They Just Forget Me | Fred |

Fredericke sortit des cuisines chargée d’un gros sac en plus de sa besace pour les cours quand elle vit presque aussitôt son meilleur ami assis adossé à un mur, l’air pas très bien. C’est vrai que c’était son anniversaire et qu’il était jamais très bien lors des fêtes impliquant de près ou de loin la famille… L’année dernière, ils n’avaient pas pu fêter dignement l’événement même si elle lui avait quand même offert une belle montre (qui lui avait coûté bien cher, on est une lady ou pas !). Cette fois, elle avait un peu mieux préparé son coup et elle avait évité tout sujet de dispute entre eux.

Posant son sac (un peu trop lourd pour elle finalement), elle s'accroupit devant son meilleur ami et lui sourit. Dernièrement, elle était un peu confuse dans ses sentiments envers lui mais bon, c'était Fred... et surtout, plus que sa légendaire naïveté, elle était prête à tout pour communiquer un peu de son optimisme et de sa joie de vivre à Vincent. Elle espérait que plus elle semblerait heureuse et en forme, plus il le serait. Elle ne savait pas encore si cette technique était efficace mais à défaut d'autres choses ça évitait de donner du tracas au Serpentard. Elle lui cachait d'ailleurs soigneusement - à lui comme aux autres - ses récents problèmes de santé bien qu'elle aille de plus en plus souvent à l'infirmerie.

"Qu'est-ce que tu fais là tout seul Kaiser ?" Elle le regarda un moment et lui sourit. Elle l'appelait Kaiser depuis leur première rencontre parce qu'il était dans son jeu de tarot l'empereur... celui qui veut tout contrôler mais qui est très seul. Elle, elle était l'ermite, elle était aussi une solitaire, mais dans un autre genre que son meilleur ami car en apparence, elle se liait très facilement avec tout le monde.

"Bah, peu importe. Je partais te chercher de toute façon." Elle se pencha - chose pas intelligente à faire avec un garçon quand on a ouvert sa chemise de cinq boutons ! mais encore une fois, c'est Fred... et surtout, c'est Vincent ! - et l'embrassa tendrement sur la joue avant de se relever légèrement et de lui dire d'une voix joyeuse "Bon Anniversaire Vincent chéri !" Puis, elle poussa le sac vers Vincent et ajouta "Tout est pour toi, regarde !" Elle s'installa plus confortablement en tailleur, les joues rose d'excitation. Elle adorait offrir des cadeaux juste pour voir les autres les ouvrir ! Elle espérait que tous lui plairait ! A noël, elle lui avait offert un pull mais bon, avec l'uniforme, elle n'avait pas souvent eu l'occasion de le voir le porter.

"L’enveloppe sur le dessus c'est plus une invitation qu'un cadeau même si dans le cas où tu accepterais ce serait offert hein..." Elle précisait au cas où. En effet, dans l’enveloppe, il y avait un billet d'avion pour la Grèce. Fred n'avait pas envie d'y aller toute seule alors elle avait décidé d'inviter Vincent, après, il fallait qu'il n'ait pas mieux à faire cette semaine là durant les vacances.

En dessous de l’enveloppe, il y avait un gros paquet avec plein de chocolats que Fred avait fait pour lui. Ils étaient tous fourrés de différents parfums et avaient plusieurs formes (des coeurs, des étoiles, les balais etc...). Enfin, il y avait dans le dernier paquet un roman, le dernier best seller sorcier, et un album photo que Fredericke avait fabriqué avec des photos d'eux deux à différentes occasions depuis l'année et demi qu'ils étaient amis. Elle espérait que tout ça lui plairait... Elle commençait à angoisser un peu vu qu'il avait l'air d'être un peu ailleurs...

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Fredericke savait toujours comment trouver Vincent. Au grand pire, quand vraiment elle n’arrivait pas à mettre la main dessus, elle consultait son tarot. Elle était étrangement bonne en lecture des cartes alors qu’en cours de divination, elle ne tirait rien des feuilles de thé ou de la boule de cristal. Certains prétendaient dans les livres sur le sujet que chacun ouvre son troisième œil d’une manière qui lui est propre. Il fallait croire que celle de Fredericke c’était les cartes…

