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 Petite soeur, je dois te dire... [PV]

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Ξ Sujet: Petite soeur, je dois te dire... [PV]   Petite soeur, je dois te dire... [PV] EmptySam 13 Nov - 12:17

Petite soeur, je dois te dire... [PV] Icone06 Petite soeur, je dois te dire... [PV] Chris102

    En général, Christian et Anabelle se contentaient de vivre sous le même toit et de ne pas se parler plus que nécessaire. C’était un statu quo tout ce qu’il y avait de plus raisonnable vu la haine farouche qu’Anabelle éprouvait pour la majorité de sa famille depuis la mort de Claire (et peut-être avant). Toutefois, elle allait bientôt quitter le manoir où elle avait grandi alors Christian jugeait qu’il était peut-être temps qu’ils se parlent, surtout qu’il y avait de petites tensions dernièrement, même au sein des Montgomery qui s’entendent entre eux. La raison ? Victoria rentrait de moins en moins à la maison, elle était passé de juste un peu salope (bah quoi ? l’amour fraternel n’est pas aveugle les enfants, et le langage de Christian n’a rien à envier aux charretiers) à limite prostituée, c’est du moins ce que lui laissait penser les derniers relevés de banque de sa chère sœur et les rares conversations qu’il avait surpris entre sa sœur et quelques mystérieux hommes… Bref, il s’était disputé avec l’aînée des filles et celle-ci avait très clairement menacé Christian de faire alliance avec Anabelle s’il continuait à l’espionner. Il ne manquait plus que ça hein ? Comme si ce n’était pas assez le bazar comme ça dans sa famille ! Il avait l’impression perpétuel d’essayer de maintenir l’équilibre auquel Claire tenait à bout de bras et que plus le temps passait, plus celui-ci chancelait dangereusement. Le problème c’est qu’il n’avait jamais été doué pour communiquer, ce n’était simplement pas dans son caractère que d’exprimer ce qu’il ressentait… Victoria le savait bien et sûrement qu’elle ne resterait pas longtemps fâché – surtout qu’au fond, Christian s’inquiétait plus du fait que Vickie se retrouve enceinte du premier venu que de ses activités à proprement parler, il avait été éduqué à bonne école – mais au cas où, un petit tour du côté d’Anabelle ne ferait pas de mal… de toute façon, ils ne pouvaient pas se quitter sans avoir eu au moins une vraie conversation non ? Enfin autre que « Anabelle, je vais épouser Ash’, elle est enceinte de moi, on va avoir des jumeaux. » qui s’était heurté à un silence d’abord consterné puis buté.

    « Chris’, tu joues avec moi ? » Opaline était arrivée comme une bombe dans ses jambes, Christian posa la main sur la tête de sa jeune sœur et fit signe que non de la tête. « Va demander à Ash’ plutôt, je vais aider Anabelle à faire ses cartons. » Opaline devint rouge pivoine, signe d’une colère qui s’annonçait. « J’EN AI MARRE, Y’EN A TOUJOURS QUE POUR ANABELLE ! » Ah, la mauvaise foi des enfants… Toujours est-il que la jeune enfant disparu au rez-de-chaussée où se trouvait les jumeaux et Ash’.

    Christian toqua à la porte de sa sœur et entra. Comme il le pensait, elle était en train de faire ses cartons. « Besoin d’aide ? » Il doutait qu’elle réponde par l’affirmative, aussi entra-t-il plus dans la chambre et ferma-t-il la porte derrière lui. Cette conversation n’était pas faites pour les oreilles indiscrètes. « Anabelle, est-ce que je pourrais te parler s’il te plaît ? » Vous me direz que c’était ce qu’il faisait déjà mais encore une fois, parler c’est pas du tout son truc.
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Ξ Sujet: Re: Petite soeur, je dois te dire... [PV]   Petite soeur, je dois te dire... [PV] EmptyLun 22 Nov - 21:27

