Et elle est où la justice, dans tout ça ? [PV]

Même si le régime sanguinaire des Carrow et de Rogue battait son plein, Juliette Horuni, Serdaigle de cinquième année particulièrement intolérante face à l’injustice, trouvait le moyen de voir une parcelle de lumière au bout du long tunnel que constituait les dix prochains mois qu’elle allait passer au Château. Elle se motivait en lisant le Chicaneur, le seul vrai journal qui publiait ce qui ne passait pas dans la Gazette. Mais même si la bleue et bronze était farouche en son genre, chaque s’écoulait, et chaque jour, elle en avait marre. C’était du pur et simple n’importe quoi. Depuis qu’elle était gamine, la brunette avait toujours appris à défendre l’injustice quand elle se présentait, mais voilà que maintenant, on leur enseignait à se laisser mener par le bout du nez sans rechigner ! Du pur et simple n’importe quoi, oui …

Juliette venait tout juste de sortir du cours d’Étude des Moldus. Elle avait passé la plus belle heure de la journée à écouter parler une vieille pie rabat-joie critiquer les moldus. Alecto Carrow, la sous adjointe de Poudlard, était insupportable. Une vraie dingue. Elle avait collée Anastazya, sa cousine, parce que cette dernière avait murmuré une explication durant son cours. * Elle l’a sans doute collée parce qu’elle portait fièrement le blason des lions sur sa robe de sorcière, oui ! * Marchant de corridor, la jolie brune était folle de rage. Rien ne pouvait continuer plus longtemps. Se laisser marcher sur les pieds comme le faisait le reste des gens était insupportable. Tout simplement. Sur un tournant, la Serdaigle obliqua à droite et arriva face à face avec sa meilleure amie : Olivia Barkley. Enfin, son ex meilleure amie. Depuis le début de l’année, elle était tout simplement devenue … Arrogante. C’était comme si un Serpentard l’avait transformée ! Elle envoyait tout ceux qu’elle croisait sur les roses, excepté Dawn Kostovak et son idiot de troupeau. Bref, Juliette ne savait franchement pas quelle mouche l’avait piquée, mais pour être franche, elle avait autre chose en tête que de jouer les lèches-bottes afin de rétablir les pots cassés.

« Je voudrais passer. » Oui, parce que bon, en plus d’être arrogante, chaque fois qu’elle croisait quelqu’un, elle se mettait droit devant son chemin. « Merci. » Répliqua t-elle sèchement avant de poursuivre sa route. Au bout du couloir, Juu’ tourna à droite et entra dans la toilette des filles d’un pas rapide. Elle déposa son sac d’école sur le comptoir des éviers et se lava les mains. Après les avoir séchées, la gamine revint chercher son sac. Elle releva la tête et se contempla dans le miroir. Elle avait changé, depuis la première année. Étrangement, cela n’avait jamais autant était évident à remarquer. Elle avait désormais la silhouette peut-être plus … Féminine ? Et son visage prenait enfin son apparence d’adulte. « Je souhaiterais tellement avoir onze ans à nouveau … » Murmura t-elle pour elle-même. Juliette s’ennuyait en effet désespérément du temps où rien n’était important pour elle, mis à part s’amuser. Enfin, il était vrai qu’elle n’avait pas eu une enfance de tout repos, mais la simple perspective de retrouver ses amusements de gamine la faisait rêver.

| 530 mots. |

519

La jeune Pétronille Bindweed était, à l'instar de tous ses semblables, soumise à certaines nécessités naturelles, au nombre desquelles on comptait celle de se rendre aux toilettes plusieurs fois par jour (car oui, il était loin, le temps où tout un chacun se soulageait derrière un pilier).
Elle s'était dirigée vers les waters ~~oh, l'expression, on croirait entendre ma Grand-Mère~~ à la sortie du cours de métamorphose qui avait été, comme elle s'y attendait, particulièrement ennuyeux. Non mais franchement ! A quoi cela pouvait-il bien servir de savoir changer une allumette en aiguille ? De toute façon, quand elle serait moldue, elle aurait des allumettes et des aiguilles à coudre, ce qui lui éviterait d'avoir à transformer quoi que ce soit.
Cependant, en élève sage et surtout, résignée, elle s'était acquittée sans broncher de la tâche, un petite moue morose affichée sur le visage. Il lui avait fallu deux essais avant d'obtenir un résultat, mais il fallait bien reconnaître qu'elle n'y avait pas mis beaucoup du sien. Ceci étant, à la fin de l'heure, seule la moitié de la classe avait réussi l'exercice, ce qui, malgré sa mauvaise volonté, faisait d'elle l'une des meilleures du groupe.
Dans d'autres circonstances, la métamorphose aurait pu lui plaire. La matière demandait rigueur et concentration, sans parler de la partie théorique, qui exigeait de la logique. Toutefois, elle restait de la magie, or, aux yeux de Pétronille, la magie était méprisable. Particulièrement ces derniers temps. Aussi suivait-elle ses cours sans passion et sans excitation, contrairement au reste des premières années.

