[ Cherche ami(e) pour conseil... ] PV

Cela faisait deux mois que les élèves étaient tous rentrés à Poudlard. Deux mois que les cours avaient débuté. Deux mois que la vie, dans le château, avait repris le cours normal des choses… Chaque jour était la continuelle répétition de la veille, week-ends exceptés. Le réveil sonnait, Damon se levait, il se lavait, puis allait prendre son petit déjeuner (la compagnie pouvait, alors, changer, selon le jour, l’heure, et l’humeur…). Puis il allait se laver les dents, prenait ses affaires de cours pour la matinée et allait travailler. Puis venait l’heure du déjeuner, les cours de l’après midi, et le dîner… le coucher… Puis rebelote. Si les cours changeaient, si la météo variait selon les journées, il y avait bien une chose qui ne changeait pas, pour le jeune Lion. Et il s’agissait de son sentiment de flotter, sans âme, sans cœur, sans rien… dans le vide intersidéral que lui offrait un amour peut-être non partagé. Evidemment, il se doutait bien que fait ne pouvait pas l’aimer… c’était ridicule, elle était tellement… parfaite ! Trop bien pour lui ! Tellement magnifique, populaire, charmante, gentille (et il en passe, bref le vrai discours de l’amoureux éperdu ^_^) que forcément, côté, lui, il ne faisait pas le poids ! Qu’était-il ? Une pauvre mec qui se faisait toujours marcher dessus, avait une vie sociale carrément limitée, et préférait parler à son dragon en plastique plutôt qu’aux autres élèves de son âge, par peur d’être rejeté… bref, le gros looseur de base, évidemment ! F ith ne pouvait pas, décemment, le trouver intéressant, c’était compréhensible… Pourtant, elle n’avait pas répondu… ni un ‘oui’ (normal, il s’y attendait !), ni un ‘non’ (là en revanche, elle aurait été sympa de le faire, histoire que Damon ne se torture pas d’avantage les sens !).

Ce matin là, prédestinait Damon à vivre une journée comme les autres… Il s’y était presque ait, à la longue… mais quand son chemin croisa celui d’une demoiselle rousse de Poufsouffle, il changea brutalement d’idée. Non, il n’était pas condamné à ruminer, seul, dans son coin ! Non, il n’était pas obligé de se laisser flotter comme un corps sans vie à la dérive de l’amour… Il allait agir ! Et pour agir, il lui fallait des conseils ! Et à qui demander des conseils ? Carry ? Damon était sceptique… (pas qu’il doute des capacités émotionnelles de la jolie brune… mais si, un peu quand même xD). Après, en filles, il n’avait pas d’amies… Des préfètes ? Fredericke voulait lui casser la tête et Billie ne l’inspirait pas particulièrement… (super volage la miss, au regard du jeune homme… !). Bon, une autre maison ? Poufsoufle semblait être la plus adaptée… Il se décida donc, faisant demi-tour, il courut derrière la jolie rousse qui venait de passer, haletant, il l’interpella, du bout du couloir (histoire qu’elle ne s’envole pas trop loin !)

« Eva-Roze !!! »

Il l’appela par deux fois, avant qu’elle ne l’entende et fasse halte. Le souffle coupé, il la rejoignit, et soupira :

« Eu… je peux te demander des conseils ? »

Dit comme ça, c’était pas évident de le suivre, aussi reprit-il, tout en reprenant son souffle, tant bien que mal :

« Je savais pas trop à qui demander, et eu… après réflexion, tu serais la mieux placée… je crois… »

Deux mois ! Deux mois déjà étaient passés, et le temps filait à une vitesse phénoménale vers la dernière année scolaire d’Eva-Rose à Poudlard. Certes, elle n’y était pas encore, 2001 n’était pas terminée, il restait encore deux autres mois avant 2002. Tout de même, la rouquine multipliait les activités à un point qu’elle n’avait pas connu jusqu’à maintenant, en partie aussi parce que la charge de travail qui pesait sur les sixièmes et septièmes années était immense, du moins par rapport à ce que les jeunes sorciers avaient eu à fournir jusqu’à présent. A cela s’ajoutait pour la rouquine le poste de préfet qu’elle avait conservé malgré les réserves qu’elle avait formulées à Tomas au cours de l’été, et même un match de Quidditch joué un peu contre son gré ; pour montrer l’exemple selon les termes de Roman, son collègue et poursuiveur de l’équipe. Tout ça pour dire qu’avec les diverses rencontres avec ses quelques amies, la jeune demoiselle n’avait pas vu le temps passer, et que, à présent qu’elle avait un petit moment pour penser, simplement penser, elle se rendait compte à quel point les jours avançaient, et la rentrée était déjà loin, aussi loin que la nouvelle année. 2001 touchait peu à peu à sa fin, de même que l’automne, à mi-chemin de sa vie, et déjà on pouvait sentir l’hiver et Noël approcher.

