-[ Juste besoin d'espoir... ]- /PV Alex/

Discret par nature, Alexander s’en était plutôt bien tiré jusqu’ici. Il avait bien subit quelques sortilèges douloureux en cours pour s’être trompé mais il n’avait jamais été collé et il n’était pas dans la liste des personnes soupçonnés de faire parti de la résistance. Il était en apparence trop lâche pour ça, trop Serpentard peut-être ? Enfin, c’était mieux pour tout le monde, surtout pour Jade et Myrielle qui se chargeraient de son cas si cela venait à se savoir… Elles pouvaient être pires que les Carrow, du moins à ses yeux à lui. Puisqu’il était libre, il était chargé d’aller chercher des provisions ou des fournitures essentielles à la survie. La salle sur demande ne fournissait que du concret, elle ne pouvait pas donner des choses consommables… C’était son boulot au sein de l’AD. On considérait qu’il devait préserver sa « couverture » si l’on pouvait nommer ainsi sa discrétion pour qu’il aide ceux qui partaient en mission de leur mieux. Il lui était arrivé par exemple de lancer de fausses alertes aux Carrow grâce à son grade de préfet et s’arranger pour faire prendre Peeves ou bien prétexter une fuite des élèves suspects… Pour le moment, cela fonctionnait… mais pour combien de temps encore ?

C’était justement à peu de choses près la question que lui posa Dawn Kostovak quand il eut terminé de s’entraîner avec Lavande. Pourquoi fallait-il toujours qu’on le mette en binôme avec son ex petite amie au fait ? Il ne pouvait pas rester avec Susan ? Il se demandait parfois si même Dawn ne serait pas mieux…. Pas dans le sens efficacité ou bon entente, juste qu’il serait plus à l’aise avec quelqu’un qui ne l’aimait pas et ne l’avait jamais aimé plutôt qu’avec une fille dont il avait été amoureux et qu’il avait quitté parce qu’il était un brin trop mesquin pour elle. Le Choixpeau avait fumé le jour où il l’avait réparti à Poufsouffle, jamais Alexander n’en démordrait.

Visiblement, le brunette (& rivale pour l’amitié de Myrielle, ça non plus il n’en démordrait pas) était un peu découragée ce qui lui fit une drôle d’impression. Elle en était presque mignonne… même si elle était toujours aussi abominablement brune !

« Aussi longtemps qu’il le faudra Mademoiselle Kostovak. » Répondit-il bien qu’il ne pensa pas sincèrement qu’elle attendait une réponse – encore moins de sa part -. « Agir, même si c’est peu, même si cela semble insignifiant, cela permet à tout le monde de garder espoir. Alors nous continuerons tant que les Carrow seront là et que celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom régnera. » Parce qu’ils n’avaient pas d’autres solutions, parce que baisser les bras c’était laisser la porte ouverte à tous les crimes, à toutes les dérives… Alexander ne laisserait jamais de tels aberrations se produire, quitte à souffrir lui aussi physiquement… Car il ne faut pas croire que c’était parce qu’il s’en sortait bien qu’il craignait le combat. Il prenait des risques à sa façon… parce qu’il était celui qui pouvait le faire. D’ailleurs, il suffisait de voir la longue cicatrice sur son avant bras droit pour constater qu’Alex’ connaissait aussi bien qu’un autre la douleur… Merci Myrielle pas vrai ? Sa vie n’avait pas beaucoup d’importance après tout puisqu’il aurait dû mourir l’été dernier. Mais parce que leur rousse amie avait battu son propre frère, il n’en était rien… Et ça, c’était formidable pour Alex car il aurait laissé de nombreux regrets derrière lui avec toute cette guerre. L’heure de mourir n’était pas venu, ni pour lui, ni pour les autres… Ils avaient des responsabilités depuis le jour où Dumbledore s’était sacrifié pour l’école qu’il aimait tant.

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C’est amusé qu’Alexander se rendit compte que Dawn avait le même tic nerveux que Myrielle. La rousse aussi se mordillait la lèvre inférieure quand elle était inquiète ou stressée. Il le note mentalement pour le dire à son amie et se re-concentra bien qu’il n’eut pas besoin de beaucoup se forcer pour ça. Il n’y avait pas grand monde d’aussi sérieux qu’Alexander en toute occasion. On pouvait même parfois se demander s’il était capable de rire. En fait oui, mais les personnes à l’avoir constaté étaient assez rare, la plupart du temps il souriait discrètement, du coin des lèvres… Au moins, il faisait parti de ceux qui n’étaient pas plus sombre qu’avant même en cette période noire.

« Tout ira bien mademoiselle Kostovak. Si ce n’est pas nous qui gagnons, ce seront ceux qui nous succéderons. Il ne suffit pas toujours d’un combat pour vaincre, gagner ce peut être attendre que le moment vienne, bataille après bataille, tout en pensant que nous avons une chance. »

Il quitta alors sa contemplation des entraînements pour poser ses prunelles étrangement bleu dans ses yeux en amandes sur la brune Serpentard. « Après tout, nous ne sommes pas vraiment des adultes, c’est normal que nous nous sentions faibles. » Elle lui parla alors de l’an prochain et il frissonna. Il avait du mal à imaginer ses petits protégés de Poufsouffles sans lui, toujours ici, en train de se battre contre la domination des mangemorts du coin. C’était effectivement assez effrayant mais il valait mieux ne pas trop y penser.

« Il ne faut pas y penser. A chaque jour suffit sa peine. Ne perdez pas espoir. » Qui l’eut crû ? Le gentil (mais un brin cynique et mesquin) Poufsouffle consolant la vilaine Serpentard avec qui il se disputait presque depuis le premier jour. Mais les situations désespérés créent parfois des alliances hors normes et – quoi qu’ils en disent – Alexander et Dawn avaient plusieurs choses en commun. Le sens de la réparti était l’un d’eux bien entendu, le savoir vivre aussi, mais il y avait surtout Myrielle. Qui sait s’ils ne se seraient pas sauter à la gorge pour s’étrangler depuis toutes ces années si elle n’avait pas été là ? Encore que ce ne fut pas trop le genre d’Alexander…

« Personnellement, ce qui m’inquiète au présent, c’est de savoir comment mademoiselle Symphonie va nous punir si elle apprend ce que nous trafiquons derrière son dos. » En vérité, ça ne l’inquiétait pas tant que ça, il cherchait juste à détendre un peu l’atmosphère pesante qui n’apporterait rien de bon. Positiver ! Il n’y avait que ça de vrai, c’est un Poufsouffle qui vous le dit !