Les vacances de Noël (TERMINE)

Noël. Eh oui, c'était déjà le temps de Noël. À vrai dire, les vacances de Noël était la période de l'année qu'Ann avait toujours détesté le plus. À chaque année (mais vraiment à chaque), elle se voyait obligée de retourner dans sa famille. Au sein de la famille Iverson, il était comme une sorte de tradition de fêter chaque Noël en famille. À ce moment-là, tous le monde (et sans aucune exception) devait être présent à cette fête de famille. Oncles, tantes, grands-parents, cousins, cousines, frères, sœurs, demis-frères, demies-sœurs … Personne n’y échappait. Tous comptaient sur la présence des uns et des autres. Et Ann n’avait jamais manqué (jusqu’à maintenant) une seule de ces fêtes de famille. Pourtant, la jeune fille ignorait pourquoi elle continuait à se présenter là à chaque année. Elle détestait certains membres de sa famille, tout autant que ces derniers la détestaient eux-mêmes. Certes, il y en avait toujours avec qui elle s’entendait bien, mais c’était souvent ceux qui, comme elle, ne prônaient pas les valeurs entretenues par la famille Iverson elle-même. Personnellement, la jeune Serpentard les avait toujours trouvés un peu trop prétentieux. Comme beaucoup d’autres sorciers de Sang-Pur, la plupart des membres de la famille Iverson méprisaient totalement les sorciers d’origines moldues, les moldus, ainsi que les Sang-Mêlés. Pourtant, il y avait plusieurs Sangs-Mêlés dans cette famille, dont Ann Iverson elle-même. Mais la jeune adolescente s’en fichait éperdument. Elle n’avait a-b-s-o-l-u-m-e-n-t rien à faire de l’opinion des autres, surtout de l’opinion de ceux qui croyaient dur comme fer qu’ils valaient mieux que les autres sorciers parce qu’ils étaient de Sang-Pur. Et même lorsque ceux-ci faisaient partis de sa propre famille. Oui, la jeune fille détestait sa famille. Elle aurait mille fois mieux aimé tomber dans une famille ou tous se respectaient. Le genre de famille ou tous les membres passaient par des Maisons différentes, et se respectaient tout de même.

Car au sein de la famille d’Ann, ceux qui ne passaient pas par Serpentard étaient souvent (toujours, pour être plus précis !!) rejetés. Et Jane Iverson, la cousine d’Ann, le savait bien. Cette dernière avait été mise à l’écart lorsqu’elle avait été envoyée à Poufsouffle. Son père, cependant, n’avait jamais cessé de croire en elle, bien qu’il ne l’eut pas dit assez souvent à la malheureuse, qui croyait réellement que ce dernier ne l’aimait plus. Il y avait également la mère d’Ann, Hannah Isabella Iverson, qui était passée par Poufsouffle. Certes, le résultat fut un peu négatif pour cette dernière mais pas pour sa fille … Ayant une mère qui prônait les valeurs des Poufsouffle, (entre autres la loyauté) Ann était devenue une Serpentard très peu ordinaire, qui entretenait des valeurs toutes autres que la plupart des élèves qui faisaient partis de cette Maison.

Oui, comme à chaque année, Ann préparait sa valise pour retourner chez elle. Ou du moins, chez son nouveau chez elle (depuis quelques temps), chez son oncle qui l’avait adoptée quelques temps auparavant. Lorsqu’elle eut terminé de préparer sa valise, elle sortit de la Salle Commune des Serpentard, en lui jetant un dernier coup d’œil, regrettant de ne pouvoir y rester. Puis elle s’avança dans les couloirs du cachot, sa valise à la main.

C’est alors qu’elle aperçut un élève de Serdaigle nommé Wade, qu’elle avait vu à plusieurs reprises lors de différents cours.
« Salut, fit Ann. Ça va ? »

