Rencontre diplomatique [PV]

Non ce n'était pas lui. Regardant sa montre, elle réalisa qu'il était encore tôt. Elle commençait à avoir faim. Tapant le numéro du room service, elle commanda une salade composée. On la lui apporta dans un silence religieux car le mauvais caractère de l'assistante de Babel était très connu dans l'hôtel. Perfectionniste presque autant que curieuse, elle aimait que tout le monde fasse son travail avec autant de soin qu'elle même. C'était à ses yeux une question de respect d'autrui. Son téléphone sonna, c'était son patron. Il lui annonçait qu'il était malade et qu'il ne sortirait pas ce soir. Elle devait annuler son dîner. Super, tant qu'il s'enfermait dans sa chambre pour dormir, elle serait tranquille avec ce cher monsieur Gibson... Elle annula le rendez vous de son patron, mangea sa salade, renvoya le plateau à l'envoyeur et se replongea dans son livre, assise sur son lit confortablement. Elle y aura passé toute sa fin d'après midi mais après deux jours à préparer cette conférence sur le Quidditch, elle en avait bien besoin.

C'est dans cette position que Samuel Gibson la surprit. Il était entré discrètement ce qui arrangeait tout le monde. Il l'ignorait peut être mais elle avait tout intérêt à ce que leur petite rencontre en tête à tête soit inconnu de tous. Elle le suivit du regard mais ne dit rien, elle le laissa la saluer en premier.

Comme il ne la regardait pas, elle sourit pour elle même, prit une grappe de raisin entre ses mains blanches et fines et s'approcha doucement de cet homme avec grâce et distinction bien que sa tenue soit des plus légère. Ses cheveux couvraient néanmoins ses épaules et son dos en tombant jusqu'à ses reins. Prenant délicatement un raisin entre le pouce et l'index de sa main libre, elle le prit et le mit entre ses lèvres avant de l'avaler doucement. Elle tendit ensuite la grappe à Samuel.

"Vous pouvez m'appeler Chiya. Un raisin ?" Ou comment passer du coq à l'âne sans se troubler. Maintenant à côté du beau jeune homme mais faisant dos à la baie vitrée, elle leva ses grands yeux bruns ourlés de cils noirs sur sa proie du moment. Elle posa le fruit dans une coupe sur une petite table à côté d'elle et se dirigea d'un pas tranquille vers la porte, tournant le loquet. Faisant demi tour mais pour s'asseoir sur le bord du lit, du côté où était Samuel, elle précisa d'un ton neutre "Je n'aime pas être dérangé, j'espère que ça ne vous gène pas."

Qu'il ne la regarde pas ne la gênait pas, s'il était venu ce n'était pas sans raison de toute façon. Elle croisa ses jolies jambes d'une manière qui, si elle avait été plus habillée, aurait paru très professionnel. Rapidement, elle évalua la situation présente pour savoir l'attitude à avoir avec lui. Bien sûr, il y avait de forte chance pour que la soirée finisse entre ses draps blancs mais comment y venir naturellement avec un homme rencontré sur son lieu de travail. Pour intéressante qu'elle soit, l'expérience était nouvelle.

Décidant que finalement, elle aviserait selon les réactions de Samuel, elle se contenta, d'être belle et calme... En d'autre terme : enchanteresse.

