Compartiment 7 [Pv Ernie mais libre à la participation ^^]

Enfin un compartiment vide, Tracey se retint à peine de pousser un soupir de soulagement alors qu'elle pénétrait dans le compartiment miteux. Son coffre en léviattion derrière elle vint se placer seul dans le coin des bagages tandis que Tracey s'échinait de ses deux mains à ouvrir une fenêtre qui finit par céder avec un grincement épouvantable.

"Charmant", marmonna t-elle avec une grimace ennuyée. C'était à se demander comment une antiquité pareille pouvait encore aligner un kilomètre sans s'effondrer...

*Je suis sûre qu'il finira par lâcher un jour ou l'autre* se dit-elle avec un dédain qui laissait tout de même poindre une certaine angoisse. Tracey avait toujours eut une certaine capacité à imaginer le pire et à se monter à la tête toute seule. Une forme comme une autre de pessimisme à tendance paranoïaque...

La jeune fille souffla dédaigneusement alors qu'elle s'asseyait sur une banquette délabrée située à côtée de la fenêtre et sortit sa baguette de sa poche pour l'agiter nonchalement en direction de son coffre.

"Accio, Madhuri's chronicles"

Après quelques cliquetis, celui-ci s'entrouvrit pour laisser passer un petit livre d'aspect précieux avant de se refermer dans un claquement discret qui fut suivit de nouveaux cliquetits qui agaçèrent un peu plus Tracey. Puis le silence se fit. L'ouvrage se dirigea quant à lui vers la sorcière qui s'en saisit avec toute la délicatesse dont elle était capable alors qu'elle était dans un tel état d'exaspération.

Lire la calmerait certainement un peu, se dit-elle alors qu'elle posait ses yeux perçants sur le quatrième de couverture. Bien, au vu du résumé le livre promettait quelques heures intéressantes.

Les lèvres pâles de Tracey s'étirèrent enfin en un léger sourire.

Sa mère avait toujours eut un goût excellent.

Quelques heures de tranquillité plongée dans un livre palpitant ? L'option était, certes, plus que désirable. Mais c'était compter sans Ernie MacMillan, Poufsouffle de son état, insatiable bavard qui, pour l'heure, était occupé à se frayer un chemin scabreux dans le couloir du train, écrasant au passage quelques pieds. Quelle idée, aussi, d'avoir de si grands pieds !
Tirant sa valise derrière lui - mais enfin, c'était insensé, les elfes de maison devrait s'occuper des bagages, quel manque d'organisation, vraiment ! - Ernie avançait tant bien que mal, vitupérant avec véhémence contre les imbéciles qui squattaient les couloirs alors qu'il existait des compartiments aux banquettes confortables.

Compartiments qui commençaient d'ailleurs à se remplir sérieusement. Ernie s'était déjà cassé le nez plusieurs fois de suite en entrant dans des wagons complets et parfois même - ô horreur ! - remplis de Serpentard.
Rajustant sa montre - qui avait tendance à glisser - sur son poignet, Ernie reprit courageusement son parcours du combattant, dépassant volontairement deux ou trois compartiments qui, au vu des bruits qui en provenaient, étaient déjà remplis, et pas nécessairement de la meilleure compagnie.

Finalement, il se retrouva coincé entre les compartiments six et huit, les tympas sifflants de "Hé ! Pourquoi ça bloque ? Mais avancez devant !" et incapable de voir ce qui pouvait bien provoquer un pareil embouteillage (Crabbe et Goyle avaient-voulu passer de front dans le couloir ou quoi ?!), la faute au grand septième année qui se trouvait devant lui.
En désespoir de cause, il avisa la porte du compartiment sept et, à force de contorsions habiles mais ridicules, parvint à l'ouvrir.

Merci Merlin ! Il était loin d'être complet. Bizarre, que personne n'ait songé à le prendre d'assaut, vue la cohue du couloir !
Ernie s'y faufila, entraînant sa malle derrière lui, et referma la porte rapidement : il n'avait pas envie que tout le monde l'imite !

