Mon frère, mon sauveur ! [PV]

Roy avait rendez-vous avec Romilly, et très honnêtement, ça avait de quoi le soulager. C'était un peu la panique à Poudlard, et il savait par expérience qu'ils ne pourraient réellement aller bien que s'ils étaient ensemble. Tous les deux contre le reste du monde, c'était un peu ça à ses yeux, parce que sans sa jumelle, il avait un peu de mal à faire le tri dans ses pensées. Ce qui était clair, c'était qu'il ne paniquait pas. Il n'était nullement dans son tempérament de péter des fusibles, et il n'était donc pas étonnant de le voir aussi nonchalant que d'habitude. C'était un peu sa marque de fabrique, et ce n'était pas une petite crise de la magie qui allait l'en faire changer ! Cela dit oui, il devait admettre que ça l'embêtait sacrément. Un tas de questions lui traversaient la tête, et il se demandait s'il serait un jour en mesure de jeter un sort à nouveau.

Le petit brun arriva dans le parc un peu avant 17h, ayant fini les cours tôt et n'ayant pas d'autre activité prévue entre temps. Et puis, il savait qu'il n'était pas quelqu'un de très ponctuel et que ça ne plaisait pas toujours à sa jumelle, or comme là c'était vraiment important, il voulait un peu marquer le coup ! Lui montrer que c'était important pour lui de la voir. Il était peut-être un peu je m'enfoutiste sur les bords en temps normal, mais quand il s'agissait de Romilly, tout était très différent. Il la vit apparaître au loin et sourit aussitôt, se sentant déjà plus apaisé. Pas moins hyperactif pour autant cela dit, mais il se soignait ! Néanmoins son sourire disparut bien vite lorsqu'il croisa leur regard de sa sœur, sentant l'inquiétude monter. Il savait qu'elle avait ce besoin irrépressible de tout avoir sous son contrôle, c'était d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle il la laissait aisément prendre ses décisions pour lui, si ça lui permettait déjà de contrôler une chose dans sa vie, l'autre étant qu'il était de toute façon trop paresseux pour s'y mettre lui-même. « Hey je suis là Romy, ça va aller maintenant tu vas voir ! » tâcha-t-il de la rassurer d'une voix douce, la serrant un peu plus fort dans ses bras.

Roy était loin d'être le plus futé ou le plus fort des deux (même physiquement c'est pas dit !), c'était toujours Romilly qui savait ce qu'il fallait faire, comment il fallait se comporter, pourquoi quelqu'un agissait ainsi et pas autrement. En général, lui, il suivait, et ça lui allait très bien, parce que c'était comme ça qu'ils fonctionnaient. Mais dans des moments comme celui-ci, il savait que c'était à lui de se montrer plus fort, même si ce n'était qu'une façade. Il était né le premier après tout, c'était lui le grand frère ! Et oui, ce n'était que de quelques secondes, mais ça n'y changeait rien. C'était à lui de protéger Romy, c'était du moins la mission qu'il s'était donnée et qu'il comptait mener à bien même s'il n'en avait pas tellement la carrure. « Je sais, je sais, mais on est à Poudlard là, on dit que c'est l'endroit le plus sûr du monde magique, tu sais ? Je te promets qu'on ne risque rien... Par contre nos parents... ! » Et oui ok, peut-être qu'il avait un peu envie de pleurer lui aussi, mais ça personne ne le saurait. Il n'avait pas peur, ok ? Il flippait juste un peu beaucoup !

Romilly avait raison (comme souvent !) et Roy se dit qu'ils étaient vraiment dans la m*rde chercha malgré tout un moyen de la réconforter. De toute façon, tant qu'ils étaient ensemble, rien de mal ne pouvait leur arriver, n'est-ce pas ? Au moins ils étaient de sang-mêlés, ils savaient quand même se débrouiller sans baguette, et ça c'était déjà un petit plus ! « Tu sais, d'après le ministère, tout le monde est dans le même cas... Alors tout le monde est aussi exposé que nous. Et puis pour se défendre, je pense que les profs vont nous apprendre des techniques qui ne nécessitent pas la magie, sûrement ? Les moldus savent se défendre, eux, et pourtant ils n'ont pas de pouvoirs. Il faut qu'on ait confiance, ils vont certainement finir par trouver une solution ! » répondit-il avec toute la conviction qu'il avait, ses yeux brillant d'une lueur d'espoir. S'ils commençaient à paniquer, ils ne s'en sortiraient clairement pas. Alors oui, peut-être qu'il était un peu trop optimiste, mais il se disait que plus jamais, c'était le moment de l'être.

