La réflexion (libre)

Ann avait quitté la bibliothèque pour regagner la Salle Commune des Serpentard. Elle tenait toujours la lettre que son père lui avait envoyé et qu’elle avait lu et relut environ une heure plus tôt.

Elle n’arrivait toujours pas à y croire. Comment son père pouvait-elle l’abandonner
ainsi ? Qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Ann l’ignorait totalement. Son père l’avait toujours détesté, et la détesterait toujours. La jeune fille était certaine qu’il était bien content de pouvoir se débarrasser d’elle aussi facilement.
*Je suis certaine qu’il est bien heureux de m’envoyer habiter chez mon oncle*, se dit la jeune Serpentard, en colère.
Tout à l’heure, la Serpentard était beaucoup trop triste pour être en colère mais là, c’était différent. Elle était furieuse contre son père comme elle ne l’avait jamais été. À cause de lui, elle ne pourrait plus jamais voir ses frères. Pour l’instant, elle pouvait les voir à Poudlard mais lorsque ceux-ci auraient finit leurs études, ce serait différent. Mais Ann devait admettre que son père avait raison sur un point : il serait mieux qu’elle accepte d’aller habiter chez son oncle de façon permanente. Ce serait mieux ainsi. Mieux pour son père, ses frères et elle. Mieux pour toute la famille.

Ann s’assit sur un fauteuil en soupirant. Maintenant, elle devait répondre à la lettre de son père pour lui annoncer la décision qu’elle avait prise. Elle sortir une plume, de l’encre et un bout de parchemin de son sac et commença à écrire probablement la dernière lettre qu’elle adresserait à son père.

<< Salut papa,
Je t’écris pour t’annoncer la décision que j’ai finalement prise. J’ai décidé d’accepter l’offre d’aller habiter chez mon oncle. Tu as raison, ce sera mieux pour tout le monde.>>

Ann ne savait plus quoi écrire. Elle ne fit que signer la lettre et la donner à son hiboux, qui était perché sur le dossier du fauteuil où elle était assise. La jeune Serpentard se surprit à se demander si son père s’ennuierait d’elle un jour. Elle secoua la tête. C’était impossible. C’était lui qui l’avait abandonné. Comment pourrait-elle lui manquer un
jour ? La fillette baissa la tête et retint ses larmes de justesse. Allait-elle avoir le courage de traverser cette épreuve ? Ann ne saurait encore le dire.
"Un jour, il regrettera," murmura la jeune fille, pour elle-même.
Toutefois, elle-même n’aurait su dire si c’était son père qui le regretterait par lui-même, ou si c’était elle qui allait un jour se venger de ce qu’il lui avait fait subir. Tout ce qu’Ann savait, c’était qu’en ce moment-même, elle aurait voulu se venger.

Ann se demanda ce que ce serait que de vivre chez son oncle à tous les jours. Certes, elle l’avait vécu cet été mais il y avait une très grosse différence entre deux mois et plusieurs années. Surtout qu’elle craignait avoir beaucoup de difficulté à endurer Elly et Milliann, ses deux cousines, à tous les jours. Par chance, leur sœur, Jane, était beaucoup moins prétentieuse et hautaine qu’elles.

Soudain, Ann fut tirée de ses pensées par quelqu’un qui l’appelait.

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BILL