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| Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] | |
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Ξ Sujet: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Sam 10 Fév - 18:58 | |
| Le petit sorcier marchait beaucoup plus vite que sa taille ne le laissait supposer. Le rat vit pour la première –et dernière– fois l’extérieur de la maison qui lui avait servit de prison ces derniers temps. Elle semblait isolée de tout, un large espace dégagé s’étendant autour aussi loin qu’il pouvait voir. Pas le moindre bosquet à l’horizon. Une modeste barrière était tout ce qui semblait abriter la petite maison à deux étages aux murs gris qui s’éloignait rapidement au rythme des balancements de la cage.. La cage était si petite qu’il ne pouvait pas se retourner et sa tête dirigée vers l’arrière ne pouvait qu’apercevoir le dos du sorcier. Sous lui, les talons du voyageur semblaient bouger lentement en totale contradiction avec le chemin qui défilait dans un flou vertigineux. C’est au prix de contorsions douloureuses qu’il put regarder dans le sens de la marche. Le soir tombait déjà alors qu’il lui semblait que tout au plus quelques heures s’étaient écoulées depuis ce matin où l’étranger l’avait réveillé avec son arrivée tonitruante. Les lumières au loin s’allumaient rapidement les unes après les autres, dévoilant la présence d’une petite ville. Chaque pas du petit homme semblant plus grand que le précédent, la distance restant à parcourir s’effondrait de plus en plus vite. C’était comme si la ville bondissait à leur rencontre. « Encore un tour de sorcier » pensa le rat. Il avait l’impression que seulement quelques minutes s’étaient écoulées depuis leur départ quand ils prirent la dernière courbe de la route conduisant à l’entrée de la ville. La sensation de vitesse disparut soudain, le petit sorcier avançait maintenant péniblement, portant sa grosse valise avec un effort visible. Cahin-caha, le drôle d’équipage pénétra entre les maisons.
Un quart d’heure plus tard, ils se retrouvèrent face à une immense bâtisse un peu délabrée dont ils firent le tour, pénétrant dans son ombre. Derrière la maison, un chantier de travaux sommeillait, palissades à moitié arrachées, parpaings brisés traînant çà et là. Au beau milieu du terrain un trou immense s’ouvrait vers le ciel comme une immense bouche noire cernée par quatre immenses pylônes de béton. Des planches posées sur le sol permettaient de se déplacer presque proprement sur le terrain boueux. Ils s’engagèrent sur le chantier en direction du trou. Le sorcier avait retrouvé son allure rapide, le déplacement laborieux étant visiblement destiné à d’éventuels témoins.
Il s’arrêta à un mètre du bord de l’immense fosse et regarda rapidement autour de lui puis, d’un geste décidé, jeta sa valise qui disparut aussitôt dans l’ombre sans un bruit. Soudain, le sol se mit en mouvement. Un torrent de boue se mit à couler en cercle autour d’eux. Le flux se souleva du sol en même temps qu’il resserrait sa trajectoire, dans une spirale centrée sur le petit sorcier qui attendait, immobile, sa baguette à la main. Skiìrt poussa un cri quand le serpent de boue monta brutalement à la verticale dans le but évident d’écraser ses proies en retombant. Comme si le cri avait déclenché un ressort, la baguette siffla dans l’air tandis qu’un mot résonna dans les airs, un mot dont les ondes de pouvoir vibrèrent jusqu’au fond des os du rat. Un nuage de vapeur s’éleva avec brutalité autour d’eux alors qu’un crissement sec semblant venir de partout les enveloppa. Un vent léger dissipa paresseusement la brume épaisse et dévoila un sol tout à l’heure boueux qui était maintenant sec et fendillé comme le sont les sols de terre après une longue période de sécheresse. Le serpent de terre était toujours là, dressé mais immobile, des mottes de terre sèche se détachant du sommet et tombant autour d’eux comme une pluie de pierres. « On dirait que quelqu’un s’intéresse à ce que je ramène. Serait-ce à toi, petit rat ? » Souffla-t-il à la cage sans la regarder. L’attaque avait échouée et aucun mouvement n’indiquait qu’il y allait avoir une suite. Le sommet du reptile terreux s’éboula lentement, laissant un monticule informe et effaçant la dernière trace de l’attaque surnaturelle. Au bout de quelques minutes d’observation tendue, le nabot quitta sa posture défensive et se redressa. « On dirait qu’ils sont tombés sur un morceau trop gros pour eux, hein ? » Un large sourire barrait sa face. Il marcha tranquillement vers le trou, les mouvements de ses yeux indiquant que sa vigilance n’avait pas perdu de son intensité.
A deux mètres du bord du précipice, il se mit soudain à courir et bondit dans l’abîme tandis que le rat poussa un long sifflement de peur.
La longue chute mortelle n’eut tout simplement pas lieu. Juste après le saut, les pieds du sorcier prirent contact avec un plancher bien stable qui appartenait à une petite pièce ronde dans laquelle la valise abandonnée les attendait, lamentablement appuyée de travers contre le mur du fond. Derrière eux, le mur manquait, laissant voir le paysage du chantier qu’il venait de quitter. Skiìrt compris soudain que la petite pièce était invisible du dehors et qu’elle flottait au dessus du trou, à un mètre à peine du bord du précipice. Le sorcier fit un mouvement du bras et la pièce commença à monter doucement de quelques mètres. « Ils peuvent essayer de me suivre, maintenant ! » grommela le bonhomme avec un sourire. « Quel dommage, une si belle planque ! On va devoir la déplacer maintenant… »
Il se retourna vers la cheminée et déclencha d’un autre geste un feu qui, en quelques instants, prit une intensité menaçante malgré la maigreur de la bûche dont elle semblait provenir. La vague de chaleur fit reculer le rat au fond de sa cage. Le sorcier plongea vivement la main dans sa poche et projeta en direction des flammes une fine pluie dorée. S’emparant de sa valise et tenant encore la cage, il pénétra dans l’âtre dont la lumière vert émeraude inondait la pièce et annonça tranquillement « Bureau des Aurors ! » |
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Ξ Sujet: Re: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Sam 3 Mar - 22:02 | |
| Le vertige qui s’empara de lui acheva de pousser le pauvre rat dans un état de terreur tel qu’il sentit sa vessie se vider. « Folie ! Folie ! Tout ça n’est pas réel ! Je veux rentrer chez moi ! Au secours ! » Hurla-t-il mentalement. Des larmes rouges s’échappèrent de ses yeux. Ce qui témoignait d’un stress intense. La sensation de chute cessa d’un seul coup. Elle avait duré moins d’une seconde. Ils venaient d’arriver dans une pièce sombre où deux sorciers à l’air farouche pointaient sur eux leurs baguettes.
