Papotage entre filles (PV Léa)

Cordélia s'ennuyait énormèment, Jan était parti faire on ne sait quoi sans elle et les autres avaient disparus tout bonnement du bateau. La jolie brune avait donc décider en toute bonne conscience d'aller à la bibliothèque pour écrire à Julia. Une lettre par semaine était leur côta qu'elle s'était fixé au dépard mais finalement elles s'écrivaient bien plus que ça. Il faut dire que les évènements de la petite vie de l'américaine s'y prétait. Une fois dans la bibliothèque de Poudlard, Cordélia s'installa dans un coin très reculé du reste du lieux parce que si Krum avait la bonne idée de venir il y aurait avec lui ses groupies et la brunette voulait avoir un peu de calme.

Suçant le bout de sa plume pour se concentrer, elle finit par mettre au clair ce qu'elle voulait dire.

"Chère Julia,

Ta dernière lettre m'a un peu génée. Moi ? Amoureuse de Jan ? En plus tu oses sous entendre que c'est réciproque. Tu divagues... Du moins j'espère. Jan est mon meilleur ami, j'ai un peu de mal à envisager notre relation autrement. D'ailleurs j'ai même du mal à envisager une relation tout court.
Cependant tu es souvent plus perspicace que moi... donc je vais faire la plus grosse bêtise de ma vie dans quelques jours. Nous sommes bientôt le 22 novembre et comme à mon habitude je vais préparer un petit quelque chose pour Jan, sauf que là le petit quelque chose va rimer avec tête à tête et robe de soirée. Si il se passe quoi que ce soit je n'aurais qu'à m'en prendre à moi même et un peu à toi. Tu m'as mise le doute et maintenant ça me perturbe. Tu te rend compte qu'à cause de ça je vais mettre une robe pour aguicher mon meilleur ami ? Rah, ça me file la migraine rien que d'y penser. D'ailleurs à ce propos j'ai souvent la migraine ces derniers temps. J'ai été voir l'infirmière d'ici mais elle m'a dit qu'apparement j'étais en pleine forme et que ce serait psychosommatique. En gros c'est le même diagnostique qu'il y a trois ans. C'est très douloureux et il arrive même que ça me pousse à bout. J'espère que lors de ma petite soirée ça n'arrivera pas, ça gacherais tout.
Tu dois penser que c'est un peu mesquin de faire tout ça pour ça mais plus que Jan c'est moi que je dois tester. Il faut que je sache pour ma tranquilité d'esprit si tu as raison ou pas. Par contre si tu as raison je ne sais pas ce que je dois faire. Lui dire est à proscrire.
Pourquoi faut il que les sentiments évoluent ? Ne pouvons nous pas nous contenter tout simplement d'être amis ? Je n'ai pas envie de souffrir à nouveau tu sais...
Je devine ce que tu vas me dire, Jan n'est pas Ben. Jusque là, je suis d'accord, mais l'amour ne sert qu'à faire souffrir. J'en ai fait l'expérience et je ne veux plus jamais donner mon coeur... Tout mon corps s'y refuse de toute façon. Alors sincèrement, je prie pour que tu ais tord...
A part ça j'espère que Jan a pensé à t'écrire.
Je t'adore,
Prie la lune pour moi.

Cordélia"

Elle relu sa lettre et elle se rendait bien compte qu'elle était paradoxal mais se serait à Julia de faire le tri. Cordélia avait la tête en ébullition et sa migraine était revenu. Roulant le parchemin et le cachetant elle le rangea dans son sac avant de poser ses coudes sur la table pour tenir sa tête encore trop douloureuse. Même lorsque la douleur se calma elle continua à rester prostrée, réflechissant à tout ce qui se passait et qu'elle ne contrôlait pas. A commencer par son propre coeur...

La journée de cours avait été assez épuisante pour la jeune irlandaise. Les professeurs semblaient s’être acharnés sur leur dos en les couvrant de devoirs. De plus, passant la vitesse supérieure dans les cours, elle avait un peu de mal à suivre pendant la prise de notes. Ne voulant pas ennuyée ces collègues de classe, elle se rendit à la bibliothèque pour compléter ses informations.

Elle commença par l’histoire de la magie, mais s’en lassa très vite. Passant à la métamorphose, elle s’intéressa aux sortilèges de transfert. Après avoir tout revu dans le moindre détail, elle vint glisser son magasine de Quidditch dans le manuel du parfait botaniste.

