Sortie de secours pv Rayder

Le sorcier semblait plongé en pleine perplexité par rapport à ce qu’elle venait de lui dire. Il est clair qu’un cerveau normalement constitué pouvait avoir quelques difficultés à la suivre dans ses raisonnements plus qu’hasardeux. Cependant, il y avait un vrai but derrière cette question, et ce vouloir de le provoquer. Mais il était plus certain qu’elle allait échouer dans sa quête. Elle n’était pas du tout agressive, contrairement à quelques minutes plus tôt, non elle avait envisagé cela avec une voix des plus posées, mais pourtant pleine d’assurance.

La sorcière scrutait les moindres réactions du vampire. Il pouvait très bien décider de l’attaquer, puisque c’ était la requête qu’elle venait de lui faire. Cependant, lorsqu’il se déplaça, ce fut d’une telle rapidité qu’elle n’eu le temps de rien faire. Ou peut-être que c’était la volonté qui manquait. Pourquoi fuir? Toujours est-il quand sentant ce bras l’attraper à la taille puis la ramener contre le corps de Rayder, elle en laissa tomber sa baguette. Elle se trouvait ainsi contre un vampire, sans aucun moyen de défense, et pourtant elle ne ressentait aucune peur. La sorcière ne songeait d’ailleurs même plus au poignard en argent qu’elle possédait et qui était gentiment caché le long de son mollet.

Elle n’osait regarder cette tête qui se trouvait sur son épaule, elle regardait devant elle, sans vraiment voir ce qu’il s’y trouvait. La sorcière n’entendait et ne voyait que cette voix. Cette voix qui lui disait des choses qui étaient censées lui mettre une certaine peur au ventre quant à la dangerosité dont pouvait faire preuve le vampire à son égard, et qui pourtant ne parvenait à rien. La sorcière n’éprouvait aucune peur, bien qu’elle se trouvait sans défense.

Bellatrix sentit alors la tête de Rayder se tourner vers elle, elle consentit à en faire autant et vit les dents du vampire, mais surtout son regard. C’est alors que son cœur s’emballa, un peu comme lors de leur atterrissage, mais d’une façon nettement plus violente qu’elle eu le souffle couper. Sans se l’avouer totalement elle venait de comprendre le mal qui la rongeait à petit feu. Et… Il se pouvait que ça soit le même qui hante le vampire qui la serrait contre lui.

Lorsque les canines reprirent un aspect plus humain et courant, la mangemort détourna la tête pour regarder de nouveau droit devant elle. Son cœur battait toujours aussi fort, ça n’était donc pas la vue de ces crocs qui était à l’origine de son trouble. Et se souvenant que ce détail pouvait très facilement être perçu par Rayder, la sorcière se mit à rougir légèrement. S’ils souffraient de la même chose, jamais elle ne consentirait à le lui dire.

Pourtant c’était étrange. Ce qu’elle ressentait pour le Seigneur des Ténèbres était nettement plus fort qu’une simple admiration d’un fidèle pour son Maître, et d’aiilleurs plus fort que les sentiments qu’elle pouvait encore éprouver de temps à autres pour Rodolphus. Mais ça n’était rien comparé à ce qu’elle ressentait en ce moment-même. Ca se rejoignait sur certains points, mais ne touchait pas la même sensibilité chez cette femme qui pourtant ne semblait pas être sujette à ce genre d’émotion.

Elle se perdait donc dans ses réflexions, lorsqu’elle se rappela qu’elle n’avait pas commenté ce qu’il venait de lui dire, alors que c’était elle qui le lui avait demandé. Elle essaya donc de rassembler ses esprits du mieux qu’elle le put puis parla d’une voix qui essayait de cacher une émotion certaine.

- Nous en sommes donc au même point, ni vous, ni moi ne pouvons faire de mal à l’autre. C’est facheux…

Elle essayait de rester fidèle à ce qu’elle était, et pourtant son cœur ne cessait de la trahir en lui tambourinant la poitrine, cela amena inexorablement sa respiration à s’accélérer légèrement. Voilà qu’on touchait le fond du pathétique! La sorcière cherchait à se calmer, mais même avec toute la volonté du monde, elle ne pouvait se résoudre à ne serait qu’essayer d’échapper à l’emprise que le vampire exerçait sur elle.