Juillet et des affaires éparpillées aux quatre coins de sa chambre, vestiges plus ou moins heureux d’une enfance solitaire et d’une adolescence douloureuse. D’ici la fin de la semaine, il lui faudrait avoir tout classé, rangé, empaqueté et quitter définitivement le Manoir familial pour gagner la tumultueuse Londres où l’attendait une chambre de bonne, au-dessus de la boutique d’Ollivander. Le baguettier avait en effet accepté, malgré des problèmes de discipline plus qu’évidents quand on se penchait sur le dossier scolaire de la jeune fille, de la prendre comme apprentie dès le début du mois d’août : les notes obtenues par la Poufsouffle à ses ASPIC, reflet d’un parcours qui faisait honneur à sa maison, avaient certainement contribué à ce que sa candidature soit retenue. Si Anabelle avait, au cours de ses sept années à Poudlard, marqué un détachement de plus en plus dommageable envers le règlement de l’école, elle était, dans le même temps, devenue une élève si appliquée que la plupart de ses professeurs lui avaient pardonné bien volontiers ses divers dérapages. Ce n’était d’ailleurs pas sans une bouffée d’orgueil qu’elle avait découvert les résultats de ses examens finaux. Oh, elle n’avait certes pas brillé en histoire de la magie et elle aurait sans doute pu faire mieux en étude des runes, mais pour le reste, c’était excellent. Or, quel baguettier au monde avait plus souvent recours aux guerres des gobelins qu’à la botanique, aux runes qu’aux soins aux créatures magiques ? Non, vraiment, elle était l’apprentie idéale et elle était très fière d’entrer au service d’Ollivander, le plus grand baguettier d’Europe sinon du monde. Alors pourquoi lui était-il si difficile de préparer ses cartons ?

Elle avait détesté, haï même, chaque minute passée en ces murs. Il y avait bien eu une époque où elle s’y était sentie chez elle, où elle avait eu l’impression que rien de mal ne pourrait lui arriver tant qu’elle vivrait au Manoir, mais cette période était révolue depuis si longtemps, et ses souvenirs d’adolescente mal dans sa peau avaient tellement écrasé ceux de la fillette satisfaite, qu’elle était, pour ainsi dire, insignifiante, comme partie d’une vie qui ne serait pas réellement sienne. Chaque été elle avait compté les heures qui la séparaient encore d’un retour à Poudlard, priant pour que le jour où elle n’aurait plus à appeler la demeure Montgomery « sa » maison vienne vite. Pourtant, depuis qu’elle était descendue, pour la dernière fois de son existence, du Poudlard-Express, toute fébrilité l’avait abandonnée. Elle s’était presque aussitôt attelée à la difficile tâche de séparer ce qu’elle emporterait dans sa nouvelle vie de ce qu’elle reléguerait à l’ancienne mais sans le moindre frisson d’excitation, plus par obligation que par réel désir. Chaque livre, chaque bibelot, même le plus insignifiant, donnait lieu à de longues minutes de débat intérieur et de souvenirs.

Du vent dans les saules, par exemple, qu’elle avait tant de fois lu lorsqu’elle était petite et qui lui avait si bien tenu compagnie lorsque, malade, elle toussait trop pour trouver le sommeil, comment pourrait-elle l’abandonner, le laisser prendre la poussière sur l’étagère d’une chambre désormais inhabitée ? Bien entendu, elle ne l’avait pas ouvert depuis longtemps, mais partir sans l’emporter lui déchirait le cœur, exactement comme si on lui demandait de tourner le dos à un ami très cher. Et il en allait de même pour chacune des affaires qui avaient constitué son quotidien, qu’elle l’ait aimé ou non, au cours des dernières années. Ranger son uniforme aux couleurs de Poufsouffle au fond de son armoire lui avait ainsi demandé tout son courage : elle s’était d’ailleurs relevée, la nuit dernière, pour fourrer à la hâte sa cravate jaune et noir au fond d’un carton. Ce comportement, ridicule et irrationnel, l’excédait d’autant plus qu’il semblait bel et bien être la preuve que, malgré tous ses efforts pour couper tout lien affectif qui pourrait la relier aux membres de sa famille, exception faite de Quentin et d’Isabelle, une part d’elle-même restait profondément attachée au lieu de son enfance. A l’heure de le quitter, ce n’était ni du soulagement ni de la joie qu’elle éprouvait, mais tout simplement une authentique nostalgie.

