Hi ! || LIBRE ||

Ca faisait déjà un bon paquet de parchemin qu’il jetait à la poubelle. Il avait usé plusieurs encriers et quelques plumes à s’escrimer à écrire ce qu’il n’arrivait pas à formuler. C’est que l’idée était bien encrée dans sa tête depuis déjà presque un an. Voir même plus d’un an. Tiens il avait d’ailleurs oublié la date exacte, s’il commençait à oublier les dates importantes maintenant, il n’allait pas faire long feu. Bref, l’idée lui tournait dans la tête depuis très longtemps déjà, mais il n’avait pas réussi à en parler. Ni à Helena, encore moins aux cousins, et certainement pas à ses parents. Il en avait sous-entendu quelques mots à sa cousine Roze, mais ça s’arrêtait là.

Parce que oui, Fried filait le parfait amour plein de sentiments sincères et purs avec Helena, seulement, ce qu’il n’arrivait pas gérer, c’était les fiançailles que ses parents lui avaient organisé avec cette allemande. Rien que son nom le mettait mal à l’aise, et pourtant, dieu seul sait qu’il lui en faut beaucoup pour être à ce point gêné.

Bref, le problème, ou plutôt les problèmes de Friedrich résidaient en ces faits, comment dire à Helena qu’il était engagé ailleurs, mais qu’il comptait dénouer tous ces liens pour elle, et comment faire entendre raison à ses parents, et les forcer à accepter ses décisions à lui ? L’enfer sur terre, si on devait écrire un livre dessus, ça serait la biographie de ce petit musicien torturé…

Il froissa à nouveau le parchemin qui avait sur sa tablette, et passa ses nerfs dessus, en le déchirant en de menu morceaux qu’il fit disparaitre avec un tour de magie bénin. Il soupira et se dénoua la nuque quelques instant. A force de se pencher sur ses papiers stupides, il commençait à avoir des crampes dans le cou. C’est sur que s’il devait le dire avec des notes de musique, tout de suite ça irait beaucoup mieux, ça serait tellement plus simple aussi !
Alors qu’il s’apprêtait à sacrifier un autre parchemin, et la fin de son énième encrier, il repéra du coin de l’œil une tignasse blonde qu’il connaissait parfaitement. Il oublia d’un coup son problème de lettre et sauta sur ses pieds, renversant là son fond d’encre (heureusement dans l’herbe) plantant sa plume parmis un parterre de fleurs (elle serait certainement inutilisable à l’avenir), la seule chose qui évita le désastre fut le parchemin qui se posa doucement sur le sol, comme une feuille normale. L’allemand soupira, lassé d’être aussi maladroit dans ces moments où il aurait aimé être le héro héroïque sur son cheval blanc, et blablabla… bref… il n’aimait pas tellement se taper la honte à chaque fois qu’Helena était dans les parages. Elle avait beau lui dire qu’elle trouvait ça touchant, lui trouvait ça plutôt handicapant à force.

Il sortit sa baguette vite fait, prononça une formule magique, la même que depuis ce matin, et effaça les traces de ses malheurs. Son sourire maladroit et son air tout coincé, malgré tout ce que pouvaient dire les cousins, il n’arrivait pas à s’en défaire lorsqu’elle était dans le coin. Comme si toute la magie de la famille Maiden qui coulait dans ses veines s’évaporait en un claquement de doigts. Certainement pas heum… Ute c’est vrai ! Qui provoquerait un truc pareil. Fried sentit un frisson lui parcourir la colonne vertébrale rien qu’en pensant au nom de cette Allemande qu’il n’avait jamais vue, ou si peu, de loin, mais que ses parents avaient décidé de prendre pour bru.
« Helena, ma douce, je suis heureux de te voir. Tu viens t’aérer aussi ? » Demanda-t-il, avec une voix douce et un sourire charmant. Il s’était approché d’elle, prit sa main dans la sienne, et après le baisemain d’usage il avait déposé un très chaste mais très délicieux baiser sur les lèvres de l’amour de sa vie.
Est-ce que s’il lui disait, elle lui sauterait à la gorge et l’écorcherait tout vif, ou est-ce qu’elle l’écouterait jusque au bout et l’aiderait à s’imposer face à ses parents ? Mystère, pourtant il faudrait bien se décider par aborder le sujet un jour !

