Rencontre dans un endroit saugrenu [Pv Laura]

Après une de ses lectures sur l’histoire de Poudlard, Mary était allée dans les toilettes des filles. Lorsqu’elle était dans le monde moldu, elle fuyait particulièrement cet endroit ; les toilettes étaient une sorte de temple où toutes les filles un soupçon superficielles (la grande majorité donc, selon Mary) se retrouvaient pour déblatérer des propos infâmes sur leurs autres copines, pour se maquiller, pour aller accessoirement aux toilettes (mais ce, toujours en troupeau, même quand une seule d’entre elles souhaitait se soulager). Vraiment, les toilettes, Mary n’avait jamais compris ce qu’il y avait d’attirant à installer un Quartier Général là où les gens venaient embaumer l’air… Non, elle ne comprenait pas…

Cependant, en lisant L’Histoire de Poudlard, Mary avait appris des tas de choses, et notamment certaines anecdotes qui concernaient les toilettes. Un fantôme hantait les toilettes des filles. Cette perspective la fit beaucoup rire au moment de sa lecture ; en effet elle avait lu auparavant que les fantômes hantaient généralement le lieu de leur mort. Et mourir dans des toilettes, Mary trouvait ça aussi comique que cynique !
Autre anecdote, bien plus passionnante et terrifiante : la légende de Salazar Serpentard. L’histoire écrite dans le livre était peu développée, ou du moins ne donnait-on pas les détails croustillants au cours de ce récit. Mais ce livre avait dû être emprunté par un élève qui avait ajouté des notes : ces notes dataient de quatre années auparavant. L’annotation parlait d’un serpent monstrueux, d’Harry Potter et de ses amis, d’un professeur particulièrement stupide et imbu de lui-même nommé Gilderoy Lockhart, et de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pa-Prononcer-Le-Nom.
Bien que Mary ait appris l’histoire du Survivant seulement quelques jours après son entrée à Poudlard, elle n’en avait parlé avec personne : ce sujet semblait bien trop tabou. Les événements qui s’étaient ensuivis de cette terrible histoire se répercutaient encore et Mary n’étant nullement touchée, ni de près, ni de loin, par ces événements, elle ne voulait pas encore s’impliquer dans la lutte qui se déroulait.

Enfin, tout cela pour dire que Mary était donc partie s’aventurer dans les toilettes où il semblait s’être passé quelque chose quatre ans auparavant. Si elle avait interrogé les « dernière année » elle aurait su toute l’histoire du descendant de Serpentard… Mais elle n’y avait pas pensé. Elle voulait juste pénétrer dans cet endroit et voir s’il avait quelque chose d’exceptionnel.
Mais arrivée aux toilettes, ni trace d’événement historique, ni fantôme chouinant dans un coin. Mary hausse les épaules. Elle se laissait emporter par son imagination. Ne sachant ni le commencement ni la fin des limites du monde de la sorcellerie, elle se laissait aller à croire toutes sortes de choses, parfois trop merveilleuses pour être vraies.

Mais maintenant qu’elle était là, elle n’avait plus qu’à s’asseoir dans un recoin, sur son sac, et écrire quelques notes sur un de ses parchemins. Elle croyait être seule, mais elle entendit bientôt un ricanement dans les toilettes. Le fantôme ? Elle observa la porte d’où provenait ce rire aigu et hystérique… Tandis que de l’autre rangée, une nouvelle porte s’ouvrait, laissant apparaître une jeune fille de l’âge de Mary.
Celle-ci se tourna alors vers le visage de la jeune fille, qui portait l’insigne de Gryffondor sur sa robe, et la regarda intensément.

« Bonjour. »

Elle commençait à comprendre que la méfiance de tout n’était pas le meilleur moyen de nouer des liens dans un endroit inconnu. Alors Mary faisait des efforts surhumains pour paraître extravertie et épanouie face à tous ces jeunes sorciers qu’elle croisait sans cesse.

