Une lecture aussi étrange que sa lectrice (LIBRE !!)

Vanessa s'ennuyait depuis déjà 1/2 heure et qui se promenait en trainant les pieds dans tout le château décida finalement de faire un tour à la bibliothèque, un endrois dont elle n'était pas vraiment amoureuse mais qui allait l'occupé. Elle allait chercher des livres sur la Défense Contre les Forces du mal ou alors un roman.

*Non pas un roman, le jour où je lirai un roman c'est que tous les autres livres de la bibliothèque auront brûlé !*

Elle entra donc dans la bibliothèque et regarda tout d'abor autour d'elle pour voir s'il y avait du monde. Il n'y avait en effet pas grand monde ! Quelques Serdaigle apprenaient sans doute leur leçon vu leur devise :"dormir moins travailler plus !" alors que celle de Nessa était : "dormir plus travailler moins" ! Il y avait aussi un ou deux Serpentard mais elle ne voulait pas savoir ce qu'il faisait, les Serpentard ne l'interessaient pas.

Pendant un moment elle s'en voulu d'avoir penser ça alors qu'elle ne supportait pas que les gens punissent les autres juste à cause de leur differences ! Elle voulu se tapper la tête avec la main mais elle se reteint, pas la peine que tout le monde la prenne pour une folle !

Elle continua donc d'observer les autres avant de se rendre compte que les autres l'observait. Elle réfléchi deux minutes et se rendit compte que s'était normal qu'ils la regardent ainsi. Elle était planté au milieu de la bibliothèque en scrutant chaque personne les uns à la suite des autres. Rien de plus étonnant que sa ! Il ne manquerai plus qu'elle porte une cagoule pour arranger le truc !

Elle se dirigea donc vers le rayon le plus proche pour faire comme si elle savait très bien ce qu'elle cherchait, pris un livre au hasard et se dirigea ensuite vers une table, s'assis sur une chaise et commensa à lire.

" Les loups-garou sont des étre très dangereux même sous forme humaine. Il ne faut absolument pas les approcher et il faut les éloigner de la société... "

*Non mais qu'est ce que c'est que ce livre là ?*

Elle regarda le titre : "Les hybrides : Comment s'en protéger ?"

*Ok sa c'est de la lecture... nul de chez nul ! Je deteste les gens qui font des séparations juste à cause des différences !!*

Elle poussa un petit grognement contre l'auteur de ce livre !

Depuis quelques semaines, Anabelle fréquentait assidûment la bibliothèque. Ce qui, dans son cas, n’était pas peu dire. Elle y passait littéralement tout son temps libre. La fillette avait déjà coutume d’y passer beaucoup de temps mais à présent, la bibliothèque était devenue une obsession. Il y avait fort à parier que si elle avait pu y dormir, elle l’aurait certainement fait avec joie. Quant à ce qu’elle cherchait ainsi, d’un air de douceur grave, elle seule le savait. Peut-être était-ce un guide de la bonne grande sœur, peut-être un livre sur les moineaux invisibles ou bien encore, un ouvrage sur l’élevage des chatons. Il était également possible que ce soit tout cela à la fois. Anabelle Montgomery avait un esprit plutôt tortueux, pour quiconque ne se trouvait pas à l’intérieur, et ses faits et gestes paraissaient souvent dénués de sens à l’observateur extérieur.

Pour l’heure, la fillette sautillait d’un pas allègre – visiblement sans se préoccuper de ce qu’une telle démarche pouvait bien avoir de révoltant aux yeux de Madame Pince – entre deux rangées de livres, les yeux pétillants et les joues roses. Son sac, en grande partie vide, tressautait à chacun de ses pas, à l’instar de ses deux tresses, qui lui tombaient un peu au-dessus des épaules. La brave petite Poufsouffle était d’humeur enjouée et les fabuleuses rencontres qu’elle avait faites, au cours des derniers jours, n’y étaient certainement pas pour rien.

Derrière elle voletait Gorgeous, qui, rappelons-le, n’est rien de moins qu’un moineau imaginaire et donc invisible aux yeux de tous excepté à ceux d’Anabelle. Le volatile laissait de temps à autre échapper des piaillements boudeurs, de fort mauvaise humeur. Et pour cause : Chaton, félin parfaitement réel, lui, pour le coup, était aussi de la partie, suivant Anabelle à la trace. Que Madame Pince voit ça et la Poufsouffle était bonne pour un aller simple dans le bureau de Rusard (qui, comme le veut la rumeur, entretiendrait une liaison aussi secrète que torride avec la bibliothécaire… Mais chut !).

