Retient la chute (pv William)

(Évènements suivant tout juste la mort de Voldemort)

Tom Jedusor avait été vaincu, et étrangement, le désordre le plus total avait résulté de cet événement. Ceux qui avaient suivit le sombre seigneur étaient trop occupés à masqué les preuves de leur collaboration, et ceux qui l’avaient combattu étaient trop absorbé par la joie immense d’avoir échappé à l’extermination.
C’était exactement le genre d’évènement que Evan avait guetté, et il se félicitait de n’avoir jamais vraiment suivit personne, et d’avoir seulement prêté certaines allégeance par pure nécessité matérielle. Maintenant, il fallait profiter de la pagaille généralisée. Obtenir les composants nécessaires à la réalisation de sa potion de jouvence serait plus simple, mais avant, il fallait sorti Chatiel de sa cage à rat. Avant de s’infiltrer dans ces murs, Evan avait préparé quelques éprouvettes d’une potion particulière, lâchée à l’air libre elle avait le pouvoir de rassembler les détraqueurs, enfin, les rares détraqueurs qui étaient revenu à la prison après la défaite de leur nouveau maitre. En brisant ces fioles a des endroits stratégiques, Evan espérait détourner l’attention des quelques gardes qui n’avaient pas désertés la prison pour sortir sa compagne de là.
Son corps d’enfant lui permettait de se faufiler sans dommage a travers les couloirs obscurs, et comme les gardiens étaient débordés avec les detraqueurs rendu fous, il parvint enfin à la cellule de sa femme dont il fit sauter la porte grace a une fiole spéciale contenant un produit extrêmement explosif.
Le bruit de la déflagration retenti dans toute la prison, mais elle fut couverte par les cris des detrqueurs et les injonctions des gardiens paniqués qui les contenaient comme ils le pouvaient.
Evan pénétra dans la cellule.

Evan : « Chatiel ? Aller vient, on sort de là, dépêche toi chérie, il nous reste des remises de substance contrôlées à braquer, et ensuite, toute l’éternité pour nous reposer et… »

Evan s’arrêta brusquement lorsqu’il considéra l’ombre qui restait immobile dans le fond de la cellule cachée sous une cape noire. Beaucoup plus grand que Chatiel, beaucoup plus calme….Il ne s’était pourtant pas trompé de cellule…

Evan : « Qui êtes vous ? Ou est Chatiel ? »

La famille. Que pouvait-il y avoir de plus important au monde que la famille ? Rien. Du moins, rien pour William Chandlers. Il n'avait jamais connu de gens véritablement importants dans sa vie si ce n'est les membres de sa famille. Et aujourd'hui, sa famille se résumait à son frère, avec qui il était quelque peu en froid, sa belle-sœur et son neveu, Jack Chandlers. Il y avait également Alani, sa servante, qu'il pouvait considérer comme faisant partit de sa famille proche. Après tout, ils se connaissaient depuis plusieurs années. Oui, la famille était importante. De plus, Jack, son neveu, était comme un fils pour lui. Il s'était occupé de lui plus d'une fois, il l'avait éduqué d'une certaine manière. Oui, Jack était comme un fils et il ne pouvait rien lui refuser. Depuis quelques temps et malgré la distance, ils étaient redevenus très proche. William lui avait donc signalé le changement de Siegfried ainsi que la confirmation de leur théorie. Mais bizarrement, il n'eut pas la réponse qu'il pensait recevoir. Le jeune sorcier lui avait demandé de ramener son ami, de ramener Siegfried Léthé et de vaincre Ervan Hardlex. Les deux comparses avaient fini par une conversation par cheminé, cela n'avait pas été très pratique, mais très enrichissant en tout cas. Jack avait réussi à convaincre son oncle qu'il pouvait y arriver puisqu'il avait été un auror. En y réfléchissant bien, Jack avait été très malin de lui faire tant de compliments, il avait réussi à trouver son point faible: son ego démesuré. Incorrigible Jack !

Voilà comment on en était venu à cette situation. Evan avait fait son apparition malgré le fait d'être dans un corps d'enfant. Il avait fait exploser la porte et pénétra légèrement à l'intérieur. Que cela était romantique. Mignon, mais inutile et idiot. Néanmoins, il comprit rapidement que Chatiel n'était pas là et William put avancer légèrement vers son interlocuteur tout en prenant soin de garder une certaine distance. Un rayon lumineux traversa la pièce permettant de monter le visage souriant de l'ancien auror. Comment ce dernier avait-il pus venir jusqu'ici ? Chacun avait ses secrets et lui tenait à garder les siens.

