Les gros efforts de Myrielle [PV]

Drago n’avait pas la grande forme en ce moment. Rien d’étonnant à ça avec un père à Azkaban. Myrielle se souvenait très bien de ce que ça lui avait fait lorsque Nathan avait été emprisonné. Et puis, c’était l’heure de gloire de Harry… Pour Drago, ce ne devait pas être facile de voir son ennemi juré se faire caresser dans le sens du poil par Slugh. Du coup, Myrielle avait décidé de se montrer très gentille avec le blondinet. Déjà, pour le rejoindre, elle avait fait de gros efforts de toilettes, en ce sens qu’elle s’était montré d’une grande sobriété. Ses cheveux habituellement rouges sang étaient roux clairs, presque blonds tant sa couleur était passée, et surtout, elle avait mis son uniforme de façon réglementaire. Sa jupe lui arrivait au dessus du genoux et sa chemise était entièrement boutonné avec sa cravate mise.

« Je ressemble à un épouvantail… » Marmonna la jolie rousse devant sa glace. Elle savait que Drago n’aimait pas du tout ses manières provocantes, c’est pourquoi, pour aller le voir, elle faisait tant d’efforts. Mais elle détestait ça. Déjà, porter un soutien gorge au lieu d’un corset était pour elle assez désagréable. Elle ne se sentait pas suffisamment soutenue au niveau du dos et surtout, elle n’avait pas accès à son poignard.

Elle prit le petit paquet qu’elle avait fait pour l’héritier Malefoy et se rendit dans le dortoir des garçons. Elle déposa le paquet de gâteaux et de chocolats faits maison sur le lit de Drago et s’assit sur le rebord de la fenêtre. Cela faisait plusieurs semaines (depuis la rentrée en réalité) qu’elle déposait chaque jour un paquet à Drago sur son lit avec juste pour signature un M stylisé au fond du paquet. Elle ne voulait pas que tout le monde sache qu’elle était si gentille avec Drago, d’ailleurs, lui même ne voulait probablement pas que ça se sache. C’est pour ça qu’elle était si… inhabituellement discrète.

Elle savait que Drago serait le seul à rentrer au dortoir, elle avait trouvé de l’occupation aux autres en proposant un tournoi d’échec. Le gagnant aurait le droit de lui demander ce qu’il voulait, dans la limite du raisonnable tout de même. Beaucoup jouer pour des idées plus ou moins honorable, les autres regardaient… mais elle s’était arrangé pour que ce petit concours ne vienne pas aux oreilles de Drago. Quand il monterait à la salle commune (le concours était intermaison, il avait lieu dans la grande salle), il serait tout seul. Tout ce qu’elle esperait, c’est que Crabbe ne gagnerait pas. Goyle à la limite, mais surtout pas Crabbe. Quoi que… ni l’un, ni l’autre n’était assez intelligent pour gagner aux échecs, même magique.

Se vendre comme lot à un concours d’échec, c’était bien une idée à la Myrielle… Mais elle le genre de fille à ne jamais hésiter. Quand elle avait une idée en tête, elle fonçait, quitte à se prendre un mur, car ça lui arrive parfois.

En attendant Drago, elle regardait les tapisseries qui ornaient les murs d’un air pensif et elle n’entendit pas sa « proie » arriver…

[PV Drago]

Depuis quelques temps, ça n’était plus la très grande forme chez l’hériter Malefoy. Cet été il avait eu l’occasion de remplacer son père aux côtés du Seigneur des Ténèbres, et si cette nouvelle l’avait au tout début rempli de joie et gonflé d’orgueil, il ne tarda pas à déchanter rapidement.

La mission qu’il s’était vue confier lui pesait et bien qu’il fasse son maximum pour ne rien laisser paraître, il doutait fortement de sa capacité à la mener à bien ; bien qu'au fond de lui il savait qu’il n’avait pas le choix car il était bien trop impliqué pour tout simplement se désister.

Il vivait donc désormais avec la désagréable sensation de se retrouver piégé entre le marteau (le Seigneur des Ténèbres) et l’enclume (un des sorciers les plus puissants de tous les temps). L’idée que son plan pourrait ne pas bien se passer du tout le tracassait énormément et il commençait peu à peu à perdre l’appétit. Pire, il s’isolait de plus en plus, évitant Pansy et Myrielle pour ne plus rester qu’en compagnie de Crabbe et Goyle, les deux personnes qu’il estimait réellement fidèles à 100% et dont il comptait se servir pour suivre son plan.