« Ah, c’est vous ! » dit celui de gauche en reprenant une attitude moins menaçante. L’autre regarda son collègue et demanda « Qui c’est ? Tu le connais ? » - « Excusez-le, ‘Black Dart’ » répondit le premier en s’adressant à l’arrivant. « Il vient juste d’être affecté à la Surveillance des Accès Magiques et ne connais pas encore tout le monde » - Ah, je ne m’habitue décidemment pas à ce pseudonyme ! Je sais que les nouvelles procédures de sécurité interdisent qu’on utilise les noms véritables mais je trouve le mien particulièrement stupide. J’ai hâte que les deux lunes soient passées pour en changer. - Je suis désolé. Mais nous devons appliquer les procédures. Nous sommes en état d’alerte ‘Merlin’ - Aïe. Il s’est passé quelque chose en mon absence ? - Je ne sais pas. Sauf que les rumeurs concernant la taupe chez les Aurors continuent à courir… Il pourrait même y en avoir plusieurs. - Bon. Je dois voir « Blue Light ». Il est ici ? - Oui, enfin, je le pense. Il a du prendre son service à minuit… - Bien. Conduisez-moi à lui. - Mais, c’est que… je dois rester à mon poste. Il est interdit de rester seul en poste aux Accès Magiques. - C’est bon. Je connais le chemin. - Excusez nous, ‘Black Dart’ - « Mmmmpf… Si vous pouviez éviter de m’appeler ainsi… » Grommela le sorcier en s’éloignant.
Passant en murmurant entre les deux gardes, le petit sorcier franchit la porte et s’engagea dans les escaliers, la cage toujours à la main et sa valise le suivant docilement. Il s’arrêta devant une lourde porte ferrée qui ne semblait pas gardée. Il frappa deux fois et attendit. Puis encore deux fois et se mit à tambouriner sur la porte. Le rythme des coups avait quelque chose de curieux, Skiìrt aurait pu en témoigner. Un signal codé ? Probablement. Au bout de quelques instants, un minuscule grincement se fit entendre. Le rat, dont la cage n’était qu’à quelques centimètres de la serrure et qui avait une ouïe particulièrement développée, fut le seul à entendre cet infime bruit métallique. Néanmoins le sorcier s’empara sans hésiter de la poignée et la tourna comme s’il savait à l’avance que toute opposition avait disparu.
Derrière la porte, deux autres gardes se tenaient en faction, d’énormes molosses aux babines retroussées se tenaient à leurs côtés. Ces énormes monstres à demi canin et à demi « autre chose » (aucune de leurs étranges caractéristiques reptiliennes et aviaires ne rappelaient à Skiìrt un animal qu’il aurait pu connaître) semblaient dressés à l’attaque. Leurs yeux rouges à demi fermés ne semblaient qu’être une petite partie des sens qui scrutaient les nouveaux arrivants. Des sensations glacées puis brûlantes parcoururent son pelage comme des vagues.
Pendant tout ce temps, le sorcier se tenait tranquille, presque indifférent.
D’un geste, l’un des gardes fit signe d’entrer. La pièce était vide. Seule une petite porte dans le fond perçait l’uniformité des massifs murs de pierre. Alors que son porteur se dirigeait vers elle, Skiìrt se contorsionna dans sa cage pour jeter un dernier coup d’œil aux gardes et à leurs monstrueux compagnons et fut abasourdi de ne plus rien voir ni personne. Les gardes et les animaux semblaient avoir disparus, emmenant avec eux la porte qu’ils venaient de franchir. Les murs faisaient maintenant le tour de la pièce, la petite porte restant la seule sortie de ce qui était devenu une pièce borgne, qui pourrait devenir une dangereuse et inquiétante geôle si la porte restait bloquée.
Deux coups légers sur la porte firent résonner un « Entrez » de l’autre côté. La pièce était encombrée de documents et de livres. Quelques tentures et tableaux la différenciaient d’une salle d’archive ainsi qu’un bureau derrière lequel un vieux barbu se tenait. On aurait dit le frère de Dumbledore songea le rat. Le petit sorcier s’avança devant le bureau et attendit que le personnage relève la tête du document qu’il était en train de lire. - Vous revenez de Roumanie, Gerald ? Hum… Black Dart ? - Oui. - Et cet espion ? - Je l’ai ici. - C’est ce rat ? C’est quoi, un animagus non recensé ? - Non. Enfin je ne crois pas. J’ai fait un sondage de mémoire, il s’agit d’un rat véritable et je crois même pouvoir affirmer qu’il vient de Poudlard. Le vieux sorcier haussa un sourcil. - Poudlard ? - Il me semble. J’ai reconnu des images. Beaucoup d’images. J’ai été préfet là-bas. A Serpentard. Je me rappelle les sous-sols où j’ai… - Pouvez-vous être bref ? Je n’ai pas que cela à faire. - Je voudrais faire sonder ce rat par … hum…« Warm Light », pour être sûr. - Bonne idée. Il sera là demain. En attendant, mettez-le dans cette cage. Enlevez-lui ce collier de contrainte et mettez-lui un lumitraqueur. - « Bien. » Répondit le sorcier sans bouger. - Autre chose ? - Oui, j’ai là un rapport de là-bas. - Un rapport sur… - Oui. - Un instant. On passe en procédure blanche ! A cet ordre étrange, le sorcier s’empressa de mettre le rat dans la cage, escamotant en une seconde le collier étrangleur et faisant apparaître dans le même temps un médaillon sur son poitrail. Le médaillon semblait plonger sous la peau et une pierre jaune en son centre lui faisait comme un nouvel œil sinistre. Les deux sorciers se rapprochèrent ensuite l’un de l’autre et le plus vieux prononça quelques mots. Une espèce de sphère transparente se mit à vibrer autour de sa tête. L’autre sorcier lança la même phrase étrange avec le même résultat. Les deux sphères entrèrent en contact quand ils se penchèrent l’un vers l’autre. Elles se déformèrent d’abord puis fusionnèrent brusquement. A l’intérieur de cette patatoïde, les deux hommes se mirent à parler. Skiìrt les voyait articuler à tour de rôle sans qu’aucun son ne résonne dans la pièce. Les paroles prononcées restaient à l’intérieur de la forme tremblotante. Cela dura plusieurs minutes. Le silence dans la pièce était total. Les deux hommes continuaient à articuler muettement comme sur une photographie magique. Finalement ils s’écartèrent l’un de l’autre et la bulle bizarre disparut dans un ‘plop’ discret qui fit quand même sursauter le rat, tant le silence avait été dense. |
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Ξ Sujet: Re: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Mer 14 Mar - 21:24 | |
