[THEME] Le hasard fait-il bien ou mal les choses ? [Ethele]

Cette conversation était douloureuse, tellement qu'il lui avait carrément demander de le frapper. Cela évacuerait sans doute ce qu'elle ressentait en cet instant, ce qu'elle lui avait fait subir indirectement. Lui qui avait cru qu'elle aurait pu faire ce chemin tout seul, il se rendait compte qu'elle avait réellement eu besoin de sa présence durant cette année où ils ne s'étaient pas adressés la parole. Cette dispute renouerait peut être le lien qui les unissait, ou alors le briserait d'avantage. Mais après cette conversation, il était certain que ce ne serait pas comme avant. Cela dit, le futur lui en dirait plus. On ne savait jamais comment ça pouvait se passer. Il fallait peut être laisser faire le temps, mais l'aigle savait que ce n'était pas la meilleure solution. Mais alors quoi ? Réparer les pots cassés ? Il n'était pas très doué pour ça, et ne savait franchement plus quoi dire. Comme si Ethele était parvenue à lui couper les cordes vocales. C'était une véritable pagaille dans son esprit, c'était peut être pour ça qu'il lui avait carrément demander de le frapper. Sadomasochiste ? Pas vraiment.

Il remarqua bien que sa demande avait fait mouche, la jeune fille ne savait pas comment réagir face à ce qu'il venait de lui dire. Enry restait silencieux, mais il n'était pas de marbre pour une fois. Un flot d'émotion traversait son visage, sans qu'il ne puisse dissimuler aucun sentiment. Il n'avait pas peur, il n'était pas en colère, il était disons, troubler, surpris, briser. Jamais il n'avait été dans un tel état, et essayait de reprendre ses airs habituelles relevaient tout à coup de l'impossible. * Reprends toi * Murmurait encore sa conscience. Mais c'était complètement inutile, il était comme figé dans la glace, impossible de bouger. Il aurait pu s'approcher d'Ethele et lui tendre un mouchoir, ou tout simplement lui caresser les joues avec celui-ci. Mais il restait là, sans bouger. À attendre qu'elle réagisse, qu'elle le frappe, ou qu'elle lui hurle à nouveau dessus. C'était au choix. Et personnellement, au fond, que préférait-il ? Qu'elle continue à pleurer et lui hurler dessus, déblatérer tout ce qu'elle ressentait, déverser tout ce qu'elle avait dû contenir pendant une année entière ? Ou tout libérer d'un coup en le frappant simplement ?

Si sa soeur avait été là, elle l'aurait sûrement... traiter d'imbécile. Comme elle l'avait fait la dernière fois quand il l'avait ignoré toute l'après midi. C'était dans ces moments que vous vous mettez à regretter chacun de vos actes, mais que vous ne vous sentez pas capable de tout changer. Parce que vous savez que réparer tous les pots cassés, c'est impossible, même si vous êtes doté de capacité spécial. L'aigle n'aimait pas du tout comment démarrer cette nouvelle année. Il n'aimait pas non plus ce qui était en train de se profiler à l'horizon. Même si une petite étincelle au fond de son esprit avait été ravis de voir le visage d'Ethele, son corps grandit, son visage moins rond et plus féminin, il ne pouvait s'empêcher de refouler tout ça.

Et bien entendu, alors que le temps s'écoulait, que les minutes s'effaçaient, une violente douleur lui tira la joue. Un gémissement presque inaudible s'extirpa de sa gorge. Comme un souffle, un râle. Enry aurait pu être surpris qu'Ethele ait quand même agis, mais en réalité, c'était tout à fait le caractère explosif de la jeune fille. C'était peut être pour cela qu'il l'aimait bien, parce qu'elle sortait du lot. Et les gens qui sortaient du lot étaient plus intéressant que ceux qui était prévisible. Il aurait pu émettre un merci, mais tous les mots se bloquaient dans sa gorge. Alors que la demoiselle aux cheveux rouges se jeter sur lui, l'enlaçant de ses bras. Les yeux écarquillaient comme deux soucoupes, pas sur de comprendre ce qui était en train de se produire, il avala chacun des propos de la jeune fille avant d'entourer inconsciemment ses bras autour de la taille de la jeune fille.

« Je suis persuadé que tu seras un très bon professeur. »

Un sourire léger étira ses lèvres un court instant, quelques secondes tout au plus. Avant que sa joue le tiraille à nouveau, mais il ne grimaça pas. Conservant cette étreinte agréable. Et ce rendant bien à l'évidence qu'Ethele était sans doute la seule véritable amie qu'il n'ait jamais eu. Mais ses sentiments étaient encore trop incompréhensible, et mijotait dans le bouillon, à tournoyer dans tous les sens, se mélangeant constamment avec les autres. C'était ça, un champ de bataille.

