This place is so empty, my thoughts are so tempting... [PV]

Spoiler:

De retour du terrain de Quidditch, n’importe qui aurait remarqué que Daniel n’était pas dans son état normal.

Il marchait d’un pas à la fois rapide et mal assuré, comme si à tout moment il allait s’arrêter et s’écrouler par terre. Ça n’était pas l’envie qui lui en manquait, mais il préférait le calme du dortoir pour laisser libre cours à ses émotions. Ses bras s'étaient croisés sur son ventre – comme si celui-ci souffrait d’un mal étrange – et chacune de ses mains s’était refermée sur son bras opposé. Ses ongles étaient si profondément enfoncés dans le tissu de sa cape que si ils avaient touché sa peau il en aurait gardé les marques pendant plusieurs jours.

Le regard fixé au sol, Daniel franchit péniblement les escaliers qui le menaient au château… Il s’octroya une pause durant laquelle il s’appuya sur la rampe, le temps de prendre une profonde inspiration et de lever des yeux très humides vers le château.
Cette pause fut la dernière qu’il s’autorisa avant son dortoir… Il franchit alors les couloirs qui le séparaient de son lit en longeant les murs (murs dont il profitait pour s'appuyer et ainsi marcher à peu près droit). Une fois en face de l’entrée de la salle commune, Daniel prononça le mot de passe d’une voix enrouée et pénétra dans celle-ci avant de la parcourir tel un fantôme, évitant tous ceux qui s’y trouvaient.

Son lit était tout proche de la porte d’entrée, ce qui l’arrangea car cela lui donna moins de chemin à faire… A peine arrivé à sa hauteur, il appuya son épaule sur l’une des colonnes du baldaquin et se laissa glisser le long de celle-ci jusqu’à se retrouver les fesses à terre dans une position inconfortable au possible.

Le Serpentard prit alors son visage dans ses mains et pleura toutes les larmes de son corps.

Toutes ses pensées étaient tournées vers la conversation qu’il venait d’avoir et vers sa meilleure amie, ses mensonges et le pétrin dans lequel elle s’était fourrée.

Jamais le Serpentard n’avait autant pleuré de toute sa vie et cette constatation l’effraya au plus haut point. Lui qui était si insensible aux autres se sentait soudainement incapable de formuler la moindre pensée cohérente. La simple idée de perdre Eli semblait le plonger dans un abime de désespoir dont il lui semblait qu’il ne pourrait jamais sortir.

Daniel resta dans cette position pendant environ 3h.
Ses larmes s’arrêtèrent de couler au bout de 15 minutes seulement mais le désespoir et la panique lui serraient toujours le cœur, d’autant plus qu’il se sentait complètement perdu et impuissant : il ne savait pas quoi faire pour protéger Eli.
Il ne changea de position que pour se glisser tout habillé dans son lit. Son dos se manifesta d’une manière fort peu sympathique, mais il n’y prêta pas attention ; pas plus qu’à son ventre, vide, mais qui de toutes façons semblait incapable d’avaler quoi que se soit.

Avoir rejoint son lit ne l’aida pas à se calmer et au contraire Daniel ressassait sans cesse les mêmes pensées, laissant de temps en temps couler de nouvelles larmes.

Cette nuit-là il dormit très peu et d’un sommeil agité.



Daniel sauta de son lit au son du réveil d’un de ses camarades de dortoir. Il était déjà éveillé depuis un bout de temps et n’attendait que l’occasion de se lever. Lorsque ses pieds foulèrent le sol, il tituba et dut se racrocher à la barre de son lit. Sa tête était lourde à cause des larmes versées et le manque de sommeil se faisait ressentir. Pourtant il enfila ses chaussures en un rien de temps et quitta la salle commune sans même passer par la case salle de bain : une première des premières dans la vie de Daniel Sallers !

Ses pas le menèrent tout droit vers la salle commune des Poufsouffle (ou du moins vers son emplacement approximatif). Il fallait qu’il reparle à Elizabeth… qu’il lui tire les vers du nez, qu’il lui fasse jurer de ne pas se mettre en danger. Il se mettrait à genoux, la supplierait ou lui jugererait de faire ce qu'elle souhaitait ! Ce plan ne pouvait que fonctionner... (Non Daniel n’avait décidément pas beaucoup de pensées cohérentes à l’instant T, mais ça lui suffisait amplement pour le moment.)