Que Vincent ne remarque pas le décolleté était peut-être mieux pour la paix des ménages. Dès qu’elle s’habillait n’importe comment, ça partout toujours en vrille. C’était leur sujet de dispute number one, juste avant Tobias et Ophélia. Fred’ pouvait comprendre que son meilleur ami adoré n’aime pas Tobias mais qu’il crise par moment pour Ophélia, ça la dépassait. D’une c’était une fille donc c’était quand même pas comme si elle se rendait dans la gueule du loup [les hommes sont tous des bêtes, si, si], et de deux, Ophélia était la personne la plus adorable que la jeune Gryffondor connaissait. Mais bon, elle supposait que c’était le fait que Toby passe la majeur partie de son temps avec Ophélia qui était le vrai problème… Douce, douce naïveté…

Quand il la prit dans ses bras, elle se mit à virer rouge pivoine et elle était bien contente qu’il soit trop occupé à pleurer pour le remarquer. Ce n’était pas très charitable comme pensée mais bon, elle n’avait pas l’habitude… Vincent était le genre de garçon à montrer son affection en jouant au chien de garde. Il était très doué dans ce rôle d’ailleurs. Mais jamais – ô grand jamais ! – il n’avait de geste affectueux envers Fredericke. Normal, entre « potes » ça ne se fait pas, pas vrai ? Cela n’empêchait pas que Fred était toujours collé à lui etc mais c’était de son initiative à elle et ça changeait tout.

Elle avait la vague impression que son cœur allait la lâcher, heureusement, non… il eut même tendance à battre encore plus fort. Bon point : elle ne risquait pas de s’endormir aujourd’hui. Ce simple geste allait la perturber pendant des heures XD Mais elle se reconcentra bien vite (autant qu’elle pouvait quoi) parce que Vincent avait le spleen. Heureusement que le sien était passé parce qu’ils auraient été mignons tous les deux à déprimer de conserve…

Bon, bon… Quand Vincent la lâcha, Fred reprit le contrôle des événements et s’installa contre Vincent, passa ses bras autour d’elle. Son dos contre son torse, lui souriant innocemment, comme elle le faisait toujours. Il semblait que c’était un don chez elle que de rayonner de naïveté et de joie de vivre même quand elle ne le ressentait pas tout à fait ainsi. Quoi que… présentement, elle ne pensait pas du tout à tout ce qui pouvait la perturber. Elle savait très bien mettre de côté ses soucis pour s’occuper de ceux de son meilleur ami… et puis, elle était tellement lunatique qu’elle changeait d’humeur très vite. Elle ne pourrait être avec Vincent que tant qu’elle serait à Poudlard, d’ici là, elle consolerait son cœur blessé, c’était tout ce qu’elle pouvait faire… et c’était mince car elle ignorait si c’était réellement en son pouvoir.

Posant son front sur la joue de Vince, elle lui répondit d’une voix sûre et ferme. « Moi je t’aime plus que quiconque. Oublie tes parents et oublie les miens au passage, si nous sommes nées c’était pour nous rencontrer, pour que je sois là pour toi. » Elle parlait avec sincérité en sachant que Vincent ne mettait pas exactement le même sens qu’elle à ses paroles, qu’aimer c’était pour lui c’était ça : avoir sa meilleure amie avec lui, tout simplement. Les garçons étaient idiots… mais bon, c’était aussi bien qu’il pense que tout était comme d’habitude, qu’il ne sache pas qu’elle commençait à avoir pas mal de trucs à lui cacher… à commencer par sa maladie. Ses sentiments à elle avaient de toute façon la pureté de l’enfance, ils n’étaient pas encore entachés par la puberté (bien qu’elle l’ait commencé depuis longtemps !).. tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Sûrement. Cela le serait au moins pour aujourd’hui, parce que c’était l’anniversaire de Vincent et que c’était important que tout aille bien.

« On est meilleurs amis pour la vie. » Conclut-elle d’un air docte avant de déposer une nouvelle bise (claquante cette fois) sur la joue de Vincent en riant doucement. Ils étaient totalement seuls, ils pouvaient parler de tout et de rien comme ils le faisaient toujours. C’était formidable car c’était ainsi qu’elle se sentait épanouie.

« Allons, allons, tu n’as jamais l’air bête. » Oui, Fred’ n’utilisait pas le mot con, enfin sauf quand elle oubliait son sens de la politesse longuement inculqué par sa mère.

