Tu ignores juste qui je suis [PV Kathe]

Alexander fumait. Vous avez bien lu, il fume. Pas du tabac cela étant. Il fume des herbes magiques qui lui envoie Rin d'Asie. Elles sentent presque la même chose que son eau de toilettes mais c'est moins bon pour la santé... En effet ce sont des herbes aux propriétés calmantes très puissantes. Il ne fallait pas en abuser. Heureusement, Alexander était au courant. Il faisait attention, il s'en grillait une par jour, dans le parc, seul à son endroit préféré. Il pensait à Jade, sa bien aimée, à ses examens proches maintenant et à Nathan... L'homme qui voulait le tuer. C'était son évasion qui avait fait craquer Alex. Il devait soutenir Myrielle et ne pouvait pas se permettre d'avoir peur, du coup, il cherchait un moyen de se calmer et Rin lui avait trouver ça.

Vive Rin pensa Alex, en effet, même si elle avait ses dangers, cette drogue ne provoquait pas de dépendance physique, juste une dépendance mentale car il lui semblait que s'il ne la prenait pas, il allait craquer. C'était probablement vrai. Il accumulait les tensions depuis deux ans et en tant qu'adolescent, il ne parvenait pas à bien gérer sa vie. Il se sentait... impuissant. Et face à Nathan, ce serait pire.

Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette et laissa sa tête cogner l'arbre derrière lui. Le parc était jolie à cette période de l'année même s'il le préférait en automne. L'automne revêtait ses couleurs favorites, pas l'été. Il pensait (grande activité, il devrait envisager d'arrêter, il se sentirait probablement mieux) quand il entendit un bruit de branche cassant sous des pieds... appartenant visiblement à des géneurs.

*Faites que ce ne soit pas un membre de la BI* tout les autres, il en faisait son affaire. Levant les yeux, il aperçu alors Katheline. Il ne pensa pas à éteindre sa cigarette, en fait, il continua même son activité sans se troubler et la salua avec son habituel sourire polie mais froid.

"Bonjour mademoiselle Domas." Il expira de l'air vicié parfumé aux plantes, il était totalement anesthésié... Rien ne le gênait plus... pas même de briser son image de garçon parfait auprès de sa plus grande fan.

Plutôt de bonne humeur, Katheline se promenait dans le parc, chose qu’elle ne faisait pas souvent et qui lui redonnait confiance en elle comme lui prodiguait un bien être incomparable. C’était si facile de se dire qu’on allait tout oublier, recommencer à zero et ignorer le moindre tracas de la vie quotidienne, mais nombreux savent que c’est pratiquement impossible surtout pour une adolescente en proie à un amour impossible. Mais petit à petit tout le monde peut y arriver, pas vrai ? Aime quelqu’un et il finira par t’aimer… Ridicule ? peut être pas… Il fallait qu’elle essaye, qu’elle s’habitue à voir les autres s’en tirer mieux qu’elle et à accepter sa vie comme elle est.

Grande sœur, elle avait la responsabilité d’être forte et de ne pas laisser pensé à son petit frère âgé d’à peine deux ans que le cours de la vie ne pouvait être aussi fluide et sans danger qu’il n’y paraît. C’était simple, personne ne pouvait choisir son destin et c’est bien ce dernier qui dicte les règles. Des égoïstes, des sympathiques, des malveillants… Tous pour faire un monde, mais jamais d’égalité entre eux. ‘Dis moi que tu m’aimes…’ Des paroles que l’on ne pouvait déclarer que dans un état de pure faiblesse, mais comment la combattre ? Cette envie de savoir, de se rassurer en voyant cette personne si chérie, chérir à son tour. Un simple mot et son cœur si emballé cesserait de battre.

Il ya deux ans, elle n’aurait jamais cru que l’amour et la haine n’était en réalité que deux sentiments pathétiques qui pouvaient un jour se lier pour exaucer une même souffrance. Celle qui ne l’avait jamais quittée. Des pincements au cœur, des pleurs incessants, des cris, mais toujours la même douleur, le même sentiment de faiblesse déroutant. Fermer les yeux ne servirait à rien et se convaincre que tout va pour le meilleur des mondes non plus… La jeune fille leva les yeux vers ce ciel si pur et dégagé.

