Madame, j'entends des voix dans ma tête [LIBRE]

Luna était désolée de déranger Madame Pomfresh pour si peu de choses, mais bon, même quand on n'a qu'un rhume, il vaut mieux le soigner, pas vrai?

Elle attendit poliment que Mme Pomfresh en ait fini avec un élève qui sautillait bizarrement sur un pied, puis lui dit: "Madame, j'entends des voix dans ma tête, c'est normal? Vous pouvez faire quelque chose?"

Madame Pomfresh eut un regard de grande compassion. L'équipe pédagogique l'avait prévenue, au sujet de la petite Lovegood, dès l'arrivée de celle-ci dans l'établissement. Au fil des années, elle avait eu quelques occasions de parler un peu avec elle en lui soignant de petites coupures ou autre. Mais il n'y avait rien à faire.

"Hum, asseyez-vous", fit Madame Pomfresh de son air compétent. "Tirez la langue et faites ahhhhh.... Je vois, ce n'est pas grave. Vous allez respirer de la menthe fraîche tous les matins pendant deux semaines, ça rafraîchit les idées, et vous direz le sort suivant tous les soirs: "Piquenidouille, ça chatouille" trois fois. Les voix devraient se calmer peu à peu, et en attendant ne vous en occupez pas. Laissez-les parler mais concentrez-vous, heu, sur vos pieds, voilà."

Madame Pomfresh soupira: "je veux vous revoir dans quinze jours si ça n'est pas passé." Elle sourit gentiment: "et sinon, à part ça, tout va bien?" "Oh oui, assura Luna, tout va très bien".

A ce moment-là, on amena un(e) élève qui venait de faire une chute et qui s'était cogné violemment la tête. Il s'agissait de...

Pour le dernier match de l’année, Siegfried avait engagé des séances d’entraînements plus durs, et plus soutenus que d’habitude. Alors finalement, ce qui devait arriver arriva, un cognard avait frappé violement la tête de Siegfried qui avait été moins habile qu’a son habitude. Son équipe l’avait donc fait mené à l’infirmerie contre son gré, étant donné que le capitaine des serpentard détestait toujours autant avoir à faire aux médecins ou aux infirmières.

Siegfried : « Non mais je vous dis que c’est pas la peine, j’ai pas besoin de l’infirmerie. Je vais bien, je peux y aller tout seul si il faut. »
Serpentard : « Ah oui ? Alors pourquoi on te porte depuis tout a l’heure ? »
Siegfried : « AH ? Oh, ça doit être parce que je suis resté trop longtemps sur le balai, j’ai du mal à me remettre à marcher. »
Serpentard : « Pourtant c’est facile, tu met un pied devant l’autre, et tu répètes le mouvement plusieurs fois de suite. »
Siegfried : « Non mais vraiment, je suis bien, je suis pas blessé… »
Serpentard : « Ah bon, alors c’est quoi le sang qui coule depuis le sommet de son crâne ? »
Siegfried : « Je sais pas, celui du cognards peut être… J’ai la tête dure. »
Serpentard : « Ca oui, tu as la tête super dure. »

Le camarade de Siegfried le déposa dans un lit proche de celui de Luna en expliquant à l’infirmière le pourquoi de leur venue soudaine. Pendant qu’ils parlaient Siegfried se pencha sur le coter, et chuchota à Luna :

Siegfried : « Salut… Dis, le prends pas mal mais… J’espère que tu as un truc super grave, ça m’arrangerait beaucoup. Je pourrais convaincre l’infirmière de s’occuper de toi, et de me laisser partir… »

Avec le sang qui coulait de sa tête, il avait l’air un peu inquiétant, mais Luna ne se laissait pas effrayée par ce genre d'image.

Luna tendit le bras, prit un peu de sang sur la tête de Siegfried avec son doigt, puis goûta le sang. "Il n'est pas sucré, tu n'es pas diabétique", dit-elle à Siegfried d'un air satisfait, heureuse de lui annoncer une bonne nouvelle.