*Tiens, La vie des pingouins à dents de sabre de Patagonie.*, remarqua-t-elle rapidement, en tournant à l’angle de l’étagère consacrée aux soins aux créatures magiques *Il faudra que je le lise, un jour, ils ont l’air mignons, ces pingouins…*

Anabelle avait sensiblement la même notion du mignon qu’Hagrid : pour le commun des mortels, elle était totalement erronée. Mais qui ne connait pas les joies d’élever un moineau invisible cyclothymique ne peut pas comprendre ce qu’un pingouin à dents de sabre a de choupi. D’ailleurs, s’il vous boulottait la main, le pingouin, ce n’était pas vraiment de sa faute : il ne faisait qu’obéir à sa nature profonde de pingouin. Mais passons.

Alors qu’elle remontait d’un pas dansant l’allée de botanique, elle perçut un grognement des plus significatifs de l’autre côté de l’étagère. Merlin une bête sauvage ? Dans la bibliothèque ? Peut-être une pauvre petit chimère qui avait perdu le chemin de la forêt (auquel cas, le sens de l’orientation lui faisait cruellement défaut). Toute émoustillée à l’idée de voir une chimère, une vraie, pour la première fois de sa jeune vie, Anabelle déboula, tout sourire, du côté du bruit pour se retrouver à quelques mètres de Vanessa. Une élève ? Les élèves grognaient ? Mais depuis quand ?

*Elle est peut-être enrhumée, la pauvre !* songea la fillette en gratifiant sa camarade d’un regard contrit.

Ni une, ni deux (ni trois, d’ailleurs), elle glissa littéralement jusqu’à la table de la blondinette et, sans autre forme de procès, chuchota d’une voix aussi angélique que flûtée :

- Tu veux une pastille pour la gorge ? J’en ai dans mon sac ? A la violette…Enfin, ce n’est pas la violette qui soigne, hein ! C’est la truffe de nargol pillée, qui soigne, la violette, c’est juste pour faire passer le goût, crut-elle bon de préciser, dans sa trop grande honnête.

Avec tout ça, si elle voulait de sa pastille, Vanessa, c’est qu’elle était vraiment malade…

(656 mots)

Vanessa entendit quelqu'un lui parler derrière elle. Elle se retourna et apperçu une jeune fille, qui semblait plus jeune qu'elle bien que se soit impossible. Elle ressemblait à une gentille fillette qui, à première vu, donnait envi qu'on la connaisse, mais finalement, dès qu'elle commensait à parler elle devenait un peu inquiètante. Des pastilles pour la gorge ? Mais pourquoi aurait elle besoin de pastille pour la gorge ? Et qu'est ce que c'était de la truffe de nargol ? Elle observa quelques seconde la jeune fille et pensa à une autre de ses devise, la plus importante de toute : ne jamais juger les gens en fonction de leur différence, la différence ce n'est pas un défaut mais une qualité !
Elle sourit donc à la jeune fille et lui dit :

- Euh non merci... pourquoi j'en aurai besoin ?

Puis elle se souvint du grognement qu'elle avait poussé à cause du livre et de son contenu plus que désolant.

- A cause de mon grognement ? Non c'est juste à cause du livre ! Il traite les loups-garou d'être très dangereux. Et ça m'a un peu énervé.

Elle lui sourit en se disant que la jeune fille devait la prendre pour une folle à se battre pour les loups-garou alors que la plus part des gens les craignaient. Elle devait peut être même s'immaginer que Vanessa était un loup-garou mais peut lui importait. Pour l'instant elle avait juste envi de mieux connaitre son interlocutice.

- Au faite, je m'appelle Vanessa, mais je préfère Nessa. Et toi ? Et c'est quoi de la truffe de nargol ??

En bonne petite fille de sorciers – ou plutôt de sorcière, puisque, ignorant tout de son père, la Poufsouffle ne pouvait affirmer qu’il était, lui aussi, sorcier – Anabelle avait toujours soigné ses rhumes et autres maux de gorge avec des pastilles à la violette. La pharmacie des Montgomery contenait toujours pléthore de ces petites boîtes métalliques, de couleur pastel, et sur laquelle une vieille dame à l’air avenant proclamait avec force points d’exclamation que «Mamie Violette, dites adieu à la grippette !». Ou : comment découvrir que les publicitaires n’hésitent pas à inventer des mots pour trouver une rime douteuse.