Toute à ses réflexions, la tête dans les nuages, ou plutôt l’esprit centré sur lui-même plutôt que sur le couloir où elle évoluait, Eva-Rose marchait sans vraiment savoir où elle allait, où elle avait décidé d’aller. Elle ne s’en souvenait plus, ou du moins s’en fichait, puisque ce n’était pas ce qui l’occupait le moment présent. La rouquine, qui, d’habitude, dans la vie quotidienne, quand elle était pressée par le temps, les devoirs, les cours, ses amis, ne faisait que tout prévoir à l’avance, n’aimait pas tomber dans une situation à laquelle elle n’était pas préparée, et à cette effet travaillait autant que possible toutes les sortes de sortilèges qu’il pouvait exister, afin de connaître celui qui pourrait la sortir de tel ou tel mauvais pas, se retrouvait parfois, en de très, très rares occasions, quand elle n’avait rien de particulier à faire, et qu’elle n’avait pas l’envie de lire, tirer les cartes, ou d’exercer toute autre activité de son quotidien, comme ce jour-ci, et donc qu’elle marchait sans but particulier, juste pour réfléchir, et parce que pour ce faire, elle ne parvenait généralement pas à rester seule assise, ce qui de plus amenait inévitablement les autres à s’approcher, que ce soit pour avoir une place près du feu ou pour parler.

Cette fois-ci, cependant, marcher ne la protégea pas de la compagnie d’autrui, compagnie qu’elle ne cherchait pas à fuir, comprenez-moi bien. Eva-Rose, si elle appréciait parfois être seule, ne refusait jamais de parler quand quelqu’un le désirait, ce qui était tout de même assez rare, notons-le, et également un peu de sa faute, mais je ne vais pas m’appesantir sur ce passé pour me contenter de la situation présente, déjà bien assez intéressante : la voix d’un jeune homme qu’a priori elle ne reconnaissait pas, c'est-à-dire que ça n’était ni Tomas, ni Zeno, mais qui, lui, semblait la connaître, puisque c’était par son nom qu’il l’avait appelée. D’un autre côté, elle était préfète – elle avait parfois tendance à l’oublier, et son identité avait été annoncée à tous lors du match de Quidditch qu’elle s’était vue obligée de jouer, au moment où elle entrait sur le terrain, sous les yeux de toute l’école, ou presque ; imaginez donc le traumatisme subis par la pauvre Poufsouffle peu habituée à tout cela. Toujours est-il qu’elle arrêta son mouvement et se retourna vers un Gryffondor qui s’approchait en courant, et que décidément non, elle ne connaissait pas, ce qui n’était en même temps pas exceptionnel, vu le nombre d’élèves à Poudlard.

- Me demander…des conseils ? Vas-y mais…tu es sûr que tu ne te trompes pas de personne ?

Accès de rougeur, bien entendu, mais pas à cause de ses propres mots, pour une fois, puisqu’elle avait répondu de façon à son avis extrêmement sensée, même si en vérité il n’y avait pas trente-six Eva-Roses à Poudlard, ce prénom n’étant pas particulièrement répandu en Angleterre, du moins n’en avait-elle jamais rencontré d’autre. Bref, la rouquine désormais pivoine se demandait ce dont pouvait bien avoir besoin le jeune lion pour qu’il soit venu la trouver, et si elle voulait bien l’écouter, elle n’était pas sûre de pouvoir l’aider, bien au contraire. Ne pouvant le savoir à l’avance – du moins, elle n’avait pas tiré les cartes ce matin, et sans doute n’aurait-elle rien eu de précis à se mettre sous la dent à ce propos -, elle n’avait plus qu’à attendre, bien que doutant grandement des dires du jeune homme selon lesquels elle serait la mieux placée, sauf si cela concernait les devoirs ou les cours.

