Une drôle de demande [Pv Susan]

Susan faisait partie des heureux élus qui bénéficiaient de la salle de bain des préfets, nettement surpeuplée - et pour cause ! - que les basiques salles d'eau des élèves ! Mais c'était normal, aussi ! Il fallait bien que la dure charge de préfet comporte quelques avantages sans lesquels personne ne voudrait être préfet.
Bref, nettoyée, peignée et sentant bon le shampooing à la fleur de lotus - encore un de ces trucs que le coiffeur vous conseille, officiellement pour la beauté de vos cheveux, officieusement pour augmenter son chiffre d'affaire - Susan entra vivement dans la salle commune, sa trousse de toilette dans une main, sa serviette humide jetée sur l'épaule droite.

Il commençait à être tard et elle avait faim, aussi entreprit-elle de se frayer un chemin tortueux parmi les nombreux élèves réunis dans la salle commune pour aller déposer tout son bardas dans les dortoirs où elle esrpérait bien trouver également Hannah qui, peut-être, accepterait de descendre petit-déjeuner avec elle.
Alors qu'elle contournait stratégiquement un groupe de secondes années qui piaillait à qui mieux-mieux en faisant de grands gestes, la jeune fille se retouva accolée à la table de travail d'Alister.

Navrée de le déranger en pleine réflexion (pensez donc, un cinquième année, il devait réviser pour ses BUSES !), la rouquine lui adressa un sourire contrit tandis que ses joues adoptaient une teinte rose plutôt prononcée.
Elle déglutit difficilement, persuadée qu'Alister allait lui tenir rigueur de cette intrusion et souffla un timide :

- Je suis désolée.

Et d'esquisser courageusement un pas en direction de l'escalier menant au dortoir... Avant de reculer à nouveau, un des secondes années, pris dans un récit visiblement passionnant, ayant manqué de peu de lui coller son coude dans le nez. Ce qui aurait été du plus bel effet pour le bal du lendemain : car y aller sans cavalier était une chose, mais y aller sans cavalier et avec un nez jaune violacé en était une autre.

Alister n’avait pas vu Susan entrer dans la salle commune tellement maintenant il y avait du monde. Ce n’est qu’une fois qu’elle fut près de sa table et qu’elle s’excusa qu’il l’aperçu, il se leva pour ne pas que la jeune fille s’en aille mais il c’était levé trop brusquement et avait épanché son encriers sur son parchemin.

- Oh non ! dit-il en constatant les dégâts qu’il avait causé.

Le jeune Poufsouffle soupira en plus il avait oublié sa baguette en haut dans son dortoir, décidément, il n’avait pas de chance aujourd’hui. Il regarda Susan qui manqua de peu de recevoir un coup de coude de la part d’un jeune homme. Ne pensant plus à son parchemin, ni même à sa tenue vestimentaire il se précipita vers Susan et la prit par le bras. Sans faire très attention par à sa manœuvre il avait retourné la jeune fille qui se retrouvait maintenant le nez collé dans son peignoir. Il l’a retira de là d’un geste vif en la tenant par les épaules et soupira, décidément ce n’était vraiment pas son jour.

- Ma…, mademoiselle Bones…, Susan ! dit-il en commençant à rougir, il enleva ses mains de ses épaules et essaya de la regarder droit dans les yeux. Voilà, je…, je me demandais…, si vous…, si tu ! SituavaisuncavalierpourlebaldeNoël ? dit-il en une seule phrase et au si vite qu’il le pu.

Alister regardait toujours la jeune fille et espérait vivement qu’elle lui dise qu’elle n’avait personne pour aller au bal de Noël.