Quant à Claire Montgomery, elle bourrait tous les ans les valises de ses enfants d’une quantité non négligeable de ces pastilles miracles, sans doute dans l’idée quelque peu illusoire qu’ils éviteraient ainsi les rhumes hivernaux. Ainsi, Anabelle ne se promenait-elle jamais sans une boîte de mamie Violette dont elle faisait un remède contre à peu près toutes les maladies. Aussi trouvait-elle très étonnant que Vanessa puisse ne pas connaître les si célèbres pastilles de mamie Violette.

Penchant légèrement la tête sur le côté, la fillette lança un coup d’œil intrigué l’ouvrage que lisait sa camarade. Poufsouffle jusqu’au bout des ongles, Anabelle était, à l’instar de Vanessa, peu sujette à la discrimination des créatures «Hybrides», d’autant plus que son côté Hagrid la poussait à aduler toutes les bestioles les moins gâtées de la création. Aussi les loups-garous ne l’effrayaient-ils pas plus que de raison («Un loup-garou ? Ouais, c’est mignon ces p’tites bêtes là… Non ! C’est presque pas dangereux !»). Tortillant une tresse déjà bien malmenée, la brunette répondit d’une voix flûtée :

- Oh ! Mes frères ont eu un professeur de défense contre les forces du mal qui était loup-garou, il y a deux ans, mais il était très gentil. Sauf que forcément, il était tout le temps absent à la pleine lune. Et du coup, c’était Rogue qui le remplaçait. Et là, ils trouvaient ça beaucoup moins drôle. De toute façon, il existe une potion pour rendre les garous inoffensifs, quand ils sont transformés, alors je ne vois pas pourquoi on s’inquiète, conclut-elle avec un geste aussi délicat que désinvolte de la main.

*En tout cas, les cours ne pouvaient pas être pires que ceux d’Ombrage. Parce que lui, au moins, il faisait de la pratique.* songea-t-elle en haussant imperceptiblement les sourcils en signe de désapprobation vis-à-vis des méthodes d’enseignement d’Ombrage.

Elle se garda toutefois bien de dire quoi que ce soit – des fois que Vanessa ait été recrutée par la brigade des fanatiques d’Ombrage – et préféra poursuivre sur un tout autre sujet, autrement moins délicat (car après tout, il y avait peu de chance pour que la blondinette vienne lui chercher des noises sur son prénom) :

- Oh, je suis Anabelle, Anabelle Montgomery, dit-elle d’un ton rêveur, comme si la chose n’avait aucune importance, en seconde année, précisa-t-elle ensuite, uniquement parce qu’elle s’étonnait encore de ne plus être une petite nouvelle.

Ces présentations d’usage emballées, Anabelle gratifia Vanessa d’un sourire candide et reprit d’une voix fluette :

- La truffe de nargol ? Oh, c’est l’ingrédient de base des pastilles à la violette… Enfin, en tout cas, c’est ce qu’ils expliquent dans la notice. Je crois que les nargols, c’est une petite bête qui vit dans les bois… Il y en a peut-être dans la forêt interdite… Il faudrait que je demande à Goby… Enfin, Gobe-Planche, je veux dire, corrigea-t-elle précipitamment, tes parents sont sorciers ? questionna-t-elle enfin, tant pour faire oublier son «Goby» que par désir de mieux connaître sa camarade. Après tout, Anabelle était en pleine phase de sociabilité.

(605 mots)

@@@ tous comptés

Vanessa était contente de voir que quelqu'un d'autre qu'elle-même ne considérait pas les loups-garou comme des êtres dangereux. Un professeur loup-garou ? Ca sa aurait été interessant ! Des cours par quelqu'un qui s'y connaissait vraiment, pas quelqu'un qui fait semblant de savoir comme cette Ombrage, cette vieille sorcière qui passait son temps à leur faire lire un vieux livre tout pourri écrit par un homme qui devait certainement énormément s'ennuyer chez lui ce jour là !

Elle appris ensuite le prénom de la jeune Poufsouffle : "Anabelle", un prénom chantant et qui lui allait bien. Ensuite cela étonna Vanessa qu'Anabelle soit en deuxième année mais pourquoi pas !

Très heureuse à présent de savoir le nom de la jeune Poufsouffle et de savoir aussi ce qu'était de la nargol (même si elle ne savait toujours pas ce que s'était exactement), bref, Anabelle lui pausa une question qui lui fit perdre un peu sa bonne humeur. Ces parents étaient ils sorciers ? Non. Mais ce n'était pas de son sang qu'elle avait honte, on ne peut pas dire non plus qu'elle avait honte de ses parents bien qu'elle leur en veuille mais ce dont elle avait honte c'était de son ignorance, son incapacité à répondre aux questions sur la sorcellerie. Cela lui avait déjà couté de raillerie, surtout par des Serpentard. Mais en regardant Anabelle elle compris que celle-ci ne serai pas comme ça. C'est pour cela qu'elle répondit à sa question en souriant.

