Sortie de secours pv Rayder

Bellatrix n’avait monté que des chevaux normaux, elle ne pouvait pas dire avoir pris de réels risques en les enfourchant. De toutes façons, ses parents n’avaient pas été suicidaires au point de vouloir faire courir le moindre risque à leurs filles. Et pourtant, s’ils pouvaient les voir aujourd’hui… L’aînée était la plus fidèle au Mage Noir, prenant les risques les plus fous pour lui, la seconde suivait la première histoire de ne pas avoir de problème, et la cadette luttait contre les deux premières en aidant l’Ordre du Phénix comme elle le pouvait. Un bien triste résultat en y réfléchissant.

La mangemort s’imagina alors le vol du chauve-souris. Il faut dire qu’elle faisait rarement attention à cette espèce animale. Bien qu’elle sorte principalement la nuit, comme elles, elle ne les regardait pas vraiment. Les deux espèces nocturnes se croisaient sans jamais s’accorder plus d’importance.
Mais elle voulait bien le croire, qu’à plusieurs mètres au-dessus du sol, cela devait relever d’un véritable travail d’équilibriste. Déjà lorsqu’elle montait en amazone, elle n’aimait pas, de part le fait qu’elle n’y trouvait pas une stabilité des plus rassurantes; mais d’autres parts parce que la demoiselle était déjà une rebelle à l’époque, et souhaitait monter comme ses cousins, une jambes de chaque côté. Ca faisait tellement plus assis sur l’animal, tellement plus assis pour assurer sa supériorité. Elle ne le faisait cependant que lorsqu’elle était certaine que ses parents ne trainaient pas dans les environs. Et oui, avec du caractère, mais quand même petite fille avant tout, à six-sept ans elle ne voulait pas les décevoir.

- Je suis certaine que vous avez beaucoup d’allure à cheval.

Elle sourit, amusée de ce qu’elle venait de dire. La pluspart des sorciers auraient très mal pris ce qu’elle venait de prononcer, et pourtant elle savait qu’elle ne risquait rien à lui dire une telle chose. Les autres préféraient qu’on leur fasse un compliment sur leur maintien en vol sur un balais… Instrument de torture par excellence. L’instrument n’était guère plus agréable pour les femmes que pour les hommes, bien sûr elles n’avaient pas les même problèmes techniques, mais cela ne rendait pas la chose pour confortable. La mangemort détestait vraiment ce moyen de transport, en plus elle n’avait pas vraiment de particulière aptitude pour le vol sur balais.

Sang d’Ebene semblait apprécier les nouveaux présents que venait de lui faire le vampire. Elle s’amusait à faire des allées et venues, tout en concervant un œil en direction de son précieux amis, mais également sur la chose vivante qui se trouvait à ses côtés. Cela n’avait pas échappé à Bellatrix, qui trouvait étrange le fais d’être observé de la sorte, ça n’était pas du tout dérangeant, elle aimait voir évoluer la jument.

- Pourquoi restez-vous ici? Je veux dire, par les temps qui courent, vous êtes une personne intéressante pour les gens comme moi.

Elle entendant par là les mangemorts bien sûr. En découvrant son don, ou sa malédiction tout dépend de quel point de vue on se place, elle n’avait vu alors que les bons points qu’elle aurait marqué auprès du Seigneur des Ténèbres avant de voir en lui la véritable personne qu’il était. Celle qui l’avait fait douté de ce qu’elle voulait réellement faire à son égard.

Rayder semblait perplexe et réfléchissait à l'allure qu'il devait avoir lorsqu'il chevauchait Sang d'Ebène.
Au départ, ça devait être quelque chose d'épique et totalement burlesque… Il n'en menait pas large à chaque battement d'ailes qui provoquait un à coup avec un probable changement de direction. Maintenant la question de sa survie lors des chevauchées ne se posait plus. Il savait demeurer droit malgré le vol chaotique et puissant de la créature, mais il ne s'était jamais trop penché sur la question de l'image qu'il dégageait lorsqu'il était sur elle.