*Que penserais tu de moi grand-mère*

Les souvenirs de celle-ci l’accueillant d’un grand sourire à chaque fois qu’elle revenait de l’école et les conseils qu’elle lui donnait pour devenir une belle jeune fille bien éduquée. La voir la consoler, lui donner un petit bonbon à la fraise pour qu’elle arrête de pleurer ou encore gronder Eric dès qu’il la cherchait en la traitant de pleurnicheuse… ça éveilla en la belle brune un sentiment de chaleur bienveillante qu’elle n’avait jamais ressentit jusque là. « Elle restera toujours dans ton cœur ma chérie… Oui toujours » Les simples paroles qu’avait su murmurer sa mère comme toute explication lorsqu’elle n’avait plus revu ce visage si rayonnant qui avait fait son soleil auparavant. Elle avait tant pleuré ce jour là, une personne l’ayant quitté sans lui dire adieu, et c’était la même chose qu’elle éprouvait envers Alexander. Si parfait qu’aucune fille ne pouvait résister à son charme, et en allant pourtant retrouver cette peste décolorée, la jeune fille avait encore une fois ressentit cet abandon et cette colère… Sauf que la jalousie avait pris place à coté de ça…

*Lui ne m’a et ne m’aimera jamais*

Si ça lui arrivait de ne penser qu’au préfet des heures durant ? Bien sûr que oui, sinon ça ne serait plus de l’obsession. Ses grands yeux bleus se fondant dans le paysage, elle l’aperçut, toujours aussi beau et aussi charismatique. Une légère teinte rosée vint se poser sur ses joues et d’un pas trainant elle s’avança vers le poufsouffle de ses songes. Que pouvait il faire d’aussi préoccupant, elle ne tarda pas à se réponde elle-même à sa question : le jeune Alexander Shinku se droguait !! Cette image si sûre et froide d’un préfet sérieux s’envola en une fraction de secondes de son esprit :

*Je rêve pas pourtant*

La bouche de la belle, quelque peu entrouverte se referma quand le jeune homme prit la parole pour la saluer, et elle ne put que rougir encore plus sans en prendre conscience.

« Je… Bonjour… »

La vision de ce parfait gentleman en train de fumer la troublant encore légèrement elle ne put que déclarer un :

« Depuis quand vous… »
*Raah pourquoi il me fait tant d’effet ><*
rejetant sa tête en arrière comme pour s’éclaircir les idées, elle finit par poursuivre sur sa lancée :

« Je veux dire… Je n’aurais jamais cru ça de quelqu’un aussi sensé et sérieux que vous… »

*Et dire que je commence à radoter comme ma mère*
« Je… je ne peux vraiment pas croire que vous vous mettiez à une chose aussi malsaine… »

La plupart des camarades d'Alexander ne lui rendait pas son vouvoiement, Katheline si. Il n'avait jamais compris pourquoi, notez qu'il n'avait jamais beaucoup cherché non plus. Continuant à fumer, il réalisa que ça choquait la jeune fille, il prit donc une pierre et éteignit sa cigarette avant de la métamorphoser en brindille et de la jeter en un murmure. Il haussa les épaules et sans regarder Katheline, il fronça les sourcils, fixant un point sombre sur l'arbre en face comme si c'était la chose la plus passionnante.

"Nul n'est parfait mademoiselle Domas... Et ce ne sont que des plantes, rien de trop dangereux." Il savait qu'il cherchait à se justifier plus à ses yeux qu'à ceux de Katheline. Il ne pouvait pas lui expliquer pourquoi il faisait ça, c'était... trop dur, trop compliqué. Et surtout, comment expliquer à une fille qui se contentait de le regarder de loin et qui ne lui parlait jamais pourquoi il était mort de trouille avec l'évasion de Nathan... Et aussi que quand on était préfet et joueur de quidditch dans une période aussi sombre que celle ci, la dépression nerveuse subite n'était pas vraiment idéale.

Levant les yeux sur la jolie brune, il l'observa un moment, le regard un peu vitreux.

"Je serais votre obligé si vous pouviez garder ça pour vous au moins jusqu'à ce que je n'en ai plus besoin." Impossible de lui faire perdre ses bonnes manières... du moins pas si facilement. Il se sentait un peu oppressé et passa deux doigts entre son col et son cou. En désespoir de cause, il défit les premiers boutons et enleva sa cravate, la pliant soigneusement et la rangeant d'un air tranquille dans sa poche.

