Rencontre diplomatique [PV]

Quand vous êtes une sublime jeune femme de 18 ans, absolument pas angélique mais suffisamment bonne menteuse pour faire croire à votre patron que oui, vous allez à toutes les sorties débiles qu'il vous impose. La sortie du jour : rencontre avec l'équipe de Quidditch anglaise. Chiya souriait en admirant les joueurs derrière son air de ne pas y toucher. Elle se demanda quand même ce qu'elle trouvait le plus débile, qu'un diplomate se sente obligé de prendre son statut comme prétexte pour rencontrer tout les joueurs professionnels ou qu'il fasse son "brunch" dans un magasin ? Pour s'occuper, Chiya réfléchissait à la question et de temps en temps elle matait les sportifs. Ah, qu'ils étaient beaux. Dommage qu'elle ne puisse pas leur parler avant la fin du petit speech de son cher patron qui causait, causait et causait encore.

Ce dernier avait plusieurs fois essayé de coucher avec sa jeune et mignonne petite assistante mais elle avait toujours refusé sous prétexte qu'elle était une agnelle innocente. Se jeter sur des sportifs n'étaient pas le meilleur moyen de garder sa couverture mais bientôt, Monsieur Babel aurait un coup dans le nez et la fille que Chiya avait engagé (au frais du bonhomme) pour occuper le sieur diplomate devrait bientôt arriver.

Enfin, il avait fini de parler ! Maintenant direction le buffet et les beaux garçons ! Elle était toujours habillée avec soin pour son travail mais cela restait assez strict. Sous sa cape beige, elle portait une tailleur strict juste un peu échancré au niveau du décolleté mais pas beaucoup. Evidemment, aucun tailleur ne pouvait cacher à quel point elle était jolie. Elle avait de si beaux yeux et ses cheveux tombés en boucles propres et douces autour de son visage d'ange. Prenant une coupe de champagne (heureusement, midi approchait, son patron aurait bientôt son record : soûle avant onze heure trente), elle regarda les noms des joueurs sur la liste et s'approcha de l'un d'eux. Le plus mignon et d'après son dossier un coureur. Le genre de type que Chiya aimait... beaucoup. Elle préférait les hommes qui ne cherchaient que des aventures pour la simple raison qu'elle ne cherchait rien d'autre. Ou plutôt, pour faire plus exact, elle cherchait un amour parfait, tellement parfait qu'elle doutait qu'il existe et par réaction, elle faisait comme si ce n'était pas le cas. Traîner dans les bars à la recherche d'un peu d'amusement était devenu chez elle une seconde nature, de même qu'elle était une femme différente pour chacun. Pour le gardien de l'équipe d'angleterre, elle serait la vraie Chiya, du moins l'officielle, celle qu'elle se devait d'être au travail... une dose de proposition ? A voir. Il n'aimait peut être pas les brunes, ou les jeunes assistantes.

S'approchant de... Samuel (pratique ce dossier), elle entama la conversation.

"Bonjour monsieur Gibson, je suis ravie de faire votre connaissance. Chiya Lorne, assistante de monsieur Babel." Et elle lui tendit la main, un sourire charmeur sur les lèvres.

"M**de Sam, réveille-toi! T'as foutu quoi encore cette nuit?"

Les rideaux de la chambre du jeune homme furent tirés précipitement, laissant entrer une lumière vive et particulièrement agressive. Sam se mit la tête sous l'oreiller et grommela quelque chose d'incompréhensible, même pour son coéquipier. Ce dernier vint le secouer pour qu'il se lève et Sam faillit le renvoyer balader avec perte et fracas. Néanmoins, il se retint, soupirant d'être réveillé si tôt alors qu'il s'était couché il y a à peine trois heures...à l'aube. Il avait passé la soirée dans un cabaret de Londres et ensuite, après en être partit, avait passé une partie de la nuit en galante compagnie. Il était ensuite retourné à son hôtel qu'aux premières lueurs du jour. L'hôtel que l'entraîneur de l'équipe avait choisi, au coeur de Londres, sur le Chemin de Traverse, était spacieux et possédait un service impeccable.

"Quelle heure il est?" réussit-il à dire d'une voix éraillée.

"10h30 et on a une conférence de presse dans 1/2 heure....alors tu ferais mieux de te grouiller si tu ne veux pas que l'entraîneur te remonte une nouvelle fois les bretelles." lui répondit-il en mettant sa veste en daim beige.

Son coéquipier, Jones, s'activait comme un forçené dans la chambre. Il lui en donnait le tournis...surtout qu'il avait horreur d'être réveillé si tôt après avoir passé la nuit à faire la fête...enfin la fête...c'était pas une fête à propement parler, plus une soirée VIP avec de très belles femmes dans un Cabaret select de la Capitale. Il poussa un profond soupir et se gratta la tête. Il entreprit enfin de se débarasser de ses couvertures et de mettre un pied à terre. Bon, il avait trente minutes pour se préparer...en trois coups de baguette, ça serait fait. Il se leva, direction la douche. En cinq minutes, il était déjà lavé, une serviette autour de la taille, regardant la pièce vide. Jones? Il vit alors un bout de papier sur la table basse. Après un rapide coup d'oeil s'informant que son pote l'attendait dans le hall d'entrée, il s'habilla, choisissant ses vêtements avec soin. Non pas qu'il soit une fashion victime, mais il aimait être toujours bien sapé, avec classe. Ayant un bon goût de nature, il opta pour un jean délavé, une chemise blanc-cassée, et son habituelle veste en cuir noir descendant jusqu'aux genoux. Dedans, il se sentait parfaitement à laisse et lui-même. Un rapide coup d'oeil sur sa montre lui indiquant qu'il avait encore un peu de temps devant lui, Sam s'assura que tout était en ordre puis sortit de la chambre.

Il avait la dalle et il était hors de question de partir le ventre vide. Il serait capable de dire ces c*nneries aux journalistes par manque de courtoisie, tiraillé par sa faim. C'est pourquoi, au lieu de descendre directement au rez-de-chaussé comme l'espérait Jones, il entreprit de se rendre dans les cuisines de l'hôtel. Quand les commis, et autres employés de l'établissement le virent, ils s'activèrent encore plus, et c'est le chef lui-même qui vint l'accueillir, se mettant à son entière disposition pour satisfaire ses moindres envies. Il fit comme si de rien n'était, préférant l'indifférence aux effusions de gentillesse. Il demanda un café bien noir, sans sucre à emporter. Voilà de quoi pour lui un petit déjeuner se composait. C'était strict, sans fioriture, ni excès. Pour un sportif de son niveau de toute façon, une hygiène de vie était exigée. Avec un simple café, il était capable de tenir longtemps, sans rien d'autre dans l'estomac que ce liquide sombre et arômatisé dont il raffolait. Son café, brûlant d'ailleurs, lui fut remis si vite qu'en moins de 30 secondes, il était déjà partit, un grand gobelet en carton dans la main. Arrivé dans le hall l'air de rien, comme s'il n'avait pas le temps qui lui courrait après, il se dirigea vers Jones qui tournait en rond comme un fauve en cage, visiblement sur les nerfs. En voyant Sam pointer le bout de son nez, il soupira soulagé mais apparement, sa nervosité n'avait pas disparu.

"C'est pas vrai Sam, on n'a pas que ça à faire bon sang! Allez, vite!" lui dit-il avec précipitation, quelque peu énervé.

"Ooh...du calme Jones, on respire. On est dans les temps, alors relax, okay?" fit-il calmement, visiblement amusé de voir son ami hors de lui.