"Non, j'ai rien de grave, désolée. Toi par contre... tu as rencontré un cyclope ? Il paraît qu'il y en a toute une colonie aux abords de la forêt interdite et qu'ils sont très brutaux. Fallait pas tenter de les combattre à toi tout seul, même les profs n'ont pas réussi . Bien sûr, cette terrible bataille a été tenue secrète, on ne tient pas à effrayer les élèves..."

Puis désireuse de rendre service, et inventive, elle chuchota en approchant son visage de Siegfried: "Si tu veux, je peux faire semblant d'avoir momentanément perdu l'esprit? Madame Pomfresh aura du mal à y croire car elle me connait et qu'en plus je suis une Serdaigle, ils sont connus pour leur solidité d'esprit, mais je pense être capable de jouer la comédie, je fais partie du club de théatre depuis déjà deux semaines."

Un petit pli soucieux se dessina sur le front habituellement lisse de Luna. Voyons, voyons. A quoi reconnait-on un fou et comment en avoir l'air? C'était quelque chose à quoi Luna n'avait jamais réfléchit.

Elle croyait savoir que les fous se tapaient la tête sur les murs :bounce: , mais ça devait faire vachement mal. Elle voulait bien rendre service, mais quand même... elle se mit à tapoter le mur avec sa main à la place. Malheureusement, Madame Pomfresh ne lui accorda aucune attention et se dirigea affairée vers les potions et onguents qui allaient permettre de soigner Siegfried.

"Ca marche pas trop", dit Luna très fort juste dans l'oreille de Siegfried, ayant oublié de chuchoter. "T'as pas une autre idée?"

Mais Madame Pomfresh s'approchait déjà de Siegfried, les mains pleines de petites fioles qu'elle déposa dans les mains de Luna: "tenez-moi ça, voulez-vous?". Elle passa sa baguette au-dessus du crâne de Siegfried. "Mmm, fêlure du crâne, je suis obligée de vous garder pour la nuit."

Diabétique ?! Et puis quoi encore !!!! Siegfried aimait tellement le sucre !!! Devenir diabétique, ça serait comme de devenir chevelu pour un moine Shaolin, comme de devenir sans sel pour une frite, comme de devenir aimable pour un prof de français… Bref, il ne pourrait pas le supporter. D’ailleurs, le fait que cette nana goûte ainsi son sang, ça avait quelque chose de… de… de… Dérangeant… C’était SON sang… Bien sure il avait entendu parler de Luna la dérangée, Luna la siphonnée du bulbe, Luna qui n’avait pas les pied sur terre, mais il n’avait jamais eu l’opportunité de la rencontrer pour de vrai. Et rencontrer la folie douce en personne… c’était passablement… amusant, et intéressant. Se taper la tête contre les murs n’était la solution la plus intelligente qu’on ai pu imaginer, mais cela prouvait un certain détail concernant Luna que personne ne semblait avoir compris. Luna n’avait aucune inhibition, aucune retenue, aucun complexe. Si l’idée de hurler à tue tête dans les couloir lui venait sans raison, probablement le ferait elle puis s’arrêterait elle aussi net une fois fatiguée. Siegfried resta donc bouche bée et incapable de lui répondre lorsque le verdict de l’infirmière lui tomba dessus comme un coup de massue sur… euh… Sur sa fêlure du crâne…

Siegfried : « La nuit ! Non non non, ça n’est pas nécessaire, vraiment, un bon aspégique, et on y verra plus rien, d’ailleurs je n’ai déjà plus mal. »
Infirmière : « Ah bon ? Tu n’as plus mal là ? »

L’infirmière effleura juste la blessure de Siegfried qui ne pu retenir un hoquet de douleur. En voulant repousser brutalement la main de l’infirmière, il la bouscula, et elle renversa sur lui le contenue d’une potion qu’elle avait gardé à la main. En voulant se pencher sur lui pour essuyer, elle lui cogna la tête avec le coude ce qui raviva encore une fois la douleur. Siegfried eux un sursaut et se cogna une troisième fois contre les barreaux de son lit, cette fois, il ne put s’empêcher de laisser s’échapper un ‘Aie’ qui retenti à travers toute l’école tellement il était fort.
Abattu, et surtout, désirant ne plus souffrir, Siegfried s’immobilisa dans son lit en se tenant la tête, et il soupira.