*Tu vas finir par vraiment faire une bétise!*

Elle savait ce qu’elle risquait, mais le vampire en était-il seulement conscient à présent? La sorcière n’avait pas le droit de tenter chez lui quelques sentiments dont il ignorait certainement le sens. Cependant, Bellatrix daigna tourner une seconde fois son regard vers celui du vampire, et lorsqu’il le rencontra, ce fut une nouvelle et violente palpitation qui agita son cœur . Elle esquissa un minuscule sourire pour masquer son trouble.

La sorcière aurait pu l'attaquer, mais elle ne l'avait pas fait.
Il avait fait tomber la baguette de la Mangemort en l'attrapant et l'amenant à lui. Peut-être avait-il été un peu plus rude que ce qu'il ne voulait être… autrement dit: pas du tout!
Mais elle n'avait pas de haine. Pas de peur non plus lorsqu'il avait sorti ses canines saillantes de vampire. Lorsqu'il les retira, elle refixa l'espace qui se trouvait devant elle.

Son cœur palpitait différemment. Elle était une femme forte et puissante, bien qu'elle ne montrait pas de signe que l'intervention du jeune homme l'ait surprise plus que de raison, le sorcier en déduisit qu'elle tentait de masquer la peur qu'elle avait du ressentir lorsqu'il avait sorti ses canines si proche de sa jugulaire. Mais le pouls retrouvait son rythme normal petit à petit. Elle ne se laissait pas démonter pour si peu visiblement.
C'était tant mieux! Lui, si il était encore vivant, elle se serait rendue compte que son cœur aurait pu se laisser démonter pour si peu. Il était si proche d'elle, la tête gentiment posée sur son épaule… il comprenait ce que pouvait ressentir les chats lorsqu'ils se lovaient sur quelqu'un. C'était tellement plaisant qu'il pourrait en ronronner lui aussi.

Malgré ce bien-être, il ne pouvait négliger ses instincts primaires de prédateur. Il sentait sa soif l'appeler alors qu'il était si bien sur une proie qui le tentait de son parfum et de son arôme naturel prénommé "danger". Il savait où passait la veine. En se concentrant dessus, il percevait le léger battement au niveau de la peau. Ce petit mouvement lent et régulier, fascinant et attrayant, l'appel de la vie le narguant de toute sa force.
Il ne devait pas se laisser aller. Il ne devait pas se laisser ne serait-ce que tenter. De sa faiblesse ne pouvait que naître une erreur irréparable.

La jument sentit l'appel auquel était en proie son ami. Elle connaissait ce changement à peine perceptible, cette chose qui pourrait peut-être faire la différence entre l'homme et la bête. Elle s'avança légèrement. Si il devait se nourrir, elle pourrait avoir les restes, comme d'habitude.
Elle embarquerait le cadavre. Elle venait de manger, elle ne la dévorerait pas de suite. Si le vampire ignorait ce qu'elle faisait des carcasses qu'elle amenait avec elle dans son vol, il avait tout de même eu quelques idées sur le sujet: une progéniture éventuelle à nourrir ou payer une sorte de sauf-conduit à une créature plus puissante qu'elle. Il ne s'était pas assuré qu'une des ses hypothèses était juste ou pas, mais il préférait espérer avoir trouvé juste que de se rendre compte que la réalité pouvait parfois être pire.

Il prenait parfaitement sur lui. Il ne lui voulait pas de mal. Il aimait sa position, douce, chaleureuse, dangereuse et envoûtante. Pourquoi se laisser tenter à prendre une vie si on pouvait encore en profiter quelques années. Surtout que la Belladone semblait lui dire à présent qu'elle non plus ne pouvait lui faire de mal. Son cœur continuait sa petite course chaotique sans que Rayder en sache vraiment la cause. La jument la rendait-elle nerveuse depuis le moment où elle s'était montrée agressive?!
Sang d'Ebène s'était pourtant arrêtée lorsqu'elle avait sentie la pulsion du vampire retomber.