Drago monta à son dortoir assez tard cette soirée là. Il avait travaillé sur son petit projet pendant une bonne partie de l’après-midi et était arrivé très en retard au diner. Il avait encore une fois peu mangé et peu parlé pendant le dîner et était reparti aussitôt dans son dortoir dans l’idée de se coucher tôt ce soir-là.

Il migra seul vers les cachots, laissant Crabbe et Goyle se gaver de nourriture et traversa une salle commune étrangement vide avant de franchir enfin la porte de son dortoir.

« Myrielle !?! »

Le Serpentard resta un moment interdit face à Myrielle Symphonie qui se tenait en plein milieu de la pièce et qu'il ne s'était pas du tout attendu à voir ici. Cela faisait plusieurs jours, peut-être même maintenant plusieurs semaines qu’elle lui faisait des cadeaux (enfin il supposait que les paquets venaient d’elle à cause du M gravé sur les différents emballages) et que Drago mettait les paquets de côté sans vraiment y toucher.

Là, Myrielle semblait être venue le voir dans l'intention de discuter et elle s’était même habillée un peu plus décemment que d’habitude, ce que Drago ne manqua pas de remarquer. Il n’aurait su dire si ses différentes attentions lui faisaient plaisir ou non. Il avait l’estomac trop noué pour apprécier les chocolats (dont il gardait les boîtes quelques temps avant de les jeter à peine entamées), et commençait presque à se montrer un peu agacé qu’on s’intéresse autant à ses activités alors qu’il essayait d’être le plus discret possible.

Myrielle resta campée devant lui pendant un moment et aucun des deux adolescents ne sembla décidé à prendre la parole. Dévisageant son amie presque avec froideur, Drago finit par hausser les épaules et par contourner la Serpentard avant d’aller s’asseoir sur son lit. Sa "mission" le fatiguait et il n’était pas vraiment d’humeur pour tenir une conversation avec la rousse. Il se contenta donc d’éviter son regard tout en espérant que celle-ci comprendrait d’elle-même qu’il n’était pas tellement disposé à parler pour ce soir.


[539 mots]
ok

Si cela avait été quelqu’un d’autre que Drago qui l’avait regardé ainsi il y aurait probablement eu de la violence, peut être même du sang. La belle rousse (qui dans l’immédiat n’était pas très rousse d’ailleurs) était réputée pour sa tolérance envers les autres maisons mais aussi pour son intransigeance. On lui devait le respect le plus total sous peine de souffrir. Faisant fi du règlement de l’école, elle tabassait quiconque la regardait de travers ou lui parlait trop haut… Oui, mais Drago était une exception. Tout d’abord il était son ami (on se demande pourquoi mais bref), elle était toujours plus souple avec ses proches qu’avec le reste de Poudlard, ensuite, il était lié à elle. En réalité, c’était même plutôt l’inverse. C’est elle qui était lié à lui. Depuis sa naissance, le sang qui coulait dans ses veines appartenait entièrement à Drago. Si vu de loin ça avait quelque chose de très romantique, il faut bien noter que les deux ados n’éprouvait vraiment aucun désir l’un pour l’autre. Drago était même une exception dans l’école, les perfects ne lui faisaient ni chaud ni froid. Myrielle s’était même demandé un jour s’il n’avait pas un petit problème de virilité (non, non, c’était pas par méchanceté). Il semblerait que non (encore que… *paf*), il aimait juste les filles comme Diabalzane, sans aucun charme. Bah, ça le regardait au fond. Myrielle avait bien été amoureuse d’Isaac après tout qui était-elle pour discuter les goûts des autres ? [mwarf mwarf, que de cynisme]

Pour en revenir à la réaction de Drago, elle n’eu aucun effet sur Myrielle. Elle se contenta de tourner la tête vers lui et de le fixer de ses yeux pâles sans rien dire pendant un long moment. S’il espérait qu’elle s’en aille, c’est qu’il la connaissait vraiment mal. Plus têtue qu’elle tu meurs ! Elle était aussi très pot de colle. Elle finit d’ailleurs par se lever, passer derrière Drago et monter sur le lit. Dresser derrière lui, elle lui détacha sa cape sans qu’il puisse dire quoi que ce soit. On est serpentard ou on ne l’est pas, Myrielle avait une façon bien à elle d’aider les gens.

Elle était bien plus forte que Drago, il faisait à peine cinq centimètre de plus qu’elle et il avait probablement moitié moins de muscle qu’elle. C’était balot pour lui ça, vous trouvez pas ? Plaisanterie mise à part, Myrielle n’avait évidemment pas l’intention de violer Drago [l’auteur ne tient pas à avoir ses fans sur le dos], elle voulait simplement lui faire un massage des épaules. Elle aurait pu lui proposer gentiment mais quelque chose lui disait que de toute façon elle se ferait envoyer péter. Quitte à ce qu’il joue au roquet en colère, autant que ce soit pour quelque chose.

