Baptême d'Opaline Montgomery [PV]

Susan n'eut pas besoin de réveil pour la tirer du lit, ce matin-là. Elle n'avait - pour ainsi dire - pas fermé l'oeil de la nuit et, dans les rares moments où elle s'était assoupie, elle n'avait ou rêver d'autre chose que de fiasco baptismal. Incapable de rester allongée plus longtemps, elle se leva dès l'aube et resta un moment immobile, debout devant la fenêtre. Elle aurait donné cher pour être déjà au lendemain. La journée qui l'attendait lui paraissait s'étirer à perte de vue. Et il n'était pas dit qu'elle lui survive.
La rouquine soupira et se détourna du spectacle qu'offrait, au-dehors, les nuages que le soleil venait rosir. Elle ne se sentait vraiment pas bien. Car à l'angoisse d'affronter toute la famille Montgomery s'ajoutait la honte d'avoir menti à ses parents pour honorer l'invitation de Quentin. Dès le départ il avait été évident pour Susan qu'il lui fallait à tout prix tenir ses parents dans l'ignorance vis-à-vis de Quentin. Les Bones, tous ouverts à la nouveauté fussent-ils, n'étaient certainement pas prêts à accepter que leur fille fréquente un Serpentard. L'endogamie poufsoufflienne avait la vie dure dans la famille...
Elle n'avait toutefois pas trop eu à feinter : avec le retour - désormais officiel - du Grand-Méchant-Loups, les adultes avaient bien d'autres préoccupations que de savoir si oui ou non leur fille/nièce/filleule/cousine avait un petit ami.
Il n'en restait pas moins que Susan avait été obligé de mentir au sujet du baptême. Elle avait vaguement espéré que ses parents la laisseraient y aller sans broncher mais c'était sans compter sur la sempiternelle prudence des Bones, qui leur commandait de toujours poser des questions. En l'occurrence une question. Par qui avait-elle été invitée ? Le ton n'était pas suspicieux, non, plutôt surpris. En cinq années d'études à Poudlard, Susan n'avait jamais mentionné les Montgomery - et pour cause ! - dans ses lettres. Heureusement que Susan avait préparé sa réplique d'avance. Elle avait baragouiné quelque chose au sujet de Shawn et d'Anabelle, de Poufsouffle. Et ses parents n'avaient plus posé de questions : les Poufsouffle, on leur faisait confiance d'instinct... Pauvres parents, s'ils savaient !
Ce qui perturbait Susan ce n'était pas cependant pas tant le fait d'avoir menti que celui d'avoir menti sciemment, presque naturellement. Elle n'avait même pas rougi. A peine avait-elle éprouvé un étrange creux au niveau de l'estomac, un peu comme avant un match de quidditch ou un devoir de potion. Mon Dieu ! En quoi se transformait-elle ?

Plongée dans ses pensées, la jeune fille avait avalé distraitement un bol de thé et quelques scones, souvenir du Tea Time de la veille au soir. Elle mâchonnait machinalement, plus pas instinct que par réelle faim et son estomac lui laissa rapidement entendre qu'il fallait mieux s'arrêter là si elle ne voulait pas avoir des ennuis en plein milieu de la cérémonie religieuse.
La phase habillement n'avait pas posé trop de problème à la Poufsouffle. Elle ne cherchait pas - surtout pas ! - à se mettre en valeur. D'une part parce qu'elle n'avait pas du tout envie de se faire remarquer et d'autre part parce que ses parents risquaient d'avoir des soupçons sur la validité de son excuse "Shawn et Anabelle" si jamais elle se montrait trop coquette. De toute façon, la conquetterie n'était pas vraiment dans la nature de Susan. Elle avait donc enfilé une robe d'été noire très simple, en priant très fort pour que le noir ne soit pas pris comme une preuve d'hostilité à l'égard du nouveau-né. Elle avait ensuite enfilé ses ballerines d'uniforme (on est Susan ou on ne l'est pas), remonter ses cheveux en un chignon (branland), fourré sa baguette (on ne sait jamais) et un gilet (oui, le climat anglais, il faut toujours s'en méfier) dans un sac avant de descendre rejoindre son père qui lui avait promis de l'emmener par transplanage. De toute façon, il devait se lever pour passer au ministère avant la fin de la matinée. Depuis la fin juin, les horaires des employés du ministère semblaient s'être considérablement alourdies...
Susan adressa un sourire qu'elle espérait franc à son père et lui attrapa le bras d'une main tremblante. Heureusement pour elle, le brave M. Bones mit cette nervosité sur le compte du moyen de transport : Susan avait toujours détesté transplaner. Lorsqu'elle était petite, on ne pouvait la faire transplaner sans qu'elle se mette à pleurer de peur. Mais depuis cette époque, elle avait un peu évolué. Merci pour elle. Arriver en larmes au baptême n'aurait probablement pas été de trèbon goût. Elle se contenta donc de serrer les dents et de fermer les yeux pendant les quelques secondes que dura le voyage.

