[Thème] [Terminé] A present just for you [PV]

« Si tu veux, on pourra le regarder ensemble si tu viens à la maison. Je l’ai en DVD ». proposa Hainoa. Car oui, passage en l’an 2000, oblige. Ces vieilleries de cassettes avaient été remplacées par de petits disques numériques bien plus pratiques –rembobiner, l’air de rien, c’était long !-. Du coup, le père d’Hainoa, toujours soucieux de faire plaisir à sa fille adorée, avait renouvelé leurs collections de Disney, films, et autres dessins-animés par des piles de DVD flambant neufs. D’ailleurs, la blonde en avait été très contente. Elle trouvait justement que ses étuis de cassettes étaient trop usés, et prenaient trop de place. Elle les laissait généralement traînasser un peu partout puisqu’ils ne rentraient plus dans les étagères, ce qui induisait une collision cassette/orteil au moins tous les deux jours.

« Sinon, je pense que tu peux garder la chaîne. Mais la chaîne, tu la mets tous les jours, peut être que tu pourrais changer juste pour le bal, non ? » Ce qui était vrai. A force de voir Fredericke avec ces pendentifs –qu’elle avait trouvés très jolis les premières fois-, Hainie n’y faisait même plus attention. C’était tellement habituel, qu’elle oubliait de regarder. Et puis quitte à en mettre plein les yeux à Vincent le soir du bal, il valait mieux qu’elle le fasse jusqu’au bout : « Tu n’as pas un joli collier avec quelque chose de bleu ? Ça ferait assorti. En plus c’est une grande occasion, il faut que tu portes des trucs uniques de partout ! » Ce qui sous entendait : mêmes les chaussures, et tout et tout ! Enfin bon. Hainie, de toute façon, n’avait jamais été à la pointe de la mode, et n’était certainement pas de bon conseil. Mais elle avait tant de fois entendu Marine parler d’affaires qu’elle ne mettrait que lors des grandes occasions, et qu’il ne fallait absolument pas remettre deux fois, qu’elle jugea judicieux de le rappeler à l’allemande.

« Oui, le vert, c’est pas joli » commenta, évasive, la petite blonde, qui avait toujours préféré des couleurs pâles ou chaudes. Mais après tout, sa préférée restait le blanc. Même si ce n’était pas vraiment une couleur. Au moins, le blanc allait avec tout –comme le noir, d’ailleurs-.

Puis Fredericke lui mentionna les amies de Vincent. Ouuuuh ! C’était pas du joli-joli. La seule personne qui avait l’air potable dans le lot était Seth, qu’Hainoa avait croisé quelques fois, et qui était chez les Aigles. Mais puisque Fredericke ne l’aimait pas, c’était sûrement qu’il n’était pas très gentil. Heaven, n’en parlons même pas. Hainoa la trouvait prétentieuse, hautaine et méchante. L’archétype de la Serpentard par excellence. Elle en avait tous les défauts ! Même si Hainie ne la connaissait pas plus que ça… Puis Marie, c’était à peu près la même chose, à l’exception près que Marie était blonde. Et qu’Hainoa pensait que les blonds n’étaient pas si méchants, au fond –c’est qu’elle n’avait jamais connu Drago Malefoy -. Curieuse néanmoins, et sentant dans la voix de son amie, qu’elle ne détestait pas tant Marie que ça –ce qui était bizarre, vu qu’elle était et sortie avec Vincent avant, et une Serpentard. Ouh le méchant mélange !-, la jeune Stewart demanda : « Ah bon ? Il s’est passé quoi ? »

Puis, se reconcentrant sur sa coiffure, elle finit par entortiller la tresser pour le nouer à la façon d’un chignon, laissant une grande majorité des cheveux tomber en cascade sur les épaules et le dos de la préfète. Hum oui, c’était plutôt joli, si on voulait connaître l’humble avis de la confectionneuse. Mais elle n’était pas sûre que les cheveux pourraient rester fixés ainsi toute une soirée…

Fort heureusement, Fredericke savait ce qu’était un dvd, dans le cas contraire, elle aurait sûrement pensé que son amie lui parlait chinois (non, non simplement moldu). Il y avait deux ans de ça, Fred’ avait découvert la joie du cinéma à la maison ! Elle ne recevait pas la télé, en revanche, elle avait eu un des tous premiers lecteur dvd peu de temps après (même si ça se comptait en mois) parce qu’elle l’avait demandé à son père pour son anniversaire. Celui de ses quinze ans en fait, donc il y avait un an tout juste.

« Oh oui, ce serait chouette ! Ou alors, tu emmènes le dvd chez moi, comme ça on fait d’une pierre deux coups ! » Dans le sens où elle pourrait visiter le château Maiden dont elles parlaient un peu avant. Et puis recevoir quelqu’un d’autre que Vincent au château, ce serait amusant. Parce qu’en fait, si on y réfléchissait bien, le château c’était aussi devenu la maison de Vincent, puisqu’il était sous la tutelle de la famille de Fred’. Bref, c’était pas comme avoir une invitée quoi ! Il faudrait aussi que notre jeune lionne arrive un jour à faire venir Elyna et Ophélia. L’un des obstacles était justement Vincent, il supporterait mal qu’Ophy – qu’il n’aimait pas – vienne squatter chez eux, encore plus dans la chambre de Fred’, surtout que du coup et bah… elle s’occuperait moins de lui. Et Vincent détestait tout ce qui accaparait Fredericke, enfin, les gens du moins. Les activités, ce n’était pas grave, sinon ça l’aurait plus perturbé que ça qu’elle devienne préfète.