Jones fronça les sourcils, du genre "me pousse pas à bout Sam", puis haussa les épaules. Sans rien ajouter d'autre, ils quittèrent l'hôtel pour se rendre au magasin d'accessoires de Quidditch, le lieu où la conférence aurait lieu. Trempant ses lèvres de temps à autre dans son café, Sam avait préféré mettre des lunettes de soleil pour éviter qu'on ne l'aborde trop. Jones proposa de passer par derrière pour ne pas traverser la foule de fans hystériques qui attendrait sans aucun doute leur arrivée. Sam ne le sentait pas trop, mais acquiesa sans rien dire, d'un hochement de tête. Bien mal lui en prit...il y avait une foule de filles _adolescentes, jeunes femmes et femmes mûres confondues_ qui les attendaient. Et m*rde! Il lança un regard équivoqe par-dessus ses lunettes de soleil à Jones qui resta pantois. Il pensait qu'il n'y aurait personne derrière le magasin...visiblement, il s'était trompé. Et dire qu'ils avaient refusé les gardes du corps pour venir jusqu'ici, c'est arrivé à destination qu'ils en avaient besoin. Enfin, ça c'était de leur faute après tout. Ils savaient tous à quel point ils étaient populaires et adulés...surtout en ce qui concernait Gibson, le Gardien de l'équipe qui avait un succès fou avec la gente féminine. Sam soupira pour la enième fois de son début de journée. Son gobelet vide, il le jeta dans une poubelle. Que n'avait-il pas fait là!!! Ce geste si simple et normalement discret en temps normal, attira des regards curieux, des regards surtout à la recherche du moindre mouvement possible. Gibson fit une grimace à son coéquipier, une grimace mi-désolé, mi-amusé. Bon, bah quand faut y aller, faut y aller.

Ils s'avançèrent vers la foule de furies en chaleur...et Jones n'était pas rassuré. Sam, comme pour l'aider moralement, lui lança un regard chaleureux, puis ils tentèrent de rentrer dans le magasin comme ils le purent. Vêtements tirés, mains baladeuses, tentatives de baisers volés, demande d'autographes, bousculés un peu trop brusquement, Sam dû élever la voix pour se faire entendre et ramener un semblant de calme.

"Mesdames, Mesdemoiselles, s'il vous plaît, un peu de calme voyons!" fit-il d'un ton faussement autoritaire qui en fit glousser quelqu'unes.

Il prit quelques minutes pour signer des autographes, adresser un mot gentil à certaines, un sourire qui en faisait tomber à la renverse (au sens figuré XD), mais Jones le tirait par le bras, l'incitant à avancer plus rapidement. Il lui répétait qu'ils étaient en retard, que l'entraîneur ne serait pas content et qu'ils allaient en entendre parler. Sam s'excusa donc auprès de ses adoratrices et avec un effort surhumain, il fendit la foule si rapidement que Jones resta bouche bée, se demandant alors si Sam ne s'était pas foutu de lui. Il grommela dans sa barbe et ne fut pas au bout de ses surprises quand il vit l'entraîneur justement arriver vers eux furieux.

"C'est à cette heure-là que vous arrivez? Jones, je vous avais confié Gibson, et c'est comme ça que vous prenez votre rôle? On ne peut pas vous faire confiance ma parole!" débitat-il à toute vitesse, postillonant presque sur le pauvre Jones.

Bafouillant, il n'arrivait pas à aligner deux mots sans s'embrouiller dans ses explications. Sam regarda donc sa montre....Onze heures moins une! Il sourit amusé.

"Hé boss...on est à l'heure, alors pas besoin de s'en faire!" dit-il d'un ton calme mais tout aussi sérieux.

Il ne voulait quand même pas que Jones s'en prenne plein les dents à cause de son attitude je-m'en-foutiste. Sam porta son regard dans les environs....les autres étaient déjà là...à part deux joueurs. Tiens...

"Moi si j'étais vous, je m'inquiéterais de savoir où sont Connelly et Troy!" dit-il comme si de rien n'était.

L'entraîneur ouvrit des yeux tels des soucoupes, soudain alarmé par les propos tenus par Gibson. Il ouvrit la bouche, la ferma puis la rouvrit sans en sortir qu'un gargouillement étrange. Furieux, il se retourna, observant les joueurs. Sacrilège, il venait de se rendre compte qu'ils n'étaient effectivement pas présent. Ce dernier, le visage rouge, prêt à explosé, partit en sens inverse, le pas lourd, effrayant tout ceux qu'il rencontrait sur son passage à la recherche des deux joueurs manquants. Gibson ou la manière de détourner l'attention... Il décocha un sourire victorieux à son pote qui à son tour pouffait de rire, soulagé de ne pas être la cible de Connors (l'entraîneur). Les autres aussi se marraient de la farce que venait de faire Sam à leur boss et lui tapaient sur l'épaule, le félicitant tout en le saluant d'être arrivé tout juste à temps.

"J'ai gagné Lynch, file-moi le blé!" déclara Morane amusé, un sourire hautain sur les lèvres.

Tendant sa main, Morane fut obligé de capituler et paya le pari qu'il avait perdu. Après une explication très brève, Sam apprit qu'ils avaient parié sur lui pour savoir si oui ou non il allait arriver en retard, comme à son habitude. Ils ne purent faire durer leur conversation qu'on les emmenait déjà dans la salle où la conférence avait lieu. Certains de ses coéquipiers n'aimaient pas trop ça...ils n'étaient pas doué pour les discours, les interviews, contrairement à lui qui excellait dans cette pratique. Il aimait n'en faire qu'à sa tête, faire tourner en bourrique les journalistes, ne répondre que quand il le voulait et si la question lui plaisait seulement. Bref, toute une histoire. Un type que Sam semblait connaître de vu, prit la parole, fier de les accueillir ici et parlant de chacun avec excaltation, un peu trop d'excitation dans l'atmosphère d'ailleurs. Après une rapide analyse du bonhomme, il se rendit compte qu'il en avait un coup dans le nez. Un sourire goguenard au coin des lèvres, il en fit la remarque à Morane qui passa le mot à Jones et ainsi de suite, provoquant une légère euphorie dans le groupe. Connelly et Troy avaient enfin considéré que leur présence était recommandé et ils ne manquèrent pas de noter que pour une fois, Sam les avait battu, ce qui amusa ce dernier.

Alalaa...ce gars, quelle piplette, pire qu'une nana! Il fallait prendre son mal en patience...Ce que Sam savait faire à la perfection. Alors qu'il croyait que ça ne s'arrêterait jamais, l'homme cessa enfin son interminable palabre...ce qui entre nous provoqua un grand soulagement. L'heure? Bientôt midi! Ils s'étaient tous dirigés plus ou moins vers le buffet richement garni. Bah au moins il ne risquait pas de mourir de faim.
Discutant avec Connelly, il ne fit pas tout de suite attention à une jeune femme en tailleur beige qui possédait un léger décolleté. Il fallut qu'elle s'adresse à lui pour qu'il prenne garde à sa présence. Il pivota légèrement vers elle, espérant que ce n'était pas une groupie qui avait réussi à s'introduire à la conférence. Mais il fut vite rassuré quand elle se présenta comme étant Chiya Lorne, l'assistante de Mr Babel. Il lui adressa un mince sourire mi-poli, mi-charmeur, se saisit de la main qu'elle lui tendait et y déposa, comme son éducation le lui avait appris, un baise-main aérien, ses lèvres effleurant à peine sa peau. Il saluait toutes les femmes ainsi, sans faire aucune distinction. C'était ainsi, et pas autrement. Il savait que les bonnes manières se perdaient chez certains, mais lui, élevé dans la plus pure tradition dans une grande famille de Sang pur, il s'agrémentait de ces salutations galantes qu'il appréciait particulièrement.

Il la reconnu pour l'avoir vu dans l'assistance il y a quelques minutes. Elle était mignonne tiens....Cependant, à un tel évènement, surtout quand c'était pour le Quidditch, il restait plus professionnel que coureur...quoi que... Connelly regardait la scène sans rien dire, enfilant son petit-four, un brin amusé. Jones aussi observait la scène du coin de l'oeil, à quelques mètres de son ami. Qui ne connaissait pas Sam et sa réputation n'était pas de ce monde.

"Enchanté Mlle Lorne." fit-il en lâchant enfin sa main, un léger sourire charmeur sur les lèvres.

Il se redressa, reprenant toute sa hauteur. Il l'observait sans que rien de dérangeant ou de mal-venu ne traversent son regard. Courtois et concentré, il reprit la parole.

"Que puis-je pour vous?" demanda-t-il à présent prêt à écouter la demoiselle qui se trouvait devant ses yeux bleus saphir.

