A la recherche d'une amie [PV Wendy]

Ces derniers temps il était difficile d'obtenir des contacts avec Poudlard. Les chouettes et les hiboux semblaient avoir de plus en plus du mal à entrer en Angleterre et même à en sortir. Jack avait donc eu de moins en moins de nouvelles de son ancien collège. Il fallait admettre également qu'il consacrait beaucoup moins temps à écrire de lettres pour ses amis, il préférait utiliser ce temps pour être avec ses nouveaux camarades. Ils formaient un petit cercle fermé, un petit cercle d'amis qui discutaient de tout et de rien. La plupart avaient d'ailleurs un projet alors que Jack ne savait toujours pas dans quoi il allait se lancer plus tard. Néanmoins, il devait le reconnaître, le quidditch lui avait ouvert des portes et pas n'importe lesquelles.

Malgré cela, malgré le fait qu'il consacrait plus de temps à ses nouveaux amis, il n'oubliait pas les anciens. Siegfried, Elizabeth, Cherise et les autres. Mais surtout il ne l'oubliait pas elle: Wendy. Oh non, ça il ne pouvait pas ! Loin des yeux, loin du cœur...mais pas dans ce cas-là. La jeune fille se faisait de plus en plus présente dans son esprit et ne plus avoir de ses nouvelles n'arrangeait rien. Même si la fin d'année était proche, il n'en pouvait plus. Il voulait lui parler. Il voulait la serrer dans ses bras. Il voulait revoir son sourire. Pour lui tout était clair, il était primordiale de pouvoir la voir face à face. Elle était une sorte de drogue et lui était en manque. Ce fut dans le but de la retrouver que le jeune garçon, qui commençait à ne plus être le même Jack Chandlers qu'à son arrivée en France, décida de réaliser un grand exploit. Il organisa la plus belle évasion de Beauxbâtons. Enfin, cela était plus une fugue qu'une évasion. Il avait réussi à obtenir les dates de sortie des élèves à Pré-au-lard, ce fut à partir de là que tout débuta.

Le week-end fit son apparition, une sortie avait été organisée ce jour-là vers le petit village de sorcier se trouvant près de l'école. Il avait prit soin d'amener avec lui une vieille chaussure. Une fois en ville, le jeune homme se détacha rapidement de son groupe afin de se réfugier dans un endroit où il allait être tranquille. Une fois cela fait, il sortit la vieille chaussure de son sac-à-dos afin de la déposer devant lui. Il sortit sa baguette magique et la pointa vers la chaussure. Il hésita un instant.

Jack: Il est interdit d'utiliser un sortilège avant d'atteindre la majorité,mais étant donné que je suis en France...et en ce moment le ministère de la magie anglais n'est pas au meilleur de sa forme...au pire on dira que c'était un accident !

Le jeune sorcier regarda sa chaussure, il savait qu'il n'avait droit qu'à un seul essai. Une fois que le sortilège allait être lancé, le ministère de la magie français allait être au courant de son infraction. Il avait donc sûrement deux minutes après avoir lancé son sort pour déguerpir. Si tout se passait bien, il lui suffirait de dix secondes pour disparaître. Il respira donc profondément, il repensa également aux discussions qu'il avait eu avec son professeur de sortilèges concernant le sortilège créant un portoloin. D'ailleurs, il se rappelait également que ce même professeur l'avait complimenté plus d'une fois sur le fait qu'il utilisait sa baguette parfaitement. Il avait même dit qu'il avait un don pour cela. Un sourire se dessina alors sur le visage de Jack alors que ses yeux regardaient en l'air.

Jack: Professeur, j'espère que vous avez raison...

Le jeune garçon se concentra de nouveau sur la chaussure. Il pensa très fortement au lieu de sa destination. Puis finalement, après quelques secondes, il lança le sortilège Portus. La chaussure semblait briller légèrement d'un halo bleu avant de redevenir normal. Cela avait-il marché? Pour le savoir, il lui suffisait de toucher la chaussure. Il n'hésita pas et attrapa vigoureusement la chaussure. Le sol semblait soudainement se dérober sous ses pieds, voilà qu'il avait l'impression de s'envoler. Tout tournait très vite. Après quelques infimes secondes, qui semblaient durer une éternité pour lui, il relâcha la chaussure avant de se retrouver à tomber sur le sol. Voilà une des choses qu'il avait oublié de prévoir: l'atterrissage. Une chose à laquelle il allait penser pour la prochaine fois. Il releva donc tout en prenant soin de s'essuyer légèrement. Son regard se porta alors sur la maison délabrée qui se trouvait en face de lui. Un sourire fit son apparition sur ses lèvres. La cabane hurlante. Il avait réussi.

Jack: Bienvenue à la maison.

