[THEME] Une rentrée qui commence bien ! [TERMINE]

Âge : 30 ans {27.05.1986}

[THEME] Une rentrée qui commence bien ! [TERMINE] Sans_167

« Oui, enfin, tes prémonitions ne t'apportent pas la réponse sur tes problèmes ma belle. »

*Tu me soûles*

« Mademoiselle Youngblood ! »

« Excusez-moi de vous déranger, mais j'ai un problème avec l'emploi du temps que l'on m'a distribué ce matin, et je cherchais Mademoiselle Artanis, mais je ne la trouve point, alors, vous comprenez... Et puis, c'est assez urgent, alors si j'attends qu'un professeur s'occupe de mon cas, je ne serais plus dans les temps. »

« Voyez-vous, on m'a mise sur les listes de divination, et je ne peux pas faire cette matière parce que je l'ai abandonnée l'année dernière d'une part, et parce que j'ai un autre cours en même temps. Serait-il possible que vous fassiez passer l'information aux professeurs ? »

« Taisez-vous maudites voix, taisez-vous... »

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Pour Arya aussi, l’année avait commencé sur les chapeaux de roue : être nommée Préfète dans une école où elle n’avait passé qu’une petite année, ça n’arrivait pas tous les jours, et ça lui avait fait bizarre quand, dans le Poudlard Express, elle avait été appelée avec tous les autres Préfets pour faire la mise au point de début d’année sur ce qui serait attendu d’eux. Certes, elle n’était pas la seule nouvelle, les deux de Poufsouffle et un de Serpentard venaient également d’être nommés, mais cela n’empêchait pas que…

Bref, vous l’avez compris, entre finir de trouver ses marques à Poudlard et commencer à les chercher en tant que Préfète, Arya n’était pas des plus aidée. Heureusement, elle pouvait compter sur quelques soutiens parmi les élèves les plus vieux, comme sa collègue, Elyna Artanis, déjà en septième année, ou Anne Wild, qu’elle avait rencontré lors d’un concert à Londres. Ca ne lui permettait pas d’être tout à fait à l’aise, mais au moins ça l’aidait un peu. Heureusement que la plupart des Serdaigle (et, il fallait l’espérer, des autres élèves de l’école) n’avaient pas pour principe de se tirer dans les pattes, sinon nul doute que la jeune femme aurait été perdue depuis longtemps. Il était si facile d’orienter quelqu’un sur le mauvais chemin dans ce grand château ! Et une fois égaré, il fallait y aller pour retrouver le bon chemin.

S’il y avait en revanche un lieu qu’Arya avait bien repéré, c’était la bibliothèque, et pas seulement parce qu’un blason bleu et bronze était cousu à sa robe de sorcière. Certes, la jeune femme était travailleuse, mais elle aimait ce genre de pièce malgré la surveillance plutôt inquiétante qu’y exerçait Mme Pince. Il y avait tout un monde – et tant de connaissance ! – sur les innombrables rayons qui composaient l’antre de la vieille chouette – qui faisait par ailleurs un boulot formidable ! Enfin, la Serdaigle était plutôt divisée ~~c’est pas le mot que je cherche mais tant pis~~ à propos de ce métier : certes, elle passait son temps avec les livres dont elle avait sans doute lu la plupart, mais elle devait surtout passer son temps entre les quatre même murs et faire attention à ce que les élèves n’abiment pas les précieux ouvrages, ce qui en l’occurrence lui semblait plus ennuyeux qu’autre chose, même si Arya n’était pas la plus active des élèves de l’école.

Si je vous parle de la bibliothèque, ce n’est pas pour rien, vous l’imaginez sans peine. C’est qu’au moment où nous parlons, ou du moins dans l’histoire que je vous raconte présentement, Arya revenait de ladite bibliothèque, deux ouvrages entre les bras. Il s’agissait de manuels de Défense Contre les Forces du Mal, puisqu’elle jugeait que celui qu’elle avait – comme tout le monde – n’était pas suffisant pour le devoir qu’elle avait à rendre. La jeune femme était en effet un peu perfectionniste sur les bords et considérait que quitte à faire quelque chose, autant le faire bien, sinon ça n’était pas la peine de se casser la tête dessus.

