[THEME PV] Retrouvailles entre les meilleurs ennemis du monde

Âge : 14 ans {14.07.04}

Retrouvailles des meilleurs ennemis du mondeLorsque Chiara avait reçu sa nomination en tant que préfète, elle avait été extrêmement fière d’elle ~~pour changer~~. Dans sa famille, nombreux étaient ceux qui avaient obtenu le fameux badge, sa grande sœur Candys et son cousin Lucas pour commencer, mais aussi ses oncles Quentin et Edward, ses tantes Susan et Anabelle (encore que cette dernière ait été virée en cours de scolarité pour avoir sauté à la gorge d’une camarade, alors elle n’était pas le meilleur exemple), et elle en oubliait sûrement. Chiara trouvait normal et logique qu’elle le devienne à son tour au vu de son parcours scolaire exemplaire ! Elle avait craint un temps qu’on lui tienne rigueur pour ses disputes avec Thomson, surtout lors de l’heure de colle où ils avaient fait un concours de celui qui serait le plus têtu – et elle avait gagné puisqu’ils avaient fini par faire leur dissertation ensemble, comme demandé.

Alors qu’elle suivait ses parents au travers de la gare pour rejoindre le quai camouflé magiquement, les pensées de Chiara la conduire justement à songer à son « meilleur ennemi ». Il avait, de son côté, obtenu le badge de capitaine. Le connaissant comme elle le connaissait ~~soit mieux qu’elle ne veut bien l’admettre~~, il allait être insupportable. Sa prétention allait crever les plafonds ! Cette prédiction promettait encore bien des bouffées d’agacement…

En effet, malgré tous les efforts de Leith pour la faire sortir de ses gonds, Chiara ne se mettait quasiment jamais en colère – elle avait bien intégré la leçon de l’heure de retenue et savait que l’impulsivité ne pourrait que lui causer des ennuis. Malgré tout, si elle lui laissait rarement le plaisir de s’en rendre compte, il parvenait à l’agacer, parfois beaucoup... Et elle se rendait bien compte qu’il lui arrivait de faire certaines actions uniquement en réactions au propos de son camarade. Comme se trouver un cavalier et se pomponner pour le dernier bal parce qu’il s’était moqué d’elle l’année d’avant par exemple. Le pire étant qu’à ce second bal, ils ne s’étaient même pas parlé : beaucoup d’efforts pour peu d’effets ~~pour ce qu’elle en sait~~.

Une fois sur le quai, ses parents la laissèrent pour aller saluer des connaissances, et elle resta un moment, contemplative et immobile, près de ses bagages. Elle ne regardait personne autour, ne cherchait pas ses cousins ou encore Lavinia. Chiara se contentait d’être une jolie statue. Pendant l’été, elle avait reçu une proposition pour poser comme mannequin sur une jaquette de CD produite par son oncle. Bien entendu, elle avait décliné : s’il lui paraissait logique vu sa grande ressemblance avec sa mère qu’on lui propose ce genre de chose, surtout de la part d’un membre de sa famille, elle ne tenait pas à suivre l’exemple maternel. Il n’y avait qu’à regarder la Danseuse de Cabaret, tout l’été elle l’avait vue s’affamer ! La copine de son frère n’en avait même pas besoin, elle était déjà plutôt mince, voire maigre… quel comportement stupide ! Jamais Chiara ne l’imiterait en faisant quelque chose qui la priverait, peu importe le domaine. Chiara était de ces gens qui tenaient farouchement à leur liberté ~~y compris celle d’être désagréable~~.

Refuser d’être prise en photo et exposée au regard d’inconnus ne changeait toutefois rien à son apparence. Elle avait bien grandi pendant ces vacances, quittant définitivement ses allures enfantines pour une silhouette d’adolescente. Même si elle aurait adoré venir sur le quai en uniforme car se changer dans le train était loin d’être idéal, on le lui avait interdit, pour ne pas attirer le regard des moldus avec son uniforme complet. À la place, ses jambes étaient moulées dans un jean slim bleu clair qui laissait voir ses chevilles. Une chemise blanche trop grande était nouée sur sa taille par un nœud et ouverte de quelques boutons parce qu’il paraissait que la fermer complètement jurerait avec le reste de son « look de rentrée ». C’était dur, parfois, de vivre dans une maison pleine d’accros du shopping… mais Opaline lui faisait un peu de peine depuis son retour au manoir, alors elle l’avait laissé l’habiller. Ça avait l’air de lui faire plaisir, et en réalité, Chiara se fichait pas mal de quelle fringue elle portait tant qu’elle pouvait bouger dedans. Elle avait même poussé la générosité jusqu’à se laisser coiffer, renonçant pour un jour (ou quelques heures) à sa sempiternelle queue de cheval haute… Seules ses mèches de devant étaient attachées en arrière, pour dégager son visage. Des anneaux larges aux oreilles et un fin collier en argent venaient compléter l’ensemble.

Elle aurait pu rester ainsi jusqu’au retour de ses parents mais sa valise fut bousculé par un sorcier qui passait par là, elle la rattrapa de justesse avant qu’elle ne tombe sur des jambes appartenant visiblement à un garçon et fut prise d’un mauvais pressentiment. Quand elle releva ses yeux émeraude pour s’excuser, il se confirma. « Thomson... » Depuis qu’ils se connaissaient, c’était la première fois qu’ils passaient deux mois entiers sans se voir. Cette aubaine n’était pas faite pour durer visiblement. Se redressant et sa valise avec, elle reprit une posture immobile et un air neutre. Aujourd’hui, elle ne lancerait pas les hostilités. « Tu as passé de bonnes vacances ? » Elle avait songé à s’excuser pour sa valise, mais après tout, ce n’était pas sa faute si elle avait failli tomber, et le bagage n'avait pas touché Leith. Et puis, commencer l’année en lui demandant pardon, ce serait une très mauvaise façon de débuter ce retour à Poudlard.