Il attendit qu’Eli sorte de sa salle commune en faisant les 100 pas dans un des couloirs proche de celle-ci… Au moindre mouvement, Daniel s’arrêtait de respirer et regardait la personne passer tout en la fixant avec des yeux cernés et gonflés (bref des yeux qui font peur !)

Les minutes s’égrainaient et Elizabeth n’apparaissait toujours pas… Daniel en était à se ronger les ongles et ne supportait plus cette inactivité quand il aperçut au fond du couloir Susan Bones : la préfète de Poufsouffle.

Bones était une amie d’Elizabeth mais aussi la préfète des Poufsouffle et elle était donc en quelque sorte responsable des Jaunes-et-noirs. L’estomac de Daniel se contracta si fort qu’il crut qu’il allait vomir. A défaut de trouver Elizabeth, il devait parler à cette fille. Pour la questionner ? Pour la supplier de le conduire vers son amie ? Pour la menacer ? Le rouquin avait trop peu dormi pour savoir quoi faire mais il s’avança tout de même vers Bones, d’un pas chancelant.

Arrivé à sa hauteur il l’interpela d’un « Bones » d’une voix déraillante avant de l’attraper par la robe (entre le col et la poitrine).

Malgré la réaction de surprise visible chez la préfète Daniel ne la lâcha pas et répéta « Bones » d’une voix plus audible. Il releva alors des yeux de nouveau rougis et humides avant de demander d’une voix brisée « Où est Elizabeth ? »

Si Daniel avait été suffisamment désespéré ou un petit peu plus intelligent ?, il aurait probablement pu faire usage de ses poings et tenter de taper le long des murs, dans l'espoir qu'un Poufsouffle l'entendrait peut-être. Bien entendu, il y avait peu de chance que ses coups soient perçus à travers les épaisses pierres du château, mais au moins, ça lui aurait fait une occupation. Parce que c'est très mal, pour la jeunesse dépravée de rester désoeuvrée, va frotter le sol, jeune délinquant, dixit Rusard. D'ailleurs, Susan, voyant un Serpentard taper comme un forcené sur les murs, n'auraient plus eu qu'à le saucissonner d'un sortilège lancé avec brio avec qui ? (forcément, Petrificus Totalus, même Crabbe a compris le principe) avant de le traîner à l'infirmerie pour cause de crise de nerfs. Fin de l'histoire. Pour elle du moins (sauf, bien entendu, si ladite histoire parvient aux oreilles des Serpentards, car si l'un d'eux apprend qu'une Poufsouffle a osé lever la baguette sur un Serpentard, elle peut dire adieu à la vie).
Malheureusement, le Destin paf coup de musique violente derrière avec cuivres à fond et thème wagnérien plus lourd que ça, tu meurs en avait décidé autrement. Et voilà déjà qu'elle avançait vers sa perte, pauvre et innocente petite créature qui n'attendait rien d'autre de la vie qu'un peu de chocolat.

Susan, donc gambadait joyeusement dans le couloir en chantant qu'au pays de Candie, on s'amuse comme des petits fous, s'en retournait vers l'infini et au-delà sa salle commune sans savoir quelle horreur sans nom elle allait y trouver après une réunion préfectorale matinale et, somme toute, assez ennyeuse puisqu'ils avaient dû supporter une heure durant le sermon de Père Rusard dont la teneur était, en résumé, qu'ils n'étaient qu'une bande d'incapables tout juste bons pour la guillotine. Trop aimable. La rouquine n'était pas mécontente d'en avoir fini, et elle n'aspirait, à présent, plus qu'à retrouver le calme (relatif surtout si Shawn est dans le coin) de sa salle commune, ne serait-ce que pour quelques minutes. Voeu pieux ! Elle n'était qu'à quelques mètres du Saint des Saints de l'entrée secrète que tout le monde connaît des Poufsouffles lorsqu'elle aperçut une petite forme chancelante se diriger vers elle. Un elfe de maison ? Dans les couloirs ? A cette heure ? Ne devrait-il pas plutôt être en cuisine ?