« Bah le stress c’est que quand j’ai été au bal il y a deux ans, ma gourmette faisait super tâche avec ma robe, alors je l’avais enlevé… et Vincent m’en avait fait une super crise. Du coup j’hésite, même si cette année je n’embrasserais pas un autre garçon devant lui, ce qui limitera forcément les dégâts. » Elle n’avait jamais su ce qui avait vraiment fâché Vincent entre Axel ou la gourmette, mais officiellement, c’était la gourmette, donc bon… pouvait-elle enlever le pendentif ? C’était toute la question du jour et de ce poste over pourri parce que j’arrive pas à aligner deux idées correctement.

« Mais j’ai quelques colliers… regarde. » Elle ouvrit sa boite à bijoux, et là, tellement de pierreries que s’en était à ne pas comprendre comment c’était possible que Fred’ porte en permanence la même chose. Mais si elle avait beaucoup de vêtements et de bijoux, c’était parce qu’elle était duchesse, pas parce qu’elle aimait ça. Elle, le premier truc confortable qui passait faisait l’affaire… sauf si elle essayait de plaire bien sûr, mais ça n’arrivait pas tous les jours non plus, c’était réservé à Vincent et aux grandes occasions !

Venons-en donc plutôt au sujet Marie « Bah, Vincent s’est crût amoureux d’elle mais il ne l’était pas tout à fait, j’ai toujours été la plus importante même si moi je me suis sentie délaissée… alors bah… ça a fini par mal tourner, et Marie l’a quitté quand elle a compris que c’était moi qu’il aimait. Maintenant, elle manque de confiance en amour, elle est devenue hyper jalouse. C’est triste quand même… » Mais là, c’était sans compter que Marie détestait qu’on la surpasse bien évidemment, ce qui expliquait aussi sa jalousie. Pendant qu’elle parlait, elle regardait distraitement dans le miroir ce que la coiffure donnait. « Tu devrais vraiment te lancer dans la coiffure après l’école. » Bah quoi ? Pourquoi pas après tout ?

Oh oui ! Hainoa amenait le DVD chez Fredericke, et en plus, elle pourrait voir un véritable château de princesse ! Cette idée enthousiasma beaucoup la petite, qui se demandait quand est ce qu’elle pourrait s’incruster aller chez son amie. Et le plus tôt serait le mieux ! Si elle n’avait pas eu une once de politesse, la Gryffondor aurait sûrement rappelé à l’allemande tous les jours qu’elles se devaient d’aller regarder Pocahontas. Jusqu’à ce que la préfète ne se décide pour le faire taire et l’embarquer chez elle. Bon. Forcément, elle devrait demander l’autorisation à son père de sortir le DVD de chez elle. Mais elle avait tout de même 16 ans ! Il ne lui dirait certainement rien. Du moment que personne n’abîmait le DVD neuf, il n’y aurait pas de problèmes. Et puis Fredericke ne ferait certainement jamais ça. Vincent, s’il était là, peut-être. Hum. Elle devrait le surveiller, ce petit bonhomme là. Pour le moment, elle ne lui faisait pas confiance. C’était un Serpentard, tout de même. et en plus, il n’était pas blond.

« Ça marche, j’amènerai Pocahontas. » , répondit Hainoa, un grand sourire aux lèvres. « quand est ce qu’on y va ? Là, maintenant, tout de suite ? Il faudra juste que tu me donnes l’adresse complète avant. Etant donné que chez moi, on a pas de poudre de cheminette d’ailleurs, on a même pas de cheminée. » Parce que bon. Hainoa s’en était souvent servie lorsqu’elle passait ses vacances chez Nicolas, Orla ou Isaac -pour faire le trajet de chez eux jusqu’au Chemin de Traverse, principalement-. Mais elle avait aussi remarqué que lorsqu’on indiquait l’adresse, c’était généralement des trucs comme [color=crimson]« Chemin de Traverse ! » ou « Manoir Irving ! » . Et jamais du « Chez Monsieur Stewart, 14 Rue du Chevalier Toqué, Londres » . Du coup, elle avait été bien embêtée la première fois, lorsque Nicolas lui avait simplement dit dans sa lettre « Et pour l’adresse, t’as qu’à juste dire ‘Demeure des Caremis’ ». Oui ben son père avait eu beau taper sur Mappy et râler comme un barje, il n’en avait tiré rien de bon comment ça, « pas bien de faire de la pub » ?

Hainoa écouta avec attention il n’y avait pas de papillon pour la perturber. Quoique, elle se dissipait très bien toute seule l’histoire de Fredericke à propos de la fameuse gourmette. Décidemment, elle n’avait jamais vu Vinc’, mais elle avait une image plutôt négative. Lui faire un caca nerveux juste pour ça ?! Il pouvait déjà s’estimer heureux d’avoir une copine géniale comme Fredericke. Non mais ! M’enfin. Ne faisant aucun commentaire sur le caractère de panda mal léché Vincent, Hainoa tenta de trouver un bon compromis. « Au pire, tu peux toujours la porter en bracelet, c’est plus discret. Au moins, tu l’auras sur toi. Et tu pourras mettre un joli collier ». Vu que bon, c’était quand même LE bijou qui sautait le plus aux yeux à première vue. Peut-être bien plus à cause de sa position anatomique –dans la transition visage-poitrine, quoi- que parce que c’était plus commun de regarder face à soi quand on dansait, que les poignets. et tant qu’à faire, on allait pas se mettre à mater les pieds, hein ?