De fait, elle tenait fermement les épaules de Drago. Elle le savait pudique donc elle lui avait laissé sa chemise, de toute façon, elle ne voulait pas faire de cauchemar, merci pour elle (au risque de me répéter, si, si, ils sont amis XD ).

« Tu as l’air fatigué, tu devrais essayer de te détendre un peu. »

*Il va très probablement me dire qu’il se détendrais mieux sans moi mais on a vu ce que ça donne quand il se débrouille tout seul. Il ressemble à un cadavre ambulant.*

Elle lui massa les épaules sans rien dire, elle le tenait fermement, il faudrait qu’il fasse preuve de violence pour se dégager. Au fond, Myrielle trouverait ça très amusant. Jusque là, Drago n’avait jamais « pété un cable », pas avec elle en tout cas, alors que la rousse avait à son actif un certain nombre de crise publique. Ils n’avaient pas exactement le même caractère mais pour la rousse tout garder pour soi n’était pas une solution. Les petits poings de Drago ne pouvait pas lui faire grand chose et elle ne le pensait pas capable de sortir sa baguette contre elle juste pour un massage forcé.

Pour en revenir au massage en lui même, Myrielle était plutôt douée en la matière. Lorsqu’elle était petite, elle avait appris tout les points nerveux du corps humain par cœur. Cet enseignement avait pour objectif de lui apprendre à endormir ou même à tuer mais en prenant le problème à l’envers, cela lui avait aussi appris comment dénouer les tensions. De fait, tant qu’elle tenait Drago, elle essayait de lui enlever la pression qu’elle sentait sous ses doigts. Seul problème : il y avait gros de travail. Il allait peut être plus mal que ce qu’elle avait imaginé. Cette pensée préoccupa la rousse qui relâcha un peu la pression qu’elle exerçait sur le blondinet pour qu’il ne s’échappe pas.

*Il a maigri non ? Déjà qu’il avait que la peau sur les os…*

Glissant ses bras autour du cou de Drago, elle se colla à lui tout doucement et son esprit cynique la quitta un instant. Même si elle se moquait souvent de Drago (intérieurement cela étant), elle ne voulait pas le voir souffrir. Elle n’était pas une bonne serpentard finalement, elle était peut être trop sensible pour l’être tout à fait. Voir son ami s’éloigner, le voir souffrir loin d’elle, voilà qui lui faisait de la peine. Pas pour elle, depuis plusieurs mois elle vivait dans un bonheur égoïste entouré par sa famille et son petit ami. C’était pour lui qu’elle avait de la peine, parce qu’il ne pouvait pas montrer qu’il était triste, parce qu’il jouait les durs. Elle ne se demandait même pas ce qui provoquait tout ça chez lui, elle était juste inquiète.

Myrielle n’était pas très intelligente. Si on devait être méchant, on pourrait facilement dire d’elle qu’elle n’était que belle et puissante. C’était peut être vrai. Mais au moins, ça ne la rendait pas indiscrète car il ne lui serait même pas venu à l’esprit de forcer Drago à lui parler.

« Je sais que je suis un peu collante… »

Murmura-t-elle doucement.

« Mais je me fais vraiment du souci. Laisse moi juste t’aider, un tout petit peu, s’il te plaît Drago… »

Elle aurait pu lui demander ça avant de s’imposer mais chez Myrielle tout était instinctif, d’ailleurs, emportée par son empathie, elle en était presque à pleurer pour Drago. Ce qui serait très mal vu, elle se retenait donc. De toute façon, elle était dans son dos, il ne pouvait pas voir son visage. Elle se sentait subitement un peu perdue, elle n’était pas prête à lâcher le morceau mais elle ne savait pas encore si elle devait reprendre la maîtrise des choses, être la Myrielle de surface (qui se prenait souvent la tête avec Drago du temps où il allait assez bien pour ça) ou si être plus naturelle était une bonne idée.

En réalité, il y avait dans cet instant de doute tout le dilemme du bon serpentard : être ou ne pas être imbuvable, tel est la question…

[Mwarf, suis trop fière de ce poste *se glorifie elle même*]

Le blondinet s’était donc assis sur son lit et resta ainsi, le dos vouté pendant quelques instants. La présence de Myrielle le mettait quelque peu mal à l’aise, et lui qui aurait voulu s’allonger sur son lit - quitte à s’endormir tout habillé - se retrouva là à rester assis et à attendre que Myrielle lui dise ce qu’elle pouvait bien ficher ici.