Vaguement, alors que son regard croisait celui de Leith, elle se demanda s’il la trouverait changée… puis, se disant que c’était un peu bizarre comme question, elle la repoussa dans un coin. Chiara ne s’était jamais intéressée à ce qu’on pensait d’elle et ne comptait pas commencer aujourd’hui. Surtout que, dans le cas de Leith, elle avait déjà la réponse, et la réponse c’était « du mal ». Après tout, c’était la première règle des ennemis – et elle savait que, dès qu’il ouvrirait la bouche, elle en aurait autant à son égard. Il n’était ~~mignon~~ acceptable que quand il se taisait !

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retrouvailles des meilleurs ennemis du monde

❝ Je tire et je tue, tu meurs et c'est tout t'avais qu'à fermer ta grande gueule. Je tire et je fume, j'm'en vais sur la Lune loin des perquis' à Argenteuil. Esprit torturé, douleur intestinale j'ai avalé méchanceté de l'Homme j'l'ai digéré, j'ai pris le lien du mal. J'me sens comme Adam juste avant la pomme.

Leith ∬ Chiara

Londres • 1er septembre 2017

La rentrée était arrivée en un clignement d’yeux. Entre les cartons à faire, puis à défaire, ses copains à voir, un stage de boxe pour se remettre au niveau après des mois sans compétitions, la visite de Thalia, les courses de rentrée, Leith n’avait pas vu le mois d'août passer. La veille, son père lui avait ordonné de faire sa valise s’il ne voulait pas se retrouver sans ses affaires (dont ses précieux joggings) à Poudlard mais c’est le soir, après le dîner, que Leith s’y était réellement mis alors que Claire s’alarmait de voir que sa valise n’avait toujours pas avancées. Mais dans le chariot qu’il s’amusait à conduire comme un sauvage dans tout Kings Cross, Leith avait bien posé sa grande valise avec ses affaires de cours et ses habits, un sac pour ses affaires de Quidditch et où rentrait son balai grâce à un sort lancé par son père, la cage de son hibou Ewen, et celle de Machan –il ne ferait apparaître Fillan qu’une fois arrivé en Ecosse, par mesure de praticité. Il avait hâte de rentrer à Poudlard, d’y retrouver son copain, de pouvoir voir Thalia tous les jours et puis la troisième année signifiait qu’il allait pouvoir se rendre à Pré-au-Lard et acheter des tonnes de bonbons à Honeydukes une fois par mois. Il avait aussi dû se choisir deux options, sachant qu’il continuait évidemment les cours de Vol, et avait pris Soins aux créatures magiques (pour y voir des bestioles hyper dangereuses), et Etude des moldus, histoire de gagner des points fastoche et en espérant qu’ils y parleraient rap.

Leith avait décrété qu’à treize ans, il était tout à fait capable de se débrouiller tout seul sur le quai 9 et quart et qu’il n’avait pas besoin que ses parents l’accompagner jusqu’au bout –c’était carrément un truc de bébé de première année ! Il avait été salué sa mère la veille à Aberdeen, avait embrassé Claire Le matin même, et demandé à son père, qui se rendait ensuite au Ministère de le déposer devant la gare –le reste il gérait, comme il le prouva très bien. Et puis, il ne risquait pas non plus d’être tout seul, pas complètement, vu que Fiona allait sûrement passer sur le quai pour dire au revoir à Jensen, aka le meilleur beau-reuf au monde. D’ailleurs, pour bien se la péter, Leith portait son pull dédicacé des Pies, avec sa chaîne apparente par-dessus, bien évidemment, et son badge de capitaine accroché au tissu, sur un jogging Adidas noir, et des Air Max grises et blanches. En somme, son style habituel qui le sortait du lot à l’école de sorcellerie –certains ne possédaient réellement aucun goût vestimentaire ~~dit-il~~.

Le garçon avait hâte de voir James, et de faire l’étalage de sa nomination en tant que capitaine en vrai –car il avait évidemment fait l’effort d’une lettre adressée à son meilleur pote lorsqu’il avait reçu son badge, Amy, et ses autres amis, mais aussi de retrouver Thalia et de pouvoir montrer à toute l’école qu’il était désormais casé (certaines filles allaient sûrement en pleurer, et Thalia serait hyper jalousée, Leith l’avait prévenue). Mais dans son excitation, il rentra dans une valise avec son chariot, et allait s’excuser lorsqu’il se rendit compte que le bagage appartenait à la princesse Chichi en personne –autant dire qu’elle pouvait se gratter pour qu’il prononce le moindre désolé. « Montgomery. Ça fait iech de te croiser aussi tôt », soupira-t-il, agacé à sa simple vue. Cette pistonnée avait été nommée préfète, sans que cela surprenne Leith plus que cela, cette prétentieuse cochait tous les critères de ce poste, et il était sûr et certain qu’elle se montrerait encore plus insupportable cette année –Leith ne doutait pas que cela soit possible.

Etonnement, Chiara ne se lança pas dans une longue liste de ce qu’elle ferait maintenant qu’elle était devenue préfète (genre c’était un honneur), et lui posa une question sur ses vacances. Les sourcils froncés de méfiance, Leith répondit : « Ouais tranquille. J’ai r’vu mes potes, on a chillé, j’ai eu un balai neuf et une tablette magique et tout. On a changé de baraque à Bristol. Un été classique, genre, sauf j’suis d’venu captain mais tu le sais, et j’ai une meuf maint’nant. » Pourquoi lui précisait-il ça ? Peut-être parce qu’elle était du genre à le croire insupportable, alors qu’il était beau et populaire et qu’on l’aimait, lui. « Et toi ? Laisse-moi d’viner : t’as fait briller ton badge quinze mille fois comme une teubé et t’as appris par cœur les cours de Potions de cinquième année », se moqua-t-il. C’étaient les deux seules activités qu’elle appréciait, après tout.