- Ouf ! soupira-t-il à l'attention de la personne présente, je crois que je vais faire une petite halte ici.

Il releva la tête et adressa un sourire qui se voulait charmant à... Ah ! Tiens ! Tracey ! Enchantée de retrouver sa cavalière du bal de Noël - elle était amusante, cette petite - Ernie reprit, visiblement enchanté :

- Ah ! Mademoiselle Davis ! C'est un plaisir de vous revoir, comment vous portez-vous ?

Oui, allez savoir pourquoi, Ernie vouvouyait quasiment systématiquement Tracey. Sans doute sentait-il qu'elle ne supporterait pas qu'il la tutoye. Susceptibilité serpentardienne, tout ça !
En tout cas, il y avait fort à parier que le plaisir n'était pas partagé.

Les doigts de Tracey se crispèrent immédiatement sur la couverture de son livre. Si elle n'avait pas prêté attention à l'ouverture de la porte, la voix qui la suivit, elle, lui fit relever la tête si brusquement qu'elle en ressentit par la suite une vive douleur dans la nuque.

*Ernie McMillan...*

Pourquoi fallait-il que de tous les compartiments que comptait ce maudit tas de féraille il ait fallut que ce garçon effrayant choisisse le sien? Etait-elle maudite? Ou peut-être qu'elle aurait du prêter plus attention à l'énorme chien noir qu'elle avait aperçut alors qu'elle se promenait dans Pré-au-lard?

Bon elle exagérait peut-être, après tout McMillan n'était pas si horripilant que ça, juste un peu simplet mais quoi de plus commun pour un poufsouffle? Il y avait juste quelque chose de totalement affligeant et d'absurde à propos de sa façon de se comporter. Et cela effrayait profondément Tracey. Elle n'était pas adepte des personnalités hors-normes et celle de Mc Millan l'était bien trop pour qu'elle puisse rester totalement calme en sa présence.

Heureusement, elle savait feindre. C'st donc avec un sourire poli -bien qu'un peu crispé- qu'elle salua Ernie d'un "McMillan" de circonstance accompagné d'un léger signe de tête.

*J'ai reconnu son existence, cela devrait être suffisant n'est-ce pas?*

Elle même était peu convaincue de ce fait mais tenta de faire comme si mais à quoi bon se tromper soi même?

Tout jettant de temps à autre des regards inquiets à Ernie, Tracey fit mine de se replonger dans son livre avec l'espoir aussi pathétique qu'improbable que le poufsouffle bavard se contenterait de ces salutations polies et n'engagerait pas la conversation avec elle.

Dès qu'il avait reconnu Tracey, il avait paru évident à Ernie que sa "petite halte" aller, en fait, se transformer en véritable station. En effet, pourquoi prendre le risque de chercher un autre compartiment, probablement surpeuplé voire mal famé, une fois l'embouteillage passé alors qu'il pouvait rester en charmante compagnie ?
Après tout, Tracey ne l'avait pas envoyé paître et il pouvait même affirmer que, selon la définition de l'amabilité serpentardienne, elle s'était montrée très accueillante.

Ernie entreprit donc de monter sa malle dans le porte-bagage, sans baguette, pour bien montrer comme il était musclé et sportif du dimanche. Bien entendu, si quelqu'un s'était avisé de lui demander pourquoi diante il ne faisait pas usage de la magie, il se serait empressé de répondre d'un air supérieur que "Mon jeune ami, il est interdit d'utiliser sa baguette en-dehors de l'enceinte de Poudlard pour les élèves de premier cycle !". Ce qui était parfaitement vrai. Et parfaitement mensonger. Car Ernie n'avait d'autre idée en tête que de bien faire voir qu'il était costaud.

A un moment donné, toutefois, lorsque la valise faillit lui retomber sur la tête pendant que son bras, coincé sous le bagage, était réduit en charpie, il faillit bien abandonner. Mais la persévérance des Poufsouffle pouvait faire des miracles et quelques minutes plus tard, Ernie avait casé sa malle bien comme il faut.
Très satisfait de sa petite démonstration, il se passa la main dans les cheveux et se tourna vers Tracey, prêt à recevoir ses éloges.