Après avoir soigneusement rangé ses deux livres dans son sac, Laura était sortie de la bibliothèque pour aller au toilettes. Non seulement elle avait une envie pressante, mais en plus être seule sur la cuvette lui permettait de faire le point pendant qu’elle se soulageait, or là elle en avait vraiment besoin. Sa rencontre avec la bibliothécaire avait été très instructive, mais en même temps très…étrange.

Elle prenait de plus conscience du changement qui s’opérait en elle. De plus en plus elle voulait lire et apprendre des choses sur le monde dans lequel elle évoluait, mais elle avait également de moins en moins envie d’aller en cours. Elle trouvait que tout allait trop lentement à son goût. Elle eut un demi sourire à cette pensée car elle galérait en sortilèges et métamorphose. Si les professeurs accéléraient, elle serait perdue à coup sûr.

Un bruit étrange si fit entendre dans les toilettes et Laura leva la tête et sortit de ses pensées. Elle n’avait entendu personne entrer, mais de toute façon, elle était là depuis déjà assez longtemps. La jeune sorcière se leva et sortit de sa cabine, tombant nez à nez avec une autre fille, elle aussi de première année visiblement, et à Poufsouffle, comme la plupart de deux avec qui elle avait fait le voyage dans le Poudlard Express.

Laura regarda la jeune fille. Non, il ne lui semblait pas l’avoir déjà vue, mais il y avait tant de monde à Poudlard qu’elle pouvait tout aussi bien s’en souvenir. En tout cas, elle était assise à écrire dans les toilettes, ce qui sembla assez comique à la Gryffondor.

- Salut, répondit-elle.

Elle ne sut que rajouter pendant quelques secondes, puis se rappela pourquoi elle était sortie de sa cabine.

- C’était toi ce bruit ? Ah et au fait je m’appelle Laura.

Elle se passa la main dans les cheveux en souriant et attendit la réponse de son interlocutrice.

Mary observait la jeune Gryffondor… Elle trouvait vraiment bizarre qu’un rire si insupportable à l’oreille lui soit parvenu, et elle se demandait si la fille l’avait aussi entendu… Ses yeux furtifs se posaient parfois sur la porte d’où provenait le rire. Lorsque la ressortissante des toilettes se présenta et lui demanda si elle était à l’origine de ce bruit étrange, elle faillit exploser de rire.

« Moi, c’est Mary. »

Elle jeta un nouveau coup d’œil vers la porte puis répondit à la jeune Gryffondor.

« Non, je ne suis peut-être pas une fille qu’on peut qualifier de « normale » mais ce rire, il venait de cette porte. C’est à cause de ça que tu es sortie ? »

Elle fila doucement vers la porte « maudite » et l’ouvrit. Rien. Absolument rien. Elle se tourna vers Laura, un air interrogatif marqué sur son visage pâle. Les mystères de Poudlard étaient innombrables, et elles semblaient venir d’assister à l’un d’eux… Mary associa rapidement ce rire au fameux fantôme des toilettes…
Mais elle se garda d’en parler tout de suite. Laura avait peut-être une toute autre idée sur la question… Elle laissa la porte ouverte, et se recula pour venir à la hauteur de la Gryffondor.

"Tu crois que c’était quoi ?" demanda-t-elle, mi curieuse, mi intriguée.

Elle se demandait, intérieurement, si le fantôme déjà assez dénué de finesse pour mourir dans des toilettes malodorantes, avait de surcroît un rire suraigüe et sinistre qui en aurait fait la risée de l’école de son temps… Vraiment, les filles avaient parfois de ces gloussements !
L’autre hypothèse de Mary était que les murs de ce côté seraient si fins au point que les rires des demoiselles seraient audibles depuis les toilettes… Misère… Enfer et damnation ! Les bouches à gloussements ambulantes, très peu pour Mary. Ce n’était pas pour rien qu’elle préférait traîner avec les garçons.
Vraiment, qui connaît un garçon ayant un rire de chèvre aussi perçant et affligeant ?