Lorsqu'elle les rouvrit, elle se tenait non loin de l'Eglise. Son père lui déposa un baiser sur le front, lui souhaita une bonne journée avant de disparaître dans un petit "plop". Et Susan de se retrouver seule et morte de peur. Elle avait très envie de faire demi-tour. Sans compter qu'il y avait déjà foule sur le parvis de l'Eglise. Hélas ! Elle était à des centaines de kilomètres de chez elle et à moins de faire appel au magicobus - ce qui n'aurait pas été très discret - il lui était difficile de rentrer.
Aussi prit-elle son courage à deux mains et s'avança-t-elle vers les marches de l'Eglise, les yeux résolument fixés sur le clocher. Susan était de confession catholique et, qui plus est, une bonne petite scout dans sa jeunesse. En cette heure critique, le clocher avait quelque chose de profondément rassurant.
Mais Dieu ! Que d'inconnus dans toute cette foule qui se pressait devant le bâtiment ! Si elle reconnaissait deux ou trois visages - comme celui de Roze et d'Orla, bien qu'elle se trouvât dans l'impossibilité de se souvenir le nom de cette dernière - la plupart des figures lui étaient étrangères. Ce qui, étant donné sa grande timidité, n'était pas pour la mettre à l'aise. D'un autre côté, c'était peut-être une chance... Au moins, il n'y aurait personne de sa connaissance pour la juger.

*Oh non !* songea-t-elle subitement *et si des collègues de mes parents étaient invités ?*

Mais elle n'eut pas le temps de s'apesantir sur la question. Quentin surgit de nulle part (il transplane ? Déjà ?) et l'embrassa avant même de dire bonjour, quel malpoli. Ce qui n'était pas une mauvaise chose. Pas mauvaise du tout, même, quand on y regardait de plus près. La joie du Serpentard était communicatif et Susan rouge de confusion et de bonheur, lui adressa en retour un sourire timide, certes, mais visiblement réjoui.
Heureusement qu'elle n'eut pas à parler. Sans cela son cerveau - qui venait de se mettre en grève - aurait probablement fait quelque chose de stupide. Comme ricaner nerveusement avant de sortir "Les canards aussi ont le droit au respect !" Ce qui aurait été particulièrement déplacé.

Toutefois, se retrouver face-à-face avec Raphaël Gibson n'était pas très rassurant. Allez savoir pourquoi la rouquine avait toujours eu peur du jeune garçon et ce n'était pas aujourd'hui que les choses allaient changer... Il lui fallait pourtant faire un effort, et ce autant pour elle que pour Quentin. Car si Raphaël était le meilleur ami de ce dernier, elle yu avait fort à parier qu'elle aurait aussi à passer la journée en sa compagnie.
Elle lança un coup d'oeil où se reflétait une sorte d'étonnement craintif quand le Serpentard lui sourit. Nononon, attendez une minute ! Depuis quand Raphaël Gibson était-il censé être aimable ?
Mais peu importe, après tout ! Eludant la question pour le moment - sans compter qu'elle risquait d'entraîner des hypothèses encombrantes dans le genre "tout ceci n'est qu'une ruse grossière pour me rouler dans la farine !" - Susan parvint à sourire d'un air détaché à Raphaël avant de répondre d'une voix flûtée :

- Enchantée...

Elle s'abstint de prononcer le nom du garçon. Car comment convenait-il de s'adresser à lui ? Par un Raphaël quelque peu familier ou un "Gibson" guindé qui pouvait être pris comme une forme d'animosité ? De toute façon, elle ne se sentait pas capable de soutenir une conversation plus poussée pour le moment... Aussi comptait-elle fortement sur Quentin pour bavasser oui même les Serpentard bavassent avec son ami tandis qu'elle jouerait la gentille potiche à côté. Elle était douée, pour faire la potiche...

Qualifier l'état d'esprit d'Anabelle de "surexcité" ce matin là aurait été bien éloigné de la vérité. Non, la petite était tout bonnement morte d'impatience. Eveillée à l'aube, elle n'avait cessé de trotter de ci de là dans la maison jusqu'à l'heure du petit-déjeuner, ne résistant au désir de tirer ses aînés du lit qu'au prix d'un grand effort.
Voir Ana, d'ordinaire si posée, à ce point sur les nerfs ne manquait pas de piquant. Les joues rouges et les cheveux en bataille (et pourtant, Dieu seul savait combien de fois sa mère lui avait refait ses tresses, depuis qu'elle était habillée), la brunette sautillait à tout va en piaillant d'une voix flûtée quasiment inaudible. De toute façon personne ne semblait bien décidé à lui prêter une oreille attentive.
Ce n'est que lorsqu'elle eut enfilé sa robe rouge à col blanc qui lui donnait un petit air mutin qu'elle consentit à se calmer, de peur de se tacher. Ce qui ne l'empêcha toutefois pas, depuis son poste d'observation (le fauteuil du Grand Salon) de suivre d'un oeil pétillant, les derniers préparatifs de la fête, commentant les faits et gestes de chacun pour Gorgeous.

Opaline n'était en rien responsable de l'agitation d'Anabelle. Non. En réalité, Anabelle se souciait comme d'une guigne de sa petite soeur, qui, pour l'heure, n'avait d'intéressant que sa calvitie précoce et ses gazouillements incompréhensibles. (si petite et déjà si incohérente ! Elle n'irait probablement jamais à Poufsouffle !). Mais le baptême de la choupinette avait été l'occasion pour Anabelle d'inviter - à l'instar de ses frères et soeurs - deux amies à la maison. Des amies ! Chez elle ! C'était toute une histoire pour la solitaire Poufsouffle peu habituée à ce genre de réception.
Elle avait convié Orla - la très intelligente Serdaigle - et Hainoa - la Gryffondor poète - sans vraiment y croire, et même maintenant, alors que l'heure de se rendre à la Messe n'allait plus tarder à sonner, elle avait peine à imaginer Hainoa et Orla débarquer ici pour la voir, elle. Elle se sentait dans une bulle douce et légère, qui l'emportait vers le Septième Ciel, et même la présence d'Agapanthe ne pouvait l'ébranler.
Sans compter qu'il y aurait Shawn ! Son grand cousin Shawn ! Si le Poufsouffle ne semblait pas porter la petite dans son coeur, Anabelle, elle, lui vouait une vénération sans borne... Pauvre Shawn ! Pour lui, la journée risquait d'être exténuante... Car il y avait fort à parier qu'Anabelle insisterait pour lui présenter Hainoa et Orla...