La fillette était en train de songer aux six années pleines qui l'attendaient encore avant de pouvoir partir vivre chez les moldus lorsqu'une grande fille de sa maison (du moins si elle en jugeait par le blason cousu sur son uniforme ~~probablement à l'aide d'une allumette transformée en aiguille~~) vint se planter devant le lavabo adjacent au sien.
Pétronille la gratifia d'un coup d'oeil perçant. Visiblement, sa camarade n'avait pas passé une très bonne journée... Et malheureusement pour elle, elle n'était pas finie !
N'étant pas d'une nature particulièrement loquace, et détestant se mêler de ce qui ne la regardait pas, Pétri ne chercha même pas engager la conversation avec Juliette. Pour dire quoi, d'ailleurs ? Du haut de ses années supérieures, elle devait bien se moquer des petits de onze ans et d'ailleurs, jolie comme elle était, elle avait certainement un tas d'amis avec lesquels partager ses peines. Pétronille n'était rien de plus qu'une inintéressante figurante dans son décor.
La petite acheva donc de se laver soigneusement les mains avant de les essuyer au torchon pendouillé à côté du lavabo, non sans esquisser une grimace ennuyée : le morceau de tissu était humide et, à en juger par son aspect, il ne devait pas être changé souvent. Voilà qui n'était pas très hygiénique ! A l'avenir, il faudrait qu'elle songe à emporter son propre essuie-main avec elle !

La brunette remit rapidement en place la barrette qui retenait ses cheveux. En réalité, elle était déjà parfaitement placée, mais sa maniaquerie la poussait à vérifier sa coiffure presque sans qu'elle en ait conscience.
Puis, elle ramassa son sac de cours et passa devant Juliette pour quitter les lieux sans plus lui accorder d'attention. Ce serait du moins ce qu'elle aurait fait, si la jeune fille n'avait pas murmuré de manière parfaitement audible lorsque Pétronille la dépassa.
Pétri haussa un sourcil perplexe et se retourna en bloc pour adresser un regard circonspect à Juliette. Onze ans ? Elle souhaitait avoir onze ans ? Mon Dieu, quelle idée ri-di-cu-le !

- Je ne vois pas ce que la situation aurait de plus réjouissant, décréta-t-elle d'une voix ferme, sans s'embarrasser de formule, quel que soit notre âge, nous subissons la situation de plein fouet.

*Sans compter que si tu le veux, tu pourras aller vivre chez les moldus très prochainement...* rajouta-t-elle mentalement.

(645 mots et je trahis ma maison, c'est honteux ! Et elle est où la justice, dans tout ça ? [PV] 421503

Et elle est où la justice, dans tout ça ? [PV] 421503

)

PERCY
Tous comptés

Juliette était apparemment bien entrée dans sa bulle, puisqu’elle n’avait pas remarqué qu’une jeune fille plus jeune – apparemment en première année, à en voir son physique plutôt jeunot – était également dans la toilette des filles. Étrangement, la jeune fille entendit le murmure que Juliette venait tout juste de se dire à elle-même ~~bah oui, y’a que les fous qui ne se parlent pas !~~ Relevant la tête, la brunette s’accota sur le bord du lavabo et contempla la gamine en face d’elle. « Tu n’as pas tort. » Non, au contraire. Peu importe l’âge que les élèves avaient, ils recevaient la menace et la tyrannie actuelle de la même façon – ce qui était plutôt alarmant, surtout pour les premières années … Contemplant son reflet dans le miroir, Juliette poussa un soupir las. « Toutefois, lorsque j’étais encore gamine, je ne pensais pas vraiment aux horreurs qui m’entouraient. Dans le temps, Celui – Dont – On – Ne – Doit – Pas – Prononcer – Le – Nom n’était pas au pouvoir, mais il y avait d’autres sortes de mal qui régnaient autour de moi, et j’étais douée pour m’en débarrasser. » … « Ou du moins, pour les ignorer, quoi. »

