*Cours n°1* Des premiers astronomes à Aristote

Surprenant ! Tout à fait, mais les Serpentards étaient de très bons élèves. Aurora s’en souvenait bien, en son temps la compétition se faisait très souvent entre les Serdaigle et eux, à chaque coupe le score était très serré.

« Très bien Mademoiselle Kostovak ! Cinq points ! Mais pas de précipitations avec Galilée… » annonça-t-elle en se promenant entre les bancs.

Observant chaque frimousse, elle se racla la gorge avant de donner un petit peu plus d’explication à ce sujet : « Bien les Sumériens sont les premiers astronomes de l’histoire mais n’ont pas été les premiers à noter que certains points lumineux de la voûte céleste se déplacent tandis que d’autres restent immobiles. »

De son index, elle tapota sur le bureau d’un élève un peu distrait. Pas de bavardage, ne pas se laisser distraire par les autres, les règles étaient à respecter aux pieds de la lettre !

« La distinction établie entre les ‘étoiles fixes’ et les ‘étoiles errantes’ peut sembler banale, mais il y a six, sept, ou huit mille ans, cette découverte a sans doute été très marquante. Malgré l’évidente difficulté de distinguer à l’œil nu une planète d’un étoile et la reconnaître chaque fois que la nuit revient, de repérer nuit après nuit, cette étincelle en mouvement, de suivre son parcours, il faut beaucoup de temps et de patiente pour arriver à s’orienter. Tous les peuples, même les anciens, connaissaient bien les mouvements des astres ; on parla spontanément de ‘mécanique céleste’ lorsqu’on commença à utiliser les mathématiques pour les décrire. »

Elle agita sa baguette, et tous les livres des élèves se refermèrent. Puis elle plongea la pièce dans le noir et enchanta le plafond pour reproduire le temps extérieur. Par chance, il faisait dégager et permettait une observation très nette du ciel. « Les Sumériens sont les premiers à prévoir un phénomène… quelqu’un a une idée et peut m’en parler très brièvement, car nous l’étudierons l’année prochaine. » demanda-t-elle en portant son regard sur les petites têtes blondes.

Rowen avait la main levée, mais Dawn aussi, et finalement, ce fut elle qui eut le droit de parler. La jeune Gryffondor baissa déçue son doigt, puis nota avec attention la réponse de sa camarade de Serpentard, ainsi que celle du professeur Sinistra. Sérieusement, elle trouvait tout cela vraiment intéressant. Elle n’en avait pas encore entendu parler avant, des Sumériens. Ou vaguement, mais juste pour ce qu’ils avaient accomplit, pas en tant que premiers astronomes. Enrichissant comme cours, vraiment. Rowen s’amusait comme une petite folle.
Elle se tourna ensuite vers une certaine Mandy de Serdaigle, qui avait pris la parole sans y avoir été invitée, et avait fait perdre bêtement des points à sa maison. Franchement, tant pis pour elle. Elle n’avait pas beaucoup de respect pour ceux qui levaient le doigt, et en plus, sa réponse n’était pas juste. Bah au moins, elle aurait permit à Dawn de répondre, donc on pouvait faire comme si de rien ne s’était passé. Mais tout de même, c’était assez intolérable comme attitude.
Bref. Tournant les yeux vers Drago Malefoy, qui semblait passablement s’ennuyer –comment pouvait il faire ?- elle reporta bien rapidement son attention sur le professeur Sinistra lorsque celle-ci poursuivit son cours, en parlant des étoiles.
Elle avait tellement envie d’écouter et de ne pas écrire, tellement le récit et les battements de lèvres de l’enseignante étaient captivants, mais voulait aussi une trace écrite. Bah, elle se les relirait à voix haute dans la salle commune en rentrant, même si la voix mystérieuse du professeur mettait bien plus dans le bain. Enfin, passons…

Le professeur Sinistra posa une seconde question, et Rowen réfléchit un instant.. Ca parlait des Sumériens. Aïe, elle ne savait pas grand-chose sur ceux là, elle ne pourrait pas faire une réponse.
Mais elle repensa subitement à une ligne de livre qu’elle avait vaguement lue, et tira la grimace, en ayant la réponse sur le bout de la langue.
Impossible de s’en rappeler.. Elle allait presque renoncer lorsque son regard se posa sur une élève qui avait un livre ouvert à la page où on voyait… :

~ Mais oui !! C’était si bête, pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ?!! ~