Willam: Monsieur Léthé ! Ou devrais-je dire, Monsieur Hardlex. Veuillez me pardonner, j'ai encore du mal à m'y faire.

Le ton moqueur était accompagné d'une voix douce et gracieuse. Pourtant, William restait sérieux malgré ses grandes aises. Il avait les mains dans le dos, cela permettait de cacher la baguette qu'il tenait. Il préférait se tenir prêt au cas où. Après tout, cela n'allait pas être chose facile, Evan n'allait sûrement pas se livrer comme ça même si cela aurait été plaisant.

William: Je suis désolé de vous l'apprendre, mais Chatiel Proudness n'est pas là. Enfin, je pense que vous l'avez remarqué vous-même. Si je vais vous dire où elle se trouve ? Certainement pas ! Après tout, je ne pense pas que vous ayez besoin de cela pour le deviner vous-même, vous êtes assez intelligent pour cela.

Il parlait beaucoup. Trop ? Peut-être, mais il aimait entendre le son de sa voix. On était narcissique ou on ne l'était pas ! Non, en vérité, il cherchait encore à comprendre pourquoi il avait réellement accepté la demande de Jack. Pour sauver Siegfried ? Pour rendre son neveu heureux ? Non, ce n'était pas vraiment cela. Peut-être que cela lui faisait du bien de faire une bonne action ? Non !! La vérité était aussi stupide que simple : il aimait les défis et il en avait devant lui. Le danger et l'action...il adorait ça et voilà qu'on lui donnait une occasion en or.

William: Maintenant que j'ai répondu à vos deux questions, je vais répondre à la troisième, celle que vous comptiez me poser. Ce que je fais ici ? Je viens vous stopper. Du moins, je viens ici afin de retrouver quelqu'un, un certain...Siegfried. Vous le connaissez, non ? Je viens le récupérer. Cela vous dérange-t-il ?

Encore un obstacle, pourquoi le sort était tourné contre lui depuis toutes ces années ? Et là, par-dessus tout, face à lui se trouvait un homme qui était tout à fait insupportable aux yeux d’Evan. Un homme qui faisait de l’ironie !!! Evan se détourna un moment, et, sans mouvement brusque, sorti sa baguette en la pointant nonchalamment vers l’ex Aurore.

Evan : « Ah non, dites moi que je rêve ! Vous n’avez pas encore compris que Siegfried n’a jamais existé ?! Retournez expliquer ca à votre Neveu ! Oui, je sais bien que c’est votre neveu qui vous pousse à agir ainsi ! Je sais bien que ce môme était très attaché à mon alter ego, mais il n’a JA-MAIS existé !! Le vrai moi, c’est moi, et je suis le seul la dedans. »

Evan se tapotait la tête pour accompagner ses paroles. C’était en parti un mensonge bien sur, il avait bien compris depuis un moment que cette amnésie avait provoquée un genre de syndrome dissociatif. Dans la tête, il y avait Evan ET Siegfried à présent, mais l’enfant n’avait plus la parole, il n’y avait plus que Evan qui coptait, seulement lui.

Evan : « Je suis un peu déçu en fait, vous avez refusé de partager avec moi le secret de l’immortalité, de la jeunesse éternelle. Vous avez refusé cette issue et maintenant vous agissez sur ordre d’un gosse, d’un véritable gosse. J’avoue ne plus bien comprendre ce qui vous motive dans la vie, je pensais que c’était le gain et le profit… Je pensais qu’on avait ca en commun. Enfin, laissez tomber. Je n’ai aucune intuition dans ce genre de situation, alors essayons d’aller vite. Je ne compte pas taper à chaque porte de cette prison à la recherche de ma femme. Je n’ai pas assez d’attractif à détraquer pour ca de toute façon. »

Evan se retint de lancer un sortilège néfaste sur William, il était en colère, mais il se dit qu’il valait mieux se montrer plus malin que ca. William devait savoir où était Chatiel, donc, pour l’instant, la chose qui avait le plus de valeur a ses yeux c’était… tous ce que William pouvait lui cacher dans sa tête.