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❝ Pour être honnête, j'sais pas faire autrement ma haine n'a pas su cicatriser. ❞

@tiababylo

Âge : 14 ans {14.07.04}

Retrouvailles des meilleurs ennemis du monde« Au moins, on a réussi à ne pas se croiser cet été » répondit-elle avec neutralité, sans relever l’aspect insultant de la phrase de Leith. Avec une facilité déconcertante, elle retombait dans leur mode de conversation habituel : lui s’énervait et parlait, elle ne réagissait pas ou, au pire, ne le montrait pas. De toute façon, elle avait beau l’exprimer de manière beaucoup plus polie, elle n’était pas non plus vraiment ravie de le voir si tôt, alors qu’elle n’avait même pas encore revêtu son uniforme. Si cela était possible, elle se sentait encore plus droite lorsqu’elle était revêtue de son armure : une apparence rigide et maîtrisée. Autant dire que le look concocté par Opaline était loin de l’être, lui. Il lui donnait l’air beaucoup plus abordable et angélique, ce qu’elle n’était pas et refusait d’être…

Sentiment accentué par le récit que Leith fit de ses vacances. Quelque chose se tordit dans son estomac. Dans un geste mécanique, elle posa la main sur la partie découverte de son ventre par la chemise nouée et pressa la peau, chaude à cet endroit, contre sa paume devenue subitement glacée. Elle avait dû manger un truc qui ne passait pas… Bizarre que ça ait commencé pile au moment où il lui révélait avoir une petite amie ~~ou pas bizarre du tout, tout dépend à qui on demande~~. Tâchant plutôt de se concentrer sur la conversation – car s’il y avait bien une personne avec qui elle ne pouvait pas se permettre de se relâcher sous prétexte d’être malade, c’était lui – elle laissa sa main retomber le long de son corps pour répondre : « Contente pour toi que ça se soit bien passé ». Sauf que contente, elle ne l’était pas du tout.

Sans faire le lien avec sa crampe à l’estomac, qui avait déjà disparu, elle se sentait… agacée. Voire un peu en colère. Qu’il lui parle de son badge de capitaine était un attendu, elle s’y était préparé, mais qu’il se vante de ses histoires de cœur c’était tellement… minable. Elle se demandait bien quelle fille avait accepté de servir de trophée à ce crétin. Car pour quelle autre raison que se vanter l’aurait-il mentionné alors qu’il lui parlait à elle ? Il savait bien que ça ne l’intéressait pas : elle se souvenait à peine avec qui sortaient ses nombreux cousins et cousines !

Malgré tout, son expression n’avait fait que devenir encore plus glaciale et distante. Peu importait, d’ailleurs, puisqu’il était normal qu’il l’énerve : n’était-ce pas le cas à chaque fois qu’ils se voyaient depuis plus de deux ans ? Toute préoccupée qu’elle était par la gestion du choc de la nouvelle – mais totalement inconsciente que c’était ce qu’elle était en train de faire – elle avait à peine écouter ce qu’il lui disait. « Pardon ? Ce que j’ai fait cet été ? » dit-elle finalement, comme s’animant de nouveau malgré la froideur intacte de ses prunelles émeraude. Tâchant de se souvenir de ce qu’il avait dit dans un froncement de sourcils concentré, c’est toujours très terre à terre qu’elle répondit : « Pourquoi aurais-je astiqué mon badge ? Il n’était pas sale ». S’il la croyait assez débile pour perdre son temps de cette manière, c’est qu’il la connaissait très mal. « J’ai lu les manuels par contre, ça c’est vrai, mais pas juste celui de potions. Il est hors de question que je laisse Hopkins me doubler » asséna-t-elle en songeant que si Leith était son ennemi, Mason était son rival. Dire que ces deux-là étaient amis avec la gourde en chef, Amy Flint ! Est-ce que c’était elle la « petite amie » ? Cette idée la glaça mais elle la repoussa : connaissant Amy, c’était totalement impossible. Cette fille avait toujours 7 ans dans sa tête !

« Sinon, j’ai fait des sortis à la plage, plusieurs fêtes de famille, et j’ai aidé un de mes oncles à s’occuper de ses animaux » C’est le moment que Salem choisit pour miauler, peut-être parce qu’il avait reconnu le dernier mot de sa maîtresse. S’accroupissant près de la cage, elle vérifia que le chat noir se portait bien, ce qui semblait être le cas, aussi en revint-elle à Leith. « On m’a proposé un boulot aussi, mais j’ai refusé » Cette phrase lui avait presque échappé. Pourquoi parlait-elle de ça ? Pour se vanter, elle aussi ? Pourtant, contrairement à ce que croyait Leith, ce n’était pas son style. Qu’est-ce qui lui prenait par Merlin !!! Il fallait absolument qu’elle reprenne le contrôle. Question de survie !

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Il fallait évidemment que Leith tombe sur Chiara Montgomery. Sur une centaine de jeunes sorciers présents sur le quai, et alors qu’il était compliqué de trouver quelqu’un que l’on recherchait dans une foule aussi dense, la valise dans lequel son chariot avait foncé était celle de la fille la plus maniérée et arrogante qu’il connaisse. Leith soupira, contrarié de la voir, et n’ayant aucune envie de produire le moindre effort devant elle. A quoi lui servirait-il de faire semblant ? Ils ne s’aimaient pas, ne s’étaient jamais apprécié, et ne réussiraient sans doute jamais à être plus que des camarades de classe et de maison ~~faut jamais dire jamais, Leith~~. « ‘Core heureux ! », lança Leith avec un certain soulagement. Effectivement, les deux années précédentes, ils s’étaient croisés durant l’été mais pas cette fois-ci. Il avait eu deux bons mois de pause avec Montgomery, ses chichis à répétition, son expression glaciale, et ses commentaires méprisants envers l’intégralité des humains –lui avait-on déjà dit que sa haine des autres entrait en contradiction avec son impassibilité supposée ?