Chiya s'attendait plutôt à ce qu'on lui sert la main mais un nouveau coup d'oeil sur le dossier lui indiqua que monsieur était sang pur. Bon, ba on allait sortir le grand jeu alors ! Enfin... façon de parler évidemment. Même soûle, son crétin de patron n'était jamais bien loin (malheur à lui >.< ) et en plus, il regardait de son côté. Bon, faire dans le social c'était son boulot de toute façon, non ?

Ouvrant bien grand ses yeux de biches ourlés de longs cils noirs maquillés de façon naturelle, elle fit un petit sourire innocent. Que pouvait elle donc vouloir ? Hum, tout un tas de chose en fait, et il était presque certain qu'il n'aurait aucune raison de s'en plaindre. Mais elle ne pouvait défintivement pas tourner ça comme ça en publique alors elle allait devoir trouver autre chose. Elle pouvait prétexté un besoin immodéré de parler à un joueur de Quidditch mais franchement dans son tailleur, elle ne faisait pas vraiment groupie, en plus ça n'avait jamais été le genre de rôle auquel elle adherait. Il manquait bien trop de classe à son goût. Elle préférait montrer le meilleur de ses capacités à ce jeune homme qui semblait à peu près aussi sûr de lui qu'elle. Interessant. Peut être que les sportifs ont un cerveau après tout.

"Rien de particulier pour le moment monsieur Gibson. Juste... parler. Ne sommes nous pas coincer vous et moi ici jusqu'à ce que monsieur Babel nous libère ?" Et elle lui décocha un regard qui en disait plus long que ses paroles et qui avait l'avantage de ne pouvoir être vu que de lui. Draguer un homme sous le nez de Babel, ce gros imbécile pervers, avait quelque chose de très excitant. C'était un défi de plus dans le grand jeu de la séduction. Elle aimait les défi, elle aimait aussi les découvertes. Pour le moment, elle savait à peu près tout ce qu'elle devait savoir sur cet homme mais qui sait... peut être était il capable d'attiser sa curiosité ?

Chiya était une belle de nuit, elle allait tout les soirs dans des clubs ou des bars. Elle faisait pourtant attention à dormir au minimum huit heures par nuit ce qui n'était pas trop dur vu le rythme de vie de son patron qui ne se levait pas souvent avant dix heures. Dans ces cas là, elle ne portait pas du tout le même genre de vêtements. Elle était plutôt en pantalon taille basse et tee shirt tellement petit qu'on se demandait si il était à sa taille... Mais elle était sûre d'être tout aussi belle dans son tailleur. Sinon pourquoi Babel la lorgnerait-il n'est ce pas ? En plus, elle aimait bien les tailleurs, cela l'aidait à rentrer plus facilement dans son rôle de jeune fille sage et polie et douce. Elle ne manquait pas de confiance en elle de toute façon.

Prenant un verre (d'eau), elle commença à boire tout doucement en continuant à regarder le jeune homme. Quel âge avait-il déjà ? Il était forcément plus vieux qu'elle mais peu lui importait tant qu'ils étaient mignons.

"Oh, mais peut être puis-je quelques chose pour vous monsieur Gibson ?" lui demanda-t-elle sans le quitter des yeux.

A quelques mètres de lui, un de ses coéquipiers renversa une partie du contenu de son verre de vin blanc. Il fit comme si de rien n'était, ravalant sa vanne. En présence d'une jolie fille, on restait poli et on ne devait rester concentré que sur elle sous peine de paraître indifférent et pas intéressé. Intéressé? Qui disait qu'il l'était? Hé bien...pour tout avouer...elle était plutôt jolie, possédait un certain charme et des yeux de biches qui pouvaient envoûtés quiconque s'y laissait prendre. Lui, il était plutôt prudent. Il avait beau aimer les jolies filles, depuis qu'il était connu, il avait du se révéler plus sélectif sur ses relations. Cependant, son instinct de chasseur revenait très vite au galop et il avait du mal à résister aux yeux de biches et à leurs jolies formes. Celle-ci...ou plutôt, Mlle Lorne plus précisement avait tout l'air d'une oie blanche...en apparence en tout cas. Sam avait assez d'expérience pour lire entre les lignes et même plus profondément s'il le fallait. Il sentait le regard de quelqu'uns de ses amis mais faisait comme s'il ne les voyait pas, concentrant son attention sur Chiya, l'assistante de Babel! Babel? Tiens, justement, elle venait de l'évoquer dans la conversation.

Juste parler jusqu'à ce que cette conférence se termine enfin. En moyenne, cela durait 2/3 heures, tout dépendait de l'importance de l'évènement et des horaires. C'était surtout lorsque les réceptions étaient organisées le soir que ça durait lontemps...beaucoup plus longtemps d'ailleurs. Mais lui, personnellement, ne restait jamais jusqu'au bout, s'éclipsant avec une beauté ou deux pour aller finir la soirée ailleurs et la nuit par la même occasion. Son regard dériva comme si de rien n'était vers l'assistance, lui permettant ainsi de voir où était Babel et ce qu'il faisait. Il ne s'arrêta pas sur lui. Pas besoin de toute façon, il avait une très bonne mémoire visuelle et il avait intérêt en tant que professionnel de Quidditch. Il n'aimait pas Babel...il le trouvait idiot, incipide et quelque peu pervers. Bref, à ses yeux, infréquentable, mais qui pouvait se révéler très utile lorsqu'on le manipulait à bon escient.

"En effet...alors autant passer le temps en agréable compagnie!" fit-il l'air de rien, de manière innocente, un sourire accroché aux lèvres.

Il porta son verre de Gin fizz et y trempa ses lèvres. Il était encore tôt pour boire de l'alcool, _d'ailleurs il n'était pas le seul si on regardait les autres invités dans la salle_ mais ce cocktail était léger et frais, rien de lourd, qui risquait de vous faire perdre la tête...quoi que niveau alcool, il n'y avait pas de souci à se faire. Il supportait très bien tout ce qui était alcoolisé et n'avait été que rarement saoul. Après un café bien noir, un Gin fizz...quel régime pour un sportif. Encore heureux que Gray, le médecin sportif de l'équipe ne voit pas ça, il n'aurait pas manqué de lui faire une scène. En pensant à ça, il se promit intérieurement d'avaler un encas avant ce soir. En regardant Chiya, il se demandait s'il ne l'avait pas déjà vu quelque part. Il avait l'habitude de sortir, mais elle? Habillée de la sorte, on pouvait en douter. Non pas que sa tenue de jolie assistante qu'on a envie de dévêtir ne lui plaisait pas, bien au contraire, mais elle avait l'air trop innocente pour l'être réellement. Intéressant...lui qui pensait s'ennuyer durant cette évènement organisé entre la presse, le Ministère et les gérants de l'équipe anglaise sans que les membres de l'équipe puissent dirent quoi que se soit, et bien il était servi. Au moins, il avait trouvé un divertissement. Qui sait comment tournerait cette journée qui s'annonçait au départ si m**dique!?

Quelque chose pour lui? Tiens...que pouvait-elle lui apporter? Et savait-elle vraiment ce qui pouvait lui plaire ou pas? Un mince sourire apparut sur ses lèvres; un mélange de malice et de provocation. De quoi était donc capable cette fille en apparence si sage? Les yeux de la jeune fille était fixés sur lui et même s'il l'avait voulu, il n'aurait pu décrocher son regard du sien. Il sentait que cette rencontre n'était pas banale....pas plus que les autres au final, mais si elle pouvait le divertir...il était preneur!

"Pour moi?...", fit-il en prenant un air faussement étonné. Evidement, elle pouvait beaucoup pour lui, il en était conscient, mais autant faire l'innocent même s'il ne l'était absolument pas. "Hé bien c'est à voir. Tout dépend de ce que vous me proposez!" dit-il d'une voix suave, presque bas (la voix), comme s'il la provoquait, ce qui au fond était le cas.