Elle fit un grand sourire –bête, je vous l’accorde-, puis regarda autours d’elle. Personne n’avait répondu, et personne ne levait le doigt : c’était sa chance !! Mais attendez. Elle eut un moment de seconde réflexion, en se demandant si vraiment, c’était juste ou non. Mais bon, comme on disait, qui ne tentait rien n’avait rien, alors bon, il fallait bien qu’elle essaie une réponse, même si elle était fausse.
Elle aurait au moins les cinquante pour cent de chance de tomber sur la bonne, et de rapporter des points à sa maison. C’était plutôt pas mal.
Cependant, il fallait tout de même qu’elle réfléchisse à une tournure de phrase, afin de ne pas paraître bête devant le professeur, et particulièrement, devant le reste des élèves présents dans la salle de classe –plus précisément, les Serpentards-
Elle leva alors la main bien haut, en espérant cette fois ci que le professeur l’interrogerait, voulant à tout prix dire la réponse, même si elle savait que cela allait coûter des points aux Gryffondors.
Alors, elle se retint, et pianota de sa main libre, sur la table en bois..

{ 550 Mots }

Pour cette question ci, il y avait peu d'amateur. Aurora s'attarda un peu dans le fond de la classe pour observer ce petit monde inactif. C'est vrai que la question n'était pas facile. Peu d'élèves aimaient parler d'histoire et encore moins quand celle-ci remontait à des siècles !

Elle leva les yeux au ciel, caressant de son regard ses amies les étoiles. Se perdant un instant dans cette épaisse noirceur qu'elle chérissait tant ! Mais elle devait se concentrer sur son cours, partager ses connaissances avec les élèves étaient ce dont elle avait toujours souhaité.

Une main se leva. C'était une jeune gryffondor de seconde année. "Vous avez la parole mademoiselle Lone" autorisa-t-elle d'un signe de tête. Jusqu'à maintenant, les élèves les plus disciplinés avaient été ceux du Directeur Rogue et de la Directrice McGonagall. Pour ce qui était des élèves du Directeur Flitwick, ils semblaient en faire qu'à leur tête... Dire qu'Aurora avait jadis était élève de cette maison.

Rowen était en proie à une sérieuse hésitation. En effet, elle commençait à se demander si sa réponse des cycles lunaires était vraiment bonne. Voyons voir, les Sumériens.. Ils avaient fait quelque chose en rapport à la lune, mais elle ne se souvenait plus de quoi exactement, et ce n’était sûrement pas les cycles, vu que des gens avaient dut trouver bien avant. Elle n’était sûre de rien, et continua à faire tourner une mèche de cheveux entre son pouce et son index, tandis qu’elle avait la main tendue. Après tout, elle était là pour faire des erreurs, donc bon, il fallait tenter le tout pour le tout. Et voir le bon côté des choses : si elle avait juste, il n’y aurait pas de problèmes, et si elle avait faux, la correction apportée rentrerait à jamais dans sa cervelle de moineau, et au moins, elle ne répèterait plus la même faute. Amen.

Alors, elle vit le professeur Sinistra se promener entre les rangs d’élèves, et regarder ceux-ci avec un regard, peut être déçut. Il n’y avait pas beaucoup de gens qui voulaient répondre, et en plus, ils n’étaient pas beaucoup dans la salle. C’était vrai, ça avait de quoi décourager. Mais sincèrement, elle trouvait les gens qui ne venaient pas assez stupide, vu que le cours était vraiment passionnant. Bah, elle pourrait bien faire de la pub auprès de ses connaissances, pour les amener à venir assister aux ouvertures de la nuit.
D’ailleurs, au lieu de cette pièce infestée de Serpentards et de quelques rares Poufsouffles –elle les aimait bien- et Serdaigles –déjà un peu moins. Surtout ceux qui faisaient preuve d’impolitesse, suivez mon regard >_>-, il manquait un tout petit peu d’air. Bien qu’ils soient comme à l’extérieur.
Mais à dire vrai, elle aurait aimé échanger des regards amusés avec Rawane, lorsque l’enseignante parlerait de choses et d’autres, ou donner des coups de coudes à Sarah lorsque la peste se ferait réprimander. C’était quelque petit plaisir quotidien, et il en fallait peu pour les amuser, mais c’était toujours mieux que de ne rien faire.

