Fly, high, in the blue sky ...[PV Laura Thinkingen]

e jour là, Yann avait fait quelques emplettes au chemin de traverse, et avait trouvé son bonheur : un magnifique Eclair de feu en parfait état. Son père lui avait beaucoup parlé du Quidditch, ce sport qui réunissait des millions de personnes, chaque année. Lui même avait fait partie de l'équipe junior d'Angleterre, avant d'arrêter pour se lancer dans sa carrière, dans le monde des moldus. Le jeune homme n'avait jamais compris pourquoi, si soudainement, son père avait décidé d'arrêter, lui qui était pourtant si doué. Ils avaient été, une fois, aux Championnats du Monde de Quidditch, et c'était la Bulgarie qui l'avait remporté. Quelle fête, quel rassemblement ! Yann n'en a que de vagues souvenirs, il devait avoir 4 ans.

Donc il avait dépensé toutes ses économies dans un balai dernier cri. Il se dirigeait, tranquillement, dans une prairie déserte ou trônait un petit stade de Quidditch abandonné. Il allait pouvoir être tranquille pour s'entraîner, et, qui sait, trouver une vocation stable, autre que boulanger ou marchand de journaux moldu. Il s'avança dans le stade, désert. Le balai était sombre, propre et bien dessiné. Les anneaux de buts étaient rouillés, et l'un d'entre eux était tombé au sol, usé par le temps et les intempéries. Il avait aussi investi dans un Souafle, lequel était d'occasion, mais ce fut le seul qu'il eut trouvé à son budget, ruiné après l'achat du balai, pour pouvoir s'entraîner un peu.

Il chevaucha donc le balai, la balle à la main. Il s'envola dans le ciel, un peu en hauteur, afin d'y voir mieux. Les tribunes étaient remplies de feuilles mortes et de vestiges d'anciens matchs. Yann s'y voyait très bien. La foule acclamant les joueurs. Il n'avait pas beaucoup l'habitude de voler, il avait dû en faire une ou deux fois dans sa vie, mais en plein centre de Londres, chevaucher un balai aurait vite fait scandale. Son père l'avait emmené, quelques fois, dans cet endroit désert, à 500 mètres de la côte, entouré de collines. Donc invisible pour les gens vivant à même deux kilomètres du stade. Yann plaça ses pieds sur le support du balai et accéléra vers les buts. Il lança la balle en l'air, et d'un léger coup de balai, frappa la balle. Il vascilla en manquant de tomber. Ce n'était pas si facile que ça en avait l'air. Et pourtant ... Yann aimait ça. Cette sensation de vitesse incomparable. Il aimait ce balai, qui lui avait coûté une fortune, il n'avait plus un sou, mais il aimait ce balai.

La balle n'avait pas atteint les buts, et s'était placée en dehors du stade, derrière les tribunes. Yann vola jusqu'au derrière, et chercha la balle des yeux. Mais il ne vit pas la balle. Il vit une jeune fille, s'approchant du stade, mais elle n'avait pas l'air de l'avoir vue. Yann pensait être le seul à connaître cet endroit, enfin, à y être retourné. Mais non ... Cette fille était bien là, elle. Il alla chercher la balle, non loin, et retourna dans les airs pour continuer de s'entraîner, ne voulant pas déranger le calme et la sérénité de la demoiselle.

Quelles vacances, mais quelles vacances ! Laura était contente. Plus que contente, même. Pour une fois qu’elle pouvait rentrer pendant l’année, et bien elle n’était pas déçue. Il faut dire que son père avait tout fait pour qu’elle ne regrette pas Poudlard lors de la semaine de nouvel an, après le bal de Noël, auquel elle avait été avec Mike, mais passons, là n’est pas le sujet. La raison pour laquelle la jeune Gryffondor avait été si contente, et bien c’est qu’elle avait eu, pour cadeau de ses parents, une place pour un match amical de Quidditch qui se déroulait dans les environs de leur village quelques jours après nouvel an. Comment ils avaient fait pour le savoir, et la manière dont ils s’étaient procurés les deux billets, la petite rouge et or n’en avait aucune idée, et après tout, elle s’en fichait un peu : la petite sorcière acceptait ce qu’on lui donnait sans se poser de questions : savoir comment des moldus avaient pu avoir des places pour un match de Quidditch ne lui apporterait rien du tout.

Voilà, après cette relativement longue introduction destinée à expliquer la raison de la présence de Laura hors de Poudlard en plein milieu de l’année scolaire, bien que nous soyons en période de vacances. La Gryffondor profitait d’ailleurs de son dernier jour à la maison avant de repartir prendre le Poudlard Express à Londres pour faire une petite ballade dans les collines qui entouraient son village, pas si petit que ça d’ailleurs puisqu’il abritait au moins deux jeunes étudiantes de Poudlard : Laura, donc, et Rory Monroe, une quatrième année de Serdaigle, et accessoirement amie de la première. Plongée dans ses pensées, la lionne comparait mentalement le paysage de son école et celui qu’elle avait devant les yeux. Elle tentait, en vain, il est utile de le dire, de les comparer et de trouver celui qu’elle préférait. Les environs du château de Poudlard, bien qu’à présent familiers, étaient toujours aussi merveilleux. Les collines de son enfance, plus lointaines à présent, recelaient quant à elle encore nombre de secrets.

