De l'autre côté du miroir [ Libre ]

Annaelle avait changé, et elle le savait.

Aussi, ce n'était pas que sur le plan physique qu'elle avait évolué. Certes, elle était devenue une fille blonde avec des courbes plus adulte, même si ce n'était que le commencement. Elle n'avait plus ce visage de poupée, et ressemblait maintenant plus à une adolescente qu'à une enfant. D'ailleurs, elle aimait ce changement. Maintenant, on la prenait pour ce qu'elle était, et non une petite fille... Cela avait des avantages. Mais elle ne savait pas encore s'il y aura des inconvegnant à ce métamorphosage. Qui n'avait d'ailleurs pas eu que lieu sur son physique, mais aussi sur sa mentalité.

Annaelle ne pensait plus comme avant. ou plutôt, avait une autre façon de penser. Comme si le monde lui était devenu soudain plus clair. Elle ne savait pas si ça avait été une consequance de la fin de l'ère " Voldemordienne ", où maintenant libérée de toute peur et de toute crainte, elle avait pu enfin grandir comme il le fallait .. Et devenir ce qu'elle aurait dû devenir plus tôt. Elle n'en savait rien, et s'était bien la première chose de sa vie à laquelle elle n'avait pas trouvé de réponse plausible. Une Serdaigle comme elle n'avait pas trouvé de solutions.

Et dire que si ça lui était arrivé l'année dernière elle aurait passé ses journées entières à la bibliothèques pour trouver une réponse ! Maintenant, cette réaction lui paraissait étrangère.

Ce qui la tira de ses pensées fut le bruit de la résonance de ses pas sur le sol de pierre. Elle mit du temps avant de se rapeler pourquoi elle vagabondait dans les couloirs de Poudlard à une heure aussi tardive, et sa vessie pleine protesta à ce manque d'attention. Annaelle accélérat le pas, certaine maintenant de devoir aller aux toilettes. Elle n'avait plus beaucoup de chemin à faire avant de se retrouver à l'endroit qui l'avait poussé à quitter la salle commune des Serdaigle.

La jeune blonde poussa la porte de bois des toilettes pour filles. Elle balaya la pièce du regard, sans prendre grande attention. Elle espérait être seule, parce qu'elle n'aimait pas faire son " petit besoin " alors que tout le monde pouvait l'entendre. Simple blocage psychologique. Simplement, elle n'avait pas vu la silhouette qui se tenait au fond des toilettes, à l'endroit où les vitres des lavabo étaient brisé. Ce n'est qu'au moment où elle se dirigeait vers la cabine la plus proche qu'elle entendit un bruit.

Elle se retourna.

Whoooaaaaa ! Le truc lamentable xDD. Je me souviens pas avoir fait quelque chose d'aussi nul Oo'.
Mais la vie sociale d'Annaelle l'exige. Etre aussi sans ami qu'elle n'est pas possible xDD.

Fallait pas qu'elle tire une tête pareille, sinon... Sinon elle allait faire fuir la jeune fille. Et puis, Maureen avait un sourire faux, c'était rare. Pourtant, la demoiselle appréciait déjà son interlocutrice, même si elle avait échangé quelques mots avec elle. Maureen voyait quand même là une opportunité de faire une belle connaissance, la serdaigle avait vraiment l'air gentille. La jeune anglaise tentait de se calmer, mais elle avait beaucoup de mal. Elle qui voyait toujours la vie en couleur, elle se sentait vraiment mal pour la première fois de sa vie. Pourtant, elle n'avait jamais de mal à se lier avec les gens. Les poufsouffles par exemple, étaient très gentils avec elle. Mais, souvent, ce n'était pas de vrais amis mais des connaissances. La blondinette avait vraiment besoin d'une amitié solide, cela lui permettrait non seulement de refaire surface, mais de pouvoir rire de bon coeur chaque fois qu'elle se trouvait avec sa vraie amie. Pourquoi pas la serdaigle devant elle, même si elle semblait plus jeune qu'elle ? L'âge ne comptait pas vraiment dans l'amitié comme dans l'amour. Du moins, pour la jeune sorcière.

Et puis, il y avait les cours, qu'elle ne suivait pas du tout. Elle avait beaucoup de mal à se remettre dans le bain, alors qu'elle avait travaillé dur pendant les vacances. Maureen n'arrivait pas trop à se concentrer en cours, et même quand cela l'intéresser.

Puis, la serdaigle précisa qu'elle allait partir. Non, non, non ! Ce qu'elle redoutait aller se produire ! Maureen devait avoir une mine d'enfer pour faire fuir la jeune fille en face d'elle. Mon dieu, elle ne voulait vraiment plus être toute seule maintenant. Elle avait sérieusement besoin d'amitié pour la soutenir. Maureen avait toujours dépendu de tout le monde, sans que personne ne dépende jamais d'elle. Ses amis, ses connaissances plutôt, ne la considérait pas vraiment comme tel. Peut être qu'Elizabeth était simplement exaspérée par Maureen. Cette dernière ressemblait à une fan furieuse.

Maureen se redressa d'un bon pour attraper le poignet de la jeune fille. Elle voulait à tout prix qu'elle reste avec elle désormais. Elle ne devait pas partir. Ce serait vraiment trop bête. L'adolescente esquissa un sourire un peu plus franc, même si elle n'en s'en rendait pas réellement compte. Mais elle voulait faire comprendre à la jeune fille qu'elle pouvait rester. Elle voulait qu'elle reste.

" Non. Ne pars pas. Je ne voulais pas te faire comprendre ça dans ce sens, tu ne me gênes pas du tout... Fait ce que tu as à faire et ... Après tu peux rester un peu avec moi... J'en serais très heureuse. "

Maureen esquissa un nouveau sourire. Elle avait vraiment besoin de compagnie. Même si son interlocutrice n'allait pas avoir envi de devenir son amie, tant pis, elle voulait juste parler avec quelqu'un. Elle avait même envi de tout lui dire, de lui faire comprendre pourquoi elle était dans cet état. Même si dire ça à une parfaite inconnue était un peu déplacée. La demoiselle en avait réellement envi, elle voulait se libérer de ce poids sur son épaule. Et puis, s'il le fallait, elle allait changé : peut être qu'elle n'était pas assez cool pour avoir des amis. Pourtant, lorsqu'elle se regardait dans la glace, elle savait qu'elle n'était pas laide. Elle était peut être trop mince pour plaire, on la prenait peut être pour une anorexique. Pourtant, c'était loin d'être le cas, elle était naturellement comme ça. Elle n'avait jamais fait de régime.

Alors que Maureen lâchait le poignet de la jeune fille, elle alla s'installer de nouveau contre le mur en demandant d'une voix douce mais légèrement brisée :

" Je m'appelle Maureen. Et toi ? "