Promenade à l'air libre( libre à tous)

Damjan, après avoir visité sa somptueuse salle commune, partit à la conquête du parc. Ce dernier était magnifique. Une belle herbe fraîche de la rosée du matin, accompagnée de long platanes centenaire. Il n'avait jamais rien vu de tel; il était plutôt habitué aux immenses forêts de sapins enneigés des pays de l'Est. Ce contraste ne le dérangea pas. Il est toujours apte à découvrir de nouvelles choses. Il sortit par la grande porte du château pour aller s'installer dans un coin tranquille, se couchant dans l'herbe pour rêver à il ne savait trop quoi. A la vie, à ses récentes découvertes, à son futur, pourquoi pas? Il continua son périple, si on pouvait l'appeler comme ceci, rencontrant quelques élèves vaquant à leurs diverses occupations. Il fut d'ailleurs étonné par le calme qui y régnait malgré de nombreux élèves. On pouvait entendre de temps à autres quelques oiseaux chanteurs ou le craquement des branches qui battaient sous l'action du vent. Il aimait bien à ses heures perdues tendre l'oreille et analyser chaque bruit, chaque son, même le plus inaudible percer avec douceur son tympan. Puis par la suite, le reconnaître, l'identifier. Cela lui procurait une certaine sénérité. Ses muscles se détendaient, ses doigts engourdis reprenaient leurs forme initiale.

Il continua à marcher jusqu'a ce qu'il déniche un coin isolé du reste du parc, une petite parcelle d'herbe tellement verte et brillante, que l'on aurait dit qu'elle ne fut jamais foulé. Sans hésitation, il s'y installa. Les herbes hautes humides, lui mouillaient légèrement sa nouvelle robe de sorcier. Sur le moment, il ne s'en souciait guère, profitant au maximum de l'instant présent, oubliant tout ses soucis, ses tracas. Pour sombrer dans une petite méditation. Il lui arrivait même de temps à autres de fredonner un refrain de passage, un morceau de paroles en l'air. Il s'assit délicatement dans la verdure avec douceur, comme pour la préserver d'un mal qu'il ne connaissait pas. Il déplia ses bras et regarda les alentours; Ce coin en hauteur lui permettait de surplomber le reste du parc, dévisageant la grande forêt. Il n'aurai jamais cru ce dernier si grand. Il avait imaginé un petit morceau de terre, encastré entre deux ailes du château, mais pas du tout. Il remarqua également les élèves, il y en avait une bonne dizaine. Il comprit pourquoi tant de personnes s'y rendaient, il était si reposant, si beau, qu'il se promit d'y retourner assez souvent lorsqu'il serai la proie d'idées noires qui lui hanteraient l'esprit.

Puis, il s'allongea. Il sentit l'eau se mêler à ses vêtements, mais il ne réagissait pas. Il regardait les nuages; de gros cumulo-nimbus gris emprisonnant le ciel. A l'horizon, le soleil peinait à faire traverser quelques rayons qui éclairaient un semblant de terre. Il était le matin, on se serai cru le soir. Ce fut la première fois qu'il venait en Ecosse et pour tout dire, ce pays bien qu'étrange ne lui déplut guère, cela lui changeait de son pays natal; la République Tchèque, pays qui lui manquait un peu d'ailleurs. Il se remémora les longues soirées d'hiver devant un feu tiède, chacun vaquant à ses occupations, l'un lisant, l'autre cousant quelques laines pour l'hiver prochain ou encore affrontant les nouvelles du jour au travers d'un journal populaire. Il soupira à ses souvenirs, il les aimait bien. Mais qui sait? En forgerait-il d'autres? Il espéra pour. Il ne désirait pas rester vraiment seul, il aurai souhaité un ami sur lequel il pourrait se raccrocher en cas de coup de "blues" ou tout autre chose. Un confident, quelqu'un enquel il aurai entièrement confiance, un ami quoi... Il prit un petit carnet que son frère lui avait donné, lui demandant se noter de temps en temps quelque chose qu'il pourrait ensuite ramener. Il l'ouvrit, les pages vierges pâles de lignes grossières ne demandaient qu'a lues. Il prit un stylo et commença le récit de sa première journée à l'école; ses impressions, ses craintes, ses espoirs... Il raconta la cérémonie de répartition, décrivit ses sensations lorsque le choipeau se posa sur sa tête et qu'il lui indiqua sa maison. Lorsqu'il découvrit pour la première fois sa salle comune, qui serai sa nouvelle maison pour le reste de l'année, l'émerveillement qu'il avait eu en la voyant pour la première fois. Il essaya d'en tirer quelques conclusions, qu'en avait-il retenu? Avait-il apprit des nouvelles choses? Et ses découvertes? Il eu du mal à en cerner. Puis, prit dans le tourment du sommeil, il allongea sa tête dans l'herbe qui lui trempa un minimum ses cheveux blond. Il était bien, coupé du monde, réfléchissant, profitant de l'instant présent. Quand aux amis? Seul l'avenir le dira...