Evan : « Oh, et avant que vous ne fassiez vous-même la remarque, non, je ne baisserais pas cette baguette à moins que vous ne vous montriez coopératif. Selon mes critères bien sur. »

William appréciait une chose chez son interlocuteur : son élocution. Oui, Evan parlait beaucoup, plus que le voleur. Peut-être même un peu trop. Car, oui, la parole est un art ! Quand une personne parle, tout compte chez elle. Son timbre de voix, l'intonation, les formes que prend le visage, le mouvement des yeux, les mouvements du corps et, surtout, le temps de parole. Trop court et on pouvait vous cataloguer chez les ringards, ceux qui ne servent à rien. Trop long et on vous classait chez les mégalomanes et autres narcissiques. Mais ce qui faisait de vous un maître, n'était pas de posséder un temps de parole uniforme à chaque instant de votre vie. Non, cela était bien évidemment impossible et idiot, après tout le temps de parole dépendait de la situation. Le véritable art était de trouver le temps de parole qui correspondait à la situation et cela Evan ne le possédait pas. Il avait beaucoup trop parlé et pour en dire peu, voir rien du tout. Oui, le contenu était très important également, faire des monologues pour au final ne rien dire pouvait être considéré comme une aberration. Mais cela n'était qu'un détail après tout. Il fallait plutôt se concentrer sur la situation présente et sur le fait que le garçon qui se trouvait devant William venait de sortir sa baguette n'allait pas arranger les choses. Bien au contraire.

En parfait gentleman, l'ancien auror avait écouté son interlocuteur sans l'interrompre à un seul moment jusqu'à son point final. Cela fut d'ailleurs assez drôle pour William et il n'hésita pas à élargir son sourire pour le montrer. Il imita très distinctement une légère toux afin de s'éclaircir la voix. Le maître de la parole entrait en action.

William: Mon cher Evan, comme vous vous trompez! Pas que sur un seul détail, mais sur toute la ligne et cela en est d'autant plus risible! Êtes-vous un grand sorcier ou bien un comique ?

Ni trop long, ni trop court. C'était simplement ce qu'il fallait. Le ton de sa voix était sarcastiques, le tout était accompagné par une légère expression du visage de William. La parole était un art et il était donc de rigueur de ne pas prendre les choses à la légère. Il suffisait d'un seul mouvement de l'œil pour pouvoir tromper l'ennemi.

William: Quand je retournerais voir mon neveu, ce sera en compagnie de Siegfried. Si vous croyez réellement que votre...alter-ego n'a jamais existé, vous vous trompez complètement et paresser à mes yeux comme un vulgaire crétin. Chose d'autant plus ironique pour un crétin c'est que ce dernier cherche à devenir immortel. Ce secret-là, cela fait bien longtemps que je l'ai découvert! Mais vous non, je doute d'ailleurs que votre soit un succès...je doute même qu'elle puisse s'achever.

Le sorcier avait marqué une légère pause avant de finir sa phrase sur un ton neutre. Néanmoins, l'expression de son visage ne changeait pas, il semblait confiant et sûr de lui. Comme toujours d'ailleurs. Son sourire béat prouvait qu'il était heureux de la situation et que celle-ci ne lui était pas dérangeante. Dans une conversation, il suffisait parfois d'un rien pour prendre ou perdre l'avantage. C'était d'ailleurs ce qui était tant fascinant avec le poids des mots.

William: Vous vous êtes également trompé sur moi et sur mes ambitions, mais cela peut être pardonné. Je ne suis pas facile à cerner, je vous l'accorde. En tout cas, je vais vous l'avouer, vous êtes tombé à côté de la plaque. Si je commets un vol, ce n'est pas pour le simple attrait du gain ou du profit, cela est plus complexe, mais vous ne comprendrez jamais. Je ne vais donc pas perdre de temps à vous l'expliquer et nous allons passer à la suite du programme...

Alors qu'il prononçait ces dernières paroles, William enleva les mains de son dos et en profita pour pointer, lentement, sa baguette vers Evan. Aucun des deux n'allait tirer et ils le savaient parfaitement. William voulait Evan en bon état afin de sauver Siegfried et de son côté Evan voulait William vivant afin de retrouver sa femme.