Bien qu'il est été explicite et sûr de lui, la nuance dont il avait fait preuve lui permettait au cas où _ sait-on jamais _ de pouvoir s'esquiver si la situation ne tournait pas comme il le voulait. Même s'il savait ce qu'il voulait réellement, il ne pouvait en dire de même de son interlocutrice...quoi qu'il ne fallait pas chercher bien loin pour connaître les envies de cette jolie demoiselle.

Tiens...mais au fait, quel âge pouvait-elle avoir? Elle paraissait jeune...bien plus jeune que lui en fin de compte. 17/18 ans...au pire 19!?! Si elle était son assistante à cet idiot de Babel, c'est qu'elle devait au moins être majeure et qu'elle avait passé ses ASPIC. Pas de problème du côté "moral" si on peut dire. Peut-être une prochaine conquête...qui sait?!

Jeune et jolie jeune fille cherche à séduire beau joueur de Quidditch... sans que son patron à cinq mètre le sache. Jolie challenge que de badiner avec un joli garçon au nez et à la barbe de Babel car si ce dernier n'entendait pas ce qu'elle disait, en revanche il lui jetait des petits coups d'oeils de temps en temps. Les difficultés ne rendaient les choses que plus intéressantes pour quelqu'un comme Chiya qui adorait l'aventure. Elle arbora un petit sourire adressé uniquement à son compagnon de jeu du moment. Que pourrait elle proposer ? Hum... C'était si évident et si simple, mais il fallait faire durer le jeu.

Elle posa son verre d'eau et sourit à Samuel poliment, pour le moment elle gardait tout de même quelques distances car on ne sait jamais comment les choses évolueront. Elle chercha quoi lui répondre, elle pouvait lui être utile à beaucoup de choses... dans le domaine de la distraction.

"Je peux proposer... Toute une diversité de divertissement monsieur Gibson, après tout... je travaille au ministère des relations." Oui, heu... enfin si on joue sur les mots, car en réalité, en fait de relation, il s'agissait plutôt pour son travail de diplomatie mais après tout pourquoi pas ? Il y avait des nuances entre l'anglais pur et l'américain... Elle s'était trompé ? Oups. Que c'était bête. Et absolument pas volontaire évidemment. Du moins c'est ce qu'elle voulait laissé croire aux oreilles qui pourrait traîner. Seul ses yeux parlaient vraiment sans langue de bois, c'était tellement plus amusant de voir s'il comprenait ses sous entendu... Finalement, cette rencontre diplomatique se révélait vraiment amusante. La plupart du temps il n'y avait que des vieux aussi pervers que Babel mais là elle était entouré d'une équipe de jeunes hommes... Certains avait quand même déjà presque la trentaine, un peu vieux même pour elle, mais Samuel Gibson était une proie idéale. Il avait sept ans de plus qu'elle et elle se demanda rapidement si c'était un problème ou si elle devait éventuellement mentir sur son âge. Elle décida que non. Dans une réunion officielle ce genre de mensonges étaient à proscrire car son patron pouvait très bien la vendre.

Tirant sa veste de tailleur qui la serrait un peu, elle monta ensuite l'une de ses mains vers ses cheveux et se mit à enrouler une de ses mèches brunes autour de son doigt. Geste innocent ? Pas tout à fait, pas quand on connaissait les femmes comme Chiya. Ce genre de pose était une invitation non prononcé et un petit jeu que Chiya appelait le "jeu du chaperon rouge". A jouer la fausse innocence, on attirait le loup. Technique vieille comme le monde et si facile à appliquer alors qu'ils étaient entourés de tout un tas de personne.

Les regards des autres joueurs n'avaient pas échappés à Chiya, il y avait les blasés d'un côté, les jaloux de l'autre et enfin ceux qui n'aimaient pas le style gentille secrétaire ou bien encore les brunes et qui s'en fichaient. Ces derniers étaient ceux qui avait jeté un oeil et n'y était plus revenu. Il était certain qu'en boîte elle était plus sexy mais n'était-elle pas adorable avec son sourire naturel et ses grands yeux de velours ? Comme elle n'était pas orgueilleuse, elle pensait juste que c'était une question de goût. Elle était toutefois assez contente d'attirer les regards de certains, cela faisait toujours plaisir de se sentir désirée... bien qu'elle soit au courant que les hommes désirent avant tout ce qui appartient aux autres. Et que font ils des dix commandements ? Bah...

Comme elle savait que quoi que pense le beau gardien d'elle, il faudrait attendre la fin de cette mascarade pour passer aux choses sérieuses, elle embraya sur un nouveau sujet qui permettait de continuer ce petit flirt... en toute innocence.

"Dites moi monsieur Gibson, vous êtes un anglais pure souche ?" Règle numéro deux de la bonne séductrice : s'intéresser à sa proie pour lui donner l'impression de dominer la situation. C'est un art vous savez, un art compliqué où tout était... une question de dosage.

Quand il la vit sourire, la première pensée qui lui vint à l'esprit c'est qu'elle était jolie. Jolie et qu'il aimerait bien la voir sourire à nouveau. Il y avait tellement de femmes qui se prenaient au sérieux, se la jouait "femme libérée", un peu macho au féminin...et même si parfois ces femmes-là n'étaient pas faciles, elles n'en restaient pas moins des femmes avec des désirs et ce dont elles avaient besoin, c'était d'un homme...lui en l'occurence. Distrayante cette conférence! Au moins il ne ferait pas que parler de Quidditch, même s'il adorait ça, de leurs dernières conquêtes, des sponsors ou des prochaines vacances qui approchaient et que l'équipe prendrait avec plaisir. Lui pensait déjà à filer direct dans le Sud de la France, dans la résidence secondaire de la famille Gibson. Mais prendre du repos était chose fort relative au final parce qu'on savait tous qu'il pratiquerait un autre sport aussi intensif que le Quidditch: la chasse à la donzelle et Merlin sait à quel point il était doué. En parlant de donzelle, il avait une jolie jeune fille sous ses yeux et dans sa tête, elle était devenue son nouvel objectif, sa prochaine conquête, celle qui finirait indéniablement dans son lit.

*Je peux proposer... Toute une diversité de divertissement monsieur Gibson, après tout... je travaille au ministère des relations.*

A cette remarque au goût épicé, un sourire amusé prit place sur ses lèvres, les yeux pétillants rien qu'aux nombreux divertissements qu'elle pourrait lui proposer. Il avait un plaisir fou à jouer sur les mots. Elle était mal tombée si elle cherchait à se rattraper ou tout autre chose. Elle s'avançait un peu plus dans la tanière du loup et lui n'attendait que ça. Il s'en délecterait au moment venu...et il l'espérait proche. Mais cependant, bien qu'il aime arriver à son but, il appréciait particulièrement ce jeu du chat et de la souris; ce jeu du "je t'attrape, tu m'attrapes" si bien orchestré quand les deux s'y mettaient. Un mélange de séduction, de sous-entendus, de regards, de sourires qu'ils maniaient avec un brin de manipulation tout ça dans la nuance la plus subtile...bien qu'au final, on savait pertinement ce que chacun recherchait.

Ainsi donc, elle pouvait lui proposer bien des choses. Aah...mais c'est qu'il était très interessé. Il n'en demandait pas tant, mais il était à présent ouvert à toute proposition. Mais sa prudence lui conseillait de ne pas se réveler "oralement" parlant bien que son envie soit de plus en plus grandissante. Incorrigible, il l'était! Même levé depuis à peine 1h, il pensait déjà à ça...à croire que même sur un balai il devait y songer. Mais qui pourrait le blâmer? Il aimait tellement les femmes, elles étaient si belles....et si nombreuses aussi. Fallait en profiter tant que la vie le lui permettait. Apparement, les propos tenus par Chiya n'avait pas échappé à Morane et Lynch qui comme par hasard, comme si de rien n'était, s'étaient rapprochés doucement mais sûrement de la position du "couple". Il perçut leurs pensées avec tellement de clarté qu'il faillit en rire. Ils pariaient déjà sur sa réussite prochaine et les enchères allaient bon train.
Il avait beau être concentré sur les yeux de la jolie brune, chacun de ses gestes étaient comme millimetrés. Il les calculait, les analysait...rien ne lui échappait. Oh oh...il le savait, il y arriverait car chacun de ses gestes l'a trahissait. Elle ne demandait qu'à tomber dans ses filets...Et lui était prêt à l'accueillir. (ooh le jeu de mot XD = à la cueillir). Son verre de Gin fizz s'évaporait petit à petit au contact de ses lèvres et il ne tarderait pas à se resservir. Cette boisson ne provoquait rien en lui à part une délicieuse sensation de chaleur dans la gorge. Au contact de sa langue, ce corps liquide se réchauffait aussi vite que le corps des femmes qu'il avait caressées.