| Le petit sorcier remit le tube métallique que lui avait confié le vieux professeur et quitta la pièce d’un air décidé, emmenant avec lui sa valise. Le vieux barbu se tourna vers lui et observa un instant son médaillon qui luisait faiblement. « Tu comprends donc ce que je dis… » Ce n’était pas une question et il semblait songer à voix haute. On tapa doucement à la porte qui s’ouvrit immédiatement. Une tête toute bouclée passa dans l’embrasure. - « Je peux entrer, Grand-père ? » Fit une petite voix musicale. - « Mais oui, ma chérie, entre ! » Répondit doucement la barbe au-dessus de la cage. « Viens ! J’ai quelqu’un à te présenter ! » Les petits pas sur le tapis s’approchèrent rapidement. « C’est qui ? Il n’y a personne. C’est dans la cage derrière toi ? C’est un animal ? Montre, Grand-père, montre ! » La grande robe grise et argent s’écarta. « Oh ! C’est un rat ! » S’exclama-t-elle d’un air déçu. « J’avais demandé à maman une chouette pour aller à Poudlard » « Ma chérie, cet animal n’est pas pour toi. Il doit être examiné par nos services pour voir si ce n’est pas un animal magique ou semi-magique » - Mais un rat, ça n’a rien de magique ! - Un rat normal, non. Mais celui-ci comprend la parole humaine…Ah ! Oublie ce que je viens de dire ! - Il comprend la parole humaine ? Il parle aussi ? - Mais… Euh, non. Je ne crois pas. On verra cela à l’examen. Mais je vais te demander de ne pas répéter ce que je viens de te révéler à son sujet. - Mais pourquoi Grand-père ? A quoi ca sert que tu travailles au Ministère de la Magie si je ne peux rien raconter à mes copines ? - Ecoute Viviane. Il y a des secrets ici. Des grands et des petits. Des secrets merveilleux et d’autres horribles. Cela peut être dangereux de les connaître et tu dois commencer à apprendre à tenir ta langue. Quand tu auras onze ans… - « Mais j’en ai déjà dix et demi ! » Coupa la petite fille en sautillant sur place. - …Quand tu seras entrée à l’école… - « A Poudlard, hein ! Tu me l’as promis ! » Interrompit de nouveau le petit diablotin en jupe. - …Quand tu seras entrée à l’école, Poudlard ou pas Poudlard, tu devras absolument apprendre la discrétion. - Mais tu m’as promis que j’irais à Poudlard ! Je veux y aller. Et toutes mes amies vont aller à Poudlard ! Je veux être avec elles ! - Poudlard n’est pas la seule école de Magie d’Angleterre. Il y en a d’autres qui sont aussi bien. - Mais je veux rencontrer Harry Potter ! Grand-Père ! S’il te plait ? - J’en ai parlé à Albus Dumbledore. Je t’ai dis que nous avions été à l’école ensemble ? - Oui, Grand-père, tu l’as déjà dit, soupira la petite fille, mais quand est-ce que je recevrais ma lettre ? - Patience, Viviane, patience. Il doit voir aussi les autres candidatures, tu n’es pas la seule à vouloir absolument aller à Poudlard, loin de là. Il y aura forcément des déçus. Albus s’est fâché avec beaucoup de monde simplement à cause de cela… - Mais tu m’as promis ? Minauda Viviane en grimaçant une moue cajoleuse qu’elle savait irrésistible aux yeux du vieil auror. - J’ai seulement promis d’appuyer ta candidature, je n’ai pas garanti le succès. Albus prend ses propres décisions. Bon, écoute, tu peux jouer un peu avec ce rat si tu veux, concéda le vieil homme pour échapper au regard de reproche de la petite fille. Mais tu garderas le secret, promis ? - Oui, Grand-père, c’est promis, souffla d’un air excédé la chipie. - Mais au fait, tu ne m’as pas dit pourquoi tu venais me rendre visite ? - Ben, tu sais… Maman est partie en mission hier soir. Elle n’a pas voulu me dire où, ajouta-t-elle d’un ton de reproche, mais elle a dit que tu étais au courant. C’est bien toi le responsable des aurors, pas vrai ? - Hum, je suppose que tu as raison… ajouta gravement le grand-père avec un pétillement dans le regard. - Alors, Maman m’a dit que tu me garderais en son absence. Je peux rester alors ? - Et ton père ? - Pas de nouvelles depuis deux semaines. Enfin, personne ne veut m’en donner. Tu sais quelque chose, toi ? - Je peux juste te dire qu’il va bien. Le reste est confidentiel. Tu sais ce que c’est… mission secrète… - pfff… c’est vraiment pas drôle d’être fille d’aurors. J’en sais moins sur les activités de mes parents que la plupart de mes amies. - Et il va revenir bientôt ? - Bientôt. Bientôt... Le regard un peu perdu du vieil homme enlevait toute trace de conviction de sa phrase. |
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Ξ Sujet: Re: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Dim 18 Mar - 11:40 | |
| Voyant qu’elle n’obtiendrait pas d’autre réponse de son grand-père, Viviane se tourna vers la cage et demanda : - Dis, Grand-père ? Je peux jouer avec le rat ? Je ne lui ferais pas de mal ! - Fais attention à ne pas te faire mordre ! - T’inquiètes pas, je ferais attention ! Petit … viens là…. Viens me voir…
Les doigts de la fillette s’étaient introduits dans la cage, à la recherche du contact de sa fourrure. Skiìrt réfléchit un instant. S’attaquer à la gamine ne lui vaudrait que des ennuis. Il valait mieux adopter une attitude soumise en attendant le moment propice. Il s’approcha donc de la petite main et frotta sa tête contre l’index.
- Oh ! regarde ! il vient me faire un câlin ! Au fait, c’est un garçon ou une fille ? - Je n’en sais rien. Tu n’as qu’à regarder.
Les yeux de la fillette s’abaissèrent jusqu’au niveau de la cage. Pour Skiìrt, la tête de la petite fille était énorme et elle lui souriait dans l’intention de l’amadouer sans se rendre compte que l’apparition de ses dents était inquiétante pour le rat. Il avait remarqué que les humains se montraient les dents en fermant légèrement les yeux en signe de contentement. Pour tous les autres animaux, c’est une attitude menaçante mais les hommes sont des animaux vraiment bizarres… S’efforçant de ne pas paraître effrayé, Skiìrt resta sur place en s’allongeant sur le sol de la cage. Il n’avait pas spécialement envie de se faire observer les organes reproducteurs. Après tout, si elle avait l’odorat normalement développé, elle devrait bien avoir sa réponse à l’odeur. Bien sur, la fillette était comme ses congénères : elle comptait bien trop sur sa vue , un peu sur son ouie et pas du tout sur son odorat. Pauvres humains ! ils ne pourraient pas survivre bien longtemps dans les galeries sombres qui étaient son univers. La tête tournait autour de la cage, cherchant un angle de vision. Ses doigts essayaient de l’atteindre pour le soulever mais il gardait ses distances et les laissait juste effleurer sa fourrure sans passer sous son ventre.
- Dis ? je peux le sortir de sa cage ? - Non. Il risquerait de se sauver. - Mais non. Regarde. La porte est fermée. Il ne pourra pas se sauver. Alleeeeeeez, Grand-Père… S’il te plaiiiiit… Je ferais attention…
Le ton suppliant et la petite moue de la fillette étaient visiblement au point. Le Grand-père ne savait pas résister aux suppliques de la petite chipie.
- Bon. Mais seulement cinq minutes… - Promis Grand-Père.
Les doigts habiles de la fillette firent sauter le loquet. S’il devait jalouser une caractéristique humaine, ce serait certainement leur dextérité ! Leur capacité a attraper et manipuler des objets était sans commune mesure avec ses propres facultés. Et il était loin d’être le plus maladroit de son espèce ! La porte de la cage était déjà ouverte et la main potelée s’amenait avec précaution au dessus de lui. Fuir était illusoire. Mordre la main ferait s’abattre sur lui la colère du vieil homme. La meilleure option était la soumission. Maîtrisant ses réflexes de fuites, il laissa la main le plaquer contre le sol et les doigts exercer leur pression sur son abdomen. La prise était insuffisante pour la petite main. Viviane introduisit donc son autre main pour prendre le rat en tenaille. Cette fois, le décollage se fit sans difficulté et il se retrouva à l’extérieur de la cage, le ventre en l’air après quelques manipulations maladroites pour le retourner.
