J'ai si peur... [PV Isaac]

Myrielle aurait voulu consoler Isaac de la perte prochaine de sa grand mère mais elle n'y parvint pas. Elle réussit seulement à faire une légère pression de la main sur celle de son ami. Leurs doigts s'étaient entrecroisés mais pas pour longtemps car juste après sa confession, la main d'Isaac monta doucement vers son visage. Le verdict : il ne lui en voulait pas. Elle ne s'était pas attendu à ce qu'il lui en veuille de toute façon parce qu'ils étaient tout les deux fautifs mais il avait probablement remporté la palme, toutefois, il aurait pu mettre plus de temps à digérer la nouvelle. A son tour, Myrielle leva sa main pâle vers le visage de son ami, ouvrant ses grands yeux bleus, pour enfin le regarder. Ses lèvres s'étaient étirées en un sourire mince mais bien présent qui dénoté un certain calme intérieure. Sa peur avait disparu en même temps que ses remords. Elle reviendrait probablement quand elle devrait faire face à son frère mais Isaac avait raison, ce n'était pas pour ce soir. Ici, elle ne craignait rien.

"Je suis désolé de n'avoir pas été celle qu'il te fallait." Murmura-t-elle avec une certaine tendresse. Leurs lèvres étaient proches, Myrielle savait qu'ils auraient pu s'embrasser et qu'au fond, si elle s'était avancé vers lui pour le faire, personne ne l'aurait jamais su. Mais elle n'en avait pas envie. Elle s'approcha pourtant et inclina légèrement la tête, ainsi, si ses lèvres frôlèrent celles du préfet, ce fut que pour mieux atterrirent sur sa joue pour y exercer une légère pression. Un baiser... amicale. Tout simplement. La jolie rousse se blottie ensuite à nouveau contre son ami et elle laissa un instant son esprit vagabonder dans le passé. Le passé heureux où Dawn n'avait pas encore tout fichu par terre en se mettant entre eux (cette version étant celle de Myrielle, on ne lui en avait jamais fournit d'autre). Au début il n'y avait qu'eux, ils étaient dans leur bulle et rien au monde n'avait plus d'importance que lui pour elle, mais un jour leur cercle s'était ouvert, d'autres s'y étaient engouffrés, et avec eux la fin de leur relation... C'était tout au moins ainsi qu'elle voyait les choses.

Finalement, peut être que leur relation avait été une erreur dés le départ. A être trop fusionnel, ils n'avaient aucun avenir ensemble. Glissant son bras derrière la nuque d'Isaac, elle commença à sentir la fatigue s'insinuer en elle. Papillonnant des cils, elle étouffa un bâillement et laissa sa tête retomber sur l'épaule d'Isaac.

"S'il te plaît Isaac, ramène moi au dortoir, je vais m'endormir ici autrement." Ramener n'était pas le terme exact, elle arait plutôt dû utiliser le verbe reconduire, mais pour Myrielle c'était du pareil au même. Il ne faut jamais sous estimer la faculté de simplification de l'esprit de la Perfect Rousse. Elle aime à schématiser pour que ce soit plus clair. Elle n'a, de toute façon, jamais été une intellectuelle. Tout dans les muscles rien dans le cerveau... même si elle pouvait être très intelligente pour des choses purement pratique, elle avait des notes moyennes en cours et elle détestait lire des bouquins compliqués ou écrire. Ainsi était faites Myrielle depuis toujours, on ne la changerait probablement pas de si tôt !

[543 mots]

Le jeune garçon avait encaissé le coup assez vite. Il ne voulait pas s’éterniser sur ce sujet, et encore moins en discuter, ça ne servirait un rien… Mais dans sa tête, il s’en voulait tellement de l’avoir délaissée au point qu’elle aille voir ailleurs. C’est lui qui n’avait pas été un bon petit ami, et non elle. Il n’avait pas assuré voilà tout, et lâchement il s’en défit pour le bonheur de son père et non le sien. Mais maintenant il était trop tard, tous deux avaient refait leur vie et semblaient heureux comme ça. *Myrielle, es-tu heureuse ?*, se demanda-t-il en cherchant dans son regard une petite étincelle de bonheur. En tout cas, il ne lisait plus la peur, ni la colère, mais une certaine sérénité. Combien de temps est-ce que ça allait durer ? Peut-être qu’une fois qu’ils se sépareraient la terreur que lui inspire son frère reviendrait… Se caressant la joue mutuellement, elle vint l’embrasser frôlement délicatement ses lèvres. Isaac ferma les yeux et les rouvrit. *C’est moi Myrielle, je n’ai pas été à la hauteur de tes espérances, de tes besoins…*, pensa-t-il en fixant le sol alors qu’elle se réinstallait dans les bras du jeune homme.