Soudain, la porte claqua d’un coup sec. Mary fut surprise. Surtout que le rire se fit à nouveau entendre, plus proche et plus aigüe encore… Elle leva les yeux au plafond… Oui, vraiment, les filles avaient de ces façons d’exprimer leur surplus de joie… Une euphorie bruyante et désagréable…

Laura hocha la tête, réponse muette à la question de Mary. Tout cela commençait à vraiment être bizarre et un peu effrayant. Il ne semblait pas y avoir quelqu’un d’autres qu’elles dans les toilettes, mais il y avait bien quelqu’un qui avait dû poussé ce bruit, à défaut de le qualifier de rire.

Mary alla ouvrir la porte d’où provenait le rire, ce qu’elle même n’aurait pas fait à sa place, mais bon, c’était trop tard à présent. Rien. Il n’y avait rien. Pas très rassurant pour Laura, qu’est ce qui se passait donc ? Etait-ce un garçon décidé à leur faire une mauvaise blague ? Non, impossible, aucun garçon, même en se forçant, ne pouvait avoir une telle voix…

- Aucune idée, jamais entendu un son pareil, répondit Laura à la Poufsouffle qui lui avait demandé son avis sur la provenance du bruit.

Laura regarda Mary. Elle était pâle, mais la jeune sorcière se dit qu’elle l’était déjà avant et ne pouvait donc avancer que la Poufsouffle avait peur. Elle par contre…elle ne pouvait pas vraiment dire qu’elle était effrayée, mais la situation avait de quoi troubler le plus courageux des Gryffondor.

Tout à coup, la porte claqua. Surprise, Laura recula de deux mètres. Le rire résonna de nouveau, plus proche encore. Vraiment effrayée cette fois-ci, la jeune lionne sortit sa baguette. Ce pouvait-il qu’un esprit frappeur tel que Peeves hante les toilettes des filles ?

- On fait quoi ?

Cette fois-ci la voix de la jeune sorcière tremblait vraiment. Elle tenta de se souvenir d’un sortilège qui pourrait les aider, mais aucun ne lui venait à l’esprit. En fait, elle n’en avait sûrement jamais apprit de tel. Mais d’ailleurs, quel sort pourrait donc affecter quelque chose que l’on ne pouvait pas voir ? Cela n’existait certainement pas. Ce qui était sûr, c’est que Laura ne savait toujours pas quoi faire.

- C’est quand même assez effrayant.

Elle avait dit sa pensée à voix haute, ne s’en rendant même pas compte, ce qui était une preuve que la jeune Gryffondor était vraiment troublée. Elle savait qu’il y avait des fantômes à Poudlard, elle en avait déjà vu, mais dans les toilettes ? Un fantôme n’avait pas besoin d’aller aux W.C, enfin, c’est ce qu’elle pensait, et elle était certaine que Nick Quasi Sans Tête confirmerait. Alors, qu’était-ce ?

*Qu’est-ce qu’on fait… C’est vraiment une excellente question… Et je n’ai pas la moindre idée de la réponse… Mince…*
Mary se tourna vers Laura, essayant de trouver une solution à ce problème… La jeune Gryffondor ne semblait pas avoir la moindre idée de ce qu’était ce bruit grinçant, ignoble, aigüe… Mary non plus n’avait jamais entendu un tel son… Enfin, le rire de glousseuses en furie se rapprochait de ce bruit terriblement désagréable à l’oreille… Mais avec les propos de la Rouge & Or, elle commençait à remettre son idée en doute.