“Heu tu attends quoi au juste là ?”

Après un long moment où Myrielle était restée à le fixer, les deux adolescents prirent une initiative exactement au même moment. Lui posa sa question, et Myrielle… grimpa sur son lit et se positionna pile derrière lui.

¤ Qu’est ce qu’elle fiche ?!? ¤

Surpris, Drago se serrait bien levé d’un bond mais il était trop tard car elle avait déjà mis la main sur son épaule. A ce contact, le blondinet se souvint à quel point Myrielle était musclée mais aussi, à quel point elle n’aimait pas être contrariée.

« Myrielle qu’est ce que tu veux ? »

Décidément elle n’était pas très loquace aujourd’hui et cela ne tarda pas à exaspérer le jeune Malefoy. Myrielle était une gentille fille qu’il avait appris à apprécier petit à petit, mais elle conservait quelques côtés qui le rendaient dingue. Là par exemple, cette façon qu’elle avait eu de l’attraper – alors qu’il détestait qu’on le touche – sans lui dire ce qu’elle voulait avait suffit à le crisper encore plus qu’il ne l’était quelques minutes auparavant. Oui notre petit Drago est décidément bien nerveux ces temps-ci.

Les mains de Myrielle étant fermement apposées sur ses deux épaules, Drago n'essaya même pas de se lever. Cependant il tourna la tête par dessus son épaule de façon à regarder ce que pouvait traficoter la rouquine. Alors qu’il lui adressait un regard fâché et rempli de questions, son amie commença… à le masser .

¤ Alors là, je comprends pas bien… ¤

Alors qu’elle appuyait sur certains points de son dos avec force, elle ne tarda pas à justifier ses actes en affirmant que le Serpentard semblait fatigué et tendu.

¤ Beh voyons… ¤

Instantanément, Drago ferma son esprit à toutes intrusions extérieures. Il ne pensait pas Myrielle Legilimens, mais mieux valait ne pas prendre de risques inutiles… Pour lui il demeurait important que tous le croient fort bien qu’il soit en pleine période de doute. Si il parvenait à duper la rousse, une de ses plus proches amies, il ne serait pas difficile de le faire croire aux autres.

Bien qu’il n’apprécie qu’à moitié l’idée de ce massage, Drago se laissa faire quelques instants. Déjà car Myrielle le tenait fermement en place – elle avait peur qu’il s’échappe probablement, elle le connaissait trop bien XD – mais ensuite, car il fallait l’admettre, le massage était plutôt agréable.

Quelques instants passèrent et Myrielle cessa bientôt de lui malaxer le dos pour glisser les bras autours du cou du blondinet. Une manifestation de tendresse pareille, Drago n’en avait reçu que de sa mère jusqu’à présent et cela le fit frissonner des pieds à la tête. Cette Myrielle était futée… Elle tenait tant que ça à le voir fondre en larmes ?

Déstabilisé, Drago ravala toutefois sa salive et resta droit, regardant droit devant lui et l’esprit toujours fermé hermétiquement. Le Vert-et-Argent ne comptait pas entrer dans le jeu de la jeune fille. Il se devait de lui répondre avec froideur car si il commençait à pleurer, il savait pertinemment qu’il ne s’arrêterait pas avant un moment. Et pour lui, il n’était pas question de pleurer devant quiconque de vivant ! Pas même devant une amie.

Alors que Myrielle lui avouait les réels motifs de sa venue, Drago lui, revint à sa précédente remarque… Sur la fatigue et le fait qu’il devait se détendre.

« C’est bien aimable de t’occuper de mon dos, même si t’aurais pu éviter de me forcer à me faire masser… mais tu sais tous les massages du monde ne remplaceront pas une bonne nuit de sommeil… »

Se sentant assez solide pour la regarder de nouveau sans ciller, Drago tourna de nouveau la tête vers Myrielle. La tête de la rouquine étant fort près de la sienne, le blondinet dut esquisser un léger mouvement de recul pour empêcher leurs lèvres de se rencontrer par accident (ce qui aurait été embarrassant :p). Il prit ensuite la parole tout en la regardant avec aplomb.

« J’allais me coucher là… Ça te dit pas de garder tes massages pour Montgomery et de me laisser dormir ? »

Le jeune Malefoy pensait avoir bien joué son coup, mais il gardait en tête que miss Symphonie était une fille têtue, et qu’il en faudrait peut-être plus que quelques mensonges pour l’écarter de son idée première.