« Chouette ! On va bien s’amuser ! J’ai jamais été en Grèce mais il paraît que c’est très cool comme en endroit. » Et la voilà qui repartait dans ses micro-monologues où elle essayait de changer les idées de Vince. Au moins, tant qu’il serait en Grèce avec elle, il ne serait pas avec ses parents ! Bon, ils avaient pas été méchants avec elle l’été dernier. En fait, ils étaient juste… comment dire ? Désintéressé de leur fils. C’était peut-être pire. Même si les parents de Fred lui criaient dessus très souvent, au moins, ils avaient conscience de son existence, elle faisait partie de leur univers… Pauvre Vincent. Mais elle était avec lui et comme elle n’avait pas un petit ego, elle se considérait comme un lot de consolation des plus appréciables.

« Woé, appelle moi le génie de la cuisine ! Mais bon, sans les elfes pour m’aider, je n’arriverais jamais à rien. » C’est vrai, les elfes étaient toujours prêts à rendre service. Il suffisait d’en choper un et hop, vous pouviez devenir un chef cuistot ! Même si Fred ne faisait que de la pâtisserie, elle ne voyait pas l’intérêt d’apprendre le reste, elle n’aurait jamais à cuisiner elle-même.

Vincent la serra à nouveau dans ses bras mais comme elle le collait déjà, ça la surprit un peu moins. Elle se contenta de sourire et de répondre d’un ton mi-figues, mi-raisin « Je sais, je sais, je suis la star des anniversaires ! Et attends, j’ai pour challenge de faire mieux chaque année alors attends de voir pour tes 14 ans ! » Elle remarqua d’ailleurs quelque chose qui la fit sourire. « Tiens… on a le même âge pour quatre mois d’ailleurs. » Et oui, treize ans tous les deux… comme quoi, ils avaient vraiment pas une grosse différence d’âge.

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Compter sur lui ? Sûrement, mais elle ne pouvait pas le faire. S’il savait qu’elle lui mentait sur son état de santé… comment réagirait-il ? Mal très probablement. Il se mettrait en colère, crierait peut-être, mais ce serait sa manière à lui de montrer qu’il était inquiet. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète alors qu’il avait tout un tas de problèmes bien plus grave que les siens. Elle, elle avait des parents qui l’aimaient à leur manière… Et des cousines adorables, tout un tas d’amis. Elle n’était pas à plaindre. D’aussi loi qu’elle s’en souvienne, elle avait eu ces crises. Cela venait et puis ça passait. Ce n’était même pas vraiment douloureux, si elle se laissait aller, elle s’endormait et c’était tout. Tout irait bien. Oui, elle se souvenait l’avoir promis à Vincent un an plus tôt et elle tiendrait sa promesse coûte que coûte.

Continuant de sourire (c’était de l’entraînement), elle pensa à toute sorte de choses. Aux premiers jeux qu’ils avaient fait ensemble, aux piques niques sous la neige… est-ce qu’elle arriverait à continuer à trouver des idées pour lui faire oublier sa peine ? Elle n’était pas réputé pour son imagination pourtant… Ils avaient tellement de souvenirs tous les deux et pourtant, ça ne faisait qu’un an et demi. A l’échelle de leur jeune vie, c’était énorme, mais à celle du Temps, ce n’était vraiment pas grand chose. Elle nicha sa tête dans le cou de son meilleur ami et se dit que ce qui comptait c’était que ce soit beaucoup pour eux, tant pis pour les grandes lois de l’univers, elle en avait rien à battre x_x Tout Fred quoi !

« Je sais que je peux compter sur toi. D’ailleurs, ce serait bien que Vallo me lâche les baskets. Comme vous êtes dans le même dortoir ça pourrait être sympa que tu lui en touches deux mots – sans violence éventuellement – parce que je crois qu’en plus, il me harcèle juste pour que je te le dise. Donc autant lui faire ce plaisir pas vrai ? » Une petite moue sadique se superposa au visage angélique de la Gryffondor qui leva la main vers un bouton de l’uniforme de Vince. Il menaçait de se décrocher mais elle n’avait pas son nécessaire à couture. En ce qui concernait Oliver, ce n’était pas la première fois qu’elle disait à Vincent qu’il venait la voir et que ça l’agaçait. Elle trouvait que comme ils en étaient à se dire que c’était eux deux contre le reste du monde (si, si, c’était exactement ça), ça tombait à point. Surtout que si c’était Oliver qui narguait Vincent, ça ne ferait que provoquer la colère du Serpentard. Non, il valait mieux que ce soit Fred qui le dise en montrant bien qu’on ne la lui faisait pas, cousin ou pas. Elle n’avait pas précisé leur lien de sang d’ailleurs… parce qu’elle savait que ça n’avait aucune valeur ni pour l’un ni pour l’autre. Pour Fred, Oliver n’était qu’un pâle imitateur des tactiques de Tobias… bref, un imbécile à qui elle n’accordait même pas un regard sauf quand la politesse l’y obligeait.