Lâchant ensuite un « Wooooooow ! » d’admiration lorsque Fredericke lui montra tous ses bijoux, Hainoa les dévora des yeux –on touche pas si on t’y a pas autorisé, Hainie !-. Ils étaient tous plus beaux les uns que les autres ! La jeune Gryffondor avait toujours été attirée par les pierres précieuses. Elles reflétaient la lumière avec tant d’ingéniosité ! Et puis elle était légèrement pie sur les bords. Toujours attirée par ce qui brillait…
« Je crois qu’avec ta robe, celui-ci ferait l’affaire », indiqua Hainoa, après un long moment d’observation béate. Elle pointait du doigt une sorte de collier composé de ce qui semblait être une fine chaîne d’argent, avec en guise de pendentif, un saphir –c’était un vrai ? vraiment ? *-*- taillé en forme d’étoile, qui, lui semblait-il, serait parfait dans le rôle de "parure de Fred".

Revenant momentanément sur le sujet de Marie, la gamine demanda, soudainement piquée par la curiosité « Mais tu es amie avec Marie, maintenant ? Ca doit vous mettre dans une situation délicate, non ? ». Parce que oui, Hainoa ne connaissait pas non plus toutes les fréquentations de sa camarade –elles étaient trop nombreuses !- Elle avait juste retenu que Fredericke était très proche d’Ophélia, Adrien et Elyna, entre autres…

Puis, satisfaite du compliment de sa camarade, Hainoa fini par défaire les cheveux de cette dernière, et à la remettre telle qu’ils étaient avant qu’elle n’y touche. La séance coiffure était terminée pour ce soir-là. Après tout, il restait 4 mois avant le Bal de Noël. Elle aurait tout le temps de faire joujou avec les cheveux de Fred d’ici là. « Ca ne m’était pas vraiment venu à l’idée. Mais je voudrais faire un métier un peu plus original. Du genre, Ministre de la Magie. Ou bien Professeur MacGonagall ». Ah. C’était bien d’avoir de l’ambition, de temps en temps. Le fait est qu’Hainoa ne savait toujours pas ce qu’elle ferait plus tard. Mais bon. Elle avait encore deux ans pour y penser. et puis le chômage, c’est bien aussi

Cela n’aurait pas dérangé Fredericke que Hainoa lui rappelle régulièrement qu’elle devait venir chez elle. Le truc, c’est que Fred’ ne pouvait pas faire une telle chose sans en parler avant avec Vincent, qui vivait là-bas aussi quand même, et en plus de ça, il fallait aussi prévenir sa tante. Depuis la mort de Hans Maiden, Liza, la tante de Fredericke, était devenue plus coulante, sûrement par lassitude, mais aussi parce que sa nièce était la seule personne de son sang à vivre encore avec elle. Quelque part, elle devait en être trop heureuse pour être contrariante… En tout cas, il était clair que Liza avait beaucoup changé et l’admiration que Fred’ lui vouait petite s’était changé en véritable affection. Finalement, sa tante était plus une mère pour elle ces dernières années que sa véritable mère… bien que cela ne fût guère surprenant, sa mère ne s’étant jamais comporté comme tel.

« Tu pourras emmener d’autres trucs si tu veux, même si rien que la visite du domaine nous occupera pas mal ! Mais il faut que j’en parle à Vincent avant, parce qu’il vit avec moi déjà, et puis il sera peut-être un peu triste que je ne dorme pas avec lui. » Même si lui, du moment qu’il pouvait dormir… Fred’ se demandait parfois sincèrement s’il avait d’autres priorités dans la vie, elle bien sûr, mais sinon ça ? Enfin… ce n’était pas le sujet. « Tu n’auras qu’à aller jusqu’à la gare d’Hamburg, je viendrais t’y chercher. Parce que je n’habite pas vraiment dans la ville, le château est excentré et il est incartable. » C'est-à-dire qu’il ne pouvait figurer sur aucune carte. Seuls les gens qui connaissaient son existence pouvait le voir et y pénétrer. C’était une mesure assez vieille, visant à se protéger des moldus un peu trop curieux ou un peu trop avide.

« C’est une idée. » Commença-t-elle au sujet du bracelet, avant de dire prudemment « Mais je pense qu’il sera plus sage de demander carrément son avis à Vincent. Normalement, il ne devrait pas y avoir de problèmes, je reste persuadée que le vrai souci la dernière fois c’était Axel, pas la gourmette en elle-même… bien qu’elle reste très symbolique, à mes yeux comme aux siens. » Un peu comme la montre qu’elle lui avait offert pour ses douze ans, c’était des cadeaux qu’on ne pouvait pas laisser de côtés, ils étaient trop chargés symboliquement.

« Ah oui, celui-ci est pas mal ! C’est un saphir que mon père a fait taillé pour moi quand je suis entrée à Sterne. Il aurait aimé trouver un rubis – pour le côté Gryffondor – mais à ce moment il n’y en avait pas chez notre bijoutier. Je crois que je ne l’ai jamais mis, pourtant il est très beau. » Elle prit donc délicatement la chaîne et la tendit à Hainoa pour qu’elle l’aide à la passer. Ceci fait, la jeune Gryffondor s’admira dans le reflet, c’est vrai qu’il allait bien avec sa robe !