Inconscient de la gêne temporaire éprouvée par Chiara, Leith passait d’un pied à l’autre, le regard bleu tourné vers les passants qui se pressaient sur le quai, avant de se décider à monter sur son chariot pour tenter d’apercevoir Thalia. Il avait donné son bomber préféré, un modèle bleu et argent où sa mère avait fait brodé son nom de rappeur et un petit aigle avec des fils marrons, à sa copine, et espérait qu’elle le porterait en ce jour de rentrée afin que ce soit bien clair aux yeux de tous qu’elle était prise et qu’il était hors de question que quelqu’un l’approche pour la draguer. Il fronça les sourcils et porta son attention sur son interlocutrice. « Wesh, t’es gentille ou quoi ? Il t’arrive quoi ? » Cette réflexion dite sous le ton de la surprise, il passa son regard sur la silhouette de la blonde, qui avait laissé ses cheveux détachés, pour une fois. Il y avait un truc bizarre chez elle, Leith en aurait parié son jogging. « Walaa mais t’es presque fraîche princesse ! Il t’arrive quoi ? Tu t’es enfin rendu compte t’étais trop coincée ? Ou…mais c’pas possible…t’as un mec ? » Il eut du mal à finir sa question, une envie de rire irrépressible le prenant. Non, ça ne pouvait pas être ça. Aucun garçon normalement constitué ne pourrait décider de sortir avec une fille comme Montgomery, elle était beaucoup trop insupportable.

Comme Chiara faisait l’effort de lui parler normalement, il prit la peine de lui répondre correctement, sans laisser tomber ses provocations et ses moqueries au passage, on ne le changerait pas. Mais l’Aiglonne avait l’air ailleurs, car elle lui redemandera ce qu’il voulait dire. « Bah ouais, c’été, pas avant, on était dans le même château. T’es conne ou quoi ? » Et malgré tout le mal qu’il pouvait bien penser de Chiara (et il en pensait beaucoup), il savait très bien qu’elle n’était pas bête. Au contraire. Comme elle avait tendance à bien l’affirmer, de cette manière si prétentieuse et agaçante bien à elle, elle était très intelligente. « Ah ouais, Hopkins est un malade des cours aussi. Il parle pas trop, et aime pas mon rap, m’étonne pas que tu t’entendes avec un tocard pareil », commenta-t-il. Il sur interprétait les paroles de Chiara, en réalité, car elle n’avait pas vraiment avoué être proche de Mason, juste qu’ils entretenaient une compétitive que des intellos comme eux devaient ravir. Amy disait que Mason était plutôt gentil, aussi Leith ne l’embêtait pas trop, mais il aurait menti s’il avait dit qu’il s’entendait bien avec son camarade de dortoir. Ils étaient sans doute trop différents pour se comprendre et s’apprécier.

Chiara lui détailla ses activités de l’été, et Leith n’écouta que d’une oreille, car il s’en fichait, en vrai, mais fut tout de même étonné que cette fille s’autorise à aller sur la plage, où il y avait souvent du bruit, et des gens qui savaient, contrairement à elle, s’amuser. Machan miaula à la suite de Salem, et Leith le caressa pour le calmer. « Ah ouais ? M’étonne pas. Une princesse d’ton genre doit pas vouloir r’monter les manches et s’salir », critiqua Leith en songeant que certains de ses potes de Bristol devaient travailler pour mettre de côté pour leurs études –les facs privées coutaient une blinde. Bien sûr, la formidablement riche Montgomery ne devait pas s’embêter avec ce genre de considérations.

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@tiababylo

Âge : 14 ans {14.07.04}

Retrouvailles des meilleurs ennemis du monde« Ni plus, ni moins que d’habitude, je suis juste polie » soupira Chiara qui sentait revenir le fameux débat sur le problème fondamental qu’elle trouvait à cette fameuse qualité si chère à Leith (car, pour quelle autre raison serait-il ami avec Flint sinon? Elle n’avait que ça pour elle, d’être gentille ! ~~Amy n’avait rien demandé mais mange quand même!~~). Elle devait néanmoins admettre qu’elle ne se sentait pas vraiment comme d’habitude, un peu comme si elle était déconnectée d’elle-même. Et si elle prit avec plaisir le compliment du Serdaigle, peut-être un peu trop d’ailleurs, elle devait vraiment être malade, qu’il saute directement à la conclusion qu’elle avait un petit ami la vexa. Avait-elle l’air bête au point de s’habiller pour un mec ? ~~Vu ce que j’ai prévu pour toi, la réponse est : totalement ma petite Chichi!~~ N’était-ce pas absolument anti-féministe de penser ainsi ?! « Line est revenue vivre au manoir avec nous et elle a décidé de renouveler l’intégralité de mes vêtements ~~et de m’obliger à les mettre parce que zéro confiance dans cette famille~~. Rien à voir avec un quelconque mec, de toute façon, les seuls à qui j’ai vraiment parlé pendant les vacances étaient mes cousins » Or, même si elle savait que son père avait eu une relation bizarre avec une fille d’une autre branche des Montgomery dans son adolescence, elle ne mangeait pas de ce pain là. Ni n’avait envie d’une relation de couple. Elle espérait sincèrement être assez raisonnable pour ne pas sombrer là-dedans contrairement à l’immense majorité des membres de sa famille. Vivre sans dépendre de quelqu’un d’autre était la seule bonne manière de faire, elle en restait persuadée. Si elle n’entrait pas dans cette conversation c’était… parce qu’elle n’avait pas envie ? Probablement. Peu désireuse de s’étendre sur les raisons de sa propre réticence et demeurant dans une volonté de ne pas (trop) envenimer la conversation, elle poursuivit : « Merci quand même, pour le ‘presque’ compliment ». Il avait dit qu’elle était presque fraîche, donc elle n’allait pas trop étendre sa gratitude, il ne fallait pas pousser !