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Wade avait le regard perdu sur la neige qu'il pouvait apercevoir de la fenêtre de son dortoir. Il était assis sur le bord de son lit, emmitouflé dans sa couette, un petit sourire au lèvres... Noël approchait et ce n'était pas pour déplaire à Wade. Effectivement, Wade passait tout ses Noëls en compagnie de sa famille. Il allait passer du temps avec sa cousine, sa mère, son père, ses oncles et tantes, ses autres cousins et cousines et sa sœur jumelle. Il allait bientôt partir, à vrai dire il partait demain. Pourtant c'était la seule année où il avait éprouvé l'envie d'écourter ses vacances en famille. Oui la seule personne capable de lui provoquer ça c'était bien sûr Chelsea Fawcett sa nounette adorée. Il reposa la couette sur son lit et commença à préparer sa valise. Un petit peu excité, il posa les livres qu'il relisait sur ses vêtements et ceux qu'il devait rapporter aux membres de sa famille avant la fin des festivités. Il se disait heureux d'avoir une famille unis et attentionnés avec les autres. Au fond ils avaient tout de même un petit coté grande famille de Sang Pur même si lui ne l'était pas. D'ailleurs ce qui n'allait pas à Serdaigle étaient regardés d'un autre regard même si jamais personne ne l'aurait avouer. Le fait que lui soit Sang-Mêlés n'a pas bousculé non plus son enfance. Il finit sa valise en y posant ses gants de Quidditch avant de la sceller d'un coup de baguette souple et précis. Il la poussa sous son lit en attendant d'avoir à la prendre le lendemain. Il voulait passer un maximum de temps avec sa Nounette qui lui manquerait énormément. Il comptait d'abord aller déjeuner avant d'aller la rejoindre dans le parc devant le lac. Il descendit la tour de Serdaigle assez rapidement sauf il s'arrêta une fois pour papoter des derniers potins avec un tableau. Il lui fit un signe de la main et continua sa descente. Il était déjà au 4ème étage et alla en direction de la Bibliothèque. Il s'y arrêta pour y emprunter quelques livres qu'il aurait vraiment voulu montrer à certains membres de la famille. Il adressa un grand sourire à Mme Pince avant de quitter tout content la Bibliothèque, les mains chargées de livres parlant de plein de sujets différents, un sur la métamorphose, un autre sur les sorts quotidiens et d'autres sur les Charmes. Il s'arrêta en suite au Bureau du Professeur Flitwick pour lui souhaiter de bonnes fêtes, il avait l'air occuper à préparer les décorations de Noël comme chaque années. Wade était enfin assis à sa table, la jolie table aux potins bleues et bronzes. Il regretterait aussi cet endroit durant ses vacances. Il mangea abondamment de tout ce qui lui tombait sous la main puis reprit ses livres et quitta la grande salle. Une fois dans les couloirs il vit une jeune fille qu'il connaissait très bien. C'était Ann Iverson la Serpentard la plus étrange que l'on puisse rencontrer. Il lui adressa un gentil sourire tout en se remémorant le cours de Soins aux Créatures Magiques et celui de Métamorphose. Elle finit par l'accoster et lui demandait si il allait bien. Elle avait une tête pas très réjouie et des bagages à la main.

Comment pourrais je aller mieux, c'est Noël! Tu pars aujourd'hui chez toi? Je te souhaite de bien t'amuser. Dis moi, tu n'as pas l'air très contente ça va?

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Contrairement à elle, le Serdaigle semblait d'excellente humeur. Ce dernier affirma qu'il ne pourrait aller mieux, à cause de Noël. Mais n’ayant pas de bagages à la main, la jeune fille supposa qu’il devait rester à Poudlard pour les vacances de Noël. Mais, après tout, peut-être partait-il un autre jour, et cela, même si la plupart des élèves qui devaient partir chez eux pour les vacances de Noël quittaient l’école aujourd’hui. Ann espérait pour le jeune homme que si ce dernier devait quitter l’école pour aller voir sa famille, cette dernière serait au moins un petit peu plus accueillante que la sienne … En fait, la seule raison de pourquoi la Serpentard partait le jour-même était qu’elle ne souhaitait guère laisser Jane toute seule devant ceux qui ne lui démontraient guère d’affection. Après tout, la jeune Poufsouffle aurait sans aucun doute besoin d’être épaulée, comme à chaque fête de famille annuelle. Et puis, si ç’avait été Ann qui était traitée ainsi par tous les membres (ou presque) de sa propre famille, elle aurait bien voulu que quelqu’un l’épaule.
« Oui, je pars chez moi pour les vacances de Noël, soupira Ann. Enfin … Plus ou moins … Et toi ? Tu vas dans ta famille, cette année ? »