Bref. Le professeur venait enfin d’interroger la jeune Gryffondor, et celle-ci baissa la main, en avalant sa salive pour dégager sa gorge sèche. Elle était vraiment stressée, de dire des bêtises, même si elle s’était dite quelques instants plus tôt que ce ne serait pas grave. Alors, en s’encourageant elle-même, elle commença à dire :

« Merci professeur.. Heu… Les Sumériens savaient prévoir les cycles lunaires heu.. –nouveau coup d’œil vers un de murs de la salle pour l’inspirer, et tombe sur l’illustration d’une éclipse sur le livre d’une voisine- Heu non, je voulais dire, des éclipses lunaires, je crois.. »

Elle qui avait le dos tout raide, se laissa légèrement aller sur sa chaise, mais se remis droite tout aussi tôt, en attendant le verdict du professeur. C’était vraiment nul, ce qu’elle venait de dire, mais ce n’était pas de sa faute : elle n’avait pas souvent fait d’astronomie auparavant, alors bon, elle ne pouvait pas savoir..
Cependant, elle espérait que la réponse soit un minimum juste, et qu’elle ne fasse pas mourir le professeur de crise cardiaque, tellement ce serait absurde..

{ 529 Mots }

«Ne quittez pas, votre correspondant est en ligne, nous lui indiquons votre appel par un signal sonore, merci… Tututuuuut». On aurait presque pu en dire autant de la cervelle de Susan si une sympathique opératrice l’occupait et si, bien entendu, elle avait réellement été une élève distraite.
Mais Susan n’était ni aux abonnés absents ni préoccupées par tout autre chose que par les étoiles.

En fait, depuis le début de cours, elle cherchait plutôt à se faire toute petite pour éviter de se faire interroger : il ne lui avait guère fallut de temps, en effet, pour comprendre que son champ de connaissances en matière d’astronomie était au moins aussi vierge que la partie la plus froide des pôles (et encore avait-on parfois la chance d’y trouver une colonie de pingouins égarée échangeant entre eux des «pouic-pouic» signifiant, en langage manchot «Un peu frisquet, n’est-il pas ?» mais n’ayez crainte, amis de la – rare – faune arctique, le manchot est programmé pour survivre à des températures inférieures à moins cinquante degrés, tout ce que notre sympathique colonie au sens de l’orientation restreint risque, c’est un petit rhume collectif).

Jusque là, la fillette n’avait pas eu trop de mal à rester discrète, d’une part parce que c’était, chez elle, une sorte de seconde nature, d’autre part parce que les autres élèves, visiblement mieux informés qu’elle (ce qui ne pouvait qu’accroître le sentiment qu’elle avait de ne pas être réellement à sa place dans cette classe) ne se faisaient pas prier pour répondre aux questions – très pointues – de leur professeur. L’admiration de Susan pour ses petits camarades et plus spécialement pour les plus jeunes d’entre eux, était sans borne…

Elle n’avait même pas eu encore besoin d’utiliser la célèbre technique du «Je vais écrire très lentement comme ça la prof interrogera quelqu’un d’autre que moi puisque je suis occupée», certes un peu naïve mais on ne perdait pas grand chose à l’essayer (au pire avait-on, lorsqu’elle échouait, le sentiment d’être un sombre crétin, sentiment vite confirmée par une incapacité désolante à répondre à la question posée).

D’ailleurs, Susan n’aurait même pas eu à faire semblant d’écrire lentement : même à vitesse normale elle devait passer deux fois plus de temps que les autres à prendre des notes, sans doute parce que, contrairement aux autres élèves, son ignorance ne lui permettait pas de zapper certains passages sur lesquels elle serait déjà calée. Elle copiait donc d’une main fébrile quasiment mot pour mot chacune des paroles de son professeur, pestant presque mentalement lorsqu’elle se trouvait dans l’obligation de faire une (courte) pause pour tremper sa plume dans l’encrier et ne prenant même pas la peine de lever les yeux (ce qui expliquait certainement pourquoi le pourtour dudit encrier était constellé de petites taches d’encre noire toutes fraîches).

La réponse de Rowen à la dernière question arriva à point pour lui permettre de souffler un peu et de reposer son poignet. Elle en profita pour couler un regard en douce en direction de Merryl qui était restée aussi muette qu’elle depuis le début de l’heure. Susan sentit un élan de sympathie pour sa jeune camarade la traverser : on avait beau dire, il était toujours rassurant de ne pas être le seul un peu à l’écart dans un classe…

Aussitôt, la fillette rougit de cette pensée : ce n’était pas très charitable pour Merryl de la supposer «larguée», peut-être ne participait-elle tout simplement pas par timidité, après tout, c’était l’apanage des Poufsouffle ! Pour se faire pardonner, elle adressa un sourire tremblotant mais sincère à sa voisine… Qui devait avoir du mal à en saisir la signification.
Peu importait : Susan aimait beaucoup – quoiqu’elle ne la connût, pour ainsi dire, pas, Merryl et s’en voulait véritablement de s’être montrée aussi injuste envers elle, même mentalement. Méchante Susan, Méchante va te coincer les doigts dans la porte du four, va !

(644 mots)