C’est donc à ce moment qu’une voix l’interpella, derrière elle. En entendant son nom, Arya se retourna tout naturellement pour voir Charisma Kostovak s’approcher d’elle. Si la jeune femme connaissait le nom de son ainée, elle était surprise que l’inverse fût vrai, même si ça n’était peut-être pas si étonnant puisqu’elle avait nommée Préfète et que ça semblait être un nom à retenir, dans cette école. Toujours est-il qu’elles ne s’étaient jamais parlé, même si elles avaient dû échanger un mot ou deux comme toutes camarades. D’un autre côté, Charisma avait deux ans de plus qu’elle, donc ça n’était pas si étonnant que cela. Le problème c’est qu’on lui avait dit – Arya ne saurait pas dire qui, mais elle se souvenait d’une telle rumeur – que Kostovak n’était pas tout à fait nette. Certains disaient même qu’elle était carrément folle. Dans tout cela, la Préfète ne savait pas ce qui était vrai ou pas mais dans un cas comme dans l’autre, elle n’avait jamais vraiment approché Charisma.

- Bonjour Charisma, je peux t’aider ?

Elle pouvait l’aider, en effet. Arya écouta sa camarade lui exposer son problème en prenant bien soin de retenir les informations essentielles, à savoir qu’il s’agissait du cours de divination, qu’elle l’avait abandonné et que de toute façon il était en même temps qu’un autre cours. En effet, comme Charisma le disait, ça valait sans doute mieux de passait pour elle pour avoir une réponse rapide. La jeune femme ferait tout ce qu’elle pouvait pour aller trouver les professeurs, sans doute tout de suite puisque ça lui éviterait de monter jusqu’à la tour puis de redescendre.

- Très bien, je vais m’en charger, pas de sou…

Arya fut interrompue dans sa réponse quand Charisma se plia en deux et murmura un truc que la jeune femme ne comprit qu’à moitié, soudain prise d’inquiétude pour sa camarade : même si elles n’étaient pas proches, la bleue préférait encore qu’elle aille bien ! Elle posa donc ses livres où elle le pouvait, c'est-à-dire sur son sac (malgré la peur qui commençait à l’envahir, elle préférait que Rusard ou Mme Pince ne les voient pas traîner sur le sol) et se pencha vers Charisma. Comme je le disais, Arya ne savait pas grand-chose sur son aînée à part les rumeurs qui se répandaient ça et là et, à vrai dire, ce n’était pas là-dessus qu’elle basait ses jugements. Pas uniquement, en tout cas, et jusqu’à présent Kostovak ne lui avait pas donné l’impression de mériter les accusations dont elle était assaillie.

- Charisma, tu vas bien ?

Question stupide : évidemment qu’elle n’allait pas bien, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, pour reprendre une expression mille fois usée. D’un autre côté, Arya ne voyait pas trop ce qu’elle pouvait demander, cette question était la première qui lui était venue à l’esprit et la seule qui puisse vraiment pousser Charisma à s’expliquer pour peu qu’elle en eût envie. De toute façon, il n’y avait personne d’autre que la concernée pour lui faire une remarque là-dessus, n’est-ce pas ?