[773 mots] (même si ce n'est pas la semaine des 500 mots je souhaitais quand même l'indiquer)

Neville n'avait pas d'autre désir que celui d'oublier un désagréable cours de potion lorsqu'il avait pris le chemin du parc, ce jour-là. Il se sentait tout à la fois humilié, en colère et franchement terrifié. Un mélange de sentiments plus ou moins compatibles qu'il trouvait passablement éreintant.
Il avait quitté sa salle commune, se sentant sur le point d'exploser : Neville était un garçon placide - du moins en apparance - qui n'avait aucune envie de se brouiller avec les membres de sa maison uniquement à cause de Rogue. Il avait déjà tellement de mal à se faire des amis !

Neville était une sorte de Beth version masculine. Le genre d'individu dont on ne s'apercevait de la présence que lorsqu'il n'était déjà plus là. Cette situation convenait cependant parfaitement au grand timide qu'il était... Ou peut-être qu'elle était une conséquence directe de sa timidité, d'ailleurs.
Timidité que d'aucun n'hésitaient pas utiliser contre lui, Rogue en tête de liste.

Le jeune garçon accéléra un peu le pas à cette pensée. Il détestait se sentir faible et vulnérable précisement parce qu'il était intimement convaincu qu'il l'était. Personne n'aimait qu'on lui rappelle son pire défaut... Or Rogue semblait avoir un don tout particulier pour mettre à nu le grand point faible de Neville.
Le sang et or pinça les lèvres et enfonça ses poings dans les poches de son pantalon d'un geste rageur. Il shoota dans l'herbe et en détacha une grosse motte de terre humide qui alla s'écraser quelques mètres en contrebas.

C'est en la regardant dévaler la pente qu'il remarqua le jeune garçon, assit un peu à l'écart. Neville ne l'aurait probablement jamais approché si le Destin n'avait pas décidé que la motte de terre irait s'écraser contre son dos.
Le Gryffondor écarquilla les yeux avec horreur : Merlin ! Ce n'était vraiment pas sa journée... Et avec sa chance, le garçon allait se révéler être un Serpentard très très en colère.

Il pouvait encore fuir, n'est ce pas ? Il en avait le temps... Mais un brin de courage gryffondorien s'était tout de même glissé dans ses veines et lui intima de ne pas bouger. D'autant plus qu'affronter un Serpentard revenait à affronter Rogue. Indirectement, du moins.
Neville déglutit et, sans écouter la partie de son cerveau qui lui ordonnait de fuir sans plus attendre, s'approcha de l'élève agressé à coup de motte de terre en bredouillant :

- Oh ! Je suis vraiment désolé, je... je... Tu n'as rien ?

Comme si une vulgaire motte de terre était capable de briser les vertébres d'un solide garnement qui boit bien tout son bol de lait le matin, allons, allons, restons sérieux !

Neville se sentit très soulagé, que l'Inconnu-Of-The-Lake (oui, c'est beaucoup plus classe comme titre, en version bilingue, très Merlin l'Enchanteur) n'ait aucune intention de le balancer dans l'herbe pour le rouer de coups jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Mais ce soulagement fut de courte durée : Merlin ! Etait-il si évident, même pour un parfait quidam, qu'il était en colère ? Rogue l'avait particulièrement mis hors de lui ce cours-ci, c'était exact, mais il était inquiétant de découvrir qu'il ne parvenait plus à maîtriser aussi bien la situation que lors des autres scéances de tortures publiques : que se passerait-il s'il venait à exploser, la prochaine fois ?