Un peu plus à l'aise, il fit l'effort de jauger sa situation actuelle. Pouvait il faire confiance à la jeune fille ? Après tout, il savait plus ou moins ce qu'elle ressentait mais il faisait sciemment semblant de l'ignorer et était sorti avec plusieurs filles devant elle, la dernière étant à Serpentard. Elle devait lui en vouloir... Ce qui l'ennuyait dans cette histoire c'est qu'il ne demandait rien, il aimait qu'on l'admire mais il ne voulait faire de peine à personne... Toujours ce même problème de conscience qui le poussait à tout enfermer en lui, au fond de son coeur... Jusqu'au jour où il craquerait.

Tentant un sourire, il posa franchement la question :

"Puis je avoir confiance en vous mademoiselle Domas ? Où dois je aller me vendre tout de suite avant que vous le fassiez ?"

Elle le regarda transformer sa cigarette en brindilles avant de fixer un point invisible en fronçant les sourcils. Était-il en colère qu’elle vienne ainsi perturber son moment de tranquillité ? Les herbes avaient de bien beaux effets sur la personne qui les prenaient mais étaient toujours aussi dangereuses d’un coté… Et Alexender qui avait été pour elle le modèle incomparable, venait de détruire en un rien de temps toutes les belles images qu’elle avait pour lui dans sa petite tête : Un bel homme faisant régner l’ordre avec froideur, un poufsouffle sérieux entretenant bien ses affaires en tant que préfet et étudiant… Mais que savait elle vraiment au sujet de ce prince ? Cette question la troubla en un sens. Elle lui avait toujours donné une étiquette, comme à Lavande, Megan, Elizabeth, Susan… tous ceux qu’elle voyait dans son entourage d’habitude. Sans chercher à les connaître et sans vouloir entrer dans leur vie. La peur de se voir rejeter ou d’être incomprise peut être ? ça n’empêchait pas le fait que Shinku soit un parfait inconnu pour elle, et qu’elle ne sache qu’une facette de lui, comme quoi, elle n’aurait jamais pu l’imaginer fumer de l’herbe en se fiant à cette image qu’elle se faisait de lui.

Elle se mordilla la lèvre inférieure, geste qui montrait bien son trouble. Pourquoi donc rougissait elle-même en présence d’un Bad boy qui avait été autrefois ‘l’homme parfait ? Pourquoi son cœur battait il encore plus fort en étant qu’à une petite distance de celui-ci alors qu’elle ne savait proprement rien de lui ?

« Nul n'est parfait mademoiselle Domas... »

« Vous, vous l’êtes ! »
Son ton de réplique semblait si sur, ce qui était bien la preuve qu’elle se pensait vraiment. Perfection… Une chose si rare mais qu’elle avait découvert en un seul être, celui qu’elle aimait sans pourtant jamais en demander plus jusque là. Et dire qu’elle croyait l’été dernier que ce n’était qu’un amour passager comme elle l’avait ressentit auprès de quelques un, alors qu’elle se retrouvait à pleurnicher et à faire des crises à chaque fois que le beau poufsouffle touchait à une ‘rose’.

« Et ce ne sont que des plantes, rien de trop dangereux. »
Elle releva son regard, habituellement posé sur ses chaussures en présence du préfet, vers celui-ci qui essayait de se justifier :

« Oui si on en dépend pas aussi physiquement que moralement… Est-ce votre cas ? »

Elle devait le savoir sinon elle se retrouverait à y penser à chaque cours, chaque exam ou même au dortoir. *Voilà que je m’inquiète de sa santé avant la mienne… chose pas très étonnante tout compte fait* Sa main glissant délicatement dans sa chevelure ébène, elle repensa enfin à la question qu’elle venait de poser, c’était peut être privé, ne la regardant en rien. Mais voilà, elle connaissait le petit secret du préfet et ne voulait pas que celui-ci fasse quelque chose d’insensé qui pouvait lui coûter sa réputation et sa santé mentale.