La suite s'annonçait...comment dire? Lui il appelait ça l'anti-chambre du plaisir. L'étape par laquelle chaque homme bien sous tout rapport devait passer. Quoi que...il lui est souvent arriver de passer de "Comment tu t'appelles" aux choses sérieuses sans passer par quatre chemins, mais là, il paraissait impossible de se défiler...Et pourtant il l'avait fait à de nombreuses reprises, mais cette fois-ci, Connors, leur entraîneur et manager avait barré toutes les sorties. Il ne semblait pas vouloir voir ses poulains s'enfuir au galop. A peine arrivé et déjà partit...hé bien pas aujourd'hui visiblement. Alors il fallait continuer...poursuivre ce gentil flirt avec cette ravissante créature et cette dernière prenait justement la bonne direction.

Ses origines? L'assistante de Babel voulait savoir ses origines? Aah...des codes, des moyens détournés pour arriver au but. Et puis lui aussi les maîtrisait. N'était-il pas un Gibson? N'avait-il pas reçu l'éducation adéquate pour mener n'importe quelle conversation qu'elle soit mondaine ou simplement basique? En connaître les codes et les uses et coutumes n'étaient plus un secret pour lui...surtout en présence de jolies filles. En ce qui concernait ses origines...disons qu'il était bien anglais, que ses parents l'étaient aussi ainsi que ses grands parents, mais il avait des affiliations russes _ sa cousine Jade par exemple qui a une mère russe _ , françaises, écossaisses, ou encore irlandaises, mais lui, autant qu'il le sache, il était parfaitement british. Il finit son verre dans lequel il ne restait qu'un fond de Gin fizz et entreprit alors de lui répondre.

"Jusqu'à preuve du contraire, oui, je le suis." dit-il un sourire polie aux lèvres.

C'est ce moment-là que choisi un des serveurs pour venir les aborder avec un plateau, leur proposant des boissons. Champagne, Gin fizz, eau gazeuse, plate, wisky, vin blanc, rosée... Il y avait le choix et Samuel se servit la même chose que précédement. Il n'y toucha pas cependant. Il remercia le serveur puis reporta son attention sur sa jolie interlocutrice.

"Et vous Mademoiselle Lorne? Chiya n'a pas l'air d'être un prénom anglais, je me trompe?" demanda-t-il en ne la lâchant pas des yeux.

A son tour de prendre la main... Quant à continuer cette conversation-flirt, autant le faire jusqu'au bout.

Chiya ne buvait pas, elle ne prit aucun verre qu'on lui présentait et était à l'eau. Lorsqu'elle était en soirée, il n'était pas rare qu'elle prenne un verre ou deux, voir un peu de bière, mais là, la situation et le lieu était différent. Elle repoussa donc le plateau et fixa le serveur d'un air glacial. En tant qu'assistante de Babel, elle était celle qui signait les chèques, si ce stupide serveur voulait être payé il allait falloir qu'il lui présente autre chose que de l'alcool. D'autant qu'il était prévenu, elle lui avait demandé avant la conférence de ne lui servir que des boissons non alcoolisé et au contraire de passer régulièrement avec des coupes de champagne devant Babel. Il est très difficile de se faire servir de nos jours et pourtant Chiya aimait que tout soit impeccable quand elle travaillait.

Le serveur ne tarda pas à revenir avec un jus d'orange ce qui lui valut cette fois un sourire polie et un geste de la main pour qu'il décampe. Pendant ce temps, Samuel Gibson répondait à sa question et lui en posait une autre.

"Chiya est un mot gaélique, ma mère est écossaise, mon père, lui, est américain." Elle ne précisa pas ce que signifiait son nom, cela avait peu d'importance aux yeux de la jeune fille. Evidemment, cela montrait à quel point ses parents tenaient à elle mais voilà... c'était tout le problème. Chiya n'aimait pas qu'on s'attache à sa personne car les sentiments ou les liens pouvaient être utilisés à mauvais escients par des personnes sans scrupules. Certains en faisaient les frais, certains en mourraient même... Comme cela avait été le cas pour sa petite camarade de jeux autrefois. Oui, chiya voulait dire la bien aimée, mais non, elle ne voulait pas être aimé.

Preuve en était que la drague était son second sport préféré, le premier étant la chasse au trésor. Elle n'avait jamais eu de relation suivit avec un garçon, elle préférait en prendre un, jouer avec de manière consentante (elle avait toujours refusé de s'amuser avec les garçons véritablement intéressés) et recommencer plus tard avec un autre.

"Cependant ma mère a été naturalisée américaine avant même ma naissance. vous étiez à Poudlard pour vos études ?" Continua-t-elle. C'était assez étrange d'être obligé de discuter alors que l'objectif n'était finalement pas de le connaître. Cela étant, elle trouvait ça amusant. C'était différent de ce qui pouvait se passer en boite de nuit ou bien dans les bar. De plus, elle posait des questions dont elle savait déjà plus ou moins les réponses grâce à son dossier. Elle donnait simplement le change.

Un peu de pulpe d'orange resta sur ses lèvres mais plutôt que de prendre une serviette, elle s'humecta les lèvres pour effacer cette légère trace orange. C'était discret... mais tentateur. Elle repoussa ensuite une mèche brune comme si de rien n'était et continua à parler, anticipant la prochaine question, sans faire attention à ceux qui étaient non loin et écoutaient probablement la conversation.

"J'ai étudié à Salem, c'est une très bonne école même si les tentatives de massacres d'il y a quelques siècles ont un peu salies les relations entre l'école et la ville moldu toute proche. Nous n'avions pas le droit de sortir... Ce qui est ridicule, de nos jours les moldus sont trop abruties par la télévision pour voir que la magie existe en dehors du cadre restreint de la dominance de l'image." Elle ponctua son petit discours par un haussement d'épaule. Elle avait terminé son jus d'orange et le serveur passa récupérer son verre sans qu'elle lui accorde un seul regard. En revanche, elle leva les yeux vers Samuel et réfléchit à comment faire pour qu'il finisse dans son lit (il n'y a pas d'autre moyen de le dire) sans que Babel s'en aperçoive. Bien que son cerveau fonctionne à toute vitesse, ses prunelles noisettes ne dévoilait rien. Finalement, elle trouva la solution et la garda pour plus tard. Elle se mit alors à sourire de nouveau et dit d'un air entendu :

"Il me semble que mon patron n'aura pas besoin de moi après la conférence... il a trop bu, il ira dormir à notre hôtel, le Majesté. Je ne sais pas si vous connaissez." Et voilà comment glisser l'air de rien le nom de son hôtel. Restait à voir s'il avait compris l'allusion.

Samuel avait noté la désapprobation face au serveur et ce qu'il lui proposait, mais il ne releva pas. Après tout, elle était en droit d'exiger ce qu'elle voulait. N'était-elle pas l'assistante de Babel et donc par la même occasion l'organisatrice de cette réception? Alors on ne pouvait rien lui refuser. Le regard qu'elle lança au serveur ne permettait pas de contestation. Il le vit repartir et revenir presque aussitôt avec un verre de jus de fruit. Mademoiselle était à présent contente et sciait à répondre à sa question. Ainsi donc il ne s'était pas trompé. Chiya n'était pas purement anglaise. Et même qu'elle ne l'était pas du tout...Mais au fond, il ne savait pas vraiment. Elle était peut-être née ailleurs, en Ecosse ou aux Etats-Unis. un prénom gaélique...ce n'était pas commun! Avait-il une signification particulière? Ses connaissances dans ce domaine restait bien mince. Il avait déjà vu des livres dans la Bibliothèque personnelle de son père sur cette langue devenue très rare mais d'une très grande richesse.