*C'est amusant,* songea la jeune fille en plissant les yeux, *vu d'ici, on dirait presque un être humain et... Oooh... Un Serpentard !*

Un Serpentard ? Mais... Que faisait-il en zone ennemie ici ? Il ne s'était tout de même pas égaré ? En tout cas, il avait l'air plutôt sonné... Oh Merlin ! Peut-être avait-il été victime d'un sortilège ! Auquel cas, ordre est donné de retrouver la personne qui l'a lancé afin qu'une statue à son image soit érigée dans le grand hall.
Anxieuse à cette idée mais pour elle, pas pour Daniel. Elle n'avait aucune envie d'un sorcier fou l'attaque au détour d'un couloir. Daniel, on s'en fiche., Susan fronça les sourcils avec sévérité et parcourut d'un pas vif les derniers mètres qui la séparait encore de Daniel.
Elle ne le reconnut pas immédiatement. Certes, elle savait qu'Elizabeth frayait avec la racaille les Serpentards mais, pour être honnête, elle n'avait pas eu l'occasion de causer avec son amie depuis longtemps aussi le cas Sallers lui était-il tout simplement sorti de l'esprit Susan, très mauvaise amie. Sans compter que Daniel avait réellement mauvaise mine... Les sourcils de Susan se froncèrent un peu plus jusqu'à ressembler à deux chenilles en plein accouplement lorsqu'elle constata que Daniel avait visiblement pleuré mais elle n'eut pas le temps de s'enquérir de son état...

... Héééé ! Mais qu'est-ce qu'il croyait faire, là, au juste ? Violemment agrippée par le haut de sa robe Tt'ention, elle est repassée !, Susan manqua de justesse de perdre l'équilibre. Fort heureusement pour elle, des années de quidditch lui avaient appris à ne pas se laisser désarçonner si facilement à moins de vouloir finir en bouillie, 300 mètres plus bas. Elle n'en chancela pas moins légèrement tout en gratifiant Daniel d'un coup d'oeil furieux. Franchement ! On n'agressait pas les honnêtes gens de cette façon !

- Tu peux me lâcher s'il te plaît ? demanda-t-elle d'un ton cassant avant de rajouter :

- Ce n'est pas en m'agrippant le col que tu vas trouver Elizabeth plus facilement.

Ben oui, parce qu'aux dernières nouvelles, Elizabeth ne surgissait pas instantanément dès que quelqu'un entreprenait de secouer Susan comme un prunier. Et c'est fort dommage, elle devrait, mauvaise amie aussi, tiens !

Daniel avait bien grandi cette année et au niveau taille il n’allait pas tarder à rivaliser avec Susan Bones (plus que quelques centimètres et jackpot !). Néanmoins, celle-ci ne recula point lorsqu’il l’attrapa par le col de sa robe et ce fut d'ailleurs à peine si elle chancela ! Enfin le but n’était pas non plus de la faire tomber au sol quoi que...

Il demeura un temps face à elle - toujours à essayer de rassembler quelques petits bouts de pensées logiques dans l’espoir d’aboutir à une stratégie valable – quand elle lui demanda d’un ton sec et cassant de bien vouloir la lâcher.

Cette doléance venait s’entremêler à toutes ces réflexions que Daniel essayait de mener à bien (et sans grand succès jusqu’à présent). Il décida donc d’ignorer la préfète pour se concentrer sur sa quête première : trouver Elizabeth et/ou trouver un moyen de lui faire entendre raison.

Les mains de Daniel demeuraient donc toujours serrées autour du col de Susan, mais un poil moins fermement. Si il prenait l’envie à la préfète de repousser violemment le Serpentard, il lâcherait sûrement prise et vu son équilibre précaire, fort à parier qu’il tomberait les fesses au sol mais bon, là n'était pas le débat.

“Tu ne comprends rien Bones…” annonça-t-il alors à mi voix tout en baissant la tête, le regard cherchant à s’accrocher à un quelconque point sur le sol.

Il desserra encore davantage son étreinte mais une boule de rage sembla soudain prendre vie dans son estomac et lui remonter à la gorge à pleine vitesse. Ses pensées se clarifièrent soudainement et une sorte d'étincelle alluma le nouveau regard qu’il lança à la préfète.

