Celui qui était, celui qui est, celui qui sera…[fini]

Une pièce obscure, des murs délabrés, une odeur de moisissure… Voila a quoi ressemblait la cache de Chatiel dans un appartement sordide de l’allée des embrumes. Rien n’avait changé depuis la visite de rogue, si ce n’était l’installation sommaire d’alchimie à laquelle Chatiel s’activait avec fébrilité.

Chatiel : « Voyons, c’était 2 Goutes ? Non 3 peut être… Oh la la… Je n’ai jamais su manipuler correctement ces choses moi…. Qu’est ce qui est écrit… Il me fallait ca… et aussi ca… Et la couleur, est ce qu’elle est correcte ? »

La mangemort essayait tant bien que mal de réaliser une concoction qui, visiblement, lui posait bien des problèmes. Dans un coin de la pièce, Heaven et Siegfried avaient étés déposés. Chatiel avait pris bien soin de les endormir avant qu’ils ne retrouvent leur forme humaine, et elle avait ainsi pu les attacher fermement aux canalisations apparentes à l’aide de menottes volées dans le monde des moldus. Les enfants dormaient toujours, mais ils ne tarderaient pas à se réveiller.

Chatiel marqua une pause dans son agitation, et respira un grand coup. Elle arrivait au terme de son voyage, elle allait terminer tout ce qui était prévu depuis tant d’année. La petite Heaven était un problème. Chatiel avait paniqué en la transformant en rat, et elle avait encore paniqué en l’emmenant avec elle. Elle avait tellement peur que Ellassandra pensent qu’elle avait maltraité s fille. Désormais, pire encore allaient être les choses. Il aurait été tellement plus facile de l’endormir sur place, puis de lui effacer la mémoire, trop tard pour les regrets.

Chatiel : « Bénis sois ceux qui endurent la tentation, ca ils recevront la couronne de vie… »

Chatiel repris sont travail, tout en gardant un œil sur les deux enfants, accrochés cote à cote. Leurs baguettes avaient étés cachées en lieu sur, Chatiel gardait la sienne dans sa bible contre elle, et la solidité de leur entrave avait été testée. Il faudrait juste agir assez vte avant que les aurore ne les retrouvent, ou pire… Que Ellassandra les retrouve…

Il faisait froid, le sol était dur, comme de la pierre, son corps était serré, quelque chose n’allait pas. Mais la brune ne pouvait ouvrir les yeux, elle semblait comme emprisonnée, impossible de bouger, impossible de voir, ou même de sentir quelque chose de commun sous ses doigts glacés. Finalement, la sensation de pression s’évapora, et Heaven sentit avec plus d’intensité cette fois, la froideur de la pièce, du sol dur, d’un maux de tête insupportable. Elle sentait aussi quelque chose autour de ses poignets, et sa tête penchait sur quelque chose de chaud et dur. Elle reprenait petit à petit ses esprits, et la pleine possession de son corps, sans pour autant pouvoir ouvrir un œil… Mais que se passait-il ?! L’écossaise ne se rappellait de rien, si ce n’est qu’elle s’était, une fois de plus, disputée avec Siegfried, pour ne pas changer, après l’avoir embrassé. Et puis après… Plus rien, si ce n’est que la fin du voyage de retour avait été tendu et affreusement calme. Aucun n’avait parlé jusqu’à ce que… Jusqu’à ce que quoi ? Impossible, rien ne revenait dans la tête de la brune.

Elle finit par retrouver pleinement conscience, et ouvrit doucement ses yeux vairons. Sa tête reposait sur l’épaule de Siegfried, profondément endormi, et cela tira un sourire à la demoiselle, là au moins, il ne râlait pas. Voulant bouger ses mains, elle sentit du métal froid contre sa peau, et tourna la tête pour regarder ce qui n’allait pas. Ses mains étaient menottées à une conduite qui courrait le long du mur. Mais où est-ce qu’elle était bon dieu ?! Regardant plus loin, elle aperçu une silhouette, inconnue, et jetant un regard autour d’elle, Heaven commença à comprendre que ce n’était pas une visite de bonne conduite qu’elle faisait. Menottée, sans baguette, la brune n’avait aucun moyen de s’échapper, et au final, qui lui disait que la personne plus loin la laisserait partir ?