Elle en était là de ses pensées quand on vint la chercher pour aller à la Messe. Elle se releva docilement, défroissa les plis de sa robe et suivit le reste de la famille d'un pas allègre. Contrairement à l'immense majorité des fillettes de son âge, Anabelle adorait la Messe. Non pour une question de croyance exacerbée, mais plutôt parce qu'elle pouvait y laisser vagabonder son esprit et étudier les visages des gens qui l'entouraient sans que personne ne le lui reproche (contrairement à ce qui se produisait en cours de métamorphose ou de potions).
En entrant dans l'Eglise, elle aperçut Orla et Hainoa, perdues au milieu d'une foule d'inconnue et elle leur adressa un petit coucou de la main sans savoir si elles l'avaient vue. La famille était censée rester grouper durant la cérémonie ce qui attristait considérablement Anabelle, d'autant plus que Vickie, elle, avait le droit d'amener son cher et tendre - un bellâtre sans cervelle, de l'avis d'Anabelle - avec elle. Elle avait bien penser à amener Chaton avec elle, arguant qu'il était, après tout, un membre à part entière de la famille. Peut-être plus velu que la moyenne, certes quoique quand on voyait Christian et Quentin... Voire Isabelle, mais un membre tout de même ! Seulement, elle n'était pas parvenue à convaincre sa mère de l'utilité de la démarche êt Quentin - officiellement co-propriétaire du Chaton - n'avait pas paru près à la soutenir dans sa requête. De toute façon, Mum semblait avoir une dent contre la bestiole depuis la naissance d'Opaline. Comme si Chaton pouvait réellement véhiculer des microbes ! Peuh ! Restons sérieux ! Est-ce qu'elle était malade, elle ?

Elle ne fut pas longue à repérer Hainoa et Orla, qui semblait un peu perdue dans cette foule, comme des oisillons tombés du nid.
Ni une, ni deux, Ana fonça vers elle, esquivant au passage habilement la conversation d'une vieille cousine lambda, aux yeux globuleux et aux doigts crochus.

- Bonjouuuur, dit-elle d'une voix fluette, visiblement enchantée, vous allez bien ? Vous êtes venues facilement ?

Elle reprit sa respiration avant de reprendre, l'air surexcité suite à l'information voiture :

- C'est vrai ?! Vous êtes venus en voi-tu-reuh ? C'est comment ? C'est bien ? C'est confortable ? On voit le paysage ? C'est comme le Poudlard-Express, c'est ça ?

Si le papa d'Hainoa s'intéressait - selon les dires de sa fille - au monde sorcier, la petite Anabelle, elle, ne se sentait plus de joie dès qu'il s'agissait d'analyser un engin moldu. Ils étaient tellement drôles, les moldus !

Roh, non, non, non et NON ! Mais ce n'était pas possible ! Pourquoi avait-il fallu que les Montgomery-White renouent avec les Montgomery-Tout-Court ?
Pfff, cette journée promettait vraiment d'être exécrable. Shawn ne partageait pas du tout l'enthousiasme de ses soeurs... A l'heure de la préparation, elles étaient toutes les deux en train de s'agiter comme des malades pour pouvoir resplendir de mille feux. Bon, en soi, on ne pouvait pas leur en vouloir, elles voulaient toujours être rayonnantes et Shawn était très fier de pouvoir dire qu'elles étaient ses soeurs, mais là, pour une occasion comme cela, ça le dégoûtait. Surtout qu'il avait fortement l'impression que Maera était bien plus enthousiaste que Megara. Tu m'étonnes, pour cette dernière, cela risquait d'être une journée de plus éloignée de sa jumelle.
Arf, à tous les coups, si Maera n'était pas sortie avec ce satané Christian, Shawn ne se retrouverait pas obligé de gâcher une journée à assister au baptème d'une petite dont il ne connaissait même pas le nom - et il ne se souciait pas le moins du monde de le savoir d'ailleurs. La seule perspective à peu près réjouissante qu'il voyait à cette cérémonie, c'était qu'il allait pouvoir s'amuser avec son cousin Julien à embêter cette pimbêche d'Isabelle. Ah elle était drôle celle-là ! Elle avait cru bon de lui envoyer une lettre pour lui dire de pas venir ! La maligne lui avait donc donné un motif intéressant pour venir. Autrement, il ne voyait pas en quoi c'était réjouissant de se trouver coincé entre une Anabelle qui lui collerait aux basques, un Christian qui embrasserait langoureusement une de ses soeurs pendant que l'autre les regarderaient en chien de faillance, et les autres Montgomery qui le dédaigneraient...
Bah, le seul moyen de ne pas aller se jeter d'un pont, c'était de prendre tout cela à la légère. Merci Isabelle ! Elle venait de lui trouver un motif d'amusement ! Heureusement qu'il y aurait Julien, quand même... Qu'est-ce-que ça aurait été, sinon ? Il aurait passé l'après-midi avec Megara, à essayer de la distraire pour qu'elle n'éclate pas en sanglots à tous moments. Bon, d'accord, ces derniers temps elle semblait s'être fait à l'idée que sa soeur sortait sérieusement avec Christian, mais quand même...
Shawn enfila donc la chemise que sa mère lui avait soigneusement repassé, et suivit sans grand enthousiasme sa famille pour se diriger vers le lieu de la cérémonie. Il n'eut pas le coeur à se moquer gentiment de ses soeurs quand elles durent se maquiller dans la voiture, et perçut bien le regard que sa mère lui lança, d'un air de dire "Il y a quelque chose qui va pas ?"
Volontairement, il ne réagit pas, et se contenta de regarder dehors. Heureusement qu'il n'avait pas emmené Lili. Il ne fallait pas qu'elle le voie comme ça. Il ne fallait pas qu'elle voit quelle catastrophe était la famille Montgomery. Déjà, le jeune homme avait voulu lui épargner cela pendant le bal, ça avait moyennement réussi vu que Megara n'avait pas très bien supporté le fait de voir sa moitié avec Christian, et ça n'était qu'un échantillon. Non, il préférait largement la voir dans d'autres circonstances. Il avait bien perçu le regard de ses soeurs quand son père avait demandé s'il avait proposé à quelqu'un de venir au baptème, comme l'avaient gentiment proposé les Montgomery.