Les mains dans les poches, l'air décontracté, il laissait son regard se perdre au loin. Les lumières de Londres possédaient elles aussi leur propre charme. Elles n'étaient en rien comparable à celles de New-York, de Paris ou Tokyo, mais c'était déjà ça. Il avait voyagé dans le monde entier grâce à sa profession, mais au fond, rien n'était plus plaisant que de revenir dans son pays natal. Quand on restait 4/5 mois à l'étranger, à parcourir le globe sans n'avoir aucune nouvelle de son pays, on était bien content de revenir chez soi. Certains de ses coéquipiers étaient bien content de partir à l'aventure, durant plusieurs mois et de ne se préoccupaient de rien, mais Samuel, il voyait les choses autrement. Depuis combien de temps avait-il intégré l'équipe nationale? A tout juste 19 ans...et aujourd'hui il en avait 25. On faisait vite le tour des choses. Evidement, voyager tout frais payés, être logé dans les plus beaux hôtels, profiter des avantages qu'on vous offre un peu plus chaque jour le plaçaient automatiquement parmi les privilégiés. Et pourtant, son nom et sa fortune auraient pu suffire...A croire que plus on en avait et plus on en voulait. Oui mais voilà, les temps changeaient et Samuel recherchait plus un certaine confort et une certaine stabilité que de courir le monde. Oh, il ne fallait pas se faire d'idées. Samuel ne quitterait jamais l'équipe pour laquelle il s'est autant investi. Il aimait passionnement le Quidditch et tout ce qui s'y rapportait et rien ni personne n'aurait pu l'en détourner. C'était juste que parfois il avait l'impression de s'éloigner du réel, de ce qu'était la vraie vie. Sa vie était si aisée, sans problème majeur, et parfois trop réglée à son goût. A une époque sa vie était comme il l'avait espéré...à présent elle était comme il voulait qu'elle soit. Quand il avait commencé dans l'équipe, vu qu'il était le plus jeune, le moins expérimenté, sa vie alors avait été réglé comme du papier à musique. Maintenant, c'est lui qui décidait même si ça ne plaisait pas toujours.

Les femmes seules avaient une place différente dans sa vie. Il n'en était pas esclave mais une partie de son existence tournait autour de ces délicieuses créatures. A chaque fois, il y rencontrait l'aventure, le désir intense, les manipulations de la séduction et le plaisir de la chaire. Une seule et unique fois il s'était posé côté relation sentimentale...autant dire qu'aujourd'hui, il ne voulait plus entendre parler de quoi que se soit qui est un rapport avec une relation "durable". C'est pourquoi il préférait les histoires sans lendemain ou dans le pire des cas qui ne duraient que quelques jours. Il avait les capacités de se faire comprendre facilement quand il s'agissait de couper court à leur 'relation' aussi concise soit-elle. Il n'avait jamais été grossier, indélicat ou un vendeur de rêves avec elles. Il ne leur avait jamais rien promis et d'ailleurs, elle savait à quoi s'attendre de sa part. Quant il lui arrivait de tomber sur des rêveuses un peu trop fleur bleue, il préférait passer son chemin. Alors que son regard était toujours tourné vers les lumières de la nuit londonnienne, il sentit Chiya se rapprocher de lui doucement. Il inclina doucement la tête vers elle, posant ses yeux sur la jeune femme. C'était son regard noisette et ses cheveux qui l'attiraient. Elle avait une chevelure à tomber et d'ailleurs, la seule envie qu'il avait été d'y passer ses doigts. Il était convaincu que les cheveux avaient un fort pouvoir de séduction sur la gente masculine. Et ceux de Chiya entrait dans cette catégorie. Un raisin entre ses lèvres, il avait grandement envie de mordre dedans, mais elle l'avait déjà avalé. Rapprochement...il sourit, passa un doigt sur le bras de la jeune femme, puis refusa poliment la grappe de raisins. Il l'utiliserait quand il le faudrait. Il la laissa aller fermer la porte sans mot dire. Elle avait eu une bonne initiative.

"Non non, c'est parfait." dit-il en se tournant enfin vers elle.

Elle était assise sur le bord du lit et même si le jeu de jambes qu'elle exécuta devant lui était comme une invitation à la rejoindre, il prit tout son temps. Un sourire mi-charmeur, mi-amusé sur les lèvres, il prit délicatement la grappe de raisins qui reposait dans la coupe aux fruits dans sa main droite, s'avança vers elle, s'assit sur le lit à ses côtés et planta ses saphirs dans les yeux noisette de Chiya. Il prit entre ses doigts un raison et le 'jeu' commença. Il passa le fruit tout doucement sur les lèvres de la jeune femme, le glissa lentement entre ses dents, rapprocha sa bouche de celle de Chiya puis croqua dans le fruit tout en déposant un simple baiser. Du jus coula sur le menton de la belle brune. Il descendit alors, absorbant le liquide fruité du bout des lèvres. Il avait laissé à présent la grappe de côté et son attention était tournée vers sa conquête. Il ne l'avait pas encore touché à proprement parlé. A par du bout des lèvres, ses mains étaient restées sagement en place...jusqu'au moment où ces dernières ressentirent le besoin de caresser la peau de la jeune femme. Sa main droite glisse alors le long de sa jambe, remontant délicatement jusqu'à son genou...et tandis que l'autre lui sert d'appuie, il parcoure son cou de ses lèvres, descendant petit-à-petit vers la naissance de sa poitrine.

