De nouveaux horizons [Libre]

Cordélia s’ennuyait. C’était étrange à dire alors qu’elle avait sa propre affaire sur le chemin de Traverse et qu’elle avait un bébé mais, c’était pourtant le cas. Elle avait l’impression de passer tout son temps à répéter les mêmes gestes, à faire les mêmes choses… Du coup, elle avait accepté un emploi différent, confiant la pâtisserie à sa meilleure amie Julia pour une journée, et s’était rendu à Pré-au-lard pour une séance photo. Ce n’était pas la première fois que Cordélia jouait les mannequins, elle le faisait souvent en Amérique à une époque, mais elle avait perdu l’habitude des séances maquillages et des ajustements.

Elle n’avait pas parlé à Jan de cette occupation d’un jour. Elle serait sûrement obligée de le faire à un moment ou à un autre, mais elle savait intuitivement que ça ne lui plairait pas beaucoup. N’allait pas croire qu’elle n’était pas heureuse ! Son fils était un ange, son petit ami était super (du moins quand il ne travaillait pas), sa meilleure amie habitait l’appartement du dessous et l’aidait en tout et son compte en banque n’avait jamais été aussi bien rempli. Oui, sa vie était un conte de fée… Mais elle ne se sentait pas beaucoup plus épanouie pour autant, car c’était ça qui manquait, elle avait l’impression que tout ce qu’elle accomplissait n’avait aucun sens… du moins c’était son sentiment depuis la mort de Nathan.

« Tu es formidable ! » Lui lança le photographe. Oui bien sûr, elle était belle, elle le savait. Autrefois, elle en jouait. Plus maintenant, elle avait l’impression d’avoir grandit d’un coup, d’avoir enfin pris conscience qu’elle était une adulte… La chute était dure mais elle pouvait y parvenir.

« Allez ma belle, fais moi un sourire ! » Cordélia obéit, comme une vraie pro qu’elle n’était plus depuis longtemps. Elle était encore assez jeune pour s’amuser de se voir dans des magazines de mode ou des publicités mais finalement, ce n’était pas ça non plus qu’elle cherchait. Peut-être que ce qu’elle voulait vraiment c’était venger Nathan…

« Ris et mets toi de trois quart. » Une nouvelle fois, elle obtempéra. « On fais une pause ! » lança le photographe au bout d’une demi heure de travail. Cordélia se changea et décida d’aller faire un tour dans le village. Les photos seraient sûrement réussis, elles étaient pour un magazine pour jeunes filles. Evidemment, elles rêvaient toutes d’avoir un corps parfait… Cordy avait beaucoup déprimé durant sa grossesse parce que pour la première fois de sa vie, elle se sentait moche, grosse et repoussante. Maintenant qu’elle avait retrouvé son apparence habituelle, elle comprenait mieux ce qu’était un complexe, elle qui n’en avait jamais eu. A Durmstrang elle était une petite princesse pleine aux as, elle n’était ni désagréable, ni capricieuse, mais elle savait ce qu’elle valait. Peut-être qu’il fallait qu’elle retrouve son assurance et qu’elle se batte pour obtenir ce qu’elle désirait : la vengeance.

Un courant d’air froid fit voler ses mèches brunes en arrière. Son regard se posait sur toutes les personnes autour d’elle avec froideur. C’était peut-être ça… Et en ce cas, elle le ferait. Mais Jan n’en saurait rien, hors de question qu’il apprenne ce à quoi elle pensait en ce moment. C’était mieux pour tous le monde et surtout pour leur fils… D’autant que si elle agissait pour de bon, elle se ferait peut-être tuée…

Cordélia posa les yeux sur celui qui lui avait touché l’épaule et vit un des mannequins du shoot. Il était légèrement plus jeune qu’elle mais ces derniers temps, la plupart des mannequins hommes lui paraissait jeune tant ils étaient futiles. Il y a encore quelques mois de ça, Cordélia était une jeune femme chaleureuse et souriante… puis l’un de ses amis proches était mort. Elle n’arrivait même plus à savoir à quel moment exactement elle avait basculé mais au fond… peu importait. Le fait est qu’elle devait maintenant faire de son mieux pour venger Nathan. Le problème c’est qu’elle ne savait même pas par quoi commencer et cette idée l’agaçait. Comme le garçon en face d’elle n’y était probablement pour rien, elle lui rendit son sourire mais c’était par pure politesse.