Ben tient, d’ailleurs elle allait en découvrir un, des secrets, Laura. Ben oui, jamais elle n’aurait imaginé trouver un ancien stade de Quidditch apparemment abandonné depuis pas mal de temps tout près de chez elle. Il devait y avoir des protections pour empêcher les moldus de s’y aventurer, et comme la jeune fille, qui était la seule sorcière de sa famille, n’était jamais venue se promener seule dans les environs, elle ne risquait pas de trouver ce vestige. Intriguée, la Gryffondor s’approcha. Elle était fan de Quidditch, et même joueuse, puisqu’elle avait été acceptée dans l’équipe l’année précédente, et qui plus est encore intriguée par tout ce qui touchait à la sorcellerie. Sa curiosité naturelle, par ailleurs aussi extrêmement sélective, la poussa donc naturellement dans l’enceinte du stade, qui n’était apparemment pas si abandonné que ça.

En effet, quelqu’un, dont Laura ne parvenait pas à déterminer le sexe, et puis c’était de toute façon sans importance, évoluait tout en haut sur un balais, un gros souaffle rouge à la main. Bah tient, si ça n’était pas une surprise : non seulement il y avait un stade abandonné non loin de l’endroit où elle vivait depuis treize ans, mais en plus il y avait des sorciers qui venaient s’y entrainer en solitaire. La magie se cachait donc partout où on ne l’attendait pas ! En tout cas, la petite Gryffondor n’espérait pas pouvoir attirer l’attention du joueur – ou de la joueuse – de là où elle se trouvait. Elle alla donc s’asseoir sur les gradins pour le regarder, après s’être soigneusement emmitouflée dans son manteau. Il ne faisait pas trop froid, pour un mois de janvier, mais elle préférait quand même éviter de tomber malade.

Fly, high, in the blue sky ...[PV Laura Thinkingen] 639567R1

eparti dans son entraînement, Yann tentait tant bien que mal de se concentrer. A l'autre bout du terrain, trois anneaux. Il fallait qu'il réussisse à marquer dans cet anneau, le plus haut. Il fronça les sourcils, tandis qu'il lançait le Souafle en l'air et le récupérait sur le plat de la main. Il resta plusieurs secondes ainsi. Il se souvint d'un match de son père, l'Angleterre contre l'Irlande. Quel match magnifique. Des banderoles partout, des gens qui criaient son nom .... C'est comme si il résonnait dans sa tête.

Il lança le ballon avec rage, au loin, et accéléra pour arriver à sa hauteur. Il avait les larmes aux yeux. Son père, sa mère ... Pourquoi ils n'étaient plus là pour le voir ? Ils lui manquaient. Il récupéra la balle, et , en faisant une pirouette risquée et tant bien que mal réussie, fit rebondir le Souafle sur le rebord de l'anneau, et il rentra a l'intérieur. Yann était content. Il avait réussi à marquer sans gardien. Il lui fallait essayer avec gardien. La balle avait atterri en bas, sur l'espace sablé. Il descendit d'une traite, freina de justesse et récupéra le Souafle du bout des doigts. Il le mit sous son bras et remonta dans les airs.

Il recommença la même tentative, mais lança le Souafle dans les airs et donna un coup dedans avec l'arrière du balai. Le Souafle prit beaucoup de vitesse, traversa le terrain d'une traite mais rebondit violemment sur l'extérieur du rebord de l'anneau et alla se loger dans les tribunes. Un grand bruit se fit entendre. Avec la brume, Yann ne pouvait pas distinguer ce qui fit ce bruit, et se dirigea à toute vitesse vers l'origine du bruit. Il retrouva le Souafle, incrusté dans un banc en bois de la tribune. Il donna un coup de poing dedans afin de le dégager de la tribune et le récupéra au sol. Mais il sentit une présence, une présence étrange. Il tourna la tête. Non loin de là, une jeune fille était assise. Un peu plus, et c'est elle qui se prenait la balle. Yann avança vers elle afin de s'excuser.

« Désolé, je fais pas attention à ce que je fais, je débute dans le domaine … Ca va ? Tu n’as rien ? »

Yann observa la fille. Elle était assez jeune, pas plus de 18 ans en tout cas. Il se frotta la nuque. Le jeune homme ne voulait pas la gêner, elle avait l'air en pleine méditation. Il descendit de son balai, posa le Souafle sur le banc, se retourna, dos à la jeune fille, et constata les dégâts.

