Résolution [Libre]

Le belle rousse se tenait devant le feu de la cheminée, seule. Seule ? En fait pas tout à fait. Dans la soirée elle avait ouvert la fenêtre à son faucon qui se tenait avec elle dans une salle commune vide. Elle se sentait fatiguée. Ses cicatrices lui avait fait mal dans la nuit et pour ne pas réveiller ses camarades elle avait choisis de descendre dans la salle commune. Les douleurs s’en irait comme elles étaient venus… Myrielle se massa la nuque, son tatouage était chaud mais sa nuque raide. Même si elle fuyait désormais son frère aîné pour éviter les coups elle était toujours marqué par sa famille, son destin la rattrapait. Elle ne pouvait rien contre. C’était évident. Caressant Preciosa avec sa plume de fauconnerie Myrielle décida qu’il était sans doute temps de passer à autre chose. Son frère l'avait élevé tant bien que mal mais à force de voir en elle son unique famille et son seul interet pour l’humanité il en était devenu fou et possessif. La serpentard l’aimait malgré tout, il était très important pour elle, mais pour qu’il avance, pour qu’elle suive sa propre route aussi, elle devait le quitter. Pas sur un coup de tête cette fois. Mais de manière réfléchi. Laissant Preciosa Myrielle prit son écritoire, sa plume et son encrier et se mit à tracer sur le parchemin d’une écriture ronde et travaillé :

« Cher Nathan,

Nous sommes en mauvais terme c’est évident. Tu crois que je ne t’aime plus. C’est faux. Je t’aimerais toujours, tu es mon frère et tu es très important pour moi. Pourtant cet amour que je te porte, ainsi que celui que tu as pour moi, nous a détruit tout les deux. Quand je l’ai réalisé je suis partie mais j’aurais sans doute dû t’écrire comme je le fais aujourd’hui avant qu’il ne soit trop tard.
Tu as été ma vie pendant dix ans, maintenant j’ai une vie ailleurs. Quand tu aura la tienne aussi, alors nous pourrons peut être réecrire notre histoire. En attendant je t’annonce que même si tu venais à changer d’avis je ne reviendrais pas au manoir. Tu peux aussi l’annoncer à Grand-mère.
Ta sœur qui t’aime,
Myrielle. »

Une larme coula sur la joue pâle de la jeune fille qui se replia sur elle même tandis qu’elle pensait à ses parents, triste sans doute si ils voyaient ce que leurs enfants sont devenus. Preciosa n’attendit pas que sa maîtresse lui donne le papier pour le prendre et elle partit, elle connaissait le destinataire et elle reviendrait sans doute le lendemain sans réponse mais avec quelques plumes en moins.

Revenant d’une ronde assez agitée, Isaac pestiféra contre les jeunes filles de Beauxbâtons qui avaient trouvé amusant de se balader dans Poudlard en pleine nuit. Le jeune homme eut du mal de s’en débarrasser, surtout que l’une d’elles s’était mise à lui faire du rentre dedans. Et puis quoi encore ! Dans la salle commune, après avoir balancé sa veste de sorcier sur une chaise, il s’appuya dessus tout en se disant qu’il aurait mieux d’accepter que Dawn l’accompagne, au lieu de faire preuve de galanterie et la laisser se reposer. *Je le savais que ces écoles causeraient des ennuis.* râla-t-il en fixant un bouquin qui avait été oublie sur la table.

Soudain, un battement d’aile le fit se retourner sur le coin salon de la pièce. Une jeune fille était assise sur le divan recroquevillée sur elle-même. Tout en se rapprochant, il distingua les flammes de la cheminée se refléter dans ses yeux et dans une larme coulant sur sa joue. « Myrielle… » prononça-t-il en étant plus qu’à quelques centimètres d’elle. Prenant place à ces côtés, il passa son bras par-dessus ses épaules et déposa un baiser sur son front. « Mauvaise nouvelle ? » demanda-t-il en voyant tout ce qu’il fallait pour rédiger une lettre.

