Sans titre /PV/

//J'espère que ça ira//
//Quentin//

A force de marcher, les poings serrés, bousculant quelques élèves sur le passage, la jeune fille se retrouva perdue dans le parc de Poudlard. Elle n’était pas perdue, bien évidemment, mais elle ne prit pas attention où elle atterrit et mit un petit temps à se repérer.

Sur les hauteurs de la plaine, on pouvait voir le lac noir s’étendre au pied de la colline, sur la droite de l’étendue d’eau, le terrain de Quidditch s’élevait, arborant les blasons des quatre maisons avec fierté. Elle ignorait bien qui pouvait être premier du classement, après tout elle s’en foutait royalement. Depuis sa blessure elle n’avait plus assisté aux matchs, préférant la compagnie de quelques livres.

Mais pour en revenir au fait qu’elle arriva en trombe dans le parc, c’est qu’elle venait de recevoir une lettre des plus salées de la part de son parrain. Ce dernier lui demandait de ne pas écouter les paroles de l’infirmière de son école, de ne pas se laisser abattre et de persévérer, tenter de temps en temps de frapper… une balle de golfe, de base-ball, ping-pong, tout ce qui pouvait être tapé ! Que lui-même s’il avait écouté les médecins, il n’en serait pas là à jouer professionnel en Irlande. Léa ne savait plus qui écouter, ni quoi penser… Il y avait déjà Pomfresh qui la tenait à l’œil, sa mère qui voulait la préserver de tout espoir de guérison total - le médicomage de Sainte-Mangouste assurant que cette blessure ne se remettra jamais, et son parrain qui lui demandait d’essayer à nouveau de voler, et de jouer. Ingorait-il le risque que ceci engendrait ? Si elle forçait de trop dans ces gestes ?

Toutes ces pensées se mélangèrent dans sa tête, le mal de faisant petit à petit et la colère, la contrariété de plus en plus grande. S’emparant d’une pomme de pin, elle la lança de toutes ces forces pour qu’elle tombe dans le lac. Erreur ! Le mouvement provoqua une douleur intense dans son poignet. "Aaaaargh" , s’exclama-t-elle en s’accroupissant son avant-bras collé à sa poitrine. *Imbécile…*

Un craquement se fit entendre - non pas celui de son poignet - celui d’une branche écrasée par la masse d’un élève accueilli par le regard sombre de Léa. Se redressant, elle garda son bras près d’elle, le poing fermé, osant à peine déployer ses doigts peur d’avoir mal. Elle sentait le regard s’intensifier sur elle, certes l’endroit ne lui appartenait pas mais le parc était assez vaste pour ne pas que deux personnes se retrouvent confinés dans le même coin. Se retournant sur lui, elle le nargua d’un geste de la tête et d’un "Quoi ? Qu’est-ce que tu veux ?" assez sec espérant le faire déguerpir n’étant pas le bienvenu.

*C’est pas vrai !*, se dit-elle en le voyant avancer vers elle. Poussant un grand soupir en le voyant, elle regarda vers le lac, espérant qu’il ne chercherait pas à faire la conversation. Malheureusement pour elle, il approcha et s’intéressa à sa blessure. Le dévisageant avec méfiance, elle reconnut l’un des nombreux Montgomery qui grouillait dans le château. Celui-ci était élève de Serpentard, dans son année… il devait s’appeler Martin ou un truc comme ça… enfin elle s’en foutait assez ! Le regardant de la têt aux pieds, elle rétorqua: « Qu’est-ce que ça peut te faire ? » sur un tout aussi amical que la première fois.

Connaissant assez la mentalité des membres de Salazar, elle se disait qu’il ne devait pas être mieux que les autres, et puis, vu son air supérieur, on avait tout compris ! L’ignorant, elle porta son attention sur sa douleur. Doucement, elle tenta de déployer ses doigts mais une fois qu’elle les agita la douleur lança dans don poignet. Inutile d’alerter l’infirmière, elle se ferait enguirlander et recevrait une beuglante de sa mère.