En six ans d’amitié, Drago n’avait jamais eu à faire à la Myrielle câline qu’elle était avec la plupart de ses proches. Il y avait entre eux une barrière installé par leur rang respectif. Myrielle était soumise au Malefoy, son ego lui disait que cela ne lui permettait pas les marques d’affections. Pourtant, elle sentait de manière purement intuitive qu’elle ne pouvait rien pour son ami. Non seulement il semblait ne pas vouloir de son aide en tant que masseuse mais en plus, il n’avait pas fait appel à elle en tant que garde du corps. Pleine de contradiction par nature, elle le regrettait… alors que dans le même temps, elle mettait toute son énergie à essayer de briser le pacte qui la liait aux Malefoy.

Lorsque son regard croisa celui de Drago, elle cilla. Il lui mentait. Encore une fois, ce n’était pas une marque d’intelligence de sa part, uniquement une idée instinctive qui lui venait. Elle préféra cependant ne pas relever, ni même faire un scandale, elle préféra continuer sur sa position actuelle. Qui mieux qu’elle connaissait la souffrance sous toutes ses formes ? Ce n’était pas parce qu’elle vivait maintenant un conte de fée que son passé avait été gommé. Peut être que Drago pensait qu’être seul était la meilleure solution pour cacher sa souffrance, peut être même qu’il avait raison… Oui, bien sûr, mais Myrielle ne l’entendait pas de cette oreille.

« Si une bonne nuit de sommeil suffisait, tu n’aurais pas cet air de mort vivant depuis début septembre. »

Elle retint une vanne qui voulait sortir et donnait quelque chose dans le genre « Ne me dit pas que tu fais des folies la nuit, je vais finir par croire que tu me prends pour une idiote. ». Cela aurait été trop méchant et cela dissonait avec le reste de son discours. Elle trouvait quand même déplacé de la part de son ami de mêler le nom d’Alexis à cette histoire, d’autant que le petit ami de la rousse se portait comme un charme lui. On ne pouvait pas en dire autant de Drago.

« En soit, je ne suis pas contre te laisser dormir mais je pense vraiment que tu as plus besoin d’un massage et d’un peu d’attention que de sommeil. »

Joignant le geste à la parole, elle se redressa un peu et entreprit de passer ses doigts avec délicatesse sur les points nerveux du dos de Drago.

« A la limite, je te masse pendant que tu dors. »

Quand elle parlait ainsi, elle passait vraiment pour la naïve de service. Drago venait clairement de lui faire comprendre qu’il ne voulait pas de massage mais une fois n’est pas coutume, elle n’y prêta pas attention. Elle se contentait de lui sourire gentiment d’un air avenant, ses cheveux roux pâles tombant sur ses épaules en un rideau clairsemé. Il ne fallait jamais sous estimé Myrielle, avant d’être une perfect slytherin dolls, elle était un assassin bien formé à toutes les ruses. Pour le bien de Drago, elle n’hésiterait pas à se montrer persuasive et à user de tout son art. Il serait probablement réticent (il l’était déjà) mais elle n’abandonnerait pas. Foi de Symphonie >.<

Bien évidemment, lorsque Myrielle avait une idée en tête, il était très difficile de lui faire lâcher prise. Là quelle était cette idée ? Drago n’en savait fichtre rien. D’après ses dires, elle souhaitait que le blondinet se détende un peu. Elle ne se doutait sûrement pas que rien que l’idée qu’il puisse avoir l’air tendu l'angoissait à un point inimaginable. Sa mission était délicate et ça n’était vraiment pas le moment pour lui de se faire remarquer de quelque façon que se soit. Ainsi lorsque Myrielle lui affirma qu’il ne semblait pas au mieux de sa forme, Drago s’énerva assez rapidement. Par comble de malchance et pour en rajouter une couche, la pauvre Myrielle employa certains termes qui vexèrent le Serpentard au plus haut point.

« Mort vivant ? Mais t’as vu ta tête ? C’est quoi cette couleur de cheveux on dirait que Peeves t’as renversé une bassine d’eau décolorante dessus… »

La répartie était sortie spontanément. Il venait de répondre à l’attaque de la rouquine par une autre attaque et espérait quelque part la vexer (comme elle venait de le vexer ) et la faire partir.

¤ Même pas… Elle est toujours là… ¤

Blasé, Drago fit un mouvement d’épaule qui lui permit de dégager le haut de son corps. Il profita de cette liberté retrouvée pour se jeter sur son oreiller. Il se retrouva ainsi à moitié à plat ventre sur son lit, le visage masqué par le gros coussin de plume. Il s’efforça de ne penser à rien et de rester immobile jusqu’à ce que son amie parte.