« Il y a un mouvement clandestin dans l’école et ne me dis pas que t’es pas au courant. Tout le monde est au courant… Je ne sais pas qui fait partie de ce commando suicidaire mais si vous les préfets avez un peu de jugeote vous devriez y mettre un terme immédiatement ! » Il marqua une courte pause, le temps de ravaler sa salive et reprit aussitôt « Des élèves mineurs de ta maison Bones essayent de lutter contre des choses qui les dépassent et comment toi tu peux tolérer ça et dormir encore la conscience tranquille ? T’attends quoi : un meurtre ? »

Par chance, cette phrase était sortie plutôt clairement comparée à la bouillie de sentiment qui luttait dans son esprit et dans son cœur. En revanche, cette diatribe semblait l’avoir vidé et aussitôt il lâcha la robe de Bones avant de reculer d’un pas.

Il fit un effort incommensurable pour soutenir le regard de la Poufsouffle mais eut toutes les peines du monde à le faire et déjà un voile de larmes revint emplir ses yeux bleus.

Visiblement, Susan avait encore quelques petits problèmes en matière d'autorité. Ou alors Daniel avait oublié de se déboucher les oreilles ce matin-là. En même temps s'il n'a pris de douche... A moins, bien entendu et c'était encore là le plus probable que le jeune garçon ne souffre du fameux syndrôme "gastéropode du cerveau" qui semblait particulièrement sévir chez les Serpentards... Crabbe, Goyle, Malefoy et maintenant Sallers... Mais où la tare s'arrêterait-elle ? Peut-être quand la consanguinité ne sera plus de mise chez les Verts.
Quoi qu'il en soit, le résultat restait le même : Susan se trouvait toujours prise au col par un Daniel visiblement bouleversé. Bien. Que faire ? Se dégager d'un mouvement sec accompagné d'une prise de karatéka ceinture noire, Yataaaaa ! ? Au risque de déchirer son vêtement faire mal à son cadet ? Non, cette solution n'était pas digne d'une Poufsouffle. Enfin... Pas quand le Serpentard était l'ami d'une Poufsouffle, en tout cas. Car les amis de mes amis sont (officiellement) mes amis et toute mauvaise copine soit-elle (puisqu'elle n'avait pas encore surgi du bout du couloir pour sauver Susan de l'étranglement), Elizabeth n'en demeurait pas moins une amie ouh, l'occurrence du mot "ami" dans cette phrase.... Il était donc impensable de brutaliser Daniel. Sans compter que, de toute façon, Susan était bien incapable de brutaliser qui que ce fût. Sauf Colin Crivey.
Renonçant à se dégager, Susan poussa un léger soupir haleine putride force 4, paf, Daniel tombe dans les pommes et plaça ses mains sur ses hanches (non, non, sur celles de Daniel en fait) en gratifiant au passage son "agresseur" d'un coup d'oeil signifiant clairement qie vraiment, vraiment, il ne lui facilitait pas la tâche. Genre c'était son but.

*Mais qu'est-ce qu'ils ont tous, les Serpentards, en ce moment ? On dirait une bande de maniaco-dépressifs traînant leur boulet psychologique dans les couloirs... Pourtant, ils ne sont pas les plus à plaindre !* songea-t-elle amérement en se remémorant les punitions injustes, tortures ignobles et autres exils forcés dont avaient été amplement victimes les élèves de Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle, au cours des mois passés. Bizarrement, Serpentard semblait épargné...

La rouquine avait haussé un sourcil et elle s'apprêtait à demander une nouvelle fois à Daniel de la lâcher on peut toujours rêver lorsque ce dernier repris précisément la parole. Comment ? Un groupe clandestin ? Ah booooon ? Oh Merlin ! Mais comment pouvait-il être au parfum ? Est-ce que par hasard Elizabeth se serait montrée trop bavarde ? Certainement ! Elle avait probablement dû penser que Daniel était trop gentil pour les dénoncer et qu'au fond, il était juste un pauvre Bisounours en manque d'affection. A croire qu'elle était amoureuse. Perspicace Susan !
En tout cas, Susan soupçonnait de plus en plus les Serpentards de vouloir fonder l'AAD (Anti Armée de Dumbledore). C'était au moins le troisième que Susan surprenait en train d'expliquer que l'organisation était bien trop dangereuse pour les élèves pour être maintenue en l'état. Oui, dangereuse pour les élèves. Mais depuis quand les Serpentards se souciaient-ils du bien être de leurs camarades ? Susan s'était à moitié attendue à voir les activités clandestines de l'AD être rapidement dénoncées, la première fois qu'elle avait surpris pareil discours mais... Non. Franchement, si on ne pouvait plus compter sur la fourberie des Serpentards, où allait le monde ?
La jeune fille baissa les yeux sur Daniel et se radoucit légèrement. Le pauvre avait l'air vraiment inquiet ! Seulement, il en faudrait beaucoup plus pour faire plier Susan. Elle avait résisté depuis le début de l'année aux attaques répétées de Quentin ("Tu ne magouilles pas un truc dangereux avec tes copains de Poufsouffle, j'espère ?" "Nous ? Nooon ! On veut juste kidnapper Miss Teigne."), à côté, Daniel était un petit joueur.

