son avis une bonne couche d'une pâte orange à l'odeur sucrée très agréable. C'était le produit qu'elle appliquait sur ses propres cicatrices comme cataplasme mais aussi sur le tatouage douloureux qu'elle avait sur la nuque. Une fois sa petite opération terminée, elle posa le pot sur les genoux d'Harry et lui rendit son bras. "Garde le, j'en ai d'autres."

Elle eu alors un petit rire en repensant à ce qu'il venait de lui dire sur son départ un peu perturbé par leur journée. Elle clama alors avec une certaine emphase "Sache jeune homme que je fais toujours cet effet là aux garçons..." puis d'un ton amusé "...mais que tu as eu droit au traitement de choc." Elle pouffa un peu et finit de s'essuyer les yeux et plus globalement le visage. Heureusement qu'elle n'avait pas de miroir car sinon elle aurait sûrement pris la peine de se remaquiller pour le principe qu'elle devait toujours être présentable... ce qui n'était pas le cas avec les yeux rouges et les joues salies de noir.

Elle hésita mais finit par reprendre la parole quand même. "Je te pardonne de m'avoir laissé tomber sans explication mais te conseille de ne plus recommencer. Je peux être... très colérique parfois." Un euphémisme pour danger publique mais elle s'insultait rarement elle même et c'était pas vraiment le bon moment là de dire qu'elle était parfois la parfaite arme de guerre de la maison la plus détestée de son interlocuteur. Elle laissa sa tête cogner à nouveau le mur derrière elle et fixa un moment le plafond ce qui lui changea un peu son horizon à la place du mur... Elle tourna ensuite son visage vers Harry avec un petit sourire.

"C'est quoi ton histoire de persécuté de service ? Je sais que Dawn et Drago ne te portent pas dans leur coeur mais franchement tu devrais les ignorer. Je les adore mais ils ont été élevés comme ça, formatés même, on l'a tous été plus ou moins dans notre maison d'ailleurs." Cette petite phrase faisait un peu écho à celle qu'elle lui avait dites lorsqu'ils étaient dans la salle sur demande et qu'elle lui avait dit qu'Elea, Dawn et elle avaient de bonnes raisons de jouer ainsi. Peut être était il temps de lui expliquer, peut être qu'il pouvait comprendre... ou pas. C'était à voir. "Moi aussi parfois je pense comme eux, que ce serait mieux si la noblesse redevenait ce qu'elle était et tout mais au fond je dois t'avouer que je m'en fiche un peu. Je pense que tu l'ignores mais mes parents sont morts suite à la chute du seigneur des ténèbres, ils n'étaient pas des Mangemorts mais ils travaillaient pour Lucius Malefoy alors on les a pris pour tels et on leur a mis sur le dos le meurtre de l'oncle et la tante de Shinku. Ils ont été tués pour un meurtre qu'ils n'avaient pas commis mais je sais qu'ils n'étaient pas des sains, loin de là."

Elle soupira et laissa à nouveau ses yeux bleus errait du côté du mur... le paysage manquait cruellement de charme mais il était intimiste et Myrielle, peu avare en paroles, trouvait ça assez réconfortant de parler à quelqu'un qui ne connaisse rien d'elle et de pouvoir lui dévoiler uniquement ce qu'elle voulait. "Ils ont tués des gens, je le sais, mais ça aussi je m'en fiche. A quoi ça me servirait de me soucier de ce qu'ont fait avant ma naissance mes parents alors que je ne les connais pas et que je ne les connaîtrais jamais ?" Elle reprit sa respiration, elle parlait tout bas mais elle savait qu'il l'écoutait. "Mais tu vois Harry, dans ma maison, il y a des gens avec une histoire similaire, des gens dont les parents étaient du mauvais côté de la barrière et qui ne s'en fiche pas..."

Elle leva sa main jusqu'à la joue de Harry, doucement, et une nouvelle fois, elle refit le geste de la lui caresser sans pour autant le toucher, comme dans la grande salle quelques temps auparavant. "Tu n'es pas le persécuté de service Harry, tu es juste... celui qui est né dans l'autre camp et qui a détruit le nôtre avant même de savoir parler. Pour ceux qui y ont perdu quelque chose... leur honneur, leur parents, leur vie... il faut un coupable. Tu es celui ci Harry mais tu n'es persécuté que parce que tu n'arrives pas à leur prouver que tu vaux mieux qu'eux." Et posant finalement sa main sur sa joue, elle eu un sourire triste qui aurait pu faire croire qu'elle allait se remettre à pleurer si ses yeux n'avaient pas été secs. Elle laissa alors retomber sa main et conclut d'une voix légèrement tremblante tandis que son regard fuyait celui d'Harry, consciente d'avoir beaucoup trop parlé de son monde alors que c'était un tabou.