Par chance, aucun article ne semblait parler du Club de Flaquemare. La couverture était destinée à Viktor Krum. Et oui, on parlait encore de l’homme de la coupe du monde, et ce sorcier parcourait les couloirs de Poudlard en ce moment. Elle n’avait pas été lui parler, elle ne voulait pas passer pour la groupie en furie. Elle ne l’était pas pour tout vous dire, elle préférait de loin son parrain. Tout ce que Léa voulait était d’échanger quelques points de vue sur le sport, et non un autographe ou un sourire. Ne le trouvant pas à son goût, elle ne chercherait pas à lui faire les yeux doux… pour ça, elle préférait le physique de Jan, le frère de Juliette – un vrai apollon – ou encore… « M’enfin… », se dit-elle pour réflexion en voyant le jumeau Harkin apparaitre dans ses rêveries.

Pourquoi surgissait-il dès qu’elle avait une pensée pour un garçon assez agréable physiquement. Bon, ok. Jonathan était beau sorcier, un tantinet trop jeune – un an ça va encore, enfin peut-être pas. Tout en réfléchissant, elle se dit qu’on entrait à Poudlard à l’âge d’onze ans, donc il pouvait très bien être de la même année qu’elle mais nait après septembre. Soit, pourquoi chercha-t-elle à savoir absolument l’âge du frère de Rawane ?

Hochant la tête, elle se leva pour aller ranger les livres, veillant bien à reprendre son magasine qu’elle planqua dans son sac. Madame Pince n’était pas fan des magasines et encore moins s’ils parlaient de sport. A travers, la double rangée de livres, elle aperçut une silhouette familière. Cordélia était assise dans un coin retiré de la bibliothèque. Etrangement elle était toute seule.

S’emparant de son sac, elle longea la colonne de livre et arrivée au bout, tourna à gauche pour la rejoindre. « Salut ! » dit-elle spontanément pour se faire remarquer. Souriante, et le regard pétillant, elle prit appui sur le siège d’en face après un petit geste de la main. Elle leva les yeux autour d’elle, pas de danois à l’horizon. « Est-ce que Jan va bien ? » demanda-t-elle un peu déboussolée de ne pas le voir aux côtés de l’américaine. Enjambant le dossier, en souhaitant que madame Pince n’est rien vu, elle tomba assise dans le divan et tandis un peu la tête vers elle. « Il n’est pas malade j’espère. » espéra-t-elle tout en fixant. « Enfin, ca me fait bizarre de vous voir l’un sans l’autre… » émit-elle en tirant son sac sur ses genoux, toujours un rien avancée vers la jeune fille souhaitant en savoir plus. Léa, tu es trop curieuse.

La belle américaine manqua de peu de sursauter quand Léa lui adressa la parole. Reprennant le contrôle de ses nerfs, elle adressa un sourire à son amie et l'invita d'un geste à s'asseoir. Ah, bien sûr, la question qui suivit fit pincer les lèvres de Cordélia puisqu'elle ne savait pas non plus où avait disparu son meilleur ami. Elle aimerais bien le savoir d'ailleurs mais finalement il valait peut être mieux éviter d'aller vérifier dans son dortoir. On avait vu ce que ça avait donné la dernière fois.

- Jan ? Honnêtement je n'en sais rien. Il doit être en train de bouquiner dans sa cabine. Je n'avais pas très envie d'aller l'y chercher alors je suis venue ici pour écrire à ma meilleure amie.

Un peu de rouge était monté sur les pomettes de la jeune fille en repenssant à ce qui se passait ces derniers temps avec son meilleur ami. En fait, même si elle n'osait pas se l'avouer, elle sentait bien que continuer à s'accrocher au fait que Jan soit son best friend n'était plus la solution. Elle avait la sensation d'être allé trop loin pour reculer et pourtant rien d'irrémédiable n'avait été encore fait dans les actes... mais les pensées, elles, étaient déjà arrivés derrière la frontière que Cordélia avait forgé à la force de son chagrin.

Tentant de respirer suffisament profondément pour faire partir la rougeur elle se permit de rassurer son amie.

- Mais ne t'en fait pas pour sa santé, au petit déjeuner il se portait comme un charme.