« Je serais votre obligé si vous pouviez garder ça pour vous au moins jusqu'à ce que je n'en ai plus besoin. »
*Il est accro alors ><’*
Son regard froid sa posa sur elle instantanément mais elle ne put affirmer quoi que se soit. C’était dangereux… Elle ne voulait pas être la cause de ce qui arriverait par la suite. Se mordillant encore une fois sa lèvre rougie, elle se demanda si c’était tout aussi bien de refuser. Le préfet serait sans doute en colère contre elle et ne lui adresserait plus ses sourires froids et polis. Un petit soupir discret franchit ses lèvres. C’était pas facile, elle n’aurait même pas du faire cette fichue ballade au parc sous risque de le croiser.

"Puis je avoir confiance en vous mademoiselle Domas ? Où dois je aller me vendre tout de suite avant que vous le fassiez ?"

Un frisson la parcourut en décelant un petit sourire sur les lèvres du jeune homme. Elle ne pouvait pas refuser de garder ce secret pour elle, c’était impossible, surtout pour une grande fan comme elle.

« Bien sûr que vous pouvez me faire confiance… Je ne le répéterais pas ce… c’est promis… »

*Tu n’es qu’un idiote Katheline Domas*

Alexander eu un léger mouvement de la tête en entendant Katheline lui dire qu'il était parfait, il savait qu'elle ne disait pas ça par pur flatterie mais il était évident que les critères de la Perfection ne comprenait pas les drogues même douce. Il se décevait lui même, il avait le sentiment qu'elle devrait être déçue elle aussi.

"Pas de dépendance physique, si j'arrête, je ne serais pas malade. En revanche, j'admets en avoir besoin et de ce fait en être dépendant... moralement." Il parlait d'une voix monotone, sans aucune inflexion. Son regard était posé sur Katheline mais il semblait ne pas la voir. Il pensait à autre chose par éclair bien qu'il sache qu'il devait se concentrer uniquement sur elle. C'était le minimum alors qu'elle continuait à lui dire qu'il était parfait.

Elle lui promit de ne rien dire, il ne voyait aucune raison de ne pas la croire, il lui fit donc signe d'approcher.

"Venez donc vous asseoir avec moi. A deux, nous serons moins seuls" Il enleva sa veste et la posa par terre sur la grosse racine où il était assis avant de lui tendre la main pour qu'elle s'installe sans perdre l'équilibre. Même shooté, il était toujours lui et toujours aussi stricte sur les bonnes manières et la galanterie. C'était d'ailleurs pour rester ainsi qu'il prenait ce calmant car il savait que quand il sortait de ses gonds... Il pouvait être terrible. Il pouvait être aussi colérique qu'il était calme tout le reste du temps. Pour l'instant seules Lavande et Myrielle avait goûté à sa colère mais il n'était pas sûr que le reste du monde ne la connaîtrais pas un jour...

"Puis je vous demander ce que vous étiez venu faire ici ? Dans le parc je veux dire..." Commença-t-il tout en tripotant son paquet de cigarette aux plantes. Ce n'était pas de veine d'être tombé sur Katheline pendant son unique pause de la journée... Mais ça aurait pu être tellement pire qu'il se sentait quand même d'humeur joviale.

Alexander lui expliqua qu’il ne serait pas malade en arrêtant de fumer et que ça n’aurait aucun effet sur son physique. Elle en fut soulagée. Ceci dit, il ajouta quand même qu’il en était dépendant moralement, ce qui ne pouvait être qu’encore plus grave. Le poufsouffle paraissait pourtant prendre cela à la légère et c’est ce qui agaça la brune. Comment lui faire comprendre qu’elle était réellement inquiète pour lui et qu’avec tout ce qu’elle avait vu et entendu elle aurait pu aller chercher de l’aide pour qu’il surmonte cette passe ? En même temps elle-même n’avait pas su s’en tirer de son manque d’alimentation jusqu’à maintenant et elle ne pouvait vraiment reprocher quoique ce soit au beau prince.
*Moralement ou physiquement, le fait est que vous en êtes toujours dépendant…*

Elle oublia bien vite l’idée de lui rappeler ce genre de paroles car après tout il lui avait confié en quelque sorte son état et elle ne pouvait rien lui reprocher. L’invitant à s’assoir à coté de lui, elle ne put oublier cette manie de virer au rouge et d’éviter de croiser le regard du brun. Avançant d’un pas léger, elle vit qu’il avait enlevé sa veste pour la reposer dans l’herbe. Geste si attentionné –pense-t-elle :p- qu’elle crut capable de s’évanouir devant lui à cet instant là. *moins seuls ? Je me sens si unique quand je suis avec toi…* Son cœur battant à cent à l’heure elle prit place à coté de ce gentleman. Rooh et puis peut importe ce mauvais coté qu’elle venait à peine de découvrir en lui, il restait toujours cette lumière qui brillait et lui montrait chaque jour et chaque nuit le chemin. Elle l’aimait.