"Évidemment, je ne parle pas pour Ombrage hein... juste pour ceux de Serpentard. Je sais que c'est un peu bête mais toutes ces guerres futiles entre nos maisons... me fatiguent." Et elle en resta là, poussant un soupir de lassitude. Le souvenir de Clément le jour où il était venu chez elle et la façon dont Nathan l'avait reçu lui revint en mémoire. Elle aimait tellement Clément, elle tenait à lui, il était son demi-frère ! Mais son vrai frère ne l'avait pas accepté, il avait tout rejeté en bloc et une nouvelle fois Myrielle s'était retrouvé seule enfermée dans sa chambre. Pourquoi ça ? Juste parce que le Choixpeau avait décidé d'envoyer Clément à Gryffondor plutôt qu'à Serpentard ? Tout ça était bien ridicule... Et elle en était consciente.

Le silence qui s'était installé entre elle et lui après qu'il eut terminé son speech maladroit avait de quoi être catalogué comme un moment de gêne. Du moins pour le Rouge & Or qui le ressentait comme ça. Tendu, il s'attendait à tout instant à se faire envoyer sur les roses avec de gentils mots d'amour made in Serpentard. Allait-elle lui répondre au moins ? Ou allait-elle rester muette et attendre qu'il ne parte en lui laissant la vie sauve ? Ouais bon, pourquoi croyait-il toujours qu'elle lui voulait du mal ? N'avait-il pas eu assez de preuves du contraire ? Même que ça lui avait montré qu'il n'était pas mieux qu'un de ces Serpentard dont il se faisait toujours la caricature. Quoi que quand même, il espérait être mieux que Malefoy ! C'était pas difficile de toute façon, hum...

Puis soudain, la jeune fille parla enfin et prit son bras où se trouvait sa nouvelle cicatrice pour y appliquer un baume qu'Harry ne connaissait pas. Mais il ne se posa pas de questions car il ressentit presqu'aussitôt une incroyable sensation de soulagement dans son bras, qui se répandit doucement dans tout son corps. Elle lui laissa ensuite le pot, et il la regarda d'un air interrogateur et gêné. Encore une fois elle lui prouvait qu'il avait eut tort sur toute la ligne...

"Merci..." lui dit-il d'une voix plutôt timide. Une question lui brulait les lèvres, mais il n'osait pas la poser. Pourquoi gardait-elle du baume de soin sur elle ? Ce n'était pas quelques chose que l'on avait constament sur soi. Lui, les mouchoirs, c'était une exception enfin du moins le pensait-il, mais elle... Ca le mettait encore plus mal-à-l'aise, mais pour une autre raison. Il trouvait que ça n'était pas vraiment normal. Quelque chose clochait. Les paroles suivantes de la jeune Serpentard le firent néanmoins rire lui.

"Je n'ai aucun doute là-dessus... Mais, merci. Je crois que seul un tel traitement pouvait me faire autant de bien." dit-il en lui souriant.

Il était plus que content de voir qu'elle avait rigolé, ne serait-ce qu'un peu. Mais au moins, le "courant" était repassé entre eux, si on peut dire. Disons qu'il était à présent sûr de ne pas se faire jeter. Même mieux, ils arrivaient à parler ensemble sans aucune anicroche et en-dehors de tout gage. Il en fut encore plus soulagé lorsqu'elle lui pardonna en ajoutant une petite menace au cas où l'envie lui prendrait de recommencer.

"Crois-moi, ça n'arrivera plus... J'ai bien retenu la leçon."

Il n'arrivait pas à croire qu'il arrivait à parler avec elle, simplement, à plaisanter même, après tout ce qui s'était passé. La gêne qu'il ressentait en sa présence vis-à-vis de leur "journée intime" s'effaçait petit à petit. Cependant, c'était une autre qui avait pris sa place. Il voyait bien qu'elle aussi gardait en elle de lourds secrets, comme lui. Il se mit à faire tourner le pot qu'elle lui avait donné dans sa main. Elle venait de lui demander ce qu'il entendait par "persécuté de service", et bien que ça l'étonnait qu'elle ne soit pas au courant, il n'en montra rien et hésita à lui expliquer. A vrai dire, il n'en avait pas du tout envie. Elle était la première Serpentard à ne pas faire attention à sa "célérbité maudite" et à la considérer avec la plus extrême des simplicité. Il n'avait pas envie de changer ça. Il l'aimait bien, il craignait qu'elle le voit différement même si c'était une peur stupide.

Heureusement, il n'eut pas besoin d'y répondre. Myrielle commença à lui parler de la manière dont ils étaient conditionnés. Harry, bien que n'ayant jamais véritablement réfléchis à la question, se doutait bien que les familles de Sang-pur devaient suivre un enseignement spécial, dur même. Il s'était déjà laissé aller à se demander comment Malefoy avait été élevé avec un père Mangemort aussi froid et exigent que Lucius. Rien que d'avoir passé si peu de temps dans ce cimetière, à le voir sous cette capuche noir lui avait fait comprendre que Drago pouvait peut-être être excusé sur certains points. Mais il ne le plaignait pas, ça ne le regardait pas, il était un ennemi, et ça, ça ne changerait pas de si tôt...