*Merlin, tout ceci est d’un sentimentalisme écoeurant !* se morigéna-t-elle en rejetant, dans la pile des objets qu’elle laisserait au Manoir, un casse-tête sorcier dans lequel les pièces prenaient un malin plaisir à changer sans arrêt de place sans demander l’avis du joueur, ce qui rendait la résolution de l’énigme quasiment impossible.

Cependant, au moment même où le jeu allait atterrir sur le sommet de la pile, Anabelle regretta son geste. Ce casse-tête, n’était-ce pas Edward qui le lui avait offert quand elle avait dix ans ? Et n’était-ce pas lui qui avait pris le temps de lui expliquer, lors d’une pluvieuse après-midi d’août, comment s’y prendre pour surmonter sa difficulté ? Ce souvenir lui parut soudain d’autant plus précieux qu’elle en avait peu en commun avec son frère aîné. Du moins peu qui fussent heureux car, de tous ses frères, c’était certainement envers Edward qu’Anabelle nourrissait l’animosité la plus vive. Elle en était même venue à détester l’étude des moldus uniquement pour le contrarier ! Avec un soupir résigné, la jeune fille se releva et, reprenant le casse-tête, le laissa tomber dans le carton le plus proche… Non sans sentir l’irritation qu’elle nourrissait à son égard gagner en puissance. Si elle commençait à écraser une larme d’émotion devant les vieux présents d’Edward alors elle n’avait plus qu’à s’habiller en rose et à distribuer des baisers dans la rue (c’est Adrien qui allait se réjouir de cette nouvelle vocation !) !

Elle secoua la tête en fronçant les sourcils de mécontentement et, pour tâcher d’oublier le casse-tête, saisit un modèle réduit du Magicobus qui, lorsqu’on le tapotait du bout de sa baguette, s’animait subitement pour foncer sans vergogne – de préférence dans les jambes des personnes alentour – en lançant des coups de klaxon virulents, tel le véritable engin. Encore un objet en apparence futile mais en réalité chargé de souvenirs ! Il avait appartenu à un de ses frères, Quentin peut-être, ou bien Christian, qui avait voulu s’en débarrasser le jour où le Magicobus, à force d’heurter les buffets et autres bibliothèques, avait perdu une roue et un essuie-glace. Depuis l’incident, il roulait avec un petit air boiteux qui déplaisait à son possesseur. Anabelle se souvenait parfaitement avoir éprouvé un sentiment de pitié sincère à l’égard du jouet, destiné à la poubelle en raison de son handicap. Elle s’était sentie indignée à l’idée que le compagnon fidèle de tant d’heures de jeu allait être jeté sans plus de scrupule et elle l’avait soustrait en douce à son frère pour le dissimuler sous son oreiller, tremblant presque, au cours des jours suivants, que quelqu’un ne découvre sa cachette, non parce qu’elle redoutait de passer pour une voleuse mais parce qu’elle ne voulait pas voir le petit Magicobus finir ses jours dans une benne à ordure.

Le regard perdu dans le vide, agenouillée à terre, elle tenait l’objet à la main lorsque Christian frappa… Et s’invita carrément dans sa chambre. Brutalement tirée de sa rêverie, Anabelle gratifia son aîné d’un regard noir signifiant clairement qu’il n’était pas le bienvenu.

- Merci, répondit-elle d’un ton sec, je préfère me débrouiller toute seule.