« Pour la vie et envers et contre tous. » Précisa-t-elle puisqu’ils en étaient à parler de ces personnes qui voulaient absolument mettre la zizanie entre eux. S’ils savaient… ils n’avaient pas besoin d’eux pour se prendre la tête. Mais pas aujourd’hui parce qu’ils étaient bien là, dans les bras l’un de l’autre, dans un couloir désert proche des cuisines… Personne pour les séparer ou les déranger. C’était si rare… Car parfois, même sans le vouloir, leurs amis venaient interrompre leur conversation [ou leur câlin >.<] alors qu’ils n’avaient pas envie d’être avec eux, mais Fred’ était naturellement polie, elle ne les virait pas… et heu… bah souvent Vincent faisait la tête, sauf quand c’était ses amis à lui qui venaient mais c’était étrangement plus rare.

« Oui, c’est un voyage organisé – tu penses bien que mes parents me laissent pas voyager comme ça au hasard – mais on aura juste quelqu’un pour nous surveiller un peu. On aura quand même pas mal de liberté ! Et notre hôtel a une piscine ! C’est trop chouette, faut que je m’améliore parce que je suis lente. » L’année dernière, elle avait été à la piscine avec Vincent et Tobias (grand moment d’anthologie où elle était la seule à parler pendant que les deux garçons bah… étaient égaux à eux-mêmes) et elle avait été vexée de constater qu’elle nageait bien moins vite que Tobias et que même Vincent allait plus vite qu’elle O_o Bon, là, ils seraient à l’étranger, donc aucun risque d’avoir ce squatteur (oui, il n’avait pas été invité l’été dernier) à supporter. Fred’ se demandait comment Ophy faisait pour ne pas voir que Tobias n’était qu’un dragueur manipulateur, sadique avec ça… En tant qu’auteur nous tenons à dire qu’Ophélia est aveugle à propos de Tobias à peu près autant que Fred’ l ‘était au sujet de Vincent, pas beaucoup plus, pas beaucoup moins…

Comme Vincent l’embrassait sur le front comme si elle était une petite fille, elle rit avec lui. « Tu parles, c’est juste parce que tu es un garçon et tu fais quoi… 3 centimètres de plus ! Je peux encore te rattraper ! » Ou non, parce que Fredericke avait entamé sa puberté depuis plus d’un an et elle ne grandissait presque plus ! Mais si ça ne la dérangeait pas que Vincent soit plus grand qu’elle (ça faisait oublier qu’elle était dans une année supérieure XD), par contre, elle était assez ennuyée dans le sens où maintenant, elle n’était plus assez forte pour se battre avec des garçons… hors, elle détestait être faible. Mais elle avait Vincent pour l’aider avec ce petit problème, après tout, fallait bien qu’ils s’aident aussi à évacuer leur colère latente

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Fredericke continuait de sourire déjà parce que quand elle souriait, elle avait l’impression que Vincent finirait par faire pareil… et puis, ça dédramatisait la situation. Elle ne savait pas trop quelle relation liait Oliver à Vincent mais elle était certaine d’une chose : cousin ou non, Vallo n’arrivait pas à la cheville de Vince.

« J’ai plus l’impression que c’est pour te faire réagir que par jalousie. En plus, je crois que je suis pas son genre alors c’est un peu débile de sa part… » Mais comme Vincent avait encore le spleen (elle avait espéré que c’était passé – un peu au moins -), elle lui fit un bisou sur la joue et se blottit encore plus dans ses bras. Elle était là et elle était à lui. Oliver n’avait aucune influence sur elle… Et quoi qu’en pense Vincent, mieux valait qu’elle en ait parlé maintenant car Vallo aurait peut-être eu des idées de cadeaux heu… original ?