Oui, il allait bien. Enfin du moins il paraissait bien car Cordélia était bien placé pour savoir que Jan ne disait jamais rien sur lui pour ne pas inquiéter les autres et qu'il était le roi pour cacher ses sentiments. Cordélia l'enviait car elle même était une passoire, elle ne savait absolument pas gérer ses émotions et tout se lisait sur son visage. C'était même la raison de sa présence seule à la bibliothèque alors qu'en temps normal elle passait tout son temps dans les bras de Jan ou tout au moins à côté de lui. Rien que d'y penser elle sentit ses joues chauffer à nouveau. Prenant son bloc note elle s'évnta avec et pour se donner une contenance ajouta :

- Il fait chaud ici non ?

Genre Léa allait la croire, elle était plus jeune, pas naïve. Pourtant Cordélia avait un peu de mal avec la situation présente et elle ne savait pas comment faire face. Un frisson lui parcouru le dos, elle n'aimait pas du tout cette situation et se perdait en conjectures intérieurs des plus complexes. Pourtant l'équation n'était pas si compliqué que Cordélia le pensait, elle était même plutôt simple, mais à partir du moment où ni Jan, ni elle ne faisait le premier pas la brune continuerais à se prendre la tête avec cette histoire... Et encore, il y avait plein de choses que son meilleur ami ne savait pas et qui aurait pu peut être tout déclencher.... comme par exemple le baiser volé par Noah.

Etrange qu’elle ne savait pas où il est, d’habitude, elle connaît les moindre faits et gestes de son meilleur ami. S’étaient-ils disputés ? Non, certainement pas, en tout cas elle n’avait pas le profil d’une fille qui venait de se prendre le chou avec son ami. Léa perçut un léger rougissement de sa part, que venait-elle de penser ? Intéressant ! Mais elle ne chercha pas à savoir, elle garda sa curiosité pour elle. Souriant après ses paroles, elle posa son sac à côté d’elle et s’installa dans le fond du fauteuil, posa sa tête sur le dossier assez tendre. Son regard se posa sur le plafond entièrement recouvert de bois sculpté, c’est alors qu’elle lui dit de ne pas s’inquiéter pour sa santé. « Oh je m’inquiète pas. C’est juste que te voir sans lui… », dit-elle en relevant la tête « … c’est comme voir un batteur sans sa batte. », compara-t-elle. Que serait la jeune irlandaise sans sa batte de Quidditch ? Rien ! Ce morceau de bois lui était indispensable pour les matchs et les entraînements, mais étrangement, il lui arrivait de la prendre pour se rendre en cours alors qu’il n’y avait aucun entraînement de prévu. Comme un porte bonheur.

A nouveau, elle remarqua son amie rougir et s’empara avec hâte de son bloc note pour s’aérer légèrement mettant ça sur le compte de la chaleur qu’il régnait dans la bibliothèque. Léa haussa un sourcil et l’observa étrangement. Elle lui cachait quelque chose mais quoi ? « Je ne trouve pas… Madame Pince ne chauffe que très peu l’endroit, elle a peur pour ses livres. », donna-t-elle pour avis personnelle. Sa tête repartit en arrière et elle observa cette fois-ci la fenêtre où l’on pouvait voir la pluie battre le verre.

Soudain, elle pensa au bal, et se dit qu’elle devait annoncer quelque chose aux deux jeunes élèves de Durmstrang, mais elle ne savait plus quoi. Pourtant ça avait un rapport… « Ah oui ! Je… je ne vais pas venir au bal en même temps que vous… », annonça-t-elle d’un air détaché gardant la même position. « … Je… j’ai invité un garçon. », avoua-t-elle un rien timide. En fait, elle avait demandé à Jonathan Harkin de l’accompagner… à force d’avoir plus d’une pensée pour lui par jour, lors d’une rencontre inattendue, elle lui proposa d’assister au concert avec elle. Aucun n’avait de partenaire pour la soirée, d’un sens, ils se rendaient mutellement service.

Cordélia continuait à s'éventer tout en faisant chauffer son unique neurone. Elle ne savait ni mentir ni dissimuler, ce pouvait vite devenir handicapant pour l'américaine. Léa fit une comparaison sur le quidditch, tout à fait digne d'elle donc, mais ça ne fit que faire rougir un peu plus son aînée. Cherchant à diminuer la vision que la jeune serdaigle avait de son meilleur ami et elle, elle remonta sa relation avec Jan à l'an passé où il n'y avait encore aucune ambiguité. Du point de vu de la jolie brune c'était le bon temps. A l'époque elle ne cherchait pas à savoir si elle était amoureuse de son meilleur ami ou non.