- C’est quoi ce bijou, Grand-père ? - Un lumitraqueur. Ca sert à repérer les choses ou les personnes. - C’est magique ? - Oui, c’est magique. - Oh. Tu peux me montrer ? - Plus tard, Viviane. Pour l’instant j’ai du travail. Tu peux jouer avec le rat mais tu n’oublieras pas de le remettre dans sa cage après.
Le ton du vieillard n’était plus celui du Grand-père mais celui du Responsable des Aurors. Sans appel. Il ne serait pas avisé de lui désobéir, c’était certain. La petite fille lança un regard de reproche mais n’insista pas. Elle savait qu’elle ne pourrait pas faire fondre ce nouveau personnage qui venait de prendre place derrière la barbe grisonnante.
Trois coups secs à la porte arrachèrent un « Entrez ! » presque automatique au vieil homme qui s’était replongé dans ses dossiers. Deux hommes pénétrèrent dans la pièce. Le premier était si grand qu’il devait s’incliner pour passer la porte. Un homme inquiétant dont les gestes vifs et précis montraient à la fois la maîtrise parfaite de son corps et une conscience aigue de son environnement. Le jeune garçon qui entra à sa suite fit un sourire à la fillette. Elle le trouva immédiatement sympathique. C’était presque un adulte mais, comparée à l’immense auror qu’il suivait à la trace, sa taille modeste et son sourire juvénile faisait penser à un adolescent. Les deux arrivants se débarrassèrent de leurs manteaux avant d’avoir dit un mot puis, toujours en silence et sous le regard du vieil homme et de la fillette qui observaient silencieusement, le grand visiteur s’approcha du bureau et fit une suite de signes avec les doigts de sa main droite. Soudainement pâle, le responsable des Aurors se leva et contourna le meuble pour s’approcher du nouveau venu. Le jeune homme se tourna vers la fillette et lui fit un clin d’œil, l’index devant la bouche pour indiquer qu’elle devait continuer à garder bouche close. Le rat tomba doucement à terre, les mains de la fille s’étant desserrées en même temps que son attention avait été captée par la situation. |
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Ξ Sujet: Re: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Dim 25 Mar - 17:36 | |
| Les têtes des humains près du bureau étaient environnées une nouvelle fois de cette forme étrange qui absorbait les sons. C’était la deuxième fois que Skiìrt assistait à ce phénomène, il remarqua cette fois que la bulle troublait légèrement la vision sur ses bords, comme si les paroles arrêtées heurtaient la surface en provoquant de minuscules rides, un peu à la façon du vent sur la surface d’une mare. Le grand auror était penché pour amener sa tête à proximité de celle de son interlocuteur. La forme de l’enveloppe de silence s’en trouvait réduite et s’était probablement pour cette raison que les deux personnages se tenaient dans cette posture inconfortable.
De l’autre coté de la pièce, le jeune homme chuchotait à l’oreille de la fillette quelque chose à propos de secrets mais, visiblement il cherchait à détourner l’attention de la fillette de la conversation des deux hommes. Ce détournement d’attention bénéficiait aussi pour le moment au rat qui regarda rapidement autour de lui les possibles chemins d’évasion. La pièce était entièrement dépourvue d’orifice autre que la porte et il n’y avait pas besoin de réfléchir très longtemps pour deviner qu’une recherche approfondie ne révèlerait pas d’autre exception.
Il ne lui restait plus qu’à se dissimuler dans quelque chose susceptible de sortir de la pièce. La solution était là, accrochée près de la porte. Les manteaux dont s’étaient dépouillés les aurors offraient le moyen idéal de sortir en toute discrétion. Il suffisait de trouver une façon de s’y cacher sans être découvert à la sortie. En premier lieu, il décida d’éviter le manteau du grand auror. Celui-ci semblait très expérimenté et il était bien possible qu’il détecte sa présence à la simple différence de poids. Enfin, il n’ en était pas sûr mais si une personne pouvait le faire, c’était probablement celui-là ! Il songea aussi à l’éventualité d’une fouille de sortie et espéra que les monstres qui accompagnaient les gardes ne flaireraient pas sa présence. Tout en réfléchissant, il s’approcha rapidement au pied du manteau du jeune sorcier et s’agrippa à la doublure intérieure. En grimpant pour atteindre la poche intérieure du manteau, il pu apprécier l’épaisseur de la doublure qui donnait une certaine raideur au vêtement, masquant les signes de son escalade. La poche intérieure était plus petite que ce qu’il espérait. Là dedans il ne pourrait pas empêcher de provoquer une bosse largement suffisante pour gêner le porteur du manteau, ce qui provoquerait instantanément son repérage, prélude à sa recapture. Renonçant à son idée, il grimpa jusqu’à l’embranchement de la manche et incisa le tissu d’un coup d’incisive. La déchirure était presque invisible. Il s’y faufila immédiatement et se laissa couler à l’intérieur de la doublure. Arrivé au fond du manteau, il essaya de s’aplatir et de faire corps avec le vêtement afin de réduire le renflement suspect trahissant sa présence.
Le tissu donnait une note cotonneuse au silence qui régnait dans la pièce. Le temps passait et c’était mauvais pour lui. Chaque instant passé rapprochait le moment où on s’apercevrait de sa disparition. Il entendit que les voix avaient repris dans la pièce. La conversation secrète avait du se terminer. C’était le moment de vérité ! Quelqu’un parlait en s’approchant du manteau. Il n’arrivait pas à comprendre les paroles à travers l’épaisseur de la fourrure. Avait-on découvert où il s’était dissimulé ? Le manteau se souleva. « Tiens ! » Il comprit ce mot tandis qu’une embardée violente l’emmenait sur une trajectoire aveugle. L’immobilité était difficile à maintenir avec ces mouvements violents et avec ses pattes arrières constituées à 99% de réflexes de fuite. Il réussit malgré tout à garder son rôle de pièce de manteau. Un choc. Pas de mal, il venait seulement de heurter quelque chose de ferme. Une fermeté qui gardait néanmoins une certaine souplesse. Un mollet ? Une botte ? Il espérait que c’était ça. Cela signifierait que le porteur du manteau s’apprêtait au départ. Encore quelques paroles et le manteau prit un rythme de marche. « Vite ! vite ! » songea Skiìrt « Maintenant qu’ils sont partis, la fillette va repenser à moi. Le barbu va donner l’alarme.. » Le rat réalisa soudain qu’il avait pensé dans la langue des hommes. Depuis combien de temps faisait-il cela ? Est-ce que son évolution aurait une fin ? Retrouverait-il son état normal ? Il en avait assez de tout cela. Son moral retomba au plus bas encore une fois. Il se laissa aller au rythme des pas du jeune porteur de manteau.