« Salut. Oui, c’est ça. Cordélia Warldof. Et toi, c’est Terence c’est ça ? »

Quand elle était à Durmstrang, elle avait surtout travaillé comme mannequin pour les sociétés de son père. Les PDG de ces boîtes avaient l’impression qu’en flattant la fille – belle au demeurant – ils atteindraient le père. Ce n’était pas totalement faux mais là, pour le coup, elle avait été contacté par l’agence sans que Cordélia s’y attende. Elle avait simplement voulu se changer les idées. Elle ne savait même pas si ce magazine faisait partie des marques de son cher papa ou non… Notons qu’au fond, elle s’en fichait. Elle assumait complètement d’être une fille à papa.

« Tu penses que la pause va durer combien de temps ? J’aimerais me balader dans le village. »

Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas été se promener ici. Elle avait passé sa dernière année d’étude à Poudlard car elle avait été choisie pour la délégation de Durmstrang à la coupe des trois sorciers mais… comment dire ? Elle avait l’impression que c’était très loin tout ça. Il y a deux ans, elle ne se serait jamais imaginé traverser tant d’épreuves. Elle pensait qu’elle passerait le restant de ses jours tranquillement avec Jan, l’amour de sa vie… Mais il l’avait abandonné pour son père après l’avoir mise enceinte puis il était revenu mais différent. Lui et Julia ne s’entendait pas beaucoup et elle était obligé de faire la navette entre les deux et puis, sa grossesse avait été difficile. Elle qui avait l’habitude d’avoir une ligne parfaite s’était sentit absolument horrible durant plusieurs mois. Mais maintenant de ce côté là ça allait mieux et Stephen était un petit garçon adorable et très aimant. Il adorait sa maman et elle le lui rendait bien. Il avait maintenant un an et elle le trouvait formidable ce petit bout de choux. Au milieu de cette ambiance macabre qui l’entourait et du chagrin de la mort de Nathan, Stephen était son trésor. Il suffisait qu’elle le regarde pour sentir une bouffée d’amour l’envahir.

Mais il n’était pas là pour le moment et un sentiment de nostalgie s’emparait d’elle. Le jeune homme près d’elle ne la dérangeait pas. Cordélia était plutôt sociable comme jeune fille et peut-être qu’il connaissait mieux Pré-au-Lard qu’elle !

La brune semblait pas vraiment dans son assiette, mais après, c’était Lexy et ses suppositions… M’enfin, elle lui fit quand même un sourire, rassurant le suédois dans ses dires. Ouf, il ne s’était pas planté de prénom ! Et elle, visiblement le connaissait, ou du moins de nom. Bah, normal, il n’était pas n’importe qui !

« Lexy Terence, en chair et en os effectivement ! »

Il avait été tenté de dire « lui-même » mais ne l’avait pas fait. En fait, ‘en chair et en os’ ça allait aussi. Bon, bien sûr, il aurait très bien pu dire ‘et en beauté’, ce qui était vrai, mais sur le coup, il n’y avait pas pensé. Et oui, on ne peut pas tout avoir, la beauté et l’intelligence ! Aux yeux de Lexy, une seule personne réunissait ces deux critères, ainsi que bien d’autres, mais jamais il ne l’avouerait. Et oui, il restait un garçon, un garçon qui se jouait des filles et qui se refusait à leur faire un compliment, si ce n’était pas sur leur physique. Franchement, pas de quoi flatter les demoiselles si c’était pour ne rien avoir en échange ! Et oui, insupportable, et calculateur par-dessus le marché… Dans le genre parfait Serpentard, je demande Lexy Terence !

« La pause ? Autant de temps que je le souhaite. Ils ont besoin de moi pour la prochaine séance, et tant que je n’y retourne pas, on a une pause. »

Un nouveau sourire à l’intention de la brune. Elle était pas mal. Pas mal du tout même, bien qu’elle ne pouvait forcément pas dépasser celle qui faisait craquer Lexy, mais elle était quand même bien belle la demoiselle ! Enfin, à ce qu’il avait pu savoir –oui, on a à faire à un détective privé- elle était plus vieille que lui, pas de beaucoup, et c’était plutôt bien. Et ouais, on aime les filles ou on ne les aime pas ! Enfin, pas question de faire dans le détournement de mineurs, ou dans les fossiles non. Les nanas de son âge, à deux ou trois ans près, passait, plus, ça devenait critique… Oui, Lexy était très difficile question fille. Bah, un peu plus casse-pied ou un peu moins, à son niveau maintenant, on ne faisait plus la différence !