« Par contre, t'as pris en muscle aussi... Tu aurais pu me décrocher la mâchoire si tu avais mis d'avantage de force... »

Hors-mi son Père et Paul elle n’avait jamais étreint un autre garçon. C’était bizarre. D’habitude elle attendait que les deux hommes la lâche, leur rendant leur étreinte dans une sorte de mouvement mou, sans grande conviction. Un peu du genre ‘’Maintenant ça va bien, il faudrait penser à me lâcher maintenant. Je vous aime bien mais bon…’’ alors que là, elle le serrait aussi fort qu’elle le pouvait comme si elle avait peur qu’il s’envole si elle desserrait ses bras. C’était stupide, aucune loi physique ne lui aurait permis un tel exploit, mais tout de même, elle restait là. Soudain les bras d’Enry l’entourèrent et elle renifla bruyamment décidant d’arrêter d’étouffer le garçon. Elle décontracta ses muscles, un large sourire sur les lèvres. Au final la conversation n’avait pas si mal tourné. L’espace d’un instant elle s’était vue s’enfuir par la porte du compartiment, trop en colère pour continuer. Heureusement non… et cette fin là était bien plus… plus… agréable ? Imperceptiblement elle secoua la tête. ‘’Plus heureuse, c’est tout.’’ . Quelques minutes passèrent alors qu’ils ne se lâchaient pas, Ethele dans une position aussi peu confortable que douloureuse, ne voyant pas les expressions qui pouvaient passer sur le visage d’Enry.

Elle lui en voulait toujours, mais moins. Beaucoup moins. Une sorte de baume venait d’être passé sur ses blessures, apaisant. Ils étaient un duo étrange quand même… tenant l’un à l’autre plus que de raison pour des gens qui n’avaient échangé que quelques phrases par ci, par là. Pourquoi donc s’accordaient-ils autant d’importance ? Elle éluda la question, estimant que ce n’était pas le moment de s’interroger sur ce genre de sujet. Les choses étaient redevenues passablement simples entre eux… enfin, si l’on pouvait parler de simplicité. Comment les choses allaient-elle se dérouler maintenant ? Des amis devaient se voir, passer du temps ensemble. Il fallait qu’ils se forcent à se rencontrer plus souvent. ‘’Se forcer ?’’ Grimaça-t-elle. L’emploi spontané du verbe lui rappelait que jusqu’à alors leur relation était faite de rencontres fortuites. Enry lui adressa la parole si bien qu’elle se redressa légèrement pour le regarder.

« On va faire comme on peut… »

Marmonna-t-elle lorsqu’il lui annonça qu’elle serait un excellent professeur. Sincèrement, elle en doutait. Elle ne savait pas comment s’y prendre, ne savait pas vraiment quoi faire, lui dire. La seule idée qui lui venait en tête était le fait qu’à partir de maintenant elle irait le voir dès qu’elle le croiserait. Dans la salle commune, la grande salle, la bibliothèque, le parc… ‘’Et s’il est avec d’autres personnes ?’’ . Là ce n’était pas pareil, elle le laisserait en paix. Il avait une réputation ici, et le fait de trainer avec elle n’irait certainement pas dans son sens. Elle était un peu étrange au fond. Peut-être seraient-ils mieux de se voir en privé et uniquement en privé ? Histoire de… nouer des liens plus forts ? ‘’Tu appelles ça nouer des liens toi ?’’ Ricana Holmes, certainement jaloux de son intérêt soudain pour un autre garçon, dans un coin de son crâne. ‘’Oui se rapprocher de quelqu’un, c’est nouer des liens Sherlock, c’est la définition !’’ lui répondit-elle autant pour rabattre le caquer du détective que pour se faire comprendre que Enry allait devenir un ami ~~et rien d’autre qu’un ami~~.

La seconde remarque lui tira un rire, un peu enroué. Elle se rendit compte qu’elle n’avait plus vraiment l’habitude de rigoler et que, donc, ses éclats étaient un peu rouillés. Elle rougit légèrement des éclats de fer qui s’étaient mêlés à son rire et plongea ses yeux dans ceux d’Enry.

« Mmmm, je pense que la colère y est pour beaucoup aussi. Je ne pense pas que la lecture intensive soit un sport de haut niveau. »

Ils se tenaient toujours l’un l’autre et le fait d’être aussi intime avec le préfet la fit soudain se sentir mal. Elle détourna les yeux. Normalement, à se moment, elle aurait du s’excuser de son geste violent. Mais elle ne voyait pas pourquoi elle aurait du… au fond c’était Enry qui avait émis l’idée. Elle n’avait pas à s’excuse d’avoir exécuté un ordre qu’on lui avait donné. Elle poussa ensuite sur les épaules de l’aigle pour se libérer de ses bras, s’éloignant du garçon. ‘’Pourquoi cela me gène tellement d’un seul coup ?’’. Elle lui sourit timidement quand le wagon s’immobilisa. Le brusque arrêt la fit basculer en arrière et elle atterri sur les sièges derrière elle dans un –plof- mou. Etonnement elle ne s’inquiéta pas tellement pour son derrière mais s’élança les mains en avant pour rabaisser sa jupe qui avait tenté un échappé. Elle rougit avant de rire bêtement.