Le bel homme assit à coté d’elle lui demanda ce qu’elle était venu faire par ici et son esprit la guida très vite vers le verbe ‘fouiner’. Le beau brun était il en colère par son apparition au bout du compte ? Un air de gêne la traversa. Il la détestait alors d’avoir ainsi gâché son moment de tranquillité… *Tu pensais à quoi ma chérie ? Qu’il allait être super content de te voir alors que tu as éteint tout ce qui pouvait le procurer du bonheur et du plaisir pendant un certain temps ?*
Son soulagement ne fut que complet quand le poufsouffle en question ajouta un ‘dans le parc je veux dire’ Un petit sourire se déssina sur ses lèvres, et ayant un tout petit peu reprit confiance en elle s’exprima sans bredouiller d’avance :

« Oh je ne cherchais qu’à m’aérer l’esprit et me détendre un peu comme vous d’ailleurs… Quand trop de questions persistent, il me semble qu’il n’ya qu’un moyen pour y répondre, celui d’arrêter de penser… »

*Chose difficile vu que vous êtes la cause même de tout ce trouble*

« Et vous, vous vous arrêtez souvent ici pour… hum… profiter d’une petite pause ? »

Son regard feuilletant chacun des recoins du parc, elle espérait que son compagnon n’ait pas remarqué la rougeur qui l’avait menacé quand elle s’était installée juste à coté de lui. Mais à dire vrai, elle se sentait un peu trop proche de lui, enfin… Plus que d’habitude. *-soupir discret-… Tous les bons moments ont une fin, quand il me jugera trop collante je suis sûre qu’il me le fera bien comprendre… N’est ce pas mon beau prince que tu préfère ce manche à balai décoloré à moi… En fait tu n’as même pas besoin de répondre, je l’ai bien lu dans tes pensées…*

La curiosité d'Alexander aurait pu être piqué par toutes ces questions qui taraudaient la jeune Katheline s'il n'en avait pas saisi plus ou moins les tenants et les aboutissants. Il ignorait jusqu'à quel point il était concerné mais il avait suffisamment d'intuition pour se douter qu'il l'était. Cela l'aurait peut être mis mal à l'aise s'il avait été dans son état normal mais ce n'était pas le cas et il se fichait pas mal de tout ça, d'ailleurs il se sentait suffisamment grisé pour être impertinent.

"Sauriez vous me dire quels sont les questions qui peuvent tarauder une si jolie jeune fille ?" Il lui sourit, amusé. Il n'aimait pas les brunes mais à part ça il ne niait pas que Katheline avait un certain charme. Elle pourrait facilement se trouver un gentil garçon, pourquoi alors vouloir absolument celui qui était inaccessible ? Ne croyez pas qu'Alexander pensait qu'elle visait trop haut en le choisissant lui, c'est juste qu'il ne se pensait pas assez gentil et compréhensif pour sortir avec une Poufsouffle et puis il était de notoriété public qu'il craquait pour les blondes. En général ça suffisait à faire fuir les filles brunes, vexée de ce critère très superficiel, mais pas elle. Encore qu'en fait de le fuir, elle ne lui parlait déjà presque jamais.

Finissant par ranger son paquet de cigarette aux plantes, il continua à parler. Ces plantes le rendait un peu plus bavard que d'habitude quand il venait juste de les prendre.

"Je ne me détend pas, je me drogue. Je ne tiens absolument pas à minimiser les faits. Il se trouve juste que le parc est un endroit où les professeurs vont assez peu, surtout aussi loin du château."