Sans rien dire, mais extrêmement attentif, le Rouge & Or écoutait ce qu'elle lui disait, la regardant alors qu'elle regardait le mur. Il la sentait gênée. Cela ne devait pas lui arriver souvent de parler de ce genre de choses. Elle avait beau parler parfois de manière vague, lui comprenait très bien les allusions. Lorsqu'elle parla de meurtre, Harry ne put s'empêcher de serrer les dents. Ca le faisait repenser à Cédric. Mais il dissipa vivement ces pensées. Il fallait qu'il se fasse à l'idée qu'il ne pouvait plus rien faire pour lui, il... il avait ramené son corps, c'était fini. Mais c'était dur à accepter. Il ne fit aucun geste quand elle avoua que ses parents avaient été lié à Malefoy et qu'ils avaient commis des meurtres. Il trouvait ça horrible, mais ne pouvait pas se permettre de juger Myrielle vis-à-vis de sa famille. Il avait trop de fois commis cette stupide erreur, à peu près autant qu'il en avait été la cible...

L'une de ses questions, celle sur ses parents qu'elle n'avait apparemment pas connus, ne put qu'inviter Harry à se sentir encore plus proche de la jeune fille. Elle et lui ne les connaitraient plus jamais... Il resta muet. Parler de ce genre de choses, il préférait éviter pour le moment. Il les avait assez ressassé ces derniers temps. Sans s'en rendre compte, il avait de nouveau tourné la tête vers le mur lui aussi quand elle avait commencé à évoquer ça. Dire qu'il avait cru... Cru que l'on pouvait ressuciter les morts. Qui ne se serait pas laissé porter à croire cela en revoyant ses parents en fantômes ? Il leur avait parlé, pour la première fois... Il lui arrivait encore de penser qu'il avait rêvé. Mais c'était impossible, Cédric était mort et Voldemort était de retour. Le Gryffondor sentit une douce chaleur sur sa joue, et il tourna lentement la tête vers la jeune Vert & Argent. Il se contenta simplement de la regarder. Elle avait raison sur toute la ligne et bizarrement, il se sentait en confiance avec elle.

"Tu sais, j'ai abandonné depuis longtemps l'idée d'essayer de prouver que je vaux mieux qu'eux... Ca n'a apporté que des problèmes jusqu'à maintenant, à moi comme aux autres... Mais... Désolé pour tes parents, ils ne méritaient pas de mourir comme ça, quoi qu'ils aient fait..."

Pour Harry, seul Lord Voldemort méritait de mourir. Mais les Mangemorts ou ceux ayant été de son côté, volontairement ou par chantage, devaient avant tout être jugés. Et jamais, jamais des parents ne devaient partir avant leurs enfants, jamais... En tout cas, il était indéniable qu'il n'avait apporté que des ennuis autour de lui, à Cédric avant tout, juste parce qu'il avait voulu attraper le Trophée et prouver qu'il était le meilleur... Il y eut un petit moment de silence. Il avait l'impression de la connaître depuis très longtemps, alors que c'était en fait tout le contraire, et c'était sûrement pour cela qu'il aimait sa présence. Il la comprenait, et inversement... Il voyait bien dans son regard fuyant qu'elle se sentait comme en faute de lui en avoir tant dis.

"Ca n'a rien de bête, au contraire, je suis le premier à penser comme toi... Ces rivalités stupides ne mènent à rien. Mais c'est bien connu, il faut diviser pour mieux régner..."

Il marqua une pause. Il venait de faire une allusion à Voldemort. Il n'avait aucune idée des opinions de la jeune fille à ce sujet. Croyait-elle à son retour ou pas ? Bientôt aurait lieu le premier cours de l'Armée de Dumbledore d'ailleurs... Enfin ils allaient pouvoir agir concrètement. Peut-être devrait-il lui en parler ? Il ne valait mieux pas... Il hésita à lui demander ce qu'il s'était retenu de faire un peu plus tôt. Le problème étant qu'il venait de comprendre qu'il était la cause de la mort de ses parents à elle. Il détestait ça, ce n'était pas la première fois. Mais elle ne le lui reprochait pas, elle comprenait que ce n'était pas sa faute, et il se dit que cette fille était vraiment quelqu'un de particulier. En tout cas, il avait envie de tout sauf de parler de lui. Et il avait envie de la connaître encore plus. Mais il craignait pas mal de se faire rembarrer pour sa question suivante...

"Ca ne me regarde sûrement pas mais... pourquoi est-ce que tu gardes ça sur toi ?" finit-il par lui demander en montrant vaguement le pot de baume qu'il tenait toujours dans sa main. Il sentait sans être capable d'expliquer pourquoi, qu'elle gardait en elle quelque chose de trop douloureux. Il ne prétendait pas, loin de là, être la bonne personne à qui elle pouvait se confier, elle devait sûrement déjà l'avoir fait avec ses amies Perfect, mais bon, on se savait jamais, parfois cela faisait du bien d'en parler à une personne que l'on ne connaît pas, comme c'était déjà le cas...

Myrielle était toujours assise dans le couloir et elle regardait le mur en écoutant Harry lui parler. Il semblait ne pas avoir bien compris ce qu'elle voulait dire "valoir mieux qu'eux". Elle s'expliqua donc, un petit sourire sur les lèvres. En fait, il s'agissait de sa propre technique personnelle. Il fallait le dire dans le petit monde des Serpentards, Myrielle était l'une des plus respectée tout en se fichant des règles qui les régissait. Tout fonctionnait bien pour elle juste... parce qu'elle avait du charisme et qu'elle se fichait du regard des autres (les deux étaient liés de toute façon).