« Désolée, mais je ne vois pas ce qu’on pourrait faire contre… Rien. »

Car c’était bien ça, le problème. Elles se trouvaient face à Rien, à une absence, à quelque chose qui semblait inexistant. Elles faisaient face au vide. Et c’était sans doute cela qui rendait la situation effrayante, comme venait de le dire Laura.
Mary n’était pas certaine que la jeune Gryffondor ait souhaiter lui confier cette inquiétude… Sans doute le trouble dans lequel les plongeait cette situation l’avait-elle rendue inconsciente de cette révélation.
La Poufsouffle réfléchissait à toute vitesse. Elle voyait que sa camarade venait de sortir sa baguette. Défense par la magie… Mmmh…
*Je veux bien, mais je ne connais pas grand-chose en matière de magie… Alors sortir ma baguette pour simplement l’agiter… Je lui serais plus inutile qu’autre chose…*

Elle s’approcha à nouveau de la porte qui avait claqué violemment. Il devait bien y avoir quelque chose ! Une explication rationnelle… Si ce fantôme dont elle avait lu l’histoire dans un livre de l’école était bien la cause de cet événement étrange, il devait être quelque part dans ces toilettes !
Elle laissa sa main glisser vers la poignée, mais la porte coulissa seule, sans même qu’elle n’ait eu le temps de baisser la poignée. Cette nouvelle bizarrerie la fit reculer d’un pas… Elle n’avait pas l’âme d’une froussarde, mais elle devait bien reconnaître que la situation était de moins en moins « normale ». Elle se décida tout de même à s’approcher à nouveau. Elle n’aimait pas les situations saugrenues, et encore moins incompréhensibles… Elle se retrouva donc dans les WC d’où leur était survenu ce cri, ce rire, ou ce n’importe quoi qui semblait émané d’une voix presque humaine…
Mais à nouveau, la porte claqua.
Mary poussa un cri de stupeur. Elle se retrouvait donc dans les toilettes, et elle n’avait RIEN vu qui aurait pu fermer la porte…
Désormais coincée dans ces toilettes, elle n’appréciait plus du tout la tournure des événements…

« Euh… Je n’aime pas du tout, du tout, du tout ça… »

Elle essaya d’ouvrir la porte. Impossible. Celle-ci lui restait close, la narguant.

« Je suis coincée ! »

*Quelle poisse…*
Mary était en train de se demander ce qui allait bien pouvoir arriver… Le rire se fit à nouveau entendre… Elle commençait enfin à se rendre compte que la situation était… Effrayante. Oui, c’est cela. Effrayante. Mary était donc effrayée, vu ce qui était en train de lui arriver…
La jeune Gryffondor connaissait peut-être un sortilège qui pourrait la faire sortir de ces WC…
Peut-être…

« Bon… En attendant, je crois que je sais ce qu’est ce rire… »

Elle attendit un instant.

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538

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Laura vit que Mary voulait entrer dans le WC diabolique, ce qu’elle même n’aurait pas fait si elle avait été à la place de la Poufsouffle, mais elle ne l’était justement pas et cela faisait toute la différence. A peine la jeune fille avait-elle avancé vers la porte, que celle-ci s’était ouverte toute seule. Cela aussi aurait fait reculé Laura. Cet endroit devait être hanté et elle se promit de ne plus jamais y aller. Elle aimait les mystères mais n’était pas suicidaire.

Puis la porte claqua. Laura, fut surprise et pensa tout d’abord que Mary voulait faire ses besoins, mais c’était ridicule : elle l’aurait prévenu et n’aurait de toute façon pas choisit ces toilettes là. Les paroles suivantes de la jaune et noir confirmèrent ces pensées : quelque chose l’avait enfermée.

- MARY ! cria Laura en s’approchant de la porte, tirant sur la clenche afin d’ouvrir le passage à la Poufsouffle, mais rien n’y fit. Elle était bel et bien bloquée, comme elle l’avait si bien dit. Pour ne rien arranger, le rire retentit de nouveau et la Gryffondor recula jusqu’à l’autre porte.

*Calme toi Laura, réfléchit calmement, il y a un solution, toujours une solution.*

Elle se remémora tous les cours auxquels elle avait assisté depuis le début de l’année et se souvint du sort pour ouvrir les portes, entre autres choses. Quelle était la formule déjà ? Alo…Aloho….Alohomora ! Oui, c’était ça !