Mais l'ingrate s'était déjà replongée dans son livre. Humph ! Quelle mufle, tout ça pour ça ? C'était bien la peine de manquer de finir assommer par une malle, tiens !
Un tantinet vexé mais n'ayant pas perdu tout espoir (après tout, peut-être que Tracey l'avait admiré en faisant semblant de lire et avait été intimidé par sa force virile), Ernie décida de ne pas brusquer la délicate demoiselle (en tout cas, dans son esprit, elle était délicate, naïveté poufsoufflienne, sans doute !), il prit à son tour à ouvrage qu'il avait mis dans un petit sac de voyage en cuir rose et l'ouvrit, faisant mine de ne plus prêter attention à sa compagne.

[ HJ ~> Je voulais m'excuser auprès d'Ernie pour avoir pu finir notre topic. Cependant, si je ne suis pas la bienvenue ici, n'hésitez pas à me le faire savoir ]

Daphné avait rangé ses affaires dans sa malle la veille au soir de son départ... ou plutôt son retour chez elle. Ô joie ! Pensait-elle avec ironie alors qu'elle grimpait à présent dans le grand train rouge flamboyant. N'aurait-il pas pu être vert flamboyant ? Ou argenté ? Non ! Il avait fallut qu'il soit de couleur rouge comme ces petits idiots et ingrats Gryffondor.
Soupirant, l'adolescente chercha un compartiment vide, mais malheureusement pour elle, aucun ne l'était. Et dire que tout ça était de la faute les filles de son dortoir !
Non mais c'était vrai en plus, car mesdemoiselles étaient bien trop occupées par leur aspect physique qu'elles avaient bloqué le passage tout en enfermant Naël -soit disant sans le faire exprès- dans la salle de bain.
De toute évidence c'était plutôt un coup monté pour déstabiliser et se moquer de Daphné. Enfin elles pouvaient toujours rêver pour faire quoi que ce soit à la jeune brunette.

C'est alors que par magie miracle, un crapeau se retrouva au loin dans le couloir du train, rasant les murs, pendant que des appels de l'autre côté se faisaient entendre. Un sourire narquois se dessina sur les fines lèvres de Daphné. Une idée pointa alors le bout de son nez. Et quelle idée ! Elle attrapa discrètement l'animal apprès avoir regardé de gauche à droite. Parcourant le long du corridor du wagon en fermant totalement sa main sur le modeste animal afin de garder secret son projet aux autres élèves, présents dans le dit-wagon, elle se dirigea vers le comportiment de ses compatriotes, reconnu grâce à leurs rires stridents. Avant de déposer le crapaud furtivement dans celui-ci et refermant la porte ni vu, ni connu. Continuant so chemin dans l'espoir de vite trouver une cachette, elle ne put s'empêcher de sourire face à l'effet estompé produit par les cris perçants des demoiselles.
Tournant dans le premier compartiment au moment où la porte s'ouvrit avec fracas, signe que les Verts et Argents se rebiffaient, Daphné tomba nez à nez avec....

- MacMillan ! ... Et Davis !

Sifflat-elle dans un murmure.

Quelle surprise... J'aurai dû m'en douter.

- Quelle bonne surprise de vous revoir !

Dit-elle avec une petite touche d'ironie perlant dans sa voix.
Daphné n'était pas particulièrement heureuse de revoir ce cher MacMillan autant que cette chère Davis. Ce n'était pas qu'elle ne les appréciait pas... mais elle ne les appréciait point.
Se rappelant douloureseument de sa mésaventure à la table des Poufsouffle, ou des abeilles... La jeune Vert et Argent était d'autant plus froide envers lui qu'auparavant. Regardant au-dehors du compartiment afin de voir si elle ne pouvait pas repartir, elle s'aperçut que les Serpentards faisaient des rondes dans les couloirs afin d'attraper le coupable. Prise au piège, elle finit par s'asseoir à contre-coeur sur la banquette miteuse du wagon du Poudlard Express. Regardant sa malle, elle soupira, ne pouvant la porter jusqu'en haut dans les filets. C'est alors qu'elle la tira vers elle afin de la positionner sous la banquette, plus adapté à sa taille.
Naël, son chat, s'était déjà empressé de monter sur ses genoux, ronronnant à fort escient, glissant sa tête contre son bras afin de se faire caresser.