Le Suédois jeta un coup d’œil à l’emplacement réservé pour le photoshoot, puis regarda sa montre. Bah, il était le roi du temps en quelque sorte, alors autant en profiter. Belle demoiselle, le prince des magasines va vous faire visiter ! Après tout, il n’avait rien d’autre à faire, et puis il n’avait pas envie de faire sa séance photo pour le moment… Et oui, fallait avoir les nerfs bien solides quand on voulait bosser avec un chieur pareil…

« Tu voulais te balader c’est ça ? Bah viens, on y va ! Tu veux voir des boutiques ? Celle d’Honeydukes, c’est la meilleure, sans aucun doute ! »

Honeydukes, la seule chose que Lexy aimait lorsqu’il était à Poudlard. A chaque sortie à Pré-Au-Lard, le jeune homme se retrouvait –comme tout le monde en fait- dans cette fameuse confiserie magique, et revenait toujours avec des bonbons pleins les poches et des colis à foison. Ses parents étant proches des confiseurs, il en recevait tout le temps, et donc ne manquait de sucre pour deux sous. Mannequin, mais gourmand, à croire que cela pouvait aller ensemble…

Bien, une pause à durée indéterminée c’est exactement ce qu’il fallait à Cordélia. Marcher dans les rues de Pré-au-lard lui rappelait les beaux jours de sa septième année. Nathan, Jan, Julia et elle étaient venus ici pour visiter et comme d’habitude Cordélia avait couru partout pour tout voir et avait alléger sa bourse de quelques gallions. Les garçons s’étaient gentiment moqués d’elle pendant que Julia les regardait en souriant, défendant de temps à autre sa meilleure amie des blagues des deux autres. Ce souvenir serra le cœur de la brunette qui posa un regard mélancolique sur une des boutiques.

« Allons-y alors. » Dit-elle peut-être un peu trop vite pour cacher son trouble. Elle pensait trop à son ami décédé, ce n’était pas ce qu’elle voulait, elle, elle voulait avant tout venger ce crime. Mais, bien qu’elle soit très douée, elle n’était pas une auror. Ses connaissances suffirait-elle ? Comment s’opposer aux Mangemorts alors qu’elle n’était même pas anglaise ? Tant de questions et si peu de réponses…

Tiens, Honeydukes ? Allons, ne la tentait pas ! Elle adorait le sucre, c’était même sa passion. Elle n’était pas devenue pâtissière pour rien ! Elle se rappelait d’ailleurs avec un sourire le temps où Jan l’empêchait de trop manger de gâteaux aux dessert et qu’elle était obligé de lui faire du charme pour avoir droit juste à une bouchée de plus. Ils avaient passés tant de bons moments tous ensemble mais il semblait à la jeune américaine que depuis quelques mois, depuis la mort de Nathan, ils étaient tous loin les uns des autres. Il suffisait de voir Julia et Jan.

« Oh oui, je connais ! J’y suis déjà aller ! J’adore cette boutique ! D’ailleurs j’envisage de faire un partenariat avec eux. » Puis, réalisant qu’il ne devait pas voir de quoi elle parlait, elle précisa. « Je suis pâtissière normalement, mannequin c’est seulement occasionnel. Tu connais peut-être mon magasin, je travaille sur le chemin de traverse. »

Cordélia était la fille d’un milliardaire mais elle avait toujours voulu travailler dans ce domaine. Quand elle cuisinait, elle avait l’impression de créer un peu de bonheur pour chacun. D’ailleurs, d’ici deux ans, quand son fils rentrerait en maternel, elle lui préparerait des boîtes repas tous les jours avec grand soin. Hors de question qu’il mange à la cantine. Elle mettrait toujours tout son amour à s’occuper de lui. En plus, ce n’était pas comme s’il risquait d’avoir un problème de surpoids avec les gênes de Jan et elle. Ils étaient tous les deux formidablement beaux alors leur fils serait un top model, c’était certain. Non, non, l’amour n’aveugle jamais notre belle Cordy, je ne vois pas du tout où vous allez chercher ça !