Le jeune garçon sautilla un instant d'un pied sur l'autre, incroyablement mal à l'aise. D'autant plus que le jeune garçon qui lui faisait face était, de toute évidence, plus jeune que lui. Neville se sentait ridicule : c'était lui qui, des deux, paraissait le moins mature !
Finalement, il déglutit et rosit, les yeux baissés sur ses souliers. Il gratta un instant la terre de la pointe de sa chaussure gauche tandis qu'il triturait d'un geste machinal ses mains, cachées derrière son dos, et répondit :

- C'est euh... Enfin, je veux dire... Rogue et moi, ce n'est pas l'amour fou, finit-il par lâcher, honteux de reconnaître que c'était Rogue qui avait le pouvoir de le mettre dans un tel état de nerfs.

L'autre allait certainement se moquer de lui, voire lui faire un rappel du premier cours de DCFM de l'année ("Ah ouais ! C'est toi le gars qui a peur de Rogue ? C'est vraiment ridicule !") ce dont il se passerait volontiers. Il n'était pas très fier de cet exploit.
Se souvenant tout à coup que la moindre des politesses était de se présenter, surtout lorsqu'on venait de se montrer d'une grossiéreté sans nom (au moins, le jeune sorcier pourrait l'éviter, à l'avenir !) Neville renchérit, relevant un peu la tête :

- Oh ! Au fait, je suis Neville Londubat.

Il lança alors un coup d'oeil craintif à son interlocuteur, comme s'il s'attendait à ce que celui-ci se lève et parte en hurlant : "Au s'cours, je suis tombé sur Londubat !". Neville était plus ou moins convaincu que tout le monde mettait en garde les nouveaux venus contre lui ("Et surtout, su tu croises Londubat, fuis ou tu meurs d'ennui dans les minutes à venir !").

Malheureusement pour Damjan, ce n'était pas en affirmant sa bonne volonté d'un ton doux qu'il risquait de rassurer le jeune Londubat sur ses intentions. Après tous, les tueurs en série vous annonçaient rarement qu'ils allaient vous égorger pour vous inciter à les suivre.
Cette logique était, bien entendu, un peu extrêmiste, mais Neville manquait à ce point de confiance en lui qu'il pouvait en tomber, par moment, dans une sorte de paranoïa qui lui laissait entendre que tout un chacun ne cherchait qu'à se rire de lui. Ce qui, étant donné sa maladresse et son manque cruel de talent, était, selon lui, justifié. Il était même arrivé à la conclusion qu'il ferait probablement la même chose s'il était à la place des "autres".

Merci Merlin, cet aspect incroyablement sombre du caractère de Neville n'était pas celui qui pointait le bout de son nez le plus souvent. Généralement, Neville restait un garçon discret qui semblait un peu empoté mais tout à fait charmant. En fait, seuls les cours avec Rogue étaient réellement susceptibles de le transformer en une espèce de hérisson particulièrement récalcitrant. Les cours de Rogue et les visites à Saint Mangouste qui lui laissaient toujours un goût amer au fond de la bouche. Mais chut ! C'est un secret.

Heureusement pour Damjan (il n'y avait pas que du négatif dans cette histoire !), l'allusion à la République Tchèque tira Neville de sa méfiance. Surpris, il ne réfléchissait plus durant trois plombes à l'attitude de son interlocuteur et redevenait alors un camarade tout ce qu'il y a de plus normal. Au fond, c'était cela, le grand drame de Neville : il réfléchissait trop à la manière dont les gens le percevaient. Ce qui, quand on a une mauvaise image de soi à la base n'est pas très valorisant.

Pourtant, il redressa la tête totalement et cessa de gratter la terre du bout de sa chaussure (certainement à temps pour qu'aucune autre motte n'aille s'écraser sur la chemise du jeune garçon), l'air étonné.
Il pencha la tête sur le côté, à la manière d'un moineau, et gratifia Damjan d'un long regard de hibou encore un peu sauvage.
Finalement, il demanda :

- Oh ! Pourquoi tu viens à Poudlard alors ?

Il avait encore assez de connaissances en géographie pour savoir que la République Tchéque n'était pas exactement la porte d'à côté. Toutefois, réalisant au bout de trente secondes que sa question pouvait paraître un peu rude, il écarquilla les yeux, la mine horrifiée, et tenta de se rattraper en expliquant d'un ton gêné :

- Enfin, je veux dire, je suis très content de te rencontrer, mêmesicenestpasnécessairementréciproque, mais euh... C'est un peu étonnant, euh...

Conscient de s'embrouiller, il s'arrêta et adressa à Damjan un coup d'oeil suppliant.