Damon observait Eva-Rose (la grande préfète des Blaireaux, même si, en soit, ben elle n’était pas si grande que ça, et que ben… C’était la seule préfète des Blaireaux… *paaaaaf*). Mais cela ne devait aucunement être eprçu comme une possible diminution de la place que tenait la jeune fille dans la maison des justes et loyaux !!!! (Maison que Damon appréciait particulièrement, puisqu’il y avait quand même son meilleur ami là-bas *couccou Roman !!!* et la femme de sa vie (chuuuut il taira le nom de Faith… Oups…) y avait fait ses études… (oui il aime les femmes mûres, et alors ??? *paf*). A la question de cette dernière qui sembla douter de la décision de Damon (ce qui eut le don de le faire douter à son tour… -quand on di qu’il manque vraiment d’assurance et de confiance… On ne dit pas que des bêtises !-. Se reprenant néanmoins, il souffla :

« Eu ben… je ne suis sûr de rien, mais c’est bien toi Eva-Rose… Enfin, on m’a toujours di ça en tout cas… »

Il se gratta la tête, l’air ennuyé, et cherchant (désespérément), une réponse à fournir à la demoiselle (et pas un truc de dégonflé, comme toujours, du genre : non mais en fait, t’as raison, je me suis plantée de fille, ces Eva-Rose, je te jure, yen a tellement que je ne sais même plus à laquelle je m’adresse !!! Content de t’avoir vu, mes amitiés à… eu tes copains, hein !). Il se reprit, et prononça aussi distinctement que possible un :

« Mais si je t’ennuie c’est pas grave, hein, dis le moi… »

Damon se serait fraper la tête contre le mur s’il n’avait pas été dans cette position si… ben eu… désagréable, là, tout de suite, maintenant… Il ajouta rapidement :

« En fait j’ai besoin de l’avis d’une fille… Et eu… t’es la première qui me sois venue à l’esprit… »

Damon du se faire violence pour pouvoir poursuivre :

« Je me demandais si tu saurais m’aider… parce que… ben on va dire qu’une fille me plait beaucoup, mais je ne sais aps vraiment comment je suis censé me comporter avec elle… Pour qu’elle ne me prenne pas pour un parfait imbécile, par exemple… »

Dans un accès de rougeur et de gêne profonde, il continua, vraiment embarrassé (mais maintenant qu’il était lancé, après tout !) :

« Cette fille, ben elle est de Poufsouffle, donc je pensais que tu serais la mieux placée pour… Eu… me conseiller, si tu as du temps à perdre avec moi… »

Toujours aussi interloquée, Eva-Rose regarda un Damon au moins aussi à l’aise qu’elle essayer de lui répondre. Pour une fois qu’elle n’était pas la seule à être gênée, ça changeait. Non qu’elle en soit contente – la rouquine préférait évoluer elle-même que voir les autres descendre à son niveau, c’est évident, mais enfin, elle n’avait plus le semblant de sentiment d’infériorité qui pouvait lui venir parfois dans de telles situations. Toujours est-il que la demoiselle tenta d’être aussi…disons spirituel que son camarade de Gryffondor, bien que se demandant toujours ce qu’il lui avait prit de venir la voir elle en particulier, mais enfin, maintenant qu’ils étaient là, elle n’allait pas le renvoyer à ses études.

- Et bien a priori je suis une fille, et je m’appelle bien Eva-Rose, donc ça doit bien être moi que tu cherches, et non, tu ne me déranges pas, puisque je t’ai dit d’y aller.

La rouquine était loin de ressentir la confiance qu’elle voulait ainsi afficher devant ce presqu’inconnu qui était tout de même de son année, à défaut d’être de sa maison, mais il faut préciser que la rouquine n’avait pas plus de connaissances de son âge que ça, puisque même LeeRoy qui avait faillit être sa pire ennemie – bien qu’au final les choses se fussent mieux passées que prévu – était d’un an son aînée, tout comme Rory, alors que Sophie était plus jeune, vous voyez le genre. Enfin, dans tout ça j’exclue quand même Kayliah, Roman, Tomas, et d’autres connaissances de la rouquine qui avaient bel et bien son âge. Bref, passons, avant que je ne m’embrouille dans d’obscures énumérations de connaissances, d’autant plus que la situation loufoque de nos deux héros est franchement plus intéressante.

- Bon, déjà, mettons-nous assis.

Là où ça commençait mal, c’est que le problème de Damon était une histoire de cœur. Mais qu’avaient-ils donc tous avec ça ? Surtout à croire qu’elle était la mieux placée pour y répondre, parce que bon, c’était pas comme si sa vie sentimentale était bien remplie. Ce n’était pas parce qu’elle était une fille et de Poufsouffle qu’elle pouvait forcément conseiller les autres, y compris sur une Poufsouffle ? Bref, le Gryffondor avait l’air un peu paumé, et malheureusement pour elle, la rouquine ne pouvait pas ne pas l’aider, ce serait contre ces idéaux, tout ça, vous voyez le genre ; enfin, consciente ou pas, la Préfète ne pouvait être méchante avec quelqu’un qui ne l’avait rien fait, ni laisser dans le besoin quelqu’un qui était venu chercher son aide.