Revenant à Marie, Fredericke re-pensa à comment elle était devenue amie avec la Serpentard. En réalité, elles étaient assez semblables par certains points – c’est sûrement ce qui avait troublé Vincent -, mais elles étaient aussi différentes par bien des aspects. Fred’ par exemple n’était pas si intéressé que ça par les vêtements ou tous ces trucs là… ça lui passait vraiment au-dessus même si la conversation du moment aurait pût en faire douter… « Pas vraiment. Marie a conscience que c’était une erreur de sortir avec Vincent alors que… bah… je ne sais pas comment dire ça… mais disons que je prenais trop de place. Et puis, maintenant elle est avec Tobias. Quant à moi, c’est vrai qu’à l’époque je lui en voulais beaucoup – et c’était sûrement réciproque -, mais au final, j’ai gagné. Continué à la haïr ce serait de la méchanceté alors qu’elle a eut le cœur brisé par ma faute. On a enterré la hache de guerre… et après on s’est rendu compte qu’en fait on s’entendait très bien. » Tout simplement.

Quant aux projets de carrière de la jeune fille, Fred’ se retint de faire toute réflexion, et se contenta d’un « Ah oui ? Moi je vais essayer de devenir photographe d’art. Après tout, c’est pas comme si j’avais besoin d’argent. » Donc autant faire quelque chose qu’elle aimerait… ou bien toucher à tout.

« D’accord ! J’amènerai toute ma collection de Disney, alors » . Bon. L’idée que des dessins animés puissent être considérés comme légèrement gamins lorsqu’on avait 16 ans n’avait même pas traversé l’esprit de la petite blonde. Etant donné qu’elle-même les adorait toujours –certainement parce qu’elle était restée enfant longtemps-, elle n’y voyait là aucun problème. Après, peut être que Fredericke risquait de les trouver un peu trop gosse à son goût. Encore que, les Disney, c’était indémodable. « Tu peux toujours dormir avec lui, même quand je serai là. Moi je dormirais avec Gerbille » , répondit la Gryffondor. Ben oui. Si elle venait, Fred’ n’était pas obligée de rester avec elle 24h/24. Après, elle serait passée rapidement du statut d’invitée, à celui d’indésirable –même si elle se doutait qu’aux yeux de Vincent, ce serait certainement indésirable tout de suite-

En parlant du château, Hainoa fit tilt lorsqu’elle entendit le mot incartable. Elle avait déjà eu affaire à ce terme auparavant, lorsqu’elle était en 1 ère année. C’était même Hermione Granger qui l’avait prononcé lors des réunions de l’Armée de Dumbledore, pour caractériser la Salle sur Demande. Sur le coup, Hainoa n’avait pas vraiment compris, et avait donc demandé à la Miss Je-Sais-Tout des Gryffondors, quelques précisions. Et apparemment, la Salle de l’AD ne pouvait figurer sur aucune carte du château. De plus, elle apparaissait comme un grand mur à quiconque passait devant sans avoir l’intention d’y entrer, de la même façon que Poudlard avait l’apparence d’une vieille bicoque délabrée sur le point de s’effondrer aux yeux des moldus. Piquée de nouveau par la curiosité, Hainie demanda : « Oh ! Et il apparaît comment, ton château, pour les moldus ? »

« Oui, je pense qu’il vaut mieux lui en parler avant. » Au moins, il ne pètera pas un boulon comme au bal d’il y a deux ans, pensait la jeune Stewart sans trop oser le dire. « Ca gâche juste un peu la surprise, mais bon. » Après tout, si ça se transformait en mauvaise surprise à cause du caractère un peu trop féminin sur les bords de Vincent, Fred passerait une soirée de bal plus que ratée. Il valait donc mieux limiter les dégâts.

Trépignante de joie, Hainoa attrapa avec milles précautions, le beau bijou que Fredericke lui tendait, et admira la grosse pierre en forme d’étoile. De près, il était encore plus magnifique. Et tellement léger ! La fine chaîne d’argent coulait entre ses doigts, presque comme de l’eau. C’était magique.
S’arrachant tout de même à la contemplation de l’objet, Hainoa passa le collier autour du cou de l’allemande, et le referma. Puis, elle regarda l’effet final dans le miroir. C’était top !
« C’est un très joli cadeau, en tout cas. » commenta la blonde, envieuse. Elle se demandait même si elle ne devrait pas entrer elle aussi à Sterne pour que son père lui en offre un d’aussi beau. Mais sachant qu’elle dansait plus comme une Mandragore qu’autre chose, elle préférait éviter d’aller se ridiculiser sur une scène.

Hainoa n’ajouta aucun commentaire lorsque Fredericke parla de Marie. Il était vrai que c’était un peu triste, comme histoire. et puis, encore une fois, Marie était blonde, donc ça attirait forcément la sympathie #SBAF#. Mais la lionne n’était pas du genre à s’apitoyer sur le sort des Serpentards. Et puis maintenant elle était avec quelqu’un d’autre, donc c’était de l’histoire ancienne... Il était quand même étrange que des Gryffondor et des Serpentard s’entendent aussi bien. Boh. Après tout, ce n’était pas si rare que ça. Elle-même s’entendait très bien avec Isaac Irving, qui était pourtant préfet de la maison des Vert et Argent.