En tout les cas, même si cette ravissante créature devait avoir une histoire passionnante, il trouvait ça drôle, si on peut employer un tel terme, de parler de soi et d'en apprendre un peu plus sur son interlocutrice. Il ne l'avait jamais vu auparavant, et bien entendu, si c'était le but recherché, d'apprendre à la connaître véritablement, il l'aurait fait sans hésiter. De plus, il n'aimait pas parler de lui; un comble pour une célébrité! Il préférait éviter de se dévoiler et d'étaler sa vie au grand jour même si c'était difficile quand on voyait que les "paparazzis" anglais aimaient connaître le moins de ses faits et gestes et qu'il étalaient sa vie privée au grand jour, sur les pages des magazines, tabloïds et autres presses nationales. Il avait appris à vivre avec, mais l'intimité devenait une denrée rare à présent pour lui. Il ne pouvait plus faire un pas dehors sans se faire sauter dessus par des fans plus ou moins hystériques. Parfois il en jouait de sa notoriété, il se la pêtait même un peu, mais quelques fois, il aurait préféré n'être qu'un simple badaud parmi tant d'autres, profitant de sa liberté et surtout de sa tranquillité. Alors pour se venger, il n'acceptait que très rarement des interviews, ce qui en mettait certains hors d'eux, mais lui il trouvait ça amusant. Et quand il acceptait d'être interviewé, il ne parlait que de Quidditch, de rencontres sportives, de sponsors, des Championnats nationaux ou internationaux, mais quand on dérivait sur lui ou sa vie privée, il coupait court. Alors s'il répondait volontiers aux questions de Chiya Lorne, c'était parce que ça _ ses origines, sa scolarité _ tout le monde le savait et donc à ses yeux, pas besoin de cacher.

"Oui. J'ai fait toute ma scolarité dans cette école." dit-il simplement.

Il allait lui demander en retour, mais Chiya avait déjà prévu le coup *fûtée* ...et l'informait qu'elle avait étudié à Salem. Salem! Si réputée et ayant une lourde histoire, mais fort riche en rebondissement. Il n'y était allé qu'une fois, il y a deux ans, pour un match de Quidditch contre l'équipe de la ville. Londres-Salem! Un match qui s'était révélé difficile puisque par malchance, il avait plue des cordes et un orage avait éclaté. Avec tout ça, pas facile de protéger ses buts, mais il avait fait du mieux qu'il pouvait et au final, ils avaient gagné. De pas beaucoup de points certes, mais la victoire avait été pour eux. Ils n'y étaient restés que 3 jours et Sam avait trouvé les lieux très...dépaysants. Son regard fut attiré par une mimique que fit Chiya pour ôter un bout de pulpe qui était resté sur sa lèvre. Il aurait pu lui enlever sans problème en l'embrassant, mais les lieux n'étaient pas appropriés et puis il y avait des journalistes dans les parages et il ne voulait pas qu'on voit sa tête demain matin avec pour entête "Gibson frappe encore!"..."La nouvelle petite amie du gardien de l'équipe anglaise?"... "La nouvelle conquête!"..."Jamais seul!"..."Une belle brune dans la vie du champion de Quidditch" ou toute autre connerie du même genre. Et puis ce n'était peut-être pas ce que Chiya Lorne recherchait non plus. Il avait beau être un coureur invétéré, un séducteur qui aimait les femmes, il avait au moins le respect de vouloir protéger ses conquêtes...même si malheureusement il n'y arrivait pas tout le temps... Très souvent, elles étaient à la une avec lui lors de photos volées à la sortie des boîtes, bars, réceptions, sorties de d'hôtels...bref, il tentait de garder un minimum de discrétion....sans grande réussite!

Sa remarque sur les moldus et leur idiotie le fit sourire. Il était vrai qu'ils n'étaient guère fûtés et qu'aujourd'hui, ils n'étaient pas aussi attentifs que les siècles auparavant pour remarquer quoi que se soit et tout ça parce que les moldus étaient trop occupés par la télévision, internet, stressés par leur quotidien et puis ils étaient trop égocentriques pour croire une seule seconde que la vraie magie existe et que parmi eux, de nombreux sorciers savaient la pratiquer...mais bon, après tout, c'était des "mous du cerveau" comme certains aimaient le rappeler à tout bout de champs. Il ne portait pas les moldus dans son coeur car il les trouvait inutiles, mais il n'avait rien contre eux non plus, sauf qui ne les côtoyait pas, un point c'est tout. Elle haussa les épaules et Sam s'imaginait déjà, parcourant de ses lèvres, la courbe de ses épaules fines et rondes. Il chassa cette pensée forte agréable d'un battement de cils puis revint à la discussion. Le serveur revint alors au même moment récupérer le verre vide de l'assistante, puis Samuel en profita pour lui remettre le sien à moitié vide. Il le remercia d'un bref sourire poli. Il n'avait plus soif et l'alcool ne lui disait plus trop rien pour aujourd'hui. Après qu'il soit parti, Samuel replongea ses yeux bleus-métallique dans ceux noisettes de la jeune femme. Cette réception s'éternisait trop à son goût...Et Connors qui veillait sur eux comme s'ils étaient des pierres précieuses. Fallait peut-être qu'il se calme le manager...parce qu'il l'aimait bien perso, mais si lui aussi s'y mettait pour lui respirer son air et l'étouffer, il allait vite en avoir marre. Il était tenté de partir à l'instant même en prenant cette jolie jeune femme par la main et aller s'amuser ailleurs en sa compagnie.

Le Majesté! Evidement qu'il connaissait. Il y avait déjà logé à plusieurs reprises. C'était un hôtel luxueux et très bien fréquenté. Leur manager avait voulu réserver cet hôtel au début, mais ça aurait été trop prévisible. Les joueurs avaient donc opté pour un hôtel tout aussi chic, mais un peu plus éloigné du centre ville pour rester au calme, Le Summer Sir. Classe et au service irréprochable, Le Summer Sir avait une très bonne sécurité, et les joueurs n'avaient été aucunement dérangé. En tout cas, ce n'était pas l'hôtel en lui-même qui était le plus important mais ce qu'elle sous-entendait. Habitué à ce genre de "plan", il réagit de suite, comprenant tout à fait où elle voulait en venir. Le regard habité par une étrange lueur, il eut un sourire en coin avant de prendre la parole.

"Si si, je connais même très bien. J'y ai déjà logé à plusieurs reprises. En tout cas, j'apprécie que votre patron vous permette de respirer un peu...après le travail que vous avez fourni." dit-il le plus normalement possible, la lueur n'ayant toujours pas quitté ses yeux saphirs-éléctriques.

Derrière ces paroles courtoises, ses véritables intentions étaient comme révélées.... Avait-elle compris qu'en parlant du fait qu'il appréciait que Babel la laisse libre, il acceptait avec plaisir son invitation dissimulée? Avait-elle compris qu'il acceptait de la rejoindre jusqu'à son hôtel après la conférence même si ce n'était pas dit clairement? Après tout, elle avait été assez maligne pour lui glisser le nom de son hôtel, alors pourquoi ne saisirait-elle pas son message caché à lui? Elle avait l'air doué à ce petit jeu....presqu'autant que lui...!!!

Bien, bien. Apparemment il avait compris. Parfait... Justement, il semblait que Babel ait bu une coupe de trop et qu'il mette malgré lui fin à la fête. Chiya sortie alors de son sac l'une de ses cartes de visite avec ses coordonnés personnels et nota derrière son numéro de chambre suffisamment rapidement pour que ce soit discret. Elle tandis ensuite sa carte de manière bien visible.

"Ce fut un plaisir de discuter avec vous monsieur Gibson. Si jamais nous organisons une autre manifestation... j'espère vous y voir." Elle lui tendit la main pour qu'il la serre (ou autre chose, les anglais étaient un peu formel parfois). Au moment de se séparer, elle lui glissa à l'oreille "Entrez sans frapper." Et partie rejoindre son patron complètement soûle sans un regard en arrière. Ses longs cheveux bruns tombaient maintenant en cascade sur ses épaules, les barrettes ne suffisant plus à les retenir, et se balançaient dans son dos au rythme de ses pas.