« Mais qu’est-ce que… »

Siegfried je vais te tuer, c’est à cause de toi tout ça !

La brune ne comprenait pas vraiment ce qui était en train de se passer, mais pour elle, s’était clair comme de l’eau de roche, si elle était là, s’était de la faute à Siegfried, et seulement de sa faute à lui ! Non mais il cherchait quoi ?! Sa mort ? En tout cas, elle le lui ferait payer !

L’éveil d’Heaven n’échappa pas au regard attentif de Chatiel. La mangemort la laissa émerger quelques instants, quelques instants qui lui permirent de mettre un terme à sa préparation.

Chatiel : « Alors, une pincée de… oui… Oui c’est ca ! Et enfin, attendre quelques minutes à faire chauffer oui… Il n’y a plus qu’à attendre. Oui, et puisse dieu m’apporter sa bienveillance. »

La pauvre femme dérangée rajusta sa coiffure sommairement, passant comme à son habitude se sont apparence de femme doucement dingue et désorganisée à celle d’une femme stricte et trop guindée. Elle prit sa bible entre ses mains, entonna une prière silencieuse, sorti de sa méditation et se porta vers Heaven. Elle porta ses mains sur la jeune fille, l’examinant et la manipulant comme si il s’agissait d’une poupée.

Chatiel : « Tu vas bien ma petite ? Tu n’as rien, tu n’as besoin de rien, rien de mauvais ne t’est arrivé ? »

Chatiel se recula, se rappelant soudain que la petite fille était enchainée, et n’était pas vraiment installée comme une invitée. Elle s’assura de la solidité des menottes, et reporta toute son attention sur la petite Clarks.

Chatiel : « Je m’appelle Chatiel, Chatiel Proudness oui, c’est comme ca que je m’appelle. Et toi tu es la fille de Ellassandra n’est ce pas ? Tu es aussi belle qu’elle oui, aussi belle, et aussi forte aussi surement. Il ne faut pas avoir peur, non, pas avoir peur. Tu es trop précieuse pour que je te fasse du mal, ta mère ne me le pardonnerait pas. »

Et puis enfin, elle remarqua l’attention que Heaven portait furtivement vers Siegfried.

Chatiel : « Lui il ne se réveillera pas tout de suite, non, pas tout de suite. Il nous faut accomplir des choses lui et moi. Il m’appartient tu vois, autant que je lui appartiens. Il ne s’en rappel pas, il ne parle peut être jamais de moi, mais je sais qu’au font de lui, je suis toujours avant touts les autres. »

Les propos de Chatiel n’étaient pas forcement logiques, ni même compréhensibles pour la jeune Clarks qui n’était pas tout à fait disposée à l’écouter, surtout enchainée…

Cette fois ci, Chatiel perdit son sourire, son visage devint dure comme le plus glacial des aciers, elle retint un élan de violence vers Heaven, et puis elle lutta visiblement contre une pulsion de colère. Elle se releva, et porta son regard sur le corps inanimé de Siegfried.

Chatiel : « Tu ne sais rien de lui n’est ce pas ? Tu n’es qu’une toute petite enfant, je ne peux pas t’en vouloir, mais si tu avais été une adulte… Moi, je sais qui il est pour de vrai. Je connais son esprit, je connais son âme, il peut courir, mais il m’appartiendra toujours. Siegfried… ca n’est même pas son vrai nom. »

La mangemort s’approcha de Siegfried, et passa une main sur sa joue.

Chatiel : « Nous avons passé temps de temps au service de tom Jedusor, oui, tant de temps. Tom avait la même peur que nous, il craignait de mourir. Ca n’est un secret pour personne que le sombre seigneur a pris toutes ses précautions pour revenir de la mort. Nous, nous avons cherché le moyen de l’éviter tout simplement. Nous somme allé chercher le secret de la fontaine de jouvence loin, et nous somme revenus. Nous avons cherché comment reproduire la potion qui rendait les aztèques éternellement jeunes. Quel succès ! Le corps est rajeuni, mais l’esprit résiste mal au rajeunissement. Nous savions qu’en prenant cette potion nous prenions le risque de tout oublier, mais nous voulions plus que tout rester ensemble pour toujours, et fuir les mangemort, fuir les aurores, partir loin de tout, et recommencer, encore et encore… Cet agent du ministère, Lloyd Mc Doyle, il a tout gâché en nous débusquant, et Evan a du boire prématurément la potion. Je te présente Evan Hardlex ma petite Heaven, le Siegfried tel que tu le connais n’est qu’une chimère. »