Pourquoi ne lui avouait-il pas ses pensées ? Il l’avait déçue, blessée, abandonnée. Même son grand-père, doté d’une sagesse indiscutable, lui avait dit de ne pas se laisser influencer par Peter. Mais Isaac céda au désir de son père, aveuglé par ses allures de gentilhomme. Si seulement il ne s’était pas immiscé dans sa vie, pourquoi ne s’était-il pas contenté de renouer avec son fils ? Et Isaac… *Quel crétin je fais…*, si seulement tu avais écouté ce que te dictait ton cœur.

Après un bâillement étouffé, la belle invita le préfet à la reconduire jusqu’à son dortoir au risque de s’assoupir ici. Certes, ça lui était déjà arrivé de s’endormir dans les bras d’Isaac, mais ceci remontait à un temps qui n’était plus. « Accroches-toi à mon cou », murmura-t-il en amenant les mains de la jeune fille sur ses épaules. Puisant ses forces là où il en restait, le sorcier se redressa en aidant son amie à se tenir sur ses frêles jambes. Dans son geste, il la tenait à la taille, elle, toujours agrippée les mains derrière sa nuque. Que faire ? Se ramasser une gifle ? Oui, il aurait bien aimé s’en prendre une sur le coup, ça lui éviterait de se laisser posséder par l’envie de l’embrasser. Une envie qui ne devait être due que pour avoir faire revenir à la surface des souvenirs enfuis, des souvenirs où tous deux étaient éperdument amoureux.

Portant ses mains aux siennes, la libérant à la taille, il se pencha légèrement pour dénouer ses doigts entrelacés. Les lèvres du serpentard, proches de l’oreille de la rousse, soufflèrent une respiration haletante ainsi que ces mots: « Est-ce un nouvel adieu ? », avant de les glisser le long de sa joue jusqu’à ce qu’il prenne du recule après avoir frôlé la commissure des lèvres cerises de son amie. Tout contact physique était à présent rompu.

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Myrielle s'accrocha comme demandé. Au début ses jambes étaient un peu flageolante mais elle reprit vite l'équilibre. Heureusement parce qu'Isaac la lâcha. Les talons quand on a pas la forme c'est pas génial mais la rousse Perfect avait une maîtrise total de l'art de marcher avec ce type de chaussures. Elle rêvait pourtant d'être dans son lit avec juste sa chemise de nuit et de faire de beaux rêves. Elle fut tirée de cette douce espérance par l'écho de la question d'Isaac. Pourquoi lui parlait il d'adieu ? Elle fit fonctionner sa mémoire et se rappela vaguement lui avoir dit adieu lors de leur séparation, elle était pourtant quasiment certaine qu'il ne l'avait pas entendu cette fois là. Ce devait donc plutôt être une référence à sa période "Isaac Irving n'existe pas". Oui, ce devait probablement être ça.

"Non, pourquoi voudrais tu que ce soit un adieu ? On se verra demain et tout les jours d'après aussi..." Elle avait failli ajouter *évite juste de te pointer avec Dawn* mais elle ne voulait pas enfoncer le couteau dans la plaie. Elle se retint. Il lui semblait que de toute façon Isaac était tout à fait conscient de la situation dans laquelle il se trouvait (à savoir entre deux amies) et elle ne le pensait pas suffisamment bête pour s'afficher devant elle avec Dawn sous prétexte qu'ils s'étaient réconciliés à demi mots. Tiens au fait...

"Ah... heu... si tu pouvais éviter de dire à Dawn qu'on se reparle, ça m'arrangerais... J'aimerais que pour elle, la situation reste... simple. En quelque sorte." Elle avait du mal à trouver ses mots et parler de Dawn était visiblement très dur pour elle. Cela se lisait sur ton son visage qui se crispait et son corps qui se raidissait. En réaction, elle ramena ses bras autour d'elle comme si elle avait subitement froid. Imaginer Dawn lui parler de sa romance avec Isaac lui fichait effectivement froid dans le dos. Brr, c'était vraiment pas évident tout ça. Myrielle regarda le sol un moment comme s'il avait toutes les réponses et s'avança pour prendre le bras d'Isaac.