Le choc d’un talon dans son ventre fit sortir le rat de son état de prostration. Depuis combien de temps marchaient-ils ? Il n’avait pas ressenti le vertige qui accompagnait les incroyables transports longue distance du monde de la sorcellerie. Un frisson le traversa. Combien de temps encore avant de se retrouver projeté loin de son château adoré. Son château… cette simple évocation lui fit soudain réaliser qu’il venait de commettre une énorme erreur ! Cette évasion éloignait ses chances de trouver le chemin de retour. Chaque pas l’éloignait de celui qui connaissait personnellement Dumbledore ! Crocs et griffes ! Quelle stupidité ! |
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Ξ Sujet: Re: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Ven 13 Avr - 22:06 | |
| Que devait-il faire ? S’échapper et tenter de retrouver le chemin du bureau dont il venait de s’échapper ? A vrai dire, cela faisait déjà un moment que les deux aurors étaient partis. Les chances de retrouver une piste étaient donc devenues extrêmement faibles. De plus, ces humains marchaient la plupart du temps en terrain dégagé, sans crainte de se faire repérer par des prédateurs ; pour lui, c’était impossible de se promener nonchalamment au milieu d’une allée pleine d’hommes et de femmes qui se mettaient à crier et à lui courir après aussitôt aperçu. Ainsi, remonter une piste si ténue dans des conditions aussi dangereuses était quasi infaisable. D’un autre côté, rester dissimulé dans le manteau ne pouvait pas être une solution à long terme car même s’il pouvait résister à la faim, les coups de talons du marcheur risquaient de le laisser dans un état pitoyable. En outre, la perspective que les sorciers empruntent un de leurs chemins magiques était redoutable. Il était plus que probable que le coup de chance qu’il l’avait ramené en terrain proche (enfin, relativement proche) ne se renouvelle pas.
L’envie de revoir les siens lui rendait insupportable la perspective de mourir à des milliers de jours de marche de son château natal. Vu la longévité moyenne qu’il était en droit d’espérer, il n’aurait aucune chance de revenir d’une telle distance par ses propres moyens, même s’il ne se trompait pas de direction. La mort était chose banale dans son monde mais la vie en solitaire, c’était autre chose. Cette perspective l’effrayait et l’angoissait. Il se rendait compte à quel point le clan lui était nécessaire.
Rester ou sortir. Entre ces deux mauvaises solutions, il hésita encore un instant puis, poussant un léger soupir, incisa le fond du manteau sur une faible longueur. En insérant sa tête, il vit le sol qui défilait sous lui. Une masse sombre s’approcha brutalement de son œil, s’arrêta et s’éloigna aussi rapidement qu’elle était venue. Une chaussure. C’était le battoir dont il subissait les chocs lorsque les mouvements du manteau l’alignait sur la trajectoire du pied.
Le sol était pavé. De gros pavés de granit aux jointures serrées mais visiblement d’un âge certain. Les jambes des autres marcheurs étaient absentes et la lumière faible avait des couleurs de tombée de nuit. Il était peut être dans les conditions de discrétion optimales pour tenter sa fuite. Dans peu de temps ses accompagnateurs allaient regagner un logis quelconque pour passer la nuit et ce serait un obstacle supplémentaire à son retour à la liberté. Il passa les pattes avant dans l’ouverture et resta une seconde ainsi, pendu la tête en bas, attendant l’instant propice.
Une ombre plus profonde encore prolongeait l’angle du mur où les deux hommes venaient de tourner. C’était le moment. Allongeant ses pattes arrières, il laissa son corps couler par l’ouverture, ses pattes avants étaient déjà au contact du sol quand sa queue quitta le manteau. Heureusement, le porteur du manteau suivait son maître. S’il l’avait précédé, son apparition sous les chaussures de l’apprenti aurait été immédiatement détecté. Là, rien ne se produisit et il courut se réfugier dans les ténèbres qui noyaient le pied du mur voisin.
Le bruit des pas décrut. Quelques instants plus tard il était seul, perdu au milieu d’une ville humaine. Il n’avait pas besoin d’explorer les rues pour sentir que la population était nombreuse. Même en train de s’endormir, la ville irradiait la présence de ses habitants. L’odeur riche et complexe, les vibrations sourdes du sol, tout témoignait d’une vie importante. Il devait y avoir une population ratière à la mesure de l’immense masse de nourriture que les hommes, ces gaspilleurs bénis, rejettent en les baptisant « déchets ». Peut-être plusieurs clans de rats. Pourrait-il obtenir des informations pour retourner chez lui ?
N’ayant pas de préférence quand à la direction à prendre, il décida de suivre les aurors un petit moment. Après tout, ils pourraient très bien revenir vers le bureau du vieux sorcier… le sorcier qu’il voulait retrouver… Allons bon ! Avait-il encore fait le mauvais choix ? Décidément, depuis qu’il était devenu plus « intelligent », il ne savait plus prendre ces décisions si évidentes qui lui venaient auparavant à l’esprit en une fraction de seconde. Maintenant qu’il avait une vision plus large, les choix multiples ne faisaient que le plonger dans le doute. Il avait bien le sentiment que ses nouvelles capacités lui permettaient d’imaginer des options qu’auparavant il n’aurait jamais soulevé mais il donnerait bien sa queue à couper si cela pouvait lui permettre de retrouver son insouciance.
« Arrête de t’apitoyer sur toi-même » se morigéna-t-il. Il accéléra l’allure. Il tourna là où les deux hommes avaient disparu et il longea à toute vitesse les murs de la ruelle déserte jusqu’au carrefour suivant. Personne.
Ils ne devaient pas être loin, le pavé sous ses pattes semblait encore vibrer des résonances de leur passage récent. A gauche ? A droite ? Droit devant ? Encore un choix à faire… Soudain, il crut entendre une voix vers la gauche. Faible et lointaine. Ce n’était peut-être pas eux mais il devait agir très vite. Après, ce serait trop tard, les sorciers seraient hors d’atteinte.
Il se mit à courir dans la direction d’où venait le bruit. Aucun autre son ne venait confirmer le premier. Pour se conforter dans sa décision, il quitta l’ombre du mur pour courir un instant au milieu de la petite rue, humant à plein museau pour retrouver l’odeur de ses ex-compagnons de voyage. Une odeur familière de peau. Le manteau. Le jeune humain. C’était eux !
Soudain, le croisement suivant s’éclaira d’une lumière vive qui s’éteignit aussitôt en même temps qu’un cri aigu perçait le calme de la nuit naissante. Un bruit de chute suivi par celui d’une course. Il se figea. Que se passait-il ? Cela avait été foudroyant et manifestement brutal. Comme une attaque de serpent.