"Tu n'as jamais remarqué que je parlais à toutes les maisons alors que je suis à Serpentard et que pourtant, je suis amie avec Dawn et Drago ? C'est ça que je veux dire. Si tu te sens supérieur ou égal à eux sans pour autant les rabaisser, ils te respectent. Enfin... avec moi ça marche, mais je ne me fais pas non plus des illusions, pour certains mecs, ils ne disent rien que parce qu'ils ne veulent pas que je me fâche et qu'ils prennent la honte de leur vie."

Elle bougea sa main devant son visage comme pour chasser une mouche génante. Elle méprisait ce genre de garçon, elle ne leur adressait même pas un regard d'ailleurs... Rien qu'à les voir baver devant elle et murmurer sur son passage tout en la trouvant indigne d'eux, elle en avait la nausée. C'était un peu facile de la vouloir dans leur lit et d'avoir peur d'elle mais elle, elle aimait les garçons avec un minimum de respect d'eux même et surtout d'elle. Alexis par exemple était comme ça, la plupart de ses amis garçons aussi. En fait Drago était l'exception, mais Myrielle l'aimait bien quand même. Elle savait qu'il n'était pas d'accord avec elle, qu'il ne respectait pas ses idées (et qu'il ne la trouvait pas à son goût mais ça c'était un peu mieux !) mais il lui semblait que si il était comme ça ce n'était pas par nature profonde, il était juste... un peu trop froussard. Oui, il n'était pas capable de penser par lui même, c'est tout. A part ça c'était un gentil garçon... Avec elle au moins.

Finalement Harry posa une question qui fit tirer sa jupe à Myrielle par réflexe. Elle n'aimait pas penser à ses cicatrices aux cuisses même si, évidemment, depuis un peu moins d'un an on ne les voyait presque plus grâce aux bons soins de l'infirmière de Poudlard. C'était une espèce de réflexe, de toute façon, elle n'aimait pas vraiment ses jambes, un peu trop athletique à son goût par rapport à celles de Dawn ou Elea. Bon, à force, elle avait réussi à s'assumer, de toute façon, c'était son avis à elle qui l'embêtait, pas celui des autres... mais quand même.

D'un air embarrasé, elle répondit "J'ai des cicatrices..." Et comme elle n'avait pas envie de dire où (si Harry les avait pas remarqué la dernière fois, elle ne lui montrerais pas aujourd'hui, na !), elle amorça sur l'autre raison, la principale en fait, de ce port de baume systématique. Elle tourna le dos à Harry et souleva sa longue chevelure rouge, suffisament pour dévoiler son tatouage à la nuque.

"Mon frère m'a fait ce tatouage avant que j'entre à Poudlard avec un fer rouge, durant ma première année ça s'est infecté parce que je n'avais pas de baume sur moi au moment où ça m'a fait mal et j'ai eu des problèmes avec Rogue pour ça... Enfin rien de grave mais quand même." Elle laissa retomber ses cheveux sur la tatouage en forme de poignard enlacé par des roses et posa ses yeux bleus sur Harry. "Depuis, comme je me fais souvent mal lors de mes entraînements ou quand je m'occupe de mon faucon, j'en garde toujours un pot sur moi. Mais aujourd'hui j'ai rien de prévu et j'en ai plein d'autres dans mes affaires." Elle disait ça au cas où il ait posé la question parce qu'il avait peur que le baume lui manque. Non, non, aucun risque là dessus. En fait elle l'utilisait très rarement. C'était plus de la paranoya qui la faisait le garder dans son sac.

Elle décida quand même d'aller vers un sujet plus léger. "Tu vas au bal au fait ? Moi oui, je reste toujours à Poudlard pendant les vacances." Elle ne parla quand même pas d'Alexis, elle trouvait ça un peu nul de sa part mais elle avait l'impression que tant qu'elle n'aurait pas parlé du gage à Alexis, elle devait mettre une séparation entre les deux garçons. C'est psychologique comme on dit XD

Se sentir supérieur... Oui, c'est sûr que là, on était respecté, mais le problème étant les critères liés à cela. Parce que Harry avait beau se considérer comme mieux que Drago et Dawn, il n'en était pas moins que ça n'avait rien à voir avec le Sang et le rang social comme eux le voyaient. Lui, il se voyait mieux d'un point de vue intellectuel, ou du moins de la personnalité. Il n'était pas aussi méchant, stupide, belliqueux, méprisant et influençable qu'eux. Enfin, du moins le pensait-il. Bon, ces derniers temps, il était possible de le contester, mais avant cette année-là, c'était le cas. Il savait au moins que lui ne se serait jamais vanté d'avoir un père Mangemort lors de la Coupe du Monde de Quidditch... En tout cas, il voyait un peu plus clair sur le genre de relations que pouvaient entretenir les Serpentard. C'était vraiment la loi du plus fort. Si tu te fais pas respecter, tu te fais bouffer quoi.