William: Cette situation s'appelle un blocage. La question qui se pose naturellement est simple : que faisons-nous ?

Il devait l'admettre, il avait un peu trop parlé. Il avait dépassé son temps de parole et cela était dû à la répétition mettant en évidence l'idiotie du jeune garçon qui se trouvait là. William se plaçait donc cette catégorie qui était dédiée aux gens imbus d'eux-mêmes. Et alors ? Ce n'était pas grave! Il était narcissique, égoïste et égocentrique. Cela était bien connu!

Bloqué, bloqué, toujours bloqué, et rien à faire à cela. Pourquoi, chaque fois qu’il espérait toucher au but, le temps semblait il s’accélérer, alors que justement, le temps devait être son principale allier. S’il le voulait, du temps, il pouvait en avoir autant qu’il voulait. A partir de cette vérité, toutes les options devaient être possible, toutes !!! Mais ca ne s’était jamais passé comme ca.

Evan : « Allons allons, de quelle immortalité parlez vous ? Ca m’étonnerait beaucoup qu’un type comme vous puisse avoir trouvé une immortalité comme je la conçois. Voldemort lui aussi a cru tenir l’immortalité et finalement… Voyez où il en est aujourd’hui. J’ai des ambitions beaucoup plus raisonnables que lui vous savez, une fois libre, et en compagnie de ma femme, vous n’entendrez plus jamais parler de nous. Soyons sérieux, même si je me rendais à vous, comment espéreriez-vous récupérer Siegfried ? Même si je le voulais je ne saurais pas comment faire. Dieu merci, je suis le seul et l’unique esprit possesseur de ce corps, et je m’y sens très bien. »

Les cris des gardiens tentant de contenir les détraqueurs s’étaient affaiblis, visiblement, la situation allait devenir sous leur contrôle si Evan n’agissait pas. Cela laissait entrevoir des perspectives qui n’étaient pas vraiment optimistes, si seulement il avait plus de temps.

Evan : « William, ne soyez pas stupide, c’est vous qui créez ce blocage, moi je ne peux rien faire pour vous. Alors, faites quelque chose pour moi. Dites-moi où est ma femme. Expliquez a Jack qu’on ne pouvait rien faire pour Siegfried et… rentrez chez vous sans dommage. »

Tres lentement, il sorti de sa veste une des éprouvettes contenant l’attractif à detraqueurs

Evan : « Vous voyez ceci ? Si j’en repends le contenu dans cette cellule les detraqueurs rappliqueront au plus vite. Je n’ai rien contre vous, mais je dois veiller à attirer les gardes toujours ailleurs dans cette prison pour pouvoir me déplacer librement. Voila comment je vois les choses. L’ordre ne va pas revenir rapidement dans le monde des sorciers. Ce qui veut dire que cette prison restera vaguement perméable pendant encore quelques temps. Donc, je peux tout à fait m’en aller, et revenir le jour où j’aurais pu localiser a nouveau la cellule de ma femme. Avant cela bien entendu, j’aurais veillé à vous éliminer, ou à vous faire éliminer par les detraqueurs. Sauf si vous l’aidez à la retrouver bien entendu. Allez, rendez nous ce service William, faites moi gagner du temps, et arrêtez de vous battre contre l’impossible. Siegfried, ne peut pas revenir. »

Il y avait de bavardage entre les deux hommes ou plutôt entre l'adulte et l'enfant. En vérité, alors que le temps s'écoulait, William avait du mal à dissocier l'enfant de l'adulte. Cela provoquait une sensation si étrange. Mais il ne se laissa pas abuser, il savait ce qu'il en était réellement. Evan Hardlex était un homme dangereux et il ne devait pas être sous-estimé, même s'il se retrouvait dans le corps d'un gosse de quinze ans environ. C'était d'ailleurs ce qui le rendait plus dangereux encore. Néanmoins, il fallait continuer de parler, il fallait faire perdre du temps à ce sorcier afin qu'il soit enfin prit au piège.