La jolie brune se laissait prendre au jeu. C'était...amusant. Pendant qu'il glissait sa main contre sa jambe et qu'il l'embrassait avec délicatesse (tant mieux, elle n'aimait pas les brutes), elle remonta la sienne, frôlant du bout des doigts le tissu des vêtements de Samuel... Ils arrivèrent jusqu'au cou de son flirt actuel et sa main glissa avec légèreté sur la nuque du jeune homme. Pas si jeune que ça tout bien compté. Chiya sentait la différence avec les garçons de son âge par sa façon de l'embrasser. Toujours avide de nouveauté, la brunette ne s'en trouvait que plus intéressée. Il ne fallut pas longtemps pour que sa réserve presque professionnel ne tombe et qu'elle se dévoile comme une maîtresse passionnée.

La nuit fut courte. Malheureusement pour Chiya, elle travaillait le lendemain et avait beaucoup de paperasse à remplir, signer, envoyer. Sans bruit pour se pas réveiller Samuel qui s'était assoupi, elle se leva et alla prendre une douche. Elle se sécha soigneusement les cheveux et les laissa libre. Elle mit un jean et un débardeur et s'assit à son bureau. Elle commença directement à travailler bien qu'il ne soit que huit heures du matin et qu'elle n'eut presque pas dormi. Il faut dire que Samuel avait été suffisamment bien la première fois pour recommencer une seconde et ainsi de suite jusqu'à ce que le sommeil soit plus fort que le désir. Cependant, Chiya était quelqu'un de méticuleux et de sérieux, elle s'était bien amusé mais elle devait faire ces papiers, c'était son devoir.

Elle avait les yeux un peu fatigué, elle mit donc ses lunettes et continua à vaquer à ses occupations silencieuses jusqu'à ce que Samuel commence à bouger. Il paraissait immerger, elle prit le téléphone pour commander un copieux petit déjeuner au room service, elle ne savait pas ce qu'il prendrait, dans le doute elle commanda tout. Elle ferait rentrer ça dans les notes de services en prétextant une fringale subite. On frappa à la porte, elle ouvrit mais prit elle même le plateau pour ne pas laisser entrer le groom. Elle lui donna un pourboire et posa le plateau sur le chevet du côté où dormait Samuel.

Sans dire un mot, elle retourna ensuite à son travail. Ce n'est que lorsqu'elle entendit clairement bouger dans son dos qu'elle dit d'une voix claire "Bonjour" Elle ne savait plus trop si elle devait le vouvoyer ou le tutoyer, dans le doute, elle ne fit rien. C'était en général sa tactique. Elle continuait à examiner un papier à propos d'un échange commercial entre son pays et celui ci au sujet des balais à double propulsion magique. Les USA semblait penser que ce serait une révolution dans le monde du balai volant mais l'Angleterre hésitait à accepter l'implantation d'une usine. L'un des rôles de Babel dans cette histoire était de convaincre le ministre anglais des jeux et des sports. D'où la mascarade d'hier au magasin de Quidditch... Mais elle ne regrettait pas cette petite conférence, elle y avait fait une rencontre des plus ludique.

Elle commençait à avoir faim. Elle enleva ses lunettes, les posa soigneusement sur le tas de papier et alla s'asseoir sur le bord du lit, près de Samuel pour se faire une tartine. Du geste, elle lui en proposa une. Elle ne semblait pas gênée pour un sous, et effectivement, elle ne l'était pas. Ils étaient de la même trempe, il n'attendait rien de particulier d'elle. De ce fait, elle pouvait se permettre de lui adresser la parole ce qui n'aurait pas été le cas avec un homme moins clairement coureur. Chiya adorait les séducteurs, en général ils sont ceux avec lesquels elle se sent le plus à l'aise. Au moins, ils ne risquaient pas de s'attacher...