"Boarf, y'aura Julien, pas la peine !" avait-il répondu.

Bon, de toute façon, on ne pouvait pas reculer, à présent. D'ailleurs, ils arrivaient devant l'église, à présent.

"Soyez polis, dites bonjour à tout le monde, hein..." leur précisa Mrs White avant de s'éloigner avec son mari...

"C'est ça, oui..." grogna Shawn en cherchant Julien des yeux. Vraiment, il n'y avait que lui, à présent, pour le rendre un peu plus joyeux. On aurait dit que le jeune Poufsouffle allait à un enterrement, et, le connaissant, cela voulait dire que ce n'était vraiment pas beau à voir.

D'autant plus qu'il ne le voyait pas, ça n'arrangeait pas les choses. Bah, de toute façon, la cérémonie commençait... Le jeune garçon suivit ses soeurs en traînant les pieds. Pff, la messe ! Encore quelque chose qu'il n'aimait pas. Franchement, il y avait des choses bien plus intéressantes à faire avec un bébé que de lui mettre de l'eau sur la tête ! Quoique c'était le moment le plus distrayant de la messe... Shawn dut même réprimer un rire sarcastique en entendant les pleurs du bébé quand on lui mit de l'eau sur la tête. Il se fichait bien du regard que lui lança une de ses soeurs. Bah, elles pouvaient bien s'offusquer, il savait qu'elles s'ennuyaient autant que lui, lors de ce genre de cérémonies !

Quand ce fut enfin fini (pfff, mais comment repérer Julien parmi tant de monde aussi ?), le jeune Poufsouffle s'aperçut que Maera était partie avec son copain...

"Viens, Meg', on va aller voir de ce côté-là..." dit-il machinalement, sans avoir trouvé quelque chose de mieux, juste pour éloigner sa soeur du couple, et parce qu'en même temps il venait d'apercevoir Anabelle, et qu'il n'avait pas forcément envie de la voir débarquer.
Elle l'amusait, la petite, mais là, il n'avait pas envie de rire. Il n'y avait guère que Julien pour lui redonner le goût de l'amusement... Quand ils pourraient s'occuper de cette Serdaigle...
En cet instant, il savait qu'il n'était d'aucun recours pour sa soeur, et s'en désolait intérieurement, mais tout cela était au dessus de ses forces, de sa volonté. Il n'avait même pas envie de répéter une millième fois Mais comment peut-elle sortir avec un gars pareil ?
Il suivait le mouvement, un point c'est tout. Et là, le mouvement était d'aller à la demeure des Montgomery. Bah, allons-y, alors...

Maera les rejoint assez vite, et se mit à leur raconter sa rencontre avec la grand-mère... En temps ordinaires, Shawn se serait révolté contre cette attitude, et il voyait bien que c'était certainement la réaction qu'attendait Maera. Au lieu de cela, il se contenta de dire :

"Et qu'est-ce-que t'attends en nous racontant ça ? Pfff, j'suis déjà suffisamment dégoûté de cette famille."

Et il s'éloigna en traînant les pieds. Et voilà, même avec sa propre (sa vraie !) famille, il arrivait à être désagréable. Mais ce n'était pas sa faute à lui, ça, c'était sûr ! C'était ces Montgomery !

"Bon, j'vais chercher Julien... S'il joue à cache-cache, c'est vraiment pas drôle." lança-t-il à ses soeurs.

Il se mit à arpenter le jardin, qui était vraiment immense, et s'arrêta net en apercevant Anabelle. Oh non, c'était qu'elle avait ramené deux compagnes ! Pour qu'elles aient accepté de venir, c'était qu'elles étaient aussi fêlées qu'elle ! Si la petite Poufsouffle le voyait, il en aurait certainement pour l'après-midi avec les trois gamines ! Et dans ce cas, il ne pourrait pas rejoindre Julien, ni monter un plan contre Isabelle !
Vite, un buisson ! Le jeune garçon chercha furtivement un endroit autour de lui pour se cacher, mais tout était impeccablement taillé, ici, il n'arriverait même pas à se dissimuler correctement ! Il fonça tout de même vers une haie, et se planqua derrière, tout en regardant furtivement autour...
Pourvu qu'elle ne le voie pas...