Oui bon, par moment, et bien non, Helena n'était pas très fière d'elle. Et là, c'était un de ces moments. Pour quoi ? C'était assez simple parce que... Parce qu'elle avait été totalement incapable de reconnaître son petit ami, de loin. Oui, bon, elle avait été loin bien sûr, mais bon... Lui, il l'avait reconnu non ? D'ailleurs, qu'est-ce qu'il était en train de faire avant qu'elle n'arrive ? Parce que bon, il s'était vite empressé de ranger ce qu'il était en train de faire lorsqu'elle était arrivé, et c'était tout de même assez curieux. Il voulait lui cacher quelque chose ? Il semblait en train d'écrire, voulait-il lui dissimuler une quelconque lettre ? Bien sûr qu'elle lui faisait confiance, bien sûr. Mais... Son attitude lui laissait tout de même quelques doutes et disons que ce n'était pas super. Non ? Bon, elle s'inquiètait probablement pour rien... Oui ça devait être ça, elle ne voyait pas vraiment ce que ça pourrait être d'autre. Quoique...

De loin, elle avait pu voir sa maladresse, et elle n'avait pas pu s'empêcher de sourire. Il n'était ainsi, qu'avec elle, les cousins Griffins avaient fait un super travail d'une certaine manière. Au moins, maintenant, il ne se laissait plus faire. Mais il restait le même au fond. En tout cas, avec elle, il était toujours le même. Et... Oh qu'elle l'aimait. Dès qu'il n'était pas là, il lui manquait d'une telle manière que s'en était abberrant... Son sourire maladroit l'avait faite craquer et ça continuait encore aujourd'hui. Il semblait un peu mal à l'aise, mais elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. Peut être qu'il allait lui en parlait non ? M'enfin... Si ce n'était pas le cas après tout... Il faisait ce qu'il voulait mais... Mais elle n'aimait pas voir son chéri comme ça. Elle ressentait quand ça n'allait pas vraiment. Mais elle n'était pas du genre à poser des questions, elle préférait attendre qu'on lui dise. Si bien sûr, on venait lui dire parce que par moment, rien ne se passait... Mais elle avait confiance, il finirait bien par parler non ? Non ?! On verrait bien.

Il était heureux de la voir. Et cela la fit sourire. Elle aussi elle en était heureuse. Le simple fait de croiser son regard égayer sa journée. Impressionnant n'est-ce pas ? Et bien c'était tout lui, voilà tout. Elle l'aimait, est-ce que c'était sa faute ? Ben voilà !

- Oui, il faut bien profiter hein. Moi aussi chéri je suis vraiment heureuse de te voir. Je suis toujours contente de te voir mon Fried.

Elle sourit lorsqu'il lui fit un baise main et répondit bien assez vite à son baiser. D'ailleurs, lorsqu'il s'écarta, elle lui en donna un autre. En même temps, il était son chéri non ? Alors normal qu'elle aime l'embrasser non ?

- Ca va ?

Quelle fraicheur! Son soucis ne l’étranglerait pas autant, il l’aurait oublié sur le champ. Malheureusement, elle devait elle aussi être au courant, et après tout, pourquoi attendre plus ?
« En fait, je suis préoccupé. Hmm… » Encore une fois, le vocabulaire le laissait en plan et fuyait lorsqu’il essayait de s’exprimer. Renonçant à chercher comment présenter mieux les choses, il se décida à vraiment aborder les choses avec sa douce amie.
« Je suis vraiment désolé de t’entrainer là-dedans, mais il faut que je t’explique quelque chose qui me chagrine. » Mouais, on a vu mieux comme entrée en matière. « Tu veux bien qu’on marche un peu ? » Demanda-t-il, espérant qu’a un moment, ils trouveraient un coin tranquille pour tous les deux, et qu’il puisse s’expliquer au mieux. « Ca va être assez long, si tu ne comprends pas, tu m’arrête, n’est-ce pas ? » toujours craintif quant à ses prouesses linguistiques, il craignait plus que tout qu’elle comprenne mal quelque chose, et parte au quart de tour, en furie, et que le pire ne leur arrive.
Il avait sa main dans la sienne, si douce et il ne comptait pas la lâcher, pas maintenant. Il espérait juste qu’elle écoute, et que si possible, sa réaction soit contrôlée, éventuellement, que si elle souhaitait frapper quelque part, qu’elle s’en prenne à lui au pire. Il ne savait pas du tout à quoi s’attendre, déjà que lui était tout retourné par la situation, il n’attendait même pas qu’elle sourie à l’idée qu’il soit déjà engagé quelque part.
Bref, la tirant doucement vers lui, pour entamer le mouvement de marche, il serra ses doigts entre les siens. Faites que tout se passe bien. « Je ne sais pas si je t’avais déjà parlé de ma famille. Les Maiden. Tu connais déjà Fred, et peut-être Roze et Serena. Bref, les Maiden sont une vieille famille… » il insista bien sur l’adjectif, pour essayer de montrer à quel point elle pouvait l’être « … Et très vieux jeu. Bref, les traditions sont très importantes, et presque chacun se plie aux désirs des anciens. » Oui presque. Il l’avait dit presque dans un murmure ce ‘presque’. Pourtant, c’était très bien cette mini-révolution que les jeunes semblaient mener chacun de leur coté, mais tous dans la même direction. « Et c’est l’une de ces traditions qui m’ennuie, pour être honnête. » Il marqua une pause, peut-être pour reprendre son souffle, ou peut-être pour être sûr qu’Helena était prête à entendre ce que Friedrich avait du mal à avouer. Il lui jetait des petits regard apeuré, comme s’il avait peur qu’elle rugisse la seconde d’après.