Damjan espérait avoir fait le bon geste, le geste qui aurait incité Neville à retirer son armure qu'il s'était forgé aux cours de sa vie, une armure qui le rendait méfiant envers chaque personne de son entourage, chaque inconnu, en somme tout le monde. Le pauvre n'avait pas vraisemblablement d'amis, il devait rester seul dans son coin, attendant que cela passe pour passer à autre chose. Damjan voulait à tout prix l'aider, l'aider à se sentir mieux, aider quelqu'un qui selon lui était en détresse, mais pourquoi tant de moqueries, de rires envers lui? Qu'avait-il fait pour mériter cela? Et pourquoi ne réagissait-il donc pas? Peut être était-ce dut à un traumatisme lors de sa jeunesse? Un événement extrêmement douloureux qui le tiraillait? Cette idée le traversa tout d'un coup comme hypothèse plus que probable, à vrai dire, il n'en voyait pas sensiblement d'autre. Et bien, il l'aiderait, l'aiderait à lui parler de la chose qui l'avait tant traumatisé étant enfant. S'il pouvait l'aider, il le ferai! Il ferai tout son possible. Le chemin sera sans doute ardu mais le résultat sera là. Coûte que coûte, il y arriverait!

Neville semblait même déjà à commencer de sortir de sa bulle protectrice qui l'empêchait de communiquer. Il le vit enlever délicatement sa chaussure boueuse de la terre et se replacer un semblant normalement. Enfin des résultats? Cela paraissait déjà une belle victoire! Lui avoir permis de sortir de sa torpeur, de sa paralysie. Un sourire apparu en coin sur son visage. Cela commençait bien, pourvu que cela continue! Puis, Neville lui rétorqua à son grand étonnement, lui demandant pourquoi, alors qu'il venait d'un pays de l'Est, il se trouvait à Poudlard. Son sourire se trouva mal en point. Était-ce une menace? Un acte de racisme envers ceux de ces contrées? Mais il se souvint qu'il avait entendu parler d'une école se trouvant en Bulgarie appelée Drumstang, non Durmstrang. Faisait-il allusion à cette dernière? Se demandant pourquoi, habitant plus près de la Bulgarie que de l'Écosse, n'y avait-il pas suivi ses études là bas? Si cela était le cas, cette question était d'une grande maladresse. Elle pouvait être interprété d'une multitude de choses et il espérait avoir choisit la bonne, comme il espéra que Neville avait voulu dire cela. Son corps se détendit, il avait cru au drame mais enfaîte non. Il fut soulagé. Il comprit cependant une chose, Neville, désirant de trop bien faire, se loupait souvent. Qu'a cela ne tienne! Personne n'est parfait après tout! Même lui, loin de là...

Puis, Neville réajusta de lui même se phrase trompeuse, preuve qu'il n'était pas bête du tout, juste maladroit. Neville balbutia qu'il était enchanté de le connaître et ajouté quelques mots à voix basse qu'il ne put déceler. Pourquoi? Étais-ce une manœuvre d'excuse pour filer sitôt après? Ou désirait-il vraiment corriger sa phrase? Damjan supplia le plus grand magicien de la République Tchèque, Alvidio Dubroyvnic, décédé voila plus de 150 ans de lui venir en aide, le porter secours dans sa tâche d'une extrême complexité, l'aider à parvenir jusqu'au bout! Ne pas se relâcher! Arriver à son but. Mais, voyant que de dernier n'exécutait aucun signe pour faire avancer les choses, Damjan vit qu'il devait se débrouiller seul. Sans aide ni personne. Il ne voulut pas ajouter comme un grand, il détestait vraiment cette expression. Mais que dire? Lui avouer tout? Non, trop précoce, trop bête finalement, voila le meilleur moyen de le faire fuir. Bravo... Il opta pour dire la même chose, mais plus appuyée, sans hésiter, qui sait? Serai-ce le déclic tant attendu?

Hey Neville! Moi aussi enchanté! Pour te répondre, mon père est ambassadeur en Angleterre, ce fut donc plus aisé de me scolariser ici plutôt qu'ailleurs. Je suggère que nous bougions? Et si nous allions discuter dans notre salle commune, après tout, nous sommes bien dans la même maison!

Ces mots lui étaient sortis de la bouche en un éclair, il ne les avait pas contrôlés, ils avaient filtrés. Mais il sut qu'il avait raison, le meilleur moyen de détendre l'affaire était ce changer de lieu, lieu qui avait fait mal commencer les choses.

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