William: Il est vrai que nous ne concevons pas l'immortalité de la même façon, c'est d'ailleurs cela le problème. Pour vous, cela résulte du fait de pouvoir vivre éternellement dans un corps physique, vous désirez une immortalité matérielle. Mais pourquoi faire ? Pour vivre un amour jusqu'à la fin des temps ? Vous finirez par être lassé rapidement. Que pouvons-nous faire quand on a une vie éternelle devant soit ? Rien. Vous perdez justement la notion du compte à rebours qui nous est fatal. Votre seul intérêt sera de préserver votre corps physique. La vraie immortalité, elle, ne se conçoit pas ainsi, Evan. Elle n'est pas physique, elle n'est pas matérielle, on ne peut pas la toucher comme on veut. Avoir une place dans l'Histoire, que son nom reste gravé à jamais dans les mémoires des gens, qu'ils se transmettent de générations en générations. Voilà LA vraie immortalité. Ne pas être oublié des vivants alors que nous ne sommes plus de ce monde. Je sais bien ce que vous pensez, je suis certain que cela ne vous convient pas, mais vous devez savoir que l'immortalité à un prix et je crois que la mort est un prix raisonnable. Je dirais même que c'est un vulgaire rabais pour ce que l'on désire acquérir.

La tirade avait été longue. Il s'était laissé emporter et avait parlé avec son cœur, il s'était même impressionné. Il avait du talent au fond et voilà qu'il le découvrait. Non, bien sûr que non, cela était faux. Il ne le découvrait pas, il avait toujours su qu'il avait du talent, c'était quelque d'inné chez lui. Il était fait pour la réussite. Mais il ne devait pas baisser sa garde tout de suite, cela n'était pas fini. A peine venait-il de prendre son souffle qu'il reprenait déjà la parole.

William: Mais revenons en aux choses qui nous concerne actuellement. Pour être franc avec vous, je n'ai aucune idée pour faire revenir Siegfried, du moins pour le moment. Laissez-moi un peu de temps et je suis certain de trouver la solution. En tout cas, vous n'êtes pas le seul esprit de ce corps. Le jeune garçon est juste silencieux. Son esprit est plus faible, il est plus fragile, il a donc plus de mal à prendre le dessus, mais il peut le faire et je ferais en sorte de l'aider. D'où mon blocage! Oui, je sais, cela vous exaspère et vous énerve, mais cela m'importe peu. La différence c'est que, moi, j'ai tout mon temps. Quant à Jack, il aura bientôt le plaisir de revoir son ami. Vous savez, il a un énorme cœur, bien trop grand pour lui tout seul et il a envie de le partager en donnant un petit bout aux gens qu'il aime. Perdre Siegfried, c'est perdre un petit bout de ce cœur, c'est perdre un petit bout de Jack. Cela, je m'y refuse!

Voilà que le sorcier avait perdu son sourire. Il était loin d'être en colère ou bien de se sentir en danger. Loin de là. Il était tout simplement sérieux désormais et rien n'allait faire disparaître le sérieux de William, pas même les fioles que Evan lui avait montré. Désormais c'était au tour du voleur de montrer quelque chose et pour cela il avança d'un pas.

William: Vous êtes terriblement doué, je dois bien l'admettre. Mais cela a, heureusement, ses limites. Vous voulez ramener des détraqueurs ici? D'accord! Allez-y! Je suis totalement. Par contre, je voudrais vous expliquer quelque chose. Avant que votre fiole ne se brise sur le sol, j'aurais eu assez de temps pour pousser votre baguette avec la mienne afin que vous loupiez votre coup me laissant tout le temps nécessaire afin de vous lancer mon sortilège. Un mot que je n'aurais pas besoin de prononcer et qui vous aura paralysé. Je n'aurais plus qu'à prendre votre corps et le ramener avec moi pendant que les gardes s'occuperont des détraqueurs. Je pourrais également éloigner ceux qui tenteraient de m'approcher. Il y a également une deuxième solution dans laquelle vous arrivez à prendre la fuite, mais où vous ne m'aurait pas tué, cela vous étant impossible. Cela me permettra de choisir où placer Chatiel, votre femme, afin de la garder séparé de vous. Voir même de la liquider, des fois c'est marrant. La troisième et dernière solution est simple. Je vous tue sur place et raconte une belle histoire à mon neveu, il me croira et tout se terminera pour le mieux. Vous avez beau être dans un corps d'enfant et en posséder l'esprit, ce n'est pas cela qui me fera hésiter.