Revenant sur le sujet des métiers futurs, Hainoa demanda : « Ah bon ? Tu ne veux pas devenir danseuse ? Ou attrapeuse dans une équipe de Quidditch ? » Tant qu’on y était. Mais il était vrai que Fredericke avait du talent dans ces deux domaines. Après, Hainoa ne l’avait jamais vu se servir d’un appareil photo. Elle ne pouvait donc pas dire. Ce qui était incroyable en revanche, c’était le panel d’activités dans lesquelles Fred était à l’aise. Y’a pas, la jeune Maiden, elle était balaise !

Fredericke n’avait encore jamais vu de disney mais rassurons nous, elle adorerait probablement puisque c’était tout à fait son genre ! Autant, dans les faits, elle n’aimait pas trop les mièvreries (les actes plus que les mots, c’était un peu sa philosophie en amour), autant dans les fictions, elle aimait tout ce qui était ultra romantique et hyper gniangian. Elle avait même réussi à traîné Vincent au cinéma voir Coup de Foudre à Nothing Hill avec Julia Roberts, un film bien culcul la praline comme il en existait peu ! Toutefois, c’était exceptionnel et essentiellement dû à l’époque au fait que c’était les 15 ans de Fredericke (et oui, ça avait donc un an, c’était avant qu’ils sortent ensemble !). D’ailleurs, au passage, il faut quand même savoir que Fred’ avait un gros faible pour Hugh Grant, mais chuuuuut.

« Si tu veux, tu pourras rester autant que tu veux de toute façon ! » Voilà au moins qui avait le mérite d’être clair. Même si avant ça il fallait l’autorisation de Vincent. Quant au fait de dormir avec Vincent avec Hainoa à côté, ne cherchez pas pourquoi, cette idée la dérangeait. Sûrement parce que la Fred’ de Vincent et celle de Hainoa étaient sensiblement différentes, si elle dormait avec Vincent, il s’attendrait à ce qu’elle soit… comme d’habitude (sa Fred’ à lui quoi), alors qu’avec Hainie’ à côté, ce ne pourrait être le cas selon toute probabilité. Il y avait toujours eu un mur entre le duo que formait Fred’ et Vincent et le reste du monde, Fred’ n’avait jamais compris comment le briser, pourtant, ils avaient essayés chacun à leur façon… mais finalement, ça restait eux… et les autres… c’était comme ça. Cela n’empêchait pas Fredericke de très bien s’intégrer en société et d’avoir des amis, ça signifiait juste qu’elle ne pouvait pas être autant elle-même qu’avec Vincent, après tout, il était la seule à autant l’aimer malgré ses défauts. Elle devenait nettement plus lisse lorsqu’elle était avec les autres… mais bon, Fred’ ne pouvait pas expliquer ça à Hainie’, parce qu’elle n’en comprenait pas forcément les raisons non plus.

« Je lui demanderais ce qu’il préfère. » Puis si Hainie le dérangeait vraiment, le château était grand après tout, il pouvait aller dans une chambre d’ami. La suite royale était pas mal. C’était là que dormait l’empereur de prusse dans les temps anciens.

« Les moldus ne voient qu’une épaisse forêt, pas le château. Et quand ils passent devant, ils n’ont pas du tout envie de pénétrer dans les bois… qui sont en fait notre parc, mais ils le voient beaucoup moins beau qu’il n’est. » Tout simplement, c’était souvent pour les endroits incartables d’ailleurs. C’était de véritables repoussoirs pour les moldus ! Mais Fredericke trouvait qu’ainsi c’était nettement plus tranquille, elle avait passé des heures et des heures dans le parc, toute seule, absolument certaine que personne ne pourrait venir la voir de la rue…

« Vincent n’est pas très fan des surprises. » Finit par répondre Fredericke au sujet de sa tenue tout en riant. En fait, elle se souvenait de leur première fois qui avait failli tourner au drame parce qu’elle lui avait fait la surprise de l’attendre dans son lit justement. Il avait failli en faire une crise de nerf le pauvre… et ils avaient failli se disputer parce que Fred’ l’avait très mal pris sur le moment. Heureusement, ils avaient fini par se comprendre !

« Oui, mon père a beaucoup de goût. » Le ton de Fred’ était assez étrange, entre la douceur de ce qu’une fille éprouve pour son père mais avec une pointe de froideur qui marquait son amertume. Fredericke adorait son père mais si rien n’allait correctement dans sa vie en dehors de ses amours (et encore) c’était entièrement sa faute…

« Je ne suis pas assez douée pour devenir pro’ en Quidditch, par contre je le suis sûrement en danse… ou je pourrais le devenir… mais Vincent n’est pas d’accord et tout bien réfléchi, je peux le comprendre. En plus, je veux vraiment des enfants et les danseuses doivent faire attention à leur ligne avant tout. » Bon, elle ne voulait pas des enfants dès sa sortie de l’école non plus, mais pas à trente ans, entre les deux disons ! Et puis, la photo était son premier amour, c’était sa passion d’enfant… y revenir avait quelque chose de fascinant et de nostalgique.