« Et puis, il a peut-être une famille mais ici, à Poudlard, il n’est rien du tout. Et c’est pas avec ses techniques de drague miteuses que ça va changer. » Elle pinça les lèvres d’un air dégoûté. Vincent était bien mieux intégré que Vallo. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, tout le monde dans leurs années savait qui était Vincent Fayr… alors que Oliver Vallo était un sombre inconnu. Prise d’une bouffée de rage à l’encontre de ce sinistre individu, ses yeux lancèrent des éclairs à un point invisible… mais cela consomma le peu d’énergie qui lui restait. Il fallait qu’elle fasse très attention. Elle se calma donc aussi sec.

De toute façon, le sujet dévia sur ses parents à elle.

« C’est vrai, mais… » Elle ne termina pas parce que Vincent continuait et qu’elle avait mal pour lui. Comme il n’aimait pas la pitié (même si celle de Fredericke passait encore), elle ne dit rien, cherchant plutôt une solution. Elle se releva alors légèrement, son visage tout proche de celui de Vincent [mais personne ne les voyait donc elle faisait fi des convenances XD]. Elle ne souriait plus mais elle n’avait pas l’air triste non plus.

« Tu sais que ce que tu dis n’est pas bête du tout. » C’est vrai, à quoi bon se faire du mal pour rien si ses parents ne voulaient pas de lui ? Fred allait être obligée de vivre en dehors de chez elle aussi… ils pouvaient très bien passer plus qu’une semaine ensemble non ? Ils pourraient voir leurs amis en plus du voyage, et puis, Vincent n’était jamais venu en Allemagne. « Je veux dire… Si c’est pour que la négligence de ton idiote de famille te fasse encore de la peine, autant ne pas aller chez toi cet été, non ? Moi, je ne vais pas rentrer chez mes parents non plus… Je vais vivre au château quelques temps. Tu peux venir avec moi ! A deux, ce sera plus drôle ! Et ça fera les pieds tes parents ! De toute façon, je serais seule dans une aile avec seulement ma gouvernante. Ton monde n’est clairement pas celui où tu as grandis alors… si tu essayais plutôt le mien ? »

Ok, d’accord… Vincent n’avait ni l’allure ni les manières d’un noble mais pour vivre seul dans une aile du domaine, ça ne devrait pas poser de problèmes. C’est vrai qu’elle n’imaginait pas non plus vivre vraiment avec Vincent. Dans sa situation actuelle, c’était plutôt risqué… mais… Elle voulait son bonheur avant tout. Il était triste avec ses parents, les voir se désintéresser de lui ne faisait que le rendre plus aigri chaque jour… Alors qu’elle, elle l’aimait de tout son cœur… Ils brisaient tout ses efforts. Elle ne les laisserait pas faire >.<

Elle avait envie de lui dire un truc comme « ta famille c’est moi » mais bon… elle avait pas envie qu’en plus de pas la voir comme une vraie fille, il se mette à la voir comme une sœur. Elle garda donc cette réplique comme dernier recours. Il devait être capable de comprendre l’idée tout seul. Au château Maiden, ce serait comme à Poudlard pendant les vacances… dormir chacun de son côté et passer les journées à faire tout et n’importe quoi. Fred’ n’avait plus de cours de maintien – c’était sans espoir il faut dire – elle avait beaucoup de temps… Ce qui lui faisait penser que si Vincent refusait son offre, elle lui écrirait une lettre par jour pour qu’il ne se sente pas abandonnée sans elle. Si, si, elle se sent indispensable. C’est la seule chose auquel elle puisse se raccrocher, autant le lui laisser…

« Bah oui, tu es un garçon, je suis une fille… c’est normal… mais je n’aime pas trop le fait d’être aussi… fragile. Tu vois, quand j’étais petite, j’écrasais n’importe quel garçon à la force du poing ou d’un bon coup de pied bien placé. Maintenant, si tu n’étais pas là, il me serait sûrement arrivé des bricoles parce que j’ai à peine l’impression de les chatouiller quand je leur fiche une gifle… » Et vu comme elle avait maigri, ça n’allait pas aller en s’arrangeant. D’ailleurs, Vincent ne l’avait pas encore remarqué… elle en remerciait secrètement Merlin parce qu'elle n'était pas du tout une bonne menteuse. Elle avait rebondi là dessus parce que dans sa tête tout était lié… Si Vincent refusait et allait quand même dans sa famille – ce qui serait masochiste mais bon, l’espoir fait vivre, elle est bien placée pour le savoir – elle allait être seule tout l’été à supporter des prétendants au titre de comte. C’était dans ces moments là que Franz était utile mais quand même… l’été allait être un calvaire si elle le passait seule… Bien qu’elle ait déjà envisagé d’inviter Ophélia mais comme rien n’était fait, ça pouvait être annuler ou se conjuguer.