- Je suis assez mal placé pour juger de mon allure lorsque je suis sur son dos… mais je pense qu'elle doit être plus positive que celle que j'avais à mes débuts, s'amusa-t-il. Je vous montrerais à l'occasion, lorsque le temps sera moins rayonnant.

Bien qu'elle ne formula pas son avis sur les balais, on pouvait dire que cet avis rejoignait celle du sorcier qui préférait les assises plus larges offertes par la croupe de la jument, la selle de sa Honda VTX 1800 ou le fauteuil confortable des voitures, que le maigre bâton d'un manche à balai, instrument de torture sensé s'assurer que si sa nature de mort-vivant ne lui a pas retiré le droit à une progéniture, lui le fera.
Quel instrument de torture moyenâgeuse que ce casse-noix! A se demander comment la population de sorciers parvenait toujours à se reproduire?!!

Il adressa un sourire à la fleur dangereuse après qu'elle lui ait de nouveau adressé la parole. Il appréciait qu'elle s'intéresse un tant soit peu à lui. Cela gonflait un peu son orgueil… quel horrible chose! Mais il était heureux d'en profiter tout de même.
Étrangement, ce sentiment ne lui était pas familier, comme une chose connue dans un lointain passé, quasiment oublié, mais dont on se souvient à nouveau nettement lorsqu'on se remet à en parler. Un sentiment humain, pas vraiment positif, qu'il avait cru être détaché… pourtant dans cette forêt dangereuse, il se rappelait de ce qu'il ressentait durant sa jeunesse lorsqu'une jeune fille lui adressait une œillade étincelante à demi couverte par les convenances de l'époque. Il se rappelait qu'il était fier et heureux de son physique lorsqu'une inconnue lui rappelait discrètement qu'il possédait des attraits avantageux pour la séduction…
On ne réalise que trop tard que son charisme est une arme à double tranchant. Mais le passé était loin derrière. Il n'était plus humain bien qu'il tente de le faire croire en choisissant les meilleurs atours de la race… mais il était encore imparfait, ce sentiment qui venait de se révéler le lui rappelait, tout comme remonter à la surface le fait qu'il ne soit pas tout à fait sain d'esprit lorsqu'il demeurait avec elle.
Et pourtant, il adorait cette douce folie!

- J'ai voyagé à droite à gauche. La guerre est une constante pour le genre humain et ce quelque soit le pays. Je l'ai vue plusieurs fois, elle n'effraye plus ma personne, je la crains plutôt pour les autres personnes qui sont pris dans ses tourments.
Je suis revenu en Angleterre car j'ai entendu parlé d'un grand sorcier. Dumbledore. Je pensais qu'il possèderais peut-être les connaissances utiles pour me rendre mon humanité. Après avoir eu des soucis avec les hiboux postaux, j'ai pu obtenir un rendez-vous avec un sorcier lycan à la mine triste et lugubre. Je pense qu'il est venu me voir dans un moment de détresse émotionnel… Il semblerait que Dumbledore ne pouvait pas régler son problème de lycanthropie et qu'il en serait de même pour mon problème de vampire. Il était possible qu'il m'aide, mais je ne voulais pas d'aide gratuite et désirait me rendre utile, alors il m'a parlé de l'Ordre, tout en me demandant de bien y réfléchir. Quelque chose de bien curieux car il ne cessait de me dire tout le temps d'y penser, comme si c'était une mauvaise chose d'y aller.
Finalement il est parti prestement, en me laissant seul avec pour seule information que Dumbledore n'avait pas la solution à mon problème.
Depuis Sateen est entré dans ma vie, bousculant ma longue route de solitaire. Je ne pouvais alors plus me permettre de cavaler en ne réfléchissant pas trop aux conséquences de mes décisions, la petite a besoin d'un tuteur pour veiller sur elle le temps de sa minorité.

Il poussa un léger soupir.

- La vie d'un vampire n'est pas plus simple que le premier mortel venu, il semblerait.