Désormais, William était très proche de son interlocuteur. Les baguettes étaient désormais collées l'une à l'autre. La tension avait atteint son paroxysme et la situation de blocage ne pouvait empirer...du moins cela aurait été difficile de faire pire. Il fallait que l'un des deux cède. Mais lequel? Le sorcier ne savait pas trop encore qui allait faire ce choix, ils étaient comme sur une corde qui risqué de céder à tout moment.

William: Si vous vous êtes renseigné sur moi, vous devez savoir de quoi je suis capable et également savoir à quel point j'étais un excellent auror. Je vous rassure que je n'ai rien perdu de mes talents. Que choisissez-vous? Voulez-vous que je prouve que je suis toujours aussi bon dans l'art de la baguette ? Je vois que vous hésitez. Mais prenez votre temps, je vous en prie. Entre futurs immortels que nous sommes, nous avons tout notre temps.

Et ce fut à ce moment précis que William adressa un immense sourire à Evan. Un sourire qui pouvait en dire long...ou pas. A ce moment précis, le sorcier voulait faire douter son interlocuteur et adversaire verbal. Et si tout cela n'était qu'un immense bluff ?

Evan : « Décidément, vous avez le sens de la complication vous. »

Evan se rappela de l’époque où il ne contrôlait pas encore son corps, et où Siegfried et Jack avait investi la banque des gobelins avec l’aide de cet ex Aurore. « Cet homme serait un adversaire dangereux » s’était il dit alors. Aujourd’hui, plus que jamais, William Chandler faisait preuve de sa malice et provoquant le pat. A moins qu’un évènement extérieur ne vienne tout bouleverser.

Cet évènement extérieur se manifesta à travers l’arrivée impromptue des gardiens qui avaient repris le contrôle de leur prison et qui venaient de débouler sur eux, comme s’ils cherchaient le responsable de toute cette agitation de la part des détraqueurs. Les gardiens levèrent leurs baguettes dans la direction d’Evan et William, leurs imposant de ne pas bouger et de mettre les mains en l’air. Profitant de l’effet de surprise, Evan laissa tomber son éprouvette tout en levant les bras, et en leur criant « J’ai été enlevé, s’il vus plait monsieur !! »

Evan avait ainsi choisi de profiter de l’apparence de la situation pour s’en sortir. Les gardiens ne voyaient qu’un enfant à travers lui, et en criant ce mensonge, Evan espérait créer une confusion d’au moins quelques minutes. William saurait certainement expliquer la situation, et retourner les gardes contre lui. Mais pas tout de suite. Dans les instant qui suivirent, les gardiens s’avancèrent vivement vers eux, les séparèrent, placèrent Evan un peu à l’écart comme pour le mettre à l’abri pendant qu’ils hurlaient des ordres à William. A genoux, gardez vos mains sur la tête, lâchez votre baguette, quelle est votre identité !!! Ils hurlaient si fort qu’ils n’entendirent même pas les justifications et les avertissements de William qui avait bien remarqué la fiole brisée a terre, et qui savait ce qui allait se passer ensuite.

Les choses ne s'étaient pas réellement passées comme l'avait espéré William. Il ne s'était pas attendu à une arrivée si rapide des gardes de la prison. Ces derniers, qui avaient à peine jugé la situation, pointait le sorcier avec leur baguette tout en tentant de protéger ce qui ressemblait à un enfant. Cette situation avait un côté comique d'une certaine manière, mais également désespérante. Le voleur ne savait pas quoi réellement penser des gardes: étaient-ils stupides ou bien répondaient à une prérogative qui était logique? Après tout, quiconque était censé aurait fait en sorte de protéger un enfant en danger. Mais si on prêtait un peu plus de réflexion à la situation, il devenait logique que l'enfant était un élément étrange dans une prison, surtout à Azkaban. Apparemment, cela n'avait pas traversé l'esprit des gardes, du moins pas encore. Mais le plus embêtant dans toute cette situation était la fiole brisée qui se trouvait sur le sol.

Garde: Lâchez votre baguette! Immédiatement!

William continuait de tenir sa baguette sans pour autant pointer qui que ce soit, cela ne servait à rien et il n'avait pas l'intention de faire du mal aux deux idiots qui se trouvaient en face de lui. Du moins, pas dans l'immédiat.

Garde: Je vous le répète une dernière fois: lâchez votre baguette!
William: Vous faites une grave erreur, si vous...
Garde: Silence! Lâchez votre baguette et mettez vous à genoux ou nous allons être contraint d'utiliser la force contre vous!