[1021 mots]

Âge : 30 ans {27.05.1986}

Est-ce qu'elle avait l'air d'aller bien ??! Si Carry n'avait pas été aussi polie, elle aurait peut-être réagi ainsi, mais le fait était que la grande qualité de Charisma était, justement, d'avoir beaucoup de bonnes manières. Jamais elle ne laisserait sa migraine prendre dessus sur les règles de savoir vivre, aussi ne répondit-elle pas ce qui lui passa dans un premier temps par l'esprit, elle se contenta de grimacer un peu sous l'effet de la douleur, cumulée à la frustration. Souvent elle se disait que le jeu n'en valait vraiment pas la chandelle... Le futur n'était pas écrit de manière assez fiable pour qu'avoir des prémonitions soit un don dans tous les sens du terme, surtout lorsqu'il a des effets secondaires aussi douloureux. Si sa mère avait vécu, peut-être aurait-elle pu l'aider, car pour autant que s'en souvienne Charisma, elle ne semblait pas souffrir (autrement que socialement) d'entendre des Voix. Comme elle était décédée depuis longtemps et qu'on ne changeait pas le passé avec des « si », Carry n'aurait jamais la réponse, mais elle se plaisait à penser que la vie aurait été plus facile avec quelqu'un pour la guider.

« Non, pas vraiment, excusez-moi. » De quoi s'excusait-elle ? Elle n'en savait trop rien elle-même, sûrement de cet air d'inquiétude sur le visage de la jeune préfète. Ce ne devait pas être facile, dès ses premiers jours, de tomber sur ce genre de crise. D'autant que les deux filles ne se connaissaient pas du tout l'une, l'autre. Elles se croisaient l'année précédente dans les couloirs, mais cela était tout. Elle était, par ailleurs, sincère dans ses excuses. Elle était seulement incapable de réfléchir assez longtemps sans se sentir le cerveau vriller pour exprimer des raisons claires.

« Je... j'ai mal à la tête. » Elle avait la sensation désagréable d'enfoncer des portes ouvertes, mais elle ne voyait pas comment expliquer de manière succincte ce qui se passait. Arya savait-elle seulement que Carry avait un don ? C'était loin d'être sûr maintenant que Taliesin avait fermé. Tout en cherchant une suite à sa phrase, elle se massa les tempes, l'air toujours en grande souffrance. Elle ne s'inquiétait pas, cela finissait toujours par passer, c'était juste... un peu gênant sur le moment. Carry aimait cet euphémisme. Après tout, il devait bien y avoir des sorciers qui échangeraient volontiers le don de Carry contre leur fortune. Elle avait même pensé, à propos de son problèmes avec Andrew (tiens, elle n'avait jamais remarqué avant, mais tous ses problèmes résidaient dans la lettre A), que c'était peut-être pour ça qu'il l'avait volé à sa famille. Il avait peut-être toujours su qu'elle avait ce don. Allez savoir...

« Si... si cela ne vous dérange... pas... je vais m'asseoir un moment. » Elle s'approcha du mur, s'y tint, et se laissa glisser jusqu'au sol. Là, elle posa la tête sur ses genoux, tentant de reprendre une respiration calme, et non plus saccadée en raison de la douleur. Elle culpabilisait toujours un peu d'ennuyer Arya qui ne savait sûrement pas quoi faire de ses dix doigts devant un tel problème... Aussi releva-t-elle lentement et avec beaucoup de précaution la tête. Il fallait qu'elle s'explique, sinon on allait la croire encore plus bizarre qu'avant. Elle ne voulait pas que la nouvelle préfète pense du mal d'elle. Elle avait du mal avec l'autorité, mais jusqu'ici cela s'était toujours bien passé avec ses préfets ~~en même temps elle sortait avec l'un d'eux à une époque~~, elle voulait que cela continue... ne serait-ce que parce que c'était plus agréable lorsqu'on avait un soucis d'ordre administratif comme aujourd'hui avec son option abandonnée. « Cela va passer, j'ai seulement eu... une prémonition. Cela peut parfois être douloureux. C'est peut-être parce que je vous ai vu, peut-être vous demandera-t-on de passer prendre les affaires de monsieur Jones... J'ai vu qu'il finissait à l'infirmerie. Encore. » Et pour donner une touche plus légère, elle ajouta « Il faut croire que les aigles n'ont pas une santé de fer ! » Mais elle avait toujours été nulle pour faire de l'humour... Au moins avait-elle le mérite d'avoir essayé !