Car qui mieux qu’elle pouvait comprendre la charge émotionnelle qu’elle avait attribuée à chacune de ses affaires ? Christian ne pouvait rien entendre à l’histoire du Magicobus ou du casse-tête. D’ailleurs, Ana le méprisait trop pour le laisser approcher de ses cartons. Néanmoins consciente que son frère ne serait pas venu la déranger jusque sur son territoire s’il n’avait pas une bonne raison de le faire, Ana le fixa d’un œil perçant. Qu’est-ce qu’il lui voulait, au juste ? Quand même pas se livrer à une effusion sentimentale, à une parodie de cérémonie des adieux ? Voilà qui serait d’un pathétique absolu !

- Je suppose que tu peux, oui, reprit-elle d’une voix neutre, en haussant les épaules.

Un détachement que venait contredire ses yeux, fixés sur Christian, et sa posture, bien trop figée pour être détendue. Elle tenait toujours le Magicobus dans une main mais semblait avoir totalement oublié sa présence pour concentrer toute son attention sur son aîné.
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Ξ Sujet: Re: Petite soeur, je dois te dire... [PV]   Petite soeur, je dois te dire... [PV] EmptyMar 23 Nov - 18:34

    Se faire rembarrer par quelqu’un de sa fratrie, voilà qui n’avait rien de neuf pour Christian, et si on pouvait lui prêter de nombreux défauts, ce n’était sûrement pas celui d’y répondre facilement, au contraire, les réflexions coulaient sur lui sans l’atteindre vraiment… mais c’est aussi ce qui les engluait dans une absence presque total de dialogue. Christian n’aimait pas parler des choses intimes, il n’aimait pas se confier non plus et se confronter aux autres n’avait à ses yeux aucune utilité, leur mère Claire était comme ça aussi mais chez Victoria, Christian et Isabelle c’était un trait de caractère fondateur. Aucun des trois ne prenait la peine de se poser des questions sur le comportement des autres parce qu’ils voulaient simplement qu’on les laisse tranquille… Seulement Anabelle n’était pas comme eux, à certains égards Opaline, Edward et Quentin non plus, et on pouvait supposer que c’était parce que tous étaient trop différents que tous ne s’entendaient pas. Maintenant, quoi qu’ils fassent, ils seraient toujours de la même famille… Anabelle resterait une Montgomery qu’elle le désire ou non (et on ne doute pas qu’elle le désire fort peu), enfin, elle pouvait changer de nom en se mariant mais ce n’était pas le genre d’Ana’ de se précipiter (vous voyez qu’il sait des choses sur elle quand même !) et puis Adrien est un homme mort s’il épouse sa sœur si tôt ! Ok, c’est la crème qui se fout de la crémière mais c’est parce qu’il savait comment étaient les hommes qu’il ne voulait pas que sa sœur les approche plus que nécessaire (Adrien, déjà mal barré de base, mais encore pas aidé sur ce coup, on est malchanceux où on ne l’est pas au fond).

    Son regard passa sur les cartons et il se souvint d’un truc qui le dérangeait un peu ces derniers temps « Tu es vraiment obligé d’aller vivre dans une chambre de bonne ? Tu as toujours tes rentes… » Mais il réalisa que ce n’était pas ses affaires et que ce n’était même pas la peine de partir dans ce sens, aussi mit-il la main à plat, paume vers Anabelle, comme dans une imitation du mouvement de recul qui était le sien intérieurement. « Laisse tomber, c’est pas mes affaires. » Même si c’était lui qui passait ses journées à faire fructifier le compte d’Anabelle depuis la mort de Claire de façon à ce qu’elle ait tout l’argent nécessaire pour s’installer plus tard… mais vu là où elle allait, elle n’aurait sûrement pas grand-chose à mettre, pas assez de place, il trouvait ça triste de tomber dans la pauvreté volontairement par simple dénie familial (oui, pour lui, un salaire de stagiaire, c’est la pauvreté, c’est un gosse de riche j’vous le rappelle).