L’insulte sur son intelligence, cependant, la fit presque sortir de ses gonds. Il ne voyait pas qu’elle n’était pas dans son état normal cet imbécile ? À défaut de compatir, il pourrait au moins connecter ses trois neurones ! ~~Tant d’amour, c’est émouvant!~~ Sa première réponse fut donc un regard furibond, puis elle inspira et répondit avec calme et distance : « Désolée, je ne me sens pas très bien ». Après le mal de ventre, elle avait eu comme des palpitations. Tous ces symptômes commençaient à l’inquiéter : elle se promit d’aller à l’infirmerie dès qu’elle serait de retour à Poudlard. En revanche, elle ne réalisa même pas qu’elle était à ce point ailleurs qu’elle s’était excusé, chose qu’elle ne faisait jamais de très bon cœur.

« C’est vrai, si nous n’étions pas rivaux en cours, on s’entendrait bien lui et moi » Chiara haussa les épaules avec circonspection : ceci n’était que conjoncture car, à priori, elle serait la rivale de Mason jusqu’à la fin de leurs études. Et elle avait habilement occulté que leur camarade était lui aussi ami avec Amy et n’approuvait pas le comportement qu’elle tenait avec la Serpentard. Elle avait bien ri quand ces deux-là étaient en binômes pour les potions : s’il y avait bien une matière dans laquelle la sang pur ne brillait pas, c’était celle-ci. Certes, ils avaient eu une bonne note au final, mais Chiara restait persuadée que c’était plus grâce au Serdaigle que sa maladroite binôme ! Vraiment, elle n’aurait voulu pour rien au monde être à la place de Mason. Elle aurait assassiné Amy avant la fin du cours, ça ne faisait pas un pli ! Heureusement, les professeurs connaissant sa patience limitée et son peu d’amabilité face à l’erreur, ils la mettaient le plus souvent en binôme avec Lavinia. Un choix très sage que Chiara espérait voir perdurer.

Concernant la plage, elle n’avait pas précisé qu’elle n’allait que sur des plages privées appartenant à certains membres de sa famille ou à de riches particuliers qui les louaient pour un week-end à des gens tout aussi riches qu’eux. Les seuls bruits étaient ceux de sa famille, et depuis le temps, elle en avait fait son deuil : en dehors de Lucas, aucun d’eux n’aimaient autant le calme qu’elle. Noé peut-être ? Mais lui, il travaillait maintenant, il faisait bien moins de sorties plage ! Revenant à Leith et sa réaction à ses paroles, elle sourit, amusée non par ce que son camarade disait mais par sa propre image dans un travail salissant. Il était vrai qu’elle était comme son frère, elle détestait déranger sa mise. Ceci étant, s’occuper d’un éléphant ne constituait pas l’activité la plus hygiénique à laquelle elle ait participé – même si son oncle avait veillé qu’elle ne soit pas touché par quoi que ce soit de trop louche. « C’était pas salissant, c’était pour du mannequinat » La proposition ne l’avait pas choquée : elle suivait les traces de sa mère physiquement et savait donc parfaitement être très belle. Elle voyait bien, depuis l’enfance, comment on regardait Ash’. Chiara ne prenait pas vraiment soin de son apparence – sa mère aimait beaucoup plus les fringues qu’elle – cela ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas idée de ce qu’elle valait vraiment. « J’ai refusé parce que je préfère ne pas entrer dans cet univers, il ne réussit pas tellement à la copine de mon frère. C’est à peine si elle mange depuis qu’elle pose dans des magazines » En réalité, elle n’avait pas voulu se priver de sa petite vie tranquille en exposant son visage à des adolescents. Vivre dans l’ombre de toutes les personnes célèbres de son entourage lui convenait parfaitement… seulement, elle doutait que ce genre d’argument atteigne quelqu’un aimant autant la lumière que Leith. Si c’était à lui qu’on avait proposé de faire un shooting, elle n’avait aucun doute qu’il aurait accepté sans réfléchir, surtout si ça pouvait être en jogging, pour une marque de sport par exemple ? Elle se demanda vaguement comment on cataloguait le look de Leith : enfin une question mode qu’elle pourrait poser à l’occasion à ceux que ce truc intéressait !!!