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Ah, c’était donc Charisma qui s’excusait ? Arya ne répondit rien, même si cela l’étonnait : à ce qu’il lu semblait, sa camarade n’avait rien fait qui justifiait qu’elle s’excusât, mais après tout ça n’était pas le problème de la Préfète : ce qui lui importait, pour le moment, c’est que Charisma s’en sorte, si possible sans qu’elle n’ait à la traîner jusqu’à l’infirmerie. Pas que ça l’embêterait de le faire, mais tout de même, c’était plutôt loin, alors tant qu’à faire, Arya préférait être sûr que Charisma irait bien là, dans le couloir, quitte à ce qu’elle l’accompagne, mais la jeune femme ne se voyait dans tous les cas pas porter son aînée sur ses épaules, ni aller demander de l’aide à quelqu’un, d’autant plus que sa malade n’était pas des plus appréciée dans le château. Qui sait si elle ne tomberait pas sur un imbécile prêt à profiter de la situation pour se venger d’elle ? Bref, elle se faisait sans doute des idées et nul doute que Charisma allait bientôt aller mieux. Nul besoin de s’inquiéter, n’est-ce pas ?

N’empêche, tout cela fit quelque peu enrager Arya : pourquoi ne connaissait-elle pas de sort pour soigner les gens qui en avaient besoin, ne serait-ce qu’en soulageant un mal de tête ? Certes, il y avait les potions, mais Arya ne pouvait tout de même pas se balader dans Poudlard avec une tonne de fioles sur elle pour soigner le moindre mal qui arrivait en sa présence ! Certes, elle avait que Sainte Mangouste, entre autres, formait les médicomages et infirmiers magiques, mais c’était si loin ! Et dire qu’il n’y avait qu’une seule infirmière à Poudlard et tant de façon de se blesser, de tomber malade ! Non, décidément, elle n’y comprenait rien. D’un autre côté, elle n’avait que quinze ans et une seule année passée à Poudlard, il y avait sans doute beaucoup de choses qu’elle ne pouvait pas comprendre, et le choix des cours en faisait partie. Là n’était pas le problème du moment cependant : c’était plutôt de la santé de Charisma qu’il fallait s’occuper.

Encore une fois, Arya ne répondit rien quand au fait que Charisma voulait aller s’asseoir. En quoi est-ce que ça pouvait la déranger ? La Préfète n’allait quand même pas l’interdire à son aînée, ce serait tout simplement…stupide ! En plus, elle n’avait aucun droit de le faire, ça n’était certainement son badge tout neuf qui pouvait l’autoriser à de telle chose. La brunette avait donc du mal à comprendre la question de sa camarade, mais ça n’était rien par rapport à ce qui l’attendait par la suite.

Pour le moment en tout cas, Arya se trouvait bien inutile à faire les cent pas (où, du fait de l’espace réduit, disons plutôt les cinquante pas) devant Charisma. Pourquoi fallait-il que ça lui soit tombé dessus ? Non qu’elle accusât sa camarade de quoi que ce soit, mais il y avait bien d’autres Préfets plus expérimentés qu’elle pour ce genre de problèmes, non ? La grande Serdaigle reprit en tout cas la parole et commença à expliquer son cas, du moins à ce que comprenait Arya. Une prémonition, carrément ! Je dois avouer que ça en bouchait un coin à la Préfète qui n’avait pas l’habitude de voir de tels évènements, même en étant une sorcière. Après tout, les véritables voyants étaient plutôt rares – et les charlatans légion.

- Hum, je vois, répondit-elle puisqu’elle ne savait pas quoi dire d’autre et que justement ça semblait bien dans le sujet même si, en fait, elle ne voyait rien. D’ailleurs, ça n’était pas le pire : Arya n’en cru pas plus ses oreilles quand Charisma lui raconta comment, apparemment, Nicolas Jones, un élève de la même promo que la Préfète, allait lui aussi se retrouver à l’infirmerie. Merlin, était-ce une épidémie ?