Ce voyage risque d'être... inter-minaaaaaaaaaaaaableuh !

Zut ! Tracey n'avait pas l'air de vouloir engager la conversation. La fierté des Serpentard, sans doute !
Du coup, Ernie se retrouvait condamné à lire un ouvrage particulièrement inintéressant et ennuyeux : De la double-fourrure du centaure en période glaciaire mais devant lequel il faisait semblant de s'extasier pour épater la gallerie.
Sans compter qu'il était tout de même parvenu à y glaner une ou deux informations qui n'étaient pas dénuées d'intérêt : par exemple, vous le saviez, vous, que l'élan canadien avait bien failli être retenus à la place du renne lapon, pour tirer le traîneau du Père Noël ?
Le problème, c'était qu'une bonne information toutes les 500 pages, c'était vraiment trop peu.

Le jeune Poufsouffle cherchait vainement un moyen de faire sortir Tarcey de sa réserve glacée (et sans renne lapon, en plus !), lorsque Greengrass pénétra dans le compartiment.
Pour un peu, Ernie en aurait soupiré de soulagement. Mais il était bien trop vaniteux pour laisser entendre que l'arrivée de Daphné tombait à pic.
Au contraire, il s'appliqua à lancer un coup d'oeil passablement agacé par dessus son livre, l'air de dire "Qui ose troubler ma lecture ? Tremble carcasse, car mon ire va te renverser !" avant de saluer la nouvelle venue d'un ton en apparence indifférent :

- Mademoiselle Greengrass...

Comme de juste, Ernie n'entendait pas grand chose à l'ironie, et il en aurait fallu beaucoup plus pour qu'il comprenne que Daphné n'était pas ravie de le voir, Tracey et lui. Cette idée ne le frôlait même pas : enfin, qui pourrait bien ne pas avoir envie de croiser deux créatures aussi charmantes et aimables que Tracey et lui ?!

Puis, voyant dans la malle un excellent moyen de jouer les preux chevalier, et surtout, de bien montrer qu'il avait grandi, il proposa d'un ton détaché qui cachait sa fébrilité :

- Désirez-vous que je mette votre malle dans le porte-bagage ? Elle risque de vous gêner, sans cela.

Bien entendu, Daphné allait probablement le renvoyer paître d'un "de quoi j'me mêle ?" bien senti, mais il fallait savoir prendre des risques, dans la vie.

[Excusez-moi pour les éventuelles fautes d'orthographes, Word refuse de s'ouvrit ^^"]

Ayant totalement occulté la présence de Ernie dans le compartiment, Tracey s'était à présent replongée avec bonheur dans son roman dont elle achevait à présent le troisème chapitre. L'ouvrage était tout à fait passionant et tracey se sentait apaisée. Même un léger coup d'oeil à Ernie pour vérifier si, par chance, celui-ci ne s'était pas évaporé (toujours pas) ne suffit pas à la départir de son calme.

Au contraire elle eut un sourire navré -bien que quelque peu méprisant- pour le pauvre poufsouffle qui semblait s'ennuyer à mourir derrière son énorme ouvrage.

Tracey parvint discrètement à en lire le titre et se retint de laisser échapper une exclamation moqueuse.

De la double-fourrure du centaure en période glaciaire (ouvrage qui figurait bien évidemment dans la bibliothèque privée de son père) était un livre extrêmement intéressant, mais écrit avec des termes très techniques et il était presque impossible pour quelqu'un du niveau d'Ernie d'en apprécier la lecture sans s'être d'abord initié au sujet avec quelques ouvrages plus... simples d'accès. Bien-sûr Ernie n'était pas au courant de ce fait et s'échinait à lire un livre compliqué qui devait lui paraître, au mieux, peu intéressant et incompréhensible.

