La jalousie est un vilain défaut [PV Sieg]

Âge : 14.02.84 ;; 32 ans

Heaven ne savait pas vraiment comment réagir, et pour la première fois depuis qu’elle était rentrée à Poudlard, elle se sentait idiote. Ce qu’elle voulait faire, elle ne le pouvait pas, ce qu’elle devait faire, elle ne le pouvait pas non plus, et ce qu’elle ne voulait pas faire… Elle serait peut-être contrainte à le faire… Que la vie était compliquée ! La jeune vipère avait toujours la tête baissée, et sentit quelques larmes perlées dans ses yeux, qui s’écoulèrent sur ses jours. La jeune passa rapidement sa main sur ses joues, remettant au passage ses cheveux correctement, de façon à ce que Siegfried ne remarque pas les larmes. Elle l’aimait, elle en était certaine maintenant, mais pourtant… Pourtant c’était impossible, n’est-ce pas ? Pourquoi avait-il fallu qu’elle soit amoureuse de lui ? Pourquoi lui, alors que de nombreux garçons seraient près à tuer pour qu’elle n’ait rien qu’un soupçon de gentillesse à leur égard ?

Heaven restait donc sans voix pour le moment, et Siegfried en faisait de même. Il avait du penser que Heaven le giflerait, ou quelque chose dans le genre, mais sa réaction avait toute autre, de quoi déstabiliser, n’est-ce pas ? Elle qui avait l’habitude de manifester son mécontentement ouvertement, la voilà qui ne pipait plus un seul mot… En même temps, on ne pouvait pas dire qu’elle était mécontente de ce qu’il venait de se passer, au contraire même… Elle en était ravie ! Elle était aux anges, et les larmes qui coulaient sur son visage froid et pâle étaient des larmes de joies. Vraiment, Heaven était bizarre comme fille… Enfin bon.

Siegfried finit par reprendre la parole. Ce n’était pas trop tôt, la demoiselle se demandait quand est-ce que ce blanc allait s’arrêter. Les paroles qu’il prononçait résonnaient dans la tête de la brune comme une chanson. Ses paroles voulaient dire tellement et si peu de choses en même temps que Heaven ne savait plus quoi en penser… A quel point ils s’appréciaient hein… Si seulement lui-même le savait… Ce qu’ils étaient l’un pour l’autre… Un doux rêve seulement, ou du moins, c’était ce que pensait la jeune fille…

Alors que son capitaine lui tendit la main, la jeune fille essuya de nouveau quelques larmes, remit ses cheveux en place et releva la tête. Elle avait de nouveau cet air impassible, mais ses gestes étaient capables de la trahir. Aussi fallait-elle qu’elle soit très concentrée. Finalement, la jeune tendit sa main vers celle de l’orphelin et entremêla ses doigts aux doigts gantés du garçon. Elle aurait aimé l’embrasser encore une fois, posa sa tête contre son corps, mais elle n’avait pas le droit, elle ne le pouvait pas…

« Siegfried… Je… Non rien, laisse tomber… »

Il n’était pas dans ses habitude d’engager le contacte physique, quel qu’il soit. Il avait toujours besoin de garder une certaine distance avec les autres. Pourtant cette foi ci, il avait lui-même tendu la main. Et lorsque Heaven la prit, il ne frémit même pas. Etait ce grâce aux gants ? Etait ce grâce à elle ? Était ce parce qu’il grandissait enfin ? Quoi qu’il en soit, il ne ressenti pas le frémissement et le dégout habituel. Non, en fait, il ne s’était même pas rendu compte de ce qu’il venait de faire, ni de toute ce que cela représentait du coup. Le détail n’aurait pas échappé à Jack s’il avait été là…

Néanmoins, Siegfried ressenti la part de trouble, et d’hésitation chez Heaven. Sans forcement comprendre l’origine de ce tournant chez sa camarade, sans même vouloir en connaitre la source, il afficha un large sourire.

Siegfried : « A propos. Le bal de Noël approche. L’an dernier, nous nous étions affublés de serdaigles, et si cette années nous restions entre serpentard ? Le capitaine de l’équipe de Quiditch, accompagnée de la plus habile de ses poursuiveuses, ca serait un couple du tonner pour la soirée non ? Le petit amnésique sans nom avec l’héritière des Clarks. »

Siegfried ne doutait pas que sa camarada avait déjà du recevoir de nombreuses demandes de la part d’autres garçons, il lui proposait juste de ne pas aller au bal avec un imbécile qui se ferrait des illusions sur la nature de sa relation avec la belle serpentard. Si seulement il avait su, a cet instant là, la véritable portée de la proposition qu’il venait de lui offrir.

Siegfried : « Si tu dois me dire non… Fais-moi le plaisir de me le dire ici, tant que nous sommes cachés. Épargne-moi l’humiliation publique »

Il avait prononcé ces paroles sur un ton jovial. Peut être lui répondrait elle « je vais réfléchir » pour se donner un peu plus d’importance, ou bien allait elle lui dire « d’accord, je veux bien te faire plaisir ». Heaven savait toujours très bien tourner une situation à son avantage. Siegfried admirait cela.