Le plafond se serait abattu sur la tête de la pauvre Susan qu'elle n'en aurait pas eu l'air plus hébétée. Sans crier gare - et alors qu'elle était tranquillement occupée à chercher un petit trou dans le groupe de secondes années par lequel elle pourrait s'éclipser sans dommage - Alister l'attrapa par le bras et elle se retrouva le nez collé contre un... euh... Un peignoir ?
Affolée, Susan songea sérieusement pendant un moment qu'Alister était tellement en colère contre elle qu'il allait la secouer comme un saule congneur jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Dans un réflexe de survie, elle envisagea de se débattre, juste avant qu'Alister ne la prenne par les épaules pour décoller son nez de son peignoir.

Susan avait viré au rouge pivoine : mais qu'est ce qu'il lui voulait, à la fin ? Elle leva deux grandes prunelles suppliantes sur son aîné, l'air de dire "S'il vous plaît, ne me faites pas de mal !"
Les yeux écarquillés, la rouquine se sentait tout à coup toute petite, face au grand Alister et atrocement vulnérable. Il n'allait pas la frapper, tout de même ? Les Poufsouffle étaient censés être les gentils, dans l'histoire !
Alors qu'elle s'apprêtait, abandonnant toute dignité, à fondre en sanglots convulsifs, Alister prit la parole, visiblement plutôt mal à l'aise.

L'oreille bourdonnante de panique de Susan ne saisit pas bien tous les propos du jeune garçon, d'autant plus qu'il avait tendance à parler vite, surtout sur la fin. Il lui sembla percevoir les mots "bal" et "cavalière" mais son cerveau ne pouvait pas improviser une phrase sensée à partir d'eux.
Aussi cligna-t-elle des yeux plusieurs fois de suite avant d'oser un timide :

- Euh... Pardon ?

Alister savait qu’il avait parlé un peu trop vite et que la jeune fille ne savait sûrement pas ce qu’il lui avait demandé. Cependant au fond de lui c’est ce qu’il avait espérait, que la jeune fille lui dise qu’elle avait comprit et qu’elle irait avec lui au bal. Mais, malheureusement la jeune Poufsouffle n’avait absolument rien compris à ce qu’il avait bredouillé entre ses dents.

- Je…, je me demandais…, si…, si tu avais un cavalier pour le bal, lui demanda-t-il en baissant les yeux.

Alister rougissait à vue d’œil et n’osait pas relever les yeux de peur que Susan le foudroie du regard, ou pire qu’il lise dans le regard de la jeune fille qu’elle était navrée pour lui car elle ait déjà un prétendant. Le jeune Poufsouffle savait qu’il n’était pas très doué avec les filles et il pensait avoir commis une erreur en lui demandant si elle avait un cavalier.

- Ou…, oublie ce que je viens de te dire, dit-il en soupirant. Tu dois sûrement avoir quelqu’un, pardon de t’avoir ennuyée Susan, lui dit-il en se dirigeant vers son dortoir.

Le jeune homme ne c’était même pas rendu compte qu’il n’avait pas vouvoyé une seule fois la jeune fille ce qui pour lui était une grande première. Il commença a monter les marches sans grandes espoirs que la jeune fille le rattrape.

Si Susan n'avait pas discuté un peu plus tôt dans la semaine avec Hannah du fameux bal de Noël et si Justin ne lui avait pas parlé pendant une heure de la décision d'Ernie concernant sa cavalière, elle aurait probablement cligné des yeux plusieurs fois de suite en demandant "Quel bal ?"
Et Susan cligna effectivement des yeux. Si elle était pervenue à enregistrer qu'un bal avait lieu à Noël, elle s'était également fait à l'idée qu'aucun cavalier potentiel ne viendrait tocquer à sa porte pour lui demander de l'y accompagner. Ce qui, au fond, était un soulagement : elle préférait mille fois aller seule au bal plutôt que de se retrouver à écrabouiller les pieds d'un malheureux innocents toutes les trente secondes.