Passant ses doigts dans ses cheveux, il réfléchit à la manière dont il annoncerait son absence pour les fêtes, et aussi, qu’il ne pouvait l’emmener avec elle. Mais pour le moment, c’était elle qui comptait. Que pouvait bien dire cette missive transmise par Préciosa. Qui en était le destinataire ? Son frère certainement, ça faisait longtemps celui-là, tiens ! Quelle monstruosité avait-il encore réussi à lui faire subir ?

L’amenant dans ces bras, il la cajola un peu. La serrant tout contre lui, il attendait qu’elle lui parle, qu’elle partage ses émotions. Tout ce qu’il ne faisait pas avec elle en fait. D’ailleurs, elle eut droit à une démonstration durant les vacances. Parfois, il se disait qu’il devait être moins dur avec elle mais il avait du mal, et avec l’invitation de son père, il craignait de le privilégier par rapport à sa petite amie. Cette retrouvaille restait dans ses pensées, il en rêvait même. Inquiet de la façon dont ça allait se dérouler, il se dit qu’il allait lui en parler, peut-être qu’elle saurait le conseiller. « Mon père m’a écris… » annonça-t-il sans précision. Laissant un peu le silence s’installer, il compléta l’information : « … Il… il veut que je le rejoigne en Russie pour les fêtes… ».

Voilà c’était dit. Comment allait-elle le voir, le prendre ? « Et je vais y aller. » conclut-il afin qu’elle n’essaie pas de l’en dissuader pour qu’il reste à ses côtés. Le jeune sorcier ne voulait pas laisser passer l’occasion de revoir son père. Rien ne le ferait changer d’avis. Malgré tout, il s’en voulait d’abandonner sa douce Symphonie pour les fêtes, tout en sachant qu’elle ne retournerait certainement pas chez elle auprès de sa grand-mère, et de son frère. Puis les autres Serpentard resteraient pour le bal donné pour le Tournoi, peut-être qu’un membre ou l’autre penserait à s’occuper d’elle.

[520mots]

Myrielle laissa parler Isaac en silence, il lui annonçait pour résumé qu’il la laissait à Poudlard pour les fêtes. Il en fallait plus pour choquer la demoiselle qui avait essuyé bien pire durant les grandes vacances, au contraire elle se disait qu’avec un peu de chance Isaac reviendrait apaisé de ce voyage.

- C’est une bonne nouvelle, je suis contente pour toi.

Elle ne se sentait pas la force de faire de longs discours, en fait elle ne voyait pas ce qu’elle pourrait ajouter de plus. Evidemment il aurait pu choisir un autre moment pour lui annoncer, le petit déjeuner par exemple, mais la rousse avait compris depuis longtemps que l’empathie des serpentards était généralement égal à zéro. Son petit ami ne faisait pas exception. Elle regarda le nécessaire à écriture posé dans un coin d’un air lugubre.

- Aucune mauvaise nouvelle, j’écrivais à mon frère que je ne voulais plus vivre avec le poids de son affection. Ses sentiments sont trop lourd et mes épaules trop petites encore pour y faire face.

Elle se doutait que Isaac se demandait comment elle allait vivre si elle coupait définitivement les ponts avec sa famille.

- Je ne sais pas ce que l’avenir réserve…

Sûrement des mauvaises choses car elle avait un très mauvais pressentiment depuis la fin de l’été… elle se sentait seule et désespéré même en présence d’Isaac qu’elle aimait pourtant de tout son cœur. D’un geste las elle repassa la main sur sa nuque endolori. Ce n’était pas une bonne nuit.

- … J’ai plusieurs idées pour m’en sortir au cas où, en fait j’en ai même des extrêmes mais je ne pense pas avoir besoin d’y recourir.