Bellatrix ne put retenir un petit sourire amusé. Personne n’a très fière allure au départ, à cheval comme sur un balais. Mais ça vient assez vite, surtout pour le cheval. La mangemort ne savait pas s’il le ferait, mais elle était curieuse de le voir sur l’animal, notamment également pour voir ce magnifique animal en vol.

- Je saurais attendre!

Elle eu un petit sourire amusé. Mais il passa rapidement lorsque le vampire reprit la parole. Lui qui semblait n’avoir quasiment aucun défaut depuis qu’ils s’étaient rencontrer dans la boutique de réparation des objets magiques, brisait tout avec un simple nom, celui de Dumbledore! Il avait essayer de rencontrer ce sorcier bon à rien pour savoir s’il pouvait faire quelque chose pour sa non-vie éternelle. Bellatrix était exaspérée et très énervée. Comment un sorcier qui ne semblait pas si bête pouvait-il croire que ce vieillard pouvait l’aider de ses affaires?

Mais le sommet fut atteind lorsqu’il évoqua sa rencontre avec un sorcier lycan. Bellatrix n’en connaissait que trois. Un que l’on cherchait toujours et qui était une femme donc éliminée d’office; un autre, Greyback, qui faisait partit des Mangemort, c’était pas vraiment le genre à parler gentiment avec un vampire; et le dernier était ce sale Lupin, membre actif de l’Ordre… Ses craintes furent fondées lorsqu’il parla de l’Ordre. A cet instant, Bellatrix avait complètement oublié sa question de départ.

Elle recula et brandit une nouvelle fois sa baguette vers le jeune homme. Cela en prenant le risque de faire peur à la jument, mais il ne pensait plus à l’équidé. Elle avait craind qu’il ne soit un Auror, mais avait complètement oublié l’hypotèse qu’il pouvait faire partis de l’Ordre. Pourtant avec Apophis, elle ne pouvait pas omettre un tel aspect des choses! Mais où avait-elle la tête?!

Même le geste de pointer sa baguette sur ce vampire, réveillait des choses étranges en elle. Pourtant leur rencontre avait commencé comme ça! Combien de fois avait-elle failli le tuer depuis? Qu’est-ce que ça serait s’ils se connaissaient depuis des années. A y réfléchir, elle n’avait pas tué beaucoup de personnes qu’elle connaissait depuis longtemps. Non généralement les personnes qu’elle tuait, elle ne les connaissait pas, ou très peu.

- Vous faites partis de l’Ordre? Est-ce que vous en faites partis depuis? Bien sûr que vous en faites partis! Sinon pourquoi suivre une mangemort?! Vous étiez en mission depuis le début, c’est ça? Vos camarades vont arrivés dans peu de temps? Si c’est ça, ils ne trouveront que votre corps!

Bellatrix venait d’entrer dans une folie passagère mais qui lui était coutumière. Avec un tempérament de feu, une patience plus que limitée, et en plus les séquelles d’Azkaban, ça ne pouvait donner mieux.
Elle marchait en même temps qu’elle parlait en faisant les demandes et les réponses. Oui elle était nerveuse. D’une part parce qu’elle s’en voulait de ne pas avoir prêté attention à la possibilité qu’il fasse partit de l’Ordre, et d’autre part parce que même s’il ne le savait pas, elle n’arriverait jamais à le tuer comme ça.

Le sorcier parut surpris de la voir sortir sa baguette pour la pointer vers lui.
Une légère surprise qui se traduit par le haussement d'un sourcil. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle se mettait à présent très en colère en faisant des allers et retours.

Visiblement, elle semblait croire qu'il faisait parti de l'Ordre. Ne venait-il pas de dire justement l'inverse et que ça ne s'était pas fait?!! Peut-être avait-il fait une erreur dans l'énoncé de son message. Ce devait être fort probable! Au vu de sa réaction et au fait que cela le perturbait au point qu'il ne se souvienne plus trop réellement de ce qu'il avait dit, il allait de soit que si elle était furieuse, c'est que c'était justifié!