Puis paraissant réfléchir... Il trouva la raison pour laquelle il venait beaucoup ici autrefois et pourquoi il n'y venait plus. Encore une fois c'était la cause de filles, une vraie plaie que celles ci.

"J'y venais souvent autrefois, avec Lavande ou Myrielle, mais après ma rupture avec la première et les activités bizarres de la seconde j'ai cessé d'y venir. Depuis quelques temps je reviens. J'ai toujours aimé le paysage qu'on aperçoit ici, juste assez en hauteur pour admirer la surface du lac... Je lis sur cette branche aussi quand il fait beau." Ajouta-t-il en désignant celle au dessus d'eux. Une pensée parasite vint lui signifier qu'il devrait peut être acheter quelques nouveaux romans sur le chemin de traverse puis il en revint à Katheline qui semblait ne pas savoir où se mettre et être vraiment mal à l'aise... La pauvre, il n'enviait pas sa place. Il ferait bien quelque chose pour elle, mais quoi ? Il ne voyait pas... pas pour le moment en tout cas.

*Jolie ?!*
Respire Katheline, c’est qu’un détail, un simple mot, et toute sa question est formée de simples mots… Il n’y a donc pas de raisons à attacher une si grande importance à l’un d’entre eux, simplement parce que c’est lui qui te rend aussi pivoine et désemparée que maintenant, voyons… Le yoga, oui, c’est bien ça, pour ouvrir ses poumons et rester dans un certain équilibre sans tout le temps vaciller pour un rien… Roh et puis, tu viens à peine de te regarder dans un miroir, t’es toujours aussi puérile que le jour précédent et le jour d’avant : Non il n’y a ‘absolument’ pas de quoi rougir ou sentir tout d’un coup une chaleur un peu trop oppressante autour de soi. *malade… oui, c’est ça je dois être tombé malade avec un temps pareil* Ou peut être que c’était justement le phénomène ‘Shinkuien’ qui fait tomber toute personne à coté de lui dans un coma... qui sait ? Oh et puis, qu’est ce qu’elle devait faire déjà… Ah oui, répondre, ouvrir la bouche, retrouver la voix, sortir de son mutisme, arrêter de ressembler à une tomate et… bein répondre…

« e… »

*Nan nan… Une réponse ne peut signifier qu’une petite phrase dotée d’un sujet, verbe et complément… Ce que tu viens de dire, ya que toi pour le comprendre ma vieille* Reprenant sa respiration timidement, elle murmura d’une voix faible :

« Oh mais… Il n’ya que vous pour ne pas le savoir… »

*Courage, il mord pas…*
C’était si dur de se confier, mais encore plus à Alexander Shinku… Que dire, alors que c’était lui qui occupait toutes ses peines, tortures et pleurs… L’en blâmer ? ça aurait été injuste, et lui mentir, encore plus. Elle, était la cause de tous ces tracas. Elle, n’arrêtait pas de pourrir les journées de son cousin avec ses histoires à ch*er. Elle, ne faisait aucun effort pour se mêler aux autres et donner une bonne impression d’elle. Et pourtant… L’image d’Alex semblait toujours voilée et cachée derrière tout ça. A vouloir lui plaire, se montrer la meilleure dans quelque chose qu’elle détestait, prendre pour modèle son ancienne conquête…

« Questions ? Vous êtes tout simplement le sujet même de mes pensées… Je suis pourtant sûre que vous le saviez déjà et que vous faisiez semblant de l’ignorer… Et je vous comprends, ne vous inquiétez pas !...»

Elle se mordilla la lèvre, quelque peu dégoûtée de ses propos, voilà qu’elle remettait tout sur le dos de celui qui avait su la charmer. Mais à vrai dire, ses paroles s’étaient tout bonnement libérées sans qu’elle ne puisse y faire grand-chose, scellant depuis bien longtemps déjà son cœur et ses sentiments. Joignant ses mains sur ses cuisses, elle resta un moment à les regarder comme hypnotisée par elles :

« Qui pourrait aimer une fille telle que moi, de toute façon… Inexistante, sans grâce, égoïste et imbue d’elle-même… »

Ses ongles se refermèrent douloureusement sur sa chair, la belle brune, essayant par la même occasion de ne montrer aucun signe de ses faiblesses régulières tel que les larmes. *Et pourtant je n’arrive toujours pas à effacer votre visage de mes pensées*