¤ Elle veut me masser pendant que je dors ? Beh qu’elle le fasse… moi je fais le mort ! ¤

Il resta un instant sans bouger, savourant le massage mais sans le montrer à Myrielle.
Au bout d’un instant il commençait à ressentir le besoin de changer légèrement de position et de remettre ses jambes droites. Ce mouvement allait le trahir (non il ne dormait pas et il n'était pas non plus mort ^^) mais il le tenta et en profita d'ailleurs pour relever la tête.

« Ils sont où les autres ? Pourquoi personne n’est là ? Quelle heure il est d’ailleurs ? »

Il était souvent arrivé à Drago de vexer la rousse mais c'était sur des sujets plus sensible que celui là. Myrielle savait très bien que sa couleur de cheveux était actuellement abominable, elle pensait- cependant que Drago aurait préféré ce roux pâle à son rouge pétant habituel. Il était décidèment plein de contradiction ce petit... Elle ne chercha d'ailleurs pas à lui cacher le fond de sa pensée pendant qu'il faisait le mort et qu'elle le massait.

"J'ai préféré ne pas faire ma couleur parce que tu n'aimes pas le rouge pétard de d'habitude... mais j'admets que c'est pas terrible. J'ai un peu l'impression de ressembler à un épouvantail fagoter ainsi."

Dire qu'elle avait fait tout ça juste pour que son apparence ne l'énerve pas... Elle aurait du se douter qu'à être trop sage, elle ne pouvait obtenir un résultat correct. Elle retiendrait la leçon pour une prochaine fois : il faut garder les mini jupes et la couleur rouge, c'est ce qui lui va le mieux. Même Drago le disait ! [Ou comment interpréter comme on veut certaines paroles]

Toujours est il qu'elle continuait à masser son ami (toujours en lui laissant sa chemise hein), elle avait déjà enlever plusieurs points de pression quand Drago daigna lui reparler (tiens, il n'était pas mort alors ?). Elle posa ses yeux glacé sur lui avant de regarder l'heure pour lui répondre.

"18h30. Ils n'ont sans doute pas encore terminé de jouer, il y avait un tournoi d'échecs ce soir."

Ce n'était pas le genre de Myrielle de raconter des bobards, à choisir, elle préférait omettre que de mentir. C'est donc en toute sincérité qu'elle avait fourni une réponse à son camarade. C'est fou ce qu'il pouvait être hargneux quand même. En réalité, ils n'étaient pas aussi seuls que ça. Alexis ne participait pas au tournoi d'échec (logique), il était donc probablement dans le dortoir qui jouxtait celui de Drago. S'il était jaloux, il ne le montrait pas. Il est vrai qu'être possessif quand on sort avec la pulpeuse rousse de Serpentard n'était pas très intelligent. La jeune fille était beaucoup moins légère qu'elle ne le laissait paraître, elle aimait juste qu'on la croit frivole, c'était tellement plus amusant ! D'autre part, Alexis était tellement mieux que Drago qu'il n'avait rien à craindre [Mais si elle l'aime bien quand même !].

D'ailleurs, tant qu'on parle de ça, Myrielle cessa de masser Drago pour le laisser bouger à sa guise. Tant qu'elle y était, elle dénoua sa cravate et déboutonna le haut de sa chemise. Elle voulait bien faire des efforts mais là, elle commençait sérieusement à étouffer.

"Je sais pas comment tu fais pour porter tout le temps des chemises fermés." Commenta-t-elle en tirant sur son col. Myrielle le retour ? Possible. Chassez le naturel, il revient au galop !

Myrielle afficherait cette couleur de cheveux horrible pour lui plaire ? Drago aurait décidément tout entendu… ¤ Et depuis quand est-ce qu’elle fait quoi que se soit pour me plaire physiquement ? ¤ L’esprit des femmes était insondable et le blondinet se garderait bien de chercher à creuser plus loin. De plus ici, il n’avait pas affaire à n’importe quelle femme mais bien à l’héritière des Symphonie… Rien que d’imaginer le nombre de raisonnements tordus qui pouvaient naître dans l’esprit de la rouquine suffirait à donner mal à la tête au 6ème année.

« 18h30… » répéta le jeune Drago d’un ton rêveur suite à la réponse de Myrielle à sa dernière question.

Il ne s’était pas imaginé qu’il était si tôt et soudain son envie de se glisser dans ses draps disparut… Il lui restait encore tellement de temps avant que le couvre feu ne soit sonné et il ne pouvait rester ici sans rien faire alors que toute sa famille était en danger.