« C’est gentil, merci » , répondit simplement Hainoa lorsque sa camarade lui proposa de rester autant de temps qu’elle le voulait. C’était certain, elle aurait été très contente de passer le plus de temps possible avec Fredericke –et dans son château !-. Même si dans l’instant présent, elles étaient aussi ensemble et dans le château de Poudlard. Il n’empêche que ce ne serait pas vraiment pareil. Se voir en dehors du cadre scolaire était le premier pas vers une amitié longue et sincère. Elle ne savait néanmoins pas encore comment allait se passer sa rencontre avec Vincent, et si le Serpentard allait l’accepter, ou la mettre définitivement dans la corbeille des « gêneuses ». Boh. Elle aurait tout le temps d’y penser plus tard. Après tout, elle n’était pas contrariante comme fille –bien qu’un peu trop bavarde, et largement siphonnée de la cervelle -. Il n’empêche que ce Vert et Argent avait l’air d’avoir toutes les tares du monde !

En parlant de lui, d’ailleurs, Fredericke précisa qu’il n’aimait pas les surprises. Voilà qui était original ! chiant, en plus de ça. Mais bon, même si Hainoa n’était pas une fashion victim, il lui semblait tout de même normal qu’une fille ne doive absolument pas montrer sa tenue à son partenaire avant le bal. Marine ne lui avait que trop souvent répété. Les demoiselles se devaient d’en mettre plein la vue à leurs copains, surtout lors de ces évènements. Mais bon. Marine n’était pas la parole de l’Evangile. D’autant plus qu’elle n’avait jamais eu de copain.

Hainie ne fit pas de remarques supplémentaires, lorsque l’allemande revint sur le sujet du collier. Pour sûr, son père avait beaucoup de goût ! D’ailleurs, il lui semblait même que c’était un genre de Papa génial. En tout cas, assez génial pour remuer ciel et terre afin de trouver un beau costume de fée pour le Halloween de sa fille. Tandis que le père d’Hainoa était hum… disons, spécial. Tout d’abord, c’était un moldu pur et dur, qui avait découvert le monde magique lorsque sa fille avait reçu sa première lettre de Poudlard. Forcément, il avait été émerveillé par les sorciers et la magie. Un peu trop au goût d’Hainoa, qui trouvait que son Papa lui flanquait la honte à chaque fois qu’ils allaient sur le Chemin de Traverse, s’agitant et gesticulant comme un gamin qui aurait un lombric dans le caleçon. Ensuite, il était paranoïaque. Mais quand je dis parano, c’était parano grave ! Même après la mort de Vous-Savez-Qui, il continuait de prendre milles précautions afin de s’assurer que sa fille n’était pas un Mangemort déguisé. Et aujourd’hui encore, d’ailleurs…
Bref, un Papa un peu loufoque sur les bords.

Hainoa n’était cependant pas d’accord sur le fait que Fredericke ne se trouve pas assez douée au Quidditch. Enfin après tout, elle n’y connaissait pas grand-chose sur ce sport sorcier, et détestait regarder les matches. A part ceux de Gryffondor, où elle faisait un énoooorme effort pour y assister. on l’obligeait aussi un peu beaucoup. Ce dont la blonde était sûre en tout cas, c’était que Fredericke était absolument gé-ni-a-le sur un balais. Elle évoluait dans l’air avec une telle fluidité. En tout cas, c’était ce qui lui semblait. Il était difficile de suivre un match lorsqu’on avait la tête plantée dans un sac en papier, menaçant de recracher son petit déjeuner à la moindre émotion forte. « Moi je te trouve très forte en Quidditch » , commenta Hainoa.
Et pour la danse, c’était le même deal. Hainoa n’avait vu que très peu de spectacles de Sterne, mais elle apercevait quand même sa camarade danser de temps en temps. Ne serai-ce que dans leur dortoir, où Fredericke esquissait parfois quelques pas, sûrement sans trop s’en rendre compte. « C’est dommage pour la danse… » soupira-t-elle. Ah ! C’était encore de la faute à Vincent, tout ça ! elle allait se mettre à le détester avant même de l’avoir rencontré xD Mais c’est vrai que pour les bébés, ce ne serait pas très pratique.

« Tu as sur toi des photos que tu as faites, sinon ? » fini par demander la petite lionne, impatiente de découvrir un des autres talent de la préfète.

Fredericke n’aurait pas apprécié de savoir que son amie considérait que Vincent avait toutes les tares du monde. Après tout, il avait aussi plein de qualités, elles n’étaient juste pas visibles au premier coup d’œil. Enfin… il était beau, ça, ça se voyait non ? Mais il semblait évident que la jeune Hainoa, pas très au fait des relations hommes/femmes, ne prennent pas ce genre d’élément en considération. Pourtant, Fredericke trouvait que c’était non négligeable, elle était fière que son copain soit super beau, et même que son mauvais caractère l’arrangeait parce que sinon elle était sûre que trop de filles essaierait de le lui piquer… et jalouse comme elle était, elle l’aurait passablement mal vécu.

Comme le regard de la lionne se posait sur son reflet, elle admira les différentes facettes de la pierre bleue, repensant à son père. Elle ne lui écrivait plus depuis l’annonce du divorce, elle ne le souhaitait pas. Que lui dire ? Que quitter sa mère était une mauvaise chose ? Elle savait que c’était faux, au contraire, c’était sûrement mieux pour tout le monde… de là à l’avouer, il y avait un monde en revanche, et elle ne le franchirait pas.