Prenant son courage à deux mains, Laura s’avança de nouveau et fixa la serrure. Elle se concentrait tellement qu’elle n’entendit pas la dernière phrase de Mary. Enfin, elle pointa sa baguette et prononça :

- Alohomora !

Rien ne se passa. Elle tenta de nouveau d’ouvrir, mais comme quelques minutes auparavant, la porte était bloquée. Que faire ? Tenter le sortilège une deuxième fois, c’était la seule solution. De nouveau, Laura sa concentra de toutes ses forces sur le sortilège et le résultat qu’elle voulait obtenir. Il le fallait, si elle ne libérait pas Mary, qui savait ce qui pouvait lui arriver ?

- Alohomora !

Rien. Toujours rien ! Pourquoi est-ce que ça ne marchait pas ? La jeune sorcière donna un coup d’épaule dans la porte, vain essai pour l’ouvrir.

- Mary ! J’y arrive pas !

Pourquoi ? Pourquoi était-elle enfermée ? Pourquoi est-ce que ça leur arrivait à elles ? Et qui faisait ça ? Qui donc pouvait bien s’amuser à tourmenter deux élèves de premières années ? Elle savait que Peeves en était capable, mais pas de cette façon, et d’ailleurs l’esprit frappeur ne pouvait se rendre invisible, à ce qu’elle savait.

- Qui est là ? Répondez ! Et libérez la, nous ne vous avons rien fait.

Son cœur battait à cent à l’heure. La situation était à présent bien plus qu’effrayante, elle en devenait terrifiante. Certes, les escaliers bougeaient, mais ils n’enfermaient pas les élèves dans les toilettes. Les Serpentard attaquaient souvent les Gryffondor et même les élèves des autres maisons, mais aucun ne savait se rendre invisible, à ce qu’elle en savait du moins. Rien, il n’y avait rien de possible dans la situation, mais pourtant, Mary était bien enfermée et elle ne pouvait rien faire pour l’aider.

[534 mots]

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Mary n’avait pas entendu le cri de Laura, elle-même ayant poussé un cri de stupeur quand la porte avait claqué… Elle ne remarqua pas non plus que la jeune Gryffondor avait tenté d’ouvrir la porte… En fait, elle réalisa qu’elle n’était pas seule à lutter contre… Contre ce « rien »… Quand elle entendit la formule magique prononcée par sa camarade de première année. Alohomora. C’est vrai qu’elles avaient appris ce sortilège lors d’un cours. Comment avait-elle pu oublier cela ? Néanmoins, la formule ne marcha pas. Zut… A deux reprises, Laura essaya. A deux reprises, la porte la nargua en restant verrouillée. Laura s’entêtant, Mary comprit qu’elle n’avait pas entendu ce qu’elle avait dit.
Quand la jeune lionne lui avoua son impuissance, Mary eut un petit sourire derrière sa porte. Ce n’était pas si grave. Pour le moment, elle était seulement enfermée, et elle était seule. Pas claustrophobe pour un sou, elle parvenait encore à contrôler ses émotions. La peur ne la submergeait pas. Et c’était peut-être grâce à cela qu’elle réussirait à sortir de ce mauvais pas !

Evidemment, personne ne répondit aux appels de la Gryffondor. Ca aurait été trop simple… Mary resta tout de même silencieuse, après tout, on ne sait jamais. Non… Personne… Le rire, on ne l’entendait plus… La jeune Poufsouffle, suspicieuse, s’approcha de la cuvette des toilettes… Les fantômes avaient-ils la capacité de s’infiltrer dans les tuyauteries ? Elle l’ignorait.

« Laura… On va rester calme… De toute façon, la panique ne nous servira pas… »

Toujours très self-control, la jeune Jaune respira un grand coup, avant de se lancer dans le récit qu’elle méditait depuis qu’elle avait entendu ce rire pour la première fois. Elle s’appuya contre la porte qui restait close.