- Que…quoi ? Euh…d’accord.

Décidément, c’était vraiment bizarre et la pauvre Arya ne savait que répondre à tout cela. Sans doute était-elle plus perdue que son aînée alors que c’était cette dernière qui avait mal à la tête

[678 mots]

Âge : 30 ans {27.05.1986}

« C'est un peu passé. »

« N'ayez crainte, cela va aller maintenant. Cela m'arrive parfois quand mon pouvoir capte un événement touchant un de mes proches, mais des visions non contrôlés me surprennent et provoquent des migraines. Demain, il n'y paraîtra plus. »

« Et monsieur Jones devrait s'en sortir sans mal aussi. Dans le cas contraire, nul doute que l'on vous tiendra au courant. »

« Vous savez ce que je pense, là, tout de suite ? »

« Je trouve cette rentrée... affreuse. Une des amies proche a quitté l'école en cours de scolarité, deux autres sont désormais adultes et l'école est vide sans eux. J'ai ce satané problème d'option et comme Taliesin n'existe plus, je dois me résigner à être clouée par les migraines ce qui fait que du coup je vous dérange. Ce n'est pas du tout ainsi que j'imaginais ma dernière année. »

« Mais j'ai conscience que vous n'y êtes pour rien... je crois que j'ai seulement besoin de m'exprimer... rah et puis il y a ce mal de tête ! Je vous assure, je suis de bien meilleure compagnie d'habitude ! »

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Apparemment, le mal de tête ou quoi que ce soit d’autre que pouvait ressentir Charisma refluait. Bon, voilà qui était bien, même si Arya ne se sentait toujours pas rassurée et ne savait d’ailleurs toujours pas quoi faire de ses dix doigts, ni de la baguette qui trainait dans sa poche, aussi inutile que la Préfète qui se disait pourtant que si son aînée ne l’avait pas renvoyée, c’est qu’elle estimait qu’elle servait à quelque chose. Bref, la jeune femme n’était pas dans la tête de Kostovak, elle essayait de ne pas penser aux raisons qui faisaient qu’elle était toujours là, debout, plus effrayée qu’autre chose. Dans ces conditions, la Préfète se disait volontiers qu’il était plutôt facile pour Charisma de dire qu’elle n’avait rien à craindre quand, justement, Arya ne savait pas ce qu’il se passait et encore moins quoi faire. Si la septième année avait l’habitude de ce genre de crise, ce n’était pas le cas pour la Préfète qui avait beau se dire que ça allait bien se passer, ça n’arrangeait pas tellement les choses. Elle choisit cependant de ne pas le signaler à Charisma dont elle craignait de s’attirer les foudres, même si à part ces quelques révélations rien ne laissait transparaître la folie dont l’affublaient certains élèves.

- Si tu le dis…

Arya n’avait pas dit ça méchamment, mais juste histoire de dire quelque chose. Elle n’était toujours pas plus rassurée, mais elle n’avait pas vraiment d’autre choix que de croire Charisma, après tout elle ne connaissait pas Nicolas Jones plus que ça, même s’ils avaient effectivement échangé quelques mots l’année précédente. Après tout, ils n’avaient pas le même âge puisque le garçon avait un an de plus qu’elle. La déclaration suivante de Charisma n’était cependant pas pour plus rassurer la brunette, même si elle n’était pas propre inquiétante. Plutôt…surprenante. En effet, Arya aurait pu difficilement imaginer en se levant ce matin là que Charisma Kotovak lui dirait ce qu’elle pensait. Non qu’elle se le demandât tous les jours, mais disons que ça avait quelque chose d’incongrue.

