Je dois faire de la pubeuh [Sirius]

Aïe, mais quelle idée stupide d'avoir suivi la jeune excitée... A peine avait-il aboyé aux oreilles de Lilith, pensant ainsi lui offrir la peur de sa vie, ou même la dégoûter passablement, Sirius se vit saisir par la tête et crier aux oreilles... Ses oreilles dotées de tympans beaucoup plus sensibles que ceux de la jeune femme, soit dit en passant.

S'il voulut au départ se défaire brusquement de cette étreinte impromptue, Sirius se vit contraint de réfléchir aux arguments frappants de Lilith. Détendant progressivement son corps duveteux, Sirius se mit à remuer frénétiquement sa queue, allant jusqu'à ignorer les gazouillements proprement ridicules de la jeune femme enjouée. Ah, mais si on le caressait avec autant de bonne volonté, il voulait bien faire face à tous les faciès en cul de poule attardés!

Sans s'apercevoir que sa patte arrière droite était secouée par un tic nerveux, Sirius profitait honteusement de la présence de Lilith, car sous sa formé de chien, les caresses derrière ses oreilles pointues étaient peut-être la chose la plus agréable au monde...

Mais d'où viens tu toi ? tu es tout seul ? Dis je peux t'adopter ?

Hum, quoi, hein...? Oh, voila qu'elle lui parlait. Mais enfin, comment voulait-elle qu'il lui réponde... Elle s'était aperçu, oui ou non, qu'il était UN CHIEN? Et sauvage qui plus est, alors pour l'adoption... Hum, oui, mais elle était vraiment douée pour les papouilles manuelles...

Non, mais qu'est-ce qu'il pensait...?!

Paresseusement, Sirius balança sa tête de droite à gauche, argumentant ce "non" d'un petit grognement heureux. Changeant de position pour offrir son dos à Lilith - oui, les oreilles, on s'en lassait vite - il observa distraitement la donzelle sortir d'on ne sait où un petit sachet en papier. Après quelques secondes, elle sortait du paquet un petit bonbon bleu, le fourrait dans sa pouche et profitait visiblement de cette débauche de saveurs. Miam, miam, miam, mais lui aussi en voulait un!

Oubliant délibérément que son vocabulaire était considérablement réduit par son cerveau de chien, Sirius tira la langue pour tenter de happer l'autre bonbon que venait de sortir Lilith. Il le manqua mais réussit à étaler une couche considérable de bave gluante sur la main de la jeune femme... Oh, ça arrivait à tout le monde...

Il aboya d'un air exigeant, quémandeur, tout en avançant la gueule vers le sachet désiré. Sirius était massif et il ne se rendit pas compte qu'il pourrait faire basculer Lilith à la pousser comme ça... Qu'à cela ne tienne, il referma ses mâchoires sur la paquet de sucreries sans laisser le temps à sa propriétaire de faire quelque chose, et le museau pris dans d'agréables parfums de bonbons, il secoua la tête...

... déchirant le sachet qui renversa dans toute la pièce son contenu de gourmet.

venait pourtant de lui demander Lilith.

Baissant la tête, les oreilles, la queue; désolé pour son geste trop brusque - bon en fait, il s'en moquait un peu mais il voulait des caresses, que diable! - Sirius adopta la parfaite attitude du chien penaud, tellement attendrissant. Oh, et puis il pouvait répondre à sa question, non? De toute façon, si elle comprenait, c'était déjà un exploit...

Se concentrant pour articuler clairement avec ses cordes vocales trop étroites, Sirius ferma les yeux... Pour finalement aboyer:

- " BWAGEH WIWHIOUS!"

Ce qui était en soi assez loin du "Je m'appelle Sirius" originel, il fallait se l'avouer. Mais bon, ce n'était pas donné à tout le monde de parler en chien, quand même!

