Prémonition tardive pour sauvetage hasardeux [PV]

« Bien sûr qu’il y a du monde sur qui vous pouvez compter. Si cela n’était pas le cas, l’internat deviendrait vite un enfer, tout ce qui compte, c’est que vous sachiez faire la différence entre les gens bien et les autres. » Et cela n’était pas une tâche si simple que ça, surtout quand on manquait de confiance en soi, Carry avait bien connu ça autrefois. Dans le cas de Charisma c’était plus de la confiance tout court puisqu’elle ne doutait pas d’elle, de ses qualités, mais elle n’avait pas envie de parler aux autres, elle craignait de s’attacher… et du coup elle avait passé ses premières années à Poudlard avec pour seule compagnie Damon et Gaël. Evidemment, ce n’était pas si grave que ça puisqu’elle adorait les deux garçons, mais elle était quand même globalement plus heureuse maintenant qu’elle s’ouvrait plus aux autres. Cela n’avait pas été une tâche facile parce que cela avait pris plusieurs années, on pouvait même considéré que ça n’avait vraiment pris forme que lorsqu’elle avait commencé à tomber amoureuse de Enry. En même temps, restons logique, cela semblait plutôt normal comme comportement puisqu’une fois qu’elle éprouvait de l’amour, il y avait une brèche suffisamment grande pour tous les autres sentiments. C’était bien le problème d’ailleurs puisque Carry n’avait jamais voulu ressentir des choses aussi complexes, malheureusement, tout ça avait fini par se faire à son insu. Elle ne l’avait pas voulu mais c’était arrivé. Et lorsqu’elle avait réalisé qu’elle serait plus heureuse en étant avec Enry, mais en prenant des risques – et surtout celui qu’il la quitte un jour -, qu’en restant seule mais malheureuse, elle était doucement mais sûrement sorti de sa bulle. Elle avait peur chaque jour de tout perdre, mais Carpe Diem ! Elle allait essayer chaque jour de cueillir les roses de la vie, pour paraphraser un poète célèbre (Ronsard pour ne pas le citer).

Comme suivant le cours de la pensée de Jane (en même temps la première année n’avait vraiment pas l’air à l’aise), elle précisa à propos de l’infirmière : « Ne vous inquiétez pas pour Madame Pomfresh, elle ne vous dira rien, c’est juste moi qu’elle n’aime pas trop parce que je ne veux pas me faire soigner… enfin, c’est une longue histoire. » Charisma grimaça parce que son pied avait fini par rencontrer le sol (pas facile de marcher sur une seule jambe !) et ça faisait mal. On avait beau être la reine pour l’inexpressivité, ce n’était pas franchement son truc la souffrance physique, et ça avait quand même le don de faire naître quelques expressions douloureuses sur son visage. Enfin, elles avançaient plutôt bien donc elles finiraient bien par arriver à l’infirmerie, leur objectif, ce qui serait une bonne nouvelle car si elle ne voulait rien entendre en ce qui concernait ses psychoses, en revanche, elle serait ravie qu’on lui donne quelque chose pour sa cheville, un comprimé, une potion, n’importe quoi qui permette de faire passer la douleur. L’abnégation avait ses limites, elle était contente que Jane soit en bonne santé, mais elle voulait voir sa cheville rétablie maintenant !