Quelle calamité d'avoir un corps si agile et d'être si malhabile dans ses mots! Etre si imparfait et provoquer aussi facilement le courroux de quasi-divinités ne devrait pas être permis… il mériterait presque la mort. Malheureusement c'était déjà fait… c'est peut-être pour ça que ce coquin de sort le laissait s'enfoncer dans son désarroi.

- Pourquoi suivre une mangemort? Pourquoi suivre un vampire? dit-il à voix basse pour lui-même dans une certaine mélancolie.
Aucune réelle réponse, il faut le sentir pour le savoir.

Cette aventure n'était que pure folie et lui-même avait senti que cette folie l'avait happé depuis un moment. Une folie si humaine et si ordinaire qu'il ne connaissait pas puisqu'il la ressentait réellement pour la première fois, mais dont il connaissait le nom sans pour autant savoir que c'était cela…
Son cœur inerte semblait lui peser alors qu'elle le regardait avec cet air terrible et une baguette pointée en sa direction.

Il perçut un mouvement et se décala rapidement de côté, faisant toujours face à sa Belladone, mais s'interposant devant Sang d'Ebène.
La créature s'était déplacé de côté afin de s'en prendre à ce qui était un menace pour son ami. Ses ailes largement déployées, puissantes, sombres et dangereuses s'élargissaient de part et d'autres de son corps afin de la grandir et de la rendre plus imposante. Ses lèvres étaient retroussées afin de montrer ses canines acérées. Ses nasaux dégageaient beaucoup de brume bleutée, sa respiration était plus rapide et plus forte. Un grondement lourd et caverneux s'élevait de son thorax, surprenant le vampire qui n'avait jamais entendu ce son.

- Je crains qu'il y ait des chances qu'on ne retrouve jamais mon corps… Je ne suis jamais mort en tant que vampire alors je ne sais pas si on laisse son corps derrière soit ou seulement des cendres.

Il écarta une main tentant d'appeler ainsi l'équidé à plus de calme, mais cette dernière ne l'entendait pas trop de cette oreille. Elle tenta tout de même de ne plus trop émettre de son du long de sa gorge.

- Je serais bien incapable de faire du mal à ma fleur dangereuse. Malheureusement, je ne peux vous laisser disposer de ma non vie car une enfant a besoin de moi pour subvenir à ses besoins.

Son regard était triste, mais espérant toujours que sa colère se calmerait à nouveau. Après cela s'était déjà fait.
Il ne parait pas hostile à l'encontre de Bellatrix, pourtant il ne la laisserait pas mettre fin à son existence. La fuite ou l'esquive semblait être la solution la plus plausible si il ne parvenait à la calmer. L'affrontement direct et brutal était une chose qu'il ne pouvait qu'exclure dans le cas où son adversaire était une femme.

Bellatrix était perplexe. Oui elle était énervée, prête à laisser éclater toute sa rage, mais pourtant, elle était perturbée. Pour le moment rien ne transparaissait de son être quelque peu bouleversé, seul le masque de son énervement restait visible au vampire. Mais pourquoi ce sorcier ne régissait-il pas comme tous les autres? Pourquoi fallait-il qu’à chaque fois qu’elle s’attendait à le découvrir être comme tous les autres, il s’avérait fidèle à lui-même, et à ce qu’elle craignait? Il n’osait rien faire contre elle, il ne bougeait pour ainsi dire pas.

Seule la jument s’énerva brusquement envers notre mangemort, qui ne recula cependant pas d’un pouce. Elle regardait l’animal et le vampire. Sang d’Ebène parvenait à faire des sons, dont la sorcière ne la pensait pas capable de faire. Mais elle n’était pas la seule, puisque Rayder semblait aussi surpris qu’elle d’entendre son amie produire ses espèces de grognements.