Âge : 14.02.84 ;; 32 ans

La jeune vert et argent manquait pour la première fois de confiance en elle. Qui l’aurait cru ?! Pas elle en tout cas. Elle se sentait dépassée par les événements, affreusement gamine, et pas du tout sûre d’elle. Heaven, d’habitude si manipulatrice, égocentrique et hautaine était devenue en cinq secondes comme une gentille Gryffondor qui recevait son premier baiser… Et pourtant, elle était loin d’être une Gryffondor, et ce baiser était loin d’être le premier. Mais que voulez-vous ? Heaven succombait aux réactions qu’engendrait le sentiment d’amour, et elle n’y pouvait pas grand-chose. Néanmoins, elle remarqua que Siegfried ne trembla pas lorsqu’elle lui prit la main… C’était un bon point, pas vrai ?

Soudain, Siegfried lui parla du bal de Noël. Tout de suite, les mauvais souvenirs de l’année dernière revinrent à l’esprit de la gamine. Enry était vraiment idiot, maladroit, et un parfait imbécile ! Et il avait réussi à la faire pleurer. Non pas de joie, comme pour Siegfried, mais de rage et de honte. D’ailleurs, les deux jeunes avaient été en froid assez longtemps après l’incident du bal, et Heaven était persuadée que cela avait détérioré leur relation. Car oui, malgré tout les aprioris qu’Heaven avait, elle était « sortie » avec ce Serdaigle stupide…

« A cause de qui étions nous affublés de Serdaigle dis moi ? Je crois bien que c’était entièrement ta faute Siegfried… »

D’ailleurs, Heaven avait totalement raison ! Si Siegfried s’était réveillé un peu plus tôt l’année passée, ils seraient allés au bal ensembles, et ne se seraient pas retrouvés avec deux piafs idiots… Enfin, il était un peu à l’ouest le capitaine, pas vrai ? Ou peut-être à l’est… Allez savoir tien ! Affichant un large sourire, la gamine tourna la tête vers l’orphelin.

« Hé bien… Si ce doit être ma bonne action de l’année… C’est d’accord ! Mais saches que je réclamerais quelque chose en échange… Après tout, m’avoir comme cavalière se mérite… »

Et voilà, en quelques secondes, la petite Clarks avait retrouvé son cher caractère de vipère. Sournoise, vile, manipulatrice et calculatrice, la petite avait déjà un plan d’enfer dans sa petite tête… Ce qui était sûr, c’est qu’il y avait une personne qui n’en sortirait pas indemne ! Mais qui ?!

Elle avait accepté purement et simplement. Siegfried avait eu l’idée d’aller avec elle au bal depuis un moment, les hésitations avaient étés longues l’an dernier. Siegfried avait pensé un moment y aller avec Heaven, s’afficher eux deux, le nouveau capitaine de l’équipe avec la recrue la plus prometteuse. Et puis, le sort avait voulu que la réussite ne soit pas au rendez vous au cours du match contre les serdaigles, quelques semaines avant le bal. Des lors, il s’était demandé à quoi cela pouvait bien rimer de jouer à « l’équipe invincible » alors qu’ils venaient de sortir d’une défaite. De toute façon, Enry avait été plus rapide, et son choix s’était alors reporté sur Olivia. Il avait ainsi affiché un certain fair play, un aspect de sa personnalité méconnue de ses camarades. Siegfried se montrait toujours agressif, toujours très impliqué dans les championnats de l’école chaque année. Et pourtant, il était capable de faire la part des choses. C’était juste un jeu, et il savait perdre. C’était ce qu’il avait prouvé en invitant Olivia, qu’il avait pourtant assommé sans arrêt tout au long du match avec ses cognards.

Siegfried : « Oh, moi, je me suis tres bien amusé l’an dernier. Olivia était une très bonne danseuse, très timide, c’est vrai, mais très bonne danseuse, j’espère que tu seras à la hauteur. »

Timide oui, il avait d’ailleurs trouvé amusant d’enfoncer cette timidité en la mettant en valeur toute la soirée, en vantant sa beauté et ses qualités auprès des autres serdaigles. Il n’avait jamais su si elle avait vécu cella comme une expérience traumatisante, ou comme un bon souvenir, mais tout ce que Siegfried avait souhaité pour elle c soir là, c’était de la faire se sentir différente.

Siegfried : « Je me doute bien que tu ne fais jamais rien gratuitement. Alors, ok, j’accepte de payer le prix fort pour cette soirée. Rappel toi seulement que je suis un pauvre orphelin, et que je ne suis pas très riche alors n’espère pas trop de moi. »

C’était ridicule bien sure, Heaven était riche, ils savaient tout les 2 qu’elle ne parlait pas d’argent. Elle lui demanderait un service, ou alors quelque chose d’autre, c’était convenue entre eux, rien n’est donné, pas même une soirée.

Ils retournèrent à leur salle commune en marchant calmement dans les couloirs, ils étaient comme 2 serpentard se déplaçant silencieusement. Deux serpents aux venins mortels et délicats. Deux graines de serpentard, dangereux pour les autres, dangereux pour eux même.

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