[En bonne admin que je suis, je n'ai pas tentée le diable, j'espère que ça te convient quand même ^^]

En effet, la nuit fut courte...à forte raison puisque leurs ébats durèrent jusqu'à ce que l'épuisement les gagne totalement. La jeune femme avait su se montrer à la hauteur mais encore jeune, elle avait encore des choses à apprendre. Et pourtant, elle en savait déjà bien assez pour l'avoir épuisé. En tant normal, il ne restait jamais avec sa conquête d'un soir toute une nuit. Il préférait s'eclipser avant que celle-ci ne se réveille. C'est pourquoi il partait quand elle s'était assoupie ou bien à l'aube, juste avant qu'elle ne se réveille. Il ne laissait rien derrière lui, pas un mot, rien. Il le faisait consciemment en plus. Laisser des traces derrière soi n'est jamais quelque chose qu'on conseille à une personne qui tente de rester discrète. Une écriture peut se reconnaître si la personne en question ressent le besoin de prouver qu'elle a couché avec untel. Autant être méfiant! Et puis que pourrait-il écrire sur un bout de papier laissé sur la table de chevet ou l'oreiller? *"Merci, c'était exquis. A la prochaine peut-être..."?* Ridicule! De plus, il n'y avait jamais de prochaine fois. Il ne couchait jamais....ou alors rarement avec la même fille. Quand il repassait à l'acte avec une précédente conquête, c'était qu'elle l'avait plus ou moins marqué. Rares elles étaient, mais cela ne se reproduisait pas non plus à tout bout de champ. Il préférait envoyer en cours de journée, par l'intermédiaire d'un livreur, un somptueux bouquet. Les fleurs changeaient en fonction de ce qu'il avait perçu dans les pensées de la demoiselle. Le charme et la galanterie à l'anglaise. Tout un Art!

Il se sentait particulièrement détendu, et malgré qu'il soit encore tôt, le soleil avait déjà fait son apparition. Et pourtant, ce n'est pas la lumière du soleil qui le tira des bras de Morphée, mais des bruits de feuilles, de paperasses qu'on trifouille. Non, je rigole! Ce fut l'odeur du café qui le tira de son sommeil. Il avait un goût prononcé pour le café et d'ailleurs, il le prenait toujours bien noir, sans sucre. Il ouvrit un oeil. Vision du plafond. La paupière s'abaisse quelques secondes puis se relève. Vision de dos d'une femme. Autre oeil en activation! Cette fois, les yeux de Samuel étaient parfaitement ouverts. Il se releva sur les coudes, observant la silhouette de Chiya. Elle devait bosser apparement. Son travail devait souvent l'accaparer. Un rapide coup d'oeil à sa gauche lui permit de voir que la jeune femme avait fait monter un copieux petit déjeuner. Lui qui ne déjeunait presque pas le matin et se faisait qu'une simple tasse de ce liquide noir et parfumé, il était servi. Et pourtant il appréciait le geste. D'ailleurs, il avait bien envie de manger un petit quelque chose. Il se redressa complètement pour s'asseoir sur le bord du lit. La voix claire et fraîche de Chiya attira son attention. "Bonjour" fut sa seule réponse. Il l'observa quelques secondes de dos, visiblement encore fasciné par ses cheveux. Il faut dire que même s'il en avait rencontré de toutes sortes et de toutes natures, la chevelure de Chiya était à ses yeux fascinante. Il se tourna ensuite vers le plateau richement garni. Il se versa une tasse de café puis la porta à ses lèvres. Au contact du liquide énergétique, il se sentit sortir de sa torpeur. Le café bien serré avait toujours un très bon effet sur lui.

Chiya vint s'asseoir à ses côtés de la façon la plus naturelle au monde. L'invitant du geste à prendre une tartine, il refusa poliment, un léger sourire sur les lèvres, préférant opter pour une viennoiserie; croissant en l'occurence. Ca le tentait bien ce matin. A peine sorti du four, croustillant...ça faisait bien longtemps. Quelques gorgés de café plus tard, il prit la parole. Rester silencieux après une nuit d'ébats brûlants n'était pas ce que Samuel appréciait le plus. Evidement, blablater pour ne rien dire non plus n'était pas sa tasse de thé, mais un mininum de conversation n'était pas des plus désagréables. La bouche essuyée, il releva la tête vers Chiya.

"Tu as beaucoup de travail aujourd'hui?" demanda-t-il intéressé.