La situation devenait étrangement... amusante. Lèchant ses babines pleines de sucre, Sirius avait abandonné son air de chien battu pour jeter de petits coup d'oeil avides un peu partout. Des bonbons, plus ou moins gros, roulaient encore sur le plancher et parsemaient le sol de la cabane. Sirius aboya, visiblement partagé entre deux modes d'action: rester avec Lilith à se faire dorloter, ou aller chercher les bonbons. Choix très difficile, malheureusement.

Haaaaa ... Enchanté .... venait de dire Lilith, après une série de cris stridents parce qu'il avait ma-len-con-treu-se-ment renversé son paquet de bonbons, et Sirius pencha la tête de côté.

Aaaah? Elle l'avait vraiment compris? C'était plutôt à éviter, en fait, parce que le prénom Sirius ne courait pas les rues et que... Oh, non, non finalement elle n'avait pas du comprendre, sinon elle... Elle aurait fait quelque chose! Toute personne normale qui aurait vu un chien réfléchir puis se présenter grâce à un "Bwageh Wihious" - facilement attribuable à un "Sirius" - aurait pris la fuite automatiquement!

... En même temps, qualifier Lilith de "normale" relevait d'un euphémisme à la limite de la bêtise.

Le chien écarta ses mâchoires, et pendant un instant, l'image frappante de quelqu'un qui souriait resta ancrée sur ses babines. Et elle? Comment s'appelait-elle? Sirius se campa sur ses quatre pattes puis beugla:

- " HEEE WHOUAH(f)?"

Notons que le point d'interrogation est une annexe puisque les chiens n'ont pas la faculté de donner cet aspect chantant à la fin de leur phrase. En clair, il lui demandait son nom mais ce n'était peut-être pas ce qui ressortait le plus à l'oreille humaine lorsqu'on entendait ces aboiements.

Restait encore à savoir si Lilith était humaine...

Drôle, très drôle de jeune femme... Elle semblait réfléchir à ses aboiements, tout comme lui l'avait fait à ses cris suraigus, et parvint même à décrypter le sens caché derrière trois grognements et un claquement de langue. Sirius n'y aurait jamais cru, mais peut-être que sous cette tignasse excentrique se cachait un cerveau de génie... ou peut-être , juste un cerveau... Déjà...

Agrémentant Lilith de quelques jappements victorieux, comme s'il la félicitait de cet éclair d'intelligence aussi soudain que stupéfiant, Sirius se remit à balancer sa queue de haut à droite sans s'en rendre compte. Finalement, cette rencontre importune avait du goût et il ne regrettait pas le "danger" qu'il courait à se rendre de nouveau dans cette Cabane et s'apitoyer sur leurs passés liés.

Moi, c'est Lilith Shupsuey, Gérante du magasin de Bonbons Pink Dream sur le CHemin de Traverse, et Mârveilleuse créatrice des bonbons qui tu as saccagé!

Sirius hocha sa grosse tête poilue, mais n'ajouta aucun aboiement à cette manière de dire "enchanté". L'odeur qui se dégageait du paquet de bonbons que Lilith avait rapidement réparé était tout à fait... Exquise. Irrésistible. Délicieuse. Il lui en fallait.

Ah, et il ne connaissait pas ce nom, bien que Shupsuey... Ne lui était pas totalement étranger... Sans doute la mère de cette jeune, très jeune personne avait été à Poudlard en même temps qu'elle. Sirius, à ses pensées, se rapprocha dangereusement du sachet de bonbons, la truffe en avant et ses babines bavantes.

Hey mais dit moi, alors tu comprends ce que je dis??? c'est bizarre pour un chien chien comme toi, et comme tout les autres chiens aussi ...

Hummm? Sirius se figea brusquement, car une sorte de petite alarme s'était déclenché dans son cerveau canin. Il ne fallait pas qu'elle le trouve TROP intelligent, il ne fallait pas éveiller de soupçons... Il n'était qu'un chien, c'est ce qu'il fallait se dire...

Oh, mais Lilith n'avait pas l'air tellement... redoutable... ni dégourdie, accessoirement... Enfin, comme il l'avait pensé de manière volatile, ce n'était peut-être qu'une façade, ce côté fou, trop dynamique, un peu décérébré, mal règlé, mal articulé... une façade qui cachait un esprit vif et une logique impalpable... Hum, non.