Le peu de compassion que possédait Tracey lui souffla de mettre le poufsouffle au courant, mais son esprit serpentard -qui dominait largement dans son esprit- lui disait qu'un divertissement était toujours le bienvenue.

L'irlandaise esquissa un sourire sardonique.

Elle s'apprêtait à lancer une réplique moqueuse à Ernie lorsque la porte du compartiment s'ouvrit à la volée, faisant par la même occasion un bruit épouvantable- avant de se refermer avec fracas.

Certaines personnes étaient incapables de faire preuve de discrétion.

La sourire de Tracey se transforma en une moue agacée et son regard se fit froid comme la glace alors qu'elle reconnaissait la nouvelle arrivante. Daphné Greengrass... charmant. Il semblerait que le voyage ne se passerait pas aussi tranquillement que prévu.

Cela se confirma dans l'esprit de Tracey alors que la serpentarde les saluait Ernie et elle avec un sarcasme à peine contenu et qu'elle s'installait sans y avoir été invité sur la banquette en face Ernie... sans oublier le chat bien-sûr. Tracey avait une sainte horreur des animaux. Cependant il fallait qu'elle se montre à la hauteur de son rang et qu'elle se montre au moins cordiale, après tout Greengrass était une de ses compagnes de chambre.

"Bonjour Greengrass, commença-t-elle avec un sourire à peine froid et un ton chaleureux particulièrement bien imité. Je suis ravie de te voir."

Intérieurement Tracey retenait une grimace dégoutée. Cette fille était à peine plus expressive qu'une porte et il allait falloir qu'elle supporte sa présence (ajoutée à celle de Ernie) pendant toute la durée du voyage de retour... Un tel manque de chance devait être le résultat d'une malédiction

Bon elle exagérait peut-être, après tout Greengrass ne pouvait pas être pire que Ernie.

*En même temps je ne pense pas que cela puisse être possible* se dit la jeune fille avec un regard consterné pour le poufsouffle tentait pathétiquement d'engager la conversation avec la nouvelle arrivante.
Il se proposa d'ailleurs de l'aider à hisser sa malle dans le porte-bagage.

*J'imagine qu'il compte le faire à main nue afin de faire étalage de sa stupidité pour la deuxième fois ...*

Ce poufsouffle était vraiment l'un des êtres les plus ridicules qu'elle ait jamais rencontrés... Elle devrait peut-être épargner à Greengrass le spectacle d'un Ernie ruisselant de sueur et titubant sous le poid d'un bagage bien trop lourd pour ses petits bras potelés.

Tout le monde ne pouvait pas avoir la force de Vincent Crabbe... En même temps vu ce qui lui servait de cerveau c'était peut-être mieux comme ça.

"Pense au moins à utiliser un sortilège de lévitation cette fois McMillan." lâcha-t-elle dédaigneusement alors qu'elle tournait une nouvelle page de son livre.

L'Eminent, l'Extraordinaire, l'Enthousiaste Ernie (qui a dit l'Enquiquinant) avait espéré une réponse positive de Daphné ou, au moins, un signe de vie, il se heurta à un mur de silence. Pire, Daphné semblait totalement monolithique. Hé bien ! Heureusement qu'il n'avait pas dansé avec elle, au bal, parce que la valse avec un mache à balai coincé dans le derrière, ce n'était pas très classé !

Quant à sa cavalière, Tracey, elle semblait plus vivante mais pas franchement plus aimable. Un fait que même Ernie, derrière ces airs bonhommes et sa candeur sans pareille, perçut. N'y-avait-il pas comme une pointe de sarcasme, dans la réplique de la Serpentard ?
Toutefois heureux de l'avoir fait sortir de son roman, Ernie se tourna vers elle, la mine suffisante voire carrément hautaine, comme il savait si bien le faire.