Repensant à l’accueil fait à Martin, elle se demanda si entre les deux, ce n’était pas elle la Serpentarde. *Ça ferait le bonheur de mes tantes…*, pensa-t-elle en expirant bruyamment. Humectant ses lèvres, les pinçant, un air dépité se disant qu’elle aurait être plus aimable, la jeune serdaigle espéra avoir plus de tact la prochaine fois qu’elle s’adresserait à lui. Et pourquoi pas tout de suite ? « Excuse-moi… », présenta-t-elle avant qu’il ne dise quoi que ce soit, « … je ne voulais pas t’agresser. »

Se tournant un peu vers lui, elle leva son bras regardant son poignet blessé attristée. « Si tu veux savoir, je me suis ramassée un cognard pour la troisième fois… et les chances que je puisse rejouer sont inexistantes… je peux donc dire adieu à mes rêves de carrière professionnelle. », expliqua-t-elle étant donné qu’il vouait savoir, enfin il n’en demandait pas temps mais voilà. Ses pupilles se tournèrent vers le stade qu’elle observa un instant avant de croiser celles du serpentard.

Et voilà… maintenant le silence s’installa. Super malsain comme situation… Ne sachant quoi faire, elle s’assit sur un rocher qui se trouvait derrière lui, plongea ses mains dans sa veste en faisant attention de ne pas se heurter à nouveau et attendit qu’il parte.

Pauvre Quentin, pour une fois qu'il était sympathique avec quelqu'un il se faisait agresser verbalement. Qui a un jour dit que les Serpentard étaient tous méchant et idiots et que les Serdaigle étaient plutôt posés et réfléchis ? Quelqu'un qui ne devait surement pas connaitre Quentin Montgomery et Léa O'Gara réunis. Mais le jeune n'était pas de nature à répondre au tact au tact, non il était très réfléchi et n'entrait dans un jeu de conflit que s'il le voulait vraiment, ce qui n'était pas le cas ici. Le Serpentard se contentait de rester impassible et de regarder la fille de ses yeux bleus tout en restant inexpressif.

La jeune répondit répondit immédiatement avec l'aplomb et l'autorité qui était si spécifique aux Serdaigle. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Rien, juste savoir pour agir en conséquence. Quentin n'était pas de ses Serpentard égoïste et idiot qui passaient leur temps à se moquer des autres et à les insulter, non, Quentin vallait mieux que ça. Il était un Serpentard, certes, mais savait rester poli, calme et dire des choses gentilles parfois, quand son humeur le lui permettait. Pour le coup là, son humeur n'était pas au beau fixe et ce n'était pas vraiment le moment de l'énerver. Par chance, ce qui arriva par la suite mis fin au débat houleux.

La jeune fille s'excusa et lui dit qu'elle ne voulait pas l'agresser. Ca, Quentin l'avait bien compris. Quiconque d'un peu cencé comprennait que la jeune fille avait un problème tout autre que l'arrivée d'un autre élève auprès d'elle. Et Quentin était prêt à parier que ça avait un rapport avec sa main blessée. Léa, car tel était son nom -Quentin le savait des cours communs- lui avoua que ce qu'elle c'était fait au poignet était du aux cognards. Maudits cognards. Elle lui avoua ensuite que ses chances de jouer au Quidditch étaient nulles et en particulier dans une équipe professionelle. Quentin ne pouvait que trouver ça bien mais il se doutait que ce constat plaise à la jeune fille.

Quentin détestait le Quidditch plus que tout au monde. Et s'il y avait quelques choses qu'il détestait encore plus, c'était bien les cognards. Saleté de cognards qui mettait la vie de sa petite amie en danger dès qu'elle montait sur un balai, comme si le fait simple de monter sur un balai n'était pas assez dangereux. Vous devriez voir Quentin quand il assiste au match de Poufsouffle et de Serpentard. Les deux seules équipes qu'il désire voir en réalité, son coeur risquant déjà de lacher à chaque match donné. S'il venait voir ces matchs là en particulier, c'était pour veiller sur Susan, Raphaël et Dawn, prêt à leur jeter un sort pour ralentir leur chute en cas de problèmes. Des mots, des mots. Quentin doutait en réalité de pouvoir lancer un sort convenable durant un match de Quidditch, la peur du vide le tirraillant plus que jamais. Il assistait donc au match, impuissant, juste bon à engeuler ses amis, et sa copine quand ils prennaient trop de risque. C'était Raphaël qui avait pris le plus en réalité, demandez lui, il s'en souvenait encore.