Juliette s’en souvenait comme si c’était hier. Les étés qu’elle passait avec Nathan, son défunt frère, dans l’immense cours de leur maison, au Canada … Mais tout cela, c’était maintenant du passé. Lord Voldemort était sur le point de contrôler le monde des sorciers tout entier, et Nathan était mort – tout comme leur passé au Canada … Soudainement, la Serdaigle fut pris d’un énorme et puissant élan d’amertume. Elle baissa la tête et releva ses cheveux – qui lui tombaient dans le visage, chose due à l’inclinaison. Elle s’ennuyait pratiquement chaque jour de Nathan. Son âme était en paix, la petite le savait, mais la situation actuelle était … Encore plus effrayante sans lui. Parce que oui, auparavant, notre petite gamine l’avait toujours eu à ses côtés, afin de la protéger. Mais là, il était parti. Parti dans le ciel, rejoindre … Jésus ? C’était une possibilité, quoique Nathan n’ait jamais vraiment été croyant. Mais Juliette elle, l’était. Elle restait accrochée dur comme fer à la possibilité qu’un jour, tout ce chaos se termine. Et elle croyait également en Jésus. De tout son cœur, ainsi que de tout son âme, comme elle le disait si bien.

« Dis moi, tu crois qu’un jour, ce dans quoi on vit va enfin se terminer ? » Juliette avait lancé la question sur un élan plutôt banal, en fait. Elle ne s’attendait même pas à ce que la fillette lui réponde. Mais par simple mesure de précision, elle poursuivit : « J’veux dire par là … Enfin, tu sais, le régime sanguinaire des Carrow et de Rogue, qui est par la même occasion à la tête de l’école. Je me demande sérieusement si tout ce cirque va enfin se terminer un jour … » L’espoir était né, mais la question était la suivante : Quiconque est ne serait-ce qu’aussi intelligent qu’une sardine sait que ce qui nait, meurt. Alors … L’espoir était-il sur le point de mourir ?

Pétronille s'était éloignée de la porte pour se rapprocher de Juliette, un sourcil légèrement haussé en signe de perplexité polie. Dites donc, pour une grande fille (et a fortiori une grande Serdaigle !), elle se montrait étonnamment imprudente. A croire qu'elle n'avait pas écouté le speech des préfètes, en début d'année (probablement trop occupée à bavasser avec sa meilleure copine. Mais que faisait le professeur Flitwick ?). Ne savait-elle donc pas que les murs avaient des oreilles, ces derniers ? Ceux des toilettes peut-être encore plus que les autres ? Car qui pouvait dire avec certitude qu'aucun espion - et en l'occurrence espionne (car dans l'esprit très anglais de Pétri, il était tout bonnement impensable qu'un garçon entre dans les toilettes des filles !) à la solde des Carrow ne se dissimulait dans un des cabinets ? D'ailleurs, elle-même aurait pu être une délatrice vendue à l'administration feignant de s'insurger contre le contexte actuel pour mieux débusquer les rebelles cachés !
La fillette lança un coup d'oeil perçant, un coup d'oeil de chouette mécontente, à son aînée avant de pincer imperceptiblement les lèvres. Merlin ! Et en plus elle continuait ! Mais il fallait absolument l'arrêter avant qu'elle ne se fasse renvoyer de l'école pour crime de lèse-majesté ou pire, qu'elle ne soit envoyée à Azkaban ! Rhô, en plus, si ça se trouvait, elle n'était même pas sang pur ! Auquel cas, elle était définitivement suicidaire...
Pétronille poussa un soupir ennuyé et esquissa une moue résignée avant de se redresser un peu plus. Bien, il était temps d'arrêter le massacre, dusse-t-elle pour cela salir à jamais sa réputation. La Serdaigle lança un regard fier à la ronde et, élevant sensiblement le ton, s'exclama d'une voix ferme extrêmement convaincante :

- Oui, je suis parfaitement d'accord avec toi ! Il était grand temps de reprendre en main l'administration de cette école ! Les Carrow font un travail absolument fan-tast-ti-que !

Les joues un peu roses, elle se tut un instant, visiblement au bord de la nausée, avant de glisser un presque inaudible :

- Je ne crois pas que des toilettes ouvertes aux quatre vents soient le lieu idéal pour parler de ça.

Mais en réalité, elle avait parlé si vite que la phrase donnait quelque chose comme "jenecroispasquedestoilettesouvertes..." etc, etc, vous aurez compris le principe.
La toute jeune fille adressa un sourire de connivence à Juliette avant de se tourner vers le miroir pour remettre - une fois encore - sa barrette en place. A croire que c'était une manie. A moins qu'il ne s'agisse d'une nouvelle feinte pour détourner les soupçons des espions potentiels.

» PV + dans la nuit tout les chats sont gris
» Une amie avant la Magie dans tout ses états!PV: Sophie Kirte
» On oublie tout? Tout, vraiment tout... [Pv]
» Un matin comme tout les autres [Tout les poufsouffles]
» Coopération pour la justice [PV]