« Vous n’avez absolument rien à dire, j’ai déjà une idée bien précise de ce que seraient vos pensées… Votre cœur appartient à une autre, je ne vous mérite pas et ne vous mériterais jamais, et comment puis je encore espérer votre amour avec cette laideur qui se dessine sur mes traits… Je suis si désolée de vous gâcher votre temps avec tant de futilités, je… »

*Que dire de plus, tu as déjà vidé ton sac très chère*

[je réponds à ton autre perso d'main ^-^]

Alexander sembla réfléchir un instant. Lui-même avait un égo plutôt conséquent, il avait du mal à comprendre les jeunes filles qui comme Katheline, comme Megan et comme d’autres se trouvaient laides et inintéressantes. Ce genre de considération le dépassait. Il chercha par quoi commencer pour exprimer son avis sans mensonge. Il décida d’y aller franchement quitte à être brutale.

« Je ne vous trouve pas laide, ni aucun des autres termes dont vous avez usé… En fait, je vous trouve même assez jolie même si vous n’êtes pas sans connaître mon penchant pour les blondes. »

Il fronça un peu les sourcils. Ils y venaient. Peut être que c’était mieux que pour une fois ils parlent franchement tout les deux de ce qui n’allaient pas chez elle. Il s’en savait la cause mais n’avait jamais cherché à en discuter parce qu’il lui semblait presque évident qu’il fallait qu’elle trouve elle-même les réponses… Mais apparemment, elle n’en trouvait pas. Elle l’aimait mais elle ne le connaissait pas, il fallait qu’il le lui fasse réaliser pour qu’elle le haïsse et retrouve sa tranquillité d’esprit.

« Le problème c’est qu’effectivement j’en aime une autre mais… quand j’étais célibataire, vous n’avez pas cherché à me parler. Je ne suis pas le prince charmant mademoiselle Domas, je suis quelqu’un de naturellement égoïste. Je sais très bien que je vous attire, je l’ai toujours su, mais je ne suis pas le garçon qu’il vous faut. Vous voulez être courtisé, vous voulez le garçon que je semble être, pas celui que je suis vraiment. Les… jeunes filles que je fréquente… Me connaisse vraiment. »

Il prit une mèche de cheveux de la jeune fille et lui sourit, approchant son visage du sien… Il frôla ses lèvres des siennes furtivement. Il était un méchant garçon, du moins, il n’était pas aussi parfait qu’il faisait semblant de l’être pour faire plaisir à sa mère.

« Ce n’est pas vous qui ne me méritez pas Katheline, c’est moi qui ne mérite pas quelqu’un d’aussi altruiste que vous. Croyez-moi… Je sais de quoi je parle. »

Il ne s’éloigna pas d’elle, restant tout proche, lui accordant une partie de ce qu’elle désirait sans lui offrir le reste. D’ailleurs, ce n’était pas qu’il ne voulait pas, il s’était souvent dit que sortir avec l’une ou l’autre de ses fans seraient bien plus simple que d’avoir des histoires compliqués… Mais c’était justement l’aventure qui nourrissait l’amour. Il aimait conquérir… Et avec les jeunes filles comme Katheline, il n’y avait rien à gagner, il avait déjà tout à l’avance. C’était pour ça, plus que pour des raisons de goût physique, qu’il ne tombait jamais amoureux des gentilles filles. Aelita, Lavande, Jade… pour toutes il y avait un obstacle et c’était vaincre celui-ci qui l’intéressait à l’origine puis au fur et à mesure le faisait tomber amoureux. Jade… Pensait-elle seulement à lui en cet instant ? Il en doutait… Mais peu importe. Elle, son amour, elle savait ce qu’il était, et il fallait que cette douce jeune fille en face de lui l’apprenne aussi.