« J’ai accepté ce shoot pour pouvoir revenir ici. Je faisais partie de la délégation de Dumstrang il y a deux ans. Et toi, tu étais dans quelle école ? »

Elle se sentait déjà mieux à discuter ainsi. Cordy avait toujours eu un cerveau de poisson rouge, heureusement car sinon, avec tous ce qui se bousculait dans son esprit, elle se sentirait vraiment déprimée…

L’avantage à être le mannequin le plus demandé du moment était qu’il était le roi sur tous les plateaux, et que même si il était vraiment chiant comme gars, on ne lui refusait rien, puisqu’une famille haut placée et très riche, ayant pour fils un démon dans son style, mine de rien, ça foutait les jetons. Et quand bien même Lexy pourrait être une ordure –à la réflexion faite, il l’est- il était sûr de ne jamais se faire virer, grâce à ses parents. En fait, c’était plutôt cool, parce que du coup, c’était un peu comme s’il était le fils du patron. Patron qui ne disait pas un mot d’ailleurs, et qui laissait le Suédois faire ce qu’il voulait. La belle vie mes amis, la belle vie ! Et puis, on ne pouvait pas dire que Lexy se gênait pour quelque chose. Bon, il arrivait toujours près d’une heure en retard à tous ses rendez-vous, ce qui tapait sur le système de tout le monde, mais réalisant ensuite très rapidement les shoots, en offrant des photos parfaites, normal puisqu’il était parfait, on ne pouvait pas lui en vouloir !

« C’est ma boutique préférée ici, en même temps, c’est pas bien compliqué… Ah ouais, t’es pâtissière ? Pourtant t’es douée pour les photos… Attends, sur le chemin de Traverse tu dis ? C’est pas à ta pâtisserie que l’agence commande ses gâteaux par hasard ? Parce que si c’est la tienne, j’te tire mon chapeau ! » Accro au sucre, aux gâteaux en tout genre, Lexy était le chieur de l’agence, pour qui il fallait toujours qu’une boite de gâteaux soit à portée de main, et toujours pleine, sinon ça bardait –mais non, il n’est pas chiant du tout-. Et depuis quelques temps, on lui apportait des gâteaux super bons, mais aucune idée sur la provenance, soi-disant que ça ne le regardait pas et qu’il devait se contenter de les manger. Lexy l’avait prit au pied de la lettre et demandait chaque jour plus de gâteaux que nécessaire pour chez lui, et l’addition était pour l’agence. Bien fait, ils n’avaient qu’à lui filer l’adresse.

« Là-bas », répondit-il, une pointe d’ironie dans la voix, en désignant le château de Poudlard d’un mouvement de tête. Il n’aimait pas cette école, et pourrait la critiquer pendant des heures, mais d’un coté il n’était pas là pour ça. « Je déteste cette école, je voulais aller à Durmstrang, ma mère a refusé. Hum, je me disais bien que ton visage me disait quelque chose. Ceux de Durmstrang n’étaient pas passé inaperçu à Poudlard, bien moins que celles de Beauxbâtons… » Si on pouvait entendre dans la voix de Lexy qu’il détestait par-dessus tout Poudlard ainsi que l’école Française, il n’en aurait même pas été étonné. De toute manière, lorsqu’il était à l’école, tout le monde savait qu’il n’avait pas du tout y être. Dès qu’il le pouvait, il sortait, se rendait à Pré-Au-Lard, ou s’éloignait le plus possible du bâtiment en lui-même.

Oh, il connaissait sa pâtisserie ! Qu’il était chou à la complimenter sur ses gâteaux [Cordélia ou l’innocence personnifié] ! Contrairement à beaucoup de filles, Cordélia préférait qu’on complimente sa cuisine plutôt que son physique. Elle avait beau jouer les mannequins occasionnels, son vrai métier c’était pâtissière et elle voulait vraiment percer dans ce métier… alors un compliment sur ses créations, c’était le must. Cela étant, cela n’empêchait pas qu’elle tenait beaucoup à sa beauté et à son style. Pendant sa grossesse, elle avait eu l’impression d’être grosse et anormale pour la première fois de sa vie, elle en avait beaucoup déprimé même si maintenant, il était évident que ça en avait valu le coup quand elle voyait son petit bout de chou lui tendre les bras. D’ailleurs, elle n’était pas certaine que cela soit vraiment la grossesse seule qui l’ait déprimé, il était possible que ce soit simplement le changement de pays et de vie. Par un coup du sort, elle avait réussi à rameuter presque tous ses amis en Angleterre – sauf Clémence – mais tout de même, avoir un bébé cela vous changez et elle n’y avait pas été préparé. Maintenant, il y avait aussi la disparition de Nathan mais elle trouvait la force d’encaisser dans le sourire de son fils. Elle devait le protéger… C’était son rôle de mère.