Puis il pinça les lèvres et arrêta leur marche. Ils étaient à peu près seuls à l’endroit, et il tourna son grand regard triste vers les pieds de celle qui avait pris une énorme place dans sa vie très compliquée d’adolescent. Parce qu’il n’osait pas la regarder dans les yeux pour avouer cette chose qui lui pesait tellement. Il lui avait rendu sa main, peut-être qu’elle lui filerait une baffe avec dès qu’il aurait fini de parler, allez savoir. « Je suis déjà fiancé. Mes parents m’ont trouvé une future femme en Allemagne. Jusque là j’aurais pu subir ça sans rien dire, mais… » Petite pause, aucun regard vers elle, trop peur de sa réaction, « Mais te voila, et je n’ai pas envie… je n’ai plus envie qu’on décide pour moi. Moi j’ai décidé que c’est avec toi que je veux être lié. Pas avec une fille que je ne connais même pas. » Il ne savait pas si elle voudrait bien le laisser la toucher à nouveau. Il avait une terrible envie de hurler qu’il détestait sa famille, à cet instant, même sa mère l’insupportait. Pourquoi était-il né dans une famille si compliquée, alors que lui ne recherchait que la simplicité ?

Et voila la bombe était lâchée. A voir si elle s’apparentait plus à un pétard mouillé, ou si elle allait raser à jamais toute les maigres constructions que Junior avait réussi à bâtir dans son monde.
Alors il fixait toujours vers le sol, ne sachant pas trop quoi faire, quoi attendre…

Il était préoccupé. Dans un sens, ça, Helena l'avait tout de suite vu. Bon bien sûr, elle n'avait rien dit parce que ce n'était pas à elle de lui faire la réflexion. La jeune fille avait toujours su qu'elle ne devait pas poser des questions sur les sentiments des gens parce que ça avait toujours tendance de les blesser. C'était d'ailleurs pour ça que Helena ne pose plus de question à Billie à propos de Josh. C'était un sujet sensible et à choisir, elle préférait ne plus l'évoquer. Ca finissait toujours en engueulade entre les Gryffondor et c'était mieux quand il n'y avait pas d'engueulade donc voilà !

Et là, il était clair qu'elle ne voulait pas s'engueuler avec son chéri. Il était le premier garçon qui l'aimait vraiment probablement et elle ne voulait pas le perdre surtout qu'elle l'aimait follement quoi. Alors... M'enfin... Mais bon, la jeune Gryffondor était d'une nature assez curieuse hein donc... Mais s'il ne voulait rien lui dire... Quoi que là, il semblait ne pas vraiment avoir fini de parler donc il était probable que... Mais il semblait vraiment dérangé alors s'il voulait lui en parler, il allait le faire non ? En tout cas, c'était ce qu'elle pensait. Elle allait bien voir après tout non ? Avait-elle le choix ?

Il devait lui expliquer quelque chose qui le chagrinait... Ca promettait... Ca craignait un peu là... Les choses lui faisaient drôlement peur là, de plus en plus peur... Qu'est-ce qu'il voulait lui dire ? C'était vraiment si grave que ça ? On avait réellement l'impression que ça le faisait souffrir de l'intérieur. Alors maintenant, plus qu'il y a quelques secondes, elle voulait savoir. Elle avait besoin de savoir...