- Chère, chère Tracey, commença-t-il du ton de l'instituteur qui explique avec patience un des points du réglement mille fois violé à un élève récalcitrant, sachez qu'il est strictement interdit d'utiliser la magie en-dehors de l'école tant que nous sommes des élèves de premier cycle. Or, le Poudlard-Express se trouve être "en dehors de l'école". Le ministère tolère les petits égards sans doute parce que la plupart des élèves n'ont pas lu le réglement avec attention, mais pourquoi enfreindre les lois de base lorsqu'il est si simple de les appliquer ? conclut-il avec un grand sourire très "Poufsouffle".

Son petit sermon achevé, il croisa les jambes avec satisfaction et se passa une main dans les cheveux avant de chasser une invisible poussière de son pantalon.
Mais Ernie était lancé et il en faudrait beaucoup pour l'arrêter, pauvre Tracey !

- Je m'étonne, reprit-il, que quelqu'un comme vous ne connaisse pas ce point du réglement.

Ah ! Le Sacro-Saint réglement ! Que ferait-on sans lui ! Sans doute Tracey allait-elle lui rétorquer que les lois étaient là pour être enfreintes, ce qui décevrait énormément Ernie qui se mettrait alors en tête de ramener cette malheureuse vipère brebis égarée dans le droit chemin. Après tout, il était si facile de commettre des erreurs, lorsqu'on n'avait pas la chance d'être né MacMillan et plus particulièrement, Ernie.

Humpf ! C'était donc avec hâte que la brunette allait devoir passer son voyage en compagnie de la Davis et du crétin MacMillan.
Daphné soupirait discrètement alors qu'elle reportait son attention sur son chat, Naël.
Elle se doutait fortement que Miss Davis ne devait guère apprécier son chat car jamais elle n'avait fait un geste pour le caresser ou jouer avec. D'ailleurs, malgré le fait qu'elle se retienne de crier " Greengrass ! Ton chat est ENCORE monté sur mon lit ! ", son regard ne restait pas moins expressif.
Continuant de caresser inlassablement son animal de compagnie, Daphné se demandait de plus en plus comment elle allait pouvoir faire chez ses parents. Ce n'était vraiment pas avec joie qu'elle repartait à nouveau vers cette maison lugubre. D'ailleurs, elle qui restait toujours impassible, s'était d'avantage renfermée pendant ce voyage.
Pourquoi fallait-il que son père ne parte pas à Azkaban comme tous les autres ? Evidemment... la raison était bien facile à découvrir puisqu'il est moldu.

Alors que la jeune fille se laissait emporter dans ses nombreuses réflexions, la voix de MacMillan la fit très vite revenir sur Terre. Si seulement elle pouvait, malencontreusement, glisser ses doigts autour du cou de ce jeune homme, avant de serrer lentement, voir même très lentement pour que celui-ci meurt... mais non ! Elle n'en avait pas le droit. Même par erreur !
Ahhh et puis c'était quoi ce ton hautain qu'il venait de prendre à l'instant ? Essayait-il de faire face à miss Davis ?
Bien que Daphné ne soit amie avec personne de sa maison, en dehors de Raphaël (qui avait disparu depuis maintenant trois ans), elle savait que miss Davis avait plus d'un tour dans son sac.
C'était d'ailleurs une de ses plus grandes qualités que de remballer la personne qui osait s'en prendre à elle. Et ce fut donc avec un petit sourire narquois et un haussement d'épaules discret, que Daphné regardait la scène. Qu'allait donc faire cette Tracey ?

Devait-elle s'y mêler ? Non car Davis savait parfaitement gérer ce genre de situation mais... cela pouvait vraiment être drôle de se moquer encore un peu de MacMillan.
Voyant que le jeune homme avait tenté de s'asseoir dans une posture plus que...
Elle décida d'agir seule. Après tout, sans pour autant aider la jeune Davis, elle pouvait parfaitement montrer ce qu'elle pensait du règlement.
Comme disait l'autre, les règles sont faites pour être détournées.
Daphné attrapa délicatement Naël qu'elle posa sur le siège à ses côtés puis se leva avec lenteur avant de prendre sa valise.
Elle sortit sa baguette et d'un coup rapide elle lui lança un sort de lévitation avant que celle-ci ne se pose dans le porte bagage.
Ravie de ce qu'elle venait de faire, elle se retourna et fit face à MacMillan tout en lui pointant sa baguette au dessous du menton.
Qu'allait-il faire après ça ? Appeler sa maman chérie ? Ou appeler une ouinnnnbulance !