« Je suis désolé, je l'ignorai. » Dt il d'un ton sincèrement désolé pour elle, qui tenait plus de son expression que de ce qu'elle avait dit. Il se fichait qu'elle ne puisse plus jouer au Quidditch, bien au contraire il en était heureux, ça ferait une victime de moins, mais en revanche il voyait bien qu'elle était profondemment triste de le savoir, ce qui lui vallait sa pitié. « Mais si ça peut te rassurer, dis toi que tu ne risqueras plus jamais ta vie sur un balai. Maudit soit le Quidditch et tous ses cognards... » La dernière remarque n'était pas pour Léa en particulier, mais plutôt un cri de coeur qui avait besoin de sortir. Depuis le temps qu'il se retenait, Quentin aurait facilement explosé si ça avait été Susan qui était blessée, et non pas Léa. Regardant le lac avec énervement, non pas que le lac l'énerve, non bien au contraire, Quentin tenta de se calmer sommairement, se rendant compte qu'il s'était laissé emporter par ses sentiments, ce qu'il ne faisait jamais. Le jeune homme se recula pour aller s'asseoir en fin de compte à côté de Léa, sur le rocher, bien décidé à rester là. Il pensait encore à ce qui allait arriver à Susan au prochain match de Quidditch, comme avant chacun de ses matchs d'ailleurs, et restait bien entendu, très inquiet.



&&&

Si vraiment le Serpentard était désolé, il n’en avait pas l’air pour autant. Après tout, elle n’avait pas besoin de sa compassion et encore moins de sa pitié. C’est alors qu’elle eut un flash. *Je fais donc pitié à ce point ?*, se dit-elle effrayée qu’il ne soit pas le seul à penser de cette manière à son sujet. Léa prit donc rapidement la décision d’arrêter de se plaindre, et de contrôler ses sautes d’humeur à chaque fois qu’on lui parlait de ce sport sorcier. Le temps de sa réflexion, le garçon était venu s’asseoir à côté d’elle. La remarque qu’il fit, maudissant le sport que Léa vénéré par-dessus tout, l’interpella. A la place de le chasser comme un vulgaire matou des rues, elle lui dit : « Et bien… on va très bien s’entendre nous deux sur le plan Quidditch ! » en esquissant un sourire amicale, laissant s’échapper un petit rire entre ses dents.

Pour parler comme ça, il devait avoir eu une mauvaise expérience sur un balai ou tout simplement en jouant. Peut-être avait-il perdu un proche lors d’un match, ou alors qu’il ne supportait pas de voir les joueurs de faire attaquer par un cognard. * J’aimerais bien savoir pourquoi*, se demanda-t-elle en le regardant d’un œil, il venait de réveiller sa part de curiosité. « Pourquoi ce point de vue ? Tu sais, tout joueur qui décide de le pratiquer connait les risques… », expliqua-t-elle à la suite de sa question. Reportant son regard sur le stade qui s’élevait, elle repassait son dernier match dans sa tête avant qu’elle ne soit blessée au poignet.

Vraiment, c’était fini pour elle. Peu importe la volonté de son parrain, de sa mère ou bien encore des conseilles des médicomages. Il était peut-être temps de passer à autre chose… Peut-être la course de balais ? Après tout, elle manipulait l’engin comme personne et avait atteint des vitesses incroyables. Encore une fois, c’était mettre sa vie en danger. La moindre erreur et … Sinon, elle pourrait se lancer dans le sport moldu… le base-ball mais là aussi son poignet en prendrait un coup. Quoi qu’il en soit, elle avait le temps maintenant pour penser à son avenir…

« Dis-moi, tu ne fais pas partie de la Brigade d’Ombrage j’espère ? » espéra-t-elle en le regardant. A première vue non, il ne portait pas le badge que la ministre avait donné aux membres, mais sait-on jamais ! En ces temps, il valait mieux se méfier de son voisin, même si vous le connaissez depuis votre première année.

La Serdaigle annonça à Quentin qu’ils allaient certainement bien s’entendre sur le plan du Quidditch. Quentin n’en était en réalité pas très sur. Comment une fille aussi frustrée qu’elle de ne plus pouvoir jouer à un sport qu’elle aimait tant pouvait approuver quelqu’un qui détestait ce sport par-dessus tout ? Quentin se posait la question et se disait que seule la frustration de ne pas pouvoir jouer pouvait équivaloir à la haine de cette pratique peu constructive. Car oui, d’un, la jeune fille devait être tellement frustrée de ne plus pouvoir jamais jouer au Quidditch qu’elle devait en être au même niveau que Quentin question haine, et de deux, le Quidditch était oui, une pratique peu constructive, car inintéressante et réellement inutile, sans aucun but particulier.