Il lui demanda si elle voulait bien qu'ils marchent. Bien sûr qu'elle était d'accord. Tout ce qu'il voulait du moment qu'il lui disait ce qui n'allait pas... Là, pour l'heure, elle ne savait pas quoi dire, elle n'osait même pas dire quoi que se soit, la seule chose qui était sûre, c'était qu'elle voulait savoir ce qu'il avait à lui dire...

Il se mit alors à lui parler, de sa famille, de sa soeur, de ses cousines. De la tradiction de sa famille. Et se fut un réel choc pour Helena. Même plus encore, c'était bien pire qu'un choc, tellement pire. Il était fiancé. Elle était censée réagir comment à ça hein ? Elle était censée dire quoi à ça au final... ? C'était énervant, mais en même temps, ça lui faisait tellement mal...

- Je...

Elle ne savait pas quoi dire. Mais elle ressentait un manque du fait qu'il avait retiré sa main de la sienne. Une petite distance s'était installé d'un coup... Elle ne voulait pas mais elle n'avait pas fait exprès. Il y avait aussi un silence pesant...

Passant une main dans ses cheveux, Helena savait qu'elle devait vite trouver quelque chose à dire. En même temps, normal non ? Elle ne pouvait pas ne rien dire. Pas maintenant... Lui aussi il avait mal, ça se voyait, on voyait très bien qu'il avait mal et elle avait mal aussi... Mais le fait qu'il lui ait dit, c'était un signe non ?

- Je ne sais pas quoi dire...

On avait remarqué ça non ? C'était assez explicite, le fait qu'elle ne parle pas non ? Passant une nouvelle fois une main dans ses cheveux, elle s'approcha de lui et prit sa main.

- Mais une chose est sûre. Tu comptes pour moi. Tu comptes plus que tout pour moi. Et je t'aime. Je ne peux pas te perdre. Je ne le supporterais pas. Je te crois quand tu dis que tu ne veux pas. Et moi aussi je veux être liée à toi. Tu me fais perdre la tête. J'aurais tapé n'importe qui qui m'aurait fait un coup comme ça mais toi, c'est différent, je ne saurais dire pourquoi... Je t'aime Friedrich.

Et elle posa ses lèvres sur celles du garçons comme pour prouver ses dires.

Il faisait bon dehors, mais Fried avait une étrange sensation de froid et de vent. Il n’arrivait même pas à trembler, tellement il avait peur que cela ne puisse faire pencher la balance en sa défaveur.
A mesure pourtant que sa petite blonde affirmait son point de vue à elle, la glace fondait, lui rendant à nouveau ses membres jusqu’ici immobilisés. On aurait dit un lézard qui reprenait du poil de la bête après qu’un rayon de soleil lui ait chauffé les écailles. Un peu comme une marionnette automatique dont on venait de remonter le mécanisme.
Et la cerise sur le gâteau c’est qu’il n’avait pas besoin d’essayer de se rapprocher d’elle pour la toucher à nouveau, il avait suffit de prolonger ce baiser qu’elle lui offrait, pour le soutenir dans ses tortures mentales. Rapidement, ses mains étaient venues caresser les joues roses de la jeune fille, pour ensuite pouvoir la serrer toute entière contre lui. « Comme je suis soulagé ! Je t’aime tellement Helena… » Soupira-t-il avec une petite voix brisée. « J’avais peur que tu… que tu me détestes et que… » Le reste de sa pensée lui était resté coincé dans la gorge. Il respira profondément, et relâcha sa prise, afin de mieux la regarder. Il avait l’air heureux mais on voyait bien qu’une fois encore ses yeux bleus tout mouillés ne mentaient pas. Il essuya l’air de rien les yeux, et ajouta précipitamment « Pas que tu n’aies pas le droit de me détester, je veux dire, cette situation est compliqué et absurde, et tu as tout à fait le droit de me détester parce que je l’ai laissée faire et… » Il prit un temps pour respirer une bouffée d’air, et s’excusa avec un maigre sourire. « J’avais eu peur de ta réaction. Je suis désolé. »

Après ces effusions, et malgré le fait que le petit blond était aux anges, le problème restait quand même entier. Comment annoncer aux parents Maiden que leur fifils adoré refusait de se plier à leurs exigences ? « Manque plus qu’à le dire à Mutti et Vati. Seulement, je n’arrive pas à leur écrire correctement. » En effet, les parents Maiden ayant été eux aussi mariés par obligation, et non par amour, Junior comptait sur leur mal être respectif pour pouvoir s’attirer leur bénédiction, ou au pire, qu’ils comprennent au moins la situation. Mais il savait très bien que autant lui pouvait être malléable, autant Fred et sa tête de mule étaient bien la fille de ses géniteurs. Il avait des raisons d’espérer pouvoir être entendu par eux, tout en ayant autant qui lui disait qu’il se ferait jeter comme un déchet de chez lui, mettre à la porte sans autre forme de procès et renié de la famille le lendemain.