La mangemort se trouvait dans une impasse. En effet, elle n’était pas capable de faire de mal à la jument. Mais elle l’était encore moins envers son propriétaire, pour des raisons qu’elle cernait de moins en moins. Finalement, ça n’est pas tant son regard que ses quelques mots « ma fleur dangereuse » qui la firent capituler. Elle abaissa sa baguette et le regarda. Son regard semblait un peu perdu, comme revenu à la réalité bien trop rapidement après un cauchemar.

Était-il en train d’user de ses pouvoirs de vampire sur elle? Non, elle n’y était pas sensible de toute façon. Mais alors pourquoi ne réagissait-il pas comme tous les autres? Et pourquoi elle n’arrivait plus à faire son travail correctement? Elle regarda la jument histoire de se sortir de ses réflexions, et évita le regard du sorcier.

Sa baguette pendait le long de sa cuisse. Cette arme si redoutable, devenait d’un seul coup tout à fait inerte, presque comme un simple bout de bois.

- Je ne sais pas comment vous faites…

Sa voix était sans aucune agressivité. Cette femme parvenait à passer de totalement dingue, à quelqu’un de tout à fait calme, inoffensive, en moins d’une seconde. Elle ne regardait toujours pas le vampire, craignant de croiser le regard de celui qu’elle venait de menacer et qui avait réussit à la faire capituler seulement par trois mots.

Comment il parvenait à faire ça?
Bonne question! Il y avait tellement de choses qu’il pouvait faire sans se l’expliquer et tellement d’autres qu’il ne parvenait à faire et sans pour autant trouver une raison logique. Il se mit à penser que parfois les relations, ou les sentiments, permettait la réalisation, la concrétisation de la tâche… ou au contraire l’annihiler ou la rendait impossible.
Pour lui, la tâche n’était pas si compliquée. Il était une créature de la nuit, le tentateur et le manipulateur par excellence (bien malgré lui car c’était ce que racontait les légendes sur la nature démoniaque de la race), influer sur un être consentant et ayant une connexion avec lui n’avait pas grand-chose de sorcier.
A bien y réfléchir, il trouva que ce n’était pas un exploit insurmontable pour un moldu avec un tout autre être avec qui il aurait les mêmes liens.

- Je ne sais pas vraiment… avoua-t-il à mi-voix … mais je crois que c’est parce qu’elle me le permet que j’y parviens.

Oui! Sang d’Ebène était son amie, il n’y avait pas vraiment de grand prodige à ce qu’il la maintienne à distance de la sorcière en s’interposant.
Mais il réalisa que la question n’était peut-être pas là. Après tout, sa colère s’était brisée subitement… elle ne semblait plus lui montrer la moindre hostilité, sa baguette pendant sur sa cuisse. Les deux états de consciences semblaient très naturels chez elle, si bien qu’elle pouvait passé de l’un à l’autre en un instant. Elle excellait dans chacune de ses crises de conscience, colère pimentée de folie ou douce manipulatrice en mal de compagnie, une même pièce et pourtant deux faces différentes; mais chacune avait autant de valeur que l’autre.

L’équidé s’ébrouait moins derrière lui, mais la brume bleutée de ses naseaux demeurait abondante. Elle s’était légèrement calmée à la chute de tension et du fait que le vampire protégeait la sorcière, mais elle restait légèrement sous tension… il n’était pas naturel pour elle qu’un tel changement s’opère. La ténébreuse jument ne connaissait pas vraiment le tempérament humain qui pouvait se montrer si instable, elle se basait uniquement sur les différents instincts qui régissaient le monde animal et qui était plus régulier.

Rayder tenta de s’approchait de deux pas puisque Sang d’Ebène semblait… moins sanguine.

- Je suis désolé, s’excusa-t-il immédiatement. J’ai conscience que mes propos avaient du être maladroit à un quelconque moment pour que provoque ainsi votre courroux. Je suis vraiment navré que ma présence perturbe autant votre quiétude, c’est, veuillez le croire, un effet indépendant de ma volonté. Si je puis me faire pardonner d’une quelconque manière…

Visiblement il était sincère. Il s’en voulait d’avoir écorché le bien être de la Belladone.