- Voilà ce que j'en fais de votre Règlement, MacMillan ! Et je vous prierai de bien vouloir vous taire avant que je n'use encore une fois de ma baguette pour vous coller votre langue contre le sol ! siffla-t-elle avec froideur mais calme. Puis elle se retourna vers la jeune Davis, et lui lança un regard glacial.

- Je ne savais pas qu'un Poufsouffle pouvait être aussi proche d'une Serpentard.. à croire que le choixpeau fait lui aussi des erreurs... dit-elle tout aussi froidement avant de se dégager et de retrouver sa place près de son chat qu'elle se remit à caresser doucement, l'air de rien.

Aurora 597mots
"Comptabilisé"

Montrer vous serviable, et voilà comment on vous remerciera, par des menaces aussi folles qu’imbéciles. Ernie avait sursauté quand il s’était retrouvé avec la baguette de Daphné collé sur le visage, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne s’y attendait pas. Pourquoi tant de violence en ce moment ? Daphné avait certainement de graves problèmes pour agir de la sorte, mais était-ce une raison valable pour agresser tout le monde ?
Un court instant, dans sa panique, Ernie faillit lever les mains en l’air et supplier Daphné de l’épargner.

Son amour-propre le sauva. Hors de question de passer pour un couard devant des filles, non mais, et puis quoi encore ? Pourquoi pas danser la salsa avec Milicent, tant qu’on y était ?
Prenant sur lui même, il parvint à lancer un coup d’œil désabusé à la baguette (ce qui lui donna une drôle de tête puisque, pour ce faire, il se trouva dans l’obligation de baisser les prunelles jusqu’à ce que ses yeux le fassent souffrir) avant de reporter son attention sur Daphné, l’air à la fois affable et plein de compassion.

Pauvre petite, comme elle devait être malheureuse ! Sûrement ce mépris affiché pour le règlement n’était rien d’autre que la preuve flagrante d’une rébellion interne qui lui dévorait la cervelle, lui rongeait l’arme et anéantissait son jugement. Etait-ce cela, que les adultes appelaient, avec une sorte de hauteur entendue la «crise d’adolescence» ?
Si tel était le cas, songea Ernie très vite, elle faisait de sérieux dégâts sur certains individus. Une gentille fille comme Daphné, comme c’était dommage !

Dans le même temps, une partie de son cerveau lui laissait à entendre que la situation était vraiment risible et il réalisa qu’il avait très envie de rire.
Mauvais plan, jugea-t-il cependant avec sagesse, Daphné prendrait probablement très mal un fou rire et Merlin seul savait ce qu’une adolescente complexée était capable de faire lorsqu’elle était en colère.

Ernie manqua même de lâcher un goguenard : «je comprends ta douleur, ma sœur, viens, partageons le calumet de la paix», mais là encore, il estima plus prudent de s’en abstenir, surtout après ce que la charmante jeune fille venait de balancer sur les Poufsouffle.

Aucune des options qui lui venaient à l’esprit n’était satisfaisantes, Ernie se contenta de lancer (Merlin, il osait parler, même sous la menace ?! Quelle bravoure !) d’une voix atone :

- Ben au moins, elle est rangée, maintenant.

Un «elle» qui désignait bien entendu la valise. Ceci étant dit, il se mit les mains dans les poches d’un air décontracté avant de lancer un coup d’œil en biais à Tracey, curieux de voir comment elle allait prendre l’insulte. Elle allait probablement répondre quelque chose comme : «Pas de ma faute si il est tombé dans ce compartiment !» ou bien encore : «Tu dérailles, MacMillan est le pire ver de terre qu’il m’ait été donné de croiser». Enfin, quelque chose de bas. A l’image de tout ce qui volait dans ce wagon depuis le début du voyage (sauf les valises qui elles, s’élevaient, warfwarf).

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Comptabilisé