Léa, car à présent ce n’était plus « la Serdaigle » mais bel et bien un individu à part entière (partagez le point de vue de Quentin et il vous gardera forcement une place dans son cœur…), lui demanda pourquoi il avait ce point de vue sur le Quidditch. Quentin hésita à lui répondre, n’ayant révélé son secret qu’à un groupe très réduit de personne, dont seul Raphaël et Dawn faisaient partie. Ayant une soudaine sensation de confiance en la jeune fille, Quentin déduisit par lui-même qu’il pouvait lui révéler sans craindre de voir son secret révélé au grand jour. « Le joueur connaît peut être les risques, mais c’est celui qui est un spectateur impuissant qui les ressent encore plus. Et disons que la peur du vide n’arrange pas la chose… » Quentin faisait bien sur référence à Susan et à son impuissance de la soutenir quand elle était sur un balai. Le vertige en étant la principale cause. Si seulement elle décidait d’abandonner ce sport idiot, et si seulement Raph et Dawn faisait de même. Pourquoi s’entêtaient ils à vouloir à tous prix monter sur un balai ?

Reportant son regard de Léa aux reflets scintillants du lac, Quentin constata qu’il n’en avait jamais dit autant à quelqu’un, sans pour autant rester des plus discrets sur ses véritables pensées. Si Quentin avait un jour su qu’ils auraient confié une telle chose à une Serdaigle, fanatique de Quidditch de surcroit, il n’en aurait pas cru un mot, pourtant c’était vrai. La jeune fille enchaine immédiatement sur une autre question qui n’avait pas franchement pour but de le calmer. Si elle comptait aborder tous les sujets qui le mettaient en rogne actuellement, elle avait tout gagné. « La Brigade d’Ombrage ? Tous les idiots qui n’ont pas assez d’autorité pour se faire respecter sans retirer des points ? Non merci, très peu pour moi… » Tel était l’avis de Quentin sur la question. Assez tranché certes et qui ne changerait pas de sitôt.

Étonnement, la jeune Serdaigle trouvait fort agréable la présence du Serpentard. Il était du genre réfléchi et ouvert d’esprit, loin de ressembler à ses camarades de maison. La majorité était une bande d’abrutis friqués qui ne faisaient que se moquer et de rabaisser tout autre personne différente d’eux. Par chance, il ne faisait pas partie de la brigade d’Ombrage sinon elle se serait retrouvée dans de beaux draps. Avec la Team Ombrage, les points partaient à une vitesse folle. « Un élève de Serdaigle a rejoint les rangs ! J’ignore ses motivations mais en tout cas il jouit de son titre ! » dit-elle histoire de parler.

Soit, les sujets de conversation semblaient ne pas trop plaire au jeune homme, comme irrité à chaque fois que Léa posait une question. N’étant pas une bavarde de nature, elle tenta de faire un effort pour tomber sur un sujet où tous les deux pouvaient s’entendre. Quoi donc ? Ce n’était pas facile surtout que tous les opposés pour le moment. Tortillant ses doigts, replaçant une mèche de ses cheveux emportée par le vent, elle demanda inconsciemment: « Et sinon, tu as une petite amie ? ». Prenant conscience de sa question ses yeux s’agrandirent, se tournant sur lui la bouche entrouverte, elle ajouta: « Ne crois pas que je veux sortir avec toi. Tu n’es pas mon genre. ». Oh non, peut-être qu’elle allait le vexer en disant ça, elle tenta de se rattraper: « Enfin, tu es plaisant, joli garçon, mais … laisse tomber. ». Ne sachant quoi dire, elle préféra abandonner sa défense. Puis, elle n’avait pas besoin de se justifier, c’était une question comme une autre. Aussi, elle ne s’intéressait pas aux autres garçons, pour elle il n’y avait que Nathan même s’ils n’étaient plus ensemble pour le moment.