Se jeter dans le lac pour se noyer faisait parti des options envisagés aux heures les plus noirs de son traumatisme. C’était la seule solution qui sauverait son honneur, et pourtant c’était celle qu’elle ne pouvait pas utilisé. Nul doute qu’un professeur ou un élève stupide arriverait à la sauver si elle essayait ! Pourtant sans famille et avec si peu d’amis présents mourir dignement sembler pour une Symphonie une échappatoire idéal (car elle sentait Isaac s’éloigner de jour en jour et Dawn avait ses propres problèmes). Evidemment son ton de voix et sa gestuel ne pouvait rien laisser deviner à Isaac de cet acte qui pointait comme une aiguille dans le cerveau de la belle rousse. Une seule personne était au courant dans tout le château et c’était Clément. Tout les deux avaient eu plusieurs discussion plus ou moins houleuse selon les cas et elle sentait que ce serait bien compliqué… Son demi frère était devenu le confident de ses colères alors qu’autrefois elle les disait à Isaac mais le préfet n’avait pas le temps pour ça et depuis leur dispute elle en craignait une nouvelle. Elle avait peur de le perdre alors qu’elle venait de perdre son frère qui avait été toute sa vie. Mais elle ne devait rien montrer de ses craintes, elle était fière et déjà que Isaac est perçu ses larmes était une honte en soit.

- Pour noël Drago reste au château et quelques autres aussi, je me contenterais de sa compagnie. Il n’est pas aussi spirituel que toi mais si il est seul je l’inviterais peut être au bal. Petite, je dansais souvent la valse avec mon frère et même avec ce crétin de Shinku mais ça fait un moment que je n’ai frappé de mes talons un parquet de danse.

Elle embrassa Isaac et avec un sourire faux mais présent lui demanda :

- Au fait, qu’est ce que tu fais là ? Tu devrais être couché depuis longtemps.

Il était bien une heure du matin et les rondes s’arrêtait à minuit.

[619 mots]

Contente pour lui ? Portant son regard sur elle de côté, il se demandait si elle ne s’ennuyait pas de sa présence ou si elle se moquait de ce qu’il venait de lui apprendre. Tant pis, si elle le voyait comme ça, il n’insisterait pas et n’essaierait même pas auprès de son père pour qu’elle puisse l’accompagner.

Concernant le nécessaire d’écriture, elle lui expliqua qu’aucune mauvaise nouvelle ne lui parvint. Ce fut plutôt le contraire. La jeune sorcière écrivit à son frère qu’elle ne pouvait plus vivre avec le poids de son affection. Tels avaient ses mots. Un instant, le préfet sentit la colère l’envahir, il n’osait imaginer le type d’amour qui lui portait. Ce type était néfaste à Myrielle et malgré tout, elle l’aimait. Très vite, il souhaita sa majorité pour l’enlever à cette vie. Vie d’assassin au service des Malfoy, vie qu’Isaac ne souhaita pas pour la femme qu’il aimait, vie qu’il refuserait par-dessus tout. Si elle venait à prendre la décision d’accomplir jusqu’au bout sa destinée, le jeune épris serait capable du pire. Il n’aimait pas qu’on le contredise, et encore moins que cela ne se passe pas à sa manière.

L’avenir… Lui-même avait du mal à visualiser la chose. Certes, une femme à ses côtés, mais qui ? Depuis peu, il se mettait à douter. A remettre en question ses choix, son couple. Tant que Myrielle n’était pas fixée, il ne pouvait se projeter dans le futur. Voyant qu’elle passa sa main dans sa nuque, il posa la sienne et commença à la masser pour apaiser ses tensions. « Tout ira bien… » murmura-t-il en déposant un baiser sur son front couvert de mèches rougeâtres.

Il ignorait bien ce qu’elle allait faire, maintenant qu’elle avait dit au revoir une bonne fois pour toute à sa famille, où allait-elle aller ? De quoi vivrait-elle ? Qu’elles seraient ces solutions afin qu’elle puisse s’en sortir ? Des questions sans réponses. Le jeune homme avait pensé plusieurs fois à ce qu’elle s’installe définitivement chez lui, elle aurait ses propres quartiers. Mais lui ? Serait-il capable de vivre avec elle non-stop ? Déjà que les vacances n’avaient pas été des plus faciles.

Revenant sur Noël, elle décida de rester en compagnie de Malfoy fils, et d’autres élèves de Serpentard. Elle s’ennuierait surement. Puis l’idée qu’un étudiant étranger vienne rôder autour d’elle traversa l’esprit de l’amoureux. « Mmmm oui, j’espère que tu seras sage ! » sourit-il pas très convaincu des évènements de la prochaine soirée.