"Viens Isaac, on rentre. On ne peut pas savoir de quoi demain sera fait... alors je vais arrêter de me prendre la tête pour ce soir." Elle passa son bras sous le sien comme le ferait deux bons copains et commença à marcher en direction de leur salle commune. Elle revoyait ces couloirs il y a quelques années. A l'époque déjà, Isaac était préfet et il n'avait pas beaucoup de temps à lui consacrer. Quand ils pouvaient, ils se voyaient dans ces mêmes couloirs, dans les recoins sombres et ils passaient de nombreuses heures à chuchoter et à s'embrasser chastement. Maintenant qu'elle était plus aguerrie, elle savait faire d'autres petites choses, Isaac ne savait pas ce qu'il avait loupé bien qu'en amie fidèle, elle ne doutât pas des talents de Dawn pour faire tourner les tête. Elle le faisait même peut être un peu trop bien. STOP. Elle avait dit qu'elle ne se prenait plus la tête. Elle se fit intérieurement la morale. C'était vraiment mal de remuer le passé comme ça. Bien sûr, elle souffrait encore, elle se demandait toujours ce qu'elle avait de mal, elle n'arrivait même pas à être totalement en confiance avec Alexis bien qu'elle l'aimât. Mais ce n'était pas en agissant de cette façon qu'elle résoudrait son problème. Elle venait de faire un pas en avant en renouant avec Isaac mais il lui en restait encore plusieurs à faire avant de tourner complètement la page... et à lui aussi sans doute.

[597 mots]

&&& TOUS

La réponse était claire, ils ne se disaient pas adieu comme il le fut. Le préfet eut comme la sensation de se décharger d’un sac de dix kilos qu’il portait sur son dos depuis plus d’un an. Esquissant un sourire en coin, il hocha positivement de la tête en accord avec les paroles de la belle Symphonie. A sa demande, il accepta de ne pas en toucher mot à Dawn d’un regard compréhensif. Il n’avait jamais pensé au combien ça put et pouvait être dur pour l’anglaise de voir son ancien petit-ami flirter avec sa meilleure amie, car les deux jeunes filles l’étaient. Isaac réalisait seulement… maintenant que Myrielle avait une idylle avec Alexis, il le vivait très mal surtout quand le sorcier se trouvait dans la même pièce que lui.

Chassant toutes ses préoccupations de sa tête, il vint déposer sa veste de sorcier sur les épaules de la jeune femme qui frissonnait. Satané courant d’air ! Le château en était rempli. Dans un mouvement inattendu, la sorcière s’empara de son bras et l’invita à rentrer au dortoir. Se laissant faire, il enchaîna le pas et sourit à ses derniers mots en laissant s’échapper un rire bref et étouffé dans sa gorge.

« Je vais te raccompagner jusqu’au couloir menant à la salle commune, il est préférable de ne pas nous voir rentrer ensemble et puis… j’ai ma ronde à terminer. » annonça-t-il en tournant la tête vers elle, son regard ne pouvant s’empêcher de détailler la beauté de ses traits.

C’est plus tard, au détour d’un couloir sombre qu’Isaac prit inconsciemment le mauvais chemin pour rejoindre Serpentard. Ce n’était pas vraiment un gros problème, connaissant les lieux comme sa poche, il retrouverait bien vite une allée conduisant à la salle commune. Levant le nez du sol, le garçon se rendit compte de son erreur de parcours et arrêta le pas. Il prit conscience que cet endroit fut familier pour la jeune fille et lui, espérons qu’elle ne s’en rende pas compte… Feintant un lacet défait, il s’accroupit pour le refaire en vitesse et se redressa devant la jeune fille. Égarant ses yeux sur ses jambes faussement nues, des flash-back refirent sur face dans sa tête. Lui et elle, l’endroit, des baisers fougueux, des mains égarées, … Diable, il devait résister à la tentation.

« Hem hem … » toussa-t-il en portant le revers de sa main devant sa bouche tout en se redressant. « Cet endroit… » dit-il en pensant qu’elle avait du le reconnaître « … Myrielle … excuse-moi » et accompagnant ses mots il pivota devant elle, ses mains, l’une s’emparant de sa taille l’amena contre lui, l’autre se glissa de la joue de la jeune fille à sa nuque et hésitant encore, il posa ses lèvres contre les siennes inconsciemment. Une fraction de seconde qui lui parut une éternité, il embrassa la jeune fille jusqu’à ce que la réalité le frappe. Reculant d’un pas, frottant les lèvres de la perfect de son pouce comme pour effacer son pécher, il s’éloigna « Je suis désolé… », son main se décollant petit à petit de son visage, le garçon disparaissant dans l’obscurité comme si celle-ci venant de l’avaler ne laissant qu’une main tendue vers elle apparaître encore quelques secondes.