Il allait devoir retrouver Wendy avant qu'on ne le retrouve lui. Étant donné que son père travaillait au ministère de la magie, il ne doutait pas un seul instant que ce dernier allait partir à sa recherche. Il ne perdit donc pas de temps, il se mit à courir avant de s'arrêter aussi vite. Certaines personnes allaient le reconnaître. Pas grave, après tout ce n'était pas le plus important. Il reprit donc sa course afin d'atteindre la grande rue de Pré-au-Lard pour retrouver la jeune fille de ses rêves. Mais alors qu'il courait vers son amour, une idée lui traversa l'esprit: et si elle n'était pas là? Cela pouvait être ennuyeux si tel était le cas...fort heureusement qu'il y avait Honeydukes et ses bonbons.

Wendy était toujours aussi effacée, toujours aussi malade, toujours aussi déprimée. Il n’y avait pas une journée sans qu’elle trouve un moment pour pleurer. Persuadée qu’Elizabeth ne la supportait plus, elle se cachait désormais pour ne plus importuner personne. Les autres à qui elle aurait pu parler, elle ne voulait pas les déranger, ils avaient des examens, ou était préoccupés par les nouvelles du monde. Ca sentait la guerre magique.

Une dernière journée à Pré-au-Lard était organisée. Elizabeth avait fait des pieds et des mains pour que Wendy y participe. Prétextant des achats importants et des dépenses nécessaires, elle avait réussi à la trainer jusque devant le salon de thé. Au moins jusque là, Wendy n’avait pipé mot, et s’était contenté de suivre son amie comme une ombre. Puis une fois devant le salon, elle s’était arrêtée, comme si on avait oublié de remonter la clé du pantin. Elle s’était assise sur un banc ici. Elle avait assuré à sa meilleure amie qu’elle était juste fatiguée, et qu’elle la rejoindrait plus tard. Alors qu’elle avait juste l’intention de rester sur le banc, à attendre que le soir arrive pour rentrer.

Elle regardait par terre, les chaussures des gens. Beaucoup d’élèves étaient présents dans la ville, à cause de la sortie, mais aussi beaucoup d’adultes. Chacun avait son occupation, chacun semblait avoir un but pour avancer. Mais Alosha, elle, n’avait aucune raison pour se lever. Et plus le temps passait, plus elle s’effondrait sur elle-même. Et les larmes du jour roulèrent silencieusement sur ses joues. Eli la sermonnerait encore, mais tant pis.

Quelques personnes vinrent la voir, pour essayer de la consoler. Ces braves personnes, que Wendy ne connaissait pas et ne voulait pas connaitre, gobèrent son mensonge. Elle réussi à leur faire un grand sourire faux, à leur assurer qu’elle allait bien et qu’elle s’en remettrait. Après force mot et gestes amicaux, ils finirent par s’en aller.
Seulement, il était impossible pour la jeune indienne de continuer à se répondre en lamentations au milieu de la rue principale. Elle mit cinq bonnes minutes à se motiver pour se lever, et cinq autres à faire passer son vertige une fois debout. Alors seulement, elle releva la tête pour avancer vers un coin sombre de la ville sorcière. Il fallait qu’elle trouve une ruelle ou une impasse où personne n’irait la chercher, du moins, pas tout de suite. Elle avait besoin d’être seule, et elle n’avait pas envie de se racheter de plume ou de profiter des réductions pour les duos de thé au salon. La pire promotion dont elle avait entendu parler jusqu’ici.

Elle marcha aussi vite qu’elle pouvait pour fuir ce truc rose avec du sucre et des couples. Les voir heureux et content dans un contexte pareil, surtout son contexte à elle la rendait encore plus malade qu’elle ne pouvait le supporter.
Et c’est en tournant dans une ruelle qu’elle percuta quelqu’un. Un jeune. Un garçon d’ailleurs. Certainement un élève de Poudlard. Après tout, ils pullulaient comme une nuée d’insectes alors c’était presque normal qu’elle tombe sur un.
Elle était tombée sur ses fesses. Elle renifla un coup, passa sa manche sur ses yeux rouges et releva à peine la tête pour s’excuser « Je suis… pardon… Euhm… » ne sachant pas trop où regarder, elle réussi quand même à trouver son visage, au-dessus d’elle. Et même s’il pouvait avoir changé, elle l’aurait reconnu entre mille. Incapable de prononcer plus de mots que là, elle gardait la bouche ouverte, et les yeux ronds. Impossible, elle délirait maintenant, elle s’inventait un ami imaginaire avec la tête de… « Jack ? » souffla-t-elle, complètement abasourdie… « Non c’est… tu es… Impossible…En France… c’est… » Elle avait dû se cogner la tête en tombant, certainement. Ou alors, elle s’était endormie sur le banc à l’entrée du village, et le soleil lui tapait sur la tête.