Tout en lui posant la question, il avait lancé un regard discret mais appuyé vers le bureau et la paperasse qui s'y trouvait. Il espérait qu'ainsi elle lui dirait si oui ou non elle resterait ici aujourd'hui, ou si elle comptait retourner au Ministère dans la journée. Dans tout les cas, il pourrait lui faire livrer le bouquet qu'il avait l'habitude d'envoyer tel un parfait gentleman. Les moldus connaissaient le gentleman cambrioleur Arsène Lupin, chez les Sorciers, il y avait un gentleman séducteur, Samuel Gibson. Encore heureux au fond qu'il ne soit pas que ça. Il aurait vite été inintéressant. Même s'il était un charmeur né et qu'il avait un fort intérêt pour la séduction, il n'en restait pas moins quelqu'un d'un tant soit peu normal. Il aimait son travail, sortir avec ses amis, passer du temps avec son frère, voyager, partir à l'aventure, épicer sa vie aussi....et pour l'épicer, il savait y faire. La peau de la jeune femme l'attirait irrémédiablement. En débardeur, ses épaules étaient à nu et juste par plaisir, il déposa un baiser sur l'une d'elle, celle qui était à porté de ses lèvres. Un baiser vif, rapide, mais n'en restant pas moins doux. Sa peau délicate laissait échapper un léger parfum fleuri qui n'échappa pas à Samuel. Un sourire malicieux apparu sur son visage. Il reporta son attention sur sa tasse, la finit entièrement, à présent totalement réveillé. Il avait retrouvé toute sa vitalité. Ses vêtements avaient attérit sur le sol, éparpillé, tout froissé. Seule sa veste avait échappée à son sort. Il avait prit soin de la déposer sur un des fauteuils lors de son arrivée la veille. Il n'y avait pas de réveil, ni d'horloge, ou de pendule dans la pièce. Etrange mais pas inhabituel. Il saisit le drap, le passa autour de sa taille puis se leva du lit. Il se dirigea vers sa veste en cuir, torse nu, le drap toujours autour de la taille, passa la main à l'intérieur et en sortit d'une poche sa montre à gousset. Un coup d'oeil dessus lui indiqua que le briefing avec l'équipe n'avait lieu que dans une heure, mais il n'avait guère le temps de se laisser distraire. Connaissant Connors, s'il arrivait encore en retard ne serait-ce qu'une seule fois, il allait se faire appeler 'Léon'. Pourtant, Samuel avait beau connaître les impératifs imposés par leur entraîneur, il n'en faisait qu'à sa tête...et ça lui réussissait plutôt bien, même très bien.

Sam reporta son regard vers la jolie brune qui était assise sur le lit. Elle était particulière, mais c'est sûrement cela qui l'avait attiré chez elle. Malgré qu'elle travaille dans les relations publiques, elle avait un côté sauvage qui lui donnait un autre éclat et ajoutait à son charme. C'était vraiment une belle fille. Bon...il fallait qui se remue un peu. Il avait une réunion avec l'équipe dans peu de temps, suivi d'un entraînement en vu des prochains championnats. Il était en pleine forme mais il lui manquait un truc...prendre une douche! Il n'aurait sûrement pas le temps de rentrer à son hôtel. Et puis il n'avait absolument envie de croiser Jones, son ami et coéquipier avec lequel il partageait la chambre. Il n'allait pas manquer de lui sauter dessus dès son arrivé et de lui demander où il avait passé la nuit. A chaque fois c'était la même chose et à force, Samuel se lassait de cette attitude assez puérile. Jones savait pourtant que Gibson était un homme discret malgré sa notoriété. Alors pourquoi lui poser de telles questions quand il savait pertinnement qu'il n'obtiendrait aucune réponse? Sûrement le mince espoir d'un homme qui espère un jour être son confident...ce qui n'arrivera sûrement jamais!

"Je peux utiliser la salle de bain?" demanda-t-il simplement.

Il espérait que la réponse serait positif. En général, vu qu'il rentrait directement après chez lui, il n'avait jamais été confronté à ce genre de situation, mais ça ne le dérangeait pas plus que cela. Serein et calme, il la tutoyait même. Ce n'était pas un manque de respect de sa part, d'ailleurs aucun de ses propos ne l'avaient été à son égard. Mais après être devenu si proche par la nuit qu'ils avaient passé ensemble, le vouvoiement n'était plus de mise. De plus, il l'appréciait malgré lui car ils se ressemblaient. Sa façon d'être, de se comporter envers lui....Pas d'attache, pas de promesse, juste une rencontre, une nuit, une évasion...