Lorsque l’autre adolescent ajouta qu’il lui souhaitait de bien s’amuser, la fillette ne put s’empêcher d’être septique (et pas qu’un peu !). En fait, elle doutait fort qu’elle puisse « s’amuser » avec toute cette gagne de sorciers un peu fou maniaque de Sang-Pur qui méprisaient tous ceux qui avaient des différences d’eux … Elle ne put donc s’empêcher de répliquer :
« Ça, ça m’étonnerait ! Dans ma famille, les fêtes à Noël sont très rarement amusantes. En fait, je crois que j’aurais préféré passer toutes mes vacances de Noël en compagnie du professeur de Défense contre les Forces du Mal qu’avec ma propre famille … »
Et le pire dans tout ça, c’était sans doute que c’était la pure vérité. Pour ce qui était de sa famille, la jeune fille n’avait jamais l’habitude de camoufler la vérité. Elle était comme elle était et c’était ainsi. On ne pourrait jamais la changer. Et de toute façon, personne ne choisissait sa famille … Malheureusement …

Lorsque Wade lui demanda à son tour si elle allait bien, Ann ne se fit pas prier pour lui dire la vérité sur sa « belle » famille.
« En fait, non, ça ne va pas tellement, admit-elle. Je vais devoir passer deux semaines en compagnie de mon horrible famille de fous et honnêtement, ça ne m’enchante pas trop trop. Surtout qu’à chaque Noël, c’est toujours mais vraiment toujours la même chose ! Entre cousins et cousines, on finit toujours par se chicaner, question de divergences d’opinions … C’est vraiment moche … »
Et c’était vrai. Le Noël dernier, une énorme dispute avait éclaté entre Ann, Jane, Elena, Kelly-Jane, Millyann et Elly. Seuls Lea, Larry et Yan avaient préféré ne pas s’en mêler. Et ils avaient eut raison. Car suite à cette fête de « belle famille unie », tous étaient repartis chez eux de très mauvaise humeur.

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Wade sentit rapidement que sa joie n'était pas du tout partagée... Il ne comprenait pas pourquoi... Comment pouvait on être mécontent le jour de Noël... Surtout une Serpentard, généralement leur famille sont malgré très unies... Wade faisait tout son possible pour essayer de comprendre. A son avis il y avait une raison grave et essayer de cacher sa joie, il savait que quand on était très triste c'était très agaçant de voir quelqu'un tout excité en face de lui. Il fronça les sourcils et pinça un peu ses lèvres. Elle lui demanda alors s'il allait retrouver sa famille. Rien que le fait qu'elle dise le mot famille l'excita de plus belle . Il se tortillait, il jouait avec ses doigts et faisait mine de réfléchir en évitant le regard de la jeune serpentard... Il prit une petite inspiration et posa enfin ses doux yeux émeraude sur le visage d'Ann. En y repensant, ses yeux auraient été assortis à sa maison s'il avait été Serpentard.

Et bien effectivement je vais dans ma famille. Je pars demain, je ne suis pas pressé j'ai plein de chose à faire à Poudlard d'abord. J'allai justement retrouver ma copine pour passer ce dernier jour avec elle. Après je pars pour mon chez moi. Je suis très excité ma famille m'a beaucoup manqué et je suis en pleine réflexion pour savoir quels vont être mes cadeaux. Ma valise en est remplie au 3 Quarts. J'ai une famille assez grande nous sommes très unis.

Elle enchaina en disant que les fêtes de Noël n'étaient pas amusantes dans sa famille. Les yeux de Wade se dilatèrent choqué par les dire plus attristant de Ann. Oui parce que lui c'était toujours amusé à Noël, il avait toujours trouvé du soutien dans sa famille, il passait des heures à lire les livres qu'il venait de recevoir et s'amusait comme un fou à jouer au Quidditch avec toute la famille. C'était en général assez comique, certains membres de la famille étant vraiment moins bon que d'autres... Sa mère par exemple ne tenait pas sur un balais. L'équipe de Ely, Wade et sa sœur gagnait toujours! Mais c'était quand même amusant. Il finit par effacer le joli sourire qui fendait son visage afin d'essayer d'éprouver un peu de compassion pour la jeune serpentard.

Oh et bien... Tu m'en vois désolé...

Quand elle se mit à critiquer sa famille Wade sortit de ses gonds, la famille c'était quelque chose de très important malgré les divergences d'opinions. Il faut savoir laisser couler les mauvaises choses pour ne retenir que les bons moments... Les yeux de Wade se refermèrent et il fronça les sourcils essayant de comprendre ce qui pouvait engendrer une telle réaction de la part de la jeune serpentard. Pour une fille aussi gentille qu'elle il lui paraissait impossible que sa famille ne soit pas la plus belle chose de sa vie. Il essaya de se reconcentrer, ouvrit ses paupières et lui adressa la parole d'un ton plus ou moins agaçant.