- Non mes parents sont tous les deux moldus. Et toi ? Vu ce que tu sais sur des choses comme les nargols ! Et puis si tes frères sont des sorciers...

Elle s'imagina pendant un moment avec des frères et soeurs, et encore mieux : des frères et soeurs sorciers ! Au moins, même avec des parents moldus, elle ne serai pas ignorante en arrivant ici ! Ces frères et soeurs lui auraient déjà tout dit et elle serai au même niveau que tous les autres élève.

Anabelle aurait été bien sotte, si elle avait eu des préjugés contre les enfants de moldus. D'une part parce qu'elle avait au moins une chance sur deux pour être en partie moldue, d'autre part parce qu'il fallait faire preuve d'un autisme inquiétant pour ne pas comprendre que le monde sorcier ne pouvait survivre sans ces enfants nés de moldus. Mais Anabelle n'était ni idiote ni autiste et, puisqu'il faut tout dire, elle était même absolument fondue des moldus. Hainoa pouvait abonder dans ce sens ! Très ouverte d'esprit, la fillette n'avait eu de cesse depuis sa prime jeunesse - dont elle sortait d'ailleurs tout juste - de chercher à comprendre la pensée moldue. Et si elle n'était pas inscrite en cours d'étude des moldus, c'était uniquement parce que September Quint la terrifiait. Aussi s'était-elle rabattue sur les soins aux créatures magiques (qui étaient, de toute façon, sur les heures d'étude des moldus).

Bref, la fillette lorgna d'un oeil absolume ravi sa camarade, sans s'apercevoir que cette dernière semblait légèrement ennuyée de sa généalogie. Parfaitement décomplexée, Ana adressa un sourire angélique à Vanessa, ce qui ne présageait rien de bon pour la fillette : c'était le genre de sourire qui annonçait une salve de questions aussi farfelues que décousues sur le monde moldu. Et effectivement, la fillette posa les mains sur les hanches avec enchantement avant de piailler d'une voix flûtée tremblante de curiosité :

- C'est vrai ? Tes parents sont moldus ? C'est vraiment chouette ! Alors tu es allée dans une école moldue ? Avec des crayons bics pour écrire ? Et tu as une té-lé-vi-si-on ? questionna-t-elle, au comble du bonheur.

Elle avait pris soin de détacher toutes les syllabes de télévision, de peur de se tromper (jusqu'à une date récente, elle disait "tévélision"), en écarquillant les yeux d'un air franchement comique.
Puis, s'étant tue un court instant, la petite Poufsouffle renchérit avec un détachement déconcertant :

- Oui, tous mes frères et soeurs sont sorciers. Et ma maman aussi, mais je ne sais pas pour mon père. En fait, je n'ai pas de papa. Enfin, je veux dire si, je dois bien en avoir un quelque part, mais je ne le connais pas. D'ailleurs, mes frères et soeurs non plus ne connaissent leur papa. En vrai, on est demi-frères et demi-soeurs, je pense. Sauf les triplés, qui eux, pour le coup, ont le même père. Et ma future demi-soeur, qui va naître en février, son papa à elle, il est mort, conclut-elle avec une douceur rêveuse.

Après tout, la chose n'avait pas grande importance. Ce qui comptait réellement c'était qu'ils forment une famille unie (enfin, pas moins qu'une autre, pour ce qu'Ana en savait !).
Après avoir raconté ce petit condensé de sa vie de manière plus ou moins opaque pour la pauvre Vanessa, Anabelle reprit une de ses deux tresses pour la tortiller pensivement, sans cesser de fixer Nessa d'un air candide.

Le visage de Nessa parut se détendre d'un coup quand Anabelle lui fit comprendre qu'elle était intéressé par les moldus. Elle décida donc de répondre à sa question tout en ajoutant des tonnes de choses pour cultiver la jeune fille, qui l'était déjà beaucoup. Mais avant cela, Anabelle répondit à sa question et le moral de Nessa retomba quelque peu. La pauvre, pas de père, et dire que Nessa se plaignait intérieurement du siens ! Elle lui sourit en lui faisant comprendre qu'elle était désolé pour elle. Elle repensa vite fait à ses propres parent mais elle revint vite là où elle avait laissé la conversation.
Elle sourit à nouveau et répondit à la question avide de curiosité de la jeune Poufsouffle.