Au moins chez les Gryffondor, ils étaient un minimum solidaires. Enfin, avant... Il émit un petit rire sur les derniers mots de la jeune fille.

"Ils tiennent à arriver sains et saufs à leur majorité, faut les comprendre, une fille qui porte toujours des poignards sur elle, ça impose le respect..." lui répondit-il avec un sourire amusé.

C'est sûr que tout à l'heure dans la Grande Salle, en la voyant sortir son poignard, Harry avait cru halluciner sur le coup. C'était assez impressionnant quand on ne s'y attend pas. Mais bon, ça lui avait passé rapidement. Les armes ne lui faisaient plus aussi peur que lorsqu'il était en première année. Sauf peut-être celle que cherchait Voldemort, celle dont Sirius lui avait glissé deux trois mots au Square et qui avait tant mis Mme Weasley en colère. Là, oui. Là il avait peur. Parce qu'elle lui était forcément destinée, il le sentait. M'enfin bon, il fallait se dire que l'Ordre faisait tout pour l'en empêcher et qu'à Poudlard il ne risquait rien. Il y avait Dumbledore non ? Hum... Ouais, sauf qu'il refusait de croiser ne serait-ce que son regard. A croire qu'il avait peur de lui ! Ils le fuyaient tous comme la peste. Mais tant pis, il se débrouillerait tout seul. Avec Hermione et Ron, ils allaient bientôt passer à l'action, avec ou sans Dumbledore...

La Vert & Argent eut un geste brusque et bien curieux lorsqu'il posa la question du baume. Elle rabaissa vivement sa jupe, comme si elle avait soudain peur qu'il ne voit quelque chose qu'elle ne voulait pas. Hum, comme si Harry n'avait pas pu admirer ses jambes autant qu'il le voulait dans la Salle sur Demande... *SBAF* Mais lorsqu'elle lui déclara qu'elle avait des cicatrices, Harry redevint très sérieux, et son sourire disparut presqu'aussitôt. Qu'avait-elle fait pour avoir des cicatrices ? Lui n'avait rien remarqué la dernière fois, enfin il n'avait pas ses lunettes non plus et il était la plupart du temps trop occupé à l'embrasser qu'autre chose... *tousse* Quoi qu'il se rappela avoir senti quelque chose lorsque ses mains avaient glissé le long de ses jambes... *tousse encore plus fort* Oui, maintenant qu'il y pensait, ça devait être une de ses cicatrices.

Mais heureusement, la jeune rouquine ne lui laissa pas le temps de rougir encore plus à ces pensées, car elle lui tourna le dos et lui dévoila alors une chose à laquelle le Gryffondor ne se serait jamais attendu. Il écarquilla les yeux, surpris par ce qu'elle entreprit de lui expliquer vis-à-vis du fer rouge qui était à l'origine de ce tatouage. Certes, il était très beau, mais le fait qu'elle l'eut de force et de manière aussi douloureuse ne permettait pas vraiment à Harry d'apprécier ça. Elle se tourna de nouveau vers lui et le regarda. Lui était pour l'instant incapable de trouver quoi dire, ce qu'il venait de voir, ou plutôt d'entendre, l'avait quelque peu choqué. Il devait pas être commode le frérot...

Il voulut lui poser des questions, mais elle changea de sujet avant qu'il n'en eut le temps, et quelque part c'était tant mieux. Il était trop curieux. Ca ne le regardait pas vraiment. Il n'avait pas à se mêler de la vie des autres, c'était fini tout ça. A chaque fois qu'il voulait aider quelqu'un, ça lui retombait dessus. Bon, le bal... Ahlala c'est vrai qu'il y avait le bal, Harry l'avait complètement oublié.

"En général, je reste à Poudlard moi aussi, mais bon je vais essayer de partir chez des amis pour ces vacances-là, et même si je reste, les bals, c'est pas mon truc, je ne pense pas que j'irai... Surtout si en plus la restriction sur les 40 centimètres de distance entre les garçons et les filles est aussi valable pour les danses... " dit-il en plaisantant à moitié sur le dernier point.

Oui parce qu'avec Ombrage, le Bal promettait tiens... Elle allait passer entre les couples dansants et mesurait avec son décimètre, puis faire son petit "hum, hum..." si d'après elle quelque chose clochait. Très peu pour Harry... Déjà, il n'avait personne avec qui y aller. Ensuite, il n'aimait pas ça. Troisièmement, il ne voulait pas voir Ombrage même en peinture. Quatrièmement, il allait essayer d'aller chez Sirius pour Noël, quitte à défoncer la porte du bureau de Dumbledore à coup d'explosifs. Et cinquièmement, il avait à préparer le programme des cours pour l'A.D. Oui, ce serait beaucoup plus intéressant que d'aller danser comme un pingouin - oui, il ne sait pas danser rappelons-le - ou rester assis toute la soirée sur une chaise à regarder les autres d'un air absent.

En tout cas, bien qu'il s'en soit douté avant, il savait maintenant que Myrielle avait un cavalier. Son petit copain surement, bien qu'il ne sache pas qui c'était.