Evidemment, Arya ne répondit pas à la question somme toute rhétorique et se contenta donc d’écouter, ce qu’elle faisait très bien au demeurant, même si elle aimait avoir son mot à dire de temps en temps. En l’occurrence, la jeune sorcière n’avait rien de particulier à raconter, donc ça tombait plutôt bien. Elle n’était pas une grosse bavarde et pouvait donc se taire pendant plus de cinq minutes.

- Tu ne me déranges pas, commença Arya en se disant qu’effectivement, Charisma avait de quoi trouver sa rentrée plus que moyenne mais bon, elle pouvait toujours espérer que la suite de l’année serait meilleure ! N’y a-t-il pas un médicament qui pourrait empêcher ces migraines ? Encore une fois, Arya se disait que la magie devait permettre d’aider les gens dans le besoin comme c’était le cas ici. Après tout, les hordes de médicomages qui bossaient à Sainte Mangouste devaient bien avoir quelque chose sous la main ! A moins que Charisma n’ait simplement pas pensé à demander.

- J’ai connu pire,répondit Arya avec un sourire. Elle ne trouvait pas Charisma de mauvaise compagnie, malgré les rumeurs qui courraient sur elle. Preuve supplémentaire qu’il ne fallait pas écouter les ragôts.

[542 mots]

Âge : 30 ans {27.05.1986}

« Je ne sais pas. Je ne vois pas de médecin pour ces migraines, mon tuteur n'y tient pas. »

« Pire que la compagnie de quelqu'un qui a mal à la tête ? Je vous plains d'avoir connu une telle chose... cela ne devait pas être facile. »

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- C’est bête, murmura Arya, plus pour elle-même que pour Charisma. En effet, à ne pas consulter, il était impossible de savoir s’il n’y avait pas un moyen d’atténuer au moins ces douleurs. Sans aller jusqu’à Sainte Mangouste, Mme Pomfresh elle-même devait avoir quelques solutions à proposer, ou au moins une idée à donner, mais elle n’était pas dans la tête de son aînée et n’allait certainement pas lui dire ce qu’elle devait faire. Charisma était assez grande pour le décider elle-même et d’ailleurs, elles ne se connaissaient pas assez pour qu’Arya se permette de tels commentaires. Bref, j’arrête de me répéter et signale juste que ces deux mots, trois pour certains, dits plus pour elle que pour sa camarade, étaient plus une extension de sa pensée dans le monde physique qu’autre chose. C’est d’ailleurs à peine si elle avait conscience de les avoir dits.

En tout cas, et c’était une bonne chose, Arya se retint de poser des questions quant à ce fameux tuteur qui ne voulait pas – c’était du moins ce qu’elle comprenait – que Charisma aille voir quelqu’un pour ses maux de tête. Encore une fois, ça n’était pas ses affaires et elle ne connaissait pas suffisamment sa camarade pour pouvoir demander. Elle doutait même de la connaître assez un jour : après tout, elles n’étaient pas dans la même classe et la jeune Kostovak quitterait Poudlard à la fin de l’année, dès qu’elle aurait obtenu ses ASPICs (dont pas celui en divination, on l’aura compris).

La dernière tirade de Charisma parvint en tout cas à tirer un sourire à Arya malgré l’angoisse qu’elle ressentait quelque peu face à tout ce qu’elle venait de vivre et d’entendre. Certes, Charisma lui avait dit que ça allait mieux, maintenant, mais bon, au final, on n’était jamais vraiment sûr.

- Et encore, tu n’es pas une malade très difficile à vivre, répondit-elle sur le même ton. D’accord, Arya n’avait pas une grande expérience du soin au malade et elle ne doutait pas un seul instant que Charisma eût vécu des moments plus difficiles qu’elle, mais tout de même. Finalement, à part le décès de ses parents et sa séparation d’avec Avril, Arya avait eu jusque là une vie plutôt tranquille, sans rien pour venir la perturber. Le problème était simplement que la grande fracture que je viens d’évoquer était encore plutôt récente et il arrivait que la jeune femme se réveille en sueur, apeurée de ce qu’elle avait vu en rêve.