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Contrairement à ce que pensait Chiara, Leith n’avait érigé aucun autel à la gloire de la gentillesse. Lui-même n’était clairement pas connu comme le plus gentil des garçons, au désespoir de sa mère, et prenait parfois un malin plaisir à s’en prendre à certains de ses camarades. Embêter tout le monde le ravissait, même s’il était vrai qu’il était aussi très sociable et sympa du moment qu’on ne le faisait pas chier. Mais être gentil ? Non, ça n’entrait pas dans les critères pour bâtir une street cred crédible. Tout ça pour dire qu’il avait pris la fameuse politesse, qualité qu’il ne possédait clairement pas, même s’il était un garçon bien éduqué, au final, il préférait juste ne pas le montrer, de Chiara pour de la gentillesse. « Si t’insiste… », répondit-il en levant les yeux au ciel. N’empêche que c’était elle qui lui demandait ce qu’il avait fait de ses vacances, et qui se mit ensuite à lui raconter un tas d’anecdotes dont il n’avait, il faut bien le dire, rien à carrer. « Line ? C’est laquelle celle-là ? C’pa la meuf ultra canon qui bosse dans un magasin de balais j’sais pas quoi ? », demanda-t-il tout de même, se montrant curieux sur ce détail. « Ouais, ça m’étonnait ‘core que tu puisses pécho quelqu’un. Genre, qui voudrait de toi ? » Il rit, amusé de sa propre plaisanterie. Qu’importe que Chiara affirme qu’elle n’avait besoin de personne dans la vie, le fait qu’elle lui tape actuellement la discute prouvait qu’elle avait sérieusement besoin d’un ami à qui parler –et non merci, il ne voulait de cette place pour rien au monde. Il fronça les sourcils alors qu’elle le remerciait de son compliment –encore sa fichu politesse qui parlait pour elle, certainement ! « Ouais, t’emballe pas quand même ! Ma meuf est genre mille fois plus fraîche que toi ! » D’accord, il ne se montrait absolument pas objectif sur le coup-là, d’autant qu’il préférait naturellement les blondes aux yeux clairs aux brunes, mais bon, il kiffait énormément Thalia, c’était comme ça !

Les seuls moments où Chiara exprimait un minimum d’émotions humaines était lorsqu’il s’attaquait à ses précieux bouquins ou lorsqu’il avait le malheur d’insinuer qu’elle était stupide, comme en ce moment où il récolta un regard noir suite à sa remarque –qu’importe, il avait vu nettement pire, notamment de ses adversaires en boxe, ce n’était pas une fille hyper maniérée comme elle qui allait lui faire peur ~~un jour, il finirait par craindre ce regard~~. « Bah reste ici alors. J’suis sûr tu pourras v’nir à Poupou après, vu que tous les profs sont d’ta famille genre », proposa-t-il d’un ton provocant pour cacher, une nouvelle fois, sa surprise. Chiara Montgomery s’excusait, ce devait être une première, et en plus elle était malade ? Lui qui croyait que les robots dans son genre n’attrapaient jamais la moindre grippe…

La révélation que Chiara et Hopkins s’entendaient n’étonna même pas Leith. Vu que McCrétin semblait être son genre de garçon, cela semblait logique qu’un mec rasoir comme son camarade de chambre soit intéressant aux yeux de la blonde, mais qu’importe, Leith souhaitait mentalement bonne chance à l’Aiglon s’il voulait se rapprocher de la princesse glaciale qu’était leur camarade de classe.

Les sourcils blonds de Leith formèrent des accents circonflexes alors que Chiara évoquait une proposition de travail dans le mannequinat. Ok, il l’avait trouvée pas trop mal l’instant d’avant, mais quand même, de là à défiler avec les plus belles bombes de la planète ? « C’vrai qu’t’as genre tout l’temps un air de prison sur l’visage comme les meufs dans les catalogues. Remarque, m’en fous, moi j’préfère mater autre chose dans Playboy. » Il lui adressa un clin d’œil, mais sans doute était-elle trop coincée et frigides ~~que tu penses~~ pour comprendre son humour. « C’est tellement débile de rien becter pour l’travail… », commenta-t-il au sujet de la nana du frère de Chiara –celui qui avait un balai dans le cul, supposa-t-il, il ne lui en connaissait aucun autre.

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@tiababylo

Âge : 14 ans {14.07.04}

Retrouvailles des meilleurs ennemis du mondeL’espace de quelques secondes, Chiara se demanda combien de fois exactement en une seule conversation ils levaient tous les deux les yeux au ciel aux paroles de l’autre. « Beaucoup » paraissait une réponse appropriée, même si la nouvelle préfète était décidée à ne pas commencer l’année sur une dispute stérile – tout en ne donnant pas raison à Leith car il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus – et n’avait donc, par conséquent, pas fait particulièrement preuve d’agacement jusqu’ici. De froideur, en revanche, un peu plus. Elle s’était sentie se glacer dès les premières paroles échangées… mais c’était encore différent. N’était-elle pas réputée pour être froide ? Leith comme les autres devaient être habitués maintenant. L’air de rien, cela faisait déjà deux ans que leur promotion se côtoyait.

« Si, c’est elle. Tu l’avais croisée l’an dernier » Qu’il ait trouvé qu’Opaline était canon ne l’étonna pas : la première fois qu’ils s’étaient rencontrés à la pâtisserie, il avait carrément maté sa mère. Il fallait croire qu’elle était la seule Montgomery ne trouvant pas grâce à ses yeux (en pure mauvaise foi pour ce qui était du physique!). « Quelqu’un qui n’espère pas trop de conversation de ma part ? » suggéra-t-elle, non sans sarcasme. « Mais je ne vois pas pourquoi j’aurais envie d’avoir un copain » termina-t-elle ensuite, songeant combien c’était idiot comme supposition, simplement parce qu’elle avait mis un nouveau jean et une chemise un peu ouverte.

Qu’il évoque de nouveau sa petite amie rappela son mal de ventre à son souvenir ~~mais elle n’y voit aucune relation de cause à effet, désespérante cette petite~~. Tout en se massant de nouveau l’estomac, elle leva les yeux au ciel à son tour : « Tu veux pas nous classer aussi pendant que t’y es ? ». Elle regretta aussitôt cette sortie de route. Elle ne répondait habituellement pas aux réflexions de Leith – très efficace comme méthode pour le faire tourner en bourrique – mais, là, il commençait à la gonfler. Soufflant à la fois pour retrouver son précieux flegme et évacuer la douleur, elle ajouta son autre main sur son ventre, se disant vaguement en arrière fond de ses pensées que la respiration ventrale l’aiderait peut-être à faire passer la crampe d’estomac.