Elle le regarda à nouveau dans les yeux et lui sourit.
C'est tout rien de plus! Et pourtant tellement de chose en même temps!
Si peu de choses pouvait suffire à rendre des gens heureux alors pourquoi pas lui?! Il lui adressa lui aussi un sourire, timidement avec un regard fuyant mais l'assurance vint très vite et il put la voir sans détourner les yeux avec un air un peu plus coquin du séducteur débutant mais gentleman tout de même.
Il était ravi de cette douce folie qui régnait dans ces lieux. Quel dommage qu'elle ne soit pas forcément au goût de tout le monde, sinon il aurait pu rester ici à en savourer les effets pendant quelques années.
Ah non! Sateen a besoin de lui pour survivre! Et Bellatrix avait des besoins d'êtres vivants!
Tant pis! Il aurait pu prévoir un emploi du temps de la folie afin de concilier tout ça…
… Quel dommage…

La jument s’était rapprochée un instant d’eux, mais finalement n’était pas arrivée jusque là. Bellatrix ne comprenait pas cet animal, mais elle connaissait le lien qui l’unissait à Rayder, puisqu’elle avait voulu l’attaquer lorsqu’elle-même avait menacé le vampire. Elle est plus dissuasive que les chiens que les moldus peuvent bien avoir pour se protéger. Il aberrant de voir ce que c’est sales sangs peuvent inventer pour protéger leur pitoyable vie!

Le vampire lui sourit, mais son regard était encore un peu fuyant. Elle aurait été un peu plus jeune, et un tout petit peu fleur bleue, la mangemort aurait trouvé ça tout à fait mignon. Mais ce genre de choses lui passaient un peu haut dessus. De toutes façons, on fuyait toujours son regard, comme si elle avait le pouvoir de les transformer en statue… Aux dernières nouvelles, l’Antiquité grecque était passée depuis belles lurettes. Non, le vampire lui fit plus d’effet, lorsqu’enfin il maintint son regard dans le sien. Les deux seuls hommes ayant comptés réellement dans sa vie arrivait à reproduire cette prouesse. Son mari, qui l’avait connu avant Azkaban, et donc un peu moins écorchée à tous les niveaux; et son Maître, qui de toutes façons ne craignait personne. Le vampire ne s’en rendait donc certainement pas compte, mais il arrivait à abattre des barrières que personnes, ou seulement deux, avaient réussis à abattre avant lui.

La sorcière aurait pu fuir cette étreinte furtive, mais non, décidément elle ne pouvait pas. Cet homme touchait une partie de son âme qui était très bien dissimulée et que la sorcière avait bêtement pensé réussit à fermer. En y pensait, elle avait honte. Oui, le sorcier avait l’apparence d’un jeune homme de 20 ans à peine, alors qu’elle en avait le double. Bien sûr, il n’aurait pas été mordu par un vampire, la daune n’aurait pas été la même, puisque les rôles auraient été inversés. Le destin semblait avoir joué contre eux, dans leurs vies respectives, mais également sur leur rencontre… Mais ce qui la rendait le plus honteuse, c’est qu’elle savait au vue du regard et du sourire qu’il lui adressait, qu’il ne comprenait pas vraiment ce qu’il lui arrivait, et que donc c’était certainement l’une des premières fois. Ce regard qui cherchait, mine de rien, à la séduire, alors qu’elle était déjà prête à tout lui accorder sans qu’elle-même le sache vraiment. Le pauvre, ressentir cela pour une femme mariée, éprise de son Maître, et qui était l’une des plus cruelles de sa générations. Oh il pourrait être fier une fois qu’il aura compris ce qu’était cette étrange « maladie », mais également de ce qu’il avait obtenu de cette sorcière. Certes très peu, mais énormément tout de même.

Elle posa alors sa main sur ce bras qui la ceinturait. Cette douce barrière qui l’avait attiré contre ce sorcier hors du commun. La peau du vampire était froide, mais pas désagréable à effleurer. La sorcière soupira, son rythme cardiaque était redevenu plus normal, et battait tranquillement au rythme où cette douce torpeur avait emmené la sorcière. Mais soudain, ses yeux se posèrent sur la marque qu’elle portait sur l’avant-bras, et elle atterrit brutalement, prenant brusquement conscience de tout. Elle se dégagea donc du sorcier avec toute la délicatesse dont elle était capable en de telle situation, mais elle garda sa main posée sur le bras de son « ravisseur ». Elle fit glisser cette dernière jusqu’à celle du vampire, et lorsque Bellatrix fut dégagée de cette étreinte à laquelle elle regrettait déjà d’avoir mis fin, elle fit face au sorcier.