Trop d’informations, trop de folie de la part de Chatiel, et comment croire ce qu’elle dit ? Une potion qui permettrait de rajeunir ? Siegfried n’avait jamais caché qu’il était amnésique, et ignorait tout une partie de son passé mais la… Il était difficile de croire qu’il pouvait être un sorcier adulte du nom de Evan Hardlex rajeuni grâce à une potion miracle. Chatiel s’en alla récupérer la préparation qui chauffait sur la table un peu plus loin, et pris soin de la faire avaler de force au corps du jeune garçon toujours inerte.

Chatiel : « Cette amnésie, nous savions qu’elle permettrait à Evan d’échapper à l’incarcération à Azkaban, je devais juste réussir à lui donner cette mixture le moment voulu. Toute sa mémoire va lui revenir, et nous pourrons partir tous les deux, loin ! Adieu Siegfried Léthé, revient à toi Evan Hardlex. »

Tout en disant ces paroles, Chatiel termina de lui faire ingurgiter le contenu de sa fiole, et elle défit ses liens. Et tandis que le corps de Siegfried était parcouru de frissons violents, Chatiel s’en alla chercher des cigarettes qu’elle avait laissées dans sa veste. Plusieurs minutes s’coulèrent… Et lorsque Siegfried rouvrit les yeux, Heaven pu voir se dessiner sur ses lèvres un sourire qu’elle ne lui avait jamais vu. Un sourire beaucoup plus malsain que celui du Siegfried qu’elle connaissait… Même son regard était différent. Le jeune homme tendit la main vers Chatiel qui lui proposait une cigarette, il l’alluma, récupéra la baguette que la mangemort lui présenta, et il parla en tirant une longue bouffée de nicotine.

Siegfried/ Evan : « Ahhh… Apres tout ce temps… Je suis enfin moi-même… 7années… 7 années à ne plus contrôler ce corps… Ce corps qui t’appartient, autant que ton corps m’appartient.»

A ces mots, Chatiel l’enlace fort, et il l’enlace lui aussi. Ce garçon qui détestait tellement les contacts physique, le voila qui se vautrait dans une sorte de débordement d’affection ! Et puis, doucement, il se tourna vers la jeune serpentard, et se pencha sur elle.

Siegfried/Evan : « Je suis vraiment désolé chère petite mignonne, chère petite chose, mais il est temps que les évènements retrouvent un certain ordre. Je n’ai pas bien supporté que tu oses autant t’approprier ce que j’étais pendant ces 3 dernières années. Oh, ton Siegfried n’était pas vraiment conscient bien sur, il n’était pas en état de comprendre ce qui se passait dans sa tête à ce moment la. Mais maintenant, je suis là, et je tiens à te dire ce ceci, tu peux oublier Siegfried, il n’a jamais existé réellement, et il n’existera plus jamais, parce que maintenant, je suis complet, et rajeuni. »

La poisse… La vraie poisse ! Heaven aurait mieux de fermer sa bouche ou de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, car la blonde parut soudain moins gourde qu’avant, et bien plus méchante. La poisse, la poisse !!!! L’écossaise crut pendant un court laps de temps que Chatiel –puisque que s’était ainsi qu’elle se nommait- allait la frapper, lui jeter un sort, ou elle ne savait quoi d’autre, et personnellement, elle préférait ne pas imaginer ce dont la folle –ce surnom lui allait à ravir, avouons le- était capable de lui faire par simple colère. Après tout, elle l’avait déjà kidnappé, administré un somnifère, alors la tuer ne serait pas un problème pour la blonde, sans aucun doute…

Qu’est-ce qu’elle disait ? Heaven ne savait rien de Siegfried ? Si, il y avait une chose qu’elle savait mieux que personne, il détestait les contacts humains, et elle était la seule pour qui il puisse dépasser ses limites. Elle était spéciale, et elle le savait, et ce n’était pas cette pauvre femme ne ressemblant à rien qui allait lui enlever cela de l’esprit ! Mais la suite fut plus troublante. Siegfried n’était pas son prénom ? S’était quoi alors ?! Un prénom ou un autre, au final, cela était la même chose ! Mais qu’est-ce qu’elle disait cette folle ?!