« Oui, c’est ma boutique ! Tu as goûté le « Stephen » ? C’est ma dernière création. Je lui ai donné le nom de mon fils. » Cordélia disait ça en toute innocence, elle n’avait même pas compris que le mannequin à ses côtés était un dragueur. Elle se vantait juste, un peu comme toutes les mères, à propos de son fils qu’elle aimait tellement qu’elle avait donné son nom à une de ses recettes. Honnêtement, elle avait presque envie de sortir la photo de famille de son portefeuille pour exhiber son bébé – et puis son copain tant qu’on y était – mais il fallait qu’elle commente les dernières paroles de son compagnon. Il n’aimait pas Poudlard ? C’était pourtant une bien belle école dans ses souvenirs.

« Durmstrang ? Pourtant Poudlard m’avait fait bonne impression, et pas qu’à moi, à Krum et aux autres aussi. Mais il est vrai que l’enseignement de mon école est très différent, peut-être plus ciblé que celui de Poudlard. Tu sais, moi normalement je suis Américaine, j’aurais dû aller à Salem, mais ma mère était d’origine Polonaise alors mon père m’a envoyé à Durmstrang et m’a acheté plusieurs maisons en Europe. » Cordélia était plutôt du genre pipelette. Il y a quelques minutes de ça, avant que le jeune homme arrive, elle était dans un mutisme déprimé mais comme elle possédait un cerveau de poisson rouge, elle avait maintenant retrouvé énergie et vitalité. Il lui en faudrait de toute façon si elle voulait s’engager dans cette guerre d’une manière ou d’une autre. Elle avait le talent, elle avait l’argent, il lui manquait les ficelles du métier… Mais ça viendrait, elle ne manquait pas de confiance en elle, le doute était le poison de toute opération. C’est donc d’une voix amusée qu’elle conclue « Mon père est un peu fou quand il s’agit de me faire des cadeaux. » Et hop, revoilà le côté fille à papa. Monsieur Warldof était par ailleurs bien plus présent dans sa vie depuis qu’il était grand-père qu’il ne l’avait jamais été durant les 18 années précédentes… Mais ce n’était pas sa fille qui s’en plaindrait.

Si Lexy détestait tellement Poudlard, c’est qu’il avait ses raisons. Premièrement, cette batisse tombait en morceau, n’avait aucune classe, et quand bien même lors de son premier jour il avait été émerveillé, comme tout le monde, par le plafond enchanté, le jeune homme avait bien vite déchanté. C’était une école horrible, avec des profs nuls, sauf peut-être celui de potions, et encore, ce n’était pas dit, qui n’avait aucun charme, dotée d’aucun luxe. Quand il avait vu où se trouvait la salle commune de sa maison –la seule chose dont il était fier d’ailleurs, était d’être chez les Vert et Argent- il avait été vraiment plus chiant que jamais, à critiqué comme un gosse de six ans… Et oui, il avait vécu dans le luxe, avec des baies vitrées partout, et là, on voulait qu’il dorme là où il n’y avait aucune fenêtre ? Sous un lac en plus ? Non mais cette école était vraiment n’importe quoi ! Ils avaient quoi dans la tête quand ils l’ont fait bâtir hein ? Du jus de citrouille ? Ils auraient au moins pu faire un effort pour la salle commune des vipères ! La maison de Salazar Serpentard n’accueillait pas n’importe qui en son sein !

« Euh, ouais possible, j’en sais rien… » Lexy allait ajouter quelque chose quand il prit conscience des mots de la brune. Hein ? Son fils ? Ohlà, sérieux problème à l’horizon ! Ca ne se passait pas du tout comme le garçon l’avait imaginé… Et puis, comment on pouvait être mère à 20 ans ? C’était inconcevable ?! Elle perdait toutes ses années de jeunesse là ! Non mais vraiment ! Elle avait quoi dans la tête ? Y’avait un truc qui avait pas du fonctionner comme il le fallait, ce n’était pas possible… Mère… A 20 ans… Les filles étaient vraiment trop bizarres… Bon, tant pis. Dans la liste qu’il s’était fait dans sa tête brune, le mannequin raya le nom de la brune, complètement dépité. Enfin, il trouverait d’autres nanas pour la remplacer assez rapidement, là n’était pas le problème, mais s’il avait pu compter cette fille parmi ses conquêtes d’un soir, ça aurait été la classe… La liste était encore longue certes, et parfois, on pouvait y trouver des noms assez osés. Non vraiment, Lexy se pensait tellement parfait qu’il était sûr et certain de pouvoir se faire la fille qu’il voulait… Premier exemple que ce n’était pas le cas : Cordélia Warldof, qui venait de lui foutre un râteau monumental, sans même en avoir eu conscience…