Siegfried : « Tres bien, ok ok.. Je reste ici pour la nuit, mais par pitié, faites que plus personne ne puisse me toucher, surtout la tête. »

L’infirmière poussa un petit ricanement amusé, et s’éclipsa quelques instants. Siegfried Jeta un œil vers Luna qui le regardait avec ses yeux de chouette.

Siegfried : « … Tu vois Luna… La prochaine fois que tu dois attirer l’attention de quelqu’un, il te suffit de crier très fort que tu as mal quelque part. que ce soit vrai ou non, ça fini toujours pas inquiété ces idiots d’adultes. Et les infirmières sont encore plus idiotes que les autres. »

Il la dévisageât à son tour, il ajouta.

Siegfried : « Tu m’as pas l’air d’aller si mal toi d’ailleurs, qu’est ce que tu fais ici ? Tu prends des vacances ? »

Surtout ne jamais oublier d’être sarcastique quand on s’appelle Siegfried Léthé, jamais…

"Des vacances?", fit Luna qui n'avait pas perçu l'ironie. "Non, ce n'est pas encore les vacances." Ce garçon était drôlement mal informé. N'avait-il pas eu le planning scolaire comme les autres? Il est vrai que Luna avait depuis longtemps perdu le sien, mais en général, quand c'était bientôt les vacances, des élèves lui cachaient toutes ses affaires car c'était une période où elle était bien obligée alors de les chercher (pour rentrer chez elle). Ca lui servait de repère: dès qu'on lui cachait tout, elle savait que le premier jour des vacances approchait.

Luna toujours désireuse d'apprendre, écouta avec attention les précieux conseils de Siegfried. Il avait l'air de s'y connaître.

Penchant la tête et rivant ses yeux perpétuellement étonnés sur l'infirmière qui revenait affairée, Luna la regarda un moment bander la tête de Siegfried qui grimaçait - le pauvre, il venait de prendre plusieurs coups. Ensuite, elle rit, bruyamment:

"Yirf, yorf, yirf, ha, ha, ha! On dirait une momie !!!!!", fit Luna pliée de rire en montrant du doigt la tête de Siegfried qui faisait le double de son volume habituel, avec les bandelettes blanches enroulées sur le crâne.
Puis, d'un ton posé: "ca fait un peu Sultan, aussi. Mais ne prends pas la grosse tête! Yirf, yourf, ha, ha, ha!", fit Luna reprise de rire. Quel boute-en-train, ce Siegfried!

Soudain Luna se rappela ses conseils et décida de les mettre en pratique, pour voir... "Arrrrrrrrr", fit-elle, se tordant soudain sur le lit sur le bord duquel elle était assise, en se tenant le ventre, comme en proie à une douleur violente. L'effet était assez réaliste, et Mme Pomfresh trottina jusqu'à elle, l'examina, puis lui fit boire une potion.

Luna grimaça: pas très bonne, la potion. A la troisième cuillère, elle changea d'avis: si, pas mal, finalement. "Je peux en avoir encore?".
"Non, non, non," fit Mme Pomfresh fermement. Elle ouvrit le lit, recouvrit du drap et de la couverture Luna en disant: "je vous garde aussi pour la nuit en observation!". Elle agita sa baguette, Siegfried et Luna se trouvèrent instantanément habillés chemises de nuit (à petite fleurs roses pour Luna, et blanche, plus virile pour Siegfried), puis Madame Pomfresh éteignit d'un autre coup de baguette la lumière.

"Bonne nuit... et ne discutez pas!," fit-elle d'un air sévère. "Je viendrai vous voir régulièrement cette nuit; ma chambre est juste derrière, si vous avez besoin de moi, appelez." Elle sortit en refermant la porte doucement derrière elle.

Luna tourna son regard impassible vers Siegfried: "Qu'est-ce qu'on fait, on se sauve?".