Chipotant dans sa poche, elle sortit quelques dragées surprises. Tendant la main vers Quentin pour lui en proposer, elle se servit, déballât le bonbon et le mit en bouche en espérant tomber sur une bonne saveur. « Yerk ! » exclama-t-elle en crachant aussi vite le met dans son papier d’origine. « J’ignore ce que c’est… mais c’est vraiment pas bon. » grimaça-t-elle en l’emballant et d’un coup de baguette le fit disparaître de la main. Jetant un œil, il s’assura qu’aucun membre de la Team Ombrage n’était dans les parages, sinon ça aurait été cinquante points dans les dents sur ce coup !

//C'est médiocre//

Un élève de Serdaiglea rejoint les rangs d'Ombrage ? Et bien, comme quoi, même quand on est au sommet, on veut toujours plus de pouvoir. Dans ce cas là, le Serdaigle devait vouloir se faire encore plus remarquer que d'habitude et avec ça, avoir un statut qui le rendrait respectable, enfin selon lui. Quentin n'était pas du genre à respecter les membres de la Brigade plus que les autres, ils les ignoraient simplement, leur petitesse ne le touchant même pas. « Tu métonnes... y'en a qui ferait n'importe quoi pour attirer un peu l'attention. » Quentin faillit rajouter quelque chose de désagréable sur les Serdaigle et s'abstint donc. Il ne voulait pas être désagréable avec Léa, elle ne le méritait pas.

Léa lui demanda ensuite si Quentin avait une petite amie. Elle se précipita ensuite en excuses qui n'avaient pas lieu d'être (Quentin avait bien compris que la question était banale), ce qui vallut une situation plutôt comique. Quentin ne put réprimer un sourire. Le Serpentard ne souriait pas souvent de manière générale et quand il le faisait, on pouvait déduire qu'il était particulièrement de bonne humeur et surtout assez content. C'était le cas. Il regarda donc Léa, le sourire toujours accroché à ses lèvres et baissa la tête vers le sol tout en continuant à sourire. « Non » Le mensonge était assez grand pour ne pas en rajouter. De toute manière, il était habitué à mentir depuis plusieurs mois, ce n'était pas cacher la vérité à une fille de sa classe qui allait le rendre mal à l'aise.

Il redressa ensuite la tête et regarda de nouveau le lac. Ca lui permettait de ne plus penser à Susan. Après ce qui venait de se passer, il préférait se changer les idées. Et depuis son arrivée avec Léa, il devait reconnaitre que son humeur avait changé. Cette fille devait avoir des vertues relaxantes comme la camomille. Elle lui proposa ensuite une dragée surprise de Bertie Crochue et celui ci s'empara d'une. Avec la chance qu'il avait, il allait certainement tomber sur un truc immangeable, mais tentons le coup. Bingo! Epinard. Génial. Quentin recrocha aussitôt la dragée qui attéri quelques mètres plus loin. « Je confirme » Il regarda Léa, et devant le comique de la situation, éclata de rire. Ca ne lui était pas arrivé depuis un bon moment il fallait dire. Mais là, ça faisait du bien...

Voyant la dragée jaillir de la bouche de Quentin pour s’écraser dans l’herbe, elle éclata de rire avec lui. Il était rare de voir un élève aux couleurs de Serpentard adopter un tel comportement, mais la jeune irlandaise s’y fit assez vite au point d’avoir des difficultés à reprendre son souffle. Essuyant une larme échappée, elle posa son autre main son cœur histoire qu’il reprenne une cadence stable. « Oh… que ça fait du bien ! » soupira-t-elle dans un dernier sourire. Cela faisait tellement longtemps que ça lui était arrivé, plus habituée à tirer une tête de trois mètres ou de pleurer. Nathan, si seulement tu pouvais revenir ensoleiller ma vie.

Pour ce qui était de la petite amie, la réponse fut non ! Clair et net, sans le moindre détail supplémentaire. Le regardant dans les yeux, la jeune serdaigle doutait de sa crédibilité mais ne releva pas pour autant la question. Après tout, il avait bien raison. Vaut mieux être seul que mal accompagné comme lui répétait sans cesse mamy Charlene. Mais le besoin d’affection se faisait sentir, alors sur le coup, elle avait bien envie de lui proposer quelques chose. Ils n’étaient pas amis, et encore moins sur le point de se revoir. Pourquoi ne pas lui demander s’il voulait bien la prendre dans ses bras ? Non très mauvaise idée dans le fond ! Et tournant son regard vers le lac, elle dit « Vous êtes combien de Montgomery ? », histoire de parler. L’école en était infestée si on pouvait dire ça comme ça, comme une chien rempli de puce ! Elle en connaissait quelques-uns de vues comme Julien et Isabelle qui faisaient parties de la même maison qu’elle. « Non, ça m’est égal en fait. J’voulais te demander … Est-ce que ça te dérangerait de me serrer dans tes bras ? ». Prenant son air timide avec tout de même un large sourire sur le visage elle ajouta: « Ne vois pas ça comme du rendre dedans ! Surtout pas… Disons que c’est une sorte de … », réfléchit, « … dépannage parce que j’en ai vraiment besoin là ! », conclut-elle en se laissant s’affaisser sur son siège, le dos bossu comme si elle portait le monde sur ses épaules.