- Et bien…je suppose que rester toi-même est la meilleure solution…c’est sans doute facile à dire, mais…en jouant un rôle trop loin de toi, t’auras vraiment l’air d’un imbécile, si tu vois ce que je veux dire…

Eva-Rose inspira un coup, devant l’énormité de ce qu’elle allait proférer – non que ce soit faux, elle était d’accord avec ce qu’elle voulait dire, mais c’est qu’elle n’avait pas l’habitude de laisser sortir de telles paroles de sa bouche, surtout devant un garçon, mais enfin, au point où elle en était…

- Et puis… tu es plutôt mignon…quand tu hésites, comme ça…

Nouvel accès de rougeur, mais s’en souciait-elle à présent ? L’ensemble de la situation était complètement gênant, alors un peu plus, un peu moins…

[543 mots]

Elle était vraiment très gentille cette fille (pourquoi il ne lui avait jamais parlé avant ??? Ha, ben oui, il est trop timide et empoté pour ça, où avais-je la tête ?). Quand la jeune fille lui proposa de s’assoire pour commencer, Damon eut un temps d’arrêt… pas qu’il ne veuille pas s’asseoir, mais en soit, il ne voyait pas vraiment où ils pourraient le faire… ? Ils étaient en plein milieu du couloir… Et d’un côté, rester ici, n’était pas du tout stratégique… ça, le Lion en avait bien conscience ! Après pour ce qui était de s’assoir, ils allaient forcément devoir se déplacer (oui oui, il est super futé comme garçon, hein !), mais apparemment ça ne devait pas trop ennuyer la jeune préfète puisqu’elle le proposait elle-même au Rouge et or (enfin ça, c’était ce qu’il avait l’audace de penser…)

« Eu… Oui… d’accord ! »

Haha, il est doué en plus au niveau de la répartie… Pourtant, il pouvait avoir du répondant, mais là, il était totalement décontenancé… Bon déjà le fait qu’Eva-Rose soit une fille ne l’aidait pas franchement (quelle idée aussi, hein !), mais en plus, elle avait son âge (il avait toujours plus de facilités avec les plus jeunes ^^’). Mais bon, il avait besoin des conseils d’une jeune femme, sur ce coup là, pas d’une pré ado de 11 ans… (surtout que Faith avait déjà, en soit, quelques années de plus que sa conseillère du jour… :s).

Se déplaçant donc en concert, les deux jeunes élèves purent s’installer un peu à l’écart du couloir, sur un petit banc de pierre (merci à la personne qui a songé à en implanter quelques uns dans l’enceinte de l’école ! Il n’a pas la moindre idée du service rendu aux générations d’étudiants sorciers qui sont passés par là !). Ecoutant les premiers conseils de la prêtresse sentimentale (oui elle était renommée à vie, sur ce coup là ! :p), Damon hocha doucement la tête ~~se retenant in extremis pour prendre des notes…~~. Et s’enquit, pensif :

« Oui mais… En admettant que… Et bien elle ne comprenne pas vraiment où je veux en venir, concrètement, je devrais faire quoi ? »

Oui, parce que pour ce qui était de jouer un rôle, Damon savait d’avance que c’était raté (tout simplement parce qu’il en était incapable… Il était déjà un piètre menteur et puis il avait assez de mal à être lui, alors être quelqu’un d’autre… Il n’imaginait même pas !). Au compliment formulé par sa camarade, Damon rougit (à son tour) violemment. De rose éclatant, ses pommettes devinrent rouges vif. Les yeux écarquillés, on ne trouva même pas une réponse potable à fournir (le ‘merci’ n’étant, évidemment, même pas présent dans son vocabulaire, sur le coup !). Et sa gène ne pu que croître d’avantage quand un groupe d’élèves (non identifié, il n’eut pas le courage de les regarder) passa non loin d’eux, et avisant (leurs joues échauffées respectives sans doute) les deux élèves, ils se mirent à rire, se moquant de Damon (qui, de toute façon, était la cible favorite de nombreuses personnes en manque d’êtres humains à persécuter…) :

« Ouh, Damon essaie de conclure avec Eva-Rose ! »

Trop gêné pour oser répondre (et de toute façon, ce n’était pas son truc, non plus), il baissa la tête, perdu dans ses pensés, sacrément embêté…

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