« Vous êtes complètement attardée… Je vous jure que vous ne vous en sortirez pas comme ça, vieille folle… »

Chatiel se tourna ensuite vers Siegfried, ou peu importait le nom qu’il portait, lui parlant longuement, racontant toutes sortes de choses dont Heaven se foutait royalement. Pour elle, cette femme débloquait complètement, et tout ce dont elle avait besoin, s’était de faire un petit tour par la case Sainte Mangouste, section handicapés mentaux, et asile psychiatrique, franchement, ça ne lui ferait pas de mal ! Et la voilà en plus, qui appelait Heaven par son prénom ! Non mais elle se croyait où celle la ? Heaven et elle n’avaient pas gardé les scrouts à pétard ensembles ! Espèce de mal élevée va ! Je vais te les apprendre moi les bonnes manières !

« La ferme espèce de tarée… »

Hé oui, Heaven tiens énormément à sa vie, vous l’aurez compris ! A croire qu’elle se foutait royalement de mettre Chatiel en colère, ce qui en fait était probablement le cas. Car si Chatiel touchait un seul de ses cheveux, Heaven était sûre et certaine que sa mère la vengerait, et même si la blonde ne tuait pas l’écossaise, sa mère elle, n’hésiterait sûrement pas à tuer celle qui avait osé s’en prendre à la prunelle de ses yeux. Après tout, il fallait être fou pour s’en prendre à un enfant Clarks, presque autant que pour oser s’en prendre à Potter, ou Malefoy… Mais Chatiel était folle, ça Heaven l’avait bien compris… Mais tout d’un coup, le corps de Siegfried remua, il se réveilla, et… fuma ?! Non mais il se foutait de qui lui ?! La voix qui sortait de sa bouche n’était pas celle de Siegfried, son sourire non plus, et ses yeux avaient également changés… Bon dieu, Siegfried, mais qu’est-ce que tu fous ?!

« Vous êtes aussi fou l’un que l’autre… Siegfried existait ! Et il existe TOUJOURS ! »

Heaven cria le dernier mot comme si s’était la seule chose qui pouvait encore lui prouver que son capitaine étai vivant, et non pas un simple mirage. Courage petite princesse, le calvaire ne fait que commencer…

[585]

PERCY (les 2 postes d'Heaven)

Un cauchemar éveillé, oui, ca ne pouvait être que ca… Et peut être que Siegfried faisait semblant, peut être qu’il était juste très fatigué, peut être… Et peut être pas…
Siegfried était habituellement à la fois emprunt de froideur et d’enthousiasme. Comme un curieux mélange de chaud et de froid. Il était volontiers souriant et énergique, mais son sourire cachait ses malices, et son énergie masquait certaines blessures qu’il gardait pour lui.
Mais le Siegfried qui était là à ce moment là… Ce Siegfried là… Celui qui se déplaçait devant Heaven, et qui prétendait s’appeler Evan Hardlex, ce Siegfried là était tellement différent. Ses déplacements étaient à la fois plus lents, et plus assurés. Il manipulait sa baguette, cette fameuse baguette vielle et usée, il la manipulait come on manipule une arme. Aucune chaleur ne se dégageait plus de lui, il était devenu un bloc de marbre, une masse de malveillance et de ténèbres. Siegfried n’était plus le capitaine que Heaven avait connu durant ces dernières années, il était devenu… Evan…

Lorsque Heaven l’apostropha en se raccrochant à l’espoir que Siegfried existait toujours, il se retourna très calmement vers elle tandis qu’il laissait Chatiel s’agiter et regrouper des affaires plus loin dans le petit appartement.

Siegfried /Evan : « Est il toujours la ? Peut être… Peut être pas… Mais j’étais là avant lui. Un corps ne peut pas posséder deux esprits vois tu ? Tôt ou tard il fallait que l’un de nous s’efface pour laisser l’autre vivre. Oh, bien sur, il n’en savait rien, et maintenant, il est trop tard pour lui, et toutes tes espérances retomberont dans le néant de par cette très simple logique. »

Il examina un instant ses mains, ses bras, et il remonta juste un peu la manche gauche de sa chemise pour laisser paraitre la brulure qu’il portait depuis tant d’année, il la considéra avec un air de nostalgie.