Bellatrix prenait toujours un soin farouche à ne pas le regarder. Elle ne savait plus comment le voir. Cleui qui avait réussis à la battre sans faire usage de la magie? Celui qu'elle ne tuerait pas, puisqu'elle n'en trouvait pas la volonté? Mais mince! Pourquoi n'arrivait-elle plus à faire ce qu'elle voulait de sa baguette sur ce sorcier?! Avouons que c'est plus que perturbant pour une mangemort de son envergure!

Rayder avait répondu à sa question en faisant allusion à Sang d'Ebène, Bellatrix fut presque soulagé qu'il y ait un quiproquo entre eux. Et s'autorisa un petit regard en direction du sorcier. Il n'était pas énervé, et semblait une fois de plus désolé.

La jument s'était calmée. Le vampire avait de la chance d'avoir une alliée de cette trempe. Des mangemorts auraient peur de cet animal, Rayder pouvait donc échapper à certains dangers que craignait pour lui Bellatrix.
Eh non! Elle ne craignait rien du tout pour personne.... officiellement.

Le vampire avait reprit la parole, sur le ton désolé qu'elle avait pu lire sur son visage. La sorcière ne laissait pas son regard s'attarder sur cet homme, et ne l'y posait que quelques instants. Il n'avait pas à se faire pardonner de quoi que ce soit, et Bellatrix était la seule fautive à tous ses troubles. C'était elle qui ne comprenait pas pourquoi une personne arrivait à la bloquer dans ses élans assassins.

- Pour tout vous dire, vous n'avez rien à vous repprocher, ni à vous faire pardonner. Elle parlait sans le regarder, laissant son regard balayer le paysage dans un flou total. Je ne sais pour quelles raisons, je n'arrive pas à... à vous faire le moindre mal.

Elle avait honte d'avouer aussi librement, qu'elle avait osé penser à lui faire du mal. Mais il connaissait ses activités, et pouvait comprendre le trouble que cela lui causait. Elle tourna vers lui un regard à vous en crever le coeur de tristesse.

- Ca ne mettait jamais arrivé...

Il était difficile de lui faire du mal?
C'était plutôt étrange pour lui. Il avait toujours pensé que lorsque sa nature était révélée, il était plus facile de penser à l'anéantir. Une sorte de réflexe de survie primaire chez les vivants. Un truc pas compliqué: pointer une baguette sur lui, prononcer un mot de pouvoir pour libérer la magie... Ca pourrait lui faire très mal. Du moins il pense.

* J'aurais vraiment du être plus attentif lorsque mon professeur parlait des vampires! * se gronda-t-il.

Ce manque de savoir lui avait cruellement fait défaut à un moment clé de sa vie. Entrainant ainsi sa chute dans le monde des ténèbres et des ombres terrifiantes.
Si il avait été plus assidu, il saurait tout simplement ce qu'il risquait face à un sorcier. Il ne pouvait qu'imaginer les tourments que pourrait lui infliger un sorcier, mais il était certain qu'un jour, il saurait de quoi il en retourne réellement. Après tout, le pire arrive toujours un jour ou l'autre.

Le jeune homme avait encore du mal à comprendre les femmes, mais il arrivait à concevoir que si l'une d'elle l'appréciait un peu, elle pourrait peut-être lui laisser la vie sauve... enfin le laisser en non-vie. Les femmes étaient parfois sensible à l'attrait vampirique de son être.
Mais la Mangemort ne l'était pas! Pourquoi hésiter? Serait-elle victime du même mal que lui? Il pensait qu'elle en était la cause, mais si elle était aussi sensible à cette étrangeté, il devait donc admettre l'idée qu'il avait attraper une bizarrerie dans l'un des endroits qu'ils avaient visités.

Il aimait bien cette douce folie qui l'imprégnait. Il l'appréciait bien, c'est pour cela qu'il la supportait avec joie. Mais si cette folie ne méritait plus de poser sur ses épaules si elle devait faire souffrir sa douce fleur empoisonnée. Le regard qu'elle lui adressait en ce moment poignardait son cœur froid aussi surement qu'un pieu.