« A chaque fois que tu es dans le coin, je passe mon temps les pattes en l’air. »

Fit-elle remarquée le sourire aux lèvres. Elle entendit des pas dans le couloir, et se leva d’un bond pour attraper sa valise. Dommage, le voyage prenait un tour agréable et il se finissait juste. Elle haussa les épaules, enfilant sa robe de sorcière, heureuse de cacher ses gambettes sous le tissu noir. Elle ouvrit la porte du compartiment avant de se tourner vers Enry. Ce n’était pas la peine de rester plus longtemps ensemble de toute manière… Puisque…

« On se retrouve à la table des Serdaigles ! »

Lança-t-elle, plus comme un ordre que comme une invitation. Et elle passa l’ouverture, ne sachant si elle devait rire, sourire, ou s’inquiéter.

[Fini pour Ethele]

Il se rendait aussi compte qu'il n'avait jamais pris Ethele dans ses bras, c'était bien la toute première fois qu'il y avait ce genre d'étreinte entre eux. Leur relation avait toujours été à distance, la faute à qui hein ? Mais peut être que tout cela s'améliorerait cette année. L'aigle pouvait bien dire qu'il ferait des efforts, mais il avait toujours eu beaucoup de mal de ce coté là. Heureusement, peut être que son amie parviendrait à le faire bouger, à aller vers les autres. Mais est-ce que cette idée le tenter vraiment ? Rien qu'à l'idée d'être trop attacher à quelqu'un le faisait frissonner, la distance l'avait toujours assurer de ne pas s'attacher aux gens. Et Thaï le lui avait répété, que c'était quand même mauvais pour sa santé, de ne pas avoir de contact solide.

Ah, la vie était compliquée, plus on grandissait. En première année et en deuxième année, il n'avait jamais eu vraiment ce problème. Il menait sa petite vie tranquille, ne se souciant pas des autres. Hormis cette fameuse histoire d'amour chaotique avec la vipère Heaven. Mais c'était bien loin, il était enfin parvenu à faire un saut de géant de ce coté là.

Un sourire en coin étira ses lèvres lorsqu'elle lui dit que la colère y était sans doute plus pour quelque chose. Il était clair que ceux qui passait leur temps dans les bouquins (les serdaigles en somme : raison pour laquelle ils n'étaient pas très fort au quidditch sans doute), était rarement des gros bras. Il y en avait quelques uns bien entendu, qui sortait du lot, mais ils étaient très rare.

« Je n'en doute pas. »

Les Serdaigles n'étaient pas de grand sportif. Mais la colère d'Ethele avait été quand même très forte, il avait sacrement mal à la mâchoire. Dès qu'il serait rentré dans la salle commune, il faudrait peut être qu'il songe à poser un glaçon sur sa mâchoire. Ou alors il aurait un peu de chance. Soudain, alors qu'Ethele s'éloignait de lui, le train s'arrêta brusquement. Encore. Elle tomba sur la banquette, dévoilant une partie de ses jambes. Désavantage de porter des jupes hein? Il eut un bref coup d'oeil, avant de répondre :

« Tu as toujours été un peu maladroite. »

En effet, ce trait de caractère n'avait jamais changer. Mais il était, mine de rien, ravis que le lien se renouait petit à petit. Il faudrait sans doute du temps, pour que tout aille mieux. Mais ce dont vous pouvez être sur, c'est que c'est de là ne s'entendrait jamais à merveille. C'était un genre de petit jeu, du genre, je t'adore, mais on s'engueule. Malgré que la dispute actuelle ait été un peu plus forte. Mais le hasard avait bien fait de les unir ici même, dans un compartiment seul. En plein hall, ça n'aurait pas été très sympathique, ça aurait été différent. Alors qu'elle sortait du compartiment, et qu'il lui répondait dans un hochement de tête, il se redressa à son tour pour sortir sa valise du compartiment. Valise extrêmement lourde, toujours. Et oui, avec le temps du voyage, elle n'avait pas perdu son poids. Mais cette fois, il prit le soin de ne pas se la prendre sur le pied.

Rendez vous, à la table des serdaigles... Ah. Est-ce que leur conversation allait être plus détendu ? Ou alors elle lui balancerait la nourriture en pleine figure ?

[FINI POUR ENRY]

[THEME REUSSI]

» Le hasard fait bien les choses. [PV]
» Le hasard fait bien les choses... [Pv]
» Le hasard fait bien des choses... [Privé Quali]
» [ Un mur peut cacher... Bien des choses ] - [PV]
» Cela fait bien longtemps [PV. Billie]