Expliquant tout cela à Helena, il était au moins soulagé de pouvoir partager un peu son fardeau avec quelqu’un. « Je suis désolé de te parler de tout cela. Je ne devrais pas t’embarquer ainsi dans mes soucis, je préfèrerais qu’on passe d’agréables moments ensemble, à rire ou à faire de la musique. Par exemple. » Tiens, lui avait-il déjà dit qu’il jouait de quelques instruments ? Bah, ce n’était pas un secret non plus, non. Son secret à lui c’était la composition. Quoiqu’il devrait p’tet lui dire pour ça aussi, même s’il souhaitait plutôt attendre l’anniversaire de leur relation, en été, autour d’un chocolat chaud sur une terrasse du chemin de Traverse… On est romantique ou on ne l’est pas !

Il lui dit alors qu'il était soulagé et Helena ne put empêcher un petit sourire en coin et une certaine rougeur sur ses joues lorsqu'il ajouta qu'il l'aimait vraiment beaucoup. D'ailleurs, la jeune Gryffondor devait bien dire qu'elle rougissait à chaque fois qu'il lui disait qu'il l'aimait. Mais bon... Elle ne pouvait pas vraiment dire qu'elle aimait beaucoup cette situation. Elle détestait totalement rougir bordel ! C'était vraiment fin nul de rougir, on se sentait faible et inutile non ? Ou en tout cas, c'était son avis à elle après, les avis pouvaient changer d'une personne à une autre bien sûr. M'enfin... Après, elle s'en moquait. Tant que ce n'était que lui. Et dans ce cas, elle se moquait de rougir. Il l'aimait, c'était tellement plus important.

Mais son sourire ne put s'empêcher de disparaître lorsqu'il lui dit qu'il avait eu peur qu'il la déteste. Elle devait bien avouer que ça lui faisait mal de l'entendre dire qu'elle aurait pu le détester ! C'était totalement impossible ça ! Jamais elle n'en aurait été capable ! Elle l'aimait beaucoup trop pour ça !

- Jamais Friedrich, jamais je ne serais capable de te détester, je t'aime beaucoup trop pour ça, il faut que tu le saches, je ne peux pas te détester. Tu comptes beaucoup trop pour moi pour que je ne puisse te perdre, lui dit-elle en mêlant ses doigts aux siens.

Il avait eu peur de sa réaction et dans un sens, c'était un peu normal puisqu'il ne s'agissait pas de quelque chose que l'on s'attendait à entendre au jour d'aujourd'hui. Mais bon, il fallait bien croire que dans certaines familles, les traditions perduraient, que ça plaisent ou non. Et dans le fond, tant qu'il ne se mariait pas, elle se moquait bien de tout ça. Elle ne voulait pas paraître trop égoïste, elle n'aimait pas l'être mais elle ne pouvait pas laisser son petit ami se mariait avec une autre fille qu'il ne connaissait même pas juste parce que ses parents l'avaient décidé ainsi... Et non, elle ne voulait pas le perdre. Et ce n'était pas égoïste puisqu'il ne voulait pas se marier non plus, n'est-ce pas ?

Il lui dit alors qu'il n'arrivait pas à écrire à ses parents pour leurs dire qu'il ne voulait pas se marier. En même temps, ce ne devait pas être une lettre bien facile à écrire puisque ses parents devaient tenir au mariage non ? Et le fait qu'il le refuse, ça n'allait probablement pas vraiment leurs plaire. Quoi de plus normal hein ?

- Je ne sais pas vraiment comment te conseiller mais je veux bien essayer de t'aider à l'écrire. Après tout, c'est un peu moi qui fait que tu ne vas pas te marier. Si tu ne m'avais pas connu, est-ce que tu aurais aussi refusé ce mariage ?

Il lui dit alors qu'il n'aurait pas dû l'impliquer dans tout ça, qu'ils ne devraient vivre que des moments, toujours rire et ce genre de chose. Mais bon, elle devait bien dire que ce qu'était un couple, ce n'était pas uniquement les bons moments. Il y avait aussi les mauvais. Après tout, quoi de plus normal hein.