- Je sais de quoi vous souffrez. Vous n’avez rien à craindre. Dit-elle avec un petit sourire amusé, mais cependant emprunt d’une pointe de tristesse. Vous souffrirez de ce même mal avec une autre femme, et cette fois j’espère qu’elle sera digne de vous.

Et après, cette sorcière était réputée pour ne pas avoir de cœur? N’était-elle pas en train de faire preuve d’une grande délicatesse auprès de ce sorcier qui avait réussit à trouver et réveiller la femme qui sommeillait en elle?
Sa voix s’était un peu baissée à mesure qu’elle avait avancé dans sa phrase, serrant un peu plus, sans qu’elle n’en soit consciente, la main froide qu’elle tenait dans la sienne.

La mangemort semblait presque être une femme des plus normales, mais seulement en impression. En effet, au fond, elle était nettement plus bouleversée que tout ce que pourrait jamais éprouver une femme ordinaire, et était nettement plus forte à l’extérieur. Rien ne pouvait trahir tout cela chez cette sorcière, rien, hormis son regard. Le regard d’une femme est la porte ouverte directement sur son âme. Normalement, elle était inviolable chez notre mangemort, mais il y avait une faille en ce précieux instant.

Il ne la retint alors qu'elle décida de sortir de son étreinte. Comment oserait-il s'imposer à une femme?! Il ne put que ressentir une sensation étrange, une sorte de pincement au cœur. Pourquoi donc, alors que son cœur s'était arrêté il y a si longtemps? Son corps était plus résistant, que ce soit physiquement ou contre les maladies. Pourquoi se sentait-il tellement vulnérable à présent?
Mais l'espoir restait. Elle avait quitté la captivité de son bras, mais sans briser le contact. Sa main resta sur son bras puis glissa pour emprisonner sa main. Habituellement il faisait toujours attention aux contacts, se méfiant de ce qu'ils pouvaient signifier pour les dames. Dans le cas de sa Belladone, ses barrières tombaient. Il ne pouvait que savourer les contacts qu'elle lui offrait, souffrant entre son désir de préserver la dame et celui de profiter de ce qu'elle pouvait lui offrir.

Elle rompit le silence pour lui avouer qu'elle savait de quoi il souffrait.
Une bonne nouvelle! Si on savait de quoi ils souffraient, on trouverait plus facilement le remède. Au moins ça ne semblait pas dangereux puisqu'elle disait qu'il n'y avait rien à craindre.
Elle le prévenait qu'il en souffrirait encore avec une autre femme et espéra qu'elle serait digne de lui. Les femmes seraient la cause de son mal? Serait-ce là une nouvelle évolution de son état de conscience? Son envie de protéger la gente féminine jouerait sur sa santé à présent?!!
… De toute façon, lorsqu'on tente de préserver les femmes, il ne pouvait arriver que de bonnes choses…

- Pourquoi faudrait-il que je souffre pour une autre dame? demanda-t-il. Est-ce un si grand bien pour que vous pensiez que la prochaine personne qui me torturera si gentiment devrait en être digne?

Il plongea de nouveau son regard sur le visage de cette personne qu'il appréciait tant.
Qu'adviendrait-il de sa personne si il devait ressentir tout ça pour une autre personne? Puis une autre… encore une autre… Ne finirait-il pas par mourir de cumuler en même temps toutes ces étrangetés qui secouaient et malmenaient son corps?
Ne serait-il pas plus sage de souffrir de ce mal qu'avec une seule personne?

- Que se passerait-il si je devais souffrir de ce mal plusieurs fois? Combien de fois peut-il me frapper sur une même période sans que ce me soit fatal?
J'apprécie ce que je ressens… Mais il parait que trop de bien peut être mortel parfois. Est-ce que je pourrais ne pas le ressentir trop souvent?

Peut-être y avait-il un moyen pour éviter que son être se désagrègent devant ce mal…

Le vampire était d’une ignorance tout à fait charmante. La mangemort se demanda même l’espace d’un instant s’il ne le faisait pas exprès pour voir jusqu’où elle irait dans ses explications, très peu scientifiques il faut le reconnaître. Mais non, son regard ne montrait aucun vice, comme depuis le magasin. Jamais il n’avait eu cet éclair que tous les hommes ont à un moment ou à un autre.