« Tu parles, on a raté la coupe l’année dernière, tout ça parce que nos poursuiveurs dormaient sur leurs balais et que moi j’étais vraiment pas en bon état. J’aurais réussi à attraper les deux vifs que j’ai manqués, tout aurait été différent… » Oui, Fredericke en avait gros sur la patate en ce qui concernait la coupe de Quidditch, peut-être plus encore que la coupe des quatre maisons. Mais elle espérait bien que cette année ce serait tout autre chose ! Ils le sauraient bientôt de toute façon, les entraînements auraient bientôt lieu à nouveau.

« Je trouvais ça dommage aussi au début, mais finalement, je crois que je préfère privilégié mon futur avec Vincent. On a jamais trop parlé de l’après Poudlard ensemble, mais de mon côté c’est clair, je veux profiter de nous et de ma jeunesse, et après je voudrais des enfants. Peut-être que d’ici là, les choses changeront, mais pour le moment c’est mon souhait le plus cher. » Porter l’enfant de Vincent, un jour, ça lui paraissait vraiment très lointain mais c’était aussi quelque chose de très concret à ses yeux, ce serait leur famille, leur foyer avec le plus d’amour possible pour se venger de tout ce qui n’avait pas été dans le leur, eux, les enfants abandonnés. Mais c’était la première fois qu’elle en parlait sérieusement à quelqu’un, elle savait qu’elle était trop jeune pour vraiment savoir ce que ça pourrait impliqué alors elle évitait d’en parler, mais au fond de son cœur et dans ses rêves, c’était toujours ainsi que cela se passait, elle s’offrait et offrait à Vincent ce qui leur avait toujours manqué et elle s’occupait de son enfant avec tout l’amour qu’elle-même n’avait pas eu. Fred’ voulait tout simplement son happy end… et comme elle était têtue, elle ferait tout pour l’obtenir.

« Oui, oui, j’en ai ! » Elle attrapa son journal intime et sortit quelques photos de la couverture, certaines étaient faites en Allemagne, d’autres à Poudlard, mais c’était souvent des natures mortes et des paysages même s’il y avait une photo de Vincent en train de dormir paisiblement qu’elle avait pris durant l’été. Elle l’avait trouvé tellement choupinet qu’elle n’avait pas pu résister elle est gâteuse.

Elle passa les photos à Hainie puis regarda l’heure « Arf, mince, c’est bientôt l’heure ! Tu m’aides à me changer ? » Histoire qu’elle ne soit pas en retard pour ses tâches de préfètes ! Elle avait assez galéré le matin même !

Hainoa se demandait bien à quoi Fredericke faisait allusion en parlant des poursuiveurs. En fait, elle avait sûrement assisté à ces matchs-là, mais n’en avait pas grand souvenir. Sans doute était-elle occupée une fois de plus, à faire de l’hyperventilation dans un sac en papier pour ne pas que son pauvre cœur –et son pauvre estomac- ne lâchent. Mais il était indéniable que Gryffondor avait perdu, même si elle n’en avait pas saisi la raison sur le coup. Bah. Après tout, au Quidditch, il devait y avoir des roulements. Même un attrapeur excellent ne pouvait pas toujours avoir le vif d’or –regardez Harry Potter. Il s’était bien loupé une fois, non ? -. Ce n’était donc aucunement la faute de la jeune allemande. Chacun son tour, après tout.

« T’inquiète pas, cette fois, ce sera la bonne ! En plus, j’ai entendu dire que Nico voulait intégrer l’équipe de Quidditch. Enfin c’est pas encore sûr mais… l’équipe est déjà constituée, cette année ? » Demanda-t-elle, curieuse. En effet, son meilleur ami lui avait confié que si jamais il y avait de la place, et qu’il n’avait pas d’autres choses à faire, il tenterait de jouer avec Gryffondor. Nicolas avait toujours été un grand fan de Quidditch.

Contrairement à Fredericke, Hainoa n’avait aucun projet futur. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait faire après Poudlard –elle n’était même pas sûre d’avoir ses BUSEs et ses ASPICs-, et ne s’en préoccupait pas le moins du monde. C’était vraiment le dernier de ses soucis. Pourtant, elle aurait dû y penser. Tout autour d’elle, les gens parlaient de leurs futurs métiers. De ce qu’ils prévoyaient de devenir… ou ce qu’ils ne voulaient pas faire. Elle, ne savait ni l’un ni l’autre. C’était quand même incroyable d’avoir ce genre de mentalité alors qu’elle avait déjà 16 ans…

Perdue dans ses pensées, la gamine essayait de dresser la liste des choses qu’elle aimait faire. Elle adorait lire, ça, c’était clair et net. Elle pourrait se faire engager par une maison d’édition, par exemple. Elle serait chargée, toute la journée, de lire des tonnes et des tonnes de bouquins inédits –la chance !-, et de repérer les futurs succès de la littérature. Elle avait aussi une culture générale très étendue. Peut-être un métier dans le journalisme, alors… mais elle n’avait pas de prédispositions particulières pour écrire. Ses talents ? Le dessin, le sport, la musique… Elle dessinait très bien, paraît-il. Illustratrice ? Oui mais non, elle était douée, mais aimait griffonner sur des bouts de parchemin, sans plus. Et cela faisait des années qu’elle n’avait pas joué de sa flûte traversière. Et puis vivre avec un Orchestre, très peu pour elle…
Sportive de haut niveau ? Moui, pourquoi pas. Mais c’était encore trop moldu…

« Oui, oui, j’en ai ! »

Hainoa fut tirée définitivement de ses pensées de projet professionnel par Fredericke qui venait de lui mettre sous le nez plusieurs photos qu’elle avait prises. La blonde en fut médusée : elles étaient magnifiques. Fred semblait être de ces gens-là qui arrivaient à capturer une image et à l’embellir grâce à des jeux de lumière divers. Les teintes étaient magnifiques. Et puis le portrait qu’elle avait pris de Vincent était sublime. Hainoa ne pu s’empêcher de le trouver majestueux là-dessus, malgré son caractère de vipère.