La serdaigle était décidément difficile à suivre. Ses idées et ses pulsions s’enchaînaient sans aucune logique apparente. Pour la première fois de sa vie, Siegfried songeât qu’il avait devant lui une personne totalement impossible à manipuler. Totalement imprévisible, totalement indépendante, totalement… Lunatique…

Siegfried : « Je… Je ne sais pas si ça serait une très bonne idée… Rien qu’à l’idée que je puisse croiser quelqu’un avec ce machin sur la tête j’ai des crises de spasmophilie. »

Il se redressa un peu pour se voir dans un miroir à 3 mètres de là. Avec la pénombre qui avait envahi l’infirmerie, il ne distinguait pas vraiment son reflet, mais il devinait une masse sombre et volumineuse qui devait être sa propre tête recouverte de bandages. Il n’était pas vraiment à son avantage avec cet accoutrement.

Siegfried : « Mince, je devrais pas lui pourrir la vie autant à cette adulte. Je suis sure qu’elle aurait pu me faire un bandage plus discret mais qu’elle a fait exprès de me bander cette… Cette… Chose… Pour me décourager de m’enfuir. »

La situation était quelque peu déroutante pour lui. Il fuyait l’infirmerie comme la peste, mais là, voila qu’il considérait ce lieu presque comme un refuge. Ca ne lui était jamais arrivé, et surtout pas en compagnie de l’élève la plus étrange de l’école. Tient… D’ailleurs… si elle lui avait proposé de s’enfuir… Peut être avait elle une idée derrière la tête ? Une idée bancale peut être, mais une idée quand même.

Siegfried : « Mais dis, moi, où voudrais tu t’enfuir d’abord ? Tu es venue de ton plein gré non ? Et tu n’as pas protesté quand on t’a donné ta potion. Tu comptais faire une balade et revenir avant que l’infirmière ne fasse sa ronde nocturne ?"
Infirmière depuis sa chambre : « JE VOUS ENTENDS MR LETHE ! TAISEZ VOUS ? ET DORMEZ ! »

Siegfried s’exécuta, et repris un ton plus bas.

Siegfried : « Je disais donc, où comptais tu aller ? Si tu viens ici de ton plein gré, j’imagine que tu dois être une habituée des lieux. Tu dois donc savoir si cette femme vient vraiment contrôler en pleine nuit si nous sommes toujours là, ou si c’est juste du bluff. »

L’idée avait fait son chemin dans la tête de Siegfried. En fait, il préférait ne pas trop rester dans l’infirmerie, quitte à passer une nuit blanche. Il y avait peu de chance de croiser d’autres élèves en pleine nuit, et de toute façon, il déferait en partie son bandage. L’infirmière avait certainement exagéré l’importance de la chose.

Siegfried : « enfin, je dis ça, je ne sais même pas pourquoi tu es alitée toi aussi. Tu es blessée quelque part ? Tu es malade ? Tu ne peux peut être même pas te lever ? Ca risque de nous handicaper si nous partons d’ici. »

Doucement, mais certainement, Siegfried commençait à imaginer les risques et les obstacles pour réaliser ses plans. Un manipulateur, et une lunatique…. Un mélange explosif…

507

"Nan, j'ai rien. Je viens souvent mais je ne sais pas pourquoi, c'est Dumbledore qui m'a demandé de venir régulièrement faire une visite "de contrôle". C'est bizarre, hein? Puisque je n'ai rien. Ca fait partie des mystères de Poudlard ou des excentricités du directeur. Mais bon, si ça peut lui faire plaisir.

Mais quand je viens, je ne reste pas dormir, d'habitude, alors je ne sais pas comment ça se passe. Je suppose qu'il suffit d'attendre que Mme Pomfresh s'endorme. Il faut bien qu'elle se repose, elle aussi, alors je ne croit pas qu'elle reste debout toute la nuit." Luna parlait tout bas, et au clair de la lune, par la fenêtre, ses yeux grands ouverts brillaient un peu, reflétant la pâle lueur de l'astre.