- Je ne sais pas non plus pourquoi cela vous arrive... Mais je peux vous certifier que je suis moi-même étrange depuis que nous sommes ensemble, avoua-t-il timidement.

Il s'approcha un peu plus d'elle avec un sourire doux et protecteur. Il ne voulait pas paraitre compatissant en ce moment, il avait peur qu'elle le prenne mal et qu'elle soit plus à la recherche d'une aide plus sûre de lui-même que plus fragile qu'elle. Quelqu'un capable de la soutenir si elle devait faiblir par inadvertance.

- Je pense m'en être aperçut lorsque nous sommes arrêtés pour boire, mais il se peut que nous soyons victimes d'un quelconque maléfice que nous aurions pu attraper un peu plus tôt. J'avoue ne pas m'en être inquiété car j'étais une victime plutôt heureuse de son sort... mais si ce mal doit vous torturer, je ne peux l'accepter aussi facilement.
Je vais tenter de trouver une solution pour soulager votre désarroi.

Sang d'Ebène se pencha sur l'épaule du vampire, inquiète, et huma son odeur. Elle secoua fiévreusement la tête, ne comprenant pas vraiment ce qui l'inquiéter. Elle même ne décelant aucune odeur suspecte flottant autour de lui.

La sorcière le regardait étrangement lorsqu'il lui avoua timidement qu'il se sentait étrange depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Que voulait-il dire par là? Il ne la craignait visiblement pas, donc ça ne pouvait pas être la peur qui le troublait. Il ne semblait pas non plus la connaître donc, tout ce qui traumatisait les gens rien qu'à l'écoute de son prénom était également à proscrire.

Rayder s'approcha alors d'elle avec un sourire bien veillant. La mangemort n'attendait qu'une chose de ce sourire, des explications plus claires. Il n'était pas certain du tout qu'il puisse les lui fournir, mais au moins qu'il explique ce qu'il ressentait.

C'est alors qu'il précisa le moment de naissance de cette impression. Cela ne l'éclairait pas franchement beaucoup, surtout que ce passage là c'était plutôt mal terminé avec la bataille contre les Aurors qu'elle avait du mener avant de l'embarquer jusqu'ici.

Il expliqua également qu'en fait, ça ne lui déplaisait pas tant que ça. La mangemort était franchement perdue, surtout qu'elle avait déjà son problème à régler. Lui semblait penser que c'était la même chose, ce que lui ressentait, était certainement ce qui l'empéchait de lui faire du mal.

- Je ne suis pas certaine que vous trouviez quelque chose. Mais dites moi... Seriez-vous capable, vous, de me faire du mal?

Peut-être que notre mangemort commençait à cerner le problème, elle en était bien loin. Mais si il parvenait à lui faire du mal, car elle comptait bien le pousser jusqu'à cet extrème, plusieurs hypothèse seraient à retirer de leur liste. Si toutefois il n'y parvenait pas, il faudrait creuser un peu plus.

Sans attendre son avis sur sa question, elle chercha à trouver une faille qui le mettrai hors de lui. Si tant est que cela puisse arriver bien sûr.

- Si par exemple je m'en prenais à une autre femme, comme tout à l'heure dans le bar. Ou alors directement à votre filleule.

Il ne faut pas lui demander d'être douce, elle voulait en avoir le coeur net, alors autant prendre toutes les chances de son côté. Il avait évoqué plusieurs fois le nom de la petite, c'est qu'il tenait à elle, donc que c'était son talon d'achille. Elle n'est pas mangemort pour rien, elle sait vite trouver ce qui fait mal! Et les enfants font bien souvent l'objet de ses chantages ou menaces.

Capable de faire du mal?
Bien sûr qu'il était capable! Il avait la force, la rapidité, la soif de sang pour le faire. Son corps était totalement opérationnel et plus fonctionnel que celui d'un humain normal. Rien n'empêchait son corps jeune et en forme de faire du mal… si ce n'est sa volonté.