Curieusement, lorsque le jour du baptême arriva, il ne régna point d’effervescence dans la maison des Montgomery-Tout-Court . Chacun, ou chacune, se contentait de rester dans sa chambre, choisissant la tenue adéquate pour la cérémonie et demandait – si nécessaire – l’aide ou l’avis d’un proche . Pour sa part, Izzie s’est complètement condamnée dans sa piaule . Elle ne souhaitait guère qu’on la conseille et encore moins qu’on l’aide . Il était nécessaire pour elle, de savoir, qu’elle était, la seule et l’unique, à avoir choisi ce qu’elle porterait . Soit, suite à une longue réflexion, elle avait opté pour une robe blanche simple, qui selon elle, la mettrait plus ou moins en valeur . Elle ne suivait pas du tout Vickie – loin de là – néanmoins elle désirait faire sensation auprès de sa famille, qui souvent, se montrait belliqueux avec elle . Cette dernière donc enfilée, elle entoura son bassin d’une ceinture noire en soie, qui évitait encore là au plus à la jeune fille de rester trop fade . Un aperçu face à sa glace lui laissa penser qu’elle était « potable » bien qu’elle n’eût point achevé de se préparer .
étant sorti, il y avait approximativement 10 minutes, de sa douche, ses longs cheveux bruns étaient malencontreusement mouillés . Or, qui connaissait la Serdaigle, savait à quel point, elle n'était pas agréable à voir dans cette situation-là . Bien évidemment, elle allait remédier à cela, sans pour autant avoir recourt à sa baguette magique . Prenant place sur l'individuelle chaise de sa chambre, la cinquième année emporta dans la foulée un produit cosmétique . D'un mouvement sec, elle l'ouvrit, en prit un échantillon et l'étala sur tignasse, qui à l'instant où elle retira ses mains, se coiffa comme elle le désirait . Ce fabuleux produit lui avait été offert par l'une de ses tantes et Dieu sait, comment Izzie lui en était reconnaissable . Bref, ceci étant fait, elle se nettoya les mains et enfila une paire d'escarpins compressés . Son relooking touchait à sa fin, il ne manquait plus que la touche - très légère - de maquillage et de parfum, ce qu'elle empressa de faire .

Après ceci, elle rejoignit le reste de sa famille et entreprit la marche en direction de l’église. Le trajet fût extrêmement silencieux, ce qui ne déplaisit pas à Isabelle, qui n’avait pas encore envie de prendre la parole . Lorsqu’ils arrivèrent à destination, une foule impressionnante les attendait déjà . Polie comme elle l’était ( n’est-ce pas Shawn ? ) elle salua les membres de son cocon familial et s’attarda un instant avec son grand-père, avec qui elle s’entendait à merveille et échangeait beaucoup de choses . Ensuite, le temps de baptiser Opaline arriva . Tout le monde pénétra alors dans l’église. étant l’une des sœurs de la nouvelle-née, Izzie se devait de rester au premier rang . Elle écouta d’une oreille distraite sa petite sœur lâchait hâtivement des pleurs . Comme le plupart de ses frères et soeurs, elle n’était pas très réjouie à l’idée de savoir qu’une nouvelle petite sœur intègre sa famille . Ça faisait encore plus de responsabilités et autre tralala qui va avec ! On pouvait la traiter d’égoïste, elle avait ses propres raisons de penser cela .
La célébration terminée, ils quittèrent le lieu religieux et s'hâtèrent de regagner la demeure des Montgomery .Quelques pas rapides permirent à Isabelle d'atteindre le buffet, où elle attrapa un petit four (non, non ce n'était pas une morfale, elle avait tout simplement faim !) tout en examinant l'assistance de ses yeux azurs . A vrai dire, elle recherchait ce chenapan de Montgomery-je-me-la-pète . Elle avait entraperçu les jumelles et se doutait bien que le poufsouffle n'allait certainement pas s'abstenir de venir, surtout après la missive, qu'il avait envoyé à la Serdaigle . En premier temps, il n'entra pas dans le champ de vision de l'intellectuelle mais après avoir scruté plus attentivement, la population, elle le repéra non loin d'Anabelle et ses chères amies . En soit, ce n'était pas très intriguant mais la réaction qu'il eût, oui . Il semblait quelque peu angoissé et une fraction de secondes plus tard, il se cachait derrière une haie .
Arquant un sourcil, la bleu et bronze semblait perplexe . Qu'est-ce qu'il manigançait cet idiot ? Il tardait trop à la jeune fille de le savoir, qu'elle fondit rondement vers lui, poussant sauvagement, quiconque barrait son chemin . Les mains sur les hanches, l'air honnêtement agacée, Izzie fit par de sa présence en un raclement de gorge :

« Hum, hum ... Puis-je savoir, à quelle activité si intéressante, t'adonnes-tu, très cher cousin ? »

Relax ! On lançait des pics petit à petit, sans en abuser . Héhé ! Un sourire en coin moqueur venait de faire son apparition sur le visage de l'adolescente . Maintenant qu'elle avait ouvert les hostilités, autant poursuivre ce qu'elle venait de commencer . Croisant les bras tout en continuant de l'observer fixement avec ce même sourire qu'elle savait exaspérant, elle ajouta d'un air courtois, associé à un soupçon de provocation :

« Il semblerait que je n'ai pas été suffisamment claire . Il faut te faire un dessin pour que tu comprennes ? Qu'est-ce que tu fiches ici ? »

Elle avait balancé ceci, le plus naturellement possible, comme ci rien n'était plus insignifiant que cette question ! Pendant ce temps-là, son sourire en coin moqueur ne l'avait toujours pas quittée...