Elle n’en démordrait jamais. Être une fille… c’est la loose.

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La jolie blonde haussa un sourcil perplexe (si, si, c’est très perplexe un sourcil comme dirait quelqu’un de notre connaissance !) mais elle se garda bien de formuler sa pensée tel quel. Elle prit le temps de réfléchir cinq secondes avant d’ouvrir la bouche pour donner son avis. Elle savait que son avis n’avait pas énormément de valeur mais Vincent se dépréciait vraiment.. ce qui était assez bizarre car il était en même temps très orgueilleux parfois ! S’en était très très étonnant quand on y prenait garde que deux sentiments aussi différents puisse cohabiter chez une même personne.

« Encore heureux que tu ne dragues pas… Je trouve ça d’un vulgaire fini. » C’est vrai, quel garçon de douze ans (ok, treize) draguait la première fille venue ? A part Tobias quoi ? « Mais je ne suis pas d’accord, tu es plutôt bien intégré à Poudlard, tu fais parfois du Quidditch, tu es à Sterne… tu as des activités quoi. On te connaît dans l’école. Qui connaît Vallo ? Personne, il n’en vaut pas la peine. Et puis de toute façon, si je suis ton amie à toi c’est bien que c’est toi le meilleur. » Un point c’est tout. Dans le genre narcissique, elle se posait aussi. L’année passée, elle se vantait souvent d’être une comtesse Allemande… moins maintenant parce qu’elle ne tenait pas vraiment à garder son titre et qu’au contact de Vincent, elle faisait moins de manière, il n’en restait pas moins que son éducation l’avait formé à être toujours sûre d’elle et de sa valeur. Personne dans l’entourage proche de Vallo ne pourrait jamais lui arriver à la cheville. On pouvait aussi pensait qu’elle n’était pas objective et que son amitié l’aveuglait… mais elle s’en fichait. On ne lui ferait jamais dire qu’il y avait même une toute petite possibilité qu’Oliver soit mieux que Vincent… c’était tout simplement… impensable !

Elle laissa le sujet du cousin de son meilleur ami de côté parce que Vincent lui répondait qu’il voulait bien venir en Allemagne pour être avec elle. Comment ça c’était pas pour ça ? Roh, lui cassez pas ses trips !

« T’inquiète pas, le château est immense et presque vide, tu ne gêneras personne et moi je serais contente qu’on soit tous les deux ! » Même si elle priait intérieurement pour que du coup sa crise soit terminée avant l’été pour ne pas remplacer dans la vie de Vincent un problème par un autre. Quoi qu’à l’échelle de sa vie, peut-être que quand même, la maldie de Fred était moins grave que le manque d’intérêt de ses parents… c’était disons discutable et Fred chassa vite l’idée car ce n’était rien d’autre qu’une pensée parasite. En réalité, c’était surtout que Vincent avait changé de sujet et que Fred sentit qu’elle avait gaffé quelque part. Visiblement, il n’était pas totalement dupe… c’était pas faute d’essayer de le tromper. Elle en avait été jusqu’à se mettre au maquillage pour cacher la pâleur de ses joues et les cernes sous ses yeux… En vain. Mais il ne semblait pas chercher plus loin et elle se souvint qu’au jeu du « J’en dis que la moitié » ils étaient très fort…

« Dis tout de suite que tu me trouves trop maigre. » Et elle rit doucement pour éviter de rendre la chose trop sérieuse ou dramatique. Mais comme elle pensait bien que cette pirouette était un peu légère comme conclusion, elle poursuivit toujours d’une voix qui se voulait légère. « Je n’ai pas trop le temps de manger en ce moment mais je me remplumerais cet été. Ma gouvernante est une vraie mère poule. » Qui ne parlait pas un mot d’anglais tiens maintenant qu’elle y pensait… bah, comme ça, elle ne pourrait pas espionner leur conversation et Fredericke ferait l’interprète. En plus, elle ne mentait pas, elle comptait vraiment revenir à son poids normal cet été… Mais encore fallait-il qu’elle soit éveillée pendant les heures de repas.

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