Aussi demeura quelques secondes parfaitement abasourdie quand Alister reformula sa question. Pardon ? Mais c'était une blague. Comment quelqu'un comme Alister pouvait sérieusement penser à aller au bal avec elle ? Elle était Susan Bones, enfin ! Restons sérieux !
Mais devant la mine défaite du jeune garçon, Susan en vint à envisager sérieusement sa requête. Si il lui faisait vraiment une farce, il était très bon comédien !
L'air désolé du garçon eut raison de sa méfiance aussi s'exclama-t-elle, rougissant à son tour (de toute façon, elle était déjà rouge avant) et le coeur battant à l'idée qu'elle puisse vraiment être en train de répondre à une demande de euh... Cavalerie ?! pour le bal :

- Bien sûr que je suis d'accord !

Puis, parce qu'elle se sentait horriblement mal à l'aise, surtout avec ces crétins de secondes années qui s'étaient arrêté de parler quand elle avait crié, elle rajouta plus doucement, en se tripotant machinalement les doigts :

- Hum, enfin, si ça ne te dérange pas...

Alister entendit Susan lui répondre par l’affirmative à sa demande, le jeune homme ne cru d’abord pas qu’elle lui avait dit qu’elle était d’accord d’aller au bal en sa compagnie. Mais pour en être vraiment sûr il redescendit les marches et regarda la jeune fille, qui lui disait que si ça ne le dérangeait pas bien sûr. Il descendit alors les marches à une allure folle et s’arrêta net devant la jeune fille et lui sourit.

- Merci Susan, dit-il en lui déposant un léger baisé sur sa joue.

Le jeune homme était heureux, il se précipita vers les dortoirs des garçons, quand il se rendit compte qu’il avait oublié de dire l’heure à Susan. Il redescendit alors en espèrent que la jeune fille était toujours aux pieds des marches.

- Susan, je serais devant la Grande Salle à 19 heures, lui dit-il avant de s’éclipser une nouvelle fois vers les dortoirs.

Il rentra dans les dortoirs des garçons tellement joyeusement, que les garçons encore présents se retournèrent vers lui. Mais Alister ne s’en formalisait pas, il avait une cavalière pour le bal de Noël et c’est tout ce qui lui importait. Il se dirigea alors vers les douches pour se changer les idées mais aussi pour avoir une autre odeur que celle de son corps.

*Je me demande si monsieur…, si Alexander sera là*, se dit-il en sortant de la douche pour s’essuyer le corps.

Il plaça ensuite la serviette autour de sa taille et se dirigea vers le miroir, il regarda ses cheveux qu’il trouva un peu trop long. Une mèche tomba alors avec élégance devant ses yeux d’un bleu presque transparent.

*Enfin…, je suis content que Susan ait accepté mon invitation au moins j’ai une cavalière et qui n’est pas stupide*, se dit-il en se souriant devant la glace.

C’est alors que quelqu’un frappa à la porte de la salle de bain, le jeune homme savait que les cinquièmes années avaient tous prit leur douche, donc ce n’était pas possible que l’un deux lui demande de se dépêcher. Alister ouvrit la porte toujours en essuie de bain enroulé au tour de sa taille, il se sentit soudainement tiré par les épaules et un mastodonte entra dans la salle de bain. C’était un Septième année qu’il connaissait de vue, de toute façon le jeune homme ne parlait que très rarement, il se contentait d’étudier tout comme Cédric Diggory. Alister s’habilla pour redescendre finir ce qu’il avait entrepris dans la Salle commune c'est-à-dire son devoir de potions. Une fois, en bas des marches, il vit que la salle était encore plus remplie que d’habitude, que certain faisait leur demande et que d’autre était en charmante compagnie. Le jeune homme décida de détourner les yeux et de se concentrer sur son objectif retrouver sa table, ce n’est que cinq minutes plus tard qu’il arriva à s’asseoir à celle-ci, constatant les dégâts, qu’il avait créer. Il soupira car tout ce qu’il avait fait depuis le matin, n’avait servit à rien tout c’était effacé à cause du sort qu’il avait lancé sur son parchemin.