Il savait ce que l'on ressentait lorsqu'on tuait ou maltraitait quelqu'un. C'était appréciable ou non dérangeant lorsqu'on ne possédait pas d'âme ou de conscience pour vous titiller. Cela devenait plus dérangeant lorsqu'on en avait une.
Bizarrement les choses qu'on faisait la veille, n'avait plus la même saveur le lendemain, voir répugnante. Bien évidement, le changement ne s'était pas fait aussi brutalement, on ne se faisait pas pousser une conscience en une nuit.

- "Capable" n'est pas la bonne question… souffla-t-il entre ses lèvres.

Que voulait-elle vraiment en disant ça? Son raisonnement lui échappait vraiment…
Encore plus lorsqu'elle parla de s'en prendre à une femme. Comme ça?! Qu'est-ce qu'il venait de faire comme bêtise pour la mettre dans cet état?! Il lui semblait pourtant que ses derniers mots étaient corrects et qu'il n'avait pas commis d'impairs.
Peut-être aurait-il compris ou pas ce qui justifiait son changement de comportement si il avait eu le temps d'y réfléchir. Mais elle ne lui laissait pas le temps de le faire.

La formulation de s'en prendre à une femme l'avait pris un peu de court, il n'avait quasiment pas réagit sous la surprise ou de façon à peine perceptible.
Vouloir s'en prendre à Sateen… C'était aller un peu loin. Il leva un sourcil perplexe. Ses yeux commencèrent à virer légèrement mais reprirent leur teinte sombre immédiatement. Sang d'Ebène se contenta de suivre les évènements. Elle secoua la tête énergiquement, ses muscles étaient contractés et la brume qui s'échappait de ses naseaux était toujours plus dense que lorsqu'elle était apparut devant Bellatrix il y a quelques minutes. Elle ne comprenait pas trop les bipèdes humains, ils étaient trop complexes, difficile à cerner… les autres créatures étaient poussées par des instinct primaires, elle comprenait mieux leurs actes; là c'était bien dur! Seuls les réactions de Rayder pouvaient l'aider à évaluer correctement ce mélange inexplicable dans lequel les deux humains s'étaient jetés.

Le vampire était brièvement perturbé. Il n'avait jamais trop pensé à ce qui arriverait si on s'en prenait à la fillette. Ou plutôt à ce qu'il ferait si c'était une femme qui s'en prenait à elle. Et encore moins si c'était elle qui le faisait.
Comment aurait-il pu y réfléchir? Il la connaissait depuis plusieurs minutes, une heure prolongée, une portion infime de son immortalité… assez longtemps pour qu'elle le rende fou mais pas assez pour qu'il se demande si elle en viendrait à s'en prendre à sa famille vivant?!

Il se jeta en avant, fit un changement de direction brusque afin d'éviter une éventuelle attaque et parvint au niveau de la redoutable sorcière. Un bras la saisit immédiatement, la ceinturant par la taille et la ramenant contre son poitrail.
Sa taille tomba sur l'une des épaules de la Belladone, s'y coucha mais son regard était tourné de l'autre côté, offrant au regard de la sorcière que sa chevelure sombre.

- La question n'est pas si je suis capable, dit-il à voix lente et calme. J'ai la rapidité et la force des grands prédateurs, l'agilité et la menace des grands félins. Je ne souffre d'aucun handicap, je suis capable de faire du mal.

Sa tête se retourna et il lui sourit gentiment, montrant ses dents devenant gentiment des crocs alors que sa tête était toujours sur son épaule, donc si proche de son cou délicat.

- Au cas où je ne serais pas assez performant, la nature m'a pourvu d'autres atouts pour être sûr que je sois tout à fait capable de le faire… Malheureusement ma volonté est contre. J'aimerais ne pas envisager le cas de figure que vous me proposez, mais tant qu'à faire, j'aimerais tenter de vous garder toutes les deux vivantes.

Ses crocs se retirèrent pour laisser place de nouveau à des canines tout ce qu'il y a de plus humain.

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