    « C’est de Victoria que je voulais te parler… tu la rencontreras probablement souvent vu qu’elle bosse à Londres. » Et quoi qu’on en dise, le quartier sorcier n’était pas si étendu que les deux sœurs puissent s’y éviter, surtout qu’au moins Victoria ne ferait rien pour, elle était même capable d’aller voir Anabelle juste pour le plaisir de la faire enrager. A contrario de Christian, Vickie n’aimait rien tant que l’affrontement avec Anabelle – ou n’importe qui d’autre -, cela restait fixé sur des choses très superficielle… mais quand elle avait dit à Christian qu’elle avait bien envie de croquer Adrien juste pour embêter sa cadette, Chris’ avait changé de couleur. Il ignorait si Anabelle était jalouse ou non, mais par contre il connaissait très bien les capacités destructrices de Victoria. « Elle est un peu… changée… en ce moment… dans la mesure du possible, peut-être que tu devrais l’éviter… de manière subtil. » Pas en lui fermant la porte au nez comme elle comptait sûrement le faire à tous ceux de sa famille sauf Quentin et Isa’, non, là Christian parlait d’une esquive bien plus sensée que ça… « Et tu devrais peut-être inviter Sallers à faire pareil, juste au cas où. » On ne sait jamais où le serpent va mordre vous savez…
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Ξ Sujet: Re: Petite soeur, je dois te dire... [PV]   Petite soeur, je dois te dire... [PV] EmptyDim 23 Jan - 21:31

Anabelle avait, bien malgré elle, pincé les lèvres avec une force telle qu'elles en étaient devenues livides, lorsque Christian avait implicitement remis son déménagement en cause. Oh ! Elle n'avait jamais vraiment pensé qu'il comprendrait les raisons qui la poussaient à fuir le Manoir - elle-même n'était pas certaine de les avoir toutes cernées - mais elle avait cependant caressé le fol espoir de le voir, à défaut d'accepter sa décision, du moins la laisser s'en aller sans broncher. N'était-elle pas, après tout, majeure, et, qui plus est, fraîchement diplômée ? Aux yeux de la société sorcière, elle était désormais une adulte et comme elle était, aux dernières nouvelles, en pleine possession de ses facultés mentales, elle n'avait plus, merci Merlin, à dépendre du bon vouloir d'un tuteur qu'elle méprisait. Visiblement contrariée, Ana laissa tomber le magicobus dans un de ses cartons et s'empara d'une vieille paire de gants en peau de dragon, plus pour se donner une contenance que pour réellement les examiner, car les malheureux gants étaient, de toute évidence, hors d'usage.

- Oui, rétorqua-t-elle d'un ton sec, en gratifiant son aîné d'un coup d'oeil désabusé, Oui j'y suis obligée. Je me doutais bien que tu ne comprendrais pas, mais on aurait au moins pu penser que tu aurais la lucidité de t'apercevoir que c'est ce qu'il y a de mieux pour tout le monde, poursuivit-elle, avec assurance.

Elle n'était pas heureuse, dans cette demeure, et sa présence ne rendait pas les autres habitants heureux non plus. Il suffisait de voir la réaction d'Opaline, chaque fois que la Poufsouffle entrait dans la pièce où elle se trouvait, pour en être convaincu. Le Manoir avait beau être sa maison d'enfance, elle avait toujours le sentiment, lorsqu'il y revenait, d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine. S’en éloigner lui ferait le plus grand bien, ou, en tout cas, elle osait le croire, aussi avait-elle, malgré la foule de souvenirs qui l’assaillait tandis qu’elle rangeait ses affaires, hâte de commencer sa nouvelle vie. Ces dernières années n’avaient pas été, elle en avait parfaitement conscience, une réussite. D’un point de vue strictement relationnel, on pouvait même affirmer qu’elles avaient été catastrophiques. Elle n’avait cessé d’avoir le sentiment de se débattre au milieu de ténèbres de plus en plus oppressantes : où qu’elle porte ses regards, tout lui paraissait noir et négatif. Pourtant, elle aurait vraiment, vraiment aimé être insouciante, emplie d’optimisme pour l’avenir et elle faisait de gros efforts pour y parvenir.