« J’peux pas, j’ai une réunion dans le train... » Elle parlait dans un soupir, trop concentrée sur le dysfonctionnement de son corps et de sa pensée pour prêter encore attention aux provocations de son camarade. « J’espère que ça va finir par passer » murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour Leith. Elle ne pouvait pas être malade son premier jour en tant que préfète, hein ?

Quand, au fil d’autres sujets, sa douleur s’estompa, elle reprit un ton plus naturel, bien qu’encore distrait par des vagues de nervosité qui n’avait rien à voir avec ses nouvelles fonctions. C’était peut-être Leith : au bout de deux ans, elle avait sûrement fini par devenir allergique à lui ! ~~Ou comment passer à côté des faits!~~ « Je sais sourire, au cas où tu en douterais » Il avait bien dû la voir faire, déjà, non ? Plus souvent par moquerie que sincèrement, mais dans l’absolu, elle pouvait le faire sur commande : quand elle voulait obtenir quelque chose de son père ou de Noé, c’étaient ses airs les plus mignons son meilleur atout ! « Et, soit dit en passant, je suis encore trop jeune pour playboy mais j’suis sûre qu’ils aiment autant les blondes aux yeux émeraude que les autres ! » Réfléchissant à la question plus sérieusement que ne le méritait la boutade de Leith, elle ajouta : « Enfin, tant qu’à poser en lingerie, je crois que j’aimerais mieux un truc plus artistique ». Comme une partie des femmes de sa famille, Chiara n’était pas du genre pudique. Elle ne voyait pas l’intérêt des tenues dénudées ~~pour le moment~~ pour la vie de tous les jours, mais si c’était pour de belles photos ou même pour servir de modèle pour des dessins, là, ça ne lui poserait aucun souci. Or, pour le peu qu’elle savait d’un magazine comme Playboy, l’art n’était pas vraiment l’objectif premier… c’était seulement destiné à des garçons en manque d’imagination pour fantasmer.

Ceci étant dit, elle avait refusé le contrat proposé par l’intermédiaire de son oncle pour des raisons non artistiques. Au moins, Leith ne pourrait pas crier au piston cette fois-ci ! Elle avait décliné l’offre car la Danseuse de Cabaret n’avait pas l’air des plus épanouies dans ce domaine – contrairement à la chanson – et parce qu’afficher sa tête sur des affiches promotionnelle n’était pas son idée de la tranquillité. Elle ne fit cependant valoir que le premier argument auprès de Leith, trouvant un peu de satisfaction dans le fait qu’ils tombent au moins d’accord sur quelque chose d’aussi simple que « manger est une nécessité, s’en priver de la connerie ». « C’est clair, en plus faut avoir un truc dans les yeux pour avoir l’impression que la Dan… qu’Erin est grosse » Vu le nombre de vêtements ridiculement courts que la copine de Noé portaient, Chiara avait une assez bonne idée de sa morphologie, et ça virait au n’importe quoi. Non pas qu’elle se soucie beaucoup de la Danseuse de Cabaret, mais si elle devenait anorexique, Noé serait attristé, et Chiara détestait qu’on fasse de la peine à son frère ~~Tempérance en sait quelque chose!~~
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A la seule pensée d’un couple entre Chiara et une tierce personne, Leith ne pouvait s’empêcher d’être amusé. C’était plus fort que lui, il trouvait définitivement cette image vraiment très rigolote. Sa remarque le fit d’ailleurs exploser d’un rire joyeux, fait aussi étonnant que rare en la présence de Chiara Montgomery. « Au moins t’es réaliste ! », lança-t-il, un air malicieux gravé sur ses traits de pré-adolescent. Elle ne pourrait plus jamais dire qu’il ne faisait que s’énerver en sa présence ! « C’est vrai, t’as pas des envies comme nous autres toi t’es au dessus de tout le monde ! », la railla-t-il alors qu’elle assurait ne pas comprendre pourquoi elle aurait envie d’un petit-ami –mais bon tant mieux à la rigueur vu qu’il doutait qu’elle puisse attirer des mecs, les faisant probablement fuir dès lors qu’elle ouvrirait la bouche.

« Tu déconnes mais j’ai fait un classement genre un jour où on avait Histoire de la sorcellerie, j’avais pas envie de pioncer et c’était relou comme d’hab’ ! Mais t’enflamme pas : t’y est pas ! » Et pourtant, physiquement parlant, la blonde était son style de fille, mais toute sa personnalité pourrissait ses traits d’ange, sans compter qu’il fallait toujours, hormis en ce jour de rentrée visiblement, qu’elle fasse ressortir son côté hyper coincé.

Inconscient du mal de ventre qu’éprouvait Chiara jusqu’à ce que cette dernière exprime à voix haute qu’elle était malade, Leith en profita pour tenter de s’en débarrasser, au moins pour aujourd’hui. « Une réunion rien qu’ça ! Mais bon, c’dommage, t’aurais manqué à personne, t’sais », la provoqua-t-il après qu’elle ait murmuré un truc inaudible. Là, il la reconnaissait bien. A faire sa mijaurée, sa miss chichi, juste parce qu’elle avait un petit bobo de rien du tout, certainement ! Les meufs pleurnichaient toujours pour un rien, et finalement, la nouvellement préfète n’était pas si loin des gourdes qu’elle critiquait sans cesse ! Ah, heureusement, sa Thalia n’était pas ainsi, et pourtant, elle subissait les effets d’une maladie grave, elle !