- Oui effectivement j'avais une télévision. A vrai dire, j'en avait deux ! Car mes parents sont très riches. J'avais aussi deux ordinateurs. Je ne sais pas si tu sais ce que c'est ?

Elle regardait d'un oeil interrogateur Anabelle. Puis elle ajouta :

- Génial d'être enfant de moldu je ne sais pas. Moi j'aimerais beaucoup avoir des parents sorciers ! La seule personne qui faisait parti du monde de la sorcellerie et que je connaissais s'était ma nourice !

Elle pensa un peu à sa pauvre Kate qui devait bien s'ennuyer sans la voir. Elle sourit dans le vide puis elle repensa à ses parents qu'elle n'aimait pas autant que Kate. Elle s'en voulu de penser ça puis elle se rappella de quelque chose.

- Au fait, je t'ai dit que je m'appellais Vanessa mais je préfère qu'on m'appelle Nessa.

Elle sourit à Anabelle.

Anabelle avait inconsciemment adopté la posture de l'élève sage, qui suit attentivement le cours de son professeur favori comme s'il s'agissait d'une sorte de rituel quasi-divin. La tête penchée sur le côté, les sourcils imperceptiblement froncés, les lèvres légèrement pincées et les bras croisés sur la poitrine, tout, oui tout, indiquait chez la fillette une intense concentration. Et pour cause ! Anabelle, bien ignorante du monde moldu, avait besoin de toute son imagination pour tenter de comprendre ce dont parlait sa camarade.

* La télévision, je sais un peu ce que c'est, Hainoa m'a expliqué, c'est une boîte avec des images en couleur dedans. Mais qu'est-ce que c'est, un zordinoteure ? On dirait un nom de dinosaure. * songea-t-elle, s'efforçant de trouver une cohérence dans ce qui, pour elle, était du chinois pur et dur.

Finalement, en désespoir de cause, la Poufsouffle secoua candidement la tête, bien obligée d'avouer son ignorance. Ce qui ne la gênait, de toute façon, pas outre mesure : Anabelle était d'un naturel curieux et, de ce fait, toujours enchantée d'apprendre de nouvelles choses. Son ignorance n'était, à ses yeux, qu'une bonne excuse pour assouvir sa soif de connaissances.
Lançant un regard vivement intéressé à Vanessa, Ana demanda d'une voix rêveuse :

- Qu'est-ce que c'est, un z'ordinoteure ? On l'utilise pour quoi ? Il fonctionne avec les pliles ? hasarda-t-elle d'un ton hésitant.

Elle avait vaguement compris que chez les moldus, les objets marchaient beaucoup avec de "l'éklectricité" ou avec des "pliles" qui permettaient de remplacer "l'éklectricité" comme dans les radios. Mais il fallait faire très attention, parce qu'il y avait différents types de "pliles". Tout cela avait l'air bien compliqué, et Anabelle s'était souvent demandée comment les moldus s'y retrouvaient.

- Oh mais non ! reprit-elle d'une voix douce, mais convaincue, c'est très chouette d'avoir des parents moldus. Comme ça, maintenant, tu connais le monde moldu et le monde magique ! Tu as un gros avantage sur les sorciers d'origine. Mais je ne savais pas qu'il y avait des sorciers qui travaillaient pour les moldus, rajouta-t-elle, un brin étonnée, mais loin d'être scandalisée, en entendant Vanessa évoquer sa nourrice.

* Si c'est possible, c'est ça que je veux faire, alors ! Comme ça, j'aurais aussi un pied dans le monde moldu ! Mais c'est bizarre, quand même, je croyais que le ministère surveillait de près les sorciers en contact avec les moldus et qu'on devait éviter de parler de magie devant eux... Il faudra que je demande à Izzie ! Elle sait tout, Izzie, c'est une Serdaigle, elle ! * médita-t-elle en son for intérieur, se raccrochant à l'espoir que sa soeur aînée pourrait peut-être éclairer sa lanterne de petite Poufsouffle.

- Nessa ? répéta-t-elle enfin, c'est vraiment joli, comme surnom, on dirait un nom mythologique, commenta-t-elle, plus pour elle-même que pour Vanessa.

Et de préciser d'un air désinvolte :

- Les gens disent "Ana", en général, quand ils me parlent. Ou alors "Hep, toi là-bas !" s'ils ne se souviennent pas de mon prénom. Ou alors ils ne m'appellent pas du tout, et ça résoud le problème, conclut-elle, angélique.

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