A vrai dire, elle ne savait même pas d’où lui venait cette soudaine gentillesse envers cet homme. C’était confus à un point chez elle, qu’elle ne savait, ou n’osait, pas se souvenir pourquoi elle avait dit ça. Rayder semblait maintenant si inquiet par rapport à ce mal étrange qui le faisait souffrir mais qui n’était pas tellement désagréable au final.

La mangemort le regarda dans les yeux, il n’était pas le moment de plier devant lui. Elle préparait ses adieux, certainement les derniers. Pour lui, et pour elle, il était préférable qu’ils ne se revoient pas. La mangemort n’avait qu’un homme dans sa vie: Voldemort, elle devait donc au plus vite faire table rase de ce qu’elle ressentait si étrangement pour ce vampire. Rien n’était plus important que son Maître, même pas elle. De toute façon, elle ne vivait que pour, et à travers lui.

- Vous souffrirez certainement pour une autre femme, peut-être même pour plusieurs. Mais vous survivrez à ces maux. Le regard du vampire s’était attardé sur elle, alors son regard se fit de plus en plus fuyant. Je vous souhaite de le ressentir une seconde fois, ne serait-ce qu’une seule autre fois, pour une autre que moi….

Il n’avait vraiment pas eu de chance de découvrir l’un des plus beaux sentiments avec cette femme. Pourquoi elle? Les caprices du destin… Cependant, Bellatrix ne se faisait pas trop de soucis. C’était un homme, les hommes se remettent toujours plus vite de ce genre de chose que les femmes. Il avait beau arboré et défendre les couleurs d’une éducation sans faille, il n’en restait pas moins un représentant de la gente masculine.

Avait-elle le droit de le laisser ainsi, avec ses questions, ses chamboulements, son ignorance même? Elle n’en avait plus vraiment le choix. Il avait ressuscité une femme, la femme qu’elle aurait pu être en d’autres circonstances, mais qu’elle n’était pas, et qu’elle ne devait jamais être. C’est ainsi, la vie nous pousse à faire des choix, des choix pleinement assumés, mais qui laissent sur le bord de leur chemin d’autres possibilités avortées avant même d’avoir pu naître.

- Rayder, je tiens à vous, j’espère sincèrement que votre vie prendra une voie des plus favorables. Cependant, je ne le verrai pas… Car il est préférable que nos chemins se séparent aujourd’hui.

La sorcière savait que ses mots devaient avoir un gros impact sur le sorcier, c’est pourquoi elle les choisissait avec réflexion, et les prononçait avec beaucoup de tact. Comme si elle aussi souffrait de les dire. Ce qui était évidemment le cas, bien qu’elle se refusait à en prendre conscience.

- N’oubliez pas la promesse que vous m’avez faite…

Un peu plus tôt, la mangemort lui avait fait promettre d’éviter autant que possible les contacts avec d’autres mangemort . Elle ne tenait pas à ce qu’il lui arrive quoique ce soit de ce côté-là, et c’est pour cela qu’elle lui avait fait promettre cette chose, qui pouvait paraître stupide, mais qui comptait énormément pour Bellatrix.

Même une mangemort n’aime pas les adieux, et ceux-là étaient particulièrement difficiles. Elle n’avait pas prévu en allant faire réparer cet objet qu’elle rencontrerait ce sorcier, ce sorcier qui bouleverserait bien des choses en elle. Ca aurait pu être une journée des plus banales, mais les évènements n’avaient pas voulu se dérouler ainsi. A leur avantage, ou non, le résultat était là…

- Je resterai votre Belladone.

Elle eu un petit sourire lorsqu’elle avait prononcé cette petite phrase en plongeant son regard noisette dans celui du sorcier. Elle le soutint un instant, où s’y égara avec plaisir. Puis fut rappelée à la réalité par la fraîcheur de la main qu’elle tenait toujours dans la sienne. Elle approcha cette dernière de ses lèvres et y déposa un baiser. Bellatrix releva son regard, une dernière fois, vers celui du vampire. Son pouce caressait lentement la peau blanche et fraiche de cette main dont elle ne parvenait pas à se défaire.

- Adieu mon ami.