Il était immobile en plein milieu de la rue, figé sous le coup de la surprise. Aussitôt après en avoir pris conscience, il bondit se dissimuler dans l’ombre du mur qu’il n’avait quitté qu’une poignée de secondes et s’arrêta, cherchant à identifier la menace. Tendant l’oreille, il perçut une respiration saccadée. Puis un bruit de reptation. Puis plus rien. Une minute passa. Une deuxième. Toujours rien. Il surprit alors ses pattes avants qui faisaient mouvement pour avancer vers l’endroit d’où les sons inquiétants avaient surgis. Le siège de la curiosité pouvait-il se loger dans les membres avants, tandis que celui de la survie par la fuite se trouverait dans les pattes arrières ? La théorie était intéressante mais, comme toujours, ce n’était pas le moment de la développer. Après tout, il décida de céder à la requête de ses pattes avants tout en se jurant de ne rien sacrifier de sa prudence et surtout d’obéir aveuglément à son arrière train si jamais celui-ci le sollicitait. |
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Ξ Sujet: Re: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Sam 14 Avr - 23:01 | |
| A l’angle du mur, il avança la tête. Son regard plongea dans la ruelle sinistre. Elle était déserte sauf en son milieu où une masse allongée encombrait le passage. Deux chaussures dépassaient dont il reconnut les semelles pour les avoir vues de très près. Le corps ne bougeait pas. Il avança doucement le long du mur, oubliant ses promesses de prudence, et arriva à hauteur du visage du jeune homme. C’était bien lui, à peine identifiable tant était horrible la grimace qui lui déformait le visage, mais ses derniers progrès en reconnaissance de faciès humains lui permettaient d’en être certain. Les paupières étaient closes mais une respiration faible et régulière sortait encore de ses narines. Le corps entier ainsi que les vêtements étaient recouverts d’une gelée transparente d’une épaisseur de plusieurs griffes. Cette gelée était-elle la cause de son immobilité ? Pouvait-on la toucher sans risque ? De toute façon, il n’avait aucune envie d’y plonger la patte : cela pouvait le brûler, l’empoisonner, le garder collé ou encore autre chose d’encore moins agréable…
Un bruit de pas commença à monter des ténèbres. Au moins trois personnes, peut-être plus. Il ne devait pas rester ici. Filant comme un éclair brun jusqu’à son ancien poste d’observation, à l’angle des rues, il entendit le bruit devenir de plus en plus net, il crut même discerner des paroles : les arrivants arrivaient par ici et allaient découvrir la jeune victime dans quelques minutes. Il ne lui restait que peu de temps pour récolter des indices.
Etait-ce l’œuvre d’un prédateur ? Les êtres humains avaient des prédateurs ? Jusqu’à présent, il avait toujours considéré que ces bizarreries de la nature en étaient dépourvus mais il avait vu récemment des choses bien plus étranges. En admettant que cela soit l’explication, pourquoi un prédateur s’enfuirait-il après avoir abattu sa proie ? Ou bien peut-être s’agissait-il d’une guerre de territoire ? Les humains avaient-ils un territoire ? Il ignorait encore tant de choses à leur sujet. Un combat pour une femelle ? Ou pour une place hiérarchique ? Non, aucune de ces hypothèses ne lui semblait convenir. Pour quelle autre raison pouvait-on se battre ? Encore des questions dont il remit l’étude à plus tard.
Le ou les agresseurs étaient probablement humains, ils avait dû rencontrer les deux aurors ou se faire surprendre par eux. La lumière qu’il avait aperçu devait sûrement sortir d’une baguette. Oui, des sorciers. Un combat de sorciers. L’apprenti s’est fait toucher mais le maître a chassé les agresseurs et est parti à leur poursuite. Ce scénario collait bien à ce qu’il avait observé. Restait un mystère : pourquoi abandonner son élève encore vivant ? Si les agresseurs avaient fui, le danger était écarté. Il aurait dû revenir…
Il eu soudain le sentiment qu’il venait d’assister à quelque chose d’important. Il était toujours en train d’y réfléchir et les hypothèses fusaient encore sous son petit front poilu quand une troupe d’hommes apparut. Le grand auror les conduisait. Il fit un geste et tout le monde s’arrêta. L’autorité de cet homme était manifestement acceptée par tous. Il s’approcha lentement du corps étendu au sol puis en fit le tour en procédant à un examen méticuleux.
« C’est bien lui. Ils ne l’ont pas piégé. » Annonça-t-il aux autres. « Emmenez-le ». - Et pour la stase magique ? demanda un des hommes. - Je la laisse en place. Ils sauront l’annuler à Sainte-Mangouste. D’ici là elle le préservera. Je ne sais pas quel sort ils lui ont jeté alors mieux vaut être prudent. Il est encore vivant et c’est plutôt bon signe. - Mais comment… - Dépêchez-vous au lieu de discuter. Les autres peuvent revenir !
Cette dernière phrase eut le don d’insuffler une énergie nouvelle aux quatre autres hommes qui soulevèrent le corps du garçon comme sur un coussin d’air et commencèrent à reprendre le chemin du retour.
- Hé ! Qu’est ce que vous faites ? lança l’auror. Vous allez vous balader comme ça dans les rues de Londres ? Et l’écran ? Qu’attendez-vous pour le mettre en place ? - Oh, pardon. Dit l’un des hommes. Il agita sa baguette et l’image du corps se brouilla pour être remplacée en quelques instants par celle d’une vieille dame poussant un landau. L’ensemble de l’équipage englobait l’espace à l’intérieur duquel flottait toujours le corps du jeune homme. Du moins c’est ce que pensait Skiìrt. Où allaient-ils ? Sainte-Mangouste… Il avait déjà entendu ce nom au château…
« Ce n’est pas ça qui va arranger la réputation de l’Allée des Embrumes… » grommela l’un des autres hommes. Les hommes se regardèrent puis, d’un commun accord, détournèrent la tête vers le bas et se mirent en route, l’image de la pseudo vieille dame avec son landau marchant au milieu d’eux, illusion parfaite par un léger couinement des roues. |
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Ξ Sujet: Re: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Mar 17 Avr - 19:52 | |
| Devait-il les suivre ? Impossible. L’auror était encore là, planté au milieu de la rue, immobile, la tête relevée vers le ciel. Celle-ci commença à pivoter lentement dans un sens. Puis dans l’autre. Soudainement, elle se rabaissa et, dans un instant terrible, les yeux sombres du sorcier se rivèrent directement dans le regard du rat. Un énorme frisson lui traversa la colonne vertébrale jusqu’à l’extrémité de sa queue. Il eut un mouvement de recul de la tête mais sans rompre la liaison quasi hypnotique avec ce regard délavé qui ne cillait pas. Son instinct lui hurla de courir mais c’était déjà trop tard, une flèche de fourrure lui fonçait dessus. Un saut sur le côté et il sentit le vent de il-ne-savait-pas-quoi passer à côté de lui. Fuir ! Un trou de galerie à droite ! Il se précipita. La dangereuse fourrure venait de faire demi-tour et lui fonçait dessus. Un furet ? Une belette ? Un renard ? Pas le temps de détailler. « Si ça a une mâchoire et que ça te fonce dessus, tu dois être ailleurs ou tu ne seras plus» disait le proverbe rat que lui répétait souvent sa mère. Il sentit l’haleine de cette mâchoire au moment où le trou se referma sur lui, la chute vers l’inconnu remplaçant la perspective d’être cisaillé par deux rangées de canines.