Mais ce n’était jamais assez. Alors elle attendait, recroquevillée dans sa douleur, la venue de jours meilleurs. Elle aurait au moins gardé ceci, de son passage à Poufsouffle : la patience. Aussi triste que les adieux à Poudlard aient pu être, elle avait éprouvé un certain soulagement, au fur et à mesure que le Poudlard-Express s’était approché de King’s Cross, exactement comme si on lui ôtait un poids de la poitrine. Ne plus avoir à fréquenter quotidiennement les mêmes visages, faire de nouvelles rencontres, ne plus mener une vie rythmée par les devoirs et les leçons à apprendre… C’était un peu se réinventer. Oh ! Ana était trop lucide, ou, plutôt, pas suffisamment positive, pour s’imaginer que tout allait être parfait : il y aurait, bien entendu, des désillusions et des moments de profond abattement, il y en avait toujours, mais ce serait l’occasion de faire table rase des éléments encombrants de son passé. Dont sa famille faisait, à quelques éléments près, indubitablement partie. Certains n’avaient d’ailleurs pas attendu sa septième année pour s’effacer de son existence.

L’allusion de Christian à Victoria l’étonna d’autant plus que la jeune femme était précisément celle de la fratrie avec laquelle Anabelle avait le moins de contacts. Sa grande sœur n’était pas – et c’était peut-être bien là leur seul point commun aux yeux d’Anabelle – très portée sur la famille, Ana la voyait rarement et, pour tout dire, ne pensait jamais à elle. En réalité, il lui était presque difficile de fixer les traits de son aînée dans son esprit. Un peu perturbée par l’attitude de Christian, la jeune fille fronça les sourcils et, abandonnant sa paire de gants, se releva pour faire face à son frère :

- Victoria ? répéta-t-elle d’un ton perplexe, Qu’est-ce qu’elle a ? demanda-t-elle avant de se mordre la lèvre d’un air coupable. Zut ! Pour quelqu’un qui voulait couper les ponts avec sa famille, ça commençait mal ! Qu’est-ce qu’elle en avait à faire, au fond, de Victoria ? En tout cas, renchérit-elle aussitôt, pour se rattraper, en haussant les épaules, je ne vois pas pourquoi tu t’inquiètes, elle n’a certainement pas plus envie de me croiser que moi elle ! Et elle n’a aucune raison d’aller trouver Adrien assura-t-elle, en appuyant sur le prénom de son petit-ami, car elle détestait la manière qu’avait Christian de l’appeler par son nom de famille. Elle trouvait cela terriblement hautain et prétentieux ! A croire que son frère estimait qu’Ady ne faisait pas un prétendant honorable pour elle.
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Ξ Sujet: Re: Petite soeur, je dois te dire... [PV]   Petite soeur, je dois te dire... [PV] EmptyLun 31 Jan - 19:32

    « Ne te méprends pas sur mes paroles Ana’, c’est seulement que sans rester ici, tu pourrais te payer mieux qu’une chambre de bonne juste à côté de l’allée des embrumes… Même si tu es majeur, ton père paye toujours après tout… et… ça me soucie. » Chez les Montgomery, le père c’était juste un tiroir caisse, d’ailleurs à part Christian qui avait eu accès en sa qualité d’héritier mâle accès à tous les papiers de leur mère, aucun des Montgomery ne connaissait l’identité de chacun de leur père et à priori personne n’y tenait. Il faut dire que ces hommes, quels qu’ils soient, étaient tous tellement honteux d’avoir des enfants illégitimes qu’ils payaient chers tous les mois pour étouffer leur paternité. En toute logique, ils n’en avaient donc rien à faire d’eux et ce n’était pas la peine d’aller chercher des problèmes avec eux.