Ok ils sont encore des inconnus l’un envers l’autre. Mais bon, toute amitié ne naît pas n’importe comment et ce geste serait peut-être le début d’une longue et fameuse amitié entre deux êtres qui à la base - si on se limite vraiment à; ‘T’es un Serpentard, bouh le vilain’ et à ‘Retourne dans ton nid oiseau de malheur’ - n’ont rien à voir ensemble.

Quentin cessa de rire. Ca faisait du bien, Léa avait raison. Il n'avait pas eu le coeur aussi léger depuis tellement longtemps. Certes il était heureux avec Susan, mais les circonstances de leurs rencontres étaient toujours lourdes à supporter. Quentin ne pourrai pas mener ce jeu là indeffiniment, et il savait que Susan non plus. Pour l'heure, Susan n'était pas là et c'était bel et bien avec Léa O'Gara qu'il venait d'attraper un fou-rire. Comme quoi, tout était possible. Demain il allait boire un thé avec un Gryffondor tiens, c'était décidé... Quand Quentin se mele à la population de Poudlard, attention, ça ne se termine jamais comme ça aurait du...

Léa demanda à Quentin combien il y avait de Montgomery à Poudlard. Alors, sujet épineux. Quentin allait bien sûr répondre pour les Montgomery-tout-court, parce que les autres étaient insignifiants, bien que d'ailleurs, il ne les ai jamais rencontré. D'ailleurs, c'est ce qu'il fit. « Nous sommes 6 Poudlard. Victoria et Christian, mes ainés, sont à Serpentard. Ensuite il ya Izzie -enfin Isabelle- que tu dois connaitre vu qu'elle est à Serdaigle, et Edward, lui a Gryffonfor. Enfin il ya Anabelle, ma petite soeur, en seconde année à Poufsouffle. Et puis on aussi des cousins dans l'école, mais eux, ils ne sont pas importants... »

Quentin reporta son regard sur le lac en pensant à ses cousins. Vraiment eux, ils ne serraient pas là, personne ne verrait la différence. Enfin si. Chris la verrait. Quelle idiot avait eu son frère de sortir avec Maera ? Une Gryffondor en plus! Et cruche au possible. Plus superficielle, tu meurs (je retire, il ya Mayan). Quentin préféra oublier les choix un peu douteux de son frère ainé pour resporter son regard sur la jeune rousse. Vraiment, Léa était belle. Tout à fait son type de fille. S'il ne sortait pas avec Susan il aurait pu être séduit par elle. La jeune fille venait de lui poser une question des plus inatendues. La prendre dans ses bras ? C'est à dire ? Voilà qui n'était pas prévu au programme!

Quentin ne sut pas répondre. Il regarda la jeune fille dans les yeux, tentant à tout prix de lire dans son regard. Il n'y parvint pas. Que voulait elle vraiment ? Quentin croyait avoir la réponse mais il n'en était pas sûr. De l'amour ? Non, ça elle semblait en recevoir de quelqu'un. Peut être bien un besoin de contact. Non. Alors que le don d'empathie de Quentin se faisait de plus en plus fort, il comprit. Il comprit comme si c'était limpide. Léa avait besoin d'affection, beaucoup d'affection. Ca elle en manquait, et d'ailleurs, ça se voyait. Et contre toute attente, Quentin fit quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé faire quelques minutes plus tôt. Il tendit les bras en direction de la jeune fille comme pour lui faire comprendre qu'il était d'accord. Dire que cette fille était une simple camarade de classe il y avait de cela quelques heures... Nul n'aurait cru ce qu'il voyait en cet instant s'il connaissait vraiment Quentin Montgomery.