Comment peux tu critiquer ta famille Ann? Je ne te croyais pas comme ça... enfin je veux dire tu es si gentilles! Je n'arrive pas à croire que cette affection n'aille pas avec ta famille. Surtout dire d'eux qu'ils sont horribles et fous! C'est quand même beaucoup tu ne penses pas?

Il croisa ses bras sur son torse et regarda Ann d'un air hautain. Il restait bouleversé par les critiques d'Ann envers sa famille, jamais lui n'aurait oser porter une critique sur sa famille publiquement... Du moins, il ne connaissait pas les dessous de l'affaire, peut-être qu'elle se faisait frapper, qu'ils la bousculaient en la voyant ou qu'ils crachaient dans ses cheveux dès qu'ils étaient à porter... Wade effaça ces pensées répugnantes de sa tête.

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Ann ne put s’empêcher d’éprouver une pointe (une grosse pointe !) de jalousie lorsque son interlocuteur affirmait avoir très hâte de retrouver sa famille. Et surtout, elle était jalouse du fait qu’il affirmait avoir une belle famille unie. La jeune fille, elle, n’avait visiblement pas eut cette chance-là. Mais bon … Le bonheur était très relatif d’une personne à l’autre. Certains le trouvaient dans leur famille, d’autres dans leurs études ou leur travail, mais certains malheureux ne le trouvaient malheureusement jamais… Mais la Serpentard, elle, ignorait totalement dans quelle catégorie elle se trouvait. Elle savait cependant qu’elle ne se trouvait pas dans celle « famille ». En fait, c’était certainement dû aux gens qui l’entouraient, tous pour la plupart en dehors de sa propre famille. Mais bon … Là n’était pas vraiment la question …

Puis le jeune homme ajouta qu’il était désolée que la jeune fille ne se trouve pas bien dans sa famille. Mais à voir son sourire, la Serpentard devina que lui vivait une toute autre situation que la sienne lors de Noël. Normal, puisqu’il affirmait être très bien au sein de sa famille. Tant mieux pour lui !…
*Je devrais peut-être lui demander s’il souhaiterait avoir une petite sœur adoptive,* songea Ann, sarcastique.

Mais lorsque Wade critiqua Ann et la regarda d'un air hautain après qu'elle eut critiqué sa famille, la jeune fille se sentit totalement perdue, peut-être même un peu (beaucoup !) fâché. (Rien de tel que cela pour la rendre d’avantage de mauvaise humeur …) Après tout, que savait-il de sa famille ? Rien. Rien du tout. Comment pouvait-il lui reprocher de parler ainsi de sa famille ? Après tout, tout ce qu’elle avait dit était bel et bien justifié. Fous ? Eh oui … Enfin … Ce n’était peut-être pas le terme approprié … Lorsqu’elle avait dit cela, elle avait pensé surtout à son père, en fait. Dans ce cas-ci, le terme « impulsif » serait peut-être plus approprié … Parce que pour lever la main sur sa propre fille, il fallait bien que quelque chose cloche.

Elle décida donc de tout lui raconter, question de lui renvoyer sa réplique. Elle commença par pointer la balafre qu'elle avait à la joue gauche.
"Ça, c'est mon père", dit-elle, frustrée par la réaction du quatrième année.
Puis, en pointant ses yeux, elle ajouta :
"Ces yeux que tu vois juste là, ce sont ceux qui ont pleuré chaque fois que mon père a osé lever la main sur sa propre fille. Et ce sont aussi ceux qui ont pleuré lorsque ma mère est morte, chose que presque personne d'autre n'a fait."
Puis, finalement, espérant que cette dernière répliquer allait faire regretter ses paroles au Serdaigle, elle ajouta :
"Toi, tu as peut-être une belle famille heureuse et unie, mais saches que tout la monde n'a pas cette chance là. Alors, s’il te plaît, je te prierait de ne pas me juger pour quelque chose que tu ne connais même pas de ma famille … Tu n’as même pas idée de ce que certaines personnes de cette famille ont pu vivre … Aucune idée. »