"Au fait, j'espère que tu n'auras pas de problème avec ton petit copain - parce que je suppose que tu en as un - à cause du gage... Parce que bon, ça a beau être un gage... Enfin moi je pense que je réagirais très mal si je l'apprenais."

Il lui adressa un sourire un peu timide. Si jamais elle avait des problèmes, il risquerait de s'en vouloir, car même si c'était elle qui l'avait retenu et qui l'avait "attaqué" en premier, il n'en restait pas moins qu'il n'y était pas allé doucement non plus et qu'il avait sa part de responsabilité aussi...

C'est sûr, les poignards, ça impose le respect. En plus la réglementation magique sur les armes blanches étaient relativement vague. Normal, c'était les Malefoy qui avait fait voter cette loi et ils ne voulaient pas se priver des bons et loyaux services des Symphonies, sorciers spécialistes dans ces armes. Les Symphonies étaient des sangs purs qui trouvaient que tuer des gens avec une baguette était malsain, c'était d'ailleurs aussi pour ça qu'ils n'étaient jamais devenus des mangemorts. Le seigneur des ténèbres prônait la suprématie de la magie et la famille de Myrielle n'y croyait pas. Ils étaient intimement convaincu qu'un usage abusif de ce qui faisait leur valeur ne faisait qu'en salir la pureté. Oh bien sûr, ils n'en disaient rien, mais c'était si bien ancré dans leurs traditions que même sans avoir connu ses parents, Myrielle le pensait aussi. Elle connaissait d'ailleurs assez peu de magie offensive ou défensive, préférant apprendre des sort qui l'aiderait plus tard pour son métier de couturière.

"Je ne suis pas si dangereuse que ça, du moins tant que je ne suis pas en colère. Mon capitaine de Quidditch, Siegfried le crétin, lui par contre il goûté à ma lame. Il faut vraiment être stupide pour me provoquer quand on a douze ans et qu'on pèse au mieux soixante kilos... Je suis sûre que je pourrais le soulever d'une seule main." Et pour imager ses paroles, elle fit le geste de soulever quelque chose et de le soulever. Myrielle faisait un bon mètre soixante quinze et même quand on ignorait tout d'elle, il suffisait de la regarder un moment pour voir qu'elle n'avait pas un gramme de graisse, juste des muscles fins qui saillait sous sa peau de nacre quand elle faisait de l'exercice. Laissant retomber son bras, elle grimaça et dit "Enfin, chez Serpentard on est pas très unis en fait. Si il n'y avait pas Drago pour nous servir de point de ralliement, je crois qu'on passerait tout notre temps à nous taper dessus." Et comme elle pensait à ça, elle posa son coude sur son genoux et prit appuie sur sa main, le visage légèrement penché alors qu'elle imaginait ce qu'elle venait de dire schématiquement : un petit Drago au centre de tout les Serpentards. Nul doute que ce genre d'idée plairait au principal concerné.

Ils en revinrent au bal, il n'irait pas, c'était dommage. Elle esperait qu'il passerait quand même de bonnes vacances. "Ah, et bien je te garderais un sachet de chocolats de Noël. Pour moi le bal c'est le meilleur moment de l'année avec ou sans Ombrage. J'adore porter de belles robes et en plus je vais faire celle d'une amie, elle va être si mignonne dedans !" Et là Myrielle imaginait sa petite Wendy avec une robe de sa confection. De tout ses modèles, Wendy était sa préférée, elle était si... chou. Myrielle adorait tout ce qui était beau et/ou mignon, c'était une déformation professionel de sa passion pour la confection de vêtements et accessoires.

Elle était en train de rêvasser à sa petite Wendy si bien habillée qu'elle en ferait baver d'envie toutes ses copines quand Harry lui parla... de son petit ami ? Mais elle n'avait pas de petit ami enfin ! Il lui semblait même le lui avoir dit lorsqu'ils étaient dans la salle sur demande.

"Hein ? Je n'ai pas de petit ami. Je n'aurais jamais fait ce gage sinon, Perfect ou pas. Un jeu est un jeu tant qu'il ne fait de peine à personne, sinon ce n'est même pas la peine." Elle fit un petit silence puis précisa "Par contre j'ai ce qu'on apelle un régulier, quelqu'un qui me plaît quoi... mais on n'a pas été très loin pour le moment. Je lui dirais pour le gage, je n'aime pas mentir, mais comme on est pas ensemble, quoi qu'il en pense, je devrais pouvoir rattraper le coup. Je vais lui demander de venir avec moi au bal, si j'attend qu'il le fasse, on y sera encore l'an prochain." Elle esperait que maintenant la situation était clair. Enfin du côté d'Harry évidemment puisque pour Alexis, elle ne lui avait pas encore parlé. Plus d'un garçon à la fois c'était quand même compliqué, surtout pour la cervelle de moineau de Myrielle. Elle était très intelligente quand il s'agissait de monter des plans mais quand ça la concernait elle directement, elle avait du mal à bien tout saisir. Sentimentalement elle était aussi peu équilibré qu'une enfant de cinq ans, elle n'avait connu que la haine... Toute sa vie. Elle s'en sortait uniquement parce qu'on lui avait inculqué comment agir plus jeune mais pour le reste elle faisait tout à l'instinct. Harry était bien placé pour le savoir lui qui avait subi ses assauts. Là, elle attendait juste de pouvoir parlé avec son futur petit ami (elle ne doute de rien hein) pour lui demander d'officialiser leur relation. Pour elle c'était une compensation relativement équitable car elle en valait la peine, n'est ce pas ?