- Parce que tu crois vraiment que je dors ? rétorqua-t-elle en fixant le Serpentard d'un oeil courroucé.

Franchement, est-ce que quelqu'un dans ce château pouvait dormir correctement, en ce moment ? Et Severus Rogue n'est pas une réponse qui compte !

- Un meurtre, Sallers ? poursuivit-elle, sarcastique, Mais je crois que dans le contexte actuel, le meurtre, nous finirons pas l'avoir, de toute façon.

C'était vrai, à la fin ! Il ne savait donc pas ce que les Carrow avaient osé infliger à Juliet Knightley ? Ou à Suzann Krigg ? Il n'avait pas entendu parler de la mystérieuse disparition de Luna Lovegood ? De la fuite de Dean Thomas ? De la sévère punition infligée à Ginny Weasley ? Des marques sur le visage de Neville Londubat ? De l'état des bras de Zacharias Smith ? De la crise de nerfs d'Hannah Abbot ? Jusqu'où tiendraient-ils ? Combien de temps avant qu'un élève ne se relève pas des séances de torture ?

- Et si meurtre il doit y avoir, conclut-elle, plus doucement, après une courte pause, autant essayer d'être capables de nous défendre les uns les autres.

Des différentes observations que Daniel avait pu faire de Susan Bones, il la voyait comme une fille réservée, fidèle à ses amies plutôt naïve et peu téméraire. Peut-être aurait-il du se méfier des apparences, car à l’instant T elle lui donnait plus une impression de férocité que de timidité...
Et ça ne servait pas beaucoup sa cause.

¤ Et contre toute attente le leader du mouvement de rébellion est Susan Bones ! Merlin comme c’est absurde ! ¤

Cette hypothèse augmenta sa hargne… Comment une fille à l’air aussi innocent que Susan Bones pouvait prendre au piège son Elizabeth et l’envoyer au casse pipe ? C’était absolument impensable !

« Seuls les élèves ayant quelque chose à se reprocher sont en danger… Avec ce mouvement stupide, tous ceux qui tenteront quoi que se soit vont l’être, et pourquoi ??? Mais pour rien !!! Vous parvenez à quoi exactement à part à vous faire chopper et vous faire torturer ??? Ouvre les yeux bon sang Bones ! »

Jamais depuis son entrée à Poudlard il ne s’était permis de parler sur ce ton à quiconque et pourtant, cela lui semblait presque naturel de le faire. C’est dire à quel point il était troublé. Quant à son visage, il était désormais rouge et baigné de larmes… Pas tout à fait en harmonie avec le ton moralisateur qu’il s'efforçait de prendre pour raisonner la préfète.

D’un revers de la manche Daniel s’essuya les yeux avant de serrer fort les dents et les poings. Il s’approcha de nouveau de Bones – sans la toucher cette fois – et se retint pour ne pas porter la main sur elle. Sa respiration se fit légèrement plus saccadée, et ses yeux quant à eux s’assombrirent dangereusement.

« Si par ta faute il arrive quoi que se soit à Elizabeth, prie pour que je fasse partie de la vague de meurtres Bones… Car je te traquerais jusqu’au bout du monde et la mort ne serait que trop douce par rapport aux supplices que je te ferai endurer… »

Son ton était plus calme, mais reflétait désormais tant de noirceur qu’il serait étonnant que Susan reste indifférente à de telles menaces.