Jack avait couru de la cabane hurlante jusqu'au village de Pré-au-lard, il eut d'ailleurs la désagréable occasion de découvrir un fait important: la cabane hurlante n'était pas si proche que cela du village. Voilà qu'il se sentait essoufflé. C'était donc décidé pour lui, il ne ferait plus de marathon avant longtemps ! En tout cas il était fier de lui, il avait accompli une tâche importante. Celle de se rendre dans le petit village sorcier qui côtoyait le collège Poudlard. Néanmoins, ce n'était que la partie facile de son plan. Il devait désormais passer aux choses sérieuses. Il fallait retrouver Wendy à tout prix ! Mais le problème était également grand. D'une part il ne savait pas si la jeune fille était effectivement présente à cette sortie et d'autre part il serait difficile de la retrouver ainsi. Il allait devoir demander un coup de main à certaines personnes. Mais là aussi il y avait un problème. Comment passer inaperçu quand on a été dans une quidditch ? Pas facile, mais la solution lui vint rapidement. Les premières années, bien sûr ! Ah non, ça n'allait pas être possible, ils ne pouvaient pas faire partit de la sortie à Pré-au-lard. Il fallait donc compter sur la chance.

Le jeune garçon marcha tranquillement, il en profita pour remonter le col de sa veste afin de cacher une partie de son visage, mais cela ne fut pas une grande réussite. Il fallait rester naturel, même si cela n'était pas facile. Alors qu'il marchait à l'aveuglette au milieu des badauds, il se mit à réfléchir de façon raisonnable. Cela faisait presque un an que personne ne l'avait vu et il avait changé entre temps. Il avait grandi, cela était un fait indéniable. Ses cheveux, déjà épais, continuaient de pousser afin de devenir toujours aussi épais, mais également un peu plus long. On n'allait donc pas le reconnaître aussi facilement. D'ailleurs, est-ce que Wendy allait le reconnaître ? En guise de réponse, il eut simplement un nœud à l'estomac.

Ses yeux faisaient des va-et-vient de tous les côtés avant de tomber sur un petit groupe de filles de Poufsouffle. Il s'approcha d'elles afin de se renseigner à propos de Wendy. L'une lui indiquait un banc où elle l'avait aperçu alors qu'une autre l'interpella alors qu'il commençait à s'en aller. Il se retourna tout en tentant de garder son sourire. Il avait un mauvais pressentiment.

Fille: Tu es un ami à elle ?
Jack: Oui. Un ancien ami qui ne l'a pas vu depuis...trop longtemps, à mon goût.

Il s'attarda pas trop longtemps, la jeune demoiselle voulait sûrement surenchérir avec d'autres questions, mais Jack ne lui en laissa pas l'occasion. Il marcha rapidement vers le lieu donné en espérant que la jeune fille y serait toujours. Alors qu'il marchait, il pensait à ce qu'il pouvait lui dire, à ce qu'il allait lui raconter. Il y avait tant de choses à dire et si peu à la fois. Étrange paradoxe. Il finit par se plonger dans sa réflexion sans faire véritablement aux gens qui l'entouraient. Néanmoins, il sortit rapidement de sa torpeur lorsqu'il heurta quelqu'un, une jeune fille qui finit par se retrouver par terre. Son regard finit par rencontrer celui de cette jeune personne et là...ce fut incroyable. Elle était là, devant lui ! Il avait réussi ! Mais il n'arrivait plus à bouger, ni à parler. Il était si surprit de la retrouver ainsi, mais tellement heureux. Elle semblait également aussi surprise que lui.

Jack: Wendy...

Ce fut les seuls mots qu'il avait réussi à prononcer, mais c'était un bon début. Ils restèrent donc là, à se regarder mutuellement. Le choc était immense. Mais le jeune garçon finit reprendre le dessus et aida la jeune indienne à se relever après lui avoir prit ses mains. Mains qu'il ne relâcha d'ailleurs pas, mais cela n'était pas volontaire de sa part. Elle avait changé également, elle semblait soudainement si faible, si fragile. Des choses graves avaient dû se passer et il n'avait pas été là pour l'aider. Il s'en voulait tellement de l'avoir laissé. Puis soudainement, comme ça, il la serra dans ses bras. Une étreinte douce et forte à la fois.

Jack: Wendy, je suis si heureux de te revoir...

Ces quelques mots avaient glissé le long de sa gorge avant de sortir tout doucement, presque inaudible. Oui, il était heureux, bien plus qu'il ne l'aurait imaginé. Et maintenant qu'il la tenait dans ses bras, il n'avait plus envie de la lâcher. Il ne savait toujours pas quoi lui dire, ni même quoi lui demander. Mais il y avait une chose dont il était sûr: il voulait la garder près de lui.