****
512 mots

Check

Susan n’était certes pas quelqu’un de stupide. Mais quand Alister redescendit les escaliers en quatrième vitesse pour lui coller une bise furtive sur la joue sans s’exclamer, à moitié mort de rire «Mouarfmouarf ! La bonne blague, non mais tu as vu ta tête ?», la petite Poufsouffle se trouva dans l’obligation de prendre sérieusement sur elle pour ne pas pouffer sottement.

Si elle parvint à conserver un semblant de dignité en s’épargnant une séance de gloussements digne d’une petite dinde en pleine action, ses joues, elles, passèrent du rouge brique au pourpre coup de soleil salement douloureux. En fait, elle avait, en cette minute précise, la désagréable impression que les elfes de maison auraient pu faire cuire sans peine les œufs brouillés du petit-déjeuner sur sa figure. Charmant !
Son sentiment de gêne se trouvait – pour ne rien gâcher – accentué par la bande de secondes années qui, elle, ne se privait pas de ricaner bêtement. Susan leur jeta un coup d’œil courroucé (ce qui n’eut pour effet que de redoubler l’hilarité de la joyeuse troupe) avant de tenter une percée, avec la dignité du flamant rose en proie à un yoyo diabolique, vers le dortoir des filles.

Manque de chance pour elle et ses jambes tremblotantes d’émotion, ce fut précisément le moment que choisit Alister pour venir lui dire à quelle heure il l’attendrait. En voyant son cavalier – comme le mot sonnait étrangement à ses oreilles de Peter Pan version féminine ! – Susan passa directement du pourpre au cramoisi brûlure au second degré. Cette fois-ci, même les œufs n’auraient pas résisté. Il faisait décidemment très chaud, dans cette salle commune, non ?
Confuse et balbutiante (bon sang, pourquoi avait-il fallu qu’il lui demande alors que la salle commune était bondée ?), elle répondit d’une voix inaudible :

- Euh oui… Euh… Très bien… Je veux dire… D’accord… Euh…

Mais un enchaînement de «euh» bégayant supplémentaire était inutile. De toute évidence, Alister avait déjà regagné ses pénates. Susan demeura bêtement plantée dans la salle commune trois minutes de plus, attendant certainement que la température descende pour oser bouger un orteil (des fois qu’elle ferait une syncope !), trop abasourdie pour reprendre, de toute façon, directement contact avec la réalité, avant de secouer la tête d’un air rêveur et de fendre, cette fois-ci sans encombre, le petit groupe amassé à l’entrée des dortoirs pour monter jusqu’au sien afin d’y déposer ses affaires, comme elle le prévoyait à la base.

Tout en gravissant les marches, Susan eut un sourire à la fois amusé et un peu effaré : elle venait de se souvenir de sa conversation avec Hannah, quelques soirs plus tôt. Son amie lui avait assuré qu’elle ferait un très joli couple pour le bal de Noël, avec Alister, propos que Susan s’était empressée – on s’en doute – de démentir avec une pudeur gênée. Visiblement, Hannah avait des talents divinatoires bien supérieurs à ceux du Professeur Trelawney.
Discrètement – et juste avant de pousser la porte du dortoir – Susan se pinça le bras pour vérifier qu’elle ne rêvait pas. Aïe ! Bon, visiblement non, elle était bien réveillée. Quoique… Peut-être s’était-elle pincée en dormant, ce genre de chose arrivait.

Avec un indicible soupir, la jeune fille franchit le pas de la porte, déposa ses affaires sur son lit avant de s’y laisser tomber, encore toute retournée de son «aventure». Elle aurait bien aimé avoir Lavande, Parvati ou Hannah sous la main pour qu’elles l’aident à remettre un peu d’ordre dans ses idées embrouillées. Après tout, c’était elles, les reines du euh… Comportement adolescent ?
Mais la meilleure façon de les trouver était encore d’aller dans la Grande Salle, où tout le monde devait être attablé. Susan quitta donc sa couette douillette et, après avoir traversé en catimini la salle commune, entreprit d’aller prendre un solide breakfast pour se remettre de ses émotions.

(639 mots)

Check