Lorsqu’Hainie était partie chercher Orla, celle-ci avait, comme à son habitude, fait preuve d’un grand enthousiasme. Sans lui laisser le temps d’en placer une, la Serdaigle parla de truffes au chocolat et de la ménagerie pour les vaccins de Spaghetti. Ah zut alors ! Et si jamais il existait des maladies comme la « Gerbillite aigüe », ou la « grippe rongeuse » ? Il fallait absolument qu’elle amène aussi Gerbille se faire vacciner ! Oh là là… Comment avait-elle pu être aussi négligente? Se mordant la lèvre inférieure, Hainie attendit qu’Orla ne revienne sur le pallier, pour dire :

| Hainoa | : « Oui, Gerbille va bien. Je crois qu’il faut qu’il aille se faire vacciner, aussi. Je me disais bien que depuis un certain temps, il avait de moins en moins envi de marquer son territoire. Tu penses qu’il a un problème de vessie ? »

Elles montèrent cependant dans la voiture, et durant tout le trajet, Monsieur Stewart s’amusa à débiter des blagues bien moldues, qu’Orla ne devait sûrement pas comprendre. Après tout, l’humour moldu, et l’humour sorcier, ce n’était pas vraiment le même. Hainie se souvenait d’un élève de son année qui avait sortit une vanne sur les chocogrenouilles, qu’elle n’avait pas comprise. M’enfin.
Ils arrivèrent au lieu de rendez vous, et les deux futures secondes années restèrent ensemble, tout en saluant quiconque passait à leurs portées.

Elles assistèrent ensuite au baptême. Orla était visiblement très excitée à l’idée de voir Opaline se faire éclabousser de l’eau sur la figure – et de recevoir des dragées, lui semblait-il – mais Hainie, qui ne voyait presque rien, s’ennuyait un petit peu. Vivement qu’elles puissent sortir pour rejoindre Anabelle. Elle et les églises, ça n’avait jamais fait bon ménage. Depuis qu’elle avait fait sortir des cierges des oreilles du curé quand elle était petite, elle n’y avait plus jamais remit les pieds.
Mais bon. La cérémonie se termina rapidement – en tout cas, assez vite pour que la petite blonde n’ait pas à bailler – et Orla et Hainoa purent enfin aller rejoindre Anabelle, qui venait de les rejoindre.

| Orla | : « Ouuuaah, t’es jolie Ana ! On aurait dit une princesse, y manque plus que la licorne magique qui vole et qui danse le ballet ! Oui, on va super bien ! On est venue avec le papa d’Hainoa dans sa voiture, c’était troooooop banane ! Et non, on s’est pas ennuyée, on a reçu des trucs à manger ! Des p’tites rondelles blanches, ça fondait sur la langue, c’était hyper trop bien ! »

Hainie acquiesça, un grand sourire aux lèvres. La robe de la petite Poufsouffle était vraiment super jolie ! Et puis ça lui allait très bien. Par contre, elle n’était pas sûre que les licornes magiques dansaient le ballet. Il lui avait semblé que c’était les pandas rouges. Bah. Elle vérifierait quand elle rentrerait chez elle. Elle avait un tas de livre sur les licornes ! Enfin, si les licornes étaient bien ce qu’elle pensait. A savoir, des girafes velues avec des tresses à la place des oreilles.

| Hainoa | : « Voui en voiture. Beun… C’est plutôt confortable je crois. A part quand ya trop de virages, ça donne envie de vomir, un peu. Mais oui c’est comme le Poudlard Express. En plus petit par contre. Comme des cartons qu’on mettrait bout à bout. Et puis celle de mon papa elle grince quand on freine. Tu sais, quand il veut s’arrêter pour pas rentrer dans un poteau de signalisation, ça fait HIIIIiiiiiiiirk. Un truc dans l’genre. »

Elle jeta ensuite un petit coup d’œil autour d’elle. Certaines grandes personnes s’étaient tournées vers elle en la toisant de haut. Eh ! C’était pas parce qu’elle était naine qu’il fallait la regarder comme ça ! Nan mais oh…

| Hainoa | : « Mais vous, vous vous déplacez par poudre de michenette, c’est ça ? C’est comment, la poudre de michenette ? »

Panique, panique, panique ! Alerte rouge, attachez votre tuque avec de la broche ! Le crayon à lèvres de Maera avait rendu l’âme cette nuit. Meg’ soupira en se levant de son lit, son propre crayon à lèvre de la même teinte en main. Mais, avant même que ses petites jambes ait eu le temps de se rendre, Maera ressortis en vitesse de la salle de bain en maugréant contre ses bas de nylon. « Mets du vernis transparent, on va y voir que du feu ! » Meg’ emprunta la salle de bain une trentaine de seconde pour mettre agilement son rouge à lèvre et voilà, les 2 jeunes femmes étaient prête pour se rendre au baptême d’Opaline. Elle avait acheté de magnifique robe blanche pour l’occasion et au grand plaisir de la belle blonde, une taille en dessus de ce qu’elle avait l’habitude d’acheter.