Il haussa les épaules lorsque sa sœur l'interrogea concernant la situation à Poufsouffle, peu au courant de ce qui se passait dans les autres maisons (mais visiblement c'était pas la joie à Serpentard !). « Oh, ça va, on se débrouille comme on peut. C'est pas évident de ne plus pouvoir utiliser la magie du jour au lendemain, surtout pour ceux qui n'ont jamais vécu autrement. Mais dans l'ensemble on est plutôt solidaire alors je pense que ça va aller. Tu vas voir, il faut juste que ça se tasse un peu... Et on avisera. » commenta-t-il en songeant que ça, c'était forcément vrai. Tôt ou tard, les choses se tasseraient, et soit le ministère trouverait une solution, soit ils s'habitueraient à cette situation. Mais pour l'instant, tout ce qui comptait, c'était de réconforter sa sœur.

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DISPARITION
TOUS COMPTES

Il sourit à sa jumelle, décidé à ne pas la laisser partir avant d'être certain que ça irait. Oui, c'était la panique dans le monde sorcier, mais ils ne devaient pas se laisser déborder pour autant. Il était là, lui, et elle pouvait compter sur lui. Elle le savait déjà, bien sûr, mais une petite piqûre de rappel ne faisait jamais de mal, n'est-ce pas ? Roy hocha donc la tête, la serrant toujours dans ses bras. Bien sûr que tout irait bien, puisqu'ils étaient ensemble. Ah, si jamais ils étaient séparés, il ne préférait même pas imaginer ce qu'il adviendrait. Ce serait mauvais, très, très mauvais. Mais il n'était pas question de ça pour l'instant. Ils étaient tous les deux, et ils affronteraient ça ensemble, comme des jumeaux qui se respectent. Et tout allait bien se passer. Il en était persuadé.

"T'inquiètes pas, on est à Poudlard" lui semblait être l'argument imparable. C'était Poudlard quoi ! D'accord, le légendaire Albus Dumbledore était mort (et il y avait justement été tué, mais on va pas s'attarder sur les détails, hein ?), mais le château restait une forteresse imprenable, aux yeux de Roy. Bon, bien sûr, il y avait eu la bataille qui s'y était déroulée. Et les mangemorts qui s'y étaient introduits. Et pleins de rumeurs pas très rassurantes. Mais, qu'importe. Poudlard restait Poudlard. Il s'y sentait en sécurité, et il était convaincu que c'était justifié. Leurs professeurs étaient plus que compétents pour les protéger. Il fronça donc les sourcils lorsque Romilly glissa un "mais." Il secoua la tête. « Y a pas de 'mais' Romy, on est en sécurité ici, c'est garanti ! On ne serait mieux nulle part ailleurs. » affirma-t-il d'un air confiant. Elle ne pouvait pas remettre ça en question. Ils étaient bien plus en sûreté à Poudlard que dans le monde moldu, déjà.

Les enfants moldus n'apprenaient pas à se défendre ? Hmpf, Roy n'avait pas songé à ça. Pour quelle raison exactement ? Ils étaient totalement vulnérables alors ? Mais là n'était pas la question. Il poserait ces questions plus tard, ce n'était pas le moment d'importuner Romilly avec ça. « Ben... Ouais. De toute façon, on n'a que douze ans alors c'est pas vraiment sur nous qu'on compte pour protéger les sorciers, ou trouver où est le problème. On doit continuer à vivre le plus normalement possible ! » répondit-il en se demandant à quoi pouvaient servir des cours de métamorphose ou d'enchantements sans magie. Ils feraient quoi, des avions en papier ? « Je sais Romy, je sais. Mais ça ne va pas durer, hein ? Et puis, je ne pense pas qu'il y aura tant d'instructions que ça. Il n'y a pas grand-chose à faire. Peut-être même qu'on aura plus de libertés ? » suggéra-t-il, une lueur d'espoir brillant dans ses yeux. Qui sait, peut-être même qu'ils annuleraient tous les cours et les laisseraient faire ce qu'ils voulaient ? Hm, ouais, non, peut-être pas.