*Qu’est-ce qu’il m’a pris*

//Fin pour Isaac//

Myrielle serra la cape de son ex petit ami autour d'elle. Elle avait froid et il était lâche, et stupide aussi. Il venait de tout gâcher. La première pensée de la Perfect avait été *Merde qu'est ce qu'on va dire à Dawn !* et la seconde, un peu moins angoissée *Et à Alexis !* Si cela s'était passé dans cet ordre, c'était en partie à cause de la manière dont c'était produit le baiser. Myrielle ne se sentait pas particulièrement concernée, c'était Isaac qui s'était laissé entraîné par leur souvenir. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle même ne s'était pas sentie troublée... après tout, c'était pas n'importe quel garçon et pas n'importe quel lieu, mais elle avait un assez bon self contrôle. Meilleur que celui d'Isaac à priori... Du coup, elle s'inquiétait bien plus de la réaction de Dawn, pour présenter les choses à Alexis, il lui suffirait de lui dire qu'on lui avait volé ce baiser. C'était à peine exagéré.... Même si sur le moment, des pensées parasites l'avaient empêché d'envoyer valser Isaac comme elle l'aurait fait avec n'importe qui d'autre. Avec lui c'était si... naturel.

Figée au milieu du couloir, elle tapa du pied au bout de quelques secondes et hurla "Non mais ça va pas !" Et se mit à lui courir après. Et voilà, c'était toujours comme ça avec Isaac, ça avait toujours été comme ça même, elle avait passé tout son temps à lui courir après pour une raison ou pour une autre, jusqu'à ce que ce soit fini et qu'elle le laisse fuir. Pas cette fois.

Presque arrivé à sa hauteur, elle se jeta sur lui et le fit tomber. Elle le retourna, elle sur lui mais beaucoup trop énervée pour se dire que ça, après le baiser, ça faisait beaucoup. Elle le tenait fermement par le col. Elle était plus forte que lui, ça avait toujours été le cas bien qu'une espèce de pudeur l'ait toujours empêché de le prouver.

"Je t'aimais ! Qu'est ce qui te passe par la tête Isaac ! Tu m'as largué pour sortir avec ma meilleure amie ! merde ! Tu penses pas que c'est déjà assez compliqué comme ça pour moi ?"

Elle le lâcha, épuisée. Passant la main sur son visage, elle dit :

"Ok, on oublie tout et on recommence. Là ça fait désordre mais... on va y arriver. Je veux vraiment qu'on se parle comme avant Isaac..." Le point positif dans tout ça, c'est qu'elle ne pensait plus du tout à Nathan. Elle se leva et épousseta son uniforme.

"Je pense qu'on a voulu aller trop vite. Je... vais trouver une solution. Pour le moment je vais me coucher. Bonne nuit Isaac." Elle lui fit dos et prit la direction de la salle commune. "A demain." Ajouta-t-elle sans le regarder pour qu'il ne voit pas de nouvelles larmes perler dans ses yeux. Elle devait trouver... Elle voulait vraiment reprendre une relation normale avec Isaac, saine et dénué de tout fantôme, mais leurs souvenirs communs étaient ancrés dans leur coeur. Elle aurait pu empêcher ce baiser, elle savait pourquoi elle ne l'avait pas fait. Se sentir dans les bras d'Isaac était rassurant, cela lui donnait plus de force... mais c'était fini. Elle ne devait pas se laisser submergé par le passé, elle l'avait aimé plus que n'importe qui d'autre au monde mais elle avait compris qu'ils n'étaient pas fait l'un pour l'autre, du moins plus maintenant. La nouvelle Myrielle avait besoin de sécurité morale et Isaac n'avait jamais réussi à le lui apporter. Ils avaient liés leur douleur et l'avait accru alors qu'avec Alexis, elle pouvait oublier qui elle avait été pour renaître.

Cela lui faisait encore mal, comme si elle s'était enfoncé son propre poignard dans le coeur. Elle n'était pas guérie de lui et il n'arrivait pas à tourner la page non plus. Ils devaient réapprendre à se parler.

Une fois dans la salle commune, elle vit l'écritoire de quelqu'un d'autre. Voilà la solution... Elle allait lui écrire. Mais pas ce soir, demain plutôt. Et Dawn ? Mieux valait ne rien dire pour le moment, sauf si Isaac voulait le faire auquel cas, elle ne l'empêcherait pas. Pour le moment, elle allait prendre une douche et se coucher... demain est un autre jour... et un nouveau début.

[Terminé pour moi aussi, suite dans correspondance]