Il n'y avait rien à faire. Il ne pouvait même pas finir ses phrases afin d'expliquer la situation. Il n'avait pas non plus l'intention de les écouter, il préférait garder sa baguette en main afin de faire face à ce qui allait se passer. Il y eut un silence durant un court instant et les yeux du sorcier fixèrent le liquide qui se rependait sur le sol autour du verre brisé de la fiole. D'un coup, le liquide se mit à se glacer, l'air ambiant venait de se refroidir, voilà que les trois protagonistes venaient de prendre un petit coup de froid. William releva sa tête afin de contempler le regard des deux gardes qui semblaient soudainement trembler de peur et non de froid. Il prit également le temps de laisser s'échapper de la buée de sa bouche.

William: Dites-moi, de quoi avez-vous le plus peur ?

Les gardes n'eurent pas le temps de se retourner que des détraqueurs faisaient leur apparition dans la pièce sautant sur tous les sorciers. William se sentit plaqué contre le mur de la prison, une main fine serrant son cou avec une grande force. Il s'en suivi une très désagréable sensation, comme si on lui aspirait quelque chose de vitale. Il sentait le froid l'envahir. Mais il n'avait pas dit son dernier mot. Sa baguette toujours en main, il la fit pénétrer dans une matière bizarre, quelque chose de mou et dur à la fois. Soudain, une lumière blanche finit par envahir la pièce faisant ainsi fuir les détraqueurs. Il pouvait sentir la chaleur revenir, comme si le soleil venait de réapparaître et réchauffait de nouveau sa personne. Néanmoins, il eut quelque peu du mal à se relever et son regard se porta sur les deux gardes qui étaient allongés sur le sol, eux aussi avaient subit le même traitement que William. Ce dernier finit par regarder l'aigle de lumière blanche qui était posée à l'entrée de la porte de la cellule et puis...le patronus finit par disparaître.

Evant n'était plus là. Evan! Le sorcier finit par quitter la cellule avant de regarder autour de lui. Il vit une ombre qui finit par tourner au détour d'un couloir. Il n'hésita pas à la pourchasser cette ombre et une fois devant ce nouveau couloir, William ne put se retenir de crier le nom de la personne qu'il pourchassait.

William: EVAN !

L'homme avait tenté de s'enfuir durant la confusion avec les détraqueurs, mais il n'avait pas eu le temps d'aller loin. Et lorsqu'il entendit son nom de la bouche de son poursuivant, ce fut pour tourner légèrement son regard vers le voleur. Ce dernier n'avait pas hésité à pointer sa baguette en direction de l'homme ou plutôt de l'enfant, après tout il s'agissait là du corps d'un enfant. Un jeune garçon d'environ quinze ans. Une lumière finit par jaillir de la baguette avant de percuter le corps que Evan Hardlex et Siegfried Léthé partageaient.

Evan avait bien pensé échapper une fois encore aux embuches qui s’opposaient à lui. Il allait s’en aller d’ici, se cacher pendant quelques semaines, quelques mois, quelques années… Ca n’avait pas d’importance, Chatiel savait qu’il ne la laisserait pas tomber. Même si il devait la libérer à soixante ans, la potion de jeunesse lui rendrait ses jeunes années en un instant. Il fallait juste laisser un peu de temps passer, et prendre patience. Même lorsque William lui lança un sortilège dérisoire, Evan ne s’inquiéta pas une seconde, se contentant de prendre le premier tournant du couloir où il se trouvait. Il se détourna un peu trop vivement, et sa jambe buta contre le sol en le faisant trébucher, l’adultes au corps de jeune garçon s’étala de tout son long par terre, une chute fatale...

Il se releva toujours sans s’inquiéter, conscient qu’il était hors de porté, et en sécurité dans ce couloir à couvert de la zone où se trouvaient les gardiens avec William. C’est seulement une fois debout qu’il s’aperçu que sa veste, et sa chemise étaient humides, les fioles d’attractif à détraqueur s’étaient brisées !!!