Siegfried/Evan : « J’ai fait beaucoup trop de sacrifices pour échouer maintenant, j’ai pris trop de risques aussi pour tout compromettre au dernier moment. Tu n’as vraiment pas eu de chance, non, pas eu de chance. Il y avait tant d’autres garçons dans cette école. »

Le ton dont il faisait usage n’était ni condescendant, ni désolé, juste saturé de cynisme, et de moquerie. Chatiel revint auprès de lui.

Chatiel : « Evan, nous devons partir maintenant. »
Evan : « Oui, bien sur. Nous avons beaucoup d’ennemis ici, et nous ne pouvons pas rester. Tout comme nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un témoin indésirable derrière nous. »
Chatiel : « Mon amour… »
Evan : « Non, non, Ecoute moi, cette enfant a tout vu, tout entendu, et elle répétera tout. Des lors, nous aurons les Aurores après nous, car jusque là, a part Mc Doyle, ils pensaient que mon ’éveil’ était impossible. Les amis de Siegfried seront après nous, parce qu’ils auront l’espoir de le récupérer. Et enfin, les mangemorts seront après nous, parce que nous avons tenté de nous soustraire à l’autorité de lord Voldemort, et Tom ne tolère pas les déserteurs. Oh, ils finiront tous par tirer les conclusions qu’il faut même sans que cette enfant ne leur raconte tout, mais au moins, grâce à son silence, ils seront confus un moment, et nous gagnerons du temps. »
Chatiel : « Peut être pourrions nous seulement lui effacer la mémoire. C’est la fille D’Ellassandra, et j’aurais aimé ne pas lui faire de peine. »
Evan : « Attention touchante pour ton amie… Mais non… La mort, c’est plus simple, et plus sur. »

Alors lentement, tres lentement, Chatiel leva tristement sa baguette ver Heaven pendant qu’Evan s’en allait ramasser une veste, et se chargeait d’un sac à dos.

Chatiel : « Je suis vraiment désolé Heaven, puisse Dieu m'être témoin que je n’avais aucune envie de te tuer, que je n’avais aucune envie de faire de peine à Ellassandra, mais notre amour à besoin de ton sacrifice pour survivre. »

Courir, encore et toujours. Courir, ne jamais s’arrêter, pour ne pas cesser d’espérer. Ellasandra avait peur, pour une fois, elle se montrait plus faible. Courir, sans jamais regarder en arrière, courir, pour la protéger, la retrouver, la voir, en vie, courir pour vivre, courir, encore, toujours, éternellement. Ellasandra avait prétexté un petit séjour de sa fille chez une amie de l’école, pour justifier le fait qu’elle n’était pas rentrée, à la maison, tout comme son frère jumeau, à la même heure. Pour justifier une absence qui était malheureusement trop pesante et alarmante dans la tête de la femme qu’était Ellasandra. Elle savait ce qu’il s’était passé, ou du moins, s’en doutait grandement, et s’imaginait le pire à chaque seconde qui passait, à chaque seconde où son précieux trésor n’était pas à ses côtés. Si cette idiote l’avait trahie, elle le paierait cher, si elle avait osé toucher à un seul cheveu ébène de sa précieuse progéniture, elle allait entendre le son de cloche débarquer avec fureur, elle allait payer pour ce qu’elle avait fait, ou même ce qu’elle n’avait pas fait. Elle avait promis, mais cette femme était si instable qu’on ne pouvait être sûre qu’elle tienne ses promesses, et pour cela, Ellasandra ne cessait de courir, pensant, amèrement à la fin de l’histoire.

Pendant ce temps, Heaven, ravalant ses larmes, mordant avec rage sa lèvre inférieure plantait ses yeux vairons dans ceux de son capitaine, qui pour le moment, était sûr et certaine d’être un certain Evan Hard-machin chose… Quelques larmes perlaient aux coins de ses yeux, mais elle ne laisserait pas les sentiments qu’elle ressentait l’envahir. Elle était Heaven, la petite vipère, la princesse de Serpentard, la vipère au cœur de pierre, incapable de ressentir des sentiments pour quelqu’un d’autre que sa parfaite petite personne… Et pourtant, elle avait une envie monstre de crier ce qu’elle ressentait à la figure de cet idiot en face d’elle, qui se croyait le plus malin des trois personnes présentes ici.