Une agréable odeur d’égout l’enveloppa un bref instant puis une vague liquide le submergea. Les furets savent-ils nager ? Ou les belettes ? Qu’avaient déjà raconté les anciens sur ces prédateurs ? Pas le temps de réfléchir. Nager sous l’eau était la seule chose à faire dans l’immédiat. Le souffle lui manqua rapidement. Il avait bloqué ses poumons par réflexe au moment de sa chute mais son instinct n’avait pas prévu l’immersion brutale. Ses poumons ne contenaient que peu d’air et son cœur le brûlait à toute vitesse, battant à toute vitesse sous l’effet de la peur et de la course. Il lui fallait remonter immédiatement à la surface, au risque de se faire repérer par la menace brun roux surgie de nulle part. Sous l’eau, loin devant, une pâle lumière tremblotante s’approchait lentement de lui. Encore de la magie. Cette lueur ne pouvait pas venir de l’auror qui se trouvait normalement derrière lui.
Une nouvelle menace ? Sûrement. D’abord respirer. Ensuite échapper aux dents qui tuent. Après fuir la lumière.
Son émersion fut plus bruyante qu’il n’aurait voulu mais son corps commençait à se débattre sans qu’il puisse le contrôler, griffant l’eau comme si cette matière pouvait s’escalader. Les éclaboussures qu’il projetait révélaient sa position à tout être vivant dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres. Il devait replonger immédiatement. Aspirant une grande bouffée d’air frais (hum, pas si frais que ça d’ailleurs) il repartit sous la surface et vit la lumière à une dizaine de pas devant. Cherchant à fuir aussi cette nouvelle menace, il fit un quart de tour et se mit à nager de toute la vitesse de ses pattes et de sa queue. Non seulement le photophore était potentiellement dangereux mais il indiquait aussi sa présence à son autre ennemi du moment. A ce rythme, le peu d’air qu’il avait emmagasiné ne lui suffisait pas. Il devait remonter de nouveau. Une nouvelle bouffée d’air. Il allait replonger quand la lumière arriva juste sous lui. Il faillit crier sous l’eau quand le lumignon pénétra tranquillement sa poitrine. Ou plutôt l’espèce de médaillon qu’il portait toujours sur le torse. Aucune douleur. La lumière avait disparu. Il était toujours à la surface et le furet/belette ne s’était pas manifesté. Prudence. Une nouvelle plongée puis un nouveau changement de direction s’imposait. Nager lentement, faire durer l’air, son esprit ne contenait que ses deux recommandations. Il aurait pu faire plusieurs mètres supplémentaires quand il rencontra le mur de la berge. Il émergea doucement. Aucune vaguelette cette fois. Les yeux et le bout du museau émergés, ainsi que le bout des oreilles, Skiìrt observa plusieurs minutes, fouillant l’obscurité.
Petit à petit, le reste de la tête émergea en totalité, les moustaches et les oreilles sondant à leur tour les environs. Un léger courant le faisait dériver doucement. Il ne chercha pas à lutter, discrétion avant tout. Qui s’intéresserait à un débris à la dérive ? Les ténèbres gardaient leur immobilité profonde. Le rat restait sur le qui-vive : « quand les ténèbres se mettent à bouger, le temps d’un clin d’œil tu seras mangé ». Décidément, c’était la nuit des proverbes ! A y réfléchir, ils ne faisaient que rabâcher les dangers dont tout rongeur doit instinctivement se méfier, ils implantaient dans l’inconscient collectif du peuple rat les peurs salutaires synonymes de survie. |
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Ξ Sujet: Re: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Sam 21 Avr - 18:43 | |
| Imperceptiblement, le courant se mit à accélérer. Le bruit de chute qui avait débuté comme un murmure avait envahi le paysage sonore comme la lumière de l’aube envahit petit à petit le ciel. Occupé à scruter son environnement, le rat se trouvait piégé par le courant. Les berges n’avaient plus de rebords sur lesquels se hisser et le débit de l’eau était devenu trop rapide pour être remonté. La seule chose qu’il aurait pu tenter était de ralentir sa dérive mais au prix d’un épuisement inéluctable et pour un bien pauvre résultat. Préférant économiser ses forces, il se laissa emporter. Le matin même, il était un prisonnier qui se languissait, à une distance inimaginable. Il avait depuis subit une attaque magique, traversé un passage (aussi magique), changé trois fois de geôlier, s’était évadé deux fois, avait encore subit une attaque d’un animal éventuellement magique, combiné avec une autre attaque franchement magique. Il avait échappé à trop de périls pour périr bêtement noyé.
Le courant était effrayant maintenant. Le bruit de chute était si proche qu’il devrait atteindre son origine dans quelques instants. Il tourna la tête avec l’espoir de percevoir quelque chose mais l’obscurité des galeries ne laissait rien deviner. Ah si ! L’atmosphère était remplie de fines gouttelettes en suspension que son souffle tourmenté déposait sur ses moustaches. Il s’attendait à être secoué dans quelques instants. Le temps de remplir ses poumons et…aaah !
Bien qu’il ait prévu ce qui allait arriver, la brutalité de la chute l’avait surpris. La cascade l’avait immergé en profondeur en lui envoyant une copieuse dose d’eau croupie sur l’échine et la tête. Le choc passé, quelques mouvements lui permirent d’échapper aux remous et de continuer sa dérive dans un large canal au rythme lent. De nouvelles berges se laissaient deviner sous une lueur diffuse à l’origine incertaine.
Le bruit de la chute s’éloignait doucement. Le petit affluent qui l’avait amené avait accéléré son allure à cause du rétrécissement de son extrémité. Il devait être maintenant dans le collecteur principal… Un autre bruit de chute se mit à croître. Fallait-il sortir pendant qu’il était encore temps ? La menace carnivore était peut-être dans l’ombre, le guettant et attendant qu’il se mette à sa portée...
Hésitant une fois de plus sur la conduite à tenir, il opta pour un compromis. Il se mit à longer la berge à un peu plus d’un saut de distance. Du moins c’est ce qu’il espérait car il connaissait pas vraiment les performances sportives de cette menace non identifiée avec certitude. Il comptait un peu sur sa vigilance et sur ses réflexes pour le tirer d’affaire en cas d’attaque surprise.
Le nouveau bruit s’amplifiait encore mais le courant ne changeait pas… Il vit alors devant lui une nouvelle conduite qui vomissait son flot liquide. Ce qu’il entendait n’était qu’un affluent identique à celui qui l’avait amené et qui se déversait dans le collecteur. Rien à craindre d’autre que les remous provoqués par sa cascade. Il reporta alors son attention sur les alentours.
L’égout où il se trouvait était vaste. Il s’était habitué à la faible lumière qui semblait sourdre des hauteurs. Dehors, l’obscurité devait régner. La Lune ? Ou alors une illumination d’origine humaine, soit magique soit artificielle ? Pas besoin de s’inquiéter, ce n’était probablement pas une source de danger.
Après tout ce temps passé à simuler de son mieux un détritus flottant, Skiìrt se décida enfin à tenter de rejoindre la terre ferme. Quelques battements de queue, on s’agrippe, un tour de rein et hop !