Cédant à la panique, Evan jeta sa veste à terre, et commença à déboutonner sa chemise, et là, il réalisa que sa peau aussi était recouverte par le dangereux liquide. Les effets n’attendirent pas. Un détraqueur apparu devant lui, et la seconde suivante un deuxième lui coupa toute retraite. C’est un troisième venu d'on ne sait où qui l’attaqua et qui commença à lui donner le baiser mortel de sa froide étreinte.
Evan ne pouvait pas se défendre contre une telle créature. Un éclair de lucidité lui fit réaliser qu’il lui suffisait d’utiliser le sortilège de patronum pour les faire fuir. Vite, se saisir de sa baguette… La baguette… qui se trouvait dans sa veste… La veste qu’il avait jetée trop loin pour s’en saisir…
Et personne ne viendrait à son secours, puisqu’il se trouvait hors de vue des gardiens et de William. Le détraqueur resserra ses mains squelettiques sur lui, et commença à aspirer toutes ses forces et tous ses esprits. Il laissa échapper un crie de rage avant de perdre connaissance, et de perdre complètement, tout ce qui faisait de lui un être pensant, aimant, et dangereux…

Lorsque le détraqueur fut repus, il laissa tomber le corps inerte du jeune homme, les effets du produit attractif s’estompèrent, et les détraqueurs s’en allèrent…

William marchait tranquillement dans les couloirs de la prison, il avait simplement vu la fin de la scène qui s'était déroulé. Il avait entendu le cri que l'homme avait poussé alors qu'il était attaqué par les détraqueurs. Le sorcier avait assisté au fameux baiser du détraqueur. Baiser mortel qui aspirait l'âme d'un être vivant. Une fois que cela fut fait, les monstres immondes finirent par laisser le corps inerte tranquille avant de s'en aller. Tout était soudainement si calme, si silencieux. Il n'y avait plus aucun bruit, nulle part. Tout était fini, il ne restait plus rien que le silence et la mort. Oui, Evan Hardlex était mort. Aucun sorcier, aussi puissant pouvait-il être, ne pouvait résister au baiser du détraqueur et y survivre. Alors, oui, tout était fini. Evan Hardlex était mort laissant ainsi sa femme, Chatiel, seule. Un sourire finit d'ailleurs par naître sur les lèvres de William. Il repensait à la raison qui avait poussé Evan à venir jusqu'ici, il voulait tant retrouver celle qu'il aimait. Dire qu'elle se trouvait dans la cellule juste en face de celle dont il avait fait sauter la porte. Cela était si drôle, si ironique. Une véritable farce complètement glauque.

Le sorcier finit par s'arrêter afin de sortir un cigare de la poche intérieure de sa veste avant de le mettre à sa bouche. Une flamme finit par jaillir du bout de sa baguette, une flamme qui alla à la rencontre du cigare et qui l'alluma. C'était un véritable plaisir que de sentir cette odeur de tabac après un peu d'action. Il finit par reprendre sa marche en direction du corps inerte qui gisait sur le sol. Cela était étrange de voir le corps d'un enfant dans cet état, cela aura pus lui retourner l'estomac s'il ne connaissait pas toute l'histoire qui était liée à ce corps. Il sentit des bouts de verres craquaient sous ses pieds: les fioles brisées que Evan avait mises au point. Ce dernier n'aurait jamais dû ouvrir sa veste et montrer toutes ses ressources d'un seul coup, une grosse erreur de sa part. Néanmoins, cela lui rappelait la bonne époque, celle où il était auror et où un choix devenait crucial dans des situations désespérés. Aujourd'hui, c'était différent.

William finit par poser un genou à terre tout en prenant la main du corps de l'enfant. Il était froid, glacial même. Le détraqueur avait véritablement fait un excellent travail. Peut-être trop même, mais cela était un risque. C'était cela qui faisait vivre le sorcier: le risque. Risquer de tout perdre en une seconde, d'y laisser plus que sa vie, de sentir la sensation d'être dans une impasse puis de voir une solution vous exploser au visage. Bien évidemment, la chance était parfois d'une grande aide et il fallait espérer qu'elle allait être au rendez-vous.

Il finit par humait une dernière fois son cigare avant de laisser la fumée s'évader de sa gorge. Sans plus de cérémonie, il le jeta au loin alors que le cigare était à peine entamé. Du gâchis! Il finit par se concentrer sur le corps sans vie. Evan Hardlex était mort.

William: Si tu m'entends, si tu es en vie, réveille-toi. Il est désormais tant de se lever...Siegfried.