Chiara lui parla d’une offre d’emploi qu’on lui avait proposée, et en profita pour lui assurer qu’elle savait sourire. Un rire incrédule s'échappa de sa gorge, le nombre de vrais sourires qu’il avait vu s’afficher sur son visage de poupée de porcelaine pouvant se compter sur les doigts d’une seule main. « Si tu le dis. » Visiblement, la petite au balai dans le cul connaissait Playboy ce qui étonnait Leith, il devait bien l’avouer. Décidant de pousser le bouchon un peu plus loin, il lui souffla : « Princesse, même majeure, j’doute que tu puisses faire bander les mecs qu’achètent Playboy. » Y compris lui, bien évidemment. « Parce t’es du genre à porter de la lingerie sexy ?! » Il rit encore. Elle avait avalé un poisson clown ou quoi ce matin ?

Il passa sur le fait que la meuf de son coincé de frère (genre il savait à quoi elle ressemblait ! Il se souvenait à peine de la tête du reuf de Chiara !) s’affamait sans raison pour quelques photos, ne trouvant rien à ajouter sur ce sujet qui ne le passionnait pas de toute façon. Et puis, il venait de repérer la personne qu’il cherchait dans la foule. Son visage s’éclaircit, ses yeux azur encore plus clairs que d’ordinaire, et il passa une main dans ses cheveux plusieurs fois pour se recoiffer. « Ouais ben…fais pas comme ta belle-reuss et soigne toi pour ton mal de…jsais pas quoi ! J’vois Thalia alors…au plus tard possible ! » Il lui adressa un clin d’œil avant de prendre un peu d’élan avec son chariot puis de monter dessus afin de faire une entrée triomphante devant sa petite amie qui discutait joyeusement avec Valentina Kostas. Leur compagnie était quand même bien plus agréable que celle de son ennemie de toujours !

Terminé pour Leith

@tiababylo

Âge : 14 ans {14.07.04}

Retrouvailles des meilleurs ennemis du monde« Être réaliste est une de mes qualités » répondit Chiara avec un vague sourire amusé, sans se laisser démonter par les réflexions de Leith. Non seulement elle était familière de ses critiques mais elle était inébranlable concernant sa personnalité comme son physique. Elle ne se prétendait pas parfaite, étant simplement dénuée de tout complexe. Elle n’aimait pas grand monde, c’est vrai, toutefois elle s’aimait elle et considérait que c’était l’essentiel. Lorsque Leith se moqua en lui disant qu’elle était au-dessus de tout le monde, elle haussa simplement les épaules, ayant l’air de dire cause toujours, tu m’intéresses : si elle ne se pensait pas au-dessus, elle se croyait effectivement à part, et ne voyait pas ce que cela avait de gênant pour Leith ou quiconque d’autre à compté du moment où elle ne leur demandait pas de s’adapter à elle.

« C’est tellement machiste... » soupira-t-elle, exagérément agacée. Trop, même, pour qu’elle comprenne pourquoi. Préférant ne pas s’y attarder, elle secoua la main d’un air las, plus préoccupée par sa crampe à l’estomac que par le fait que Leith se comporte comme un homme de Cro-Magnon – que pouvait-on attendre de mieux d’un garçon qui écoutait une musique de décérébré ?! « Aucune chance que je m’enflamme, je ne tenais pas à y être dans ta liste ! » ~~Ou peut-être que si, très très au fond d’elle-même!~~ Elle sentait une pointe inhabituelle de colère s’aviver en elle, voilà qui ne lui ressemblait guère. La nouvelle préfète mit ça sur le compte de sa douleur : peu habituée à être malade, cette crampe devait lui taper sur le système beaucoup plus que Leith ~~c’est le sous-estimer~~.

Passant sur le manque d’empathie de Leith – en toute objectivité, elle aurait été mal placée pour le critiquer dans ce domaine – elle se concentra sur sa respiration et le récit de ses vacances. N’importe quoi lui convenait mieux… mieux que quoi ? Elle tiqua à cette pensée, fronçant les sourcils. Qu’importe.

Souriant avec des airs de chat ayant repéré une souris, elle repoussa quelques lourdes mèches blondes derrière ses épaules pour répondre d’un ton inhabituellement provoquant : « Alors là, Thomson, tu me sous-estimes. Je suis capable de faire bander n’importe quel mec de notre âge si je le veux » Si l’hypothétique mec était en capacité de le faire évidemment, après tout, ils n’avaient que treize ans, et certains garçons commençaient leur puberté plus tard. Chiara sentait cependant que ce genre de précision casserait totalement son effet, la refaisant basculer du côté des intellos qui réfléchissent trop – ce qu’elle était, certes, mais la stratégie dans une conversation avec Leith comptait aussi énormément. « Comme si j’allais te dire un truc pareil » ajouta-t-elle ensuite, bottant en touche, au sujet de la lingerie que, comme le reste, elle ne choisissait pas elle-même. Il y avait donc un peu de tout, en vérité, en fonction de si c’était Line, Vicky, Chris’ ou Ash’ qui remplissait son tiroir.

Elle eut ensuite de nouveau une vive douleur. Thalia, il s’agissait donc de Hastings. Bien qu’impassible extérieurement, elle fut trop choquée pour répondre. Dès qu’il se fut assez éloignée, elle s’accroupit, se serrant le ventre de ses deux bras, le souffle coupé. « Quel sombre crétin... » marmonna-t-elle, les yeux fermés. Elle les rouvrit quand l’ombre de son père la couvrit de toute sa hauteur. « Chiara ? Tu vas bien ? Qu’est-ce qu’il y a ? » La petite blonde rouvrit les yeux et les posa sur le visage inquiet de son père. Elle se releva et se força à reprendre contenance. Son mal avait disparu aussi vite qu’il était venu… étrange. « Oui, j’ai eu mal au ventre mais c’est passé » Elle souffla, soulagée d’être débarrassée de cette crampe ~~qu’elle croit~~. Au moins serait-elle tout à fait opérationnelle pour la réunion des préfets dans le Poudlard Express, c’était ça l’important !

Thème Terminé

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