Par prudence, il allait trottiner le long du canal pour pouvoir y replonger en cas d’alerte...
Son avance était maintenant beaucoup plus rapide mais où allait-il ? Voilà une bonne question ! Tous les fils conducteurs étaient rompus, impossible de revenir en arrière ! Comment retrouver le chemin du bureau du vieux grand-père ? Et celui de Poudlard ? La bonne étoile qui semblait veiller sur lui allait encore avoir du travail… A moins qu’il ait épuisé son quota de chance ?
Il avançait en cherchant de nouvelles possibilités quand l’odeur le frappa. Certes, l’odeur d’un égout est forte mais depuis peu de temps, elle avait atteint un paroxysme. Il devait y avoir une charogne dans les environs. Prudence donc ! Qui dit charogne parle aussi de charognards et certains d’entre eux apprécient la chair vivante en supplément de menu…
Le canal faisait un coude. Il ne pouvait pas voir ce qu’il y avait après l’angle du mur mais son odorat le lui hurlait. A ce niveau d’intensité, même un humain pourrait deviner! Glissant précautionneusement un œil, il vit apparaître petit à petit une forme d’abord bulbeuse puis allongée et dotée d’une énorme griffe…. De deux énormes griffes… de trois, quatre… d’un tas d’énormes … crocs ? Misère, c’était bien des crocs ! C’était une gueule gigantesque ! Si énorme qu’elle pouvait donner la mort à une douzaine de rats -au moins- en un seul claquement de mâchoires ! L’os apparent par endroit indiquait qu’il ne fallait pas chercher plus loin la source de cette odeur qui avait dépassé ses capacités de description.
Quel animal…euh… énorme ? gigantesque ? monstrueux ? Impossible de trouver un qualificatif qui corresponde à la stupéfaction qu’il éprouvait. Même les plus grands dragons qu’il avait pu voir surgir des grimoires étudiés par le jeune rouquin studieux ne paraissaient pas posséder des gueules aussi grandes. Au fur et à mesure où il osait passer la tête au delà de l’angle du mur, ces deux interminables rangées de crocs se virent attachées à une tête aux yeux manquants, elle-même solidaire d’un corps reptilien en décomposition qui émergeait à demi d’une de ces conduites qui déversaient ces fameuses cascades. L’animal avait du vivre et grandir dans ces égouts jusqu’à ce qu’il soit si gros qu’il se coince dans ces étroites conduites. Un carnivore comme cela avait du se nourrir de … oh ! misère…sûrement de rats ! Et pour atteindre une taille pareille, il avait du avaler des clans entiers. Des dizaines de clans. |
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Ξ Sujet: Re: Le retour de Skiìrt [Chapitre 5 : Secrets] Dim 22 Avr - 18:41 | |
| « Qui es-tu ? » La voix grinçante le fit sursauter. Un vieux rat gris accompagné de 3 énormes malabars pelés se tenait dans son dos. « Tu veux nous voler de la viande ? » Le plus gros des costauds découvrit des incisives longues et jaunes en fermant légèrement ses yeux rouges. Les deux autres s’écartèrent imperceptiblement dans un début de mouvement d’encerclement.
Il parlait probablement de la carcasse puante. Cela signifiait qu’ils mangeait cette viande pourrie ? Pourquoi pas après tout, un estomac de rat peut avaler presque tout ce qui est avalable. Mais, ce… machin reptilien ! Une sensation bizarre lui remontait de l’estomac. On aurait dit que celui-ci voulait ressortir par la bouche. Les rats sont incapables de vomir (à leur grand malheur d’ailleurs car ce serait d’un grand secours aux testeurs de poisons : on ne serait pas obligé de sacrifier des goûteurs pour tester les nourritures nouvelles) mais il se sentait prêt à recracher l’idée même de viande s’il était dans l’obligation de mordre dans cette chair putride… « Grande-gueule est notre propriété maintenant ! » Jeta le vieux gris pendant que ses acolytes continuaient leurs lents changements de position.
Reculant de deux longueurs, Skiìrt tenta d’amadouer son interlocuteur. « Je cherche la sortie ! Je ne voulais pas voler votre nourriture » « Menteur ! » Explosa le vieux rat. « Tu avançais en cachette, comme un voleur ! » Comment leur expliquer qu’il cherchait à échapper à une menace quasi inconnue ? « Combien de fois es-tu déjà venu nous voler ? » Parmi les brutes, deux étaient en train de passer par derrière lui, le troisième (le plus impressionnant) le fixait de ses yeux méchants. Skiìrt avait quatre adversaires simultanés. Un sur le plan verbal et bientôt trois sur le plan physique. Cette manœuvre de contournement était censé lui couper tout chemin de retraite, évidemment. Ces rats avaient de l’expérience. Et l’habitude de travailler en équipe.
Déjà, un seul d’entre eux aurait eu l’avantage physique car Skiìrt avait pas mal grandi ces dernières semaines mais il restait encore un jeune rat. Comment faire avec trois ? Eviter le conflit à tout prix semblait la seule issue. Convaincre le vieux. Voilà, il fallait lui expliquer…
- Je ne suis pas d’ici… Je viens de Poudlard… Je.. - Menteur ! Répéta le vieux en baissant le tête. - .. Je suis arrivé ici par accident. On me poursuivait et… - Menteur ! Menteur ! Menteur ! Les cris devenaient de plus en plus forts. La tête du rat oscillait à ras du sol, les yeux clos. Ce vieux rat était fou ! Complètement fou ! Impossible de discuter. Regardant les autres rats, Skiìrt ne vit aucune lueur d’intelligence. Il avait affaire à une bande de fous. Et dangereux qui plus est !
La fuite. La seule option qui restait était la fuite. Il jeta un coup d’œil au canal juste à coté, un bond et… non. Un des rats lui coupait cette voie. Faire demi-tour et courir vers la carcasse ?
Il n’eut pas le temps de réfléchir à cette option car l’énorme brute qui le fixait sans bouger venait de se mettre en mouvement. Sautant par dessus le vieux débris qui murmurait doucement « Menteur, menteur… », il se campa juste devant Skiìrt, les incisives jaunes et noires découvertes dans une promesse de morsures cruelles.
Les instincts de lutteur du jeune rat s’éveillèrent dans ses muscles. Son cerveau observait tandis que son corps réagissait de façon autonome. Chaque mouvement du gros rat s’accompagnait d’une l’esquive de la part du jeune, comme si tout les deux exécutaient un balai préparé de longue date.
Petit à petit, Skiìrt était quand même obligé de reculer, s’approchant de la puanteur de « grande-gueule ». Dans peu de temps, il n’aurait plus assez de place pour esquiver. Son adversaire se fatiguait plus vite que lui mais les deux autres étaient toujours là, prêts à prendre la relève. Il fallait que sa chance vienne à son secours.
Comme si sa prière silencieuse avait été entendue, les rats se figèrent et levèrent le regard. Que regardaient-ils ? Il n’osait pas se retourner. Les regards ne bougeaient pas. Il y avait quelque chose derrière lui ? Grande-Gueule ? Par tous les esprits des ancêtres, faites que ça ne soit pas Grande-Gueule ! |
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