Maman et papa les appelèrent et elles descendirent rejoindre Shawn et leur parent dans la voiture, maintenant en route pour la messe. Megara s’était assise en arrière à gauche, regardant les arbres défilés par la fenêtre. Le baptême ne la rendait pas anxieuse, ni stressée, ni heureuse … contrairement à Maera qui s’agitait dans tous les sens en dérangeant Meg’ à toutes les 3o secondes pour savoir si son mascara était toujours en place ou si ses mèches de cheveux était toujours impeccablement frisée. Elle semblait tellement heureuse et énervé de se rendre au baptême … Pour elle, s’était l’occasion de rencontrer la famille de son chéri mais pour Meg’ ? Celle de se faire enquiquiner durant toute l’après-midi par les Montgomery-Tout-Court ? Elle aurait passé son tour, il faut l’avouer …

Ils arrivèrent enfin. L’ambiance était quand même bien mais, pour Megara, elle tomba assez rapidement à zéro quand sa jumelle la quitta pour aller rejoindre Christian. Presque surprise de se faire abandonner, Meg’ se contenta de suivre son blondinet de petit frère en partageant quelques paroles avec qui le voulait bien. Puis, la messe commença et ils durent aller retrouver leur famille pour assister à la messe. Assise entre sa mère et Maera, Megara décrochait des sourires lorsqu’ils arrivaient à entendre les petits gazouillements d’Opaline. Pauvre enfant, équipé des frères et sœurs qui l’entoure, elle allait devenir complètement folle et aussi périmés que ceux qui compose sa famille … Vite vite vite, la messe se termina et Maera retourna voir son amoureux. Megara la regarda rejoindre Christian, un triste sourire aux lèvres. Tout était comme elle l’avait prévu, elle se retrouvait laisser à elle-même. Mais bon, elle pouvait encore suivre son frère jusqu’à ce qu’il trouve son inséparable Julien. Après, Megara irait tapoter dans les truffes un peu plus loin et elle irait dire à ses parents qu’elle a mal au ventre, faute que le buffet soit empoissonné et ils la laisseront sans doute rentré chez elle. Plan infaillible, Meg’ se contente de suivre Shawn en silence.

Mais, ils furent vite rejoins pas Maera, qui leur raconta leur rencontre avec leur grand-mère. La première jumelle n’était pas surprise pour deux sous, elle était tout aussi détestable que le reste de sa famille d’enflure. Meg’ serra sa jumelle contre elle tandis que Shawn fit une de ses remarques de bougon pas très agréable. Meg’ ne répliqua pas, le laissant filer trouver Jules. Meg’ replaça une des mèches de cheveux à sa jumelle avant de lui décrocher un petit sourire en coin. « Laisse faire la vieille mégère, c’est elle qui ait de mauvais goût ! Non mais, t’as vu son espèce de costume fleuris, on dirait un gros champ d’fleur ambulant ! Viens, on va aller prendre un verre de punch ! » Les deux jumelles se dirigèrent vers le buffet quand elle aperçue Shawn et une des Montgomery-Tout-Court discuter. Et bien, il n’avait pas perdu de temps pour se faire une nouvelle amie, le petit Shawn …

Cela faisait tout juste quelques semaines que Simon avait été invité au baptême de la nouvelle née Montgomery et déjà le jour de la cérémonie était arrivé. Le jeune médicomage étant la plupart du temps très occupé, il n’avait pas réellement vu le temps passer et ce jour était arrivé bien vite pour lui. Il avait tout de même prit le temps d'anticiper la cérémonie au maximum et fait par la même occasion un effort particulier pour se trouver présentable le jour J.

Tout d’abord il s'était rendu chez le coiffeur pour rafraîchir sa coupe. Ses cheveux qui avaient atteints des records de longueur se retrouvaient donc pour une fois impeccablement peignés. Ensuite, il avait investi dans une nouvelle tenue. Conseillé par Coleen (l'équivalent de sa "confidente" à l'hôpital Ste Mangouste), il avait misé sur un costume d’une couleur se positionnant entre le beige et le taupe, sur une chemise blanche très basique, ainsi que sur une cravate et des chaussures noires.

Si il s’était autant appliqué à soigner sa tenue c’était principalement car il accompagnait Megan et qu’il avait très envie de lui faire plaisir, quand il voyait les efforts qu’elle déployait pour s’habiller quand elle venait le voir. De plus (et ça avait aussi pas mal joué), les Montgomery semblaient être une famille très riche, et Simon s’en serait voulu d’avoir l’air d’une tâche au bras de Megan (qui était déjà fort gentille de l’inviter).

Mais revenons à la cérémonie…


Megan était venue le chercher chez lui, et tous deux transplanèrent au plus vite vers l’église. Le voyage se passa sans encombre ce qui soulagea Simon car si il avait son permis de transplanage depuis désormais 1 an, il n’avait passé le permis de transplanage d’escorte que très récemment et grâce à l’hôpital. La jeune blonde sollicita son aide alors qu'il réalisait ses tous premiers trajets en duo et Simon resta ainsi tendu durant toute la durée du voyage. Ils arrivèrent heureusement sans dommage, mais à en croire la tête de Megan, le voyage n’avait pas été spécialement agréable.

Ils n'eurent toutefois pas vraiment le temps de s’émouvoir sur les joies du transplanage en binôme, puisqu'ils durent dire bonjour à toute la famille Montgomery. Simon s’efforça de se montrer le plus aimable possible avec tous (et en particulier avec le grand brun qui était le meilleur ami de Megan) mais il restait un peu nerveux devant tant de visages devant lesquels il voulait faire bonne impression.

Ils furent ensuite rapidement invités à rejoindre l’église où se déroula une interminable célébration. Du moins interminable pour le Français ! Bien que catholique, il était très peu allé à la messe et qu’il avait oublié la plupart des rituels. Du coup il participait aux chants du bout des lèvres et faisait ses signes de croix avec trois temps de retard sur tout le monde. Il se fit de plus passablement remarquer en faisant tomber son bréviaire par terre pas moins de 3 fois ! Bref, la messe ne fut pas un moment spécialement agréable pour le pauvre Simon. La fin de la messe fut donc accueillie avec soulagement par le duo de choc, car si Simon lui n'avait pas compris grand chose à l'office, Megan elle semblait s'être ennuyée prodigieusement.