- Je ne suis pas seulement là pour les bons moments, je suis également là pour les mauvais. Qu'on se le dise. Je t'aime Friedrich, et que tu ailles bien ou mal, je suis là. Tu peux clairement compter sur moi.

Qu'elle était belle, et qu'est-ce qu'il était fier et heureux qu'elle tienne à lui de cette manière. Il n'en demandait pas tant, il avait souvent l'impression qu'il ne la méritait pas, et ainsi, il préférait garder pour lui ses soucis, préférant ne garder et ne montrer à cet ange tombé du ciel que les meilleurs coté de sa personne. « Savoir que tu es là, juste là, m’aide énormément plus que tu ne le penses. » Lui murmura-t-il près du visage, avant de lui embrasser le front. Il posa sa tête sur la sienne et répondit à sa question après un petit temps « Si je ne t’avais pas connu, je n’aurais pas eu envie de changer, et si je n’avais pas un peu changé, je me serais contenté de dire oui et de faire ce qu’on me disait de faire. C’est tout. » Il serra ses épaules contre lui, maintenant qu’il était rassuré sur sa position à elle par rapport aux soucis qu’il avait en tête, il se sentait un peu plus confiant, moins apeuré, et peut-être un peu plus entreprenant (hum !)
Et juste savoir qu’elle l’aimait et le soutenait quelque soit la situation alambiquée dans laquelle il était fourré lui faisait gober sa propre pilule avec une facilité étonnante. En fait, d’un coup, le souci de ses parents n’en était plus un, juste une formalité un peu amère à faire passer. Parce que d’accord ou pas, Junior était décidé et parce que c’était un vrai Maiden pur souche, bien têtu comme un mulet, il ne changerait pas d’avis de sitôt. et reparti sur le sujet de base « En fait, je ne sais même pas si les meilleurs conseils que je pourrais trouver m’aideraient. Je suis cuit d’avance je crois bien. » Il eut un petit rire nerveux avant de poursuivre. « Mais c’est plus fort que moi, j’aimerai bien qu’ils changent d’avis, qu’ils essayent… de comprendre et d’évoluer un peu. » Il est vrai que la pensée traditionaliste et arriérée de la famille commençait à peser de plus en plus lourd sur les épaules des enfants. Du moins, Friedrich s’en rendait un peu plus compte chaque jour. « Je me demande bien combien de temps il vont mettre pour me reparler à nouveau après ça. Il va falloir que je trouve un logement pour les vacances… » réfléchissait-il tout haut. Sûr déjà que la réponse ne se ferait pas attendre. Peut-être bien qu’ils enverraient même une beuglante tiens, pour être bien sûr qu’il lise la lettre et se colle la honte un certains temps. « La dernière fois que j’ai essayé de parler, je me suis retrouvé ignoré pendant 3 mois… j’avais refait les murs de ma chambre en jaune, sans trop faire attention. J’étais pas très doué pour la métamorphose et ils l’ont découvert avant que j’arrive à réparer mon erreur ou que je réussisse à expliquer quoique ce soit. » rigola-t-il. La sanction avait été bien assez sévère pour qu’il ne l’oublie pas. D’ailleurs, il s’était appliqué pour qu’aucune fois ses problèmes ne viennent perturber plus ses relations avec ses géniteurs. Mais maintenant qu’il avait des personnes sur qui s’appuyer, sur qui il pouvait compter, et qu’il aimait, pour qui il pourrait sacrifier n’importe quoi… Et bien il se sentait prêt pour pire !

Préférant changer de sujet, pas qu’il ne soit pas motivé pour écrire la lettre, mais il pourrait le faire sans son ange de tendresse et d’amour, il aborda celui des vacances d’été. « Au fait, qu’as-tu prévu pour cet été ? J’aurais du temps à revendre, cette fois. On pourrait se voir non ? Échanger un chocolat chaud sur le chemin de traverse, par exemple... » Lui demanda-t-il, l’air de rien. Bien sûr qu’il n’oubliait pas leur rencontre de l’été dernier. Et pour un peu, c’était gravé dans sa mémoire, encore mieux qu’une partition de musique, c’était dire !
Évidemment que lui, sa journée était déjà presque toute prête dans sa tête, mais autant être sûr, avant de faire n’importe quoi dans la folie ‘du moment’ si ça se trouve elle prévoyait autre chose, et ne se serait pas raccroché à cette journée-ci, mais plus à leur première rencontre, à la volière. Moment particulier aussi que celui-ci. Significatif bien entendu, et puis le chocolat et le mouchoir resteraient tous les deux dans les meilleurs souvenirs du garçon. Meilleurs de sa scolarité, meilleurs aussi dans sa vie tout court.