D’une voix suave, il lui murmura « Je suis un méchant garçon… oubliez moi. »

Et il reprit sa position initiale, dos à l’arbre, le regard vague…

[536 mots]

Penchant pour les blondes ? Bien sûre qu’elle l’avait toujours su, rien d’étrange à ce que sa petite amie soit décolorée et égocentrique. A vrai dire, ce qu’elle ne comprenait pas semblait que cette dernière appartienne à Serpentard. Comment ce préfet si sûr de lui et serviable avec tout le monde avait il finit par trouver l’amour dans une maison aussi détestable ? Une question qui n’avait pas finit de parcourir la belle, mais en même temps elle n’appartiendrait jamais à la vie de ce cher prince alors pourquoi aller jusqu’à le questionner sur sa vie privée. Il avait beau dire qu’elle n’était pas moche, égocentrique ou autre… la jeune fille avait toujours eu un doute la dessus et personne même pas lui ne l’effacerait avec ses paroles. Il en aimait une autre… Il en aimait une autre. C’était étrange comme ces cinq mots parvenaient facilement à démoraliser la poufsouffle et l’entendre de la bouche de celui qu’avait idolatrait ne faisait qu’empirer ce sentiment dérangeant qui d’une main puissante enveloppait son cœur pour le resserrer jusqu’à ce qu’il arrête de battre et de gémir. La douleur, une drogue dont elle ne parvenait toujours pas à se défaire.

Elle n’avait pas cherché à l’aborder… Elle n’avait jamais essayé de lui barrer le chemin… Et pourtant il l’avait toujours su, alors qu’elle faisait tout qu’il ne s’en aperçoive. Ces interminables moments où elle le fixait du regard béatement devant l’œil amusé de Megan, ces douces nuits où il occupait silencieusement ses pensées, ces soirées où elle retrouvait Eric au parc et où pourtant elle ne parlait que de lui… Elle avait toujours cru qu’avec tant de discrétion il n’arriverait jamais à le savoir. Mais le simple fait qu’il lui détourne le regard, lui faisant bien comprendre qu’il n’y aurait jamais rien entre eux ouvrait encore plus la plaie qui s’était silencieusement marquée dans le membre le plus à plaindre en ce moment, son cœur. Aime le et il t’aimera… Quel conseil stupide et puérile… Elle se détestait d’y avoir cru, et mais tout compte fait, si c’était à refaire, elle était sûre qu’elle n’y changerait rien, et qu’elle serait toujours aussi fan de cet inconnu. C’était comme ça, et qu’importe tout ce qui ne pouvait jouer en sa faveur.

Son baiser pourtant elle ne s’y attendait pas. Les mains moites et le regard perdu, elle ne put rien faire pour l’empêcher. Elle ne le connaissait pas, disait il, elle devait l’oublier, passez à autre chose, il ne la méritait pas… Que de paroles qui semblaient résonner faux à ces oreilles. Le jeune homme, reprenant sa position initiale et rompant le moment interminable où le visage n’était qu’à une simple distance, elle détourna son regard de lui, se sentant soudain en période de crise, sa vue embrouillée.

« Vous oubliez ? Pensez vous que si j’ avais eu la moindre occasion de le faire jusque là, je l’aurais laissé passer… ? j’ai essayé un nombre incalculable de fois mais je n’ai pas réussi à y aller jusqu’au bout… J’aurais beau me dire, tant pis il aime les blondes, tant pis il n’a de yeux que pour cette Gibson, tant pis… il n’arriverait jamais à m’aim…-soupir- Les sentiments ne seront jamais une de ces ‘choses’ que l’on peut contrôler facilement selon ses désirs et ses penchants, et vous êtes le plus apte à le savoir »

Elle eu un geste de nervosité en se rappelant de ce baiser si court qu’il lui avait donné. Goûter au fruit interdit et en oublier la saveur juste après, voilà ce qu’il voulait qu’elle fasse. Ça semblait si… facile à ses yeux qu’elle sentit un goût amère lui monter à bouche :

« Vous êtes cruel d’avoir posé vos lèvres sur les miennes ! Est-ce vraiment ‘oublier’ que vous voulez que je fasse ?! Arrêtez de jouer avec mes sentiments alors que vous connaissez très bien leur nature !! »

Se relevant, feignant de perdre l’équilibre, elle s’éloigna en courant de cet être qu’elle n’aurez jamais dû approcher, toucher ni même lui parler… Elle avait mal, mal de vivre, d’aimer et tout simplement de souffrir. Aurait elle le courage de continuer comme ça le reste de cette année sans verser une seule larme ?... Pour l’instant il n’y avait que ces perles chaudes et salées pour la consoler.

[Fin pour Kathe ><]