"Je n'ai pas d'idée précise sur l'endroit où nous pourrions aller, mais il y en a plein, le château tout entier est à nous !", fit-elle en levant les bras, "une fois que tout le monde dormira."

Ils restèrent silencieux un moment, écoutant les petits bruits du château qui tombait peu à peu dans un silence épais, à mesure que toute activité avait cessé et que tout le monde s'endormait.

"Nous pouvons aller voir les fantômes", réfléchit à voix basse Luna en comptant sur ses doigts, "car ils ne dorment jamais. Nous pouvons aller dans les endroits interdits, faire un tour dans une classe, déguiser une statue, afficher sur une grande banderole nos opinions..."

Là encore, Siegfried se retrouva dépité, et profondément surpris par la succession des idée de Luna. Mais là, cette fois ci, elle avait évoqué une option qui l’intéressait. Siegfried avait déjà exploré les couloirs de poudlard de nuit, et il se targuait de les connaître mieux que personne. Mais jamais, au grand jamais il n’avait réussi à rencontrer les fantômes dans leur communauté. Au du moins, dans le genre de communauté qu’il devaient avoir… quel qu’elle soit. Luna, avec son esprit fantasque, avait peut être accès à ce genre d’excentricité.

Siegfried : « Les fantômes ? Tu sais où trouver les fantômes ? La tu m’intéresses, on devrait même déjà être partis. »

Siegfried s’était déjà redressé, ignorant subitement sa blessure, ses vertiges, et… l’infirmière…Il s’immobilisa et se remit à parler plus bas.

Siegfried : « Je n’aime pas du tout rester à l’infirmerie, et j’aurais des questions à poser à certains fantômes, si nous en rencontrons vraiment. J’espère que tu n’as pas dit ça juste pour frimer. »

Le fait d’être d’accord avec la proposition de Luna ne rassurait pas beaucoup Siegfried. C’était la preuve que lui-même n’était pas tout à fait sain d’esprit, on ne disait pas amène aux idées de Luna comme ça. Si ça se trouve, il s’en sortirait même avec des blessures en plus, et une punition en prime… Et après ?! Qu’importe ! Ca ne serait que de mauvais moments à passer.

Siegfried : « Aller, debout, on y va ! »

Luna ravie attrapa la main de Siegfried et l'entraîna en direction de la sortie. Ils se faufilèrent sans bruit pour ne pas être repérés par l'infirmière, et coururent ensuite dans les couloirs, s'arrêtant de temps en temps pour tendre l'oreille et regarder partout. Il ne s'agissait pas de se faire prendre par Rusard ou Miss Teigne.

Finalement, ils arrivèrent en haut d'une tour, après avoir grimpé une échelle et se trouvèrent dans une sorte de grenier. Les deux élèves avaient allumé leurs baguettes. Les toiles d'araîgnées étaient légion, et de vieux meubles cassés s'entassaient, faisant des recoins d'ombres.

"Youhou", appela Luna à voix basse. Il y a quelqu'un?"


"Heu, oui", répondit une voix sépulcrale. "Qui est là?".

Siegfried et Luna s'avancèrent en direction de la voix et arrivèrent dans une partie du grenier qui était aménagée comme une sorte de salon, mais poussiéreux, et plein lui aussi de toiles d'araignées. Plusieurs formes humaines blanchâtres et transparentes flottaient dans ce salon, comme réunies pour une petite soirée entre amis.

L'un des fantômes était Sir Nicholas, qui ne parut pas exactement ravi de voir Luna et s'exclama, avec une politesse forcée:

"Oh, c'est vous?! Encore..." Luna ne parut pas se formaliser, dit bonsoir et alla s'assoir sans façons à côté de la Dame Grise, qui flottait assise à deux centimètres du canapé. Luna sourit à Siegfried pour l'inviter à en faire autant. Les six ou huit fantômes dirent bonsoir poliment aux deux nouveaux arrivants, mais un silence embarrassé s'était installé. La présence de deux vivants dans cette réunions de fantômes était on ne peut plus incongrue. Sir Nicholas essaya courageusement de relancer la conversation:

"Et vous me disiez donc, Sir Carmichael?"