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GUIRLANDE
Tous comptés

Le jeune serdaigle se sentit bouleversé par les révélation de la jeune serpentard, ses propos étaient très accusateurs et devaient très certainement être vrais… Wade ne savait plus quoi faire, comment réagir, il se sentit une certaine culpabilité de son bonheur qu’il ne pouvait partager, les yeux attristés d’Ann firent couler une larme sur la joue de Wade. Ses bras se délassèrent et tombèrent mollement le long de son corps, son regard était pensif, il essayait de porter un regard serein, voir même rassurant sur Ann. Il se lança dans quelques paroles que, il l’espérait, lui offrirait un pardon. « Je suis vraiment … désolé, je n’aurais pas du te juger… J’espère que tu te plais au moins à Poudlard? En plus je crois que tu as plutôt de bonnes notes? Pense à ton retour… » Il essaya de dessiner un petit sourire rassurant sur son visage mais il craignait qu’elle ait l’impression qu’il fasse la grimace, il se pinça la lèvre involontairement et posa une main chaleureuse sur l’épaule d’Ann. Il s’en voulait vraiment maintenant… Il s’était très mal comporté et il était vraiment peu fier de lui, il laissa aller son regard autre part pour éviter de culpabiliser en voyant le regard d’Ann triste par sa faute. Il se trouvait lâche, et c’est bien ce qu’il était, incapable d’assumer les sentiments, les émotions qui se mettaient en face de lui… Il baissa les yeux quand son regard se posa sur sa montre, il détourna son regard vers Ann avant de s’élancer encore une fois dans un discours nul et périlleux. « Tu vas rater ton train, tes cousines doivent t’attendre? Je te souhaite de … supporter au mieux ces quelques jours… » encore une fois il se tenta à un sourire rassurant qui, encore une fois, devait plus ressembler à une grimace. De tout son cœur il aurait voulu ne pas avoir croisé Ann ce jour-là pour ne pas avoir fait la bêtise de ressasser des mauvais souvenirs et son envie de rester à Poudlard apparemment…

Ann se calma en voyant que le Serdaigle faisait des efforts (bien que plutôt maladroits) pour rattraper son erreur. Elle apprécia ce fait, se disant qu'il n'avait sans doute pas voulu l'offenser. Après tout, il ne pouvait pas être au courant de tout ce qui se passait dans la famille de chaque élève de Poudlard...
"Ce n'est pas grave, répondit Ann. Tu ne pouvais pas savoir."

Elle reprit sa valise, avec l'intention d'aller, en effet, rejoindre ses cousines avant que le Poudlard Express ne quitte Poudlard.
"Et si tu veux savoir, je ne vis plus avec mon père, ajouta-t-elle, essayant à son tour de rassurer le Serdaigle. On a cru que ce serait sans doute mieux ainsi."
Après une brève pause, elle ajouta :
"Mais peu importe... Je te souhaite de passer un joyeux Noël."
Puis elle repartit le long du couloir, sa valise à la main, le coeur serré. Chaque fois qu'elle quittait Poudlard, elle avait l'horrible impression qu'on lui donnait un coup de poing dans le ventre. À vrai dire, quelqu'un l'aurait frappée, et ça lui aurait sans doute fait le même effet...