[Ca me convient tout à fait! Perso, ça ne m'aurait pas dérangé que tu tentes le diable, mais c'est comme tu le sentais aussi...En tout cas, l'Admin est sérieuse! lol ^^]

Chiya sirotait son thé tandis que son amant du moment (plus pour longtemps par ailleurs) croquait dans un croissant. Prenant quelque seconde pour le regarder à nouveau d'un peu plus loin que la nuit précédente, elle se fit la réflexion qu'il était vraiment très beau et qu'elle avait bon goût (chouette, il serait sûrement ravie de l'apprendre). Repoussant une cascade de cheveux bruns qui menaçait de tomber sur son visage et peut être sur sa tartine, elle répondit à la question qui concernait le tas de paperasse qu'elle se voyait obligée de remplir même quand son lit se révélait très attirant... Pour dormir s'entend.

« Je m'occupe des papiers sur un accord entre l'amérique et l'angleterre à propos d'un nouveau type de balais plus rapide et plus performant mais aussi beaucoup plus cher, du moins chez nous. La main d'oeuvre américaine n'est pas qualifiée alors il fait la former avant de la mettre au travail, cela ne nous permet un rendement suffisant pour répondre aux demandes... nous envisageons donc de nous installer ici. Je dois encore régler plusieurs problèmes avec le chargé de l'économie magique... mais c'est en bonne voie. »

Elle avait expliqué ça comme elle lui avait parlé hier pour lui demandé si ça ne le dérangeait pas qu'elle ferme la porte. Elle gardait une sorte de détachement avec ses paroles qui faisait tout son mystère. Elle aimait être secrète, c'était elle qui voulait des réponses, elle n'aimait pas en donner.

« Les anglais sont les meilleurs... dans beaucoup de discipline. Du moins c'est ce qu'on dit dans mon pays. »

Et en ce qui concernait les spécialités locales qu'elle avait pu apprécier, elle n'avait rien à redire... A cette pensée, elle sourit dans sa tasse avant de la poser. Samuel exprima alors son désir de se doucher avant de repartir, elle n'y voyait pas d'inconvénient. Maniaque de la propreté, elle trouvait même ça très sain.

« Vas y, mes produits n'ont rien de très masculin mais il doit y avoir une pochette de basiques dans l'armoire à pharmacie qui devrait convenir. »

Après avoir précisé ceci, elle retourna à son bureau et signa un des papiers avec un soupir. Quand elle voyait cette montagne de paperasse, elle se disait qu'elle aurait bien pris une douche avec lui... Sauf qu'elle en sortait et que de toute façon, ils avaient tout les deux d'autres choses à faire. Dommage. Elle aurait bien goûter encore une fois au charme anglais !

« Si tu as besoin d'aide pour trouver, appelle moi. » Dit elle en toute innocence car elle était déjà en train de relire un document pour ne pas penser à autre chose de plus intéressant mais de bien moins raisonnable. C'était dur parfois d'être aussi sérieuse qu'elle. Elle s'assit devant sa montagne blanche marbré de noir et recommença son travail de signature et de tamponnage tout en lisant soigneusement toutes les feuilles. C'est qu'il ne fallait pas que les anglais truandent les américains sous peine de quoi ça risquait de chauffer pour le matricule de la belle brune aux yeux de biches... Elle doutait que son numéro de charme fonctionne devant la commission si un jour l'envie lui prenait de se planter. Ce qui n'arrivera jamais, elle faisait trop attention à chaque détail pour ça...

[Excuse-moi pour le retard! J'ai pas pu me connecter avant ce matin]