Sentant les lèvres de sa douce frôler les siennes, il posa sa main sur son visage pour en dessiner les traits le temps de cet agréable échange. Quand, pour la dernière fois, avait-il échangé à tel baiser ? Trop longtemps au goût d’Isaac. Alors qu’elle y mit fin pour lui demander ce qu’il faisait si tard, le jeune préfet la ramena vers elle pour poursuivre le baiser. Depuis bien longtemps, les deux amoureux avaient laissé place aux petits bisous d’enfants pour le célèbre « french kiss », un domaine où l’on pouvait dire qu’Isaac était plus que doué.

Repu, il se sépara d’elle avec un sourire satisfait, et répondit à sa question : « Je terminais ma ronde quand j’ai croisé trois cruches de Beauxbâtons… Elles m’ont suivi jusqu’au hall d’entrée. » … « Soi-disant perdues… j’ai eu du mal à m’en débarrasser. » … « En plus, l’un d’elle me draguait. » sourit-il en faisant basculer Myrielle sur le canapé pour qu’elle soit allongée. Un peu coquin, il se positionna au dessus d’elle et vint à nouveau l’embrasser.

[594 mots]

La belle rousse ne croyait pas aux consolations de Isaac, plus maintenant. Elle le connaissait trop bien. Il ferait n'importe quoi, même le pire, pour qu'elle fasse les choses à sa manière. Myrielle était soumise par son affection à la plus stricte docilité mais son tempérament colérique et battant faisait qu'elle n'était pas aveugle. Non, tout n'irait pas bien. Elle appartenait toujours à Drago, personne ne pouvait rien contre ça. En fait, pour rire, il était arrivé que Myrielle se dise qu'elle aurait sans doute mieux fait de séduire Drago, mais tout aussi tôt elle se rendait compte qu'il était bien trop faible pour elle. Elle aimait des garçons avec de la poigne, Alex, Isaac, à côté d'eux Drago faisait pâle figure, sans ses sbires dont elle faisait partie, il n'était rien. Il pouvait être un ami, avec les serpentards il était toujours relativement gentil, avec elle en particulier car même si elle était sous ses ordres elle était bien plus forte que lui et plus intelligente que Crabbe ou Goyle.

Malgé tout quand vint le temps des baisers elle les savoura, par moment elle avait l'impression qu'elle ne plaisait plus à son petit ami, qu'il ne la trouvait plus assez belle. Avec Dawn et Elea elle faisait pourtant partie des plus belles filles de leur maison, elle ne voyait pas comment s'améliorer encore.

Isaac lui dit qu'elle devrait être sage, mais elle, elle était toujours sage. Elle portait des armes et même sous la colère jamais elle ne les pointait sur lui, elle ne regardait que lui alors que ce n'était pas son cas, la preuve on l'avait accusé de lorgner sur Dawn, la seule amie avec Clara que posséde Myrielle. Oui, la jolie rousse aimait Isaac mais elle lui en voulait aussi de détériorer leur relation. Myrielle avait frappé Blaise, un ami autrefois, parce qu'il prétait plus d'atention à la préfète qu'à elle. Elle ne lui dirait jamais ce qu'elle en pensait mais il était clair que le caractère de son petit ami était un problème, c'était ce qui la faisait souffrir, la sentir si seule. L'amour de l'un n'atteignait pas le degré de sacrifice de l'autre. Elle lui répondit pourtant avec le sourire, elle pardonnait car son amour était infini.

- Je suis toujours sage, tu devrais le savoir.

Puis vint des baisers plus profond, des calineries plus tendres et plus amoureuse qui donnèrent l'illusion à Myrielle que pour le moment tout allait bien, alors que c'était faux, elle au moins n'allait pas bien. Elle venait de rompre tout contact avec son frère et Isaac ne serait pas là pour noël. Il lui apprit ensuite la raison de son retard, ça laissa Myrielle perplexe, lui précisait il que l'une d'elle le draguait pour la rendre jalouse ? Si c'était le cas ça marchait.

- Ce n'est pas très correct de draguer le petit ami d'une autre mais je lui laisse tout de même le bénéfice du doute.

Elle passa alors sa main sur le dos de Isaac et le fit s'approcher pour le serrer encore plus contre elle, le sentir entre ses bras et prier pour que ce moment dure une éternité.

[525 mots mais ce topic me pèse...]