« Mince … Je suis vraiment pas doué … comment je vais réparer ça moi ? »

Yann s'accroupit, récupéra le morceau de bois tombé au sol, et essaya de le remettre en place. Mais rien à faire, c'était vraiment cassé. Mais ... Vu l'état du terrain, ce n'était pas un drame. Personne n'était venu ici depuis des années. Il se retourna, regarda la jeune fille, gêné, rouge, tout en se frottant la nuque.

« Encore désolé … Moi c’est Yann, Yann Fox. Et toi ? Tu es une sorcière ? »

Il se doutait bien que s'en était une ... mais si c'était une moldu ... Alors comment lui expliquer ce qu'il faisait sur un balai volant, sur ce terrain spécial... Il était dans un sale pétrin. Mais il attendit la réponse de la jeune fille pour en savoir plus.

Laura regardait toujours le joueur – ou la joueuse – s’entraîner en solitaire sur ce si surprenant terrain abandonné, quand à la suite d’une action hardie, qui aurait été magnifique pendant un match si elle avait été réussie, le souaffle rebondit à toute vitesse contre l’un des anneaux et se dirigea dangereusement vers la tribune où elle était assise. La jeune sorcière savait que si elle se prenait la grosse balle rouge dans la tête, elle aurait très mal, litote s’il en est, mais pourtant elle ne pouvait bouger, paralysée par la peur. Elle ne cria pas, ni ne leva les mains pour se protéger, ce qui de toute façon aurait été bien inutile devant la force du tir.

Fort heureusement, la souaffle s’écrasa contre les gradins, à quelques mètres d’elle. Il s’en était vraiment fallut de peu, et Laura se mordit la lèvre quand elle s’en rendit compte. Elle avait faillit avoir un grave accident, peut être être tuée, et elle n’avait pas bougé, alors qu’elle en avait la possibilité. Qu’est ce qui lui avait donc pris ? N’était-elle donc pas capable de résister à la paralysie de la peur quand elle la mettait en danger ? La jeune sorcière n’avait jamais été très courageuse, elle le savait, mais quand même elle se pensait capable de sauver sa vie quant il le fallait. Cependant, ça n’était apparemment pas le cas.

En tout cas, cette action malheureuse et dangereuse, en plus d’enfoncer une bonne partie du gradin où était assise Laura, avait créé un nuage de poussière et la jeune sorcière n’y voyait plus grand-chose autours d’elle. Mais la fumée finit par se dissiper et elle vit de nouveau la grosse balle rouge incrustée dans la tribune…et le joueur juste à côté. C’était un garçon, donc, assez âgé, bien plus qu’elle. Un adulte, et sans doute plus à Poudlard depuis un bon bout de temps. Le jeune homme récupéra son souaffle d’une façon que la petite Gryffondor qualifia intérieurement de « bourrine » avec un sourire, intérieur toujours. Elle était encore un peu choquée et hébétée par la violence du tir qui avait faillit lui arriver dans la face.

En tous cas, le garçon finit par l’apercevoir et se rapprocha d’elle, un air un peu confus sur le visage. Il s’excusa, lui demanda si tout allait bien. Encore un peu sonnée, Laura répondit machinalement, d’une petite voix mal assurée. Oui, elle allait bien, même s’il s’en était fallut de peu. Une fois qu’il en fut assuré, il se concentra sur les gradins, proprement défoncés. En même temps, ils ne devaient pas être très solides. La Gryffondor doutait qu’il en aurait été de même sur un vrai stade encore en état. D’ailleurs, ce n’était pas pour rien que celui-ci était abandonné. Bon, il pouvait aussi y avoir le manque de sorciers dans les environs, mais cela ne justifiait pas tout.

Le garçon se tourna de nouveau vers elle, le village rouge pivoine, pour lui demander si elle était une sorcière. Et pour se présenter aussi. Laura haussa les épaules et leva les yeux au ciel. Quelle question bête. D’une, elle n’aurait sans doute pas pu atterrir ici si elle n’avait pas été une sorcière, et de deux elle se serait sans doute déjà sauvée, ou bien elle aurait cru rêver. Enfin bref, elle ne savait pas vraiment ce qu’il se serait passé et s’en fichait comme du nom des premières années de Serpentard. Et c’est peu dire que la jeune Gryffondor ne se préoccupait pas des noms des verts et argents.

- Non, je m’appelle Ginette et j’habite à la ferme à côté, comment tu fais pour voler sur un balais ?

Laura fit un petit sourire au joueur amateur (comme si elle était une professionnelle…) et, pour éviter tout malentendu et un mauvais départ dans la conversation, ou en tout cas un plus mauvais que ça n’était partit, corrigea presque instantanément :

- En fait j’suis Laura, et bien entendu que j’suis une sorcière.

Elle jeta un regard rapide à la tribune défoncée par le souaffle, puis s’adressa de nouveau au jeune homme.

- En fait, j’crois bien que personne ne te tiendra rigueur de l’avoir cassée.

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