Toujours debout face à Charisma, Arya rangea ses mains inutiles dans ses poches. Et maintenant ? La septième année se sentait-elle capable de repartir ? Non qu’Arya soit particulièrement ennuyée d’attendre avec elle, elle n’avait rien de particulièrement intéressant à faire, mais elle préférait tout de même éviter de voir Rusard arriver avec cet air triomphant que tous les élèves détestaient voir chez lui, quand bien même elles ne faisaient rien d’illégal. La Préfète était certaine de ne rien risquer, mais si possible il serait tout aussi bien d’éviter la confrontation avec le vieux concierge aigri. Elle ne doutait pas que Charisma serait d’accord avec elle si elle lui soumettait l’idée.

[521 mots]

Âge : 30 ans {27.05.1986}

« L'habitude d'être malade sans aucun doute. » Charisma soupira et se dit qu'elle avait plutôt l'habitude d'avoir mal à la tête ce qui n'était pas tout à fait pareil, mais qui, dans l'idée, revenait plus ou moins au même. Elle n'était pas une malade extrêmement difficile uniquement parce qu'elle savait que cela ne servait à rien de se plaindre, cela ne ferait pas partir sa migraine plus vite. Enfin, elle n'était plus aussi mal en point, elle songeait à partir. Joignant le geste à l'idée, elle se leva péniblement et se passa la main sur le front. Elle savait pertinement qu'elle n'avait pas de fièvre, c'était seulement un geste qu'elle faisait lorsqu'elle avait l'impression de renfermer un cirque de taille modeste sous son crâne. Elle aurait voulu les contenir et n'en avait jamais la possibilité. Pourtant, le calme commençait à se faire, elle sentait que peu à peu son esprit recouvrait un peu de silence. Mourrait-elle un jour à cause de ces visions ? Il lui était arrivée de se poser la question. Le cerveau humain (même lorsque l'humain en question est un sorcier) n'est pas fait pour recevoir des informations de manière aussi violentes... Enfin, elle ferait plus attention. C'était de sa faute, elle se laissait perturber par tout ce qui se passait dans sa vie, sa mauvaise conscience prenait le pas sur tout le reste, et au final elle se prenait à regretter tout ce qui se passait dans sa vie en ce moment à chaque seconde... c'était la porte ouverte à la déconcentration, et la déconcentration était la porte à une perte de contrôle de son pouvoir. Elle se souvenait encore la première fois qu'elle avait eu une vision, elle se souvenait que la douleur de cet instant n'avait rien de comparable avec celle qu'elle ressentait là, tout de suite, une migraine, ce n'était rien, mais la première fois, elle avait eu la vision de la mort de sa mère avant d'y assister pour de bon moins de trois minutes plus tard. Mais il ne fallait pas qu'elle pense à tout ceci, cela pomperait le reste de ses forces, l'objectif était dans l'immédiat qu'elle retourne dans la salle commune pour s'étendre un moment. En effet, puisque son tuteur prenait à la légère ses migraines, elle ne tenait pas à aller voir l'infirmière de l'école qui ne tarderait pas à le contacter. Carry était certes majeur, mais les infirmiers, vous savez, ils ne s'arrêtent pas à si peu, et puis Andrew était quand même responsable d'elle, financièrement notamment.