TERMINÉ POUR ANN

Wade culpabilisait de plus en plus de se retrouver face à Ann, il ne comprenait pas comment elle pouvait entretenir des liens si faibles avec sa famille, peut être cette vision lui montrait d’autres points de vus par rapport à ce qu’il avait l’habitude de connaître: par exemple lui, ou encore les Fawcett qui paraissaient être si liés. Il la regarda s’éloignait calmement tandis que ses yeux s’attristèrent en pensée à ce qu’Ann va sûrement connaître … Au bout de quelques minutes immobiles et perdu dans ses pensées, pensées bonnes qu’à augmenter sa culpabilité naissante de connaître une vie de famille heureuse… Culpabilité d’un point de vu ridicule mais après le discours si touchant d’Ann on ne pouvait que se sentir bouleversé. Il finit donc par se retourner et les couloirs de l’école qui commençait à s’illuminer par la douce lueur du jour, qui commençait à être traversé par les premiers fantômes, les plus matinaux qui sont bien rares et souvent plus sympathiques que les autres, tout ce spectacle parut alors à Wade plus terne, les fantômes lui parurent tristes, il broyait du noir.
Il détestait se sentir ainsi, il savait qu’il devenait très désagréable, peut-être même insupportable, invivable et aussi incompréhensible et inutile, ses amis s’en rendait rapidement compte et préférerait l’abandonner à son sort que ses idées redeviennent normales et saines. Il voulait surtout ne pas croiser Chelsea, elle ne l’avait jamais vu ainsi et ne voulait pas qu’elle prenne mal ses radotages et ses crises qui lui étaient causées par son impulsivité, de toute manière après le bal de Noël qui lui était resté en travers de la gorge il doutait vraiment qu’ils se revoient avant qu’il soit partit… Il alla s’isoler en premier lieu dans la salle commune mais deux personnes gênaient sa tranquillité contre leurs grés et Wade n’avait pas quitté la pièce sans les avoir insultés par plusieurs thermes qu’ils ne méritaient absolument pas mais sûrement qu’ils comprendraient son état et ne lui en voudraient pas plus tard.
Il descendit les escaliers du château d’une lenteur qui ne lui était pas propre, jetant des regards agresseurs à qui s’approchait de sa « zone intime », les tableaux lui parurent fades, les fantômes tous aigris et si transparents et incolores! La lumière émanant de l’extérieur lui parut agressive et mauvaise, il portait sa main en visière même à l’intérieur et lorsqu’il se décida à ouvrir les portes du Hall d’Entrée, ses yeux se plissèrent à tel point que son champ de vision se réduit à mètre carré qui l’entourait. Il s’avança à travers le parc profitant de l’ombre de certains quand cela lui était possible, il laissa frottait ses chaussures au sol, désherbant le chemin qu’il poursuivait comme pour montrer à tel point il était de mauvaise humeur, mais la journée avait beaucoup avancée, et il ne se rappelait même plus du pourquoi et du comment il s’était mis de mauvaise humeur, il ne le savait pas mais il l’était, il ne savait pas à qui il en voulait ou à quoi, mais il lui en voulait. Il atteignit enfin le gigantesque Terrain de Quidditch, une fois à l’intérieur, il fit des tours de stades en courant histoire de dégager toute les idées noires qu’il avait mis tant de temps à emmagasiner en cette journée qui, vu par le temps radieux qui s’affichait, était sûrement promise à être belle.
Le soir tombait et il courrait toujours, c’est quand il se rendit compte qu’il ne plissait plus les yeux qu’il su qu’il courrait depuis le temps, bien sûr il aurait aussi bien pu s’en rendre compte par l’odeur nauséabonde qui émanait de ses aisselles. Il s’arrêta histoire de se reposer, alla rejoindre les tribunes et s’y installa calmement. Sachant que s’il restait à ne rien faire il se mettrait à réfléchir et ne voulant absolument pas réfléchir pour éviter de repenser aux moments passés, il décida de s’allonger pour dormir et se reposer…
C’est une goutte d’eau éclatée sur son œil qui le réveilla en sursaut, il sortit de sa poche une petite horloge qui lui afficha une heure assez tardive, en effet le couvre feu sonnerait dans une demi-heure. Son ventre gargouilla mais il savait qu’il n’aurait pas le temps de manger, fatigué par sa longue course, il n’avait plus le courage de rentrer en courant au château et donc repartit à une vitesse comparable à celle de l’escargot par bien des points vers les grandes portes qui, rien qu’à l’idée d’avoir à les pousser pour les ouvrir, fit monter en lui un soupir de fatigue. Arrivé devant la porte et très discrètement il se servit d’un sort pour ouvrir et refermer la porte. Il ne lui restait plus qu’à monter tout les étages et retrouver son dortoir. En avançant dans les couloirs il se rappela de ce qu’il avait mis en rogne, l’échange avec Ann cette matinée, les voix résonnèrent dans le couloir comme s’il avait été spectateur, il vint à se demander si elle était déjà arrivée, et comment se passerait l’arrivée, son arrivée mais aussi l’arrivée de sa cousine Poufsouffle, ce petit adjectif qui avait l’air de représenter un si grand défaut chez sa famille au moins autant que la générosité et gentillesse d’Ann. Il n’avait plus le temps de s’arrêter, plus le temps de réfléchir, il continua son chemin en direction du dortoir, rasant les murs sinistres des couloirs, qui paraissaient imprégnés de désespoir des différents élèves ayant lâchés leurs idées noirs.

[911 Mots]
[FIN WADE]

ZONKO

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