Lorsque Samuel était encore assis aux côtés de Chiya, il avait écouté sa réponse attentivement. Il avait de suite été interessé car elle travaillait sur un accord entre les States et l'Angleterre sur un prototype de balais plus rapide et plus performant. Ca c'était intéressant. Il avait même envie de demander des détails sur le nom du balai ou son créateur, mais il s'abstint. Il pourrait avoir des renseignements en passant quelques coups de fil interne au Ministère. Si ça se trouve, si tout se passe bien et que l'accord est signé, il pourrait demander ces balais pour améliorer encore plus leur performance. Vraiment, cette nouvelle était des plus intéressantes. Vu que le briefing avait lieu dans moins d'une heure, il pourrait en glisser deux mots. Sait-on jamais!? Mais il eut soudain un doute? Et si c'était confidentiel pour le moment? Si seul Chiya et son patron étaient dans la confidence? Il ferait peut-être une gaffe, voir même compromettre la signature du contrat entre les deux pays. Mouais...bon, il se contentera de coup de téléphone aux bonnes personnes, mais n'abordera pas le sujet avec l'équipe et la manager sans être sûr que le contract sera bien signé. Evidement, en tant qu'équipe nationale, ils avaient les meilleurs balais du moment, mais si d'autres devaient sortir prochainement, ils voudraient sûrement être les premiers à l'avoir et à s'entraîner avec. Surtout que les Championnats approchaient...

Son côté détaché apportait encore plus à son pouvoir de séduction. Parce qu'au fond c'était bien connu, les femmes mystérieuses étaient attirantes. Tout du moins, lui elles l'attiraient. Et pourtant, elles ne restaient jamais mystérieuses très longtemps...pour lui en tout cas. Ses capacités, il pouvait les utiliser comme bon lui semblait. Si soudainement l'envie lui prenait d'en apprendre plus sur Chiya et son passé, en un battement de cils, il pouvait avoir accès à ces informations, mais il lui arrivait de faire preuve d'un certain savoir-vivre. Et pourtant, dieu sait combien de fois son père lui avait dit de se méfier des femmes et de leur coups-bas. Elles pouvaient être redoutables et tellement manipulatrices. Samuel le savait bien évidement, c'est pourquoi d'ailleurs il gardait de temps à autre certaines distances envers la gente féminine et qu'il ne laissait jamais rien derrière lui. La remarque de Chiya sur les anglais le fit sourire, amusé. C'est que les américains n'avaient pas tort alors. Ils l'étaient, mais ne s'en vantaient pas. Sûrement le célèbre pragmatisme britannique. Il avait à présent rangé sa montre, prêt à aller se doucher. La jeune femme avait accepté tout naturellement sa requête. Il la remercia puis se dirigea vers la salle de bain. La pièce était spacieuse et claire, comme tout hôtel de grand luxe. Il remarqua presque aussitôt les produits qu'utilisaient Chiya. Un flacon de Parfum était sur la tablette au-dessus du lavabo. Il voulu juste l'observer de plus près et son odorat lui indiqua qu'il s'agissait de la même senteur fleurie que dégageait la jeune femme. Il ne s'attarda pas puis ouvrit l'un des placards. Et en effet, une pochette de produits de bases se trouvait dans l'armoire à pharmacie. Mais comme tout hôtel de haut standing, les produits étaient de marques. Il entendit la belle brune et ne pu s'empêcher de sourire amusé. Il était très tenté par la proposition feinte de Chiya. Il aurait bien aimé poursuivre leur nuit sous une douche brûlante, mais le temps pressait et elle, elle était prise par son travail. Samuel ne répondit pas cependant. Ce n'était pas très distingué de répondre par "Non, c'est bon j'ai trouvé!". Soit la personne le prendrait mal, se voyant rejetée, soit elle penserait que sa proposition n'avait pas été comprise, ce qui était dans le cas présent faux.