Friedrich était un garçon intelligent, gentil, sensible, attachant et beau. D'ailleurs, c'était bien entendu sa beauté qu'Helena avait vu en premier. Après tout, on pouvait bien dire ce qu'on voulait, tout passait par le physique avant... Et la chose qui avait aussitôt suivi, c'était plutôt une chose flagrante chez lui. Quelque chose qui faisait partie de lui, partie de son être. Bien entendu, la jeune Gryffondor parlait de sa grande timidité. D'ailleurs, toutes les personnes qui le connaissaient pouvaient en parler. M'enfin... Le plus étrange, c'était que c'était sa timidité qui avait fait craquer la courageuse Helena. Elle qui n'était pas du tout timide en général, voilà qu'elle craquait pour ce garçon. Mais elle ne regrettait rien et ne regretterait probablement jamais rien. Il était un garçon en or et elle ne pouvait plus se passer de lui. Bien sûr, il avait un cerain côté fleur bleu mais sérieusement, elle trouvait que ça le rendait trognon du fait qu'elle n'y était pas habituée et d'ailleurs, elle-même ne l'était pas. Plus garçon manqué qu'autre chose, du moins dans sa tête parce que physiquement, elle était très féminine. Une jolie jeune fille de treize ans dans une semaine tiens. Son jumeau aussi ! Arf, mince, elle allait devoir lui trouver un cadeau ! Bref, tout ça pour dire qu'il était adorable et qu'il était donc normal qu'elle l'aime. A ses yeux, on ne pouvait d'ailleurs pas ne pas l'aimer. Mais encore aujourd'hui, aussi incroyable que cela puisse l'être pour certaines personnes qui pensaient que c'était dans l'autre sens, la jeune Gryffondor se demandait comment elle avait eu la chance de croiser sa route, de le faire craquer et d'en être là où elle en était. Pour elle, dans sa tête, elle ne le méritait pas mais elle n'en parlait à personne. Personne ne pensait ça bien sûr. M'enfin. Chut... !

Elle l'aidait en ne faisant qu'être là ? Une nouvelle fois, ça la touchait énormément. Vraiment. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle ne savait pas quoi faire pour l'aider et s'il lui disait ça, c'était qu'il le pensait non ? Donc... Donc il devait réellement le penser... Arf, c'était vraiment compliqué tout ça et d'ailleurs pour tout dire, elle ne comprenait pas en quoi elle l'aidait. Mais tant mieux, si ça l'aidait... Tant mieux. Et lorsqu'il posa un baiser sur son front, elle ne put s'empêcher de rougir. Elle aimait ce garçon, elle laimait lorsqu'elle se trouvait dans ses bras. En faite pour tout dire, elle aimait tout chez lui. Voilà, c'était aussi simple que ça. Se serrant d'ailleurs un peu plus contre lui, elle sourit.

- Alors compte sur moi, je serais toujours là. Toujours parce que t'es mon amoureux mon Fried'.

Le fait de l'avoir connu l'avait changé. Oui dans un sens elle le voyait mais pour elle, à ses yeux, c'était plutôt leurs amis communs qui avait réalisé ce changement. Les Griffins l'avait grandement aidé et Helena savait qu'on pouvait compter sur eux. Elle les connaissait après tout, ils étaient amis eux aussi.

- Tu changes, ce n'est pas forcément moi tu sais. Tu prends juste conscience que tu ne dois pas te laisser te faire marcher sur les pieds mon chéri.

Cuit d'avance ? Pour tout dire, elle ne comprenait pas grand chosde. En même temps, elle devait bien dire qu'elle n'était pas particulièrement douée pour ça. Elle ne comprenait d'ailleurs absolument rien sur le sujet des famille traditionnelles mais bon, on ne pouvait pas dire que se soit bien évident. Enfin bon... Si peut être. Il était clair que ses parents n'allaient pas bien prendre le fait qu'il veuille rompre ses fiançailles... M'enfin ça ne pouvait pas être si abominable non ... ?