Négligeant de noter l'appellation douteuse de "chien-chien", Sirius fut pris d'un geste très étrange, très peu ortodoxe chez un animal: il secoua le haut de ses pattes avant, ses épaules donc, comme un humain qui aurait un mouvement d'incertitude; comme un humain qui hausserait les épaules. Puis, de nouveau, Sirius hocha la tête: oui, il comprenait Lilith et c'était en effet déjà un exploit en soi.

Et maintenant, il avait le droit à un bonbon?

En manque de caresses [HJ: IL N'Y A ABSOLUMENT AUCUN SOUS ENTENDU DANS CE DEBUT DE PHRASE! xD], Sirius se rapprocha de Lilith et déposa ses pattes sur ses genoux, le regard suppliant, presque larmoyant, et les oreilles basses: technique universelle qui avait longuement fait ses preuves mais qui malheureusement ne marchait que chez les enfants ou les femmes ou les simples d'esprit (ou les trois réunis, comme aujourd'hui). Bien entendu, cela ne fonctionnait que lorsqu'il était en chien...

Il approcha d'un air innocent sa truffe du sachet sucré, sans mouvement brusque cette fois pour ne pas repousser la pauvre Lilith; reniflant avidement un Greg's, Sirius poussa un petit glapissement plaintif. Refuserait-on quelque chose à ce chien aussi beau que mignon?

Il était intéressant de se demander si autant de caresses lui feraient plaisir sous sa forme humaine. D'ailleurs, Sirius s'accorda quelques minutes pour réfléchir à la question tandis que les mains apparemment expertes de Lilith parcourait sa fourrure dans de très agréables cajoleries. Hummm, peut-être, peut-être pas, quelle importance...? Il n'allait pas se montrer sous sa vraie forme pour faire la différence, non?

Légèrement amorphe grâce à Lilith qui l'endormait de plaisir avec ses caresses, Sirius fut tout de même assez conscient pour redresser les oreilles lorsqu'elle lui présenta la bonbon. Sans se soucier de l'air un peu bête (un peu?) qu'elle avait pris juste avant, Sirius se rapprocha et happa le bonbon de Lilith d'un coup de langue.

Au départ, il n'y eut aucun effet. Sirius poussa un autre petit glapissement pour exprimer son désir d'autre caresses - la jeune femme en rose s'était arrêté, scandale! - puis il se paralysa, les yeux grands ouverts.... avant de hurler à la mort.

Surexcité, Sirius aboya, recula, sautilla partout autour de la pièce, comme fou. On aurait dit une puce de 1 mètre sur 1, complètement dégérénée, qui aurait été capable de grimper aux murs avec moins de gravité... Même lui ne comprenait pas ce qui lui arrivait, dans sa tête, dans son cerveau, tout était brouillé, et il fallait qu'il court, qu'il court, qu'il saute, qu'il aboie!

Considérant Lilith au milieu de la pièce, Sirius décida de jouer un peu avec elle. Il se rapprocha furtivement, comme un fauve à l'affût, puis s'arrêta, fit quelques pas en arrière, revint sur elle. Sa position en était presque comique: les pattes supérieures fermement campées en avant, le dos et l'arrière-train relevés pour un torse voûté; s'il avait sauté en cet instant sur la jeune Lilith, rien n'aurait paru étonnant...

Et, comme il n'y manqua pas... Sirius, dans un aboiement héroïque, bondit vers Lilith tel le diablotin fougueux s'extirpant de sa boîte. Il lui atterrit dessus, joueur et fou-fou, et roula en même temps qu'elle sur le sol échardé, lappant à qui mieux-mieux le beau visage de la demoiselle. Slurp! Ce genre de geste qu'il ne pouvait pas faire tous les jours lui provoquait un plaisir pervers... Uhm, non, ça, c'était à cause du Gregs.