Elle remercia les organisateur, leur promit les chèques pour le lendemain suite à leur réunion et elle ramena ensuite Babel à sa chambre pour le laisser se coucher. Elle rejoint ensuite sa propre chambre, mit le panneau "don't disturb please" et alla se préparer dans le cas où Samuel Gibson viendrait la rejoindre. Elle en doutait un peu à vrai dire. Elle n'avait qu'une confiance limitée envers les hommes célèbres mais peu importait au fond... Une douche et une tenue plus décontractée ne lui ferait pas plus de mal si elle passait la soirée seule ou accompagnée.

Elle prit donc une douche et passa une robe à bretelle rouge. Elle ne mit rien en dessous et ne passa pas non plus de chaussure. Elle s'installa assise sur son lit, une grappe de raisin d'un côté, un livre de l'autre. Ses longues jambes musclés étaient sagement étendus, croisés, sur le couvre lit rose pâle et c'est du bout des lèvres qu'elle grignota les fruits en feuilletant son roman. Ses boucles brunes étaient encore mouillés et tombaient en désordre sur ses épaules. La petite secrétaire n'était plus là, à la place il y avait Chiya la séductrice en attente d'un possible amusement. Elle changeait facilement de personnage, c'était une question d'habitude, de costume aussi. Elle était quand même resté assez naturelle parce que quand un garçon l'avait vu une fois avec Babel c'était même pas la peine de se la jouer écervelée artificielle. Elle ne l'était clairement pas à cette rencontre diplomatique, elle gardait donc la part de la Chiya que Samuel avait déjà pu voir, tout en la modifiant suffisamment pour être adapté à une nouvelle entrevue... loin des regards indiscrets... en tête à tête.

Quelque part, Samuel était un chanceux (on doute pas qu'il le sait déjà) car Chiya ne projetait que rarement d'aller jusqu'au bout avec un homme. Deux raisons à ça... La première c'est que l'aspect charnel d'une relation, pour amusant qu'il soit, provoquait forcément des liens avec le garçon qui l'aura mis dans son lit, tout au moins pourra-t-il l'étiquetter comme étant une de ses conquêtes, et nous savons que rien n'inquiète plus la jolie brune que les liens entre être humain. Surtout quand ils la concernent remarquez... La seconde raison c'est qu'elle ne voulait pas être catalogué fille facile. Mais ça c'était valable dans son pays. Ici, en Angleterre, elle ne connaissait personne. Du moment que son patron ne l'apprenait pas, elle se fichait pas mal de ce que deux ou trois paumés la surprenant à flirter pouvait s'imaginer sur son compte.

Tout à son livre, Chiya ne revint à la réalité que lorsqu'on frappa à la porte. Si c'était lui, il entrerait comme elle lui avait dit, si ce n'était pas lui, et bien peu importait qui c'était mais il resterait à la porte !

Un bruit de verre brisé, un léger regard interrogateur en direction de l'évènement, la vision de Troy en mauvaise posture, son verre plein de vin éclaté à ses pieds, un sourire amusé, puis Samuel reporte son attention sur sa jolie interlocutrice. Encore heureux que Troy ne soit pas si maladroit avec le Souaffle ou ils auraient du souci à se faire. Il la vit alors sortir un morceau de carton blanc, une carte de visite en somme, griffoner quelque chose au dos et la lui remettre. Il se saisit du papier comme de la main tendue, glissant la carte au creux de sa paume en toute discrétion, et déposant un léger baise-main rapide, répondant ainsi à son invitation. Un simple sourire mutin aux coins des lèvres apparu quand elle lui murmura à l'oreille qu'il pouvait entrer sans frapper. Un léger souffle tiède au creux de son oreille, frôlant son cou, puis plus rien. A ses yeux, c'était dans la poche. La carte de visite avait attérit dans la poche intérieure de sa veste en cuir aussi discrètement que possible. Il n'y avait pas jeté un coup d'oeil. S'il prenait du temps pour en lire le contenu, il se ferait vite repéré. C'était pourtant peine perdue! Certains avaient bien vu l'échange et malgré le fait qu'il ait tenté de resté discret, il y avait toujours des personnes à l'affût du moindre de vos gestes.

Il la regarda s'éloigner, soudain très interessé par son abondante crinière, se balançant de façon presque aérienne au rythme de sa démarche, dans laquelle il imaginait déjà glisser ses doigts. Il détaillait sa fine silhouette l'air de rien, s'attardant sur sa chute de rein, les courbes de ses hanches, ses fesses...puis il fut tirer de sa comtemplation par Jones, son ami et coéquipier. Une tape sur l'épaule, un sourire jusqu'aux oreilles, Jones avait l'air du type qui croit tout savoir. Parfois ça pouvait se révéler drôle quand on connaissait la maladresse de son ami avec la gente féminine, mais parfois, c'était bien énervant. Il s'était à présent détaché de cette superbe chute de rein à contre coeur. Lui qui aurait voulu en profiter un peu plus, il ne pourrait le faire que plus tard. Encore heureux qu'il puisse en avoir l'occasion. Il adressa un regard interrogateur à Jones, l'air de rien.

"Alors Don Juan, encore en chasse?" demanda-t-il le bras posé sur l'épaule de Samuel, l'air décontracté.

"Pas spécialement..." murmura-t-il.

Jones haussa un sourcil surpris avant de sourire amusé.

"Mais bien sûr, je vais te croire. Alors, tu as rendez-vous avec elle?" demanda-t-il impatient.

"Ca se pourrait bien...Mais pour le moment, j'ai d'autres choses à faire." fit-il en se dégageant gentiment mais fermement de l'emprise de son ami.

Elle ne s'était pas retournée. Ce n'était pas vraiment ça qui le chiffonait au fond, mais le fait de n'avoir pu recroiser ses perles noisettes. Et puis peut-être que si au fond ça le chiffonait, qui sait? Il appréciait de voir les créatures qu'il chassait se retourner une dernière fois vers lui. C'était comme s'il gagnait un point. Certains trouvaient cette façon de penser particulière, mais Sam était ainsi. Un peu moins depuis quelques temps...sûrement le fait d'avoir appris à relativiser très vite. N'avait-il pas obtenu ce qu'il recherchait dès qu'elle était venue l'aborder au début de la réception? Il n'avait donc plus de questions à se poser...il était juste encore un peu tôt pour aller la rejoindre. Il allait passer son après-midi à vaquer à ses occupations et plus tard, quand la soirée serait enfin entamée, il concèderait à faire part de sa présence à cette créature aux yeux de biche. La réception prenait fin et Gibson était déjà dans les arrières de la boutique, prêt à partir. Il avait rajusté sa veste en cuir, remis ses lunettes noires et s'apprêtait à quitter les lieux lorsque Connors se ramena à toute vitesse, traînant sa carcasse imposante et trapue jusqu'à lui. Il fit comme si de rien n'était, observant son manager derrière ses verres.

"Gibson, où tu comptes aller?" vit-il d'une voix brusque et éraillée.

"La conférence est terminée, alors je rentre à l'hôtel." dit-il simplement.

"Tu...tu rentres à l'hôtel?" fit-il soupçonneux, en fronçant les sourcils doutant fortement des propos de Samuel.

Un léger soupir s'échappa des lèvres entrouvertes de l'aîné des Gibson, puis il concéda à répondre.

"Je suis fatigué, j'ai des heures de sommeil à rattraper. Je dois être en forme pour le match de la semaine prochaine."