    En revanche, Christian, qui à défaut d’un bon tuteur avait toujours été un frère aux tendances protectrices, ne voyait pas d’un bon œil qu’Anabelle n’utilise pas cet argent pour aller s’installer dans un quartier plus sûr de Londres. Mais après, son avis, il savait bien ce qu’elle allait en faire et il se faisait une raison. De toute façon, pour bien exprimer son inquiétude, il aurait déjà fallu qu’il s’exprime tout court ! Avec Chris’ c’était un peu l’histoire du serpent qui se mord la queue…

    « D’ailleurs, si c’est sûrement le mieux pour toi… il n’est pas dit que ce soit le mieux pour tout le monde. » Bon, c’était aussi mieux pour Opaline qui ne supportait pas beaucoup sa grande sœur (parce qu’elle la voyait trop peu d’une part et parce qu’Anabelle était loin d’être gâteuse avec elle d’autre part) mais pour Christian, Ash, les jumeaux ou même Victoria, ce n’était pas un mieux. Ash’ s’entendait bien avec sa belle-sœur, les jumeaux ne crachaient pas sur une tante en plus, Victoria avait besoin plus que jamais de sa famille autour d’elle, quant à Christian, se ronger les sangs au manoir ne le ferait pas aller mieux. En plus, on ne dirait peut-être pas comme ça, mais Chris’ avait vraiment l’imagination fertile, surtout lorsqu’il fallait écrire des scénarios catastrophes !

    « Ana’… » Soupira Christian tout en passant la main d’un air gêné dans son indomptable chevelure brune. Il fallait toujours que sa sœur soit sur une espèce de défensive qui la poussait à l’attaquer dès qu’il lui parlait. Dans la mesure où parler était déjà pour lui un effort en soi, il avait du mal à trouver les mots alors que sous une percée de curiosité au sujet de Vickie se montrait de l’agressivité. Eh ! Il avait le droit de ne pas aimer Adrien non ? Ce n’est pas comme si elle prenait en compte ses opinions après tout ! « Tu te trompes sur Vickie… à force de nous… heu… éviter… tu as oublié qui nous sommes, tout conflit familiaux mis à part. » Son sens de la diplomatie mis à rude épreuve en cet instant, il évita soigneusement de regarder sa cadette avant de poursuivre. Pas besoin d’être devin pour savoir qu’ils s’engageaient tous deux sur des terrains plus que glissants ! Toutefois, une sorcière avertie en valant deux, il préférait en rester à son plan initial. Anabelle le détestait déjà, il n’y risquait pas grand-chose.

    En fait, la haine que sa sœur lui vouait était un véritable mystère pour lui, mais il était loin d’être un saint (et il n’était pas un modèle non plus) et avec ça il n’était pas doué pour s’exprimer. Il estimait avoir échoué à la soutenir après la mort de leur mère, occupé qu’il était avec ses problèmes d’alors, et n’avait jamais trop su comment résoudre le problème… les enfonçant de plus en plus vers la situation du jour : Anabelle quittant le manoir, sans claquer la porter, certes, mais pas loin.

    « Victoria nous aime tous plus qu’elle-même… ce qui n’est pas peu dire. » Leur sœur étant d’un narcissisme patenté. « Elle l’exprime à sa manière, mais une chose est sûr c’est qu’elle ne partage pas ton désir de ne pas se voir. Et il n’est pas dans sa nature de prendre l’opinion des autres en compte… encore moins en ce moment. Elle ne va pas très bien… je doute que les détails t’intéressent mais en tout cas méfie toi d’elle. Ou plutôt méfie-toi de ce qu’elle pourrait faire à Adrien. » Parce que malgré tout l’amour que Vickie portait à ses frères et sœurs, elle avait sa propre vision des choses, sa propre manière de faire, et pour protéger sa sœur d’un scélérat quelconque, elle n’hésiterait pas à aller tester le jeune Sallers. Bien entendu, Chris’ avait prévenu Vick’ que Anabelle n’apprécierait pas la blague, mais l’autre problème avec Victoria c’est que contrairement à Christian, elle ne souffrait pas du tout du fait qu’Anabelle la déteste. Après tout, comme elle le disait souvent, de la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas.
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