Ce lien qu’elle ne voulait pas perdre, fini par se rompre, et la sorcière partit lentement, en s’enfonçant dans la forêt, après avoir récupéré sa baguette qu‘elle avait négligemment laissée tomber sous le coup de l‘émotion. Elle ne voulait pas transplaner, elle devait d’abord faire taire cette femme réveillée trop brusquement alors qu’elle la croyait morte, et qui maintenant hurlait après se bonheur facile qu’elle venait de laisser passer.

La mangemort allait reprendre le cours de sa vie, avec pour seule préoccupation son Maître à qui elle devait tout, et voulait tout donner. Il était sa seule raison d’être, et cela, même Rayder, n’avait pas pu rivaliser contre.

Ni l’un, ni l’autre ne pouvait le savoir, mais c’était la dernière fois qu’ils se voyaient…

La première réaction du vampire fut d’être partiellement choqué lorsque la Mangemort lui annonça qu’il souffrirez encore de ces maux et peut-être même pour plusieurs femmes. Le pauvre n’osait imaginé les tortures futures qui allaient lui être infligées.
D’accord, un vampire était une créature solide! Elle semblait le sous-entendre puisqu’elle insinuait qu’il survivrait à tout cela. Elle souhaitait même qu’il souffre pour une autre qu’elle…

- Pourquoi? fit-il dans une petite voix plaintive à peine audible.

C’est vrai?! Pourquoi souhaitait-elle tant que ça qu’il souffre pour une autre? Il était très bien avec elle…
Il n’osa pas la couper. Il ne pouvait qu’entendre ce qu’elle lui disait, mais son regard triste prouvait que ce n’était pas tout à fait à son goût. Son pouce caressait doucement la peau de la main de la dame, mais cessa lorsqu’elle annonça qu’il serait préférable de ne pas se revoir et que leurs chemins ne se croisent plus.

Il voulait objecter, refuser ce qu’elle annonçait, mais il ne pouvait que voir qu’elle prenait sur elle pour lui annonçait tout ça. Elle tentait de faire ça pour son propre bien, il en était certain. Il ne pouvait gâcher le sacrifice que ces mots avaient sur elle en agissant égoïstement pour la garder avec lui, la mettant ainsi dans une position délicate qui pourrait finir par lui être fatale.
Son regard trahissait qu’il n’acceptait pas vraiment, mais qu’il comprenait et qu’il se soumettrait à elle.

- Une promesse faite à vous de si bon cœur est presque une ligne de conduite que je suivrais en aveugle. Je ne les approcherais pas de moi-même en sachant qui ils sont et j’éviterais de leur permettre de me nuire si cela devenait leur dessein, lui dit-il.

Il apprécia le fait qu’elle décide de rester sa fleur empoisonnée, si forte et puissante, tout en étant fatale.

- Aussi vaste soit le jardin dans lequel j’évoluerais, aucune fleur ne méritera aussi bien que vous de porter ce nom, souffla-t-il avec tendresse et amertume.

Le vampire fut troublé lorsqu’elle déposa ses lèvres sur sa main. Un geste si simple qui offrait noblement et avec beaucoup de joie aux femmes… ce baisemain qu’elle ne lui avait pas laissé lui offrir, c’était elle qui lui en faisait cadeau. Troublé mais heureux.
Tout ceci toujours sans rougir puisqu’il en était incapable!
Devoir quitter quelqu’un était parfois douloureux et pénible, mais elle lui offrait tout de même ainsi un bien joli cadeau pour atténuer sa peine. Elle caressa un peu sa main avant de la laisser pour lui faire ses adieux.

- Au plaisir de vous revoir Belladona.

La vie de la femme était éphémère, mais il lui restait peut-être une cinquantaine d’années à passer ici-bas, il se pouvait qu’il la rencontre à nouveau.

Le jeune homme enfourcha prestement Sang d’Ebène et positionna droit et fier afin d’offrir l’image que la sorcière lui avait supposé: celui d’un sorcier ayant belle allure à cheval. La jument s’ébroua, faisant retomber lourdement ses pattes avant sur le sol, puis dans un bond s’éleva dangereusement dans le ciel. Déployant ses puissantes ailes membraneuses, elle emporta le sorcier dans les profondeur de la nuit loin de la Mangemort qui l’avait si bien troublé.

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Sortie de secours *pv Rayder*

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