"Je te crois sur parole." répondit Harry avec un sourire après que la Vert & Argent ait mimé d'un geste le fait de pouvoir soulever le dénommé Siegfried.

Il n'en doutait absolument pas. Non pas qu'il ait peur d'elle, il avait quand même affronté le plus puissant Mage Noir de tous les temps plusieurs fois hein c'était pas rien quand même, mais disons que bon, il ne se voyait pas aller vérifier sa force. Tant pis pour le pauvre Siegfried s'il se retrouvait un jour six pieds sous terre, Harry n'allait pas le plaindre. Ne jamais provoquer une fille, quelqu'elle soit, et encore moins une fille comme Myrielle. Oui parce qu'il était bien connu que les filles, dans leur cas général, étaient une espèce humaine des plus cruelles. Les garçons eux, ils se disputent, à la limite ils se foutent une branlée bien sentie puis après, c'est fini - en général - mais les filles elles, ça dure, ça dure... Et ça vous en fait baver à un point, pffffiou...

Mais l'heure n'était pas à disserter sur l'étude comportementale des garçons et des filles. La Serpentard enchaîna sur la prétendue unité des membres de sa maison, en désignant Drago comme point de ralliement. Harry s'empêcha mentalement de rire. Oui parce que Drago, en bon roi des fouines, il l'imaginait bien suspendu en haut d'un drapeau par le col avec tous les Serpentard autour de lui. Super, le point de ralliement... Le pire crétin de la Terre ! Ils en avaient de la chance ! Néanmoins il jugea préférable de ne pas lui faire partager le fond de ses pensées sur la question. De toute façon, elle devait bien se douter de ce qu'il pensait sur Malefoy. Mais la conversation revint sur le Bal, sujet que préférait largement Harry parce que rien que de penser à la fouine, ça l'énervait. Déjà que la dernière fois il l'avait encore cherché mais s'était vu encore une fois sauvé in extremis par cette maudite préfète de Kostovak. Raaaah celle-là c'était pire ! Vraiment, elle avait de la chance d'être préfète...

"Merci. Ahlala, les filles et leur coqueterie, tout un art..." plaisanta-t-il avec un sourire, "Moi ça va pas me manquer, je déteste porter un costume. En tout cas j'espère que vous passerez une bonne soirée."

Il rapprocha de nouveau ses genoux un peu plus près parce qu'entre-temps ses pieds avaient lentement glissé sur les dalles froides du couloir. Posant le baume à côté de lui parce qu'il en avait marre de le tenir dans ses mains, le Gryffondor se mit à rougir en se rendant compte qu'il avait fait une légère boulette en disant qu'elle avait un petit copain. Parce que, aussi surprenant que cela puisse paraître, surtout à ses yeux, la jeune Vert & Argent n'en avait pas. Enfin pas encore d'après ses dires. Mais bon ça n'allait plus tarder vu qu'elle avait une cible. Il profita du moment de silence qu'elle laissa entre deux phrases pour lui dire, un peu honteux :

"Ah okay, désolé, j'avais cru..."

Puis elle reprit et il l'écouta parler avec un air un peu amusé, surtout vis-à-vis de ses derniers mots.

"Je vois que je ne suis pas le seul garçon à mettre trois ans à inviter quelqu'un. Et moi qui m'inquiétais, c'est plutôt réconfortant." lui répondit-il, les yeux rieurs.

Ouais, au moins, il se sentait moins seul comme trouillard face à un fille qu'il faut inviter. Le pire, c'était pour danser. Alors là, piètre danseur comme il était, c'était à chaque fois la honte assurée. Aussi était-il très content de ne pas y aller cette année. Des bruits de chaises raclant le sol se firent entendre un peu partout par résonnance. Harry, les maisn toujours jointes sur ses genoux, regarda un instant le sol en se pinçant les lèvres. La fin du premier cours de l'après-midi. Un stress qui n'avait rien à faire là vint lui envelopper un instant le coeur. Ils allaient devoir retourner en classe, et lui anticipait déjà une réprimande de la part du professeur pour avoir séché une heure sans raison. Il ne connaissait pas encore son emploi du temps par coeur, mais il priait pour ne pas avoir ni Ombrage ni Rogue maintenant sinon c'était la catastrophe. Ils risqueraient de s'en donner à coeur joie là. Mais bon il restait encore un peu de temps avant que les élèves ne sortent.

Il lui semblait qu'il avait Sortilège et Enchantements donc ça irait. Flitwick n'était pas très très sévère. Avec un peu de chance il ne lui reprocherait rien et ignorerait le tout en se disant qu'il était déjà assez perturbé et qu'il n'y avait pas besoin d'en rajouter une couche. Ouais, ce serait cool. Ca avait du bon d'être méprisé par presque tout le monde parfois. Relevant la tête, il la laissa reposer contre la paroi derrière lui.