« Vous pensez que vous vous en sortirez en me tuant c’est ça ? Vous êtes illuminé… »

Si Heaven n’avait pas peur de provoquer, elle savait pourtant qu’elle commençait à aller trop loin. Elle voyait Chatiel réagir par des gestes plus brusques à chaque mot que la brune prononçait contre celle-ci et ce fameux Evan. Mais la brune finit par afficher un sourire mauvais, qu’elle ne décrocha pas de son visage lorsque Machin-truc annonça qu’elle devait mourir. Chatiel se dirigeant vers elle, l’écossaise ne cilla pas, son sourire toujours présent.

« Vous avez perdu… »

« Endoloris ! »

Courir… Elle en avait enfin finit, elle l’avait trouvé, sa précieuse petite, celle qu’elle cherchait depuis déjà trop longtemps. Ellasandra avait jeté ce sortilège impardonnable à son ancienne amie, dans le simple but de protéger sa fille. Maintenant, il n’y avait plus aucune pitié, elle avait osé la toucher, elle en paierait le prix fort. Se tournant vers la deuxième personne libre qui se trouvait dans la pièce, Ellasandra brandit sa baguette sur cette dernière.

« Bouge un seul petit doigt, et je te jure que je te réduis en charpie… »

Et rapidement, l’américaine se dirigea vers sa progéniture, défaisant ses liens, la serrant dans ses bras. Gestes d’affections très courts cependant, Ella devait veiller à la survie de leurs deux personnes, et en face d’elle, se tenaient deux mangemorts, bien qu’un soit encore allongé par terre, de douleur… Il ne fallait jamais sous-estimer Ellasandra…

Evan senti son cœur se serer lorsqu’il vit sa compagne se tordre de douleur par terre, frappée par le sortilège impardonnable d’Ellasandra. Il réalisa qu’il avait été trop absorbé par son réveille pour être suffisamment vigilant. Chatiel s’était montré particulièrement inventive et douée dans sa manier d’agir pour lui rendre ses esprit après tant d’année, le plan avait été respecté à la lettre malgré les complications, et là, il s’était tout simplement focalisé sur leur fuite, il ne s’était pas montré assez clairvoyant. Ellasandra avait la beauté et la douceur d’une fleure des sables, mais elle portait en elle le venin du scorpion. Ca n’était pas pour rien qu’il avait préféré se débarrasser de la fille, et à présent, pire étaient les choses.
Avec une rapidité et une précision presque militaire, il se vit à la fois pointé et mis en joue par la baguette de Madame Clarks. Son premier reflexe fut de lever lui aussi sa propre baguette au moment où elle se porta auprès de sa fille, mais il refréna cette pulsion. Il resta bras ballants le long du corps dans une attitude totalement inoffensive. Il ne lâcha toute fois pas sa baguette qu’il tenait toujours entre ses doigts effilés.
Enfin, il inspira un grand coup, il n’était plus l’enfant qu’il était devenu pendant toutes ces années, il était redevenu, du moins dans sa tête, un adulte, un mangemort, un homme d’expérience, calme et pragmatique. Si il avait levé sa baguette, peut être aurait il eu le temps de lancer un sortilège, peut être, mais Ellasandra lui en aurait certainement envoyé un en remontrance. Avec son nouveau corps, jeune et agile, il aurait peut être pu se montrer plus malin, peut être… Mais Chatiel était encore entre eux deux. Evan ne pouvait pas prendre le risque de la perdre, pas maintenant.

Evan : « Allons, allons Ellasandra, cela fait tellement longtemps… Comme tu vois Chatiel et moi étions entrain de réaliser un grand projet, tu ne voudrais provoquer un désastre n’est ce pas ? Vois-tu, tu nous poses un terrible dilemme… Mais… Je suis certain que nous pourrons trouver une issue honorable à ce qui te semble être une attaque personnelle. »

L’effet de l’endoloris s’était dissipé, mais Chatiel était encore à terre, surmontant le choc comme elle pouvait, et marmonnant des prières pour restaurer le peu d’esprit qu’elle avait réussi à conserver. On pouvait l’entendre chuter des « beatus vir qui suffert tentationnem », ou bien même des « MONSTRUM HORRENDUM, INFORME, INGENS, CUI LUMEN ADEMPTUM » et toutes ces élucubrations étaient perçues comme un grincement permanent intensifiant la tension dans la pièce.