Quoique... Comment ça au bout de combien de temps est-ce qu'ils allaient lui parler ? Est-ce que ça voulait dire qu'il leurs arrivait de mettre trois ans avant de répondre ? C'était du grand n'importe quoi, ils craquaient totalement ses parents en faite ! Trouver un logement ?! Quoi ?! Pardon ?! C'était quoi le délire ? C'était vraiment n'importe quoi ! Ils n'allaient tout de même pas le mettre à la rue ! C'était inhumain de faire ça ! Arf...

- Tu viendras chez moi ! Mes parents seront d'accord, en plus j'ai une magnifique chambre d'amis ! Et moi je te parlerais, je te parlerais tellement que je t'énerverais ! Et mes parents aussi sont doués pour ça hein. Je te préviens. C'est de famille mais tu ne devras pas partir en courant hein, sinon, ça n'ira pas !

Ben oui, et puis ça serait vraiment super marrant, ça serait super drôle ! Et ils seraient ensemble...

[ 775 ]

Un peu surpris par la réaction d’Helena, à laquelle il aurait dû s’attendre mais en fait non, Friedrich commença à bafouiller des excuses comme quoi, il ne pouvait pas s’imposer, qu’il trouverait bien un hôtel en ville, et qu’il irait trouver un job pour payer la chambre… Son air triste et gêné reprit le dessus sur tous les efforts qu’il fournissait pour détendre son visage. « c’est que… Je… Je serais vraiment heureux de venir chez toi, mais… mais tu es sûre que tes parents… ? » Et bien oui, c’est que le petit Junior pensait déjà qu’ils le prendraient pour un délinquant, qui fait tourner la tête à leur fille et profiterait de la moindre occasion pour faire des bêtises. Bon en fait, il n’avait pas mis tous les mots sur son malaise, mais pour vous, pauvre lecteur, nous avons clarifié l’esprit tordu de Boucle d’Or.
En soi, bien sûr qu’il était heureux qu’elle lui ait proposé, même si à l’origine, il n’y avait pas pensé du tout. Puis pendant une bonne seconde, les hormones avaient prit le dessus, et ensuite, la réaction habituelle de coquille qui se referme et préfère dire non plutôt que de faire n’importe quoi l’avait emporté. Haaa, le jour où Fried arrêtera de se compliquer la vie tout seul n’est pas prêt d’arriver !

Il réfléchit un instant, et repris, avec une toute petite voix. « C’est que… je ne voudrais pas… j’aimerai vraiment beaucoup passer tout l’été avec toi, ça serait la meilleure chose dont je pourrais rêver, mais je ne voudrais pas imposer mes soucis avec mes parents à ta famille… C’est que ce ne serait pas très gentleman de ma part, et d’une effronterie sans nom. » Et puis il ne voulait pas faire mauvaise impression surtout. Déjà que là c’était limite… Il se rebellait contre l’autorité parentale quand même ! Petit paria, futur révolutionnaire, il finirait en prison pour ses bêtises !

Préférant rebondir sur un sujet où il aurait plus facilement pied, le Serdaigle embraya tout de suite « Si tu arrêtais de me parler, ça serait comme si je n’avais plus d’air. Et je ne m’énerverai jamais contre toi, Helena, parce que je t’aime trop pour ça. N’arrête surtout pas de me parler, et je t’aimerai toujours. » Bon d’accord, ça semble un peu bateau, dit à chaud, mais rassurez-vous, le sieur Maiden pense réellement ce qu’il dit. Et puis plus fleur bleue tu meurs… Hey le meilleur de ce couple, c’est que justement la princesse en détresse… C’est lui !
Il resserra son étreinte câline autour de ses épaules. C’est dingue comme ses problèmes semblaient minimes quand il était avec elle. Le simple fait de savoir qu’elle était là, ou qu’elle pensait à lui suffisait à calmer tous ses mélodrames et à apaiser son esprit. Il caressa ses cheveux, alors qu’il laissait son parfum lui tourner la tête. Après tout, il s’en fichait pas mal de savoir ou non où il pourrait bien crécher cet été. Après tout, si elle acceptait de lui accorder une journée, Leur Journée, il pourrait supporter n’importe quoi d’autre pour le reste des vacances. Ou presque…

Puis à un moment, une toute petite voix, comme un murmure silencieux ou presque se fit entendre. « Tu crois que… Qu’ils seraient vraiment d’accord ? » Imaginez-vous… Imaginez-vous une minute, tout le self-control qu’il aura fallu au petit garçon pour demander une chose pareille ? Non, parce que les hommes, bien élevé de surcroit, ça sait se sortir de ses problèmes tout seul… Ou pas !

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