Les discussions sur le parvis de l’église furent brèves et chacun fut invité à se rendre sur les lieux de la réception. Simon suivait sagement Megan, lui donnant le bras afin qu’elle puisse s’appuyer dessus à loisir et lui proposant de porter sa veste afin de lui offrir plus de liberté de mouvement.

Une fois au domaine Montgomery, Simon fut frappé par le luxe des lieux. De sa mémoire, il n’avait jamais mis les pieds dans une demeure aussi grande et aussi richement décorée, et lorsqu’un majordome vint les débarrasser de leurs affaires, le Français eut comme des sueurs froides qui vinrent l’inquiéter.

¤ Un majordome, c'est vraiment de la haute noblesse qui vit ici. Pour Megan, je ne dois pas faire un pas de travers, c’est pas possible ! ¤

Si les deux jeunes gens n’étaient pas vraiment « ensembles » (ou du moins c’était pas très clair), Simon restait quoi qu’il arrive très attaché à la jeune fille et ne voulait pas risquer de lui causer du tort. Il s’efforça alors d’être irréprochable et se promit de ne toucher à rien tant qu’il n’aurait pas vu quelqu’un se risquer à faire l’action avant lui (exemple : si Simon voulait aller aux toilettes, il attendrait de voir Megan y aller avant lui pour voir comment elle allait procéder XD).

Megan se débarrassa de sa veste et tous deux entrèrent dans la salle de réception. Son amie lui fit part de ses avis sur la messe ce à quoi Simon répondit par un sourire, n’osant avouer qu’il avait eut de mal à accrocher aux rituels qu’il s’était donné mal à la tête. Le sujet fut donc rapidement clos et la jolie blonde lui proposa ensuite de faire le tour du propriétaire.

« Avec plaisir, c’est… superbe comme endroit… Tu viens ici souvent ? »

¤ Il vaudrait peut-être mieux que je lui dise dès maintenant que je ne suis jamais allé en société comme ça… Elle m’avait prévenu qu’ils étaient riches mais à ce point là ! Quelle gourde je fais de pas avoir prévu le coup… ¤

Oui si il avait su à l’avance qu’il allait devoir se confronter aux dures lois de l’étiquette, il aurait demandé à Cordélia de le briffer avant la cérémonie, là ça allait être de la totale impro. A moins qu’il se décide à avouer à Megan qu’en terme de règles de bonne conduite il était archi-nul.

Megan prit la main de Simon dans la sienne et l'emmena faire le tour du propriétaire. A sa question, elle répondit par l'affirmative alors qu'elle lui montrait le salon et la cuisine. « Oui, on peut dire ça comme ça. Je viens souvent pour voir Christian. On va dans le jardin ? » Sans le lâcher, elle l'emmena à l'arrière de la maison, elle aimait bien le jardin des Montgomery. Claire en prenait grand soin, il est vrai qu'elle n'avait plus que ça à faire. Il y avait des roses partout et un grand arbre auquel Megan alla s'adosser. La cérémonie terminée, elle devait maintenant parler à Simon mais en même temps, il n'avait pas vraiment l'air à son aise dans le milieu très huppé des Montgomery, étais ce très charitable de lui ajouter un soucie de plus ? Intérieurement elle décida que charité bien ordonné commençait par soi même et elle leva ses yeux vairons sur Simon. Elle se serait bien tapé le front avec la paume tellement elle le sentait pas du tout en phase avec elle mais elle se retint, ça lui aurait fait une ridicule marque rouge sur son teint uniforme (grâce à un tout petit peu de fond de teint et de la crème de nuit appliquée chaque soir depuis un mois !).

« Simon... » Commença-t-elle un peu hésitante. Elle n'en revenait pas de ce qu'elle faisait mais en même temps, si on attendait le français, on attendrait longtemps, du coup, le côté mature et autoritaire qu'une famille nombreuse avait dévellopé chez elle refaisait surface. Lorsqu'elle était à Poudlard, elle n'avait plus ou moins qu'à se soucier d'elle même, surtout que ses premières années de scolarité sorcière avaient été très solitaire, elle avait un peu perdu l'habitude de prendre les choses en main, mais ça revenait vite.

« Tu te rapelles de ce à quoi je t'ai demandé de réfléchir ? » dit-elle d'un air innocent. Oh, il n'avait sûrement pas oublier mais ils s'étaient échangés quelques messages depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, et il n'en avait jamais fait mention. L'avait-il prise au sérieuse ou avait-il cru qu'elle était prise d'un coup de folie ? Hum... Ou alors comme c'était un gentlemen, il ne voulait pas en parler. Tout était possible, y compris une centaine d'autres possibilités.

Juste avant de se séparer la dernière fois qu'ils s'étaient vus (il y a deux semaines environ), elle l'avait embrassé, lui demandant de réfléchir à son geste, pis elle avait fui parce que son courage personnel avait été épuisé par ce dernier acte de bravoure et elle avait craint de tomber dans les pommes ce qui évidemment aurait un peu gâché de sa superbe. Elle observa un moment les roses qui bordait le jardin et ensuite la grande tente blanche où ils mangeraient bientôt. Elle n'osait plus regarder son ami, elle avait peur de rougir si elle le faisait.

Megan Jones où comment se mettre mal à l'aise toute seule en dix leçons, le prochain best seller (ou pas).