"J'ai vraiment pas, mais alors pas du tout envie d'aller en cours là du coup... Je sais même pas si je suis avec toi cette aprem. T'as quoi toi après là ?"

Oui parce qu'avec les classes partagées suivant tel ou tel cours, c'était un vrai casse-tête. Ca changeait tout le temps ! Au pire, si jamais le cours suivant ne plaisait pas à Harry, et bien il le sècherait aussi. Il irait pourquoi pas se balader du côté des cuisines, ou dans le parc, ou encore, il pourrait tiens carrément profiter du fait que tout le monde était en cours, y compris Ombrage, pour aller emprunter le balai de Ron dans le Hangar et aller voler un peu. Après tout, il n'avait pas retouché à un balai depuis qu'Ombrage lui avait confisqué son Eclair de Feu en lui interdisant toute pratique à vie. Là, ell ene verrait rien puisqu'elle serait trop occupée à martiriser les élèves de sa classe.

Non pas que sécher soit devenu la nouvelle passion d'Harry, mais n'ayant pas de parents pour lui faire la leçon, et Dumbledore lui ayant tourné le dos en faisant comme s'il n'existait même pas, le Gryffondor ne voyait pas vraiment ce qui l'empêchait de faire ça. Ca n'allait certainement pas être Sirius qui allait lui faire la morale étant donné le nombre de cours qu'il avait séché étant plus jeune. Il aurait sûrement d'autres heures de retenue, mais il en avait déjà tellement que bon, ça commençait à lui être égal. Puis celles-ci seraient sûrement avec Rusard vu que ça ne concernerait pas Ombrage directement. Peu cher payé pour une après-midi de liberté. Donc c'était vraiment, mais alors vraiment pas grave...

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[ Désolé je commence à clore le topic parce que bon en ce moment j'ai du mal à poster avec Harry - période où le perso m'agace -_-' - alors bon j'préfère anticiper avant de me mettre à faire que des posts pourris, déjà que celui-là est pas glorieux :fache: J'espère que ça te dérange pas sinon pas grave j'édite ^^]

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Myrielle hocha la tête d'un air affligé quand Harry lui dit d'un ton amusé qu'il était rassuré d'apprendre qu'il n'était pas le seul garçon à mettre beaucoup de temps à inviter une fille. C'était dingue ça, ils étaient des hommes quoi... Et puis, un Gryffondor c'était supposé être courageux non ? Encore que Myrielle ne considérait pas cette dernière qualité comme très gratifiante, pour elle c'était presque... comment dire, un suicide ? Combien de fois le célèbre Harry Potter avait failli mourir par courage ? Plus de fois que la rousse ne pouvait se l'imaginer. On lui avait appris à se battre mais pas à être courageuse... sauf pour inviter un garçon, ça, ça ne lui faisait pas peur. Peut être parce qu'aux dernières nouvelles aucun ne lui avait jamais résisté.

"C'est fou..." Commenta-t-elle un instant. "Je l'avais déjà remarqué l'autre jour mais en fait avec les filles tu es exactement comme Alexis... Pas très viril tout ça" finit-elle par dire sur le ton de la plaisanterie car il serait mal venue de sa part de douter qu'Harry ne soit un garçon comme les autres, à la limite il était moins coincé qu'Alexis. Elle avait eu du mal à avoir ce dernier... Mais peu à peu elle avait compris pourquoi. Alexis la voulait entièrement et juste à lui, Harry n'avait pas eu ce genre de scrupules puisqu'il connaissait très peu Myrielle. Elementaire mon cher. Oui, enfin si on veut car Myrielle n'aimait vraiment pas qu'on lui résiste (ça se saura !).

Finalement la conversation dévia sur ce qu'ils allaient faire après (séparement s'entend). Bon, les cours... heu...

"J'ai heu... ba encore histoire de la magie en fait. Mais je vais aller me faire porter pâle. Je ne peux définitivement pas aller en cours... comme ça." Dit elle en montrant d'abord son visage marqué par les larmes et ensuite sa jupe déchirée. Elle avait un certain standing à respecter et elle ne voulait pas qu'on la voit comme ça. Elle était pourtant toujours aussi séduisante car finalement ces quelques larmes lui donnait un aspect fragile et tendre mais dans l'esprit de Myrielle la perfection passait avant tout par l'assurance ! Les larmes étaient une marque de faiblesse.

"Je vais y aller tout de suite d'ailleurs, même une seule personne à me voir ainsi est une personne de trop." Elle se pencha et appliqua un baiser bruyant sur la joue d'Harry avant de se lever et de prendre son sac. "A plus tard Harry" Elle lui fit un petit clin d'oeil et s'en alla tranquillement en direction de sa salle commune. Un bon bain chaud avec plein de bulle et un masque hydratant, voilà ce qu'elle allait faire. Elle allait envoyer un hiboux express à Dawn pour qu'elle dise aux professeurs qu'elle était indisposé. Ce n'était pas la période mais peu importait, personne n'irait chercher la vérité, même pas sa meilleure amie en réalité.