Essayant de ne pas montrer qu’il avait prit la mouche (c’est qu’il était très susceptible comme garçon lui) il détourna cependant le regard, faisant un tour d’horizon de la ville qui se présentait sous ses yeux. Bon, s’il ne pouvait pas avoir la nana, tant pis, mais bon, ça le faisait chier quand même… Bah oui, si elle avait un sale mioche –on l’aura comprit, Lexy n’aime pas les enfants- elle devait en plus de cela être mariée… Put*in… Journée pourrie, il aurait vraiment mieux fait de rester chez lui, à appeler une des nanas qui lui couraient après et à la faire venir chez lui. Pfff… « Tu veux aller où ? » Et voilà, résultat de l’état d’esprit du garçon, plus vraiment de sympathie dans le ton de sa voix… Qui a dit qu’il était un mec qui ne pensait qu’à se faire des filles ?

Si quelque chose n’allait pas ? Mais elle le faisait exprès en plus ! Attendez, franchement ! Elle devrait se mettre à sa place rien que pour ressentir ce que ressentait le Suédois à cet instant. Une envie de meurtre, non pas de la belle brune, quand même pas, mais du c*n qui l’avait mise enceinte et qui lui avait fait un gosse ! Quelle idée de faire ça ! Un gosse ! Un de ces trucs brailleurs qui sent mauvais et qui vous empêche de dormir la nuit ! –Nous pouvons donc noter que Lexy déteste les enfants- Non vraiment, il lui était passé QUOI par l’esprit à ce débile intersidérale ? –Notons également que Lexy est d’une gentillesse infinie- Non mais c’est vrai quoi ! 20 ans et un enfant ? C’était du suicide ! Et toutes les fêtes de jeunes sorciers de haut rang ? Elle faisait un trait dessus ou quoi ?! C’était clair que la brune ne valait pas ce que sa blonde valait, mais de là à craindre autant, cela en était presque dépitant… Non pas que d’un coup, elle n’intéressait plus du tout notre brun, au contraire, elle l’intéressait toujours, mais alors là, elle lui avait coupé le souffle !

Mais visiblement, la brune avait compris le point faible de ce coureur de jupons, le fait qu’il raffolait du sucre, et si ce n’était pas le cas, elle était vraiment douée ! Alors qu’elle sortait une boite de gâteaux de son sac –mais que cachait-elle d’autre là dedans ?-, son téléphone se mit à sonner, et elle s’éloigna, parlant à il ne savait qui, et au final, il s’en foutait pas mal ! Lexy, sale gosse, coureurs de jupons et je m’en foutiste ? Tout à fait ! Bon, en même temps, savoir toute la vie privée de Cordélia, ce n’était pas ce qui l’intéressait, lui, le seul truc qui l’intéressait était la fille, mais ça, elle ne semblait pas le comprendre. Quoi que, c’était peut-être mieux ainsi, parce que dans le cas contraire, elle aurait peut-être peur que le brun lui saute dessus pour la violer dans un coin de Pré-Au-Lard… Entendons nous bien, Lexy n’avait jamais violé une seule fille, et il ne le ferait jamais. Il les respectait, et jamais n’oserait leur faire cela, car il pensait tout simplement si lui, aurait été une fille, il n’aurait pas voulu qu’on lui fasse. Et oui, sous ses airs de machos, Lexy était en fait très respectueux.

Lorsque la brune revint à ses côtés, rangeant son portable, et racontant tout ce qui s’était passé à Lexy, ce dernier fit mine de s’intéresser à ce qu’elle lui disait, bien que cela ne l’intéressait pas, comme dit plus haut. Non, là, elle l’avait trop attisé avec ses gâteaux, et maintenant il avait faim… Pas chiant du tout ce mec… « Hé bien… Si tu me prends par les sentiments, je ne vois pas comment résister… » Avec un sourire revenu, Lexy attrapa un des gâteaux qui trônaient dans la boite. Bien entendu, il adorait tous les gâteaux présents, les ayant tous goûtés au moins une fois, mais que voulez vous, un gourmand reste un gourmand ! « Délicieux. »