Aussitôt les traits de Connors se détendirent, visiblement soulagé de ce que venait de lui dire son poulain. Il allait se reposer, dormir, ne pas courir les bars ou les boîtes, ne pas draguer tout ce qui bouge, rejoindre son hôtel, sa chambre, son lit et dormir. Il lui donna une tape presque paternelle sur l'épaule, très content de la décision que Sam avait prise, puis lui souhaita de bien se reposer. Gibson le remercia et se dépécha de sortir d'ici. Il avait besoin de prendre l'air, de sentir les rayons du soleil sur son visage et d'être au calme. Les réceptions, aussi bien organisées soient-elles, n'avaient jamais été sa tasse de thé. Il se débrouillait parfaitement avec les journalistes, sponsors et organisateurs, mais il préférait décidement le grand air. Pourquoi personne n'avait-il pensé à organisé une conférence dans un stade, à la merci du temps et des éléments, rien que pour respirer le grand air? Mais comme tout joueurs, il n'avait pas son mot à dire. Et parfois ça le saoûlait. Se retrouver dehors, sur le Chemin de Traverse était un retour à la liberté. Une liberté dont il était souvent avide après avoir été tenu en chaîne si longtemps par le joug familial. Il en profitait d'ailleurs à merveille et c'était aussi une des nombreuses raisons qui l'empêchait de s'attacher à qui que se soit...à part sa famille évidement. Il préférait mener la vie dont il avait envie sans se sentir étouffer, prisonnier de quelqu'un...sans se sentir la propriété d'untel. Ca serait presque aussi insupportable que de ne plus avoir d'air. Il avait décidé cette fois de ne faire aucun détour et de vraiment rentrer jusqu'à son hôtel, le Summer Sir. La carte de visite que lui avait remise Mlle Lorne lui revint aussitôt en tête et il passa sa main à l'intérieur de sa veste pour s'en saisir. Il s'attarda sur le numéro de téléphone de la demoiselle avant de retourner cette dernière pour y lire le numéro de chambre. Trois chiffres écrits rapidement, d'une écriture souple et ronde. Mémorisé, il la rangea, poursuivant sa marche sans encombre pour une fois. Arrivé à l'hôtel où il résidait, il prit l'ascenceur, montant ainsi jusqu'à son étage. Il croisa un groom juste avant de s'enfermer dans sa chambre et de se retrouver enfin seul.

Il se déchargea de sa longue veste en cuir, la déposa négligement sur un fauteuil, ôta ses lunettes de soleil, puis se laissa tomber de tout son long sur son lit. N'avoir dormi qu'une petite dizaine d'heures en une semaine n'était pas bénéfique pour un sportif...pour n'importe qui en vérité. Il ferma les yeux quelques secondes et sans s'y attendre, se laissa emporter par Morphée. Un peu de sommeil ne lui ferait pas de mal.
Comme si son cerveau lui servait de réveil, il ouvrit les yeux vers 19h. Il lui fallait peu pour se revigorer. Il était à nouveau en pleine forme et disposé à passer une excellente soirée. Il se leva donc du lit sur lequel il s'était endormi puis direction la douche. Changement de tenue tout en appelant les room-service pour se faire monter un encas. Il avait faim à présent, et des amuses-gueules feraient largement l'affaire. Il s'en fit monter un certain nombres, d'aspects et de couleurs différents, mais au goût exquis. Il avait opté pour une tenue simple mais classe. Il avait encore bien le temps avant de rejoindre la belle brune au Majesté. Jones bizarrement n'était toujours pas rentré. Etrange connaissant le bonhomme! Il n'y accorda cependant qu'un intérêt mineur, préférant se délecter des mets qu'on lui avait préparé, installé confortablement dans un fauteuil, contemplant la vue que lui offrait la baie-vitrée de sa chambre d'hôtel. Le soleil venait de se coucher et les premières étoiles faisaient leur apparation. Elles n'étaient guère visibles en agglomération, mais là où les nuages, les lumières et la pollution ne gâchaient pas tout, on pouvait enfin les entr'aperçevoir.

Après une réflexion intense et une pause bien méritée, Samuel se leva, rajusta sa veste, prit ses lunettes de soleil au cas où. Même le soir il faisait en sorte de rester discret et se cacher derrière des verres fumés étaient l'une des options qu'il avait choisi. En sortant de son hôtel, il ne rencontra personne de son entourage, juste le personnel habituel. Il préférait toujours passé par les issues de secours, les sorties secondaires ou dérobés, surtout depuis qu'il était devenu un personnage public. Il aimait certaines facettes de la célébrité mais d'autres l'insupportaient. Les rues étaient moyennement éclairées, permettant d'y voir assez pour marcher et se faire une idée du quartier dans lequel on déambulait, mais sans plus. Quant au Majesté, il avait plusieurs rues à parcourir avant d'y arriver. Il jeta un regard à sa montre _ 20h11 _ la soirée ne faisait que débuter. Il plongea ses mains dans ses poches, renfonça sa tête à
l'intérieur du col de sa veste pour se réchauffer, puis poursuivit sa route.

Quelques longues minutes de marche plus tard, Samuel contournait l'hôtel de la jolie organisatrice qu'il avait rencontré un peu plus tôt dans la journée et entrait par une des portes de service de l'établissement. Entrer par la grande porte, il n'y avait rien de pire pour se faire remarquer. Alors autant oublier! Il prit l'initiative d'opter pour les escaliers qui servaient en général au personnel pour éviter de faire trop de rencontres indésirables. Le numéro de la chambre de la jolie Chiya Lorne était gravé dans sa mémoire. Il atteint le bon étage assez rapidement. En ouvrant la porte qui donnait accès au couloir menant aux chambres des clients, il jeta un coup d'oeil aux alentours pour s'assurer que les lieux étaient sûrs puis visiblement seul, il s'avança et commença à chercher des yeux la bonne porte. Le bruit significatif d'un ascenceur arrivant à destination attira son attention. Deux jeunes femmes en sortir et il passa devant elle sans leur accorder le moindre regard, ce qui ne fut pas le cas des deux demoiselles qui se retournèrent sur son passage. L'une d'ailleurs ouvrit la bouche à plusieurs reprises en le pointant du doigt (que c'est mal poli) en secouant vigoureusement le bras de sa copine tout en cherchant le nom du gars qu'elle venait de voir passer. Samuel disparut bien vite au détour d'un couloir, mais pas les rencontres inopinées. Un groom passait de porte en porte, un chariot à la main. Visiblement, il était très absorbé par son travail. Samuel attendit quelques secondes, puis quand le groom disparu dans l'ascenseur de service, il entreprit de s'avancer enfin. La porte de la chambre face à lui, il ne prit pas pour lui le "don't disturb please", puis sans même s'annoncer, il pénétra à l'intérieur de la pièce. Comme elle lui avait conseillé, il n'avait pas frappé, se contentant juste d'entrer. Le calme régnait dans la pièce doucement éclairée. Il quitta le hall pour attérir dans la chambre. Ce qu'il vit alors le ravit au plus haut point.
Chiya était assise sur son lit, en train de lire un livre. A sa vue, elle releva la tête. Elle était vêtue légèrement mais rien de vulgaire. Tout en nuance et c'est aussi ça qui lui avait plu chez elle. Ses belles boucles brunes tombaient négligement sur ses épaules, lui donnant un air de naïade, ces nymphes de la nature, filles de Zeus, présidant les fontaines, les rivières et les fleuves. Elles étaient pour la plupart si envoûtante qu'elles en devenaient dangereuses pour l'homme puisque d'après la mythologie, elles vous attiraient dans ses filets et vous entraînaient dans les profondeurs. Pourtant, elles étaient aussi connu pour leur beauté, leur élégance et leur pouvoir de séduction. A cet instant, il avait vraiment l'impression d'être face à une naïade. Il prit l'initiative d'ôter sa veste et de la poser délicatement sur le dossier d'un fauteuil. A l'abri des regards indiscrets, il se sentait détendu et à la perspective de la nuit qu'il l'attendait, il se sentait même serein. Il lui adressa un léger sourire avant de prendre la parole.

"Bonsoir Mlle Lorne." dit-il d'une voix calme et posée, le regard brillant.

Néanmoins, il ne se dirigea pas vers le lit où elle était assise. Il y avait une magnifique baie-vitrée qui offrait une vue sur un panorama digne d'une tour new-yorkaise. Il s'était détourné de la jolie assistante puis regardait les lumières de la ville qui s'étendaient au loin. Il le faisait consciemment sans qu'il y ait derrière quoi que se soit de blessant. Ce n'était pas le but recherché. Espérons qu'elle ne se sente pas heurté par sa fausse indifférence. C'était juste une expérience...juste pour voir comment elle réagirait...