« C’est… fantastique », souffla-t-elle, de plus en plus admirative pour son amie. Chaque année, elle apprenait une nouvelle facette de son panel infini de talents. Elle se demandait d’ailleurs si Fredericke était nulle dans au moins un domaine. Elle était impressionante.

« Arf, mince, c’est bientôt l’heure ! Tu m’aides à me changer ? »

Hainoa regarda à son tour sa montre, même si l’heure ne lui évoquait pas grand-chose. Se mordant la lèvre, triste de devoir écourter sa première soirée papotage avec Fredericke, la fillette se leva et aida la lionne à se changer. Elle lui enleva le collier, et le rangea précautionneusement dans la boîte à bijou de Fredericke. Elle l’aida à retirer sa robe, et regarda partir la préfète en catastrophe.
Pour sa première ronde, elle se devait de faire de son mieux. Hainoa lui adressa donc un énorme sourire, puis lança, joviale :

« Bon courage, Fred’ ! A plus tard ! »

Puis elle s’allongea sur son lit, et se replongea immédiatement dans sa lecture. Cette soirée passée à parler lui avait fait comprendre à quel point son amie lui avait manqué durant les vacances. Qu’importe. Dans deux ans, elles partiraient toutes deux faire le tour du Monde. Oui. C’était un bon projet. Si rien ne changeait, d’ici là…

« On a encore un peu de place, on manque de remplaçant en plus de ça. » C’était le plus compliqué de trouver de bons remplaçants, parce que ça avait été le problème du dernier match, les titulaires n’étaient pas là, elle était elle-même en mauvais état, et bien entendu, il avait fallu que ces imbéciles de Gryffondors refusent de s’inscrire au match ! Quels ingrats tiens >.< Rien que d’y repenser, ça mettait Fredericke en boule, mais elle n’épilogua pas, le temps commençait à manquer.

Quant aux divers talents de Fredericke, Hainoa aurait été dépité de l’entendre jouer de la musique tant Fred’ était nulle en la matière. Roze et Friedrich avaient sûrement pris tous les dons musicaux de la famille et ne lui en avait laissé aucun parce qu’elle n’arrivait à vous sortir que des sons affreux de n’importe quel instrument ! Elle nageait aussi très mal, en fait, elle s’arrangeait toujours pour que quelqu’un nage avec elle au cas où, c’était un motif de moquerie de la part de Tobias, champion de natation. Elle ne savait pas coudre non plus, ni tenir une maison, parce qu’elle avait toujours eu des serviteurs pour le faire à sa place. Elle savait que si Vincent finissait par lui demander de quitter le confort du château pour qu’ils vivent plus modestement ensemble… elle allait sacrément galérer ! Mais comme elle ne suivait pas le cours des pensées de son amie, Fred’ ne pût lui révéler tous ses travers… quelque part, tant mieux !

« Merci, j’adore celle de Vincent. » Elle était contente que son amie aime ses photos parce qu’Hainie avait beaucoup de goût si on exceptait sa passion pour les livres bizarres et les chaussettes bariolés. Quant à la photo de Vincent, c’était un peu le trésor de notre jeune préfète. Elle en avait d’autres des photos de lui, bien sûr, mais celle-ci avait un on ne sait quoi de particulier. Peut-être que c’était parce qu’il avait l’air heureux… mais elle aurait bien aimé savoir à quoi il rêvait. A elle, espérait-elle ! Mais plus probablement à elle, un lit et peut-être du chocolat, les trois choses que Vincent préférait (et quand on parle de lit, on parle de sommeil, j’vous vois venir bande de pervers >.<).

Tout s’accéléra ensuite, Fred’ réalisant qu’elle n’était pas franchement à l’heure ! Elle se changea avec l’aide d’Hainoa et vérifia qu’elle avait bien mis son uniforme correctement. Cette année, Vincent était aux anges, Fred’ avait rallongé sa jupe d’uniforme de deux bons centimètres parce qu’elle avait été nommé préfète. Certes, ça la dérangeait parce qu’elle sentait le frôlement du tissu sur ses cuisses quand elle bougeait, mais le devoir passait avant tout ! Ceci dit, ça restait plus court que la norme… juste moins sexy. Elle tira aussi sur sa chemise, ferma bien les boutons jusqu’à l’avant dernier, se résigna comme le matin à mettre sa cravate (même si elle en fit un nœud papillon lâché plus qu’une vrai cravate) et accrocha son insigne à sa cape. Elle accrocha enfin sa baguette à sa poche intérieure et prit le départ. « Ne nous attends pas pour dormir surtout ! » Le nous désignant les deux compagnes de chambre de Hainie’, Billie et elle-même.

En tout cas, elle était bien contente d’avoir pu papoter avec Hainoa, maintenant elle se sentait un peu plus prête à faire sa ronde !