Par une heure tardive [ Libre ]

L'état d'Isaac semblait empirer de minute en minute... et cette maudite couverture qui n'arrivait pas ! Certes il était plus calme mais... Comment dire, il semblait... encore plus ailleurs. Il lui demanda d'un air inquiet qui il était, ce à quoi elle lui répondit, une pointe d'angoisse dans la voix : "Tu es Isaac Irving, préfet des Serpentard. Tu es mon ami... Je t'en prie Isaac... écoute moi !" Mais il ne l'entendait pas. Son regard était vitreux ! Et il avait froid. Elle enleva sa cape, ne gardant que sa mince nuisette malgré le froid de cette nuit de fin d'hiver. Elle resta assise à ses côtés, ses mains allant nerveusement du visage du jeune homme à ses épaules, cherchant quoi faire.

Quand il reprit la parole, son premier sentiment fut le soulagement, mais ce qu'il lui dit ne fit que l'inquiéter encore plus. Un très mauvais pressentiment la pris accompagné d'une inquiétude qui la saisie au coeur. Oubliant momentanément leur situation respective, elle mit un genoux sur le canapé et appuya ses deux mains sur les épaules d'Isaac dans la volonté de le secouer ou elle ne savait pas trop quoi d'autre... Ses cheveux rouges formaient un rideaux autour du visage du préfet et une larme coula des yeux de Myrielle pour tomber sur le visage d'Isaac.

"Elle a raison, tout ira bien... mais il faut que tu reviennes vers moi Isaac. Tu entends ? Il faut que tu me regardes... regarde moi Isaac !" L'une de ses main passa de l'épaule au visage du jeune homme et l'attrapa pour le mettre bien parallèles au sien. Il fallait qu'il retrouve tout ses esprits, qu'il revienne parmi eux ! Enfin, en fait Elza n'était pas encore revenue, mais c'était tout comme non ? Les lèvres de Myrielle tremblait tandis que ses grands yeux bleus papillonnaient pour empêcher encore les larmes de couler sur le visage de son ami.

"Parle moi, s'il te plaît..." La voix de Myrielle était plaintive. Elle craignait, sans trop savoir pourquoi, qu'Isaac ne s'éteigne comme une bougie en manque d'oxygène. "S'il te plaît..." Et s'affaissa un peu et son front toucha celui du préfet tandis que sa main caressait sa joue. "Parle moi..."

Isaac replongea instantanément dans un semi coma, pour ainsi dire. Ses forces s’étaient à nouveau affaiblie, et malgré les appels de son amie, il n’arrivait pas à déceler ses lèvres pour lui répondre. Ses paupières papillonnaient rapidement, le jeune homme ne pouvait la regarder et peu à peu, il ne vit plus rien. La lumière lui faisait mal aux pupilles, et dans une dernière tentative, il ouvrit délicatement pour apercevoir entre ces cils les iris glacés de sa jeune amie.

Ses caresses étaient comme des brûlures sur sa peau mais le garçon ne s’en plaignait pas. Sentant la belle plus proche que jamais, la fraîcheur de se peau apaisant son front bouillonnant, il tenait par tout autre moyen de manifester sa présence, le peu d’état de conscience qui lui restait. « … », impossible.

Alors qu’elle s’affaissa sur lui, il puisa en lui l’énergie restante pour venir poser sa main sur le bras nu de la jeune fille. On pouvait lire sur son visage la concentration afin d’accomplir son geste et une fois fait, il s’abandonna à nouveau pour un autre monde. Espérant dans ses pensées retrouver sa mère, une voix douce et réconfortante pour le guider, il errait dans un pièce étroite et sombre se rétractant de plus en plus sur lui, limitant l’air. Extérieurement, on le voyait suffoquer, l’air lui manquait et peu à peu, il allait sombrer véritablement dans le coma.

Tentant un nouveau geste, il essaya de serrer le bras de la jeune femme présente. Qui pouvait-elle être ? Plongé dans l’inconscience, il perçut une jeune et belle demoiselle à la chevelure rousse lui tendre la main, un sourire tendre dessiné sur le visage. Alors qu’il se voyait sur le point de lui prendre la main, une autre apparut. Le teint de porcelaine, des cheveux noir corbeau, la fille s’emparât de celle-ci et peu à peu, il voyait l’autre disparaître jusqu’à ne plus être. « Reviens… » marmonna-t-il presque inaudible ment, entrelaçant les doigts de Myrielle aux siens sans avoir conscience de son acte.

Il lui échappait. Encore une fois. Mais c'était bien pire car là, il était malade. Inquiète, voir même carrément au bord de la panique, la belle rousse restait immobile, écoutant le souffle court d'Isaac et les battements faibles de son coeur. Le sien lui, battait très fort sous la pression. Si le fait qu'il lui prenne la main semblait à priori être rassurant, ce "reviens" à peine murmurer la mit dans un profond trouble. A qui parlait il ? A sa mère ? A Dawn ? Ou bien... à elle. Elle était perdue. Elle pensa à Alexis. Lui saurait peut être quoi faire ? Non. Il devait rester en dehors des complications de sa vie, du moins pour le moment.

Les paupières closes d'Isaac lui rappelèrent combien elle aimait jouer à la belle au bois dormant. Elle s'était toujours sentie proche de cette princesse enfermée dans une tour entourée de ronce... d'où son nom d'ailleurs, la princesse Ronce. Peut être qu'un baiser réveillerait le prince charmant mais elle ne pouvait pas le lui donner n'est ce pas ? Où étais Dawn quand on avait besoin d'elle ? Elle commença à se dégager dans l'intention d'aller voir sa meilleure amie mais au dernier moment, alors qu'elle allait détacher sa main de celle de son ami, elle eu l'impression que ce n'était pas la solution. Isaac se laisserait il toucher par Dawn ? A sa connaissance c'était sa présence à elle qu'il avait réclamer. Pourquoi ? Elle l'ignorait mais cela prouvait qu'il ne permettrait pas à Dawn de l'aider.

Elle n'était pas sûre d'elle, mais elle n'avait pas le droit à l'erreur. Qui voulait-il voir revenir ? Peut être qu'en répondant à sa prière, il se réveillerait... S'il s'agissait de sa mère, ils avaient un sérieux problème... mais... et si c'était elle ?

"Je suis là Isaac... Réveille toi bel endormi." Prononça-t-elle avant même de comprendre ce qu'elle faisait. Elle approcha son visage de celui d'Isaac et bien qu'une larme roula sur sa joue pâle, elle l'embrassa tendrement. Elle n'en avait pas le droit mais... Elle voulait savoir... Elle voulait le voir revenir vers la réalité et qu'il lui dise à qui s'adressait ce "reviens" délirant. Elle savait que si ce baiser agissait d'une manière ou d'une autre c'est qu'entre autre c'était une adresse pour elle mais elle ne savait qu'en faire. Elle préféra donc prolonger le baiser dans l'espoir qu'à défaut d'autre chose, il puisse se raccrocher à cette sensation familière.