« Je vais te raconter quelque chose… »

Elle fit une pause et regarda le plafond… Tiens… Une idée était en train de germer dans son esprit… Les esprits étaient-ils si dénoués d’intelligence ? Qu’importe, elle devait d’abord raconter cette histoire.

« J’ai lu dans un bouquin de la bibliothèque, hier soir, qu’une jeune fille était morte dans les toilettes de Poudlard. Et que désormais, son fantôme hantait l’endroit selon ses humeurs. Apparemment, aujourd’hui, c’est son jour… »

Sa voix était sereine, paisible. Elle espérait que la Gryffondor capterait la douceur de sa voix, et que ceci la rassurerait un peu. Mary avait senti l’effroi qui s’emparait de Laura. Mary ne laissait donc rien paraître de ses craintes. Car bien sûr, elle avait peur ! Mais elle ne se l’avouait pas à elle-même. Elle ne risquait pas de le dévoiler aux autres. C’était en cela qu’elle parvenait sans cesse à contrôler ce qu’elle ressentait : la crainte de révéler ses faiblesses au grand jour. Plutôt paraître insensible !
Elle continua son récit.

« Si tu veux mon avis, ce fantôme, cette fille spectrale… Elle doit avoir une sacrée dent contre les personnes encore vivantes… Car mourir dans des toilettes, ce n’est vraiment pas la mort que je souhaite à qui que ce soit ! On doit se sentir si… Dédaigné de tous… »

Toujours calme. Toujours maitresse de sa respiration.

« Enfin… Je pense que c’est le fantôme de cette fille qui veut nous jouer un mauvais tour. Mais je ne crois pas qu’on risque grand-chose ! »

Elle ne cessait de se vouloir rassurante.

« Maintenant que tu sais ce que je pense… On pourrait essayer de relancer le sortilège, ensemble ? Je doute que ça fonctionnera… Mais qui ne tente rien, n’a rien ! »

Et un sourire se dessina sur son visage, sourire confiant et amical, que Laura ne pouvait malheureusement pas voir. Au même moment, le rire se fit entendre à nouveau. Etrangement, il semblait moins aigüe et moins puissant que précédemment. Mary avait-elle vu juste ? Et le fantôme avait-il saisi ce qu’elle racontait ? Si oui, ça avait dû l’atteindre… Car vraiment, qui voudrait d’une mort aussi… Ignorée ?

[655]

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Oui. Mary avait raison. Rester calme, il fallait rester calme. Mais comment rester calme dans une telle situation ? C’était vraiment plus facile à dire qu’à faire. Mais apparemment, la Poufsouffle avait une idée du moyen de se sortir du pétrin dans lequel ils étaient fourrés, ou du moins de la cause de ce pétrin.

Si la situation avait été moins dramatique, Laura aurait éclaté de rire. Un fantôme hantait les toilettes de Poudlard ? Mais il fallait être totalement…barjo. Oui, c’était le seul mot qui lui venait à l’esprit. De toute façon, la jeune sorcière pensait déjà qu’on ne pouvait être sain d’esprit et rester en tant que fantôme dans le lieu de sa mort. Mais les esprits étaient bien différents des humains, même s’ils en avaient été avant.

Laura se dit qu’elle avait bien fait de ne pas rire car cela aurait pu énerver un peu plus le fantôme. Mary avait raison, mourir dans les toilettes était tellement incongru, que personne ne devait vraiment prendre au sérieux la jeune fille, ou ce qu’il en restait. Mauvaise mort après une mauvaise vie. La Gryffondor commençait à comprendre.

Bien que Mary ne puisse pas le voir, Laura hocha la tête à sa proposition. Réessayer. Il lui fallait reprendre confiance et enfin réussir ce sort. Ainsi, ils pourraient se libérer et peut être tenter de parler avec le fantôme qui pourrait avoir tant de choses à leur raconter. Ou peut être pas. Elles n’avaient de toute façon pas le choix. Elle pointa de nouveau sa baguette sur la serrure.

- Je suis prête.