« Je vais vous laisser... je vous remercie par avance de bien vouloir vous occuper de mon problème d'option. Si vous me cherchez, je serais dans mon dortoir au moins jusqu'à demain. » Elle allait se faire porter pâle pour le reste de la journée, à la rentrée ça ne le faisait pas, mais elle était une bonne élève, les professeurs ne devraient pas lui chercher des poux. « Je vous dis à plus tard, donc, mademoiselle Youngblood. Bonne continuation. » Les premiers pas furent timides, Carry vérifiait que le sol ne tanguait pas sous ses yeux avant de se lancer plus franchement. Au bout de quelques pas, elle prit de l'assurance et retrouva le port de tête fier qui avait fait sa (mauvaise) réputation. Elle se mit d'ailleurs à s'éloigner d'un bon pas car elle ne pensait plus qu'à une chose : s'écrouler dans son lit et dormir jusqu'au lendemain ! Ensuite, peut-être, elle parlerait à Nicolas pour savoir pourquoi il avait encore fait l'idiot... mais chaque chose en son temps.

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{Fini pour Carry}

Pouvait-on vraiment avoir l’habitude d’être malade ? Certes, tomber malade était quelque chose qui arrivait à chaque être humain plusieurs fois par an, mais au point d’en prendre l’habitude ? Par ailleurs, n’était-ce pas une mauvaise habitude ? Voilà un exemple des questions que se posa Arya en écoutant Charisma parler mais après tout, se dit-elle, son aînée en savait plus qu’elle sur ce qui la concernait. D’ailleurs, elle n’avait aucune raison de ne pas la croire et n’allait pas se plaindre du fait qu’elle n’ait pas été une malade compliquée à gérer. Quand bien même, la Serdaigle trouvait cela triste qu’on puisse si souvent avoir des soucis de santé au point d’en prendre l’habitude. A force, ça devait lui gâcher la vie, même si cela venait avec un don tout à fait particulier et plutôt extraordinaire, même pour une sorcière. Une chose était sûre, cependant : encore une fois, la brunette ne trouva rien à répondre à Charisma qui n’encourageait pas tellement la conversation. A ce niveau au moins, elle ne faillait pas à sa réputation.

D’ailleurs, elle se sentait plus ou moins guérie puisqu’elle projetait de partir, ce à quoi Arya n’avait rien à redire : elle n’était pas médecin et, encore une fois, Charisma devait mieux savoir qu’elle. La Préfète n’avait de toute façon aucun pouvoir pour la retenir sur place jusqu’à ce que l’infirmière arrive pour peu que quelqu’un l’appelle. Ce n’aurait certainement pas été le meilleur moyen de commencer en tant que Préfète.

- Très bien, prends soin de toi !

Parce que c’était quand même le plus important : Arya ne voulait pas se rendre compte le lendemain que Charisma avait fait une nouvelle crise et qu’elle était tombée dans les escaliers, tout ça parce qu’elle n’avait pas su la retenir. La jeune femme avait beau ne pas être d’un naturel angoissé, il y avait certaines choses avec lesquelles il valait mieux ne pas plaisanter, et la santé était de celles-là.

- Il n’y a pas de quoi, repose-toi bien, puisque tel était le projet de Charisma, Arya n’ayant aucune raison de croire qu’elle tentait de l’embobiner. La jeune femme regarda toutefois sa camarade partir histoire d’être sûr qu’elle tiendrait au moins jusqu’au bout du couloir. Une fois que la septième année eut disparu, elle lança un sortilège de lévitation sur ses livres afin de les ramasser sans avoir à se baisser, puis partit dans le sens inverse de celui qu’avait pris Charisma : le temps avait déjà bien passé mais elle en avait encore largement assez pour se rendre à la salle des professeurs et s’occuper du souci d’emploi du temps de son aînée. Le plus tôt ce serait fait, le mieux ce serait et la brunette savait que parfois, il valait mieux s’y prendre à l’avance pour que quelque chose soit fait dans les temps.

Chemin faisant, elle ne put s’empêcher de repenser à cette étrange rencontre et surtout à ce que Charisma lui avait dit sur Nicolas Jones et ce qui risquait de lui arriver. Elle relégua cependant cette histoire dans un coin de sa tête jugeant que, de toute façon, elle serait prévenue dans les derniers : après tout, elle ne connaissait pas vraiment le jeune homme.

[537 mots]
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