Et là, Romilly partit dans une gigantesque tirade que Roy eut bien du mal à suivre. Il y avait des moments comme celui-là où il était bien visible que ces deux-là étaient jumeaux. La Vipère pouvait se montrer aussi bavarde que le Blaireau. Là-dessus, ils se rejoignaient. « Oh, je suis désolé que ça se passe comme ça chez vous... Peut-être que tu pourrais venir à Poufsouffle quelques temps ? Ce serait drôlement cool ! Même si ça paraît irréalisable. » Il soupira, se demandant s'il y avait la moindre chance pour que McGonagall accepte, s'il insistait beaucoup beaucoup ? Et là il visualisa l'air pincé de la directrice de Poudlard, et songea qu'il ferait tout aussi bien de se frapper violemment la tête contre une armure, ce serait toujours moins désastreux. Quant à la réflexion philosophique de sa jumelle... Roy avait décroché depuis bien longtemps. « Heum, ouais ? Oui. Je suis sûr qu'on est capable de se débrouiller sans magie. Tu vas voir, on peut prouver un truc là ! » finit-il par conclure avec enthousiasme.

« Mais… » Elle voulut argumenter mais finalement, elle ne se sentait pas la tête à ça. 1 pour Roy, 0 pour Romilly. La brunette soupira et pressa la main de son frère dans la sienne, rassurée par le contact entre eux. Elle soupira néanmoins, prête à rendre les armes.

« Si tu le dis, je vais te croire. » Romilly n’écoutait en général rien ni personne mais comme pour toutes les règles, il y avait une exception, et celle-ci se trouvait être son frère. Elle l’adorait littéralement et bien qu’elle soit loin de prendre ce qu’il pouvait lui dire comme parole d’évangile, elle avait tellement confiance en lui qu’elle était prête à le croire pour certaines choses. De toute façon, dans la mesure où la situation avait totalement échappée à son contrôle, elle n’avait pas le choix, c’était son frère ou rien du tout !

« Vivre normalement. Vivre normalement… oui, tu dois avoir raison… » Elle passa sa main libre sur son front, engorgeant sa crise d’angoisse sous des plans pour l’avenir à court terme. S’il fallait continuer comme si de rien n’était, elle allait se jeter dans le boulot pour le club, dans les entraînements sportifs, dans les fringues et dans la recherche d’un cavalier pour le bal (on notera que ce dernier point est nettement plus compliqué que les autres vu la propension des garçons à la fuir à cause de son mauvais caractère).

« Je pense que tu rêves. Au contraire, on va nous surveiller encore plus parce que la moindre bêtise va être beaucoup plus dure à réparer sans la magie. Et quand je pense à ceux qui font des bêtises, je pense d’abord à toi, évidemment. » Elle lui fit un clin d’œil amusé parce que son frère faisait toujours tout un tas de petites bêtises avec ceux de sa maison ou avec d’autres, elle ne savait pas bien avec qui il traînait quand il n’était pas avec elle, il faut dire qu’elle s’en moquait du moment qu’il restait le plus possible avec elle. Chose que bien entendu elle veillait à faire en fixant des rendez-vous pour eux deux vu que leurs caractères diamétralement opposés les avaient séparés à l’école pour au moins le soir et les activités de maisons. Et en parlant de maison…

« Heu… Je ne crois pas que la directrice serait d’accord. Et puis certains de tes camarades ne m’aiment pas beaucoup tu sais, à cause de ma maison. » Elle montra son blason. C’est fou ce qu’être une ambitieuse bêcheuse pouvait être considéré comme une tare dans cette école ! Enfin, pas à Serpentard puisque c’était leur propre d’être des ambitieux prêts à tout pour parvenir à leurs fins. Là-bas, Romy se sentait comme un poisson dans l’eau, même si son frère manquerait toujours à son bonheur pour qu’il soit parfait.

Voyant que son frère n’avait pas bien intégré le principe philosophique de la perfection (c’était connu qu’elle était le cerveau et lui les muscles de leur duo de toute façon – et encore, elle faisait plus de sport que lui dans la semaine ! -), elle laissa tomber et passa à la suite et fin de la conversation.

« Oui, et nous allons commencer par aller nous entraîner pour Sterne puisque je vais devoir m’occuper du club sans utiliser la magie ! » Elle sourit et entraîna son frère. « Allez, tu vas voir, je me suis entraînée tout à l’heure pour me déstresser, et je suis vraiment bonne maintenant ! » Et c’est ainsi que les jumeaux Bradley quittèrent les abords du lac, Romilly bien plus souriante et zen qu’à son arrivée, la preuve étant qu’elle en avait perdu aussi toute sa modestie, bref, un retour à la normale quoi !