Pouvait-on vraiment être prête dans un tel moment ? Elle ne le savait pas, mais elle ferait son possible pour libérer Mary, même si pour cela elle devait se faire mal en tentant de défoncer la porte à coups d’épaule.

Parfait. Laura était prête, elle aussi. Allaient-elles y parvenir ? Rien n’était moins sûr. Mary ne pensait pas vraiment que cette solution était la bonne… Mais cela ne coutait rien d’essayer…
Mary lança un décompte…

« Trois… Deux… Un… Maintenant ! »

Leurs deux baguettes laissèrent de fortes étincelles s’échapper. Mary observa la serrure, la porte tremblait… Elle entendit un déclic…

« Je crois que c’est bon ! »

Elle laissa échapper un sourire de soulagement. La force de deux sortilèges est toujours préférable à celle d’un seul. Mary se dirigea donc vers la porte, « diriger » étant un bien grand mot, car effectivement, dans une cabine WC, il est difficile de faire plus de deux pas, dans telle ou telle direction. Elle poussa la porte. Mais une mauvaise surprise l’attendait. La porte restait close. Quelle poisse…

« J’ai parlé trop vite… »

Elle trouvait cela étrange. Lançaient-elles mal le sort ? Y avait-il une quelconque contrindication qui disait que le sortilège ne pouvait être utilisé dans telle ou telle condition… En tout cas, l’ectoplasme, si ectoplasme il y avait, ne semblait pas décidé à la laisser sortir.
Mary leva de nouveau les yeux au plafond. Son regard s’attarda vers ce qu’elle pensait être une échappatoire…

« Laura… Je vais tenter autre chose… »

En effet, la porte n’étant pas jointée au plafond, il y avait moyen de glisser au-dessus. L’espace entre le haut de la porte et le plafond était très mince… Mais Mary n’était pas bien épaisse, elle n’aurait aucun mal à se faufiler par cet espace. Le seul détail qui l’embêtait était la hauteur de la porte… A Poudlard, ils faisaient les choses en grand… Et elle, elle n’était pas bien grande… Plutôt petite même…
Elle avait quand même envie d’essayer ! L’idée de rester coincée dans les toilettes n’était pas vraiment à son goût ! Elle chercha donc une prise pour se hisser en haut de la porte… Ses recherches faisaient du bruit : ses pieds donnaient de petits coups dans la porte, involontairement.
Ca devait être étrange à voir.
Elle parvint alors à toucher le haut de la porte avec sa main droite. Se souvenir de ces journées où elle escaladait des falaises avec son père. De grands fans de grimpe, ces deux… Elle mit toute sa force dans ce bras droit, et réussit à poser son pied sur la porte.
De là où elle était, Laura voyait sans doute un bout de pied et des doigts, si elle avait l’idée de regarder en haut de la porte, évidemment…

Quelle malédiction s’acharnait sur elles ? Elles avaient cru avoir réussit, mais non, tout n’avait été qu’un faux espoir. Le fantôme, si c’était bien lui, se jouait des deux premières années comme un aigle avec sa proie. Pourquoi ? Elles n’avaient pas causé la mort de la jeune fille, cela datait d’il y avait bien longtemps.

La panique qui était presque tombée suite au pseudo-succès du sort combinée était à présent revenue et Laura ne savait de nouveau plus que faire. Forcément, professeurs et préfets n’étaient pas là quand on avait besoin d’eux. On pouvait même dire plus : yavait personne du tout, ce qui était bien étrange, puisque les toilettes était d’habitude toujours pleine.

Mary parla. Laura entendit vaguement les mots « tenter autre chose » et l’inquiétude la reprit. Que voulait faire Mary ? Rien de dangereux au moins, car le fantôme ne semblait pas prêt à les lâcher. Un tel acharnement étonnait d’ailleurs la jeune sorcière car Nick Quasi Sans Tête ne lui avait pas dit que les esprits étaient belliqueux, à Poudlard en tout cas.

- Euh c’est quoi ton idée ?

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