Le Serpentard resta encore un moment, le menton enfoncé dans l’oreiller et le regard perdu sur l’une des barres de son lit à baldaquin. Son esprit restait fermé à toutes intrusions extérieure mais il recommença à s'activer et à imaginer un plan pour la soirée. ¤ Que faire, que faire ? ¤

Myrielle retira les mains de son dos et en profita pour dénouer sa cravate et quelques boutons de sa chemise avant de protester contre ces deux inventions. Pas mécontent d’avoir retrouvé la totale liberté de ses mouvements, Drago se redressa et s'assit de nouveau sur son lit avant de répondre à la remarque de Myrielle.

« Question d’éducation… Je sais pas comment tu fais pour te balader dans des tenues aussi légères moi. »

Puis le Serpentard se leva et s’étira dans un geste qu’il voulu nonchalant. Le massage lui avait fait du bien au dos c’était vrai, et il se sentait presque calmé et d’attaque pour repartir désormais. Enfin il lui manquait tout de même deux gros détails avant d’envisager se lancer dans quoi que se soit.

« Et Crabbe et Goyle ? Où sont-ils ? Tu ne vas quand même pas me dire qu’ils participent au tournoi d’échec… »

Il se retourna vers la jeune Symphonie et la dévisagea d’un air suspicieux. Bien sûr la rouquine n’y était pour rien dans l’absence de Crabbe et Goyle, mais peut-être aurait-elle un petit renseignement à lui fournir sur la localisation des deux benêts.

¤ Ça peut toujours éviter de me faire perdre du temps à les chercher bêtement… ¤

Drago semblait quand même en meilleur forme. La métamorphose n’avait rien de transcendant, il était toujours aussi pâle, mais il était tout de même un peu plus reposé qu’à son arrivé, il en devenait même fébrile. C’est tout au moins la sensation qu’il laissait à Myrielle. Peut être aurait elle du se demander pourquoi Drago semblait si réfléchi mais en fait, elle s’en moquait comme de son premier crayon khôl. Mauvais exemple, son premier crayon à maquillage lui avait été offert par son frère. Bien, comme de ses premiers collants alors.

Pour en revenir (tout de même) à la conversation de nos deux compagnons, il se trouvait que Myrielle n’était pas entièrement d’accord sur ce que Drago lui disait. L’éducation n’avait rien à voir là dedans, sinon elle serait au moins aussi prude… que lui. Beurk. Nathan n’était pas vraiment du genre à pousser sa sœur à avoir des décolletés plongeants, encore moins des mini jupes, et s’il avait pu, il l’aurait faites nones. Dommage pour l’aîné des Symphonies, c’était franchement un échec pour lui. L’avantage dans cette histoire c’est qu’Alexis ne risquait rien, elle avait laissé croire à Nathan qu’elle sortait toujours avec Isaac (paix à son âme).

« Je ne suis pas certaine que ce soit vraiment une question d’éducation, petite j’avais des vêtements tout à fait dans la moyenne niveau longueur de tissu. »

Vous pensiez vraiment que Myrielle s’offusquerait de la remarque de Drago ? Que neni, si c’était le cas, elle n’aurait pas rallongé sa jupe pour aller le voir, elle sait très bien à quel point il est coincé. Elle se demandait même comment Pansy avait pu en être amoureuse, elle qui était si énergique et pleine de vie… Les mystères de l’amour étaient impénétrable, surtout pour un cerveau tel que celui de Myrielle.

« Je dirais plutôt que c’est une question de caractère. Je me fiche complètement qu’on me voit nue puisque je suis belle, enfin plutôt puisque la majorité de la gente masculine, dont je sais que tu ne fais pas parti si ça peut te rassurer, me trouve belle. Ce serait bête que je me prive du loisir de pouvoir bouger à mon aise alors que globalement ça ne dérange que peu de personne. En fait, à ma connaissance, il n’y a que deux personnes à ne pas trouver ça aussi fun que moi. »

Nathan était le premier, Drago le second, bien qu’en soit, le deuxième trouva quand même ça moins gênant que le premier, les intérêts mis en place étant moins important. Même si Drago trouvait l’attitude de Myrielle choquante, ça n’influait pas sur sa vie en général, c’est pour ça que bien qu’ils soient amis, elle ne prenait pas en compte son opinion sur la question.