- Oh, tu sais, à Durmstrang ça nous arrivait de ne pas nous voir toute une journée parce qu'on était occupé ou malade. Ce n'est pas si extraordinaire que ça.

En vérité si, un peu, car les cas où ils ne se voyaient pas étaient resté assez rares pour être exceptionnels, mais elle se gardait bien de le dire. Par contre l'excuse de la chaleur n'était pas très convaincante du coup elle arrêta de s'éventer pour ne pas paraître plus ridicule qu'elle ne l'était déjà.

- Hum, oui, ba... moi j'ai chaud en tout cas.

Puis vint le sujet du bal, Cordy forma un "oh" silencieux avec les lèvres et s'exclama :

- ça veut dire que je vais être toute seule avec Jan !

Oups, il fallait qu'elle se reprenne, sinon ça ne passerait pas. Cherchant à détourner le sujet elle se dit que le meilleur moyen était de faire parler Léa de son cavalier.

- Ah... Ah bon ? Et il s'apelle comment ? Parce que, je veux dire, c'est très bien que tu es un cavalier.

C'était ce qui s'appelait s'emmêler les pinceaux. Cordélia était très doué pour ça car elle perdait facilement ses moyens. Autant elle pouvait être tout à fait calme à certains moments autant elle paniquait dés qu'il s'agissait d'elle. Son changement de sujet était donc plutôt bancal, bien sûr elle avait réussi à dire ce qu'elle voulait mais ça ne ferait certainement pas oublier sa précèdente bourde. En même temps elle avait invité Jan en connaissance de cause mais elle pensait que Léa et même leurs amis seraient avec eux, hors ça ne semblait plus d'actualité. Cordélia stressait d'autant plus qu'elle aurait des réponses à ses questions dans peu de jours et qu'elle ne savait pas encore si elle aimerait la réponse ou non.

Cordélia insista sur le fait qu’elle avait chaud. Bon ok, Léa abandonna l’idée de lui rappeler qu’en fait la bibliothèque était tempérée, sans en arriver à ce qu’il fasse chaud. La voir agiter ses mains devant son visage pour s’aérer lui fit penser à une jeune fille sous le soleil chaud de méditerranée par un beau jour d’été. Puis à l’annonce du retard de l’irlandaise pour le bal, elle s’exclama qu’elle serait seule avec Jan. Ceci amusa Léa, et confirmait ce qu’elle pensait des deux jeunes gens. Oui, il y avait anguille sous roche. Cependant, elle releva rien et répondit à son amie concernant son cavalier : « Il se nomme Jonathan… Il est en troisième année à Poufsouffle… enfin je pense. ». Elle n’était pas certaine concernant l’année, elle espéra se tromper et découvrir qu’il était dans la sienne… mais non, Rawane est sa jumelle, et en troisème donc… « Oui, c’est bien ça. En troisième année. » confirma-t-elle en hochant la tête.

Jetant un œil sur l’horloge de la pièce, elle se dit qu’il était temps de regagner son dortoir pour ranger ses cours, et se rafraichir avant le repas du soir. S’appuyant sur le mou du fauteuil, elle s’avança sur le bord et regarda la jeune fille. Elle aurait aimé lui parler de la fois passée, du garçon sur le pont, il semblait avoir perturbé tout le monde. Jan et Cordy s’étaient comme mis en garde face à un danger, tandis que Léa, elle, s’était montrée plus sensible à la présence de ce fameux Nathan. Revenant à son amie, elle leva les yeux sur elle en même temps qu’elle se dressa. « J’y vais… » annonça-t-elle en passant sa main sur l’arrière de sa jupe comme pour la défroisser. « On se voit au repas ? » demanda-t-elle en espérant voir Jan et la jeune américain l’un contre l’autre.

D’un geste de la main, et un sourire, elle partit, traversant les allées de livres, saluant Madame Pince au passage, et sortit de la bibliothèque. Marquant un arrêt devant les escaliers, elle se demanda si le frère de Juliette serait présent au bal, peut-être que … Non, il devait avoir mieux à faire que de vouloir danser avec une petite Serdaigle. Soupirant, elle monta les marches rapidement et disparut dans les étages.

[FIN]