Evan : « Tu peux libérer ta fille, je ne me montrerais pas agressif, mais tu comprendra que tu n’as pas toutes les cartes en mains. D’une part, Chatiel et moi avons encore besoin d’un peu de temps, et de discrétion, dans cette perspective, je peux difficilement te laisser partir. D’un autre coté, je te vois mal te débarrasser définitivement de moi et Chatiel en te rendant coupable d’un second sortilège impardonnable devant ta fille. Alors dis-moi… Es tu venue seule ? »

Ellasandra arrivait visiblement au bon moment, et ce qui était sûr, c’est que jamais $o grand jamais elle ne pardonnerait à son ancienne amie ce qu’elle avait osé faire, et ce qu’elle avait voulu faire. Ellasandra et elle avaient conclu un marché, Heaven n’avait rien à voir avec tout cela, et là, Chatiel allait s’apprêter à la tuer ? Qu’elle espère seulement ! Ellasandra avait toujours été plus forte qu’elle, sauf peut-être quand elle faisait ses crises, mais si tel était le cas maintenant, elle la tuerait, sans pitié, sans éprouver de regrets. Elle ne pouvait pas laisser sa fille être en danger à proximité de cette femme folle à liée, et son ami, qui au final, n’était franchement pas mieux qu’elle… Chatiel marmonnait dans sa barbe, alors qu’Evan parlait à Ellasandra. Qu’il parle, elle s’en fichait pas mal, maintenant, le tout était de sortir d’ici avec Heaven, vivantes…

« Penses-tu que je laisserais ma fille se souvenir de cela ? Ne sois pas idiot, elle est trop pure pour être souillée par de telles choses… »

Ellasandra, à la seconde même où elle avait comprit ce qui se passait, s’était juré d’effacer la mémoire de sa chère enfant. Cela était pour son bien, Heaven comprendrait sûrement, et de toute manière, l’américaine ne lui laisserait pas le choix. Elle avait beau être adorable avec ses enfants, il était hors de question qu’un d’eux ne sache ce qu’elle était véritablement. Et encore moins Heaven, qui avait la langue bien plus pendant que son frère jumeau, Haven. Car si le jeune Gryffondor savait se taire quand il le fallait, ce n’était pas le cas de sa sœur, au plus damne de leur mère. Car des fois, la brunette pouvait se montrer franchement énervante, alors qu’à coté de cela, son frère était un véritable petit ange. Enfin, là n’était pas le sujet, et de toute manière, le jumeau de Heaven n’était pas présent. Encore heureux, parce que sauver une personne s’était déjà énorme, mais deux, je vous dis pas la galère ! Enfin bref…

Pointant sa baguette sur les deux personnes qui se dressaient –enfin, une était encore allongée mais on n’est jamais trop prudent- successivement, Ellasandra fit se relever Heaven, qui retrouva tant bien que mal l’utilisation de ses jambes. Après s’être retrouvée en souris, puis attachée pendant on ne sait combien de temps, s’était quelque chose de plutôt compliqué, vous n’avez qu’à essayer ! Enfin, une fois la demoiselle fut totalement remise de ce qu’il se passait –ou presque, car voir débarquer maman comme ça, on s’y attend jamais !-

« Crois-tu réellement que j’irais déranger le Lord pour une affaire personnelle ? Le fais-tu exprès ? Même si je suis sa préférée, il n’en n’aurait rien à faire… Quoi que, je peux lui vendre cette information à prix d’or, et tu sais parfaitement que je ne me gênerais pas… Qu’es-tu pour moi ? Rien du tout, un pion, et encore… Ta mort m’importe peu… »

Ellasandra et les épanchements de sentiments, toute une histoire... Mais après tout, s'était vrai. qu'était-il pour elle ? Rien du tout, et Chatiel ? Elle n'était plus une amie depuis qu'elle avait décidé de prendre Heaven avec elle, maintenant, les deux pouvaient mourir sans que la brune ne verse ne serait-ce qu'une larme de tristesse.