« En vérité, si je porte aussi peu de tissu, c’est surtout pour avoir accès à mes poignards tu sais. Je ne me sens pas rassurée quand ils sont sous toute une couche de tissu. »

Myrielle avait tendance à beaucoup parler quand elle était avec ses amis. En public, elle était beaucoup moins bavarde car elle se sentait obligée de rester sur ses gardes comme si on allait l’attaquer à tout moment. C’était un défaut comme un autre, certains trouvaient ça adorable, d’autres ennuyeux, d’autres encore carrément flippant (on pense très fort à Alexander là). Heureusement, elle cessa de débiter le fil de sa pensée pour répondre à la question (aussi intelligente qu’une autre après tout) du blondinet.

« En fait si, Vincent a été le premier à s’inscrire, Gregory a suivi. Mais à l’heure qu’il est, ils ont probablement perdus depuis longtemps tout les deux, ils ne devraient pas tarder à revenir dépiter de cette défaite. »

Elle n’osait pas imaginer ce que ces deux balourds lui demanderaient si c’était eux qui avaient gagnés ! Mais Myrielle, en bonne serpentard, avait assuré ses arrières. Un bon joueur d’échec était en lisse pour la sauver d’une demande inopinée… Il ne fallait pas sous estimé ses facultés quand il s’agissait de protéger ses arrières. Alexander gagnerait sûrement, ou éliminerait au moins les boulets. Dire qu’elle avait fait tout ça pour un tête à tête avec Drago. Si on lui avait prédit, elle n’y aurait pas cru… mais tout arrive et son bon cœur fait plus souvent force de loi qu’on ne le croit.

[721]
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Drago se leva et alla s’asseoir sur le lit de Blaise pour se retrouver face à la rouquine et non plus à côté d’elle. Pendant ce temps, son amie était partie dans une série d’explication ayant pour thème « pourquoi je suis habillée comme une fille de joie ». Le Serpentard n’écouta ce discours que d’une oreille ; déjà car ça ne l’intéressait pas plus que ça, et ensuite parce qu’il était préoccupé par d’autres choses plus importantes . Des dernières paroles de Myrielle, il n’y eu que le mot poignard qui le fit relever les yeux.

¤ Les Symphonie au service des Malefoy… ¤

Pendant un court instant, il se demanda si il ne pouvait pas transférer son fardeau sur Myrielle. Elle avait certainement toute l’habileté requise pour mener à bien cette mission et elle pourrait le soulager d’un poids certain.

¤ Mais ce n’est pas elle qu’il a choisie… Je ne peux pas me défiler… ¤

Cette idée aurait pu être bonne, mais il la chassa à regret de son esprit tout en baissant les yeux vers ses mains et plus précisément vers la chevalière Malefoy. Tout l’honneur de la famille reposait désormais sur ses épaules et ça il aurait du mal à l’oublier.

Qu’elle se soit rendue compte de son trouble ou non Myrielle continuait de discuter avec entrain. Qu’était-elle venu faire ici déjà ? Le blondinet avait encore un peu de mal à le comprendre mais point positif pour Myrielle : sa présence le dérangeait moins qu’il y a deux minutes. La rousse était là à parler de sujets presque futiles et Drago ne l’écoutait que d’une oreille alors que son esprit vagabondait.
Il tenta tout de même de retourner dans la conversation lorsque Myrielle parla de nouveau de ses deux acolytes.

« Alors comme ça ils connaissent les règles ? Je croyais que seul le fait de crier et de voir bouger des choses les amusaient dans ce jeu… »

Croisant les doigts et relevant les yeux vers Myrielle, Drago poussa un profond soupir.

« Tu ne m’as toujours pas dit ce que tu me voulais… Tu en as marre de Montgomery et tu veux ma permission pour te marier avec quelqu’un d’autre ? A moins peut-être que tu ais trouvé quelques infos croustillantes sur notre cher petit Potter qui pourraient me distraire… Vas-y surtout je t’en prie, j’ai bien besoin qu’on me distrait un peu en ce moment… »

Le Serpentard se pencha alors en arrière et s’appuya sur le lit avec ses coudes. Son regard était toujours fixé sur la rouquine. Est-ce qu’elle allait saisir la perche tendue par le blondinet et enfin lui dire ce qu’elle fichait vraiment ici. Ou allait-elle rester près de lui à lui tenir la jambe et à l’entretenir de choses diverses sans grand rapport les unes avec les autres.

¤ Au moins ça me change un peu les idées… Même si ça me fait perdre du temps… Pfff pourquoi c’est pas elle la Malefoy et moi le Symphonie ! Sa vie doit quand même être bien plus simple que la mienne, surtout depuis qu’elle a refilé toutes les corvées à son frère ¤


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