Il s'engouffra dans la douche et laissa l'eau chaude couler sur sa peau. Il ne resta pas très longtemps. Juste le temps de se laver, se rincer puis hop, dehors. Alors qu'il passait une serviette dans ses cheveux à la va-vite pour se les essuyer, il remarqua qu'il avait laissé ses vêtements dans la chambre. Il était bien distrait ce matin. Il leva les yeux au ciel comme pour se punir de se montrer si tête en l'air, puis après s'être passé une serviette-éponge autour de la taille, il sortit de la salle de bain. Il jeta un regard à Chiya en passant. Elle tenait à coeur son travail de toute évidence. Une personne responsable et consciencieuse. Rare de nos jours! Il attrapa ses affaires éparpillées sur le sol. Froissées et de la veille, elles n'étaient pas au meilleur de leur forme. Il haussa les épaules, prit sa baguette au passage laissée dans sa longue veste en cuir puis repartit en direction de la salle d'eau. Se rappelant un sortilège que sa mère utilisait de temps à autre quand ce n'était pas les domestiques, il réussit à défroisser ses vêtements et à leur redonner un certain éclat. Il s'habilla vite fait, puis après s'être assuré que tout allait dans le miroir, il revint dans la chambre. Chiya était assise à son bureau devant un tas de paperasses. Ca devait être prenant comme job. Lui n'aurait pas pu être enfermé dans un bureau et passer ses journées devant des dossiers divers et variés mais se ressemblant tous. Il ne jugeait pas, bien au contraire, mais lui aimait se retrouver à l'air libre, avoir une vie trépidante, voyager...loin des bureaux clos! Il ne s'était jamais posé sérieusement la question, mais peut-être avait-il un petit côté claustro?! Samuel s'avança vers elle, se plança dans son dos et posa ses mains sur ses épaules. Il évita de lire par dessus son épaule. Il savait qu'en général, peu de personne aimait ça. Il se baissa et déposa un baiser sur sa joue. Même s'il ne s'attachait jamais, il n'en restait pas moins tendre. Un trait de son caractère qui jurait avec sa façon d'être. De toute façon, Sam était assez paradoxal. Il ne réagissait jamais comme on s'y attendait. C'était une façon de surprendre...voir même de tromper l'ennemi quand c'était nécessaire.

Puis il se redressa, s'éloigna de la jeune femme, prit sa veste, prêt à partir. Il lui restait un peu plus d'une demi heure avant le briefing. Il avait largement le temps de s'y rendre. Transplanage et hop, arrivé à bon port. Il allait quitter la chambre, puis il hésita. Il revint sur ses pas, reposa la veste sur le dossier du fauteuil, s'avança vers Chiya, puis alors qu'elle venait de signer un de ses nombreux papiers, il saisit sa main, la mit debout, à sa hauteur et l'embrassa, passant ses bras autour de sa taille. Un moyen de goûter à ses lèvres une toute dernière fois, de sentir son corps fin contre le sien et de croiser son regard. Ce dernier point lui permettait ainsi de trouver ce qu'il cherchait....Quelles fleurs aimait-elle? En peu de temps qu'il fallait pour dire 'ouf', son regard saphir avait collecté l'info très facilement. Des tulipes! Il les lui ferait livrer 'magiquement' étant donné qu'il ne savait pas où elle passerait sa journée. Alors qu'elle se trouve ici, chez elle ou au Ministère, le bouquet arriverait quoi qu'il en soit à coup sûr. Après s'être détaché d'elle, il lui adressa un sourire, puis reprit sa veste. Direction la sortie. Alors qu'il posait la main sur la poignée de porte, il se retourna et brisa la silence.

"Je te souhaite bon courage pour le contrat avec les Américains...on se recroisa plus tôt qu'on ne le pense avec cette histoire." lui dit-il un brin d'amusement dans la voix en finissant sa phrase.

Ils allaient sans doute se revoir avec cette affaire de balais nouvelle génération. Vu qu'elle travaillait sur ce contrat et que Samuel était très interessé, il ne manquerait pas de croiser son chemin professionnellement parlant. L'avait-elle compris ainsi? Etant donné qu'elle devait connaître un tant soit peu sa réputation, il n'avait pas trop de soucis à se faire...mais sait-on jamais. D'après ce qu'il avait perçu d'elle, elle avait des ressemblances notables avec lui. Elle semblait ne pas s'attacher facilement ou se faire des idées...encore des points communs. Et aussi bizarre que ça soit, il avait plus d'affinités avec ce genre de femmes que les fleurs bleues. Se débarasser de ces femmes là n'était jamais chose aisée. Elle croyait être unique, qu'elle allait devenir votre petite amie, que Samuel était tombé amoureux d'elle, ce qui était ridicule. A force, il avait vite appris que le mieux pour lui et ces filles, c'était de ne pas en faire des proies potentielles. Il évitait donc à présent de les aborder volontairement. Un clin d'oeil pour Chiya, puis il ouvrit la porte et la referma derrière lui. Il mit ses lunettes de soleil sur le nez pour rester le plus anonyme possible et passa par les escaliers de service. Il ne fit aucune rencontre désagréable. Arrivé dans la rue, derrière l'hôtel, il transplana, direction le QG de l'équipe anglaise